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Une semaine s’était écoulée depuis notre dernière séance. Fidèle à ma résolution, je n’avais rien proposé entre-temps, laissant volontairement le désir monter en elle jusqu’à ce que Vicky vienne d’elle-même me réclamer cette nouvelle nuit d’obéissance. Lorsqu’elle a finalement osé demander, d’une petite voix teintée à la fois de manque et d’appréhension, j’ai su que mon approche portait ses fruits. J’ai accepté sobrement : « Ce soir, même heure. Prépare-toi. » Mon intention était claire : poursuivre sur la lancée de la première séance, en poussant un peu plus loin la stimulation sexuelle, tout en maintenant la même privation finale. Il n’y aurait toujours pas d’orgasme pour elle ce soir, seulement une frustration savamment entretenue, gage de sa transformation profonde.
Plus tard dans la journée, nous sommes allés à la plage en famille. Le climat était idéal, doux et tempéré, l’air salé caressant la peau. Cette sortie anodine a pris pour moi une saveur particulière : l’anticipation de la soirée à venir faisait déjà bouillir mon sang. Je me surprenais à être fébrile, excité au point d’en oublier ma pudeur naturelle. Dans l’eau comme sur le sable, mes regards vers Vicky se chargeaient d’intentions silencieuses. À un moment, je l’ai attirée contre moi pour l’embrasser longuement, sans me soucier des rires d’enfants au loin ni des passants. Nous avons marché ensuite côte à côte, main dans la main, en amoureux ordinaires en apparence, si ce n’est que mon sexe tendu déformait nettement mon maillot de bain. Je voyais bien que cela la faisait sourire, légèrement troublée par ce signe ostensible de mon désir. Sur la serviette, profitant d’un instant où nos enfants jouaient plus loin, je me suis placé derrière elle pour masser lentement son dos nu. Mes mains s’appliquaient avec tendresse et fermeté, pétrissant chaque muscle tendu par l’impatience. Vicky s’est peu à peu abandonnée sous mes paumes, soupirant d’aise. Le temps semblait suspendu autour de nous. Plus elle s’autorisait à lâcher prise, ne fût-ce qu’au travers de ce simple massage en public, plus un élan protecteur et possessif montait en moi. J’éprouvais un besoin presque viscéral de m’occuper d’elle, de préparer son corps et son esprit à ce qui l’attendait ce soir. Cette connivence muette sur la plage, ces gestes d’affection mêlés de sous-entendus, tout cela faisait partie du rituel avant la séance : déjà, elle renouait avec sa soumission, et moi avec ma dominance.
De retour à la maison en fin d’après-midi, le ton a changé subtilement. D’une voix calme mais autoritaire, je lui ai ordonné de se doucher sans savon, en prenant soin de ne pas frotter ses aisselles. Elle a compris immédiatement : je voulais qu’elle conserve son odeur naturelle intacte, cette essence musquée de sa peau que j’affectionne tant. « Oui, Maître », a-t-elle murmuré en baissant les yeux, avant de filer à la salle de bain. Pendant qu’elle se lavait à l’eau claire, je rassemblais le matériel qui servirait ce soir, vérifiant chaque accessoire comme un metteur en scène répète son numéro. Lorsqu’elle est sortie de la douche, la peau rosie et perlée de gouttes, je l’attendais déjà avec le premier instrument de sa mise en condition : un plug anal de taille moyenne. Sans un mot, je lui ai signifié de se pencher en avant. Vicky s’est exécutée, posant les mains contre le mur pour s’équilibrer, les reins cambrés. J’ai écarté ses fesses du bout des doigts et, après avoir enduit l’objet d’un peu de lubrifiant, je l’ai lentement introduit dans son intimité arrière. Un petit gémissement lui a échappé lorsque le plug a pris sa place, mi-surprise, mi-plaisir. Je savourais cette vision : son anneau de muscle se refermant autour de la base, la petite gemme du plug dépassant entre ses fesses comme un sceau de propriété. « Tu le garderas en toi jusqu’à ce soir », ai-je précisé d’un ton neutre. Elle a simplement répondu « Oui », les joues légèrement empourprées.
Avant de vaquer aux obligations du début de soirée, je lui ai rappelé le rendez-vous : « 22h15, dans la chambre. » À cette heure précise, elle devrait m’attendre, entièrement nue, assise bien droite sur le tabouret devant sa coiffeuse. Je voulais qu’elle pose ses mains bien à plat sur la coiffeuse, doigts écartés, le buste fièrement dressé, et surtout que son regard reste fixé dans le miroir, planté dans son propre reflet. « Si tu détournes les yeux, tu seras punie », ai-je insisté en plongeant un instant mes yeux dans les siens pour sceller l’ordre. Vicky a dégluti et acquiescé. Je voyais déjà poindre dans son maintien un mélange de nervosité et d’excitation retenue. Elle connaissait la position et son inconfort : tenir ainsi immobile, offerte à son image, c’était entrer mentalement en soumission avant même que la séance ne commence. J’ai laissé ces consignes s’imprimer en elle et me suis éloigné pour nous laisser le temps, à l’un comme à l’autre, de nous préparer intérieurement.
À l’heure dite, 22h15, j’ai poussé la porte de notre chambre, deux tasses fumantes de verveine à la main. La lumière tamisée jouait doucement sur les murs, j’avais allumé seulement la guirlande lumineuse au-dessus du lit, ce qui baignait la pièce d’une pénombre dorée, propice à l’intimité. Vicky était déjà en position, fidèle à mes instructions. Assise nue sur le petit tabouret devant sa coiffeuse, elle offrait à la fois un spectacle magnifique et vulnérable. Son dos était droit, trop droit, signe d’une tension intense qu’elle s’efforçait de maîtriser. Je notai aussitôt le détail de ses mains posées sur le meuble : paumes bien à plat, doigts écartés comme je l’avais exigé. Son regard, lui, avait plus de mal à se discipliner : j’observai, dans le miroir, qu’elle luttait pour se fixer dans ses propres yeux. Par instants, ses prunelles fuyaient, glissant vers le bas comme pour chercher une contenance dans l’étude de ses mains. Elle se tortillait par à-coups infimes sur son tabouret, mal à l’aise et déjà parcourue de frissons d’anticipation. Le plug qu’elle portait depuis des heures accentuait sans doute cette gêne, la rappelant constamment à sa condition du soir. J’ai remarqué tout cela d’un œil clinique, en silence, sans relever ses petits manquements. Pas encore. Ce n’était pas le moment de la réprimander, je me contentai de graver ces observations dans un coin de mon esprit. L’intensité monterait bien assez tôt, et j’aurais l’occasion de revenir sur sa discipline vacillante.
Je refermai la porte derrière moi sans bruit et m’avançai lentement. Nos regards se croisèrent dans le miroir lorsque je me plaçai juste derrière elle. Je lui offris l’une des tasses de verveine par-dessus son épaule. « Bois », lui dis-je doucement. Elle obéit, soumise et docile, portant la tasse à ses lèvres. Je pouvais voir dans son reflet le mouvement nerveux de sa gorge qui avalait par petites gorgées. Moi-même, je bus quelques lampées de l’infusion chaude, profitant de ce court répit pour ancrer le calme en moi. Tout en la laissant finir sa tasse, j’ai commencé à disposer tranquillement le matériel que j’avais apporté. Sans un mot, presque cérémonieusement, j’ai déposé sur le lit ou la commode divers objets : une corde de jute souple soigneusement enroulée, la fameuse culotte double gode (un harnais équipé de deux sextoys destinés à être insérés simultanément en elle), une petite roulette de Wartenberg aux picots métalliques luisant faiblement, un stick électrique pour de légères décharges, le martinet à lanières de cuir souple, une paire de gants en latex noirs qui montaient jusqu’aux coudes, un vibromasseur rechargeable, un plug anal gonflable muni de sa poire, et enfin un collier de cuir avec sa laisse assortie. Vicky observait du coin de l’œil ce manège impressionnant dans le reflet, incapable de cacher un frisson à chaque nouvel instrument dévoilé. Je percevais l’accélération de sa respiration lorsqu’elle reconnut certains objets plus intimidants, la fine baguette électrique notamment la fit tressaillir sur son tabouret. Malgré cela, elle restait silencieuse, s’astreignant tant bien que mal à garder sa pose.
Je sortis délicatement les gants de latex noirs et les lui tendis : « Enfile-les. » Elle s’exécuta en silence, glissant d’abord sa main droite, puis sa main gauche dans la matière luisante. elle tirai sur le bord supérieur pour bien dérouler chaque gant jusqu’à son biceps. Le résultat était saisissant : ses bras gainés de noir contrastaient avec la pâleur de sa peau nue. Elle ressemblait à une poupée articulée, un joli jouet fétichiste prêt à être manipulé. Satisfait, je laissai mes doigts courir un instant sur le latex tendu sur son bras, puis jusqu’à son épaule dénudée. Je la vis frémir dans le miroir, les lèvres entrouvertes sous l’effet d’un souffle court. Un sourire imperceptible étira le coin de ma bouche. Parfaite.
Calmement, j’ai ensuite saisi sa brosse posée sur la coiffeuse et entrepris de la coiffer. J’ai séparé ses cheveux en deux sections égales, puis coiffé patiemment deux couettes serrées de chaque côté de son crâne. Mes gestes étaient lents, appliqués, presque tendres. Vicky me laissait faire, immobile sous mon attention méticuleuse. Bientôt, ses longues mèches brunes furent transformées en deux couette épaisses retombant sagement de part et d’autre de son cou. J’ai noué les extrémités avec de petits élastiques noirs. Cette coiffure lui donnait un air d’innocence fragile, juvénile, contrastant avec sa nudité et la tension érotique de la scène. Je détaillai un instant son reflet : son visage était sérieux, ses yeux brillaient d’une lueur fiévreuse. Ainsi apprêtée, gantée de latex et coiffée comme une poupée dont j’aurais choisi l’apparence, elle m’appartenait entièrement du regard jusqu’au bout des cheveux.
L’instant était venu de plonger véritablement dans la séance. Je me suis penché près de son oreille et ai murmuré d’un ton posé, presque doux : « Regarde-toi. Ce soir, tu redeviens ma soumise. Debout. » Vicky inspira profondément, planta ses yeux dans les siens dans le miroir et se leva lentement du tabouret. Elle resta là, debout face à la coiffeuse, les bras ballants le long du corps, n’osant bouger sans une instruction de plus.
