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La dame en rouge s’était levée, son verre de cristal élevé à la hauteur de son sourire. D’une voix suave et impériale, elle annonça la suite attendue : le donjon nous attendait. Aussitôt, un frisson parcourut l’assemblée. Dans un silence presque religieux, les convives, repus de luxure et de curiosité, se levèrent à leur tour. La maîtresse de cérémonie tenait toujours la laisse de ma soumise et, d’un geste lent de la main, invita quatre esclaves à encadrer notre procession solennelle.
Ma soumise, nue et frissonnante, peinait à reprendre son souffle. Sur sa peau luisante de sueur et de vin, on devinait une mosaïque de rougeurs et de coulures qui témoignaient des épreuves déjà subies. Malgré la fatigue et la honte qui empourpraient ses joues, elle restait digne dans son abandon : son dos demeurait droit autant que possible, ses épaules ouvertes, comme si une force intime la tenait encore fièrement. Je voyais sa poitrine se soulever rapidement, ses lèvres trembler d’anticipation et d’angoisse mêlées, mais aucune résistance ne vint ternir son obéissance parfaite.
Les quatre esclaves nus s’avancèrent pour l’encercler. Leurs visages étaient baissés, anonymes et dévoués, et chacun d’eux portait autour de la taille la cage de chasteté métallique qui enfermait sa virilité captive. L’un exhibait sur ses cuisses et ses fesses les stries écarlates de la correction reçue plus tôt dans la soirée – souvenir cuisant de l’indiscipline châtiée devant tous. Ils prirent place autour de ma soumise : deux devant pour ouvrir la marche, et deux derrière pour la soutenir ou la corriger au besoin. Lorsque la dame en rouge s’élança d’un pas lent hors de la salle, tirant légèrement sur la laisse, ma soumise lui emboîta le pas. Je la vis vaciller un instant au moment d’entamer la descente, ses cuisses encore tremblantes peinant à obéir, mais un esclave posa fermement une main sur le creux de ses reins pour l’aider à retrouver son équilibre. Un autre lui saisit doucement le bras pour la guider. Ainsi encadrée, soutenue et surveillée, elle avança docilement.
Nous quittâmes l’éclat chaleureux de la salle de banquet pour nous engager dans un couloir de pierre beaucoup plus sombre. Les murs épais renvoyaient l’écho feutré de nos pas. Quelques torches étaient fixées çà et là, leurs flammes vacillantes projetant sur les voûtes de lourdes ombres mouvantes. La température chuta légèrement tandis que nous descendions, pas à pas, vers les entrailles de la demeure. Je marchais à quelques pas derrière ma soumise, mon regard rivé sur sa silhouette frêle et fière tout à la fois. La flamme des torches faisait danser des reflets orangés sur sa peau nue maculée de cire et de vin, sur les marques rouges qui constellaient ses cuisses et sa poitrine. Elle avançait du mieux qu’elle pouvait, chaque pas un effort offert à mon honneur, et je lisais dans la tension de ses muscles la volonté de ne pas faillir. Autour de nous, les convives suivaient en file silencieuse. J’entendais à peine leurs murmures excités : l’expectative bridait leurs voix. Seul le cliquetis occasionnel d’une chaîne de chasteté ou le froissement discret d’une robe troublait de temps à autre la procession liturgique.
La dame en rouge ouvrait la marche en grande prêtresse du vice, nous guidant toujours plus bas. Finalement, un lourd vantail de bois apparut, encadré de deux torches flamboyantes. Elle s’arrêta devant la porte massive bardée de fer et sortit d’un pli de sa robe une clé ancienne. Dans un grincement sourd, la serrure céda, et la porte s’ouvrit sur une obscurité épaisse.
Nous pénétrâmes dans le donjon.
La pièce s’illumina peu à peu à la lueur des torches que plusieurs esclaves allumèrent sur un signe de la maîtresse de maison. C’était une vaste salle voûtée aux murs de pierre brute. Des chaînes pendaient ici ou là aux murailles, et divers instruments de bois et de cuir – bancs de supplice, croix de Saint-André, anneaux d’attache – attestaient que cette cave servait de sanctuaire aux plaisirs les plus noirs. Au centre, dégagée de tout meuble, s’étalait une large surface circulaire délimitée par des chandelles disposées en cercle. Le sol de pierre y était lisse, comme usé par les genoux de générations de suppliciés consentants. C’est là, dans ce cercle de flamme et d’ombre, que la dame en rouge conduisit ma soumise.
Ma soumise fut amenée au milieu du cercle, face à un petit autel de bois noir placé à l’une des extrémités. Sur ce meuble bas recouvert de velours pourpre étaient posés les objets du rituel à venir : j’aperçus, alignés avec soin, une rose blanche aux pétales diaphanes, une rose rouge d’un carmin profond, presque noir dans la pénombre, et un collier de cuir orné d’un anneau argenté, entrouvert et prêt à être refermé. À côté, une fine chaîne d’acier luisait en serpentant, terminée par un mousqueton. Mon cœur s’accéléra légèrement à la vue de ces symboles : c’était donc ici que tout se jouerait, que le lien final serait scellé.
Mais avant cela, l’épreuve devait s’accomplir entièrement. La cérémonie n’atteindrait sa consécration qu’après le passage par la douleur et l’humiliation totales, comme un baptême impie préparant l’offrande suprême.
La dame en rouge fit un signe bref. Aussitôt, les esclaves entourant ma soumise la placèrent exactement où il le fallait, au centre du cercle. Deux d’entre eux écartèrent doucement ses bras à l’horizontale, la forçant à offrir sa silhouette en croix à l’assemblée. Les deux autres se postèrent derrière elle, prêts à la maintenir si ses jambes flanchaient. Ma soumise, épuisée, vacilla un instant lorsque les esclaves la lâchèrent pour se mettre en position, mais elle se força à demeurer debout, la nuque courbée en une humble soumission. Ses cheveux collés de sueur retombaient en mèches folles autour de son visage rougi. Sa poitrine haletait, les pointes de ses seins durcies autant par la peur que par le froid humide du donjon.
Les convives formèrent un large arc de cercle autour de la scène, à une distance respectueuse. Leurs visages s’animaient d’un éclat avide dans la pénombre, les flammes vacillantes dessinant sur leurs traits des masques d’ombre et de lumière. Je me tins parmi eux, légèrement en retrait pour mieux tout contempler. Mon cœur battait plus fort, mais mon visage restait de marbre. J’étais le Maître, l’observateur souverain de ce rituel, et rien ne devait troubler le calme fier que j’affichais.
Dans le silence épais de la cave, on n’entendait plus que le crépitement discret des torches et le souffle court de ma soumise. Ses yeux restaient baissés, fixés sur la pierre à ses pieds. Ainsi exposée, offerte en spectacle au centre du cercle, elle ressemblait à un agneau sacrificiel, tremblante d’appréhension mais résignée par la foi profonde qu’elle avait en moi. J’aperçus un léger tressaillement parcourir ses cuisses lorsqu’un convive s’avança d’un pas.
Il était temps de plonger ma soumise dans la dernière phase de son supplice – celle qui la briserait et la consacrerait tout à la fois.
D’un regard, la dame en rouge invita les convives à s’approcher. Deux d’entre eux s’avancèrent immédiatement dans le halo de lumière vacillante, comme attirés irrésistiblement vers le corps offert. Le premier était un homme au sourire carnassier que je reconnaissais : c’était le jeune convive à l’air narquois qui, plus tôt, avait éprouvé la souplesse de la bouche de ma soumise. Le second était une femme grande, aux yeux brillants d’une cruauté raffinée ; ses lèvres rouges s’étirèrent en un rictus de plaisir anticipé.
L’homme fit le tour de ma soumise, lentement, effleurant du bout des doigts sa peau déjà marquée. Il passa une main dans ses cheveux humides et les empoigna soudain, tirant sa tête en arrière. D’un geste brusque, il força son menton vers le haut, contraignant ma soumise à ouvrir la bouche. Dans un murmure qui claqua dans le silence, il ordonna : « Ouvre. »
Elle obéit, lèvres tremblantes, dévoilant l’intérieur humide de sa bouche. L’homme y plongea alors deux de ses doigts sans ménagement. Je le vis s’enfoncer jusqu’au fond de sa gorge, testant ses réflexes. Ma soumise eut un haut-le-cœur ; un spasme la secoua tandis qu’il la tenait ainsi, impitoyable, les doigts enfoncés profondément qui la réduisaient au silence. Des larmes perlèrent au coin de ses yeux sous l’effet de l’étouffement, et son corps chercha instinctivement à reculer.
La convive aux lèvres rouges, postée dans son dos, la rattrapa aussitôt. Glissant un bras autour de la taille de ma soumise, elle l’immobilisa contre elle. « Tiens-toi tranquille… » susurra-t-elle à son oreille d’un ton faussement doux.
