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La rubrique "Articles" regroupe vos histoires BDSM, vos confessions érotiques, vos partages d'expériences SM.
Vos publications sur cette sortie de blog collectif peuvent aborder autant les sujets de la soumission, de la domination, du sado-masochisme, de fétichisme, de manière très générale ou en se contentrant très précisément sur certaines des pratiques quu vous connaissez en tant que dominatrice/dominateur ou soumise/soumis. Partager vos récits BDSM, vécus ou fantames est un moyen de partager vos pratiques et envies et à ce titre peut être un excellent moyen de trouver sur le site des partenaires dans vos lecteurs/lectrices.
Nous vous rappelons que les histoires et confessions doivent être des écrits personnels. Il est interdit de copier/coller des articles sur d'autres sites pour se les approprier.
Parfois elle m'habite cette envie
Cette envie de me lacéré la chaire
Je me contiens
Je sais que c'est pas bien de nourri la bête
Mon mal être est destructeur
Mon mal de vivre me tord les boyaux
Je ne pleure pas quand elle m'habite
Je me grattes jusqu'au sang
Je me retiens
Je joue avec des aiguilles
Le sang l'odeur du sang
Le gout la chaleur le coter poisseux du sang
Ça me calme sans que j'arrive dans des excès
Sans laisser de marques trop durable
J'y ai pas de plaisir
c'est mécanique
Ca canalise
Ca me détend
Le contrôle de ma respiration se mets en place.
L'aiguille pique
traverse la peau
La je pousse tout doucement pour sentir la pression a l'intérieur de mon épiderme et je sens les craquements jusqu'à ce que je vois le bout de l'aiguille ressortir et je recommence ...
Un tête à tête avec mon âme sombre
Je fais une couture sans lien
Pour reprendre le contrôle.
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Il y a des Femmes qui ne prennent rien.
Et pourtant, elles vous laissent vide.
Elles ne touchent pas.
Et pourtant, tout en vous est marqué.
Je ne sais pas si elle savait.
Mais moi, je le savais.
Je savais que si elle posait un doigt, un seul,
je serais tombée à genoux.
Sans lutte.
Sans bruit.
Elle n’a jamais crié.
Elle n’a jamais ordonné.
Elle n’a même jamais dit mon nom.
Mais j’aurais donné le reste de ma vie
pour un simple souffle d’elle sur ma peau.
Je ne sais pas si elle savait.
Mais je sais que moi, je le savais.
Je savais que si elle posait un doigt,
un seul,
sur mon poignet,
je serais tombée à genoux.
Pas en jeu.
Pas en soumission de surface.
En abandon total.
Elle était l’absence de tout
et la présence de ce que j’ai toujours attendu.
Je parlais, je riais, je vivais.
Mais en dedans,
je n’étais déjà plus à moi.
Et le pire…
c’est qu’elle l’a vu.
Elle a su.
Elle a regardé ce que je devenais sous elle,
sans même l’effleurer.
Elle aurait pu me dresser
rien qu’en reculant.
Elle aurait pu m’aimer
rien qu’en décidant.
Mais elle ne l’a pas fait.
Elle m’a laissée là.
Avec un collier invisible entrouvert.
Et moi, je suis restée.
À moitié marquée.
À moitié oubliée.
Entièrement offerte.
Je ne voulais pas qu’elle me parle.
Je voulais qu’elle me prenne.
Qu’elle serre ce collier d’un cran.
Qu’elle me dise “Tais-toi.”
Et qu’elle m’apprenne enfin à me taire pour de vrai.
Aujourd’hui encore, je sens l’espace autour de mon cou.
Vide.
Prêt.
Soumis.
Je ne cherche pas une voix douce.
Ni une main caressante.
Je cherche Son autorité.
Son regard qui sait.
Ses doigts qui referment.
Sans explication.
Et si une Femme venait.
Pas avec des chaînes.
Mais avec le regard d’une Reine,
le silence d’une Maîtresse,
et les mains sûres de celle qui sait ce qu’elle veut…
Alors je ne fuirai plus.
Je ne pleurerai pas.
Je ne parlerai pas.
Je pencherai la tête.
Et j’attendrai qu’elle referme ce collier oublié.
Celui qui attend, depuis des années,
qu’une Femme ose le boucler.
Et si elle le fait,
si elle le ferme,
si elle murmure dans un souffle qui ne tremble pas :
— Tu es à Moi maintenant. Et tu vas le savoir.
Alors…
je n’aurai plus besoin d’exister autrement.
Je ne serai plus libre.
Je serai aimée.
(Ce texte n’est ni fiction, ni confession. Il est juste là, offert. Pour Celle qui refermera le collier.)
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Elle aurait pu me garder à genoux pour toujours.
Mais elle s’est sauvée. Et moi, je suis resté.
Nu. Cambré. Maquillé.
Sans rien à espérer.
Et pourtant… je vibrais encore.
Elle maniait les ciseaux comme d’autres manient les hommes.
Elle m’a coupé. Rebaptisé.
Elle m’a fait naître, sans me demander.
Et moi…
Elle s’appelait Pascale.
Coiffeuse.
Silencieuse.
Impeccable.
Je l’ai rencontrée dans un moment de vie simple.
Un café. Un regard.
Une proposition :
— Tu veux que je te coupe les cheveux comme moi je veux ?
J’ai dit oui.
Et ce jour-là, sans le savoir,
j’ai dit oui à tout.
Elle a commencé par mon prénom.
Elle a effacé l’homme.
Elle m’a baptisé Vanessa.
Pas dans un jeu.
Pas pour rire.
Parce qu’elle l’avait décidé.
Et moi…
je n’ai rien refusé.
Parce qu’en elle,
je sentais la vérité d’un pouvoir qu’elle ne contrôlait même pas encore.
Un soir, elle m’a ligoté sur une chaise.
Puis sur un lit.
Puis à genoux.
Nu.
Ou travesti.
Elle m’a bandé les yeux.
Elle m’a bâillonné.
Elle m’a donné à des objets.
À des ordres.
À sa main.
Entière.
Je me suis ouvert.
Pas seulement le corps.
L’âme.
Elle m’a encagé.
Maquillé.
Elle m’a coiffé de perruques.
Elle m’a insulté.
Elle m’a fait sucer des godes.
Je ne décidais rien.
Je n’imposais rien.
Je me laissais faire.
Elle me transformait.
Et elle vibrait.
Elle me le disait, haletante, quand je rampais :
— Tu me fais couler, salope.
Je n’étais plus un homme.
Je n’étais plus une identité.
J’étais offert.
Obéissant.
Féminisé.
Éveillé.
C’était son désir, pas le mien.
Je n’avais rien demandé.
J’ai suivi. Parce qu’elle voulait.
Et parce que je devenais ce que j’avais toujours été,
mais que personne n’avait su révéler.
Elle aurait pu poser sa marque à vie.
Elle aurait pu dire :
— Tu es à moi.
Et j’aurais répondu :
— Merci.
Mais elle n’a rien dit.
Un jour,
elle a baissé les yeux.
Et elle est partie.
Vers un homme “normal”.
Un vanille rassurant.
Elle m’a renié.
Mais pire encore :
elle s’est reniée elle-même.
Elle a laissé Vanessa derrière elle,
comme une poupée trop vraie pour ses mains.
Elle m’a écrit un jour :
“Te dominer va me manquer. Je le sens dans mon ventre.”
Mais c’était trop tard.
Vanessa ne se rend plus.
Elle attend.
Pas pour rejouer.
Pour appartenir.
Aujourd’hui,
je sais ce que je suis.
Ce que j’étais déjà,
bien avant Pascale.
Et si une Femme me regarde,
me saisit,
et m’ordonne :
— Tu es à Moi maintenant. Et tu vas le savoir..
Alors je me tairai.
Je plierai.
Et je vivrai enfin.
ce texte n’est ni fiction, ni confession. Il est juste là, posé pour Elle.)
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Chapitre 13
Le détour
Plutôt que de la laisser rentrer tout de suite, je lui proposai un dernier arrêt. Juste un petit détour.
— Suivez-moi, dis-je en quittant le restaurant.
Elle ne protesta pas, curieuse. Nous marchâmes quelques rues avant d’arriver devant un petit caveau de vin, discret, presque caché. Une lumière tamisée filtrée à travers les vitres, et l’odeur du bois ancien nous enveloppa dès que nous passâmes la porte.
— J’aime les endroits qui ont une âme, expliquai-je en lui tirant une chaise.
Elle s’installa, observant les étagères remplies de bouteilles vieillies, puis me fixa avec un sourire intrigué.
— Vous êtes plein de surprises.
— Vous commencez seulement à le découvrir.
Le serveur arriva avec une carte minimaliste. Je choisis un vin corsé, à la hauteur de l’intensité de notre échange. Lorsque nos verres s’entrechoquèrent, elle murmura :
— À cette nuit sans excuses.
Je souris, savourant cette complicité naissante. Le jeu s’effaçait peu à peu, laissant place à quelque chose de plus profond, plus vrai.
Les minutes passèrent, rythmées par des confidences de plus en plus sincères. L’intimité du lieu, le goût du vin, l’écho feutré de nos voix… tout conspirait à nous rapprocher. Nos regards se cherchaient, nos gestes se faisaient plus naturels, presque instinctifs.
À un moment, elle posa doucement son verre et plongea son regard dans le mien.
Un silence s’installa, dense, vibrant. Elle baissa légèrement les yeux avant de les relever aussitôt, comme si elle pesait ce qui était en train de se jouer entre nous.
— Vous avez toujours cette capacité à surprendre, souffla-t-elle.
Je me levai lentement, tendant une main qu’elle observa un instant avant de la prendre. Nos doigts s’effleurèrent brièvement avant que nous quittions le caveau, nos pas résonnant dans la ruelle silencieuse. La nuit semblait s’étirer à l’infini, chargée d’une tension indéfinissable.