D’une pression ferme sur son dos, je la fis se pencher vers l’avant, jusqu’à ce que sa poitrine nue se projette un peu vers le miroir et que ses mains trouvent appui sur le rebord de la coiffeuse. Dans cette position, son dos formait un angle droit accentuant la cambrure de ses reins. J’écartai du bout des doigts l’une de ses fesses rondes pour vérifier le plug anal que j’avais placé plus tôt. La base dorée de l’objet dépassait toujours entre ses chairs, bien en place. « Parfait... » murmurai-je en effleurant le petit disque métallique.
Vicky ferma brièvement les yeux à ce contact intime, mais ne bougea pas. Je me redressai et ordonnai d’un ton sec : « Retire-le. Lentement. Et donne-le-moi. » Elle hésita à peine une seconde, puis sa main gantée se porta derrière elle. Je la regardai tandis qu’elle tâtonnait pour saisir la tige du plug. C’est toujours une épreuve modeste que de retirer elle-même un objet planté si profondément dans son intimité, et elle savait que j’observais chaque détail. Enfin ses doigts agrippèrent fermement la base ; avec précaution, elle commença à l’extraire. Un léger râle rauque lui échappa en sentant la partie la plus épaisse s’extirper de son corps. Elle tira doucement, centimètre par centimètre, le visage crispé par l’étrange mélange de soulagement et de manque que laissa le retrait du plug. Lorsqu’il sortit finalement avec un petit bruit humide, Vicky retint son souffle. Elle se redressa et se retourna à demi pour me remettre l’objet souillé. Elle était plus posée, plus précise que la semaine passée, quand l’hésitation l’avait souvent emportée sur l’initiative. Ce soir, Vicky était visiblement plus disponible, plus déterminée à bien faire. Un fin sourire de satisfaction effleura mes lèvres. La séance partait sur de bonnes bases.
Quand elle me remit le plug nettoyé, je caressai brièvement ses cheveux en guise de récompense tacite puis posai l’objet de côté. J’attrapai alors sur le lit la fameuse culotte double gode, un accessoire qu’elle connaissait bien, même si cela faisait des mois qu’il n’avait pas servi. C’était un harnais en latex noire, équipé de deux godemichets intégrés : l’un destiné à son vagin, l’autre à son anus, de sorte qu’une fois la culotte enfilée, les deux orifices de Vicky seraient comblés simultanément. Je vis ses yeux s’agrandir légèrement en comprenant mon intention. Elle eut un petit mouvement de recul, infime, et sa bouche se tordit en une moue inquiète.
— « Mets-la. » dis-je en lui présentant l’objet.
Vicky pinça les lèvres. « Maître... je... cette culotte ne tiens pas... » balbutia-t-elle d’une voix hésitante. Je fronçai aussitôt les sourcils. Ce n’était pas une réponse acceptable. Mon ton tomba, glacial : « Enfile-la. » Elle ravala la fin de sa protestation et s’exécuta en silence. Rapidement, elle passa une jambe, puis l’autre dans la petite culotte, et la remonta jusqu’à mi-cuisses. Là, plus délicat : il lui fallait insérer les deux godes en même temps en elle. D’ordinaire, lorsque nous pratiquions cela régulièrement, son corps s’y ouvrait sans difficulté mais ce soir, je pouvais deviner son manque d’entraînement récent. Vicky s’accroupit légèrement pour ajuster l’angle. Elle guida d’une main le godemichet arrière vers son anus, déjà dilaté par le plug précédent : celui-ci glissa relativement bien, disparaissant en elle dans un petit soupir de sa part. En revanche, le second gode se présenta devant son sexe luisant sans parvenir à s’y frayer un chemin. Je la vis tenter d’écarter un peu plus ses cuisses, appuyer le bout rond contre son vagin, rien n’y fit, son corps se dérobait, pas assez lubrifié ou peut-être pas assez consentant pour accepter cette intrusion additionnelle. Vicky s’acharna quelques secondes, le front plissé par la concentration et la gêne. Elle haletait légèrement sous l’effort. Finalement, elle leva vers moi un regard embarrassé : « Je... ça ne rentre pas... » avoua-t-elle dans un souffle.
Je sentis un bref élan d’agacement me chauffer la poitrine. J’aurais pu m’irriter de ce contretemps ; une part de moi en avait envie, frustrée de voir l’exercice échouer. Mais je me contraignis au calme, respirant profondément pour rester Maître de moi autant que d’elle. Inutile de braquer Vicky maintenant pour si peu : après tout, cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas subi ce genre de contrainte, son corps avait perdu l’habitude.
« Arrête. » dis-je simplement d’une voix basse.
« On ne force pas, laisse tomber. »
Soulagée d’entendre que je ne la poussais pas plus loin, elle hocha la tête et commença à retirer lculotte. Avant qu’elle ait terminé, un sursaut d’orgueil sembla toutefois la saisir : « S’il vous plaît, Maître... je peux réessayer une dernière fois ? » Son regard suppliant cherchait mon approbation. J’ai marqué une courte pause, puis acquiescé d’un signe de tête, par curiosité de voir si sa détermination suffirait. Vicky inspira et replaça à nouveau le jouet. Cette fois, elle porta deux doigts à son sexe et tenta de s’écarter les lèvres, s’humectant elle-même dans l’espoir de mieux l'accueillir. Je la laissai faire, observant ses efforts maladroits. Elle poussa, poussa... Un gémissement de frustration lui échappa ; le vagin refusait toujours obstinément l’envahisseur, se refermant dès qu’elle relâchait la pression. Au bout de quelques instants, il fallut se rendre à l’évidence : c’était un échec. Ses mains retombèrent, découragées.
« Assez. » lâchai-je froidement.
Vicky baissa la tête tandis que je la relevais par le menton d’un doigt sous son petit collier invisible de ce soir. Je plantai mes yeux dans les siens, sévère mais calme : « Pose-la sur le lit. Nous ferons sans. » Elle déglutit, mortifiée d’avoir failli à me satisfaire, et s’empressa de se débarrasser de la culotte à godes. Elle la déposa sur le bord du lit, les mains légèrement tremblantes. Sa poitrine se soulevait encore du stress de l’essai infructueux. Je n’ajoutai rien et ne la grondai pas davantage. On ferait sans, en effet. Ce jouet n’était pas indispensable au programme, mieux valait poursuivre autrement : la soirée était encore longue et riche d’enseignements à lui apporter.
Je repris sans tarder le fil de la séance. Saisissant Vicky par le bras, je la guidai hors de la chambre jusque dans le couloir tout proche, où un grand miroir rectangulaire était accroché au mur. Ce miroir-là offrait une vue en pied, parfaite pour la suite. Je plaçai ma soumise debout face à son reflet grandeur nature. Dans la semi-obscurité du couloir, seules quelques lueurs diffuses provenant de la chambre éclairaient son corps nu. Elle m’apparut dans cette glace comme une silhouette offerte, nimbée d’ombre, les gants noirs luisants contrastant sur ses cuisses claires. Ses mains pendaient docilement derrière son dos, signe qu’elle commençait à intérioriser son rôle sans que j’aie besoin de le rappeler à chaque seconde. J’ai effleuré son poignet puis je l’ai saisi fermement : il était temps de passer au bondage.
Posé à nos pieds se trouvait la corde de jute que j’avais sortie plus tôt. J’ai commencé à nouer Vicky avec une lenteur calculée, suivant mentalement le rythme de la musique douce qui filtrait depuis la chambre (j’avais laissé un fond sonore léger s’y diffuser). Chaque mouvement était précis, mesuré. Je lui pliai d’abord soigneusement les bras derrière le dos, plaçant ses poignets l’un contre l’autre. Elle se laissa faire, expirant lentement pour se détendre. Avec application, j’enroulai la corde autour de ses poignets et les liai ensemble fermement par un nœud plat que j’avais révisé à l’avance. Je vérifiai que la circulation n’était pas entravée, ses doigts pouvaient bouger un peu. Puis je poursuivis en enlaçant sa poitrine. Le Shinju que j’avais choisi d’exécuter mettait particulièrement en valeur les seins de la soumise : je fis passer la corde en travers de son dos, puis au-dessus de chaque sein, redescendre sous chacun, créant un réseau de lignes qui enveloppaient et comprimaient légèrement sa poitrine. Je serrai progressivement, tirant sur les brins pour ajuster la tension : la chair de ses seins fut délicatement comprimée entre les torsades, les faisant ressortir plus fermes, tendus vers l’avant.
« Ça va ? » murmurai-je.
« Oui, Maître… » souffla-t-elle faiblement.
Sa respiration était courte, mais pas affolée. Son buste tout entier était désormais cadré par la corde, ses bras immobilisés derrière elle. Je fis un pas en arrière pour contempler le résultat dans le miroir. La vision me coupa presque le souffle tant elle était belle : Vicky se tenait ligotée à la perfection, les seins soulignés et présentés, les pointes rosées de ses tétons durcies par l’excitation latente. Ses propres yeux s’écarquillèrent en découvrant son image ainsi saucissonnée. Son visage affichait de la surprise mêlée de trouble, comme si elle peinait à associer la femme du miroir à la femme du quotidien. Le temps semblait suspendu autour de nous, comme figé par la solennité de ce moment. J’ai passé une main autour de sa taille pour la tenir, me penchant à son oreille :
« Magnifique... » ai-je murmuré.
Après un court instant à la laisser s’habituer à ses liens, j’ai entrepris de déployer les premières stimulations. J’attrapai la petite roulette de Wartenberg déposée non loin. En la voyant, Vicky a tressailli imperceptiblement, ses cuisses nues se crispant. Je plaçai ma main gauche sur sa hanche pour la tenir immobile, et de la droite, j’appuyai doucement la roulette contre sa peau au niveau du bas-ventre.
« Ne bouge pas. » ordonnai-je d’une voix basse.