Ma soumise, étranglée, toussa autour des doigts qui bâillonnaient sa gorge, un filet de salive coulant le long de son menton. L’homme retira alors vivement sa main, la libérant de son étau. Ma soumise haleta, suffoquant et cherchant son air. Son répit fut bref : la femme qui la maintenait en profita pour lui fourrer aussitôt deux doigts entre les lèvres avant qu’elle ne referme la bouche. Elle les força à nouveau dans cette cavité déjà souillée, frotta ses doigts contre la langue offerte, puis les retira pour les glisser sans vergogne le long de son menton et sur sa poitrine luisante. « Quel goût a ta honte ? » siffla-t-elle en riant doucement, essuyant ses doigts humides contre le téton dressé de ma soumise.
Ma soumise rougissait de plus belle, humiliée d’être ainsi manipulée comme une poupée par ces inconnus sous mon regard. Son souffle, heurté, formait de petits nuages blanchâtres dans l’air froid du donjon. Elle voulut articuler un mot – peut-être un réflexe d’excuse ou de remerciement – mais l’homme ne lui en laissa pas le temps. Il s’était emparé d’une coupe de vin qu’un autre convive lui tendait depuis le bord du cercle. Sans un mot, il approcha le bord du verre des lèvres de ma soumise. Elle eut le réflexe d’entrouvrir la bouche, assoiffée et docile.
« Bois », ordonna-t-il sèchement.
Il renversa d’un coup la coupe. Le vin pourpre s’engouffra entre les lèvres de ma soumise, puis déborda volontairement sur son menton et sa gorge. Elle avala une partie du liquide en suffoquant, le reste ruisselant sur sa poitrine et plus bas sur son ventre. Le breuvage écarlate traça des sillons sur sa peau, se mêlant à la sueur et aux traces de cire séchée. Un rire feutré circula parmi les convives en la voyant ainsi maculée de rouge. « Comme c’est joli… » murmura quelqu’un, fasciné par l’image de ce corps ruisselant de vin, telle une statue antique consacrée dans le sang de Bacchus.
Ma soumise frissonnait, collante de vin, les yeux clos sous l’humiliation. Le liquide, légèrement acide, piquait les lésions sur sa peau où les ongles avaient laissé leur empreinte. Elle ne tenta pas d’en essuyer la moindre goutte : ses poignets restaient tenus en croix par les esclaves vigilants. Ses seins, souillés de rouge, se soulevaient au rythme de ses sanglots silencieux qu’elle s’efforçait d’étouffer.
La convive derrière elle la maintenait toujours fermement. Je la vis faire un signe à un troisième larron : un autre invité s’approcha, une fine bougie allumée à la main, récupérée sans doute sur l’un des chandeliers du cercle. Avec un sourire complice, il tendit la bougie à la femme, qui la prit sans lâcher sa prise sur ma soumise. Un filet de cire coulait déjà le long du cierge, dégageant une odeur de paraffine chaude.
La femme inclina la bougie au-dessus du sein gauche de ma soumise. « Ne bouge pas… » souffla-t-elle d’un ton moqueur. Ma soumise, de toute façon, n’aurait pu s’échapper de l’étreinte de fer qui l’enserrait.
Une première goutte de cire brûlante tomba sur l’aréole rougie de sa poitrine. Ma soumise émit un cri étranglé, son corps se contorsionnant dans un sursaut incontrôlé. Aussitôt, la femme resserra son étreinte autour de sa taille pour la tenir immobile. D’autres gouttes suivirent, lentes et impitoyables, venant parsemer la courbe tendre de son sein de points blanchâtres qui séchèrent presque aussitôt en emprisonnant la douleur dans la chair. Chaque perle de cire arrachait à ma soumise un gémissement aigu malgré elle. Je la vis mordre sa lèvre jusqu’au sang pour tenter de retenir ses cris, et ses yeux se remplir de larmes qu’elle refusait de laisser couler.
Quand la bougie fut consumée au point de menacer les doigts de la convive, celle-ci s’écarta enfin, jetant le mégot fumant au sol. Ma soumise haletait, secouée de sanglots muets. Son sein gauche était constellé de gouttes de cire figées, autant de stigmates d’un étrange sacre. Ses jambes flageolaient ; elle ne tenait debout que grâce aux esclaves qui encadraient encore sa frêle carcasse soumise.
Mais déjà, d’autres convives prenaient le relais pour la pousser plus loin encore dans l’abandon d’elle-même. Un homme surgit sur sa droite et, sans crier gare, lui asséna une gifle retentissante. La paume claqua violemment sur sa joue détrempée de larmes et de vin, faisant tourner sa tête sous l’impact. Je vis une éclaboussure pourpre voler dans l’air alors qu’une partie du vin sur ses lèvres fut projetée par le coup. « Regarde-nous quand on t’honore, chienne », siffla-t-il entre ses dents.
Ma soumise rouvrit les yeux, son regard embué se perdant devant elle. Elle chercha un point d’ancrage, mais tout vacillait. L’homme agrippa sa mâchoire d’une main brutale pour la stabiliser. Je reconnus en lui le convive flegmatique qui plus tôt avait testé l’offrande de ses poignets. Son masque d’indifférence avait fondu, révélant une ardeur cruelle. Il planta son regard dans les yeux noyés de larmes de ma soumise. « Tu es notre jouet ce soir, comprends-tu ? » articula-t-il froidement. Elle hocha faiblement la tête, incapable de parler tant sa gorge était nouée de sanglots retenus. Pour toute réponse, il cracha sur son visage – un crachat méprisant qui vint souiller sa joue déjà en feu.
Un murmure d’excitation parcourut l’assistance. Je sentis mon sang bouillir dans mes veines à cette vision. Pourtant, je ne bronchais pas. Mon rôle était d’assister à sa dégradation totale, d’en être le témoin souverain. Ma soumise, humiliée au-delà de toute mesure, me cherchait confusément du regard, mais je restai immobile, dissimulant les flammes de possessivité et de désir féroce qui menaçaient de trahir mon calme.
L’homme lâcha le visage de ma soumise, qui retomba mollement en avant, le menton trempé de larmes, de bave et de vin. Un autre convive s’approcha aussitôt, se plaçant à genoux devant elle. Profitant de ce qu’elle était chancelante, il explora sans vergogne son intimité offerte. Ses mains écartèrent rudement les cuisses tremblantes de ma soumise, exposant son sexe humide et vulnérable. Sans cérémonie, il y enfonça deux doigts, puis trois, jusqu’à la dernière phalange. Ma soumise laissa échapper un râle rauque, son corps se cambrant sous la pénétration brutale malgré les bras fermes qui la tenaient. L’homme commença à la fouiller de ses doigts épais, les mouvant en elle avec une détermination obscène. Son autre main vint claquer contre le bouton sensible de ma soumise, non pour lui donner du plaisir, mais pour intensifier le choc de l’humiliation. « Voyez comme elle se cambre ! » ricana-t-il en se tournant vers ses comparses. « On dirait que son corps en redemande… même maintenant. »
Un éclat de rire général lui répondit. Autour du cercle, je voyais des sourires féroces et des regards brillants de lubricité. Certains convives se caressaient distraitement devant le spectacle, une main glissée sur un sexe tendu ou un téton durci sous un corsage. L’atmosphère s’était chargée d’un érotisme cru et sans pitié.
Ma soumise, elle, semblait au bord de l’évanouissement. Ses gémissements rauques résonnaient sous la voûte, et son corps n’était plus qu’un pantin qui frémissait à chaque nouvelle agression. Quand enfin l’homme retira ses doigts de son sexe, ce fut pour les faire glisser sur les lèvres de ma soumise. Elle sentit le goût de sa propre moiteur mêlée au vin et à la poussière du donjon. Sa langue effleura mécaniquement ces doigts souillés, par pur réflexe d’obéissance. « Bonne fille… » murmura-t-il avec un sourire mauvais en se relevant.
La dame en rouge, jusqu’alors silencieuse spectatrice, leva soudain la main. Instantanément, les convives reculèrent d’un pas et le silence retomba comme un couperet. Seul le sanglot étouffé de ma soumise, brisée, subsistait encore dans l’air stagnant.
Je parcourus du regard le corps de ma soumise. Elle n’était plus qu’un sublime désastre : son maquillage avait coulé en traînées sombres sur ses joues, son visage était maculé de larmes, de salive, de crachats et de vin. Sa poitrine et son ventre dégoulinaient de vin et portaient les taches blanches de la cire figée. Ses seins étaient zébrés de stries rouges, ses tétons meurtris par les pincements et la chaleur. Sur son cou et ses épaules, on devinait la marque violette de morsures et de baisers brutaux. Son ventre et ses cuisses luisaient de sueur et d’intimité forcée. Partout sur son épiderme se lisaient les empreintes des mains, des fouets invisibles et des griffes : elle était marquée, souillée, anéantie par le rituel… et, dans cette destruction magnifique, elle resplendissait d’une étrange beauté sacrée.