Nous marchâmes côte à côte, sans nous presser, comme si nous cherchions inconsciemment à prolonger cet instant hors du temps.
Nous nous arrêtâmes devant un petit pont surplombant une rivière dont les reflets argentés dansaient sous la lueur des réverbères. Elle s’appuya contre la rambarde, le regard perdu dans l’eau sombre.
— C’est beau… murmura-t-elle.
Le vent léger souleva une mèche de ses cheveux. Sans réfléchir, je tendis la main et la replaçai derrière son oreille. Son souffle se suspendit un instant, et lorsque nos regards se croisèrent à nouveau, il n’y avait plus de mots.
Un moment passa, suspendu, puis elle détourna les yeux et recula légèrement, un sourire discret sur les lèvres.
— Il se fait tard, dit-elle doucement.
Je hochai la tête, et nous reprîmes notre marche jusqu’au parking, dans un silence empreint de cette tension subtile qui n’avait cessé de grandir. Arrivés près de nos voitures respectives, elle s’arrêta, posant une main sur la portière avant de me regarder une dernière fois.
Je lui adressai un sourire léger et lâchai simplement :
— Bonne nuit.
Sans attendre sa réponse, je me retournai et montai dans ma voiture. D’un coup d’œil dans le rétroviseur, je vis son expression changer imperceptiblement. Une lueur d’étonnement passa dans son regard, comme si elle s’attendait à autre chose. Peut-être à une invitation, un dernier verre, une excuse pour prolonger la soirée.
Elle entrouvrit les lèvres, comme prête à dire quelque chose, puis se ravisa. Finalement, elle resta un instant immobile avant de monter à son tour dans sa voiture.
Je démarrai et quittai le parking sans me retourner, laissant derrière moi cette tension non résolue, ce jeu inachevé.
Chapitre 14
Les non-dits de l’aube
Une fois chez moi, je coupai le contact et restai assis un instant, les mains sur le volant. L’écho de la soirée flottait encore dans mon esprit. Cette tension, ce non-dit, ce jeu inachevé…
Je soupirai légèrement en passant une main sur mon visage, puis descendis de la voiture. L’air frais de la nuit semblait calmer l’agitation intérieure que je peinais à nommer. Une fois à l’intérieur, j’allumai une lampe et déposai mes clés sur la table.
Le silence de mon appartement tranchait avec l’ambiance feutrée du caveau, avec le frisson de cette marche nocturne, avec l’intensité de ces regards échangés.
Je retirai ma veste et me laissai tomber sur le canapé. Je fermai les yeux quelques instants, cherchant à mettre de l’ordre dans mes pensées. Puis, soudain, la sonnerie de la porte retentit, brisant le silence de la pièce.
Je me redressai immédiatement, surpris. À cette heure ?
Un battement plus tard, je me levai et me dirigeai vers la porte, le cœur battant un peu plus fort sans que je ne sache vraiment pourquoi.
J’ouvris doucement, et elle était là.
Debout sur le seuil, bras croisés, le regard perçant, visiblement remontée. Elle n’avait plus cette hésitation d’il y a quelques heures. Elle était venue chercher des réponses.
— Alors c’est comme ça ? lâcha-t-elle en haussant un sourcil.
Je fronçai légèrement les sourcils, croisant les bras à mon tour.
— Comme quoi ?
Elle laissa échapper un rire incrédule et secoua la tête.
— Tu passes toute la soirée à jouer ce jeu, à créer cette tension… et au moment où ça devient intéressant, tu me plantes là, sans un mot. Sans même chercher à prolonger la soirée ?
Son regard brillait d’une intensité nouvelle. Je l’observai un instant, pesant mes mots avant de répondre.
— Peut-être que j’avais envie de voir si tu viendrais me trouver.
Elle ouvrit la bouche pour répliquer, puis s’arrêta net. Je vis l’ombre d’un sourire passer sur ses lèvres, comme si elle hésitait entre l’agacement et l’amusement.
— Tu es insupportable, souffla-t-elle.
— Mais tu es là.
Un silence s’installa, pesant et chargé. Elle détourna les yeux une seconde, puis soupira, visiblement déstabilisée par la tournure de la situation. Enfin, elle releva le regard, plus déterminée que jamais.
— J’aurais pu rentrer chez moi, affirma-t-elle, mais sa voix trahissait un doute.
Je laissai un léger sourire flotter sur mes lèvres.
— Mais tu ne l’as pas fait.
Elle me fixa intensément, puis, d’un pas rapide, franchit le seuil et referma la porte derrière elle.
— Très bien, dit-elle en posant ses mains sur ses hanches. Maintenant, on va voir jusqu’où va ton petit jeu.
Je haussai un sourcil, amusé. Cette nuit était loin d’être terminée.
Je la laissai s’avancer dans l’appartement, son regard parcourant l’espace comme si elle cherchait un indice sur mes intentions. Elle finit par se tourner vers moi, un éclat de défi dans les yeux.
— Alors ? C’est quoi la suite ? Tu comptes juste me laisser là à me demander ce qui va se passer, ou bien tu as une idée en tête ?
Je pris mon temps avant de répondre, appréciant la tension qui s’installait entre nous. Puis, d’un geste calme, je me dirigeai vers la cuisine.
— Tu veux un verre ? demandai-je en ouvrant une bouteille de vin.
Elle haussa un sourcil, un sourire en coin.
— C’est donc ça, ta manière d’échapper à la confrontation ?
Je servis deux verres et lui tendis l’un d’eux. Nos doigts se frôlèrent brièvement, et je vis son regard s’attarder sur moi un instant de plus que nécessaire.
— Je préfère dire que je savoure le moment, répliquai-je en prenant une gorgée.
Elle éclata de rire, mais il y avait toujours cette étincelle dans son regard, un mélange d’exaspération et d’intrigue.
— Très bien, souffla-t-elle en s’installant sur le canapé.
Je m’installai en face d’elle, posant mon verre sur la table basse. Le silence qui s’installa était différent cette fois, plus lourd, plus électrique.
— Pourquoi tu es venue ? demandai-je finalement.
Elle haussa légèrement les épaules, jouant distraitement avec le pied de son verre.
— J’aurais dû rentrer, dit-elle simplement. Mais quelque chose m’en a empêchée.
— Et c’était quoi ?
Elle me fixa, son regard cherchant quelque chose dans le mien, comme
— Toi.
Un frisson imperceptible parcourut l’air entre nous. Elle venait de poser les armes, juste assez pour que je comprenne qu’elle ne s’attendait pas à ça non plus.
Je pris une gorgée de mon vin, puis me levai lentement.
— Dans ce cas, dis-moi… Jusqu’où veux-tu que ce jeu aille ?
Elle ne répondit pas tout de suite, mais elle ne détourna pas le regard. Son silence valait toutes les réponses du monde.
Elle prit une lente inspiration, comme si elle pesait encore les risques de cette partie qu’elle ne contrôlait plus totalement.
— Jusqu’à ce que je sache si c’est un jeu… ou autre chose, finit-elle par murmurer.
Un sourire effleura mes lèvres. Cette réponse était tout ce dont j’avais besoin.
— Alors reste, dis-je simplement.
Elle ne bougea pas tout de suite. Son regard cherchait encore quelque chose en moi, une confirmation, peut-être une invitation plus explicite. Puis, finalement, elle se redressa légèrement et prit une gorgée de son vin avant de poser son verre sur la table.
— D’accord, souffla-t-elle.
Chapitre 15
La nuit sera chaude
L’atmosphère changea imperceptiblement dès l’instant où elle posa son verre. Le silence entre nous ne pesait plus, il vibrait d’une tension presque palpable, un mélange d’expectative et de provocation. L’air semblait s’épaissir alors qu’elle se redressait lentement, ses mouvements calculés, précis, comme une danse parfaitement maîtrisée.
Je me levai à mon tour, mon regard ancré dans le sien, laissant à peine l’espace entre nous respirer. La chaleur qui montait n’avait rien à voir avec la température ambiante. Chaque geste, chaque souffle prenait une intensité nouvelle, une signification plus profonde. Lorsque je m’approchai, ce fut sans précipitation, mais avec une certitude déconcertante. Le jeu que nous avions entretenu toute la soirée touchait à son apogée.
Elle ne recula pas. Elle accueillit la proximité avec une confiance teintée de défi, laissant son corps parler là où les mots devenaient superflus. La tension se transformait en quelque chose de plus brûlant, de plus incontrôlable. Son parfum enivrant flotta dans l’air, amplifiant cette connexion qui ne demandait qu’à exploser.
Les premières caresses furent mesurées, mais chargées d’une intensité électrique. Chaque contact éveillait une nouvelle vague de désir, chaque frôlement attisait l’incendie naissant. Mes mains glissèrent contre sa peau nue sous le tissu, trouvant un équilibre parfait entre douceur et fermeté. Le frisson qui parcourut son échine lui arracha un soupir qu’elle ne tenta même pas de réprimer.
Nous nous retrouvâmes sur le canapé, nos corps s’épousant dans une alchimie envoûtante. La lumière tamisée projetait des ombres mouvantes autour de nous, rendant chaque mouvement plus hypnotique. Je la sentais frémir sous mes doigts, réagissant à chaque baiser déposé sur sa peau. Ses mains exploraient mon dos avec une lenteur calculée, accentuant la montée du désir. L’espace du salon, aussi vaste soit-il, nous semblait soudain étroit, comme si le monde extérieur n’existait plus.
Ses doigts défirent lentement les boutons de ma chemise, laissant le tissu glisser le long de mes épaules. Je suivis le même chemin, effleurant la fine bretelle de sa robe, la laissant choir doucement à ses pieds dans un froissement délicat. Son souffle s’accéléra alors que mes lèvres suivaient la courbe de son cou, descendant lentement sur sa clavicule. Elle s’arqua légèrement contre moi, ses mains s’accrochant à ma nuque dans une tension contenue.