Puis je fis lentement rouler les picots sur sa peau, entamant une remontée languide du pubis vers le nombril. Au premier contact des aiguilles, un violent frisson la traversa : « Ah… ! » Un petit cri lui échappa et ses hanches reculèrent d’un coup, par réflexe de fuite face à la sensation aigüe. Je serrai immédiatement ma poigne sur sa hanche pour la ramener en place. Mon ton claqua, sec : « Qu’est-ce que j’ai dit ? Reste immobile. Accepte la gêne. » Vicky hocha la tête, les joues embrasées de s’être fait rappeler si vite à l’ordre. Elle planta son regard sur un point fixe de son reflet, contractant visiblement tous ses muscles pour se préparer à endurer. Lentement, j’ai repris mon exploration avec la roulette, reprenant là où j’en étais : du bas de son ventre j’ai continué à la faire glisser jusqu’à la base de ses seins ligotés, puis j’ai prolongé la caresse métallique autour de la courbe d’un sein, remontant vers le téton dressé. Vicky inspira brusquement, son abdomen se creusa tandis qu’elle luttait pour ne pas se dérober. Je voyais à son cou tendu qu’elle mobilisait toute sa volonté pour rester immobile, comme je le voulais. Malgré cela, arrivée près de l’aréole, la roulette arracha un nouveau couinement aigu à ma soumise et elle dodelina involontairement des épaules, échappant un instant à ma prise. Excédé, je retirai aussitôt l’instrument et saisis ses deux nattes pour lui tirer légèrement la tête en arrière. Mon visage apparut juste à côté du sien dans le miroir, sombre et menaçant.
— « Qu’est-ce que je t’ai dit, Vicky ? » sifflai-je entre mes dents.
— « D… de ne pas bouger… » articula-t-elle dans un souffle.
— « Exactement. Ce soir, tu vas devoir apprendre à tout accepter sans bouger : la gêne, la douleur, l’envie… tout, en restant parfaitement docile. » Mon regard dur transperçait le sien dans la glace. « Reprends-toi. Il est hors de question que tu te tortilles au moindre stimulus. »
— « Ou-oui, Maître… pardon… » répondit-elle, honteuse, les yeux brillants d’émotion.
Je la relâchai en poussant un léger soupir. Il était normal qu’elle soit encore un peu indisciplinée en début de séance, cette règle de l’immobilité forcée était un véritable défi mental pour elle, et je le savais. Mais il était essentiel de la débarasser de suite de ses mauvaises habitudes. J’ai donc repris la roulette et continué son parcours cruel sur son buste : je la fis rouler cette fois-ci lentement autour de ses deux seins, traçant des cercles concentriques sur la peau fine, rapprochant et éloignant tour à tour les pointes de la tendre aréole. Vicky serrait les dents, ses narines frémissaient sous l’effort pour ne plus bouger. Je sentais ses muscles tressaillir par moments sous l’effet des piqûres multiples infligées par l’instrument. Après de longues secondes de ce supplice, je terminai en redescendant la roulette sur son ventre puis le long de la face interne de ses cuisses, jusqu’à frôler l’aine. Là, un glapissement inattendu lui échappa, un mélange de douleur et de surprise mêlée de plaisir, et elle tressaillit encore. Assez. Je décidai qu’elle en avait eu suffisamment pour l’instant.
Je reposai la roulette et effleurai du regard le corps de Vicky : déjà, de fines traînées rosées zébraient son ventre et la courbe de ses seins, témoins muets du passage des pointes. Ma soumise haletait faiblement, les lèvres mi-closes, comme perdue entre différentes sensations. Je me glissai de nouveau dans son dos, lui murmurant : « Tu vois, tu as survécu. Ce n’était qu’un début. » Elle hocha la tête, encore sonnée. Ses cuisses tremblaient un peu, non seulement de la douleur, mais aussi peut-être d’une étrange excitation : je savais que ce mélange de contrariété et de soumission pouvait la plonger dans un état second grisant.
Je décidai de passer à l’étape suivante. Je décrochai le martinet en cuir de la commode et vins me placer légèrement de biais par rapport à elle. Vicky, qui reprenait ses esprits, avisa dans le miroir le fouet multi-lanières pendouillant à ma main, et je la vis déglutir. Sa respiration s’accéléra de nouveau, non de crainte absolue (elle connaissait ce fouet, ce n’était pas le plus violent), mais d’anticipation anxieuse.
— « Vingt coups. Tu les compteras à voix haute. » annonçai-je posément en faisant jouer les lanières souples entre mes doigts pour les démêler.
Elle acquiesça d’un signe de tête raide et campa fermement ses pieds nus au sol, écartant légèrement les jambes pour s’ancrer. Son regard était fixé droit devant elle, vers son reflet, mais je n’étais pas sûr qu’elle se voie encore vraiment, déjà, elle entrait dans sa bulle de concentration, mobilisant son courage. Un léger mouvement du menton m’indiqua qu’elle était prête.
Je levai le bras et abattis le martinet une première fois en travers de sa poitrine. Un claquement sec retentit, suivi d’un gémissement étouffé. Vicky vacilla à peine, puis reprit son souffle :
— « Un… » compta-t-elle à mi-voix.
Je notai avec plaisir qu’elle n’avait pas oublié de compter. Le deuxième coup siffla aussitôt, venant mordre le haut de son abdomen.
— « Deux… » Sa voix tremblait un peu, mais elle restait intelligible.
J’enchaînai à un rythme lent et régulier. Troisième. Quatrième. Cinquième coup. Les lanières trouvaient leur cible tour à tour sur ses seins, son ventre, parfois ses hanches. Vicky énonçait chaque nombre d’une voix de plus en plus voilée par l’émotion et la douleur.
Je marquai un tout petit temps d’arrêt. « Continue » ordonnai-je fermement pour qu’elle ne perde pas le fil. Elle obéit vaillamment :
— « Sept… »
Je repris les coups sans faiblir. Huit. Neuf. Sa voix se brisa sur le chiffre :
« di… dix ! »
Je décidai alors de lui accorder une pause. Je baissai le bras et fis un pas vers elle. Son corps tout entier frissonnait, parcouru de petites secousses involontaires sous l’effort de résistance. Elle était toutefois restée parfaitement immobile durant toute la correction. Pas un seul instant elle n’avait tenté d’échapper au martinet. La fierté me gonfla la poitrine, voilà, mon entraînement commençait à porter ses fruits, l’habitude reprenait ses droits, son obéissance devenait plus forte que son instinct.
Je me raprochais d'elle et posai ma main sur ses seins meurtries. Sa peau était chaude, zébrée de marques rouge vif où le cuir avait mordu, et elle tressaillit au contact de ma paume. Doucement, j’effleurai ces zébrures du bout des doigts, les caressant comme pour effacer la brûlure. Puis mes doigts glissèrent plus bas, vers son intimité. Je voulus vérifier où elle en était : j’écartai légèrement ses cuisses et fus aussitôt frappé par la moiteur que je sentis sous mes doigts. Son sexe était trempé, coulant littéralement de cyprine qui luisait à la jointure de ses cuisses et dégoulinait lentement le long de l’intérieur de ses jambes. Le fouet et la douleur, loin de la détourner, venaient de l’exciter au plus haut point, bien plus vite que lors de la première séance. Un sourire satisfait étira mes lèvres. Je relevai la main, montrant à la lumière la luisance de sa cyprine collée à mes doigts, et prononçai à haute voix ce qu’elle ne pouvait nier :
— « Je vois que ma salope est déjà bien trempée. » dis-je d’un ton railleur et triomphant.
Vicky, laissa échapper un petit sourire taquin. Elle était complètement plongée dans le rôle, beaucoup plus que la semaine précédente à la même étape. Là où lors de notre reprise elle avait eu du mal à entrer véritablement en soumission, ce soir, elle y glissait comme dans un bain familier et délicieux. Cette prise de conscience éveilla en moi un puissant sentiment de fierté et de pouvoir. Mon sexe, déjà dur, pulsa contre mon pantalon à la vue de cette docilité coulante. Oui... c’est bien, pensai-je intérieurement. Ma salope commence à émerger, enfin.
Je la laissai souffler quelques instants de plus. Elle reprenait peu à peu une respiration plus calme, son corps se détendant légèrement sous la caresse continue de ma main sur ses fesses endolories. Lorsqu’elle sembla remise, je reculai d’un pas et glissai de nouveau à son oreille : « On reprend. Il en reste dix. Continue de compter, sans faute. » Elle rouvrit les yeux, ancrant son regard dans le miroir comme pour s’y donner du courage, et hocha la tête.
Je me repositionnai et levai le bras pour le onzième coup. Il fendit l’air et s’abattit sur sa hanche. Vicky sursauta mais ne cria. « Onze. » Sa voix était posée. J’enchaînai : douze, treize, quatorze… Les nombres sortaient de sa bouche l’un après l’autre, machinalement, comme un mantra l’aidant à transcender la douleur. Quinze, seize… Je notai qu’elle ne bougeait toujours pas d’un pouce : même pas un écart des hanches. Dix-sept, dix-huit…, Dix-neuf… Elle haletait bruyamment, mais sa voix tenait bon. Enfin, je concentrai toute ma force dans le vingtième et dernier coup, qui claqua diagonalement sur ses deux seins en même temps.
— « Vingt ! » lâcha Vicky presque dans un cri, soulagée que le compte s’achève.
Je jetai le martinet sur le côté et, sans attendre, enveloppai Vicky dans mes bras. Ma poitrine collée contre son torse, je sentais son cœur battre à tout rompre. Elle suffoquait légèrement, étourdie par l’effort et la douleur. Je passai mes mains sur son ventre tremblant, en une étreinte apaisante, et déposai quelques baisers légers sur la courbe tendue de son cou. « C’est bien… très bien… » murmurai-je en guise de félicitations. Sous mon étreinte, je la sentis presque se fondre, tout son corps se relâchant d’un coup contre moi. Elle était allée au bout de cette épreuve avec succès, et la fierté irradiait d’elle malgré son épuisement momentané.
Après quelques secondes suspendues où je la berçai doucement ainsi, j’énonçai calmement près de son oreille : « Ce n’est pas fini. » Je la sentis se raidir très légèrement, mais elle acquiesça sans un mot, prête à continuer à me satisfaire autant qu’il le faudrait. Je relâchai mon étreinte et me détachai d’elle.
« Penchée en avant. » ordonnai-je.