La dame en rouge s’approcha d’elle, régnant à nouveau sur l’assemblée domptée. Du bout des doigts, elle releva le menton tremblant de ma soumise. Celle-ci ouvrit difficilement les yeux. Son regard, brouillé de larmes, chercha confusément celui de la dame en rouge puis, au-delà, le mien. J’étais sorti légèrement de l’ombre, avançant d’un pas instinctif lorsque la maîtresse de cérémonie avait arrêté le supplice. Nos yeux se croisèrent un instant. Je lui envoyai en silence toute ma fierté et tout mon soutien dans ce regard muet. Elle n’y répondit qu’avec une faiblesse adorable : ses paupières palpitaient, ses lèvres bleuies frémirent autour d’un sanglot, mais je vis au fond de ses prunelles vacillantes une flamme intacte. Fierté. Amour. Elle tenait bon, pour moi.
— À genoux, ma chère, ordonna doucement la dame en rouge.
Les esclaves desserrèrent leur étreinte et accompagnèrent ma soumise vers le sol. Son corps supplicié se plia avec soulagement. Elle tomba à genoux sur la pierre froide, ses cuisses nues se posant dans une flaque de vin renversé. Ses mains cherchèrent un appui, puis retombèrent le long de son corps frissonnant. La dame en rouge l’aida à redresser le buste pour qu’elle se tienne aussi dignement que possible malgré l’épuisement. Ainsi présentée, nue, à genoux, ruisselante de souillures et de honte, ma soumise paraissait offerte en sacrifice devant l’assemblée recueillie.
La maîtresse de cérémonie se tourna vers l’autel où reposaient les roses et le collier. Elle prit d’abord la rose blanche entre ses doigts délicats. Sa voix s’éleva, claire dans le silence : « Approchez, mes chers. Le moment est venu. »
Les convives s’avancèrent en demi-cercle, retenant leur souffle. J’avançai moi aussi, jusqu’à me tenir à quelques pas seulement de ma soumise agenouillée. Son visage était au niveau de mon bassin, ses yeux toujours baissés fixés sur mes chaussures comme une dernière ancre. Je sentis mon cœur se serrer devant sa docilité absolue : jamais elle ne m’avait paru aussi belle que couverte ainsi d’ignominie et de gloire mêlées.
La dame en rouge leva la rose blanche bien en vue. Sa main libre vint caresser la joue de ma soumise, effleurant sa peau souillée avec une tendresse solennelle. « Tu as été digne, ma belle, » murmura-t-elle avec douceur, comme on féliciterait un enfant méritant. Ma soumise ferma les yeux et laissa échapper un sanglot de reconnaissance ; de nouvelles larmes roulèrent sur ses joues meurtries.
D’un geste lent, la dame en rouge fit glisser la tige de la rose le long du cou de ma soumise. Les épines caressèrent la peau frissonnante, traçant un chemin de velours cruel. Arrivée à la naissance de sa poitrine, la maîtresse de cérémonie appuya légèrement, suffisamment pour qu’une épine plus acérée perce la chair tendre du haut de son sein gauche. Ma soumise sursauta au moment de la piqûre, mais elle ne bougea pas. Une perle de sang rouge sombre perla sur sa peau pâle.
La dame en rouge redressa la rose et, délicatement, inclina un pétale immaculé pour recueillir la goutte de sang. Le blanc immaculé se teinta de carmin. Un murmure admiratif parcourut l’assemblée : on aurait dit qu’une goutte de vie venait d’éclore sur la fleur. La dame en rouge tendit ensuite la rose ensanglantée à ma soumise. « Prends-la, offre-la. »
Ma soumise, les mains tremblantes, saisit la tige de la rose blanche et la serra contre son cœur, sans craindre les épines qui s’y enfoncèrent. Quelques gouttelettes de sang supplémentaires perlèrent sur ses paumes abîmées. Ainsi agenouillée, tenant la rose marquée de son propre sang contre sa poitrine nue, elle semblait une martyre extatique, offerte corps et âme.
La dame en rouge se tourna alors vers moi. Son regard croisa le mien, et elle m’adressa un imperceptible signe de tête – à la fois salut et invitation. Il était temps que je prenne ma place au centre du rite.
Je m’avançai d’un pas sûr vers ma soumise. Mon cœur battait furieusement dans ma poitrine, mais je conservai un masque serein. Plus rien n’existait hormis la femme anéantie et magnifique qui s’offrait à mes pieds. La dame en rouge laissa la rose blanche serrée contre le cœur de ma soumise, puis prit sur l’autel le collier de cuir noir orné de métal. Elle me le présenta avec respect sur ses deux paumes ouvertes, comme on offrirait une couronne au roi du jour.
Je saisis le collier. Le cuir en était souple mais solide, lourd du poids des symboles qu’il portait. Je fis un pas de plus et me tins juste devant ma soumise. Doucement, je passai le collier autour de son cou gracile, par-dessus celui qu’elle portait déjà depuis le début de la soirée. Je serrai les lanières jusqu’à ce que le cuir épouse parfaitement la peau marquée de son cou. Un anneau d’acier froid vint se placer au creux de sa gorge. La dame en rouge tendit alors la petite clé du fermoir. J’enclenchai le verrou et un déclic sec résonna dans le silence : le collier était refermé, irrévocablement scellé à son cou.
Ma soumise expira longuement, comme si ce bruit venait de sceller son destin et de la délivrer à la fois. Ses épaules s’affaissèrent légèrement, dans un abandon total. Elle releva alors ses yeux vers moi pour la première fois sans y être invitée, et je ne vis dans ses prunelles qu’une infinie adoration.
Je pris la fine chaîne d’acier posée sur l’autel. Avec un calme cérémonieux, je fixai le mousqueton à l’anneau du collier tout juste fermé. Désormais, un lien tangible me rattachait à elle. Je sentis un très léger tremblement la parcourir lorsque le métal froid effleura sa peau brûlante.
C’était l’instant que j’attendais, celui que toute cette nuit avait préparé. Je tirai doucement sur la chaîne, forçant ma soumise à avancer de quelques pas à quatre pattes, jusqu’à ce que sa tête frôle mes genoux. Puis je prononçai mes premiers mots de la cérémonie, d’une voix basse mais parfaitement audible dans le silence total :
— Par le sang versé ce soir et par ce collier qui te marque, je te prends comme mienne à jamais.
Ma voix, calme et posée, vibrait d’une intensité contenue. Chaque mot résonnait contre les pierres, s’insinuait dans chaque cœur présent. Ma soumise, pantelante, retenait son souffle en m’entendant parler. J’appuyai la main sur le sommet de son crâne, dans une caresse possessive presque bienveillante. Puis j’ajoutai, mon regard ancré au sien :
— Ton corps, ton cœur et ton âme m’appartiennent dorénavant. Devant ces témoins réunis, notre lien est scellé.
À ces mots, ma soumise ferma les yeux et laissa deux larmes lourdes rouler sur ses joues ravagées. Un sourire faible, extatique, glissa sur ses lèvres tuméfiées. Elle s’inclina davantage, posant son front contre mes genoux en un geste d’allégeance absolue.
Je lâchai la chaîne et me redressai pour faire face à l’assemblée. Les convives nous observaient, suspendus à l’instant comme à une vision mystique. La dame en rouge, debout près de nous, rayonnait d’un triomphe serein.
— Mes chers amis, proclama-t-elle alors d’une voix vibrante, l’offrande a été acceptée et le pacte est conclu.
Elle leva le verre qu’elle avait conservé en main, et les convives l’imitèrent aussitôt. Dans un murmure fervent, tous répondirent : « À la soumise, à son Maître. » Puis, en silence, ils burent à l’unisson.
Je baissai les yeux vers ma soumise toujours prosternée à mes pieds. D’une main, j’ôtai doucement la rose blanche qu’elle tenait encore contre sa poitrine et la remis à la dame en rouge. Celle-ci, en échange, me tendit la rose rouge qui restait sur l’autel. Je savais ce qu’il convenait d’en faire : c’était l’ultime symbole.
Je glissai deux doigts sous le menton de ma soumise, relevant son visage vers moi. Ses paupières s’ouvrirent, dévoilant un regard brumeux d’adoration. Entre ses lèvres entrouvertes, je plaçai délicatement la tige de la rose rouge. « Mords », murmurai-je.