Nos respirations s’alourdissaient, nos corps cherchaient instinctivement à réduire le peu de distance qui restait entre eux. Ses ongles effleuraient ma peau, déclenchant des frissons électriques à chaque mouvement. Elle recula lentement, m’entraînant avec elle, nos pas hésitants mais irrésistiblement guidés vers la chambre. La pénombre enveloppait la pièce, ajoutant une intensité plus intime à l’instant suspendu.
Les draps froids contrastèrent avec la chaleur de nos peaux, amplifiant la fièvre qui nous consumait déjà. Nos corps s’enlaçaient avec une urgence incontrôlable, la tension accumulée se libérant dans des gestes précis et avides. Chaque contact devenait plus impérieux, chaque baiser plus profond, plus affamé. Ses mains exploraient chaque contour de mon dos, traçant des lignes brûlantes sur ma peau, amplifiant la sensation d’abandon total.
Le temps semblait s’étirer, chaque seconde se gravant dans notre mémoire comme une brûlure délicieuse. Chaque soupir, chaque frémissement, chaque ondulation de son corps contre le mien intensifiait la vague qui menaçait de nous emporter. Nous étions prisonniers d’un tourbillon ardent, où seul comptait l’instant présent, cette nuit inéluctable où les jeux de séduction s’effaçaient pour laisser place à une fusion pure et incandescente.
Les limites s’effaçaient, les sensations se superposaient en une symphonie enivrante de chaleur, de peau, de désir inassouvi. La nuit nous appartenait, s’étirant sous le poids de cette intensité brûlante qui ne demandait qu’à s’embraser encore et encore.
Les draps glissaient contre notre peau brûlante, capturant la moiteur de nos corps enchevêtrés. Chaque caresse était une brûlure, un frisson qui électrisait nos nerfs, un appel à la fusion totale. Mon souffle effleurait sa nuque, mon corps s’ancrait contre le sien dans une cadence qui transcendait le simple désir.
Sous mes mains, elle frémissait, s’abandonnant à chaque contact, à chaque effleurement qui éveillait en elle une onde de plaisir grandissante. Son dos s’arquait sous moi, son ventre se soulevait en une supplique muette, et ses lèvres s’entrouvraient dans un soupir qui résonnait comme un aveu.
Je savourais ce moment, cette tension exquise où l’attente était aussi enivrante que la délivrance. Mes doigts glissaient le long de ses côtes, suivant chaque courbe avec une précision presque révérencieuse. Sa peau, marquée par la chaleur de notre union, frissonnait sous mes caresses lentes et calculées.
Ses jambes se refermèrent autour de mes hanches, pressant son corps contre le mien avec une urgence silencieuse. Nos mouvements s’accordaient, oscillant entre douceur et intensité, entre contrôle et abandon. Chaque geste était une promesse, chaque frémissement une invitation à aller plus loin, à plonger plus profondément dans cette tempête de sensations qui nous consumait.
Elle prononça mon nom, un murmure à peine audible, noyé dans l’explosion des sens qui s’intensifiait. Ses doigts se crispèrent sur mes épaules, ses ongles traçant des sillons invisibles sur ma peau fiévreuse. Je voulais la voir céder, la sentir s’abandonner totalement, perdre pied dans l’instant.
Alors je ralentis, savourant la tension qui la traversait, le combat silencieux entre son désir de contrôle et l’inévitable reddition à la vague de plaisir qui montait en elle. Mes lèvres retrouvèrent les siennes dans un baiser brûlant, une danse où nous nous perdions sans retenue.
Puis, dans un dernier mouvement, un dernier élan, la digue céda. Son corps tout entier se tendit sous moi, ses jambes se resserrant, ses doigts s’accrochant à moi comme à un ancrage. Un cri, étouffé, un souffle coupé, et son abandon fut total.
Je la rejoignis dans cette apothéose, submergé à mon tour par cette vague dévastatrice. Le monde se rétracta autour de nous, réduit à cette étreinte, à cette chaleur, à ce frisson qui s’attardait encore longtemps après que nos souffles aient commencé à ralentir.
Nos corps restèrent emmêlés, nos peaux moites collées l’une à l’autre, témoins silencieux de l’orage qui venait de passer. Je sentis son cœur cogner contre ma poitrine, son souffle s’apaiser lentement contre mon cou. Je déposai un baiser sur son front, mes doigts traçant des cercles paresseux sur sa hanche nue.
Dans le silence feutré de la chambre, seul le battement cadencé de nos cœurs résonnait encore, écho d’une nuit qui ne faisait que commencer.
Le silence qui suivit ne fut pas une absence, mais une continuité, un prolongement du moment suspendu entre nos souffles encore saccadés. La chaleur de nos corps mêlés imprégnait les draps, et dans la pénombre, je sentais la lueur encore fiévreuse de son regard posé sur moi.
Je laissai mes doigts explorer lentement la courbe de sa hanche, retraçant les traces invisibles de notre étreinte, prolongeant l’instant d’un toucher à peine effleuré. Elle frissonna sous ma paume, non plus sous l’urgence du désir, mais sous cette douceur lancinante, cette caresse qui portait encore les braises d’une passion inassouvie.
— "Tu es bien ?" murmurais-je, ma voix encore empreinte de cette intensité que nous venions de partager.
Elle répondit par un sourire paresseux, les yeux mi-clos, une main glissant sur mon torse dans un geste aussi possessif qu’adorable.
— "Je suis… consumée," souffla-t-elle, et dans la pénombre, son souffle chaud caressa ma peau.
Sa jambe s’enroula doucement autour de la mienne, son corps cherchant à s’ancrer un peu plus contre le mien, comme si la distance même infime entre nous était encore de trop. Sa peau luisait sous la lueur tamisée, parée de la chaleur de notre étreinte, et ses cheveux défaits s’éparpillaient sur l’oreiller, traces d’une bataille gagnée sans vaincu.
Je me penchai vers elle, capturant ses lèvres dans un baiser plus lent, plus langoureux, une danse où l’urgence cédait la place à une tendresse plus profonde. Mes doigts remontèrent le long de sa colonne, savourant la cambrure de son dos qui répondait instinctivement à mon toucher.
Elle se pressa un peu plus contre moi, nos souffles se mêlant à nouveau, l’évidence de notre attirance ravivant lentement l’incendie qui n’avait jamais totalement disparu.
— "Encore ?" souffla-t-elle avec un sourire en coin, ses lèvres taquinant les miennes, ses doigts traçant des lignes tentatrices sur ma peau encore sensible.
Je ne répondis pas. Je n’avais pas besoin de mots.
D’un mouvement fluide, je la basculai sur le dos, sa chevelure se répandant comme une cascade sombre sur les draps froissés. Son rire s’évanouit en un soupir lorsque mes lèvres retrouvèrent le creux de son cou, traçant un chemin brûlant jusqu’à sa clavicule, redécouvrant chaque frisson, chaque tremblement qui m’indiquait où elle se consumait le plus.
Elle s’abandonna sans résistance, ses doigts s’enfonçant dans mes épaules, sa respiration s’alourdissant tandis que mes mains glissaient sur son ventre, descendant lentement, languissamment, savourant cette patience qui la rendait folle.
Nos corps s’accordaient dans une danse hypnotique, une mélodie silencieuse où chaque frémissement, chaque soupir ajoutait une note à notre symphonie enfiévrée. Elle se cambrait sous moi, s’offrant, s’abandonnant totalement à l’intensité de l’instant.
Je voulais la sentir perdre pied encore, la voir chavirer une dernière fois avant de me laisser emporter à mon tour. Nos souffles s’emmêlaient, saccadés, brûlants, nos mouvements se faisaient plus pressants, plus impérieux, jusqu’à ce que l’inévitable nous prenne, nous consume dans une vague irrépressible.
Un dernier cri, un dernier frisson qui secoua nos corps en un écho parfait, et le monde s’effaça autour de nous, ne laissant que la chaleur de nos peaux collées, les battements affolés de nos cœurs contre nos côtes, le silence après la tempête.
Je restai ainsi un instant, savourant la sensation exquise de son corps encore tremblant sous le mien, du souffle chaud qu’elle laissait contre ma peau. Puis, lentement, je me retirai, l’attirant aussitôt contre moi dans une étreinte paresseuse, possessive.
Elle soupira, un sourire épanoui aux lèvres, les paupières mi-closes, ses doigts traçant distraitement des cercles sur mon torse. Son corps était encore parcouru de légers spasmes, vestiges de l’orage qui venait de nous submerger.
— "Tu es…" Elle chercha ses mots, mais les abandonna vite dans un rire étouffé.
Je souris, embrassant son front avec tendresse.
— "Oui, je sais."
Elle rit de plus belle et se blottit un peu plus contre moi. Nos souffles retrouvèrent peu à peu un rythme apaisé, et le silence s’installa, non plus chargé de tension, mais empli d’une sérénité troublante.
Je fermai les yeux, bercé par la chaleur de son corps contre le mien, par cette quiétude qui contrastait avec la fièvre de nos ébats.
Le silence de la nuit enveloppait la chambre, seulement troublé par nos respirations encore légèrement saccadées. La chaleur de son corps contre le mien, la moiteur de notre peau partagée, tout témoignait de l'intensité de ce que nous venions de vivre.
Elle bougea légèrement, un soupir satisfait glissant entre ses lèvres. D’un geste instinctif, je resserrai mon étreinte autour d’elle, savourant cette proximité, ce moment suspendu où rien d’autre n’existait que nous.
Ses doigts effleurèrent distraitement mon torse, dessinant des arabesques invisibles. Elle semblait chercher à ancrer cet instant dans sa mémoire, tout comme moi.