Vicky reprit sa position antérieure, cambrant les reins, offrant de nouveau sa croupe à ma vue et à mon accès. J’allai récupérer sur la commode le plug anal gonflable et un flacon de lubrifiant. Le plug était dégonflé pour l’instant, de taille modeste, relié à sa poire en caoutchouc par un fin tuyau transparent. Je revins derrière ma soumise, qui respirait profondément pour se tenir prête, et je posai mes doigts sur son anus encore rougi par l’insertion précédente. Un reste de lubrifiant facilitait la manœuvre : je n’eus qu’à enduire un peu plus l’entrée de son intimité postérieure, puis j’appuyai la pointe du plug gonflable contre son sphincter. Il céda sans grande résistance, Vicky était dilatée et détendue, et le plug entier s’enfonça jusqu’à la garde avec un léger flop. Ma soumise émit un petit gémissement rauque, mêlé de surprise ; elle ne s’attendait peut-être pas à être remplie de ce côté-là de nouveau si vite. Je maintins le plug bien enfoncé de la paume, puis de mon autre main, j’actionnai la poire : psshht. Une pression d’air envoya un premier volume dans le ballon interne du plug.
— « Oh… » fit Vicky en se haussant sur la pointe des pieds tant la sensation de gonflement immédiat la prenait de court.
Je lâchai la poire pour l’instant et passai ma main sur le bas de son dos de façon apaisante. « Ce n’est rien, juste une pression. » lui dis-je. « Redescends. »
Elle reprit appui sur ses talons, s’accommodant de ce nouveau plug qui l’écartait de l’intérieur.
Je me plaçai face à elle, pour qu’elle puisse me voir clairement. Ses yeux accrochèrent aussitôt les miens, cherchant à lire la suite dans mon expression. J’arborai un masque impassible de Dom, la dominant du regard tandis qu’elle était courbée et entravée, exposée sans défense.
— « Écoute les règles. » ai-je déclaré d’une voix posée mais ferme, le ton de celui qui n’admettra aucune contestation. Vicky, haletante, hocha la tête, totalement attentive malgré son état fiévreux.
Je levai un doigt : « Premièrement : nous allons procéder par séries successives de stimulation. Roulette, martinet, stick électrique, vibro, dans cet ordre. »** Elle déglutit en entendant énumérer ainsi les instruments de son supplice, mais ne broncha pas.
— « Deuxièmement : ce sera un travail en pyramide. Les doses vont augmenter de série en série. Puis redescendre. »** Mon regard perçant guettait sa réaction. Elle cligna juste des yeux, signe qu’elle comprenait l’idée sans savoir exactement jusqu’où cela irait.
— « Troisièmement : plus tu restes immobile, plus longtemps tu auras le vibro en récompense. Bouge ou désobéis… et tu verras. »** Un sourire dur accompagna cette dernière phrase, dont je laissai la menace en suspens. J’étais volontairement flou sur la sanction, son imagination ferait le reste pour la dissuader de tester mes limites.
Vicky acquiesça, le souffle court. Son visage reflétait un mélange de peur et d’envie, sans doute terrifiée par le programme annoncé, mais prête à relever le défi pour me plaire. Elle articula d’une voix faible mais résolue :
— « Oui, Maître. »
— « Bon. » conclus-je en m’écartant pour reprendre ma place initiale, légèrement derrière elle. « Alors on va commencer. »
Je vérifiai une dernière fois les attaches de ses poignets et le maintien du harnais de corde sur ses seins. Tout était solide. Ma soumise était fin prête à endurer ce que j’avais imaginé pour elle. J’entamai alors la première série.
D’abord, je ramassai la roulette de Wartenberg sur la petite table à côté. « Vingt secondes, » annonçai-je laconiquement. Aussitôt, Vicky ferma les yeux et je la vis remuer imperceptiblement les lèvres, elle comptait les secondes comme je lui avait ordoné. Je posai la roulette sur sa peau, juste au creux de ses reins cette fois, et déclenchai le chronomètre intérieur. Je la fis rouler lentement le long de sa chute de reins, remontant sur la colonne vertébrale, jusqu’à la base de la nuque, puis redescendant. Ses poings liés derrière elle se serrèrent à blanc, mais elle ne broncha pas. Encouragé, je poursuivis la torture en explorant d’autres zones : la rondeur d’une fesse, puis l’arrière de ses cuisses. Vicky laissa échapper un couinement étranglé lorsque les aiguilles grignotèrent la peau tendre derrière sa cuisse, mais son corps ne bougea pas d’un millimètre. Je la voyais lutter farouchement pour rester figée, et elle y parvenait, galvanisée sans doute par l’enjeu du vibro promis.
— « … 18… 19… 20… » compta-t-elle tout bas.
Je retirai la roulette dès la dernière seconde écoulée. « Bien. » murmurai-je, suffisamment fort pour qu’elle l’entende comme un encouragement.
Sans un instant de répit, je saisis le martinet déposé non loin. « Dix coups. » lançai-je. Vicky redressa instinctivement la tête et inspira profondément. Je la vis ravaler sa salive et se replacer mentalement en position d’endurer. Ses cuisses s’écartèrent très légèrement pour une meilleure assise. J’abattis le fouet sans attendre.
— « Un ! » compta-t-elle d’une voix forte, presque défiant la douleur.
Les coups s’enchaînèrent dans un claquement régulier. Deux ! Trois ! Quatre ! Ses fesses, prenaient des teintes pourpre, mais elle restait de marbre hormis le roulement de sa voix comptant chaque nombre. Cinq ! Six ! Sept !
« Huit ! » claqua-t-elle, défiant son propre corps.
Neuf ! Je mis toute ma force dans le dernier : dix ! Le fouet cingla sa hanche, la faisant vaciller d’un pas sur le côté sous l’impact. Aussitôt elle revint en place, haletante, et acheva dans un souffle : « Dix… » Sa voix se brisa à peine sur la fin. Je sentis mon cœur battre de fierté, malgré ce petit écart, elle avait tenu admirablement. Je décidai de ne pas sanctionner son vacillement, car elle s’était ressaisie d’elle-même sans que j’aie à intervenir.
À peine le dernier nombre prononcé, j’attrapai le stick électrique d’une main et, de l’autre, pressai la paume sur ses omoplates pour la maintenir. « Ne bouge pas. » rappelai-je, anticipant sa réaction. Je posai l’extrémité du petit bâton rouge contre la peau de sa hanche et j’appuyai sur le bouton. Une première décharge sèche jaillit, crépitant dans le silence.
— « Ah ! » cria Vicky, surprise par la vive piqûre électrique. Son corps se tendit comme un arc, mais sous ma main, elle ne chercha pas à s’enfuir. Elle haletait fortement, les yeux écarquillés.
Sans attendre, j’appliquai le stick un peu plus haut sur sa taille et déclenchai une seconde impulsion.
— « Hhnngh ! » Un gémissement rauque s’échappa de sa gorge tandis que son dos se cambra sous la douleur fulgurante. Ses poings s’agitèrent une seconde derrière elle, puis se figèrent de nouveau.
Je retirai l’instrument. Vicky suffoquait, mais elle ne disait mot. Je me penchai et demandai doucement : « Alors ? » Un instant de flottement, puis elle comprit ce que j’attendais :
— « M… merci, Maître… » souffla-t-elle en reprenant son souffle.
C’était notre rituel : remercier pour la douleur reçue. J’esquissai un sourire, satisfait de la voir s’en souvenir malgré son état. Ma main quitta ses omoplates et caressa un instant sa nuque en guise de récompense. Déjà, Vicky cherchait du regard le prochain objet… Je la sentis frissonner en voyant que j’empoignais le vibromasseur.
Je le mis en marche ; un bourdonnement grave emplit le silence. Je me plaçai derrière elle, passant mon bras autour de ses hanches pour venir coller le vibro contre son sexe trempé. Dès le premier contact du gode vibrant sur son clitoris gonflé, elle haletait déjà, secouée par le brusque afflux de plaisir après tant de douleur.
— « Vingt secondes. Compte-les. » intimai-je en maintenant fermement l’embout vibrant appuyé contre son intimité.
— « Un… deux… trois… » commença-t-elle aussitôt dans un souffle. Ses hanches eurent un soubresaut involontaire en avant, cherchant à s’ouvrir plus.
Je faisais glisser le vibro en petits cercles rapides autour de son clitoris, taquinant aussi l’entrée de son vagin d’où coulaient ses fluides. Sa cyprine couvrait l’extrémité de l’appareil, facilitant encore les va-et-vient. Vicky continua à compter tant bien que mal : « …cinq… six… » Sa voix devenait chaotique, entrecoupée de gémissements. Les vibrations profondes la rendaient folle, d’autant plus qu’elles arrivaient sur un terrain exacerbé par la douleur préalable. Je sentais ses cuisses trembler violemment. Sa tête dodelinait en arrière, et je la voyais rouler des yeux, les pupilles dilatées de plaisir.
— « …dix… onze… douze… » Elle continuait vaillamment à égrener les chiffres, mais je la sentais proche de l’explosion. Ses hanches avaient repris un mouvement infime de frottement contre le vibro, comme malgré elle.
— « …quinze… seize… » Son ton montait dans les aigus, se brisant presque en un couinement. Ses liens de corde crissaient, malmenés par les spasmes de son torse.
Je guettai le moment exact où son corps tout entier se mit à tressaillir : elle était en train de grimper la dernière marche avant l’orgasme. « …dix-huit… dix-neuf… vingt… ! » haleta-t-elle finalement, le souffle coupé.
À vingt, je retirai le vibromasseur d’un coup sec. Vicky poussa un gémissement plaintif, ses hanches cherchant quelques secondes le contact perdu dans le vide. Son clitoris devait être en feu, gonflé, suppliant la suite qui ne venait pas. J’éteignis le vibro ; le bourdonnement cessa net, soulignant le silence où résonnait seulement le halètement de ma pauvre soumise frustrée.
— « N’ose pas jouir. » lui lançai-je froidement en venant lui susurrer à l’oreille. Vicky secoua la tête, hagarde, et balbutia « N-non… Maître… » En effet, je pouvais voir sur son visage tordu de plaisir inabouti qu’elle se retenait désespérément de basculer, accrochée à mon interdiction comme à une bouée. Son corps tout entier frémissait encore des secousses du plaisir interrompu.
Je laissai un petit rire moqueur m’échapper. « Bien. » J’étais moi-même fébrile, témoin de la bataille intérieure qu’elle menait pour me rester fidèle. En cette fin de première série, Vicky était déjà au bord, mais elle avait tenu ses positions et respecté les consignes. Cette solide entrée en matière promettait pour la suite.