Elle obéit. Ses dents se refermèrent sur la tige, et la fleur écarlate orna sa bouche comme un baillon fleuri. Une ultime larme roula sur son visage tandis qu’elle soutenait mon regard quelques secondes. Cette larme n’était plus de la douleur ni de la honte ; elle était l’exutoire d’une joie profonde, celle d’avoir été jusqu’au bout d’elle-même pour moi.
La dame en rouge, après avoir observé la scène avec un sourire satisfait, claqua doucement dans ses mains. Comprenant le signal, les convives s’inclinèrent respectueusement. À pas feutrés, encore saisis par la solennité de l’instant, ils commencèrent à se retirer du donjon. Les esclaves les guidèrent vers la sortie, s’éclipsant un à un dans l’ombre du couloir. Nul ne rompit le silence sacré qui baignait la cave.
Bientôt, il ne resta plus que nous trois : ma soumise agenouillée, la dame en rouge et moi-même. La maîtresse de cérémonie me fit face, s’inclina légèrement avec une grâce infinie. « Maître », dit-elle simplement en guise d’adieu, son regard étincelant à la lueur des torches. Je lui rendis son salut d’un hochement de tête empreint d’une gratitude muette. Alors, sans un bruit de plus, elle se fondit dans l’ombre de la sortie, refermant le lourd vantail derrière elle.
Le silence retomba, absolu, seulement troublé par le crépitement de quelques torches et le souffle encore tremblant de ma soumise.
Je m’approchai d’elle. Elle était toujours à genoux, tenant fièrement sa posture malgré l’épuisement extrême qui devait ankyloser chacun de ses membres. Son dos restait droit, sa tête haute, la rose rouge bien serrée entre ses lèvres en un mutisme volontaire. Ses mains reposaient sagement sur ses cuisses souillées. Elle était splendide : couverte d’ecchymoses, de cire et de vin séché, collante de sueur, de larmes et de sang, marquée par les coups et les morsures – et pourtant rayonnante d’un éclat nouveau, comme transfigurée. Le collier noir scellé à son cou attrapait la lumière vacillante, symbole indéniable de son allégeance accomplie.
Je m’agenouillai lentement devant elle, de sorte que nos yeux se trouvent au même niveau. Elle osa alors planter son regard dans le mien sans crainte. Ce que j’y lus me bouleversa : une tendresse infinie, une gratitude qui conférait à ses prunelles un éclat de joyau, et une sérénité presque religieuse. Je tendis la main et dégageai délicatement une mèche de cheveux collée sur sa joue. Du pouce, j’essuyai une traînée de fard mêlé de larmes séchées sous son œil. Elle ferma un instant les paupières à ce contact, frissonnante.
Je retirai doucement la rose d’entre ses lèvres pour lui permettre de parler. Elle inspira difficilement, sa voix brisée n’étant plus qu’un souffle rauque.
— Merci, Maître…
Ce murmure à peine audible résonna en moi comme un coup de tonnerre. Je posai deux doigts sur ses lèvres tuméfiées pour la faire taire doucement. Il n’y avait plus besoin de mots.
Je passai un bras autour de ses épaules pour la soutenir. Son corps s’abandonna contre le mien dans un tremblement extatique. Je la serrai contre moi, effleurant de mes lèvres son front brûlant. L’odeur de son sacrifice – mélange âcre de sueur, de vin et de cire – monta à mes narines comme un parfum enivrant.
Un long moment, je la tins ainsi, agenouillé avec elle sur la pierre froide, entourés du halo vacillant des torches. C’était notre apothéose silencieuse : au-delà du plaisir, au-delà de la douleur, nous venions de sceller un pacte plus fort que tout. Elle m’avait tout donné, je l’avais acceptée en entier.
Je reculai légèrement pour croiser une dernière fois son regard. J’y vis briller la dévotion la plus pure.
Dans le calme solennel du donjon, alors que les dernières flammes dansaient sur les murs, j’eus le sentiment d’éprouver quelque chose de raréfié et d’immortel.
Ma soumise était mienne, à présent, à jamais. Dans la pénombre sacrée de ce sous-sol, nos âmes liées s’appartenaient pour l’éternité.
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Il est l'obéissance pure même.
Elle est la petite rebelle belle.
Ils sont si différents et pourtant ils se complètent si bien, pour moi qui les tiens, tout deux sous mes deux colliers.
À moi de les guider tout deux afin de leur permettre de s'épanouir chacun dans leur bdsm qui est aussi le mien.
Il m'aura fallut longtemps avant de trouver mon bon équilibre de Déesse.
Tiff d'une main, Elio de l'autre, et nous voilà partis pour une histoire exceptionnelle.
Je pensais cela introuvable, presque irréel.
Le Soumis parfait, d'une dévotion absolue dans la bienveillance et confiance mutuelle.
La Soumise parfaite, d'une espièglerie certaine, qui se veut taquine pour mieux se retrouver blottie contre moi.
Lui qui est revenu après une pause vanille se prosterner à mes pieds, à la bonne hauteur.
Elle, une rencontre, qui m'est apparue dans un instant complètement inattendu..
Sans eux je ne suis qu'une femme ordinaire. Et les voici qui m'élèvent dans mon épanouissement personnel.
Bdsment la plus chouette aventure qui se dessine.
Je ne suis pas une domina ordinaire il est vrai. Mais tout deux sont extraordinaires.
Merci Tiff, merci Elio...
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Qu'est ce qu'une ponygirl ?
Une femme, soumise qui aime se transformer en animal, en jument.
Il en existe différentes sortes mais toutes sont ponys et obéissent à celui ou celle qui les conduit.
Les règles de comportement à suivre sont souvent strictes surtout quand on évolue, non pas seule mais en groupe, pour éviter d'éventuels accidents.
On distingue en général trois catégories de ponys :
les ponys de parade pour lesquelles le déguisementi, la beauté, le ressenti priment;
les ponys de traite dressées pour tirer des charges plus ou moins lourdes, seules ou en groupe;
les ponys de courses, dressées pour courir tel qu'on peut le voir à la télé lors de courses hypiques, avec des charrettes(sulkis) et une personne qui les conduit en leurs indiquant quoi faire,
les juments étant remplacées par des ponygirls (et non des femmes, car elles s'identifient vraiment à ce qu'elles sont).
Toutes les ponys obéissent strictement aux règles et aux ordres.
Souvent, ne pas obéir oblige le propriétaire à faire, refaire ce qu'elles n'ont pas bien fait ou mal fait, en boucle pour que cela soit compris et bien appliqué.
Ce sont les bases d'un dressage..
Pendant mon dressage pony, j'ai passé de nombreux niveaux qui m'ont permis de courir contre d'autres ponys de même niveau.
Le niveau dépend de la façon dont on est harnachée
On est toutes harnachées de façon identique ainsi toutes sont égales, les poids des jockeys restant toujours sensiblement les mêmes.
Lors d'une course, on fait 3 tours de proprietées privées (bien sûr pas en public... imaginez la mère de famille ou le curé passant par là... :D )
Les jockeys, au début, nous tirent au sort pour les 3 courses.
Ils nous prennennt alors en charge pour nous échauffer afin d'éviter tout claquage ou autre probleme lors des efforts violents à venir et nous leur obéissons.
Ils nous testent également pour évaluer notre condition physique, nos forces et faiblesses.
Vient ensuite la mise en ligne pour le départ.
Pendant l'attente du départ, les jockeys nous stimulent en nous maintenant alertes, voir excitées vu nos habits et les regards sur nous, car, à ce moment-là nous avons le temps de voir les personnes qui regardent.
On ne pense plus, on se prépare mentalement, on se vide complètmeent la tête, on sent notre corps...
C'est le départ, violent, soudain, le jockey fouette le fessier, on tire , les coups reçus nous font tirer plus fort...
Le sulki roule, prend de la vitesse, le jockey fouette le fessier... tire à gauche et on se décale... fouette, on dépasse... tire à droite et on se place à la même hauteur qu'une autre...
dans le bruit du vent et des roues...Ca y est .. on fournit moins d'effort, on est dans un moment où on n'accélère pas, ni ralentit...
on reçoit encore quelques coups pour maintenir le rythme mais on se suit les unes les autres;
on voit devant et un peu sur les côtés mais on fait confiance à celui qui voit tout, qui pense.. nous on réagit...
On respire, on gère la respiration avec le mors, plus d'air, plus d'odeurs par les narines... tout est là : le vent, la chaleur du soleil, les odeurs, les muscles qui retrouvent cette habitude d'adolescente de la course,
la soumise maso qui attend sont lot salvateur de fouettage pour accélérer.... l'attente....
Plus d'accéleration, juste rester là où je suis dans la file, 2eme ou 3eme sur 5, je ne sais pas mais là a attendre...
Et voila l'arrivée, on a fait les 3 tours, le jockey fouette pour l'arrivée mais se retient aussi, ne me fait pas m'envoler, juste rester à ma place...