— "Tu dors ?" murmura-t-elle finalement, sa voix encore alourdie par la fatigue et l’abandon.
— "Pas encore."
Elle sourit contre ma peau, nichant son visage au creux de mon cou avant de laisser échapper un dernier soupir.
Peu à peu, le sommeil nous gagna, emportant avec lui les restes de fièvre et de passion, nous plongeant dans une torpeur où plus rien n’avait d’importance.
La nuit s’étirait, complice de ce que nous venions de partager.
Et demain… demain viendrait en son temps.
Avant la suite ...
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Séance Châteauvallon.
Il y a presque un mois disparaissait le chanteur Herbert Léonard, ce fut pour nous, ma soumise et moi, l'idée de lancer un scénario sur lequel j'avais commencé à plancher. Ce scénario, que j'ai appelé Châteauvallon est directement inspiré par Amour gloire et beauté, puissance et gloire(dont le générique est justement chanté par Herbert Léonard), les feux de l'amour et bien sûr la parodie des inconnus satebarbera. Depuis que l'enfance, j'ai toujours eu l'impression que ces séries étaient une forme de torture pour les gens qui les regardaient, mon esprit était donc prêt à associer ce genre de série à une séance SM.
Nous avons retravaillé l'ébauche de script que j'avais fait pour monter une séance SM à notre petit maso.
Voici un petit résumé de l'histoire
"Kewin, riche Texan propriétaire d'une société d'exploitation pétrolière et de 5 puits pétrole a dévissé.
Persuadé que son comptable trafic les chiffres et manigance contre lui au profit du complot mondial, il a décidé de l'enlever et de le ramener chez lui pour l'interroger et lui extirper des aveux.
La séance commence avec le comptable attaché, couvert d'électrodes et Kewin dans son salon qui boit un verre de whisky en réfléchissant à comment il va se débarrasser du corps de cet imbécile une fois qu'il en aura fini avec lui.
Kewin est persuadé que son comptable est un juif franc-maçon, manipulé par des puissances pedosatanique.
Vanessa, fille adoptive de la meilleure amie de la mère de Kewin sonne soudain chez Kewin.
Kewin va lui expliquer la situation et son futur problème de corps, Vanessa va essayer de le raisonner tout en lui apprenant qu'en fait son comptable est également l'amant de sa femme Barbara et son mari à elle.
La rage de Kewin à l'encontre de Jonathan son comptable va atteindre son paroxysme. Pris de rage, il s'empare d'une paire de griffes que son ami "Wolverine gaz de schiste" lui a offert, il commence à lacérer le comptable pendant que Vanessa essaie de le raisonner avant de basculer elle aussi dans la folie et de l'électrocuter. Kewin et Vanessa se retrouvent à torturer le comptable, avec elle qui raconte ses histoires de couple, de famille et d'amants.
Quel sort funeste sera réservé au comptable ?
Vanessa va-t-elle continuer d'exaspérer Kewin ? Comment se finira cet épisode pour elle ?"
La séance était à 90 % de l'improvisation et nous n'avons pas arrêté de raconter des conneries tout en le torturant . Dès le début, l'électricité a été assez violente, il y a eu toute une phase de couteau où nous avons appuyé certaines zones jusqu'à en faire des zones hypersensibles sur lesquels ensuite nous nous sommes acharnés à coup de cravache et de claques. La zone des cuisses a été particulièrement ciblée et présentait de multiples marques.
Dès le début, nous avions imposé la contrainte qu'il n'avait pas le droit de rire, nous avions chacun des particularités psychologiques à nos personnages qui les rendaient très irrascible aux rires qu'ils prenaient pour des moqueries.
Tout au long de la séance il c'est mordu les lèvres mais a réussi à se raccrocher à la douleur afin de ne pas rigoler et de ne pas subir encore plus à cause de cette rigolade. Nous avons fait un gros travail pour avoir un jeu d'acteur complètement pourri avec des dialogues qui même s'ils étaient en grande partie improvisée devait être assez incohérent, pour ma part je faisais des gros efforts pour mettre la ponctuation orale au mauvais endroit et ma soumise elle faisait des liaisons totalement improbables.
Nous avons partagé de bons moments de rigolade et quelques fous rires évités de justesse ainsi que des grands moments de cohésion, par exemple lorsque nous avons tapé sur les cuisses de notre maso à coup de cravache sur la musique d'amour gloire et beauté.
Lorsque la séance pris fin et que nous avons parlé ensemble, nous étions mort de rire en nous remémorant certaines scènes et certains dialogues. Au moins ces séries à la c.... auront eu le mérite de nous avoir inspiré !
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Je me pose pour la première fois dans mon nouveau chez-moi, en attendant la livraison de l’électro-ménager, et puis aussi l’installation de ma box (dont j’ai peut-être pas besoin finalement mais bon…)
Je m’étais dit il y a quelques semaines, quand je commandais toutes ces conneries, quand je me cassais la tête (pour ne pas dire autre chose) à souscrire à un putain de contrat d’électricité, une assurance habitation, et quand j’ai passé mille ans à essayer de payer une saloperie de commande de meubles suédois de merde en ligne… je m’étais dit que je devenais réellement adulte, enfin… je m’étais dit que c’était bien la première fois que je faisais ce qu’il faut pour prendre possession de mon « chez-moi »…
J’avais passé les années fac à avoir juste un lit et quatre murs pour dormir (et dégriser, souvent), mais ça n’a jamais été chez moi. J’étais plus chez moi les soirs où on faisait les cons chez JJ, les soirées PES - vodka et roulades dans les cartons en ville, quand on sortait comme des merdeux, juste pour se marrer, comme des vrais punks ! Lui préférait faire des pompes sur le bras mécanique des pelleteuses, je ne juge pas, chacun son kink…
J’étais plus chez moi quand j’étais chez les autres, chez les potes. J’étais aussi chez moi un peu chez SM (sans le B ou le D…), quand on mangeait des sushis en écoutant les Rolling stones, Wild Horses (putain j’ai mis des années avant de pouvoir l’écouter sans chialer celui-là) en se roulant des pelles, et moi qui n’était qu’un ado amoureux, incapable de lui donner l’affection charnelle attendue d’un adulte (d’après son état civil). Elle est partie loin de chez moi, SM, et puis j’avais plus trop envie de vivre correctement quand j’ai compris que je ne la méritais pas, j’avais été jusqu’à traîner dans les bars seul la nuit, dans l’espoir de déclencher des emmerdes et des bagarres, comme dans Fight Club j’imagine. Heureusement, à part une syncope due au mélange diazepam + alcool et le trauma cranio-facial qui va avec, je n’ai pas vraiment réussi à en venir aux mains. Et puis je n’avais littéralement plus de chez-moi à cette époque, même plus les murs, même plus le lit… j’avais passé un petit moment chez JJ et sa formidable femme, et leur petite qui était bébé. Et je me suis senti heureux, comme un clochard qui se sent quand même chez lui sous un carton généreux. Je suis revenu un peu à la vie grâce à eux, oui, je crois qu’il m’ont sauvé la vie même, carrément.
C’est à ce moment que j’ai choisi de tout plaquer, partir vers le sud, le plus loin possible. Mais toujours pas de chez moi, juste un clodo en fuite. L’internat que j’avais squatté comme un toxico, aucun respect pour la piaule, des détritus et des colonnes de fourmis, un ménage de départ au bout de six mois au lance-flamme. J’avais gardé une apparence humaine en allant régulièrement me ressourcer chez mon pote SB, qui habitait pas loin, et puis aussi chez mes parents malgré la distance, parce que ça restait quand même mon chez moi fondamental. Ensuite, je l’ai rencontré, et elle est devenu mon chez moi, elle a viré le linge sale qui trainait partout, j’ai préféré squatter chez elle rapidement, parce que ça ressemblait à un vrai foyer. Ça ressemblait à chez quelqu’un d’autre en fait, mais c’était mieux que d’être en errance, alors je me suis persuadé que j’étais chez moi, mais c’était faux, bien sûr. On a bien déménagé quelques fois, on a bien mis deux enfants au monde, ils sont devenus mon chez moi, pas les maisons, les canapés, les lits ou les murs immaculés, sans photos ni déco ou presque. Puis au fil du temps les tableaux, les photos de chez ses parents se sont invités chez « nous », insidieusement, et je me suis de plus en plus enfermé dans mon véritable chez moi, c’est à dire mes garçons chéris.
J’y ai cru pourtant, une partie de moi s’est projetée, j’avais même bricolé deux trois trucs dans le garage et le jardin, chose impensable pour moi… mais au delà des ma progéniture, je ne me sentais chez moi que dans cette salle de jeu, pensée par mes soins, pour les enfants et aussi pour moi. C’est devenu ma salle de musique, d’écriture, de méditation, de sport un peu aussi. Et plus je passais de temps dans ce joyeux bordel, plus je comprenais que le reste ne m’appartenais pas, et que je n’avais rien à y faire. Alors il a fallu partir, encore.