Je passai brièvement ma main sur ses cheveux humides, la félicitant tacitement. Elle tourna vers moi un regard brillant de reconnaissance et de supplication mêlées, des yeux qui semblaient dire « Fais de moi ce que tu veux » tout en suppliant « Donne-moi la délivrance ». Mais la délivrance n’était pas pour maintenant, et nous le savions tous les deux.
« Deuxième série. » annonçai-je sans transition
Elle eut un hoquet de surprise, clairement, une partie d’elle aurait espéré une pause plus longue, voire que cela s’arrête là. Mais elle ravala bien vite ses illusions et se remit en position, serrant les dents et offrant son corps marqué à la suite du traitement.
Avant toute chose, je posai brièvement la main sur la poire du plug gonflable dépassant de ses fesses et j’y administrai une seconde pression d’air. Pschhht. Je vis le tuyau frémir tandis que l’air s’engouffrait dans le ballon interne, forçant les parois de son rectum à s’écarter davantage.
— « Ah ! » Vicky arqua le dos, sa tête se renversant en arrière, bouche ouverte dans un cri muet. Son anus venait de s’élargir encore d’un cran, provoquant une sensation de plénitude intrusive qui devait la brûler de l’intérieur. Elle souffla bruyamment, mais ne protesta pas. Je palpai délicatement le plug entre ses fesses : bien bombé, toujours bien en place. Parfait. Cette gêne supplémentaire allait se rappeler à elle pendant toute la série.
Je repris alors la roulette de Wartenberg en main. Cette fois-ci, j’augmentai la dose : « Trente secondes. » déclarai-je. Vicky ferma les yeux avec une expression de douleur anticipée, son visage se crispant déjà. Elle commença à compter intérieurement alors que j’approchai la roue cruelle de sa poitrine.
Je fis courir les pointes sur ses seins emprisonnés par la corde, n’épargnant aucune zone sensible. Je les sentis glisser sur ses tétons raides, Vicky poussa un gémissement rauque, elle raffermit sa posture, se ressaisissant pour ne pas s’effondrer. Je continuai : la roulette traça cette fois un chemin sinueux autour de son nombril puis remonta lentement le long de son flanc gauche, effleurant au passage la pointe saillante de ses côtes. Vicky tenait bon, fixée sur son compte mental. Je devinais à peine le mouvement de ses lèvres formant silencieusement les nombres : …vingt-et-un… vingt-deux… À trente, j’ôtai enfin l’instrument.
Ma soumise rouvrit les yeux, hagarde mais toujours debout. Elle inspira profondément, comme si elle émergeait d’une apnée. Ses seins striés de fines marques tremblaient sous l’effet de son souffle erratique.
Sans perdre de temps, je fis de nouveau siffler le martinet dans l’air.
— « Vingt coups. » Ma voix claqua dans la pièce, nette, indiscutable.
Vicky hocha la tête, jambes bien ancrées, le corps offert, solide. Elle savait ce que j’attendais : une endurance sans faille. Son regard fixé droit devant trahissait la tension, mais aucune hésitation.
Le premier coup claqua sur sa cuisse.
— « Un ! »
Sa voix était plus basse qu’à la première série, mais ferme, assurée.
Le deuxième siffla et marqua son dos.
— « Deux ! »
Je n’adoucis rien. Trois, quatre, cinq… Les coups s’enchaînaient avec régularité, nets et précis. Chaque impact résonnait, chaque nombre sortait de sa bouche, parfois haché par l’effort, mais toujours présent. Elle encaissait sans plier, crispée mais fière.
À dix, je fis une pause. Ses cuisses vibraient, sa poitrine se soulevait rapidement, mais elle restait immobile. Je croisai son regard et inclinai la tête : elle comprit qu’elle était à sa place.
Je repris : onze, douze, treize… J’accélérai le rythme, cherchant à la surprendre, à briser sa cadence. Sa voix suivait malgré tout, régulière, déterminée :
— « Quatorze… quinze… »
Les nombres se succédaient, ancrés dans sa discipline. Dix-neuf. Je ralentis, levai le bras et frappai en diagonale, couvrant ses fesses déjà marquées d’une strie supplémentaire.
— « Vingt ! »
Le mot claqua, ferme, précis. Elle avait tenu. Sa tenue et sa constance m’emplissaient de fierté.
Je soulevai son menton du bout des doigts et scrutai son visage. Ses yeux brûlaient d’intensité, fixés dans les miens sans faillir. « Tu as très bien fait ça… regarde-moi. » Elle soutint mon regard sans détour. « Tu es courageuse, et je suis fier de toi. » chuchotai-je. Ses lèvres esquissèrent un sourire crispé par l’effort, mais assuré par la certitude de m’avoir satisfait. Son souffle revenait à un rythme stable.
La série, toutefois, n’était pas finie. Je le rappelai d’une voix basse mais ferme : « Ce n’est pas terminé, Vicky. » Elle hocha la tête, consciente, déterminée à poursuivre sans fléchir.
Je me saisis du stick électrique à proximité. Elle tressaillit en le voyant revenir dans son champ de vision. « Quatre impulsions. » annonçai-je simplement. Sa nuque se raidit, son corps se tendit dans mes bras ; je la maintins plus fermement, mon bras gauche en travers de sa poitrine, ma main serrant son épaule, de sorte qu’elle ne puisse pas esquiver par réflexe.
J’appliquai le stick sur sa hanche et envoyai la première décharge. Crac ! L’étincelle bleutée éclaira un instant sa peau rougie.
— « Haa ! » Un cri bref lui échappa. Elle secoua la tête violemment, mais ne chercha pas à fuir plus loin que mon bras lui permettait.
Seconde impulsion. Je décalai le stick de quelques centimètres et CLAC.
— « Ahhh ! » Son cri monta d’un octave, ses jambes manquèrent de se dérober sous elle. Je l’ai retenue fermement.
Troisième : je posai l’embout sur son flanc, juste sous ses côtes, et déclenchai la petite explosion d’électricité statique.
— « Nnghhh ! » Elle mordit ses lèvres Son corps tout entier se convulsa.
Enfin, quatrième et dernière impulsion : j’appuyai le stick juste à la base de la fesse, là où la peau était la plus meurtrie par le fouet. CLAC !
— « AAAH ! » hurla Vicky en se cambrant brutalement. Sa réaction fut si intense que le shinju se défit légèrement sous la tension. Elle haletait fort, comme asphyxiée par tant de douleur.
— « Merci… Maître… merci… » souffla-t-elle, reprenant le rituel avec constance, la voix rauque de tension mais pleine de fierté.
Puis, m’assurant qu’elle tenait encore debout, je me penchai pour ramasser à nouveau le vibromasseur.
— « Trente secondes. » dis-je simplement.
Vicky hocha la tête, écartant un peu plus ses cuisses d’elle-même, dans un geste de soumission assumée. Elle désirait ardemment le vibro, malgré la torture que cela représentait, car c’était sa seule perspective de plaisir dans ce maelström de douleur.
Je rallumai l’appareil, et sans plus de cérémonie, je le pressai contre sa fente trempée. Un long râle guttural s’échappa de la gorge de Vicky dès que le vibromasseur se mit à vrombir contre son clitoris. Ses yeux se révulsèrent sous l’effet d’une vague de jouissance instantanée.
— « Oh oui… oh… » commença-t-elle à gémir spontanément, oubliant un instant de compter. Je lui mordis aussitôt le lobe de l’oreille en grondant : « Compte ! »
— « P… pardon… un… deux… » s’empressa-t-elle de reprendre, sa voix chevrotante accompagnant le rythme des pulsations dans son bassin.
Cette fois, j’ai décidé de la torturer différemment : plutôt que de rester sagement sur son clitoris, je fis glisser le vibromasseur de haut en bas sur toute la longueur de son sexe ouvert. Je l’insérais d’un ou deux centimètres en elle, puis ressortais pour titiller son bouton, puis redescendais jusqu’à l’entrée de son vagin, l’enfonçant un peu, et ainsi de suite. Un véritable yo-yo de plaisir frustrant, ne lui laissant jamais assez de stimulation constante pour la faire basculer, mais la maintenant dans un état d’excitation affolante.
Vicky haletait, gémissait intensément, incapable de retenir désormais ces sons obscènes qui me ravissaient. Elle comptait toujours, d’une voix de plus en plus faible : « …huit… neuf… dix… » Ses cuisses ruisselaient tant elle coulait, il faisait chaud, le couloir était saturé de l’odeur musquée de son sexe. C’était enivrant. Moi-même, je sentais la moiteur coller ma chemise à mon dos, et mon sexe tendu gonflait douloureusement dans mon pantalon, impatient de délivrance. Mais je ne cédais rien, concentré sur elle.
— « …quinze… seize… » soufflait-elle, entrecoupant ses chiffres de gémissements. Elle était au supplice, et pourtant son bassin restait immobile, elle n’osait bouger de crainte que je n’interrompe le vibro trop tôt. Elle avait compris la règle parfaitement.
J'observait son visage. Quel spectacle sublime ! Ses joues en feu, sa bouche entrouverte, son regard fou… Une vraie salope soumise et perdue dans la luxure, voilà ce que je voyais. Et derrière cette débauchée, il y avait moi, l’homme calme et habillé, la dominant d’une sérénité presque effrayante. Le contraste était exquis.
— « …vingt-deux… vingt-trois… » continuait-elle dans un souffle rauque. Elle avait dépassé les vingt sans même que je le réalise. Je sentis sa vulve se contracter soudainement autour du bout du vibro que j’avais enfoui en elle sur quelques centimètres : un signe infaillible qu’elle était à deux doigts de jouir malgré tout. Je me crispai, hors de question de la laisser atteindre l’orgasme.
Immédiatement, je retirai l’appareil en le collant cette fois très fort sur son clitoris, mais juste une brève seconde, assez pour la faire hurler de plaisir, pas assez pour la faire jouir. Puis je l’éloignai définitivement.
— « …vingt-neuf… trente !!! » cria Vicky d’une voix étranglée alors qu’elle sentait le vibro la quitter au moment critique.
Elle resta un instant figée, suspendue au bord de l’abîme, haletante, le corps réclamant un aboutissement qui ne venait pas. Un râle incontrôlé monta de sa poitrine, mélange de frustration et de supplication. Ses yeux se braquèrent sur moi, suppliants, implorants, cherchant dans mon visage une clémence… qui n’existait pas. Je secouai lentement la tête en signe de dénégation. Sa lèvre inférieure trembla ; elle la mordit aussitôt pour ravaler toute plainte.