La frustration... frustration de perdre, frustration de ne pas avoir reçu... frustration d'avoir dû obéir...
On nous met au repos, sur les genoux, toujours harnachées, toujours attachées au sulki, le jockey me palpe une mamelle il me félicite, mais de quoi .. de quoi au juste...?
Au repos on nous fait boire avec un entonnoir sur le coté du mors, on nous soigne avec un onguent sur le fessier, sur les tétons un produit qui fait froid et nous rend plus sensible au vent.
Le jockey remonte dans le sulki, tire sur les 2 rennes, je me relève, en route pour la 2eme course....
On se parque pour le début de la course... j'attends, attends... étrange comme le temps semble si long à ce moment-là mais on ne pense qu'à la course, on ne pense à rien d'autre qu'aux indications,
à être performante, à gagner...
Ca y est, meme départ, enfin non... super, je suis 2ème... je suis juste derrière elle :D
Je vais pouvoir gagner cette course la dépasser.. je....je....je....
Mais qu'est que fait ce jockey ? Il veut que je ralentisse, il tire sur les 2 rênes en meme temps, légèrement, puis fermement, il me veut plus lente...patiente...
Mais JE veux m'accrocher à la premiere, pouvoir la dépasser ... gagner !!
Voici le dernier tour.... Je vais l'avoir....
Soudain j'entends "clac, clac, clac".., mon fessier aussi répond, ça chauffe, ça brûle, j'accélère... ça brûle encore....
Et je vois, là sur le coté, une pony en accélération corps penché en avant, tirer tirer, mordre le mors (en caoutchouc), son jockey occuper à la fouetter de tout son allant....
Et là j'ai une révélation, ... c'est à cela qu'on resemble ? vraiment ? Waaaa, l'harnachement, l'effort et la souffrance pour la course... je me senS fière, je trouve cela magnifique, la sueur, les odeurs, tout...
un moment qui passe au ralenti où je vois chaque détail : d'abord les mamelles, la tête, puis le corps élancé penché vers l'avant, le bruit du clac clac du fouet...
Ca y est je la vois qui me dépasse, la vois de derrière, je vois son fessier zebré de rouge... puis elle s'envole...
Moi, je fais du sur place... je ne dépasse personne, je suis 3eme.... encore ce "JE"...
La 3eme course s'annonce... attente du depart, le jockey me place .. je-nous sommes 3èmes, arrive le 2eme tour, une pony me dépasse par la gauche, mon jockey, me fait résister à sa remontée mais abandonne vite,
je suis ses ordres, j'obeis, je suis 4eme...
Dernier tours... cette fois ci la deniere concurrente essaye par la droite de me dépasser, je le comprends le jockey me fouette bien avant l'arriver, pour résister et ne pas terminer dernière...
L'arrivée est bientôt là... mon fessier doit éblouir toutes les personnes derrière moi, ça brûle je cours, je cours... non je ne vais pas donner le signal de ma défaite,
le signal d'arrêt ... perdre mon plug queue, le... chier litéralement... non.. je ne ferai pas celà, on ne sera pas discalifiés....
je termine 4eme... pas dernière... ouff....
Mon jockey me conduit jusqu'à une zone de repos, on m'y met au repos, il decend, je suis honteuse, j'ai merdé et je le sais... il me félicite, palpe cette mamelles qui n'en a pas le droit...
je suis deçue de moi, de tout...
Le jockey s'entretient avec mon Propriétaire, avec Maître .. j'aurai le debriefing après les entrainements nécessaires pour m'améliorer.
En attendant, honteuse de pas avoir obéi, honteuse de pas être digne, ...
je serais si fière d'être cette créature qui m'a depassée, de lui ressembler, fière de devenir celà le plus parfaitement possible !!!
Pony
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Chapitre 2 – Pierrot gourmand
Il paraît qu’il n’y a pas de hasard dans la vie mais que des rendez-vous. Je suis porté à la croire à cause des évènements qui suivirent dès le vendredi, soit deux jours après lui avoir montré mes fesses et mon sexe à l’insu de mon plein gré.
A la sortie du lycée, je devais faire une course pour mes parents. A cause, ou grâce à ce détour j’ai raté le car pour rentrer chez moi. Que faire ? Mes parents n’étaient pas encore sortis de leur travail. Je ne me voyais pas traîner pour tuer le temps en attendant qu’ils viennent me chercher dans une petite ville de province où il n’y a pas grand-chose à faire. Philippe m’avait donné son numéro de téléphone dans l’éventualité où je ne pourrais pas venir au rendez-vous du mercredi. Je l’ai appelé pour lui demander de me ramener chez moi. Il m’a dit de l’attendre près de la Mairie et dix minutes plus tard, il passait me prendre. J’étais fière de monter à ses côtés dans son coupé sport. Je me penchais pour l’embraser, mais il me repoussa doucement, mais fermement. Sur l’autoradio passait un morceau de jazz. Pendant le trajet, Philippe resta silencieux. Je m’interrogeais en le regardant à la dérobée, encore intimidée par l’homme mature qu’il était et le refus du baiser que j’avais très envie de lui donner. Était-il contrarié que je lui demande un service ?
Après quelques kilomètres dans la campagne, il prit un petit chemin de terre qui conduisait à un bosquet d’arbres. Il arrêta sa voiture une fois à couvert. Un standard du jazz très connu avait démarré. Ce titre de Louis Armstrong, What a Wonderful World, impossible de l’oublier jusqu’à la fin de mes jours. Chaque fois que j’entends ce morceau, je suis émue, parfois même aux larmes.
Je m’attendais à ce qu’il m’embrasse maintenant que nous étions à l’abri des regards. J’étais impatiente d’être prise dans ses bras. Il se tourna vers moi, me regarda avec sérieux et prononça sur cette musique des paroles qui restent gravées dans ma mémoire.
Tu me veux ?
Oui
Alors suce-moi !
Pendant qu’il prononçait ces mots qui résonnent encore aujourd’hui et qui ont toujours autant de pouvoir sur moi, il commençait à ouvrir sa braguette. J’étais interloquée, prise de court, paniquée. Mon cerveau fonctionnait à toute vitesse. Sortir de la voiture, partir en courant, loin de tout à des kilomètres à la ronde, ou m’exécuter, ne pas me dégonfler, répondre à son défi. Mon cœur s’emballait, des sensations contradictoires me traversaient : la peur de ne pas savoir faire, de le décevoir, la curiosité de toucher pour la première fois le sexe d’un homme, de lui prouver que c’est lui que je voulais. Je choisis sans trop réfléchir de pratiquer une fellation même si je n’avais aucune expérience. Enfin, pas tout à fait, quelques années auparavant, avec un cousin pendant les vacances nous avions joué au docteur et nous nous étions masturbés. Il avait éjaculé à sa grande surprise et à la mienne aussi, répandant son sperme sur ses vêtements. J’avais eu un fou rire alors que lui était mortifié. Nous n’avons jamais plus reparlé de cette expérience par la suite.
Sans hésiter plus longtemps, je me suis emparé de son sexe. J’ai commencé à le branler pour faire durcir son membre, puis je me suis appliqué du mieux que j’ai pu, comme si je dégustais une sucette Pierrot gourmand. Lui ne disais rien, certainement surpris par mon audace. Je balançais entre excitation et peur de mal faire. Au bout de quelques minutes, il posa sa main sur mes épaules et me caressa la nuque alors que son sexe bien dur était enfoncé dans ma bouche et que je le sentais frémir de plaisir, il lâcha.
C’est bon continue comme çà à t’appliquer. Ne t’arrête pas. Tu es une sacrée coquine !
Ses mots me rassurèrent et me rendirent fière, aussi je redoublais d’ardeur. Je le sentais se cambrer de plus en plus, se concentrer sur son plaisir. Il empoignait dans le même temps vigoureusement ma nuque pour accompagner mon mouvement de va et vient. Je le sentais venir, ne sachant que faire. Il me disait de surtout de ne pas m’arrêter. Trop tard, je sentis cette texture gluante inonder ma bouche avec ce goût un peu amer. Il me criait « continue, ne t’arrête surtout pas ». Il éjacula abondamment tout en me maintenant fermement, souhaitant prolonger le plus longtemps possible ce moment et les sensations que je lui procurais. J’en avalais une partie, malgré moi, obligée de déglutir pour ne pas m’étouffer. Enfin, il relâcha la pression sur ma nuque. Je relevais alors la tête et le regardais avec un sentiment mêlé de fierté et de honte. Il avait le visage détendu et le sourire aux lèvres. Il me tendit un mouchoir pour m’essuyer. Je venais de réaliser ma première fellation tout en étant vierge, décidemment rien ne se produisait comme je l’avais imaginé.
Alors, il m'a prise dans ses bras et a essayé une nouvelle fois de me dissuader, mais au fond de moi, je savais que j’avais gagné la partie.