Mais cette fois je crois bien que j’arrive à destination, car j’emporte avec moi mon véritable trésor, une semaine sur deux, certes, mais c’est mieux que d’être un passager clandestin chez leur maman. Ces murs blancs immaculés entre lesquels je squatte aujourd’hui, ce vide dans lequel résonne le bruit des touches de mon ordinateur : je crois bien que c’est vraiment et pour la première fois de ma vie complètement chez moi…
Son chez-soi, ce n’est peut-être pas un lieu, ou du moins pas uniquement. On prend possession de son chez-soi, on y injecte quelque chose de soi-même, on fait vivre ce lieu, cette personne à travers laquelle on peut simplement virer ses godasses dès qu’on rentre, et ne pas avoir honte de s’étaler sur le canapé comme un cachalot à la dérive. C’est un endroit de joie, de vie, qui nous casse un peu les pieds aussi quand une ampoule tombe en panne ou bien quand ces cons de cuisiniste ont pas prévu un trou trop assez large pour faire passer le tuyau d’arrivée d’eau du lave-vaisselle 🤬)… mais on aime bien réparer ces petits trucs, et puis les petits se régalent tellement quand ils entendent une visseuse ou une perceuse, un coup de marteau et les hurlements de leur abruti de père quand il n’y arrive pas ou bien qu’il se prend une planche sur les pieds…
J’ai compris maintenant que son obsession d’être propriétaire est finalement porteuse d’un sens profond. Pour moi, on n’est jamais vraiment propriétaire de son chez-soi, que l’on paye un loyer ou un prêt immobilier. C’est idiot d’en rester à ce niveau. Dans chez-moi, il y a surtout le mot « moi » et c’est bien celui-là qui compte, et qui ne s’achète absolument pas. Chez moi ça peut très bien être chez les autres, ou dans un parc avec une gratte, ou entre deux flancs de montagne, sous les rondes des buses. Chez moi, ça peut très bien être un cimetière-bar dans lequel traîne un ange déchu pixelisé et blessé, un peu gourmande quand il s’agit de snacks, et un peu taquine. Mais dans tous les cas, je crois bien que je viens de finir mon errance…
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Pour mon plus grand bonheur, nos emplois du temps ont pu se concorder en ce jour. Je suis en télétravail et vous avez des réunions prévues près de chez moi. Il faut croire que le hasard fait bien les choses , encore plus lorsqu'on lui donne un petit coup de main. Cela nous donne une idée, une envie de se retrouver lors de notre pause méridienne.
Dès le réveil, mes pensées se dirigent vers vous, comme à leur habitude, vous me direz. Je ne me suis pas encore extirpée de mon lit que je fantasme déjà sur votre toucher et l'effet qu'il me fait, votre corps auquel j'ai déjà pu goûter et vos lèvres qui viennent a tant me manquer. Toutes ces pensées me donnent chaud, ça tombe bien je ne porte rien en bas et je n'ai qu'à soulever la couette pour vous laisser profiter de la vue. Nous avons l'habitude de nous envoyer des photos quotidiennes.. vous n'avez seulement pas précisé quel genre de photo. Je suis d'humeur joueuse aujourd'hui voire même un peu salope... Alors lorsque je pose les yeux sur la photo de votre visage matinal, yeux pas encore très réveillés et sourire câlin, je vous réponds par une photo de mon corps dénudé allongé de manière suggestive dans mon lit. Je devine alors un sourire plus pervers se dessiner sur votre visage d'ange. J'ai réveillé mon diablotin qui s'empresse de me mettre au défi. Lorsqu'il arrivera chez moi, il attendra de me voir dans le même état, en tenue d'Adam, un simple coeur installé a la place du fruit défendu qui attend d'être croqué. Le serpent m'a séduite et il a pris la forme de votre langue. Je m'affilie plutôt à Lilith qu'à Eve mais qu'est ce que je ne ferais pas pour faire ressortir ma queue..
L'appétit est grandissant au fil des messages échangés au cours de la matinée . Nous sommes tous les deux gourmands et encore plus lorsqu'il s'agit des plaisirs des sens. Nous sommes des êtres aux multiples vices et notre rencontre rapide serait une sublime prémices, une sorte d'apéro disons.
Je garde un œil sur mon téléphone pendant ma visio. Le message tant attendu arrive enfin, vous avez fini avec vos maîtresses et êtes prêt à retrouver la vôtre. Sans plus attendre, je ferme mon pc et je vais me préparer en me rappelant vos instructions. Le téléphone vibre de nouveau. Vous êtes là, vous n'avez pas pris beaucoup de temps à arriver, juste assez pour me laisser installer mon seul bijou autorisé. J'enfile mon long manteau en cuir noir et je descends vous ouvrir .
Je me demande si les passants devinent ce qu'il y a en dessous ou surtout ce qu'il n'y a pas.. Et puis merde au final, qu'est ce que ça peut bien leur foutre! Vous, par contre, c'est différent, vous l'avez deviné et je lis sur votre visage un sourire satisfait lorsque je vous accueille. J'imagine que vous devinez également ce qu'il se cache entre mes deux fesses et que vous vous questionnez sur a quel point j'ai été une bonne soumise.
L'envie de savoir était apparemment assez grande, impatient comme vous êtes, à peine la porte de chez moi refermée que vous dénouez la ceinture de mon manteau et que vous me laissez me dévoiler en Lilith. Le coeur brille dans vos yeux où se mêlent désir et satisfaction. Je vous ai donc obéi, la diablesse peut aussi se montrer docile. Vous m'embrassez et nous finissons dans la chambre. La vue de mon corps dans son plus simple appareil a bien fait ressortir ma queue. Je la retrouve dans ma bouche avant qu'elle ne redescende entre mes jambes. Sa véritable place est pourtant entre mes fesses, vous le savez et répondez à cet appel instinctif. Le coeur a été ôté, le fruit a été croqué. Ma queue me remplit et vient jouir en moi, a sa place , entre deux râles de plaisir. Nous sommes désormais capables de savoir ce qui est bien ou mal et nous choisissons le mal en le faisant bien.
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Elle ne parlait presque jamais.
Et pourtant, chaque silence d’elle m’a marqué plus qu’un ordre.
Ce jour-là, elle m’a tendu ses pieds. Et je me suis vu tomber.
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Je faisais partie d’un groupe de motards.
Des balades du dimanche, au lever du jour.
Les paysages filaient. Les hommes parlaient. Les femmes riaient.
Et puis, un matin, elle est montée derrière moi.
Une brune silencieuse.
Des guêtres de laine noire jusqu’au milieu des cuisses.
Un regard stable.
Une voix absente.
Elle n’a jamais demandé.
Elle s’est imposée.
Sans un mot, elle a fait de moi son pilote.
Et chaque dimanche, c’est elle qui me choisissait.
Je ne savais pas ce que je vivais.
Mais je changeais.
Je devenais calme. Attentif.
Je m’effaçais devant elle comme devant une vérité.
Puis un soir, elle m’a dit :
— Samedi, 11h30. Viens me chercher là.
Pas un “tu veux”.
Pas un “s’il te plaît”.
Juste une consigne.
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Ce samedi-là, je l’ai emmenée rouler.
Toute la journée,
j’ai conduit comme on protège un souffle.
Le soir venu, je lui ai proposé de la raccompagner à sa voiture.
Elle a répondu :
— Non. Je dors chez toi.
Elle est entrée.
A regardé.
Et a dit :
— Où est ta chambre ?
— Là…
— J’ai dit que je dors chez toi, pas avec toi. Donne-moi une serviette. Tu frapperas à ma porte quand tu l’auras. Tu n’entreras pas.
J’ai pris la plus douce,
la plus grande,
et je suis monté.
Je me suis mis à genoux devant sa porte.
J’ai frappé deux fois.
Elle a ouvert.
Pris la serviette.
Et dit :
— Tu comprends vite.
---
Plus tard, elle a appelé.
Je suis monté.
Elle m’a dit, sans me regarder :
— Embrasse mes pieds pour me dire bonne nuit.
Pendant que je m’exécutais, elle a ajouté :
— Demain, je veux du café. Et tu te débrouilles pour me proposer plusieurs choses à manger.
Je prendrai mon petit déjeuner dans la salle à manger.
Elle m’a laissé là, à genoux.
Et elle est partie.
---
Le matin,
elle est descendue,
dans mon peignoir.
Calme.
Comme chez elle.
Je l’ai saluée.
Elle m’a regardé,
et a dit :
— À quatre pattes. Sous la table. Tu ne pensais pas déjeuner avec moi, si ?
Elle s’est assise.
J’ai rampé.
Je me suis glissé à ses pieds.
Et alors…
elle les a tendus.
Sans un mot.
Ses pieds cherchaient mon visage.
Ma bouche.
Et j’ai compris.
La consigne était claire.
Tendrement,
j’y ai déposé des baisers.
Lents.
Respectueux.
Comme on remercie une déesse
de ne pas s’être détournée.
Elle a bu.
Croqué.
Soufflé.
Et de temps en temps, sa main descendait,
pour me tendre un morceau de brioche.
Je le prenais de la bouche,
et je reprenais mes baisers.
---
Elle n’a jamais crié.
Jamais expliqué.
Jamais promis.
Et moi…
j’étais prêt.
Mais je ne l’ai pas suivie.
Parce que j’ai eu peur.
Peur de me perdre entièrement.
Peur de ne plus savoir revenir.
Elle m’aurait tout pris,
et j’aurais tout laissé.
Aujourd’hui,
je sais.
C’est ce vertige-là
que j’attends encore.
---
(Ce texte n’est ni fiction, ni confession. Il est juste là, posé pour Elle.)
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J'ai 12 ans. Chloé aussi.
Nous sommes inscrits au même cours de judo.
A chaque entraînement, après la phase d'échauffement, le professeur demande aux apprentis combattants de former des binômes.
Les premières fois, je m'étais mis avec un garçon dont le gabarit était proche du mien : mince et pas très grand. Nos affrontements étaient équilibrés mais je parvenais plus souvent à m'imposer et à le faire chuter.
Aujourd'hui a lieu le 5ème cours et l'échauffement vient de se terminer. Je me dirige vers mon partenaire habituel mais une fille s'approche rapidement de moi :
- On se met ensemble ?
- Euh... si tu veux.
Je m'excuse auprès de mon ami et suit cette inconnue, que j'avais plusieurs fois surprise à m'observer lors des entraînements précédents. Tout en marchant sur le tatami, je tente d'interpréter cette invitation soudaine : est-ce que je lui plais ? Est-ce qu'elle cherche un adversaire d'une vingtaine de kilos de moins pour s'assurer la victoire ?