Je lui caressai la joue.
« Pas encore. Tu le sais. » chuchotai-je presque tendrement.
Vicky ferma les yeux, acceptant, et hocha la tête.
« Oui Maître… » gémit-elle.
Elle avait compris qu’elle n’aurait pas le droit de jouir, pas dans cette série en tout cas, et elle s’en voulait presque d’avoir espéré.
Les séries s’enchaînèrent ensuite comme prévu, le plug gonflable se tendant un peu plus à chaque étape, les instruments alternant, la frustration grandissant. Vicky compta, encaissa, endura, chaque cycle la poussant plus loin dans son abandon. Jusqu’au moment où je décidai qu’elle avait assez donné.
« Prête ? On enlève ça. » Elle acquiesça, docile.
Je tournai légèrement la valve du plug pour laisser l’air s’échapper lentement. Un sifflement discret se fit entendre tandis que le ballon de silicone se dégonflait peu à peu dans son rectum. Je sentis Vicky se détendre progressivement à mesure que la pression retombait. Lorsque tout l’air fut sorti, je tirai avec délicatesse sur la base du plug. Le cylindre glissa hors d’elle en un seul coup mouillé, provoquant un sursaut chez Vicky et un profond soupir de soulagement. Enfin vide, son pauvre orifice se referma en tressaillant. Je déposai le plug gonflable sur le sol, mentalement ravi de l’avoir menée jusqu’à cinq pressions ce soir, une performance qu’elle n’aurait jamais cru atteindre il y a peu.
L’entraînement était terminé. J’attirai Vicky contre moi et la serrai longuement dans mes bras. Je déposai des baisers légers sur son front, ses cheveux, ses tempes. Elle avait fermé les yeux, se laissant aller complètement.
« C’est bien… c’est fini maintenant… » murmurais-je tout contre son oreille. « Tu as été parfaite… » Chaque mot s’accompagnait d’une caresse rassurante sur ses épaules ou d’un baiser sur sa joue moite.
Vicky referma et ouvrit quelques fois ses mains pour dérouiller ses doigts. Puis, instinctivement, sans même que je le lui demande, elle se laissa glisser d’elle-même à genoux, posant sagement les mains sur le haut de ses cuisses en un geste gracieux. Ses yeux se baissèrent vers le sol, son dos se redressa malgré la fatigue. Position Nadu, impeccable. Un frisson me parcourut, même exténuée, elle revenait chercher sa place de soumise, elle la réclamait presque avec ce geste spontané. Je me sentis sourire, fou de fierté pour elle.
Je reculai d’un pas pour la contempler une seconde. Les deux longues couettes retombant sur ses seins marqués, les gants noirs toujours enfilés sur ses bras qui pendaient de chaque côté, son ventre contracté par l’effort pour rester droite malgré l’épuisement… Et ce regard modestement baissé. Dieu qu’elle est belle, pensai-je, ma poupée, mon esclave… Mon sexe réagit aussitôt à cette vue, se raidissant davantage encore sous mon pantalon. J’avais contenu mon propre plaisir durant tout l’entraînement, trop concentré sur elle pour penser à moi, mais maintenant un désir brûlant et urgent s’éveillait dans mes reins.
Je défaisis rapidement ma ceinture et mon pantalon, de même que mon boxer. Mon sexe jaillit, droit et dur comme du fer, libéré enfin de sa prison de tissu. Je n’avais même pas besoin d’y porter la main pour l’exciter : il était déjà prêt à exploser tant la séance m’avait stimulé mentalement. Vicky, toujours en Nadu au sol, risqua un coup d’œil vers mes hanches nues et ne put retenir un léger sourire en coin devant mon érection imposante qui palpitait littéralement d’envie.
— « Embrasse mes pieds. Vénère ton Maître. » ordonnai-je d’une voix sourde.
Aussitôt, Vicky s’inclina plus bas, ramenant ses bras derrière son dos comme elle pouvait, et posa ses lèvres tremblantes sur mes pieds nus. Elle les couvrit de baisers humbles, du dessus jusqu’aux orteils, avec une ferveur touchante. Ses cheveux glissèrent sur le sol autour de mes chevilles comme un voile brun. Je fermai les yeux un instant, submergé par l’émotion violente que ce geste suscita en moi. C’était plus fort que tout, la voir ainsi, agenouillée en adoration à mes pieds, m’offrait un sentiment de puissance absolue mêlé d’un élan de tendresse indescriptible. J’aurais pu jouir à cet instant, rien qu’à la sensation de ses lèvres douces se pressant contre ma peau, à la vue de cette femme fière ravalant toute dignité pour m’honorer comme un dieu. Mon sexe tressaillit, une goutte de pré-semence perla au bout tant l’excitation était intense. Mais je ne voulais pas finir ainsi, j’avais d’autres plans pour elle et pour moi ce soir.
— « Assez. » dis-je doucement après une minute environ, en posant ma main sur sa tête pour interrompre ses baisers dévots.
Vicky se redressa sur ses genoux. Je voyais dans ses yeux le reflet de ma silhouette nue et dominatrice. J’ai avancé d’un pas pour coller le gland de ma verge contre ses lèvres.
— « Applique-toi. Donne-moi du plaisir. » ordonnai-je en la tenant par la tête.
Elle ouvrit aussitôt la bouche et accueillit mon sexe avec une avidité mesurée. Sa langue fit d’abord le tour du gland, lapant doucement la goutte salée qui s’y trouvait, puis elle glissa ses lèvres autour de ma hampe et s’enfonça davantage. Un long soupir m’échappa en sentant sa bouche tiède et humide m’engloutir. Ses lèvres s’étirèrent jusqu’à englober une bonne moitié de ma longueur, puis elle entama un lent va-et-vient, les joues creusées, les yeux mi-clos de concentration.
Je glissai ma main dans ses cheveux, agrippant l’attache de ses couette pour contrôler le rythme. Doucement, j’initié des mouvements de bassin, pas trop profonds d’abord pour la laisser trouver son souffle. Elle s’appliquait comme jamais, léchant, suçant, aspirant, avec une docilité exquise. Je l’entendais gémir faiblement autour de moi, ces petites vibrations qu’elle produisait volontairement, je les lui avais enseignées pour amplifier mon plaisir. Et en effet, chaque gémissement envoyé gorge profonde faisait vibrer ma verge d’une onde délicieuse. Je fermai les yeux, savourant pleinement ce moment. La douleur de mon désir inassouvi de la soirée se dissolvait dans la soie de sa bouche.
— « Mmmm… oui… » grognai-je, l’une de mes mains tenant fermement son crâne pour guider ses va-et-vient, l’autre s’accrochant à la rambarde du couloir pour garder l’équilibre.
Par instants, je la poussai un peu plus loin sur moi, forçant mon sexe à glisser presque jusqu’au fond de sa gorge. Elle acceptait, disciplinée, malgré les légers haut-le-cœur que je sentais contracter sa gorge contre mon gland. Sa gorge serrée était un délice brûlant autour de moi. Quand je la sentais suffoquer trop fort, je ressortais légèrement et elle reprenait son souffle en continuant de me sucer plus superficiellement, couvrant mon sexe de salive chaude. Nos regards se croisèrent une fois.
Je laissai échapper quelques soupirs de plaisir, que je ne cherchais pas à retenir, ils étaient la meilleure récompense pour elle en cet instant. Elle redoubla d’ardeur en les entendant, passant ses lèvres avec insistance sur chaque centimètre de ma hampe. Par intermittence, elle se retirait presque complètement pour venir lécher frénétiquement mon gland, massant la petite fente sensible avec le bout de sa langue, puis elle replongeait sur moi, gorge profonde, gémissant tout du long pour me donner ces vibrations que j’adorais. C’était un spectacle autant qu’une sensation : voir ma femme d’ordinaire réservée, là, agenouillée nue au milieu d’un couloir, les yeux humides de larmes, me pomper la queue avec une telle dévotion, cela nourrissait mes fantasmes les plus fous.
La pression montait dans mes reins, indubitablement. Je sentais mes testicules se soulever peu à peu, signe que l’orgasme approchait. Vicky le sentit aussi : elle accéléra légèrement, ajustant son rythme au martèlement de mon cœur. Ses mains, jusque-là sagement posées sur ses cuisses, vinrent s’agripper à mes hanches pour mieux m’accompagner. Elle me faisait l’amour avec sa bouche d’une façon experte, en parfait petit instrument de mon plaisir.
Je commençais à perdre le contrôle, chacun de ses va-et-vient me soutirait un gémissement guttural, mes hanches se mouvant d’elles-mêmes pour aller chercher plus loin la chaleur de sa gorge. Vicky elle-même avait les joues en feu, suffoquant et salivant abondamment. Je la voyais lutter pour reprendre son souffle entre deux pénétrations orales, mais elle ne ralentissait pas, animée par l’unique but de me faire jouir dans sa bouche.
Justement, l’idée de me libérer ainsi, au fond de sa gorge offerte, devint de plus en plus tentante au fil des secondes. Je m’imaginais déjà lui tenir la tête et l’enfoncer jusqu’à l’extrême au moment fatidique, la forçant à avaler chaque jet de semence… Cette pensée me fit presque franchir le point de non-retour. Non… Pas encore. Une envie sadique, née de la frustration orchestrée de la soirée, se formula soudain dans mon esprit : je ne lui offrirais pas cette satisfaction-là non plus. Si elle attendait la récompense de sentir ma jouissance couler en elle, elle l’attendrait en vain. Ce serait ma dernière taquinerie, mon dernier pied de nez à ses attentes sensuelles ce soir.
Je retirai brusquement mon sexe de sa bouche juste au moment où le doux halo de l’orgasme commençait à poindre. Un fil de salive relia encore ses lèvres à ma verge palpitante quelques secondes, avant de céder et tomber sur sa poitrine. Vicky, surprise, leva des yeux fiévreux vers moi. Elle reprit sa respiration en haletant, sa poitrine se soulevant rapidement. Je voyais la déception et l’incompréhension se peindre sur son visage exténué. Elle croyait m’avoir mal servi et que j’interrompais pour la sermonner. Elle voulut se pencher de nouveau vers mon sexe pour reprendre la fellation, mais je l’en empêchai en posant ma main sur son front, repoussant sa tête en arrière doucement.