Pourquoi ne regardes-tu pas les garçons de ton âge ? Je suis trop vieux pour toi.
C’est toi que je veux et personne d’autre.
Ma détermination le laissa perplexe un moment pendant lequel il me regardait intensément, puis il me déclara.
Tu m’as bluffé.
Tu voulais me faire renoncer ?
Disons que c’était un test ?
Est-ce que je l’ai réussi ?
Haut la main, c’est le cas de le dire. Mercredi, je ferais de toi une femme.
Vous ferez attention ?
Ne t’inquiète pas, je serais très doux.
Je ne suis pas inquiète, je veux seulement que soit ça un beau souvenir.
Ce le sera, fais-moi confiance. Est-ce que tu prends la pilule ?
Oui, à cause de mes règles douloureuses.
Parfait, je n’aurais pas à mettre de capote.
Vous n’aimez pas.
Non, j’ai moins de sensations. Lorsque tu ne seras plus vierge attends-toi à ce que je te sollicite pour faire l’amour, autant de fois que j’en ai envie.
Je veux découvrir ma sexualité avec vous.
Ton vœu sera exaucé au-delà de toutes tes attentes.
Sur ces paroles, il remit le contact et nous reprîmes le chemin de la maison sur une musique de count Basie. J’étais aux anges, même si le goût du sperme dans la bouche me laissait une impression contrastée de cette première expérience sexuelle.
A partir de ce jour mémorable, je flottais sur mon petit nuage, je me sentais légère prête à m’envoler comme un jeune papillon sorti de sa chrysalide, Philippe m’avait donné des ailes en me disant qu’il allait faire de moi une femme. Je brûlais d’impatience de le revoir vivre cette expérience unique. Le mercredi me paraissait si loin. Cette attente m’était insupportable tant j’avais hâte d’être embrassée, d’avoir sa main posée sur ma nuque, de me sentir femme dans ses bras. Je m’étais même faite à l’idée d’avaler son sperme à la première occasion pour lui donner une preuve supplémentaire de mon amour.
Chapitre 3 – Le grand jour (à suivre)
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C'était la cinquième fois qu'ils se voyaient. La première, ils avaient baisé dans une cathédrale, sous l'oeil interloqué d'un cardinal en peinture, entre le rétable et son tombeau, au nez et à la barbe des visiteurs. Elle était croyante, alors ça l'excitait plutôt cette situation. Ils avaient fait ça sur le carrelage glacé.
La seconde fois, ça s'était passé contre une falaise sur un sentier de promenade. Ils furent surpris par un couple de randonneurs, qui, à leur façon de détourner le regard comme s'il n'y avait rien à voir, s'étaient sentis bien plus mal à l'aise que notre couple de baiseurs. Il est souvent embarrassant de pénétrer, sans l'avoir voulu, l'intimité des gens.
La troisième et quatrième fois furent banales.
Là, elle était dos au mur de sa véranda, face à lui. Le repas cuisait et répandait des senteurs d'huile d'olive, de cumin, de graines de sésame et d'aubergines. Ils venaient de boire l'apéro. Elle était très excitée, lui un peu moins.
« Frappe-moi. »
Il l'incisa d'un regard aigu de métal noir. C'était une jolie fille. Quelques kilos en trop au niveau des cuisses et du cul, mais un visage très harmonieux, des cheveux très fins. Sans se retirer de ses beaux yeux lapis-lazuli, il leva son bras, paume ouverte, et laissa tomber une main ferme sur sa joue. Cinglant. Sonore. Sec. Dur. Elle eut le courage de ne pas baisser la tête et de rester droite, fière.
Une deuxième gifle plus appuyée vint la récompenser. Puis un aller-retour.
« Encore. »
Une quatrième, aussi franche que les premières. Il n'avait pas peur de lui faire mal : elle voulait avoir mal. Sentir sa force brute exercée contre elle. Cette fois-ci son visage resta tourné du côté imprimé par la baffe. Il lui attrapa le menton et la mâchoire avec sa main gauche, pour la repositionner face à lui. Et cinq, et six. Ses jambes fléchirent un peu. Sa joue devenait rosacée.
Il envoya sa main entre ses cuisses, saisir sa chatte. Trempée. Littéralement ruisselante. Lui aussi bandait ferme, maintenant.
«Tourne-toi sale petite pute. »
Elle s'exécuta. Il défit son pantalon pour en sortir sa queue qu'il enfonça en une seule fois dans le sexe ouvert et imbibé de sa sale petite pute. Il la baisa, fort et sans aucun ménagement.
Le repas fut prêt. Ils s'assirent au-dehors, dans le petit jardin ombragé. C'était très bon, elle était bonne cuisinière. Le rosé aussi était sympa.
La nuit tomba doucement dans un feulement de feuilles brassées par la brise. Après le dessert, qu'elle avait également préparé elle-même, ils rentrèrent dans la maison et prirent place sur le canapé. Il lui fit la lecture de quelques contes des frères Grimm.
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Je croyais savoir qui j'étais. Une silhouette familière dans le miroir : mâle, assuré, maître de mes choix — même de mes désirs. Puis elle est arrivée. Maîtresse Élie. D'emblée, il y eut une distance polie et précise : le vouvoiement, la tenue, le silence qui dit plus que mille mots. Et, derrière cette ordonnance, une promesse : si vous me le permettez, je vais vous révéler.
Dire « révéler » n'est pas un grand mot pour ce qu'elle a fait. C'est presque trop pauvre. Elle n'a pas seulement montré une facette cachée ; elle a ouvert une porte que je n'avais jamais su voir. Ce qui m'attendait derrière n'était pas humiliation pure ni domination gratuite. C'était un paysage interiorisé de laisser-aller et de confiance, où ma vulnérabilité trouvait enfin un langage et une forme.
Je l'ai vouée, elle m'a appris à m'abandonner. À genoux, ce n'était plus l'abdication d'un être mais un rite de renaissance. Le monde autour rétrécissait jusqu'à n'être plus que l'instant présent, la respiration, le regard de Maîtresse Élie. Là où j'avais cru perdre toute dignité, j'ai découvert la liberté la plus limpide : être vu dans ma vérité la plus nue — non pour être brisé, mais pour être accueilli.
Elle m'a appris des règles qui, paradoxalement, m'ont libéré. Des mots précis, des signes, des rituels qui encadraient l'abandon. Dans ce cadre, j'ai pu tomber sans crainte et, à chaque fois, me relever un peu plus entier. Elle exigeait le respect, l'obéissance, le silence parfois ; mais jamais sans consentement clair, jamais sans cette attention extrême aux limites et au bien-être. Maître et guide, oui — mais aussi gardienne d'un espace sacré.
Je me suis longtemps identifié au rôle du dominant. Position confortable, masque social. Pourtant, à son contact, j'ai découvert une autre posture — non inférieure, simplement différente : celle de la chose consacrée, dédiée et nommée. Elle m'a nommé Sabine la Putain, sa salope — des mots forts, des mots choisis. Dans leur usage rituel, ils n'étaient pas des injures annonciatrices de violence, mais des appellations de rôle, des clés d'identité que j'endossais avec dévotion. Porter ce nom m'a permis d'entrer dans une vérité que l'ancien moi ne soupçonnait pas.
Le bonheur que j'éprouve aujourd'hui n'est pas l'euphorie bruyante d'une conquête ; c'est une joie profonde, continue, faite de confiance, d'émerveillement et d'apaisement. Elle m'a montré qu'abandonner le contrôle pouvait être une forme de puissance — la puissance de choisir de se confier entièrement. Dans cet abandon, j'ai découvert des couleurs émotionnelles inconnues : la sérénité d'être guidé, l'extase de la reconnaissance, l'humilité heureuse d'appartenir.
Maîtresse Élie n'est pas une figure abstraite : elle est la personne qui écoute quand je tremble, qui implique des limites claires, qui célèbre mes progrès et ma fragilité. Son regard me sculpte. Sa parole me corrige. Son silence m'enseigne le respect. Elle est déesse et guide, austère et tendre, exigeante et attentive. Le vouvoiement reste, comme un rappel précieux que notre relation existe dans un espace ritualisé, choisi, sacré.
Il y a aussi, dans cette dynamique, un enrichissement qui déborde le cadre du jeu : ma vie quotidienne s'est transformée. La confiance que je lui donne et qu'elle me rend irrigue mes relations, mon travail, mon rapport à moi-même. Là où régnait hâte et contrôle, il y a maintenant rythme et présence. Là où j'anticipais la honte, j'accueille la transparence. La soumission n'a pas effacé mon identité ; elle l'a élargie.