Le professeur annonce le début des combats. Salutations. La fille se jette sur moi, m'agrippe si violemment le kimono que je déclenche un mouvement de recul - mouvement avorté par la fermeté de sa prise. Tout en me maintenant, elle s'approche de moi, pivote sur la gauche, place son mollet droit derrière mes jambes et commence à faire pression pour que mon corps bascule. Je résiste comme un beau diable mais le différentiel de puissance est trop élevé. Je tombe lourdement sur le dos. L'impact est d'autant plus brutal que ma partenaire, au lieu de maîtriser ma chute en restant debout, s'est jetée au sol avec moi pour m'écraser.
Je suis hébété, ma nuque est douloureuse et ma respiration pénible. Mon adversaire se tient encore au-dessus de moi, son visage est proche du mien et me regarde. J'y lis une grande jouissance : les pupilles sont dilatées, le souffle rapide et les lèvres euphoriques.
Je n'ai plus jamais combattu avec mon ami. Chloé m'imposait systématiquement notre binôme et l'issue des joutes ne changeait guère : victoire féminine.
Un jour où le cours se termine, Chloé s'approche de moi pour me demander :
- Ca te dirait de venir chez moi samedi ? Ma mère va faire des crêpes.
- Ouais ok.
- Cool ! Attends je vais te noter l'adresse de la maison. On a qu'à dire 14h.
Samedi, 14h06. Mon père me dépose devant la maison mitoyenne. Chloé et sa mère m'accueillent, saluent mon père et m'invitent à rentrer.
Alors que sa mère rejoint la cuisine, Chloé m'indique de la suivre. Nous montons l'escalier et atteignons sa chambre. Nous nous asseyons sur son lit puis commençons à discuter. Au bout de 30 minutes et alors que je lui explique pourquoi Dracaufeu est plus fort que Tortank, Chloé se lève et ferme la porte, puis me dit :
- Tu peux venir ?
Elle m'amène alors dans un coin de la chambre que tout oeil indiscret ne pouvait voir par le trou de la serrure. Sans la moindre pudeur ni hésitation, elle abaisse pantalon et culotte et me regarde droit dans les yeux :
- T'es pas cap de toucher !
Je suis sidéré. Je n'avais jamais vu de sexe féminin. Dracaufeu n'existe plus. Mon cerveau entre en ébullition et m'incite dans un premier temps à refuser, par considération morale. Puis vint l'excitation de la transgression, rendue possible par l'approche malicieuse de mon interlocutrice.
J'accepte donc de relever le défi et applique fébrilement quelques caresses sur ce petit organe oblong, doux et, m'a-t-il semblé, humide. Cela ne dura que quelques secondes car Chloé ne comptait pas se satisfaire de si peu :
- T'es pas cap de lécher !
On ne change pas une rhétorique qui gagne. Exalté par tant d'outrance et déterminé à prouver ma bravoure, je me mets à genoux.
Ma langue entre timidement en contact avec cette muqueuse dont je suis désormais certain de l'humidité. Je décide de lécher cette fente dans sa longueur et la cyprine vint se mêler à ma salive, offrant sans doute quelques nuances de douceur à ma partenaire. La respiration de Chloé devint d'ailleurs audible. Ses mains vinrent s'insinuer derrière ma tête avant d'y appliquer une pression forte, plaquant mon visage contre son entrejambe. Ma langue pénètre malgré moi l'entrée de son vagin mais rencontre rapidement une membrane. Chloé se retire légèrement, me relève la tête, la bloque fermement et commence à frotter son clitoris contre ma bouche et mon nez. La moitié de mon visage est rapidement trempée, fluidifiant les mouvements. Dans cette position, je pouvais voir son visage : ses yeux se délectaient de la scène, sa bouche était entrouverte et ponctuée de sourires satisfaits. Je commence à percevoir quelques tremblements dans ses jambes, ses mains perdent de leur assurance, son souffle...
- Chloé ! Les crêpes sont prêtes !
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(inspiré de faits réels | première partie | écriture épaulée par gpt (en réalité, je pense que j'écris mieux moi-même, mais j'ai la flemme) | photo de ma séance, pour le coup, transformée par gpt en style ghibli (j'aime bien l'image obtenue, mais c'est vrai qu'il y a quelque chose de pourri à piller ainsi la culture et l'art, sans rendre à César ce qui appartient à Jules).
Je sors du travail, un peu dans le brouillard après une réunion stressante, mais le trajet en voiture m’a permis de changer d’état d’esprit. Les pensées liées au boulot s’effacent progressivement, comme des buées qu’on essuie du pare-brise. Qu'on ne me fasse plus chier avec ces conneries, aujourd'hui je m'évade chez May.
Une adrénaline différente monte en moi. Dans très peu de temps, je ne m'appartiendrai plus.
J'ai un peu le trac, mais je suis bien déterminé. Jamais je ne me suis défilé et je ne vais pas commencer aujourd'hui.
Je me gare dans une rue que je connais bien pour l'école qui s'y trouve. Je me suis garé à quelques mètres de son entrée. Ma mère y enseignait il y a bien longtemps. L’école était fréquentée par un public en difficulté.
Cela faisait presque 35 ans que je n’avais plus remis les pieds ici (sauf lors de ma séance précédente chez May).
Rien n’avait vraiment changé, si ce n’est que l’école semblait plus défraîchie encore, et que l’ambiance de la rue gardait ce parfum un peu bancal. En remontant le trottoir, des effluves de shit me viennent aux narines. Des silhouettes traînent, des regards glissent, un peu flous. Le décor est là, entre banalité urbaine et étrangeté familière.
L'endroit de la rue où je me gare est assez éloignée de chez elle – pas de bol – donc je me tape une petite marche avec mon sac à dos. Dedans : ma tenue, soigneusement pliée, et une enveloppe avec le montant convenu.
J’arrive enfin devant chez elle. Une maison de maître, oui, mais pas tape-à-l’œil. Une façade un peu vieillie, quelques marches, une sonnette discrète. Je la reconnais sans peine, forcément, je suis déjà venu ici une fois, pour une première séance qui m’avait laissé une impression forte.
Elle m’indique simplement de monter à l’étage, première porte en face. Je monte. Le palier est calme, silencieux. Rien n’a changé. J’entre dans la pièce, vide pour l’instant. Toujours ce petit espace, pas très grand mais chaleureux. Soigné. On sent qu’elle y passe du temps, qu’elle l’a bien pensé. Une touche ethnique dans la décoration – des coussins aux motifs colorés, un totem en bois qui lorsque je revois les photos a l'air bien contraint, une lumière douce et quelques guirlandes led.
Je m’installe sur un petit fauteuil, le même que la dernière fois je crois. Il a ce confort simple, sans chichis. J’attends, un peu dans mes pensées, un peu dans l’instant.
Elle arrive quelques temps après. Présence calme. On se fait la bise – c’est naturel, on se connaît déjà un peu. Et là, léger doute. Je ne me rappelle plus si je la tutoie ou si je la vouvoie. C’est flou. Mais bon, dans le doute, je reste sur le tutoiement, ça me semble juste.
On parle un peu de tout et de rien. Elle revient de vacances en Thaïlande. Elle a bonne mine, détendue. Ça se voit qu’elle a décroché, qu’elle revient dans un bon état d’esprit.
Puis on passe à l’essentiel. On parle de la façon dont j’envisageais la séance. J'avais envoyé précédemment à May, un petit florilège de photos en guise d'inspiration. Elle les avait bien aimé et me disait même en plaisantant avoir un peu révisé (je n'en demandais pas tant).
Je précise donc que ça peut être assez intense, voire violent, et que ça ne me dérange pas. Elle m’écoute, attentive, posée. Elle me demande si elle peut me mordre. Je ne m'attendais pas à cela. Je réponds en riant doucement que je préfère éviter. Ça a l’air de la titiller un peu, mais elle ne discute pas.
Elle enchaîne avec les zones sensibles. Je lui rappelle mes épaules : elles sont fragiles, il ne faut pas trop tirer vers l’arrière. Mais je précise que ça ne m’empêche pas d’être attaché dans cette position – juste, il faut y aller avec mesure.
Pour les cordes, je lui dis que je n’aime pas en avoir dans la bouche. J’ai l’impression qu'elle aimerais bien ça. Déjà la fois passée on l'avait évoqué. Mais là-dessus, je suis clair : je ne le souhaite pas. Elle propose les cordes sur le visage. Je décline aussi. Pas mon truc.
Je lui parle en revanche de ce qui me plaît : le hogtie. Le vrai, l’implacable. Chevilles ramenées dans le dos, plus aucun moyen de bouger, encore moins de se relever. Je lui parle de cette idée de résistance au début, suivie d’une acceptation forcée, rendue inévitable par la contrainte même, la force. Elle hoche la tête. Elle comprend.
Elle me demande si ça me va si elle me donne des ordres. Je lui dis que bien sûr, aucun souci de ce côté-là.
On parle ensuite des limites. De leur importance. De leur clarté. On fixe les codes : jaune pour alléger, adapter. Rouge pour tout arrêter. Net. Elle me raconte une histoire, un précédent : une personne qui n’avait rien dit, mais qui lui avait avoué après la séance qu’elle avait frôlé l’évanouissement. Depuis, elle a préféré ne plus la revoir. Trop risqué. Trop opaque.
Elle est claire. Et je respecte ça.
La discussion terminée, elle me demande de me changer dans la tenue que j’ai choisie — peu importe laquelle — en m’indiquant le petit cagibi-toilettes, au fond à droite. Elle me laisse seul.
J’opte pour une tenue sobre et confortable : un caleçon long, un t-shirt noir et des chaussettes grises. Rien de spectaculaire. Pas besoin.
J’hésite un instant à enfiler ce sous-pull thermique en polyester, assorti à mon caleçon long — un truc bien moulant, bien chaud, presque seconde peau. Puis je me ravise. Je me dis que je vais sûrement crever de chaud pendant la séance.