— « Stop. » dis-je d’une voix rauque.
Elle se figea immédiatement, bouche entrouverte, lèvres gonflées et luisantes de salive mêlée de mon fluide pré-séminal. Son regard cherchait une explication dans le mien. J’ai glissé ma main sous son menton et l’ai relevée, l’obligeant à se mettre droite sur ses genoux. Puis délicatement, je lui ai fait tourner la tête de côté et je l’ai appuyée contre le haut de ma cuisse droite. Elle comprit enfin ce que je voulais : elle resta immobile, joues collées contre moi, me servant d’appui. Ainsi, son visage offrait son profil parfait, légèrement levé, et j’étais debout à côté d’elle, dominant la scène de toute ma hauteur.
Je levai ma main libre à hauteur de mon visage. Elle me vit du coin de l’œil cracher légèrement dans ma paume, pour ajouter un peu de lubrification, puis je m’emparai fermement de mon sexe et commençai à me masturber, juste à côté de son visage.
Un petit gémissement sourd monta de sa gorge en comprenant mon intention. Elle ferma un instant les yeux comme si une vague de frustration la traversait, mais elle ne bougea pas d’un iota. Docile, elle m’offrait sa joue et son visage comme toile de mon bon plaisir, acceptant silencieusement ce nouveau caprice cruel qui la privait de l’honneur de me faire jouir directement.
Ma main glissait fiévreusement sur ma tige lubrifiée. J’étais tellement excité que je sentis ma jouissance remonter en quelques va-et-vient. Vicky, de son côté, respirait bruyamment contre ma cuisse, comme un chien en attente. Sa proximité, la chaleur de son souffle sur ma peau, l’idée perverse de la traiter en simple support de mon plaisir sans qu’elle n’y participe… tout cela finit de m’emporter.
— « Ahh… oui… » grognai-je en rejetant la tête en arrière.
L’orgasme me submergea, plus puissant encore que je ne l’avais anticipé. Mes reins se contractèrent violemment et je lâchai ma semence dans un râle profond. Un premier jet épais de sperme jaillit de mon gland et vint s’écraser sur la pommette de Vicky, éclaboussant jusqu’à sa chevelure. Je ne contrôlais plus rien, mes hanches s’avançaient en saccades incontrôlées entre ma main et son visage. Un deuxième spasme propulsa une longue giclée blanche qui la frappa sur le front et le sourcil. Puis encore un troisième moins ample qui atterrit en travers de son nez fin et sur ses yeux. Le reste coula plus lentement : des filets épais s’échappèrent de mon sexe tremblant pour dégouliner directement sur ses lèvres entrouvertes et son menton. Je continuais à me branler férocement, vidant jusqu’à la dernière goutte sur elle, marquant son visage de mon sperme chaud.
Vicky ne bougeait toujours pas. Je l’entendis inspirer fort par le nez lorsqu’un jet l’atteignit près des narines. Elle serra les paupières pour protéger ses yeux de l’assaut. Mis à part ça, elle accueillait passivement ma semence comme une offrande souillée. Son cou frémissait de… plaisir ? De fierté ? Je ne saurais dire, en tout cas, elle ne montrait aucun signe de rejet ou d’écœurement. Au contraire, lorsque j’eus fini, elle rouvrit lentement les yeux et jeta un regard vague et brûlant de soumission vers moi, ses cils alourdis par le sperme qui coulait sur son front jusque dans le coin de son œil.
Je haletais, debout face à ce spectacle dégradant et sublime. J’avais marqué ma propriété sur elle de la façon la plus crue, et elle semblait heureuse de la recevoir. Ma main lâcha enfin mon sexe qui commençait à s’assoupir après l’orgasme. Dans un dernier sursaut de provocation, je donnai de petites tapes de ma verge sur sa joue, étalant les traînées blanches qui s’y trouvaient. Elle ferma docilement les yeux pendant ce geste humiliant, un soupir satisfait s’échappant même de sa bouche entrouverte, comme si cette insulte finale la comblait.
Je repris mon souffle peu à peu. Ma tête tournait légèrement, secouée par l’intensité de la jouissance. Je posai ma main sur l’épaule de Vicky pour me stabiliser. Elle, agenouillée, demeurait parfaitement immobile, en position Nadu stricte malgré le foutre qui coulait de son menton jusque sur sa poitrine. Son buste se soulevait vite, elle aussi respirait fort sous l’effet de l’émotion et, je crois, d’une excitation inassouvie. Mais elle ne dit rien, ne tenta aucun mouvement pour se soulager ni s’essuyer. Son seul geste fut de sortir sa langue pour lécher doucement une goutte de sperme qui glissait près de la commissure de ses lèvres. Elle avala la saveur salée en fermant les yeux, comme on savoure un nectar rare.
Je continuai à la maintenir en Nadu durant de longues minutes. Je récupérais mes esprits en silence, la regardant se couvrir peu à peu d’un manteau glacé : mon sperme, tiède en sortant, commençait à refroidir sur sa peau en minces rigoles laiteuses. Il y en avait partout sur son visage, des coulées striaient son front, sa tempe, d’autres pendaient du menton jusqu’à sa poitrine, l’une dégoulinait de sa narine. Elle ressemblait à une statue païenne profanée de blanc. Et pourtant, jamais je ne l’avais trouvée aussi belle et aussi mienne. Mes mains caressaient distraitement ses cheveux et sa nuque pendant ce temps d’attente, comme pour la garder dans cette bulle d’abandon. Elle n’osait toujours pas bouger. Ses yeux restaient mi-clos, fixés sur un point invisible droit devant elle. On entendait juste nos respirations s’apaiser peu à peu dans le silence de la maison endormie.
Quand je décidai enfin qu’il était temps de la libérer, je tapotai légèrement son épaule. « Viens. » articulai-je tendrement. Je pris son bras et l’aidai à se relever. Elle chancela, ses jambes engourdies peinaient à la porter. Je la soutins fermement contre moi. Puis, d’un pas lent, je la guidai de nouveau dans la chambre, devant la coiffeuse où tout avait commencé.
Je la positionnai exactement au même endroit qu’au début : debout face au miroir, moi juste derrière elle. Dans la glace, l’image reflétée n’avait plus rien à voir avec celle d’il y a quelques heures. Vicky était méconnaissable : un puzzle de souillures et de stigmates. Ses couettes autrefois parfaites partaient en mèches hirsutes, ses seins et ses fesses constellés de marques rouges témoignaient de la brutalité qu’elle avait subie. Son pubis et l’intérieur de ses cuisses luisait de sécrétions séchées. Et pour couronner le tout, son visage dégoulinait encore de mon sperme, immaculant jusqu’à ses cils. Quant à moi, j’apparaissais derrière elle, torse nu, visiblement repu. L’ombre de son Maître triomphant, ayant littéralement marqué son territoire.
Je la maintenais par la taille pour qu’elle soutienne son propre regard. Elle avait commencé par baisser les yeux, peut-être effrayée de se voir ainsi, mais je ne l’entendais pas de cette oreille. D’une pression ferme sur son menton, je la forçai à lever la tête vers le miroir.
— « Regarde-toi. Dis-moi ce que tu vois. »
Ma voix était douce, presque un murmure, mais l’ordre était sans équivoque. C’étaient les mêmes mots qu’au début de la nuit, prononcés alors sur un ton dur, mais qui prenaient maintenant une tout autre dimension.
Vicky soutint son reflet dans le miroir pendant quelques secondes, haletante. Un petit sourire naquit sur ses lèvres souillées, tandis qu’elle continuait de contempler la femme débauchée dans la glace. D’une voix rauque, brisée d’émotion et de fatigue, elle prononça enfin, avec une sincérité vibrante :
— « Une soumise, Maître… Je vois une soumise. »
Cette fois, les mots résonnaient vrais. Aucun automatisme dans sa voix, aucune retenue ; juste la pure vérité de son être en cet instant. Elle se voyait telle qu’elle était devenue ce soir : ma chose, mon esclave, ma soumise absolue, fière de l’être et pleinement consciente de sa transformation. Je plongeai mon regard dans le sien à travers le miroir, et j’y lus cette fierté tranquille, cette gratitude infinie de s’être retrouvée elle-même dans l’abandon. Oui. Ce soir, Vicky avait cessé d’être ma femme pour incarner entièrement ma soumise.
Je hochai la tête lentement, sans la quitter des yeux. Un sourire presque imperceptible étirait mes lèvres.
« Oui… » soufflai-je. « Ce soir, tu es ma soumise. »
Je la laissai quelques minutes ainsi, debout contre moi, à savourer en silence cette révélation. Mon menton reposait au creux de son épaule ; je lui prodiguais de légères caresses du bout des doigts le long de ses bras et sur son ventre pour l’apaiser pleinement. Elle expira plusieurs fois, chassant les derniers tremblements de ses soupirs, jusqu’à ce que sa respiration devienne régulière et profonde. La séance s’achevait dans un calme presque sacré, empreint de recueillement.
Lorsque j’eus fini, je la pris par la main et l’entraînai vers le lit tout proche. Ses jambes vacillaient toujours, je la soulevai carrément dans mes bras pour parcourir les deux mètres restants. Avec précaution, je la déposai sur le matelas, puis m’allongeai à ses côtés. Aussitôt, elle vint se blottir contre moi, son visage cherchant ma chaleur, ses bras entourant mollement mon torse. Je rabattis la couverture sur nous et refermai mes bras sur son corps nu.
Nous sommes restés ainsi un long moment, enlacés, sans un mot. Dans la pénombre de la chambre, je percevais son odeur naturelle, musquée, mélangée à l’âcreté du sperme et au parfum du cuir, un mélange entêtant, signature de cette nuit. Je déposai un baiser sur son front. Elle soupira d’aise, nichant son visage dans le creux de mon cou. Tout son être semblait me dire merci sans le prononcer.
Finalement, après de douces minutes de calme, je lui ai demandé à voix basse :
— « Dis-moi… combien de fois tu t’es masturbée cette semaine ? »
Vicky remua légèrement, surprise par la question soudaine. Je sentis son dos se raidir un peu contre mon bras. Elle hésita mais la transparence primait entre nous à cet instant :
— « Quatre fois… » avoua-t-elle dans un murmure contrit.