Écrire « Je n'étais rien » peut sonner fort. Ce « rien » n'est pas un effacement honteux, mais la reconnaissance d'un vide avant la révélation — un espace prêt à être habité autrement. Elle m'a pris tel que j'étais et m'a rendu plus riche, plus vrai. Aujourd'hui, je suis Sabine la Putain, sa salope — étiquette assumée, ancrée dans le plaisir de me savoir désirée, dirigée, aimée. Mais je suis aussi l'homme qui a appris à tenir son consentement avec fermeté, à poser des limites et à remercier.
Cet article n'est ni une ode à la domination ni une confession scandaleuse ; c'est le récit d'une transformation humaine. Maîtresse Élie m'a offert un miroir dans lequel j'ai vu, pour la première fois, des parts de moi que je n'aurais jamais osé habiter. Elle m'a révélé non pour me diminuer, mais pour me permettre d'exister autrement — plus libre, paradoxalement, dans ma servitude choisie.
À ceux qui lisent et qui cherchent : ce chemin n'est pas pour tout le monde. Il demande honnêteté, communication, sécurité et consentement. Mais pour qui entre dans cet espace avec clarté et respect, il peut y avoir la découverte d'un bonheur intime et durable — un bonheur qui, pour moi, n'a d'autre nom que celui de Maîtresse Élie.
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Cette histoire se situe dans un futur proche, où un scientifique pervers et voyeur a mis au point l’antigravité. Laura, belle journaliste en recherche de scoop, devient la première personne à « jouir de cette expérience », en compagnie de Paul, bras droit du Pr. Milton. Au moment où la jouissance la traverse, elle perd soudain connaissance, et tombe dans un coma étrange de près de trente heures.
Ce résumé rapide n’est qu’un bref rappel de l’histoire. Je vous encourage vivement à découvrir ce récit depuis son premier épisode : https://www.bdsm.fr/blog/11321/Antigravit%C3%A9---1/
Les 4 premiers épisodes ont été écrit il y a assez longtemps. À partir de celui-ci, l’histoire originale suit une branche parallèle, plus BDSM, spécialement rédigée pour ce site…
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Laura observe la pièce où elle a repris connaissance. Hormis le lit, il n’y a pas grand-chose qui rappelle une chambre d’hôpital. Elle ne perçoit aucun bruit autour d’elle, donc elle n’est pas dans un service d’urgence. Détail troublant, la pièce ne possède ni fenêtres, ni meubles de rangement, pas même un vulgaire placard.
— Vous ne m’avez pas répondu, Paul. Où est-ce qu’on est, exactement ? lui demande-t-elle en plantant son regard dans le sien.
— Non… Nous sommes toujours dans le centre de recherche, au bloc santé. C’est là que vous avez été prise en charge, lui avoue-t’il, un brin de nervosité dans la voix.
Sonnée par sa réponse, Laura reste silencieuse quelques secondes avant d’exploser.
— Mais vous êtes tous complètement malades, ici ! Et en cas d’hémorragie cérébrale, c’est votre bande de boy-scouts qui m’aurait tiré d’affaire ? À moins que vous n’ayez déjà eu d’autres « cobayes », qui ont subi la même chose que moi… et que vous sachiez déjà à quoi vous en tenir ! lui lance-t-elle, avec un regard mauvais.
— Calmez-vous, Laura ! C’est la première fois qu’un incident pareil se produit ! Et je vous assure, vous allez parfaitement bien, lui répond-il d’un ton qui se voudrait apaisant.
— Ça n’excuse absolument pas que…
— On ne pouvait pas courir le risque de vous placer dans un hôpital, la coupe Paul. Si on nous avait questionnés sur les circonstances de votre… mésaventure, nous aurions été dans l’obligation de dévoiler des secrets industriels. Une possibilité tout simplement inenvisageable pour la firme.
Ce contraste entre le calme de Paul Tournier et l’énormité de ce qu’il vient de lui asséner, c’est presque comique. Laura reste sans voix, outrée par l’attitude de ces soi-disant scientifiques, faisant passer leurs petits secrets avant tout le reste ! L’assistant de Milton profite de son silence choqué pour entamer un repli stratégique.
— Je vais vous laisser vous reposer un peu. Quand vous aurez récupéré, vous n’aurez qu’à faire signe à la caméra. Les vigiles me préviendront et je vous ramènerai chez vous, lui dit-il en s’éclipsant.
Elle se retrouve seule dans la petite pièce rectangulaire, l’œil de la vidéosurveillance braquée sur son lit. Elle repense à son réveil dans cette pièce inconnue, et cette sensation d’être « différente » - de façon à la fois subtile et radicale. Au moins ce sentiment d’étrangeté s’est-il un peu atténué. Elle met cette impression déstabilisante sur le compte des saloperies qu’ils ont dû lui administrer pendant son espèce de coma.
Dans son esprit, des interrogations angoissantes sur ce qui lui est vraiment arrivé continuent de virevolter. Après quelques instants à retourner sans succès les données du problème, Laura, prête à quitter le centre au plus tôt, tente de se lever — sans tenir compte de la perfusion à son poignet, ni des cuisantes morsures qu’elle lui inflige à chaque mouvement. Mais à peine a-t-elle pivoté sur le lit pour se redresser que des vertiges violents l’assaillent. Elle doit s’allonger à nouveau, secouée par la nausée.
Les minutes passent, la houle démente qui ballotte son corps se calme peu à peu. Retrouvant une respiration normale, elle finit par se laisser gagner par une certaine somnolence, qui, lentement, se transforme en profond sommeil.
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Laura est à bord d’un paquebot de luxe, en partance pour la croisière de ses rêves. Elle a pris ses quartiers dans une suite spacieuse, où chaque détail de la décoration respire l'opulence. Tandis que le navire s'éloigne du port, un léger tangage se fait sentir, provoquant chez elle une pointe de mal de mer. À travers l'immense baie vitrée, la côte s'estompe peu à peu, disparaissant au loin…
Interrompant sa contemplation oisive, elle s’approche de la petite coiffeuse en teck rehaussée de verroteries pour rafraîchir son maquillage ; elle est sur le point de sortir pour participer à une soirée animée prévue sur le pont supérieur, soirée qui doit débuter dans quelques instants. Une pensée alarmée s’immisce en elle : « Ça va pas du tout… qu’est ce que je fous ici ? »
Son reflet dans la psyché ovale lui renvoie l’image d’une belle jeune femme, une blonde aux traits réguliers, rendus un peu trop durs par son expression tendue et angoissée. Elle se regarde avec plus d’intensité. « Y’a vraiment quelque chose qui cloche… »
Elle sent une présence dans son dos, un souffle sur sa nuque ! Figée par la peur, Laura scrute le miroir sans oser se retourner. Juste derrière elle se tient un homme élégant, penché sur son épaule, qui la fixe droit dans les yeux avec un sourire amical. Poussant un cri de surprise, elle se retourne pour lui faire face.
— Ne t’inquiète pas, Laura, tout va bien.
Il est grand, brun, avec un bouc bien taillé et un air de supériorité calme. Sa voix est douce, caressante, presque envoutante. Rien qu’à l’entendre susurrer à son oreille, elle se détend. Sentant qu’elle commence aussitôt à mouiller, elle frémit. C’est comme si ce type parlait directement à son sexe. Et que celui-ci réagissait en entendant la voix… de son Maître ? Pourquoi utilise-t-elle ce mot-là ? Et pourquoi le visage de ce parfait inconnu lui semble aussi familier ?
— Je… je vous connais. Mais je n’arrive pas à me rappeler qui vous êtes.
Ses cuisses se contractent involontairement, une pulsation chaude et humide s’éveillant au creux de son ventre, comme si son corps répondait à un appel primal qu’elle ne peut ignorer.
— Je m’appelle Xôolh. Nous sommes intimement liés, tous les deux.
À ces mots, une onde de chaleur se propage de sa poitrine à ses reins, comme si une main invisible pressait doucement contre son bas-ventre, attisant un feu latent.
— Comment ça ? s’étonne Laura.
— Je sais, tu as beaucoup de questions. Mais rassure-toi, la mémoire va te revenir…
Cet homme lui tend une main gantée de cuir. Un anachronisme qui va parfaitement bien avec le look daté de sa robe de bal en crinoline. Lui porte un costume trois-pièces sur mesure, en velours noir profond, avec une cravate fine comme une lanière de fouet, nouée avec une précision chirurgicale. Laura dépose une paume moite et un peu tremblante sur son bras, comme si elle prenait appui sur sa force tranquille pour trouver le courage de quitter sa cabine et le suivre, où qu’il décide de l’emmener.
Ils déambulent au milieu des fêtards et des rires, mais personne ne semble les remarquer, comme s’ils n’étaient tout simplement pas là, comme effacés du monde. La corne du paquebot hurle soudain, la faisant tressaillir. Elle crispe ses doigts dans la main gantée de son mentor, se presse contre lui, sentant la chaleur de ses muscles saillant pulser sous la manche impeccable du costume.