Et en y repensant maintenant... j’avais raison. Quand je pense à la chaleur, aux tensions physiques, à l’effort de résistance, je me dis que le t-shirt, c’était clairement la bonne pioche. Un peu de lucidité préventive, comme une étincelle de bon sens au milieu de l’excitation.
Je sors du cagibi. Je suis prêt. Ou du moins, je me présente comme tel.
Elle entre peu après, sans fracas, mais avec une sorte d’assurance tranquille. Pas théâtrale, pas surjouée. Juste… habitée. Prête à en découdre, comme si son corps avait intégré depuis toujours la posture, l’intention, le rôle. Peut-être qu’elle s’est mise dans sa bulle pendant que je m’habillais. Peut-être qu’elle s’est auto-suggérée, comme on entre dans un état de conscience modifié.
En tout cas, dans son regard, plus une trace d’hésitation. Rien que du tranchant. Du contenu. De l’intention.
Elle me regarde un instant. Me détaille. Pas comme on regarde une personne. Plutôt comme on jauge un potentiel.
Puis, sobrement :
— « Place-toi au milieu de la pièce. À genoux. Les fesses sur les talons. »
J’obéis, docile, à son injonction.
Je m’installe, attendant qu'elle décide de mon sort.
Elle commence à préparer ses cordes. Méthodique. Elle sort un paquet de tissu, le déplie, en saisit un écheveau, le dénoue et fait lentement filer la corde entre ses doigts, d’un geste souple et précis. Chaque mouvement a l’élégance d’un geste chorégraphié. Rien n’est brusque, mais tout est délibéré. Elle sait ce qu’elle fait, et ça se sent.
Elle se place derrière moi. Je sens sa présence dans mon dos, avant même qu’elle ne me touche.
Puis, elle saisit mon bras. Le tend. Le ramène derrière moi.
Même chose pour le second. Sa gestuelle est nette, décidée, presque dure. Pas brutale. Juste… décidée à m’imposer la posture. Elle ne me demande pas mon avis. Elle sculpte.
Son corps touche le mien. Léger contact, mais chargé. Elle s’appuie un peu, se colle presque, attrape mes bras comme on maîtrise un animal rétif. Elle les tient fermement, m’empêchant de bouger d’un pouce.
Elle noue mes avant-bras ensemble. Ce nœud précis, qui laisse à peine un peu de jeu. Je peux faire rouler mes bras l’un sur l’autre, très légèrement. Suffisamment pour ne pas créer une pression continue sur la même zone. Pas assez pour imaginer m’en libérer.
Elle commente, d’un ton posé, presque pédagogue, mais avec une pointe d’amusement satisfait :
— « Tu vois, l’attache est bien serrée mais permet un léger mouvement des bras entre eux. »
Elle illustre en faisant doucement rouler mes avant-bras dans leur lien.
— « Comme ça, tu vas pouvoir les faire un peu bouger. Ça évitera que ça t’écrase trop fort au même endroit. »
Oh. Quelle attention délicate.
Mais je ne suis pas dupe. Derrière les explications techniques, il y a ce petit éclat dans son regard — une jubilation discrète. Celle de quelqu’un qui maîtrise chaque geste, chaque seconde. Mais aussi celle d’une prédatrice qui sait que la proie ne s’échappera pas. Après les fleurs… je m’attends à recevoir le pot, oui. Et il va être bien tassé.
Elle poursuit. À partir de la corde qui enserre déjà mes avant-bras, elle prolonge son travail vers le haut du torse. Elle tire une boucle, monte doucement la corde doublée et l’amène à faire un premier tour horizontal, juste au-dessus de la poitrine, à hauteur des pectoraux. Les cordes épousent mes bras, les plaquent contre mes flancs, et s’enroulent autour de ma cage thoracique avec méthode.
Une fois arrivée à l’arrière, elle effectue je suppose un reverse, sentant la tension et le resserrement parfaitement maîtrisé et sec avant de repartir exactement au même niveau pour un second passage parallèle. Deux lignes côte à côte, tendues, rigides. Quatre cordes au total.
Puis, dans mon dos, elle raccorde cette extrémité au point de départ, là où les cordes attachant mes avant-bras prennent racine. Elle forme alors un nœud central entre mes omoplates, solide, bien calé et totalement inaccessible. Ce nœud, c’est à la fois une articulation et un verrou. Il unifie le harnais thoracique avec l’attache des bras, créant une seule et même structure cohérente, tendue, intransigeante.
Les quatre lignes visibles sur le haut du dos témoignent de la précision de son geste.
Elle les ajuste encore, une à une : elle tire, retend, vérifie. Les cordes sont à plat, parallèles, sans la moindre torsion. Elle glisse à certains endroits un doigt entre la corde et mon t-shirt pour redresser un passage, réajuster une pression.
Elle ne cherche pas à m’épargner. Elle veut que ce soit parfait. Et sans appel.
Elle se penche lentement vers moi. Je sens son souffle sur ma nuque. Elle grogne. Oui, littéralement. Pas un mot, pas une phrase. Un grognement rauque, animal.
Son visage s’approche de mon oreille. Si je tournais la tête, je pourrais presque la toucher du front. Mais je ne bouge pas. Je reste droit. Enfin… aussi droit qu’on peut l’être à genoux, bras ligotés, déjà bien ficelé.
Je me sens tétanisé. Immobilisé comme une bête sous le regard d’un fauve. Je ne dis rien. Je n’ose même pas avaler ma salive.
Et puis, sans prévenir, elle m’empoigne les cheveux. Je me crispe, mon cou se tend, un refus passe en moi, bref, instinctif. Mais sa main est déjà là, ferme, enracinée. Elle tire d'abord, pousse ensuite, et ma nuque commence à céder malgré moi. C’est lent, mais inévitable. Une descente programmée, maîtrisée. Il n’y a pas de brutalité — juste une autorité calme, irrésistible, qui broie toute tentative d’affirmation.
Mon dos proteste, mes cervicales tirent, mais ses doigts ne flanchent pas. Elle me tient comme on maintient une tête à l’abattoir : ferme, méthodique, indifférente au reste.
Je m’incline. Ma tête descend.
— « Voilà. Reste comme ça. »
Sa main reste dans mes cheveux, immobile, ferme. Elle ne lâche pas Elle me garde ainsi, courbé, tenu. C’est comme ça qu’elle me veut. Et c’est comme ça que je reste.
Elle est debout. Je suis à genoux. Et il n’y a plus rien à discuter.
Le temps passe. Sa main ne bouge pas. Moi non plus.
Puis, calmement, presque absente, elle murmure :
— « Là… comme ça. Ça imprime. »
Et effectivement… ça imprime.
Je reste ainsi, la tête basse, vaincu, attendant la suite des événements.
Elle se redresse. Tranquille, visiblement satisfaite. Malgré ma tête baissée, je lève les yeux pour tenter de voir ce qu’elle prépare. Elle s’affaire sur un nouveau faisceau de corde, qu’elle déplie soigneusement. Nos regards se croisent. Un demi-sourire au coin des lèvres, elle confirme, sans détour :
— Oui, c’est pour toi.
Puis, plus sèche :
— Regarde le sol. Ou je t’enfile un bandeau.
Je m’exécute.
Je la sens revenir à moi. Elle se penche, s’approche, noue l’extrémité de la corde au centre du dispositif déjà en place, dans le creux de mon dos, juste entre les omoplates. Son geste est précis, rapide. À partir de là, elle entoure mon thorax en passant sous les pectoraux. La corde épouse les côtes, s’enroule autour de moi avec une fermeté tranquille, presque méthodique. Elle resserre d’un coup sec, amorce un mouvement inverse pour repartir dans l’autre sens et doubler l’étreinte.
Et puis vient le moment du cinch.
Ah, le cinch. Elle prend cette même corde et la fait passer verticalement, entre mon torse et mes bras, au-dessus des passages horizontaux déjà tendus. L’espace est étroit, restreint — ça demande une précision, une force maîtrisée, une proximité qu’elle assume totalement. Son bras se glisse tout contre moi, sans hésitation. Elle pousse, passe, tire la corde dans cet interstice réduit, là où les bras sont déjà plaqués contre le buste. À cet instant, il n’y a plus de distance entre son geste et mon corps. Elle s’en empare pleinement pour placer ces cinchs, pour verrouiller.
Et là, on quitte le domaine du "joli ligotage bien aligné" pour entrer dans celui du verrouillage stratégique. Ce n’est plus une figure esthétique : c’est un point de pression, un nœud de vérité.
Elle tire d’un coup sec.
Le cinch, ce n’est pas de la déco. C’est l’élément qui lie, qui serre, qui impose. Il fusionne les cordes, il transforme un simple enroulement en carcan. Les liens qui semblaient déjà bien serrés deviennent soudain… hostiles. Les cordes se font plus dures, plus présentes. Elles épousent, oui, mais à la manière d’une étreinte d’acier.
Puis elle vient refermer le tout. D’un geste ferme, elle ramène la corde dans mon dos et la tire vers le nœud central, calé entre mes omoplates. C’est là que ça se joue.
Au moment du resserrement, je sens les cordes se tendre l’une contre l’autre — cette pression qui monte d’un coup, avec ce frottement sourd, granuleux, presque râpeux. Les torsades se pressent, se compressent, se marquent mutuellement. Le contact est dense, physique, vibrant jusque dans la cage thoracique. Un instant suspendu, brut.
Et puis vient le verrouillage. Elle noue la corde doublée au centre, à ce nœud stratégique qui concentre tout. Ce nœud-là n’est pas un simple point d’attache : c’est un verrou. Il empêche tout relâchement, toute fuite, tout retour. La pression est figée, maintenue. Définitive.