Je fermai les yeux, encaissant cette réponse. Quatre, c’était plus que je ne l’aurais souhaité, j’avais bien remarqué qu’elle cherchait souvent du réconfort toute seule ces derniers temps. Je pinçai doucement son menton entre mes doigts et la forçai à lever les yeux vers moi. Dans le noir, ses prunelles luisaient, inquiètes de ma réaction.
— « À partir de maintenant, c’est terminé. » dis-je d’une voix douce mais catégorique. « Aucune masturbation pendant la semaine qui vient. Je confisque ton vibro. »
Ses yeux s’agrandirent légèrement mais elle ne discuta pas. Le verdict était tombé, logique : après la séance extatique qu’elle venait de vivre, il était hors de question qu’elle aille se soulager en solitaire. Je voulais qu’elle croupisse dans sa frustration, pour son propre bien, afin que son désir renaisse plus ardent encore.
Elle déglutit et souffla un petit « Oui, Maître… » résigné.
Je caressai sa joue du revers de la main, apaisant la petite crainte que je lisais en elle. Puis j’ajoutai, en pesant chaque mot :
— « La prochaine fois, je te libérerai et t’accorderai ton plaisir. »
Ses yeux s’illuminèrent d’un espoir presque enfantin à cette promesse. Je souris et embrassai le bout de son nez.
— « Mais seulement si tu viens me réclamer la séance. » achevai-je dans un chuchotement.
Je sentis son souffle se suspendre un court instant contre ma poitrine. Elle comprenait ce que j’insinuais : je ne prendrai pas l’initiative. Pas plus que cette fois-ci. C’est elle qui devrait, le moment venu, revenir quémander encore sa propre délivrance. Et cette fois, j’avais en quelque sorte garanti qu’elle l’obtiendrait, un doux leurre peut-être, ou pas.
Vicky ne protesta pas. Elle savait que c’était ma façon de faire durer le jeu, de prolonger son état de soumission hors de la chambre. J’entendis un timide « D’accord… Maître » s’échapper de ses lèvres. Son corps contre le mien s’était détendu complètement, vaincu.
Je resserrai mon étreinte autour d’elle. Elle enfouit sa tête dans le creux de mon épaule, son souffle caressant ma peau. Avant que le sommeil ne nous emporte, je pris une dernière fois conscience du moment présent : ma femme était là, blottie contre moi, épuisée mais comblée, portant encore sur son corps les traces brûlantes de ma domination. Aucune photo n’immortalisait cet instant, juste nos esprits en gardaient la marque profonde. Et cela suffisait.
Un sourire de triomphe flottait sur mes lèvres dans l’obscurité. Cette nuit, Le Miroir de la soumise avait reflété exactement ce que j’espérais y voir. Et tandis que Vicky sombrait dans le sommeil, je sus qu’au petit matin la réalité reprendrait ses droits, mais que quelque chose en elle était différent désormais. Elle avait renoué avec cette part d’elle-même qu’elle craignait perdue, cette part qui m’appartenait. Et moi, j’avais regagné un peu plus mon trône intime.
Je déposai un dernier baiser sur son front moite en fermant les yeux. Un jour, peut-être, nous prendrions le temps de photographier à nouveau ces instants d’excès… Mais pas ce soir. Ce soir était à nous, rien qu’à nous, gravé dans nos chairs et nos cœurs.
Je la sentis sourire faiblement contre ma peau en murmurant dans un demi-sommeil : « Merci… Maître… »
Comme pour cette séance, j’attendrai que le désir vienne d’elle. Je ne proposerai rien. C’est à elle de réclamer une nouvelle séance. Et très probablement, la prochaine fois, je la libérerai et je lui donnerai son plaisir. Toute la frustration accumulée la fera exploser. C’est ainsi que le jeu se prolonge : elle initie, j’exécute, et le rituel garde toute sa force.
Aucun cliché de nos scènes. C’est l’accord actuel. Pas de corps exposé, pas de trophées. Peut‑être que cela reviendra un jour ; pour l’instant, seuls les accessoires témoignent. L’intimité se grave mieux dans la mémoire que sur une pellicule.
Je réfléchis aussi à ouvrir un axe parallèle : confier ponctuellement Vicky à un autre Maître, détaché, sans enfant, sans épouse, sans le poids de notre quotidien, pour qu’elle soit poussée ailleurs, autrement, avec un regard froid et une main étrangère. Rien n’est décidé. Ce qui m’importe, c’est la progression : la sienne, la mienne, la nôtre.
Ici, rien n’est romantique. C’est discipline, contraste, frustration maîtrisée.
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Ce matin-là, tu te réveilles avec une idée fixe : on est jeudi, et tu as rendez-vous à 8 heures.
Alors, plutôt que de laisser vagabonder tes doigts à la lisière de ce sexe humide qui n’attend que tes coupables caresses, tu te lèves d’un bond. Tu zappes même la douche, car tu sais que tu ne pourras t’empêcher de diriger le jet tiède et compact vers ton con. Dédaignant le peignoir complaisant, lâche complice de tes vilains jeux de mains, tu enfiles une culotte sur laquelle tu boutonnes fébrilement une paire de jeans. Puis, après avoir emprisonné tes seins dans une dentelle armée d’acier, tu revêts ce vieux pull morne qui dilue si bien tes formes.
Depuis ton réveil, tes mamelons pointent à t’en faire mal. Tu t’abstiens pourtant de les masser. Dieu sait ce qui pourrait arriver… « Dieu » n’a rien à voir là-dedans, bien entendu. C’est l’œuvre du démon, un diable rouge et fourchu à la queue menaçante… Cette même queue que tu ferais volontiers coulisser dans ta bouche, si on t’y forçait. Tu protesterais, évidemment, avant de l’engloutir. Et tandis que tu suffoquerais sous les assauts de cette pine infernale, la chaleur dans ton ventre se ferait véhémente…
Ouvrant les yeux, tu te rends soudain compte qu’une dextre nerveuse s’est glissée entre tes cuisses et astique machinalement ton bouton. Ça ne va pas recommencer ! Stop ! Tes doigts abandonnent à regret l’élasticité chaude de ta vulve. Repoussant de justesse la sournoise envie de les lécher, tu te savonnes sous le robinet. C’est plutôt ta chatte, que tu devrais passer à l’eau froide.
Café, un peu de sucre, lait, croissant, n’oublie pas la confiture. Obnubilée par l’interdiction de te toucher, tu n’arrives plus à te concentrer sur le petit déj’. Fait chier, bordel ! Tu expédies le tout très vite, puis tu vas te brosser les dents. Tu regardes ta montre. Le rituel matinal, bousculé, compressé, t’as pris moins d’une demi-heure.
Que faire du temps qu’il reste avant ton rendez-vous ? Aller aux toilettes, bien sûr. C’est chaque fois pareil : à peine le bol terminé, il faut que tu pisses, comme si le breuvage ambré allait faire déborder ta vessie toujours trop petite. Entracte doré, les gouttes pleuvent. Au moment de s’essuyer, la peluche cotonneuse du papier hygiénique te met au supplice. Combien de temps encore, avant que ce besoin compulsif n’épuise ta volonté ? Plus beaucoup…
Vaincue, tu sors alors de son étui transparent l’espèce d’horreur qu’il t’a fait acheter, ce truc que tu t’étais promis de ne jamais porter. Tu ôtes pourtant ton jean et, tant bien que mal, tu mets en place la ceinture de chasteté. Une fois serrée, cadenassée, plus rien ne passe, même pas un doigt. Touche finale : des collants sombres qui t’emprisonnent jusqu’à la taille. C’est une vraie torture : la coque en plastique gêne chaque mouvement, le Lycra te donne des bouffées de chaleur. Mais le pire, c’est ce bouillonnement dans ton vagin. Tout à l’heure, il te fera te déshabiller et t’inspectera sous toutes les coutures. Une fois accroupie sur son bureau austère, que crois-tu qu’il va se passer ? Les litres de lave enfouis entre tes cuisses vont transformer ta fente en fontaine. Et là, tu auras l’air de quoi ?
Dernier regard dans la glace, dernier coup de peigne, pas de maquillage. Tu boutonnes ton long manteau beige jusqu’au cou. On dirait une bigote, pâle et défaite, qui part à confesse avouer ses mauvaises pensées à un jésus de plâtre. La clef tourne dans la serrure, une volée de marche et c’est le dehors. Le froid cinglant de l’hiver tente de te remettre les idées en place. Ça ne va pas durer.
Trois cents mètres à gauche, on arrive déjà au boulevard. Tu t’enfournes dans le métro comme une valda dans une gueule puante. Quai bondé ; tu poireautes, mais rien ne se passe. Personne ne sait s’il s’agit d’une grève, d’un colis suspect, d’un incident. Tu imagines une voix amorphe, annonçant dans les haut-parleurs qu’une inconnue s’est jetée sous la rame. Ce n’est pas toi qui aurais ce courage-là… Trop faible. Après tout, tu n’es qu’une larve lubrique et putanesque, comme te l’a dit ton père lorsqu’à onze ans il t’a surprise la main dans la culotte.
Une heure plus tard, tu ressorts enfin à « La Fourche ». Un nom approprié. Coincée entre trois types au regard bovin, tu as failli te sentir mal. La peur au ventre, ou bien le ventre vide… Un instant, l’air goguenard, l’un de ces mecs t’a regardée. A-t-il senti l’odeur de fille facile, sous tes airs frigides ? Difficile à dire. Il n’a pas essayé de te tripoter, en tout cas. Dommage, tu l’aurais bien laissé faire. Le plaisir de voir sa surprise.
L’immeuble est gris, impersonnel. L’ascenseur te brinquebale jusqu’au sixième. Au bout du couloir se dresse une porte noire, sinistre. Une plaque en laiton indique : « Père Adrien : purification par la prière ». Tu aurais pu choisir un psy, tu as préféré un prêtre. Aucune envie de parler de ton passé, de laisser quiconque fouiller dans ta tête.
Tu tournes la poignée sans frapper. Tu es pile à l’heure. D’ailleurs il t’attend, sans impatience, debout au centre de la pièce, une badine à la main. Longue tunique noire, col romain, trogne burinée et sévère d’ancien para. Le seul être qui puisse te sauver.
Tu t’avances en frissonnant. La lourde porte blindée se referme sur toi. Personne ne t’entendra crier…
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