Chaque inspiration est mesurée. Chaque mouvement devient une négociation. Je sens que je ne suis plus libre de rien. Et elle, derrière, elle sait exactement ce qu’elle fait.
Puis, à un moment, sans prévenir, elle claque ses cordes sur le sol avec un bruit sec, brutal. Un fracas inattendu. Comme si elle était en colère. Comme si j’avais osé faire quelque chose.
Je dois bien l’avouer : sur le moment, ça ne m’a pas trop impressionné. J’ai sursauté, mais intérieurement, je me suis dit "Bon, ça va, elle fait son petit effet."
Mais maintenant que j’y repense…
Si cette corde m’était arrivée de plein fouet, sans avertissement ? Je crois que j’aurais sérieusement balisé. Et elle… elle aurait été parfaitement capable de le faire. Parce que l’impact, chez elle, ce n’est pas un tabou. C’est un outil. Un élément dans sa palette. Ce n’est pas ce qu’on avait convenu, donc il n’y avait aucun souci à se faire. Le cadre était clair. Mais malgré tout, imaginer la scène — tenter d’échapper, en vain, à ses claques, à son fouet, alors que j’étais déjà solidement attaché — ça déclenche quelque chose. Une sorte de vertige, entre fascination et appréhension. Je ne sais pas si je serais capable d’aller jusqu'à accepter les impacts, mais elle, je n’ai aucun doute : si je le faisais, elle ne reculerait pas d’un millimètre. Elle irait droit, précise, implacable.
La corde a claqué sur le sol. Et mon esprit, lui, a pris un détour — une dérive, brève mais marquante. Maintenant, elle revient à son ouvrage. Et moi, je suis toujours là. Attaché. Disponible. Prêt, ou peut-être pas tout à fait.
Elle attache une corde à mon harnais – une des multiples qui m’entravent déjà – et la fait passer au-dessus d’une des poutres en bambou qui traversent la pièce.
Elle tire. Je sens la tension qui grimpe immédiatement dans mon dos. Elle ne tire pas pour suspendre. Non. Elle tire pour me redresser. Lentement. Je suis forcé de quitter ma posture inclinée pour revenir droit, bien droit, mais toujours à genoux. La colonne vertébrale bien alignée, les épaules tirées vers l’arrière par la tension des cordes qui me relient à elle. Elle me pousse, me tire, me corrige, me repositionne dans l’axe parfait de la poutre. Comme un meuble qu’on aligne. Comme une marionnette qu’on centre.
Les cordes sur ma poitrine suivent le mouvement. Elles me compriment plus sèchement à chaque ajustement, comme si elles resserraient leur prise à mesure que je bouge.
À aucun moment, je ne doute d’elles. Elles tiennent. Solides. Fiables. Inflexibles.
Je fais mon poids, et elles l’encaissent sans broncher.
Elles ne plient pas. Elles ne cèdent pas. Elles m’encadrent, elles imposent leur forme.
Comme si elles avaient été faites pour moi.
Chaque geste que je fais ne fait qu'accentuer leur emprise, les rendre plus présentes.
Je pourrais tomber, tirer, résister : elles tiendraient.
C’est là qu’elle me veut.
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Le silence avait épaissi la nuit.
Tout était resté suspendu dans la chambre close :
la colère, l’orgueil, les gestes non faits.
Elle n’avait pas claqué la porte.
Elle s’était simplement retirée.
Ailleurs.
Et lui…
n’avait pas dormi.
Il avait tourné dans le noir,
longtemps,
puis s’était levé.
Nu, calme,
le corps encore tendu de ce qu’il aurait voulu qu’elle fasse.
Il a allumé la lumière de la cuisine sans bruit.
Ses mains ont préparé ce qu’elle aimait :
du pain chaud, un fruit coupé,
le café noir dans la tasse blanche.
Chaque geste était une offrande.
Puis il a porté le plateau jusqu’à la porte.
Et là, il s’est mis à genoux.
Lentement.
Un genou, puis l’autre.
Il a entrouvert la porte sans un bruit.
Elle n’était pas verrouillée.
La lumière filtrait à peine.
Elle était allongée, de dos.
Silencieuse.
Présente.
Absente.
Il a posé le plateau sur la table de nuit.
Tout doucement.
Et puis…
il s’est installé à genoux, au pied du lit.
Il n’a pas parlé.
Il n’a pas bougé.
Tête baissée.
Respiration lente.
Il attendait :
sa main qui le giflerait doucement,
des gestes qui le puniraient violemment,
quelque chose qui le redresse en l’abaissant avec justesse,
et qui, enfin, ferait de lui ce qu’il était prêt à devenir.
Mais rien n’est venu.
Elle s’est tournée à peine.
Pas vers lui.
Juste… de l’autre côté.
Et dans un souffle qu’il n’oubliera jamais,
elle a dit :
— Laisse-moi.
Alors il a baissé la tête.
Et il est sorti.
Nu.
Sans bruit.
Depuis, il ne porte plus rien.
Ni colère.
Ni honte.
Juste une mémoire tiède sur la peau.
Un matin, à genoux.
Un plateau.
Et une Femme
qui aurait pu tout prendre.
Qui aurait pu, enfin, lui faire comprendre.
S’il rêvait encore,
ce serait d’une main
saisissant doucement ses cheveux,
tirant juste assez pour lui faire tourner la tête,
et qu’un frisson parcoure sa nuque.
Jusqu’à ce que son oreille effleure des lèvres.
Et dans un souffle chaud,
d’un murmure le faisant frémir,
sa voix lui révèle :
— Tu es à Moi maintenant. Et tu vas le savoir.
(Ce texte n’est ni fiction, ni confession. Il est juste là, posé pour Elle.)
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Ce texte est un fragment de vie, à la fois intime, douloureux et humain. Il ne parle pas directement de sexualité, de domination ou de jeux, mais de ce que l’on porte en nous, parfois sans l’avoir choisi.
Dans le monde BDSM, on parle souvent de trauma comme point d’origine ou comme moteur. Voici le récit d’un homme, moi, confronté deux fois à l’IVG, à la prématurité, au handicap, à la perte.
Ce témoignage s’inscrit dans la suite de mon texte "Certaines personnes pensent que les hommes sont insensibles…", pour rappeler que la sensibilité masculine existe, même si elle prend parfois des formes silencieuses ou viriles.
Ce n’est pas un appel à la pitié. C’est une parole déposée, pour ceux que cela pourrait toucher, faire écho ou simplement inviter à réfléchir.
Merci à ceux qui prendront le temps de lire.
À 20 ans, j’étais un étudiant un peu bohème, amoureux et insouciant. Ce fut l’été des grands départs : un vieux combi Volkswagen bricolé avec amour, ma compagne, ma petite sœur de 17 ans et mon meilleur ami. Direction la Grèce, via l’Italie, Venise, la côte adriatique, Thessalonique, Athènes… des paysages inoubliables, des galères mécaniques, des moments suspendus hors du temps.
Ma sœur et mon meilleur ami sont tombés amoureux pendant ce voyage. Ils sont toujours ensemble aujourd’hui, mariés. De mon côté, tout semblait aller pour le mieux avec ma compagne, jusqu’à ce qu’elle commence à vomir sur le chemin du retour. Verdict du médecin : elle est enceinte.
Nous étions jeunes, étudiants, pas prêts. Ce fut notre décision à tous les deux : l’IVG. Ce n’était pas la première fois pour moi. J’avais déjà vécu cela auparavant. Mais cette seconde fois a laissé une empreinte plus profonde, plus sombre.
Nous avons continué notre vie malgré tout. Mariés, diplômés, nous sommes partis enseigner à Tlemcen, en Algérie. J’y faisais mon service militaire sous le statut de coopérant. Là-bas, nous avons décidé d’avoir un enfant. Après plusieurs fausses couches, Anne tombe enceinte.
Nous rentrons en France pour les vacances d’été, elle en est à quatre mois et demi. Le gynécologue nous dit qu’un cerclage aurait été nécessaire mais… il part en vacances. Alors, on fait au mieux. Jusqu’à cette dernière consultation, juste avant de repartir. Là, tout s’accélère : fauteuil roulant, perfusion de sulbutamol. Je m’en souviens comme si c’était hier.
Anne-Sophie naît à cinq mois et demi. 900 grammes. Elle tient dans une boîte à chaussures. Trois mois et demi d’hôpital, de soins, d’attente. Et puis un verdict, tombé comme une enclume : à 14 ans, nous avons appris qu’elle ne marcherait jamais.
Anne-Sophie a aujourd’hui 43 ans. Elle est mariée, elle travaille, elle a fait construire sa maison. Une battante, forgée par la volonté et l’amour de sa mère, décédée d’un cancer quand notre fille avait 16 ans. Nous étions déjà divorcés, et c’est elle, Anne, qui a fait l’essentiel de son éducation. Elle lui a transmis cette force.
Pourquoi je parle de tout cela sur un site BDSM ?
Parce qu’on oublie trop souvent que les hommes aussi vivent des traumas. Parce qu’on invisibilise la douleur de celui qui ne porte pas l’enfant, mais qui accompagne, qui souffre, qui doute, qui perd aussi. Parce qu’il faut parfois toute une vie pour comprendre ce qui s’est inscrit en nous à ce moment-là.
Un feedback médical, bien après la naissance d’Anne-Sophie, a mis en lumière tous les facteurs de risque d’une naissance prématurée. Parmi eux : l’IVG. Pourtant pratiquée dans les règles. Pourtant décidée à deux.
C’est peut-être là que réside le paradoxe le plus cruel. Un choix fait pour préserver la vie, qui plus tard revient comme un boomerang. Pas comme une faute, non. Mais comme une cicatrice. Une faille. Une empreinte silencieuse.
Alors oui, j’avais 25 ans. Et cette histoire reste, encore aujourd’hui, un traumatisme.
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