Un long couloir impersonnel à présent, le bruit de la fête s’amenuise. Laura pensait qu’ils rejoignaient le pont supérieur pour profiter du feu d’artifice, mais non, ils s’en éloignent. Xôolh stoppe soudain son avancée, serrant impérieusement le poing sur son poignet. Sans prêter attention à son petit cri étranglé, il désigne alors à Laura la porte d’une cabine, d’apparence semblable à toutes les autres.
— C’est ici.
— Quoi donc ? interroge Laura, sans oser lever les yeux sur lui.
— Que tout commence pour toi. Entre…
Interdite, Laura pose la main sur la lourde poignée en métal.
— Dépêche‑toi ! s’impatiente Xôolh devant son indécision.
Elle entrouvre la porte, puis la pousse jusqu’à ce que son regard embrasse une pièce bien plus grande que ne pourrait jamais l’être une cabine de paquebot. Même une suite présidentielle. Et dans cette immense salle… une vision qui la fait soudain frémir.
Des hommes tirés à quatre épingles. Mais aussi des femmes, dévêtues, pour certaines à quatre pattes et tenues en laisse. D’autres sont agenouillées, cuisses largement écartées, intimité révélée, les mains croisées dans le dos ou sur la tête. Qui sont-elles ? Pourquoi acceptent‑elles de s’humilier en s’exhibant ainsi ? Et pourquoi ce spectacle dégradant lui fait-il à ce point de l’effet ?
— Allez ! Fais pas ta timide, tu sais très bien que tu en meurs d’envie, lui lance son compagnon.
Secouant cette langueur étrange qui s’est emparée d’elle, Laura fait un pas en avant, puis un autre. Xôolh lui colle au train, avec un sourire sardonique tandis qu’il détaille sa gêne et les couleurs qui empourprent son visage. Laura, elle, n’ose rien regarder d’autre que ses pieds.
Elle ne sait même pas mettre des mots sur ce qu’elle voit. Mais aucun doute possible : ce qui se passe ici se rapproche de façon troublante de ce livre interdit, tombé sous ses yeux d’ado par hasard – des photos gravées dans son cerveau, après les centaines de masturbations fiévreuses où elle s’imaginait à la place de ces femmes, ses cuisses tremblantes, son sexe pulsant d'un désir coupable, humide et insatisfait. Oui, ce qui se passe ici la ramène bien à cette faim de soumission qu'elle a toujours enterrée sous ses principes.
« Détends-toi et profite. Tu es en train de rêver, ça pourrait être agréable de te laisser faire, non ? De ne pas toujours être cette femme forte et indépendante, qui trace sa route en se foutant de tout et de tout le monde… »
On dirait que ce sont ses pensées les plus intimes, murmurées à son oreille par une voix intangible. Pourtant, personne au monde ne la connaît assez bien pour lui tenir un tel discours. Serait-ce son subconscient, qui s'adresse ainsi à elle ? Un frisson durcit ses tétons contre le tissu, une chaleur sournoise monte dans son ventre tandis qu’une humidité traîtresse sourd entre ses cuisses. Ce rêve d’orgie et de soumission, c’est une façon de la ramener à ce qu'elle est vraiment, au fond ? Juste une…
— … salope ?
— Pardon, s’excuse Laura. Je crois que j’étais perdue dans mes pensées. Qu’avez-vous dit ?
— Je te demandais : « Tu apprécies la vue, salope ? » Ça te fait quoi, d’être ici ?
En temps normal, Laura aurait bondi toutes griffes dehors. Mais dans cet endroit étrange, c’est comme si son sens moral devenait élastique, et le temps une guimauve qui amortirait tout, un cocon où ses envies, enfin libres, pulsent sans déni, où chaque insulte semble faire vibrer son corps d'un désir cru, ancré dans sa chair qui s'éveille. Et c’est avec ce même désir qu’elle observe un des hommes présenter sa verge en érection à une soumise, qui se met à le sucer séance tenante, sans aucune hésitation.
— Est-ce que vous m’avez droguée ? murmure Laura, incapable de lâcher du regard la scène hallucinante.
— Au contraire. Tu n’as jamais été aussi lucide sur qui tu es vraiment, au fond de toi. Sur ce que tu rêves depuis toujours de pouvoir assumer pleinement…
Xôolh la prend par la main et la conduit vers un large fauteuil en osier de style Peacock, dans un recoin plus sombre de la pièce. Un trône en vannerie qui lui rappelle l’affiche d’un vieux film érotique Français, dans lequel la jeune épouse désœuvrée d’un diplomate se laisse aller à toute sorte de débauches.
Si elle le voulait vraiment, Laura pourrait bander sa volonté pour sortir de ce songe. Mais pour quoi faire ? Se réveiller dans cette lugubre chambre médicalisée, où repose son corps ? Cette réalité-là peut attendre… Elle se laisse donc guider par cet étranger si familier, qui, finalement, lui intime de s’assoir sur ce siège en rotin taillé pour la luxure.
— Retire ton string, lui glisse-t-il à l’oreille, d’une voix suave qui la fait couler de plus belle.
L’envie de protester ne lui vient même pas à l’esprit. Comme un automate fragile mais obéissant, Laura glisse ses mains sous sa robe de bal remontée sur ses cuisses et, le plus discrètement possible, entreprend d’ôter le sous-vêtement déjà moite. Xôolh lui tend une main impérieuse. Rougissante, Laura y glisse sa dentelle odorante. Sans un mot, son mentor porte à ses narines le tissu noir et chiffonné pour le humer longuement.
— C’est bien ce que je pensais… Une vraie salope.
L’injure lui fouette le sang comme une lanière perfide, la faisant se cabrer physiquement et mentalement, le rouge aux joues.
— Vous êtes content, non ? C’est ce que vous vouliez…
— Oh non, Laura ! Je veux bien plus que ça… et toi aussi.
Xôolh se penche sur elle pour lui glisser à l’oreille quelques phrases sèches et impérieuses. Un vertige la prend, à l’idée de mettre à exécution ce qu’il lui ordonne. Elle devrait se lever à l’instant et le gifler, puis quitter sans regrets cette pièce infernale. Alors, pourquoi diable son bas-ventre crie soudain famine ? Pourquoi sent-elle une mouille que plus rien n’arrête suinter de sa moule entrouverte par l’excitation ?
Laura ferme les yeux. Elle n’arrive pas à le croire, mais elle s’apprête bel et bien à faire ce qu’il lui demande, là, dans cette pièce pleine de monde où, même dans ce coin sombre, elle va être totalement exposée.
Elle se déchausse lentement et remonte ses pieds nus sur les larges accoudoirs du siège, ce qui la place dans une position si ouverte que même un gynéco pervers n’oserait la suggérer à une patiente. Puis, dans une reptation d’étoffes qui caressent sa peau mise à nu, elle remonte sa robe sur son ventre, se dévoilant peu à peu aux regards de tous. Tête rejetée en arrière, le souffle court et le con à l’air, Laura crispe les paupières, perdue dans son monde de vices, n’osant pas affronter les yeux qui fouillent sa vulve en éruption continue.
Une honte carabinée la submerge et attise le plaisir de cette transgression inédite, qui à son tour aiguillonne son embarras… Un cercle vicieux alimentant tout à la fois la source dégoulinante qui perle à la jonction de ses cuisses et son sentiment de délicieuse déchéance. Il lui a suffi de quelques instructions simples soufflées à l’oreille pour qu’elle s’autorise à faire ce qu’elle a si longtemps fantasmé sans jamais oser le tenter. S’exhiber avec une impudeur totale, exposer à tous son abricot largement fendu, gonflé par l’excitation et dégorgeant de sucs, au vu et au su de toute l’assemblée.
— Est-ce que tu as envie de te branler ? questionne Xôolh dans un souffle.
— Ouh… oui…
— Oui, quoi ? Explique-toi mieux ! la presse son mentor, inflexible.
— Oui… j’ai envie… de me branler. Devant tout le monde…
— Pourquoi ?
— Parce que… je suis une… une salope. Et que ça m’excite…
Une pulsation irrépressible émane de son clitoris bandé, scruté par les faisceaux lasers de tous ces regards inconnus, concentrés sur son intimité offerte et impudique. C’est comme une démangeaison géante qui ferait se tordre son sexe trempé, une démangeaison qui se mue en brûlure incandescente à l’idée de se masturber en public.
Depuis la lointaine découverte de ce plaisir ineffable, Laura a toujours été une branleuse compulsive. Et ce soir plus que jamais, elle sait qu’elle ne pourra pas résister longtemps au plaisir que vont lui procurer ses doigts. Un plaisir si intense qu’il pourrait même se mettre – horreur suprême ! - à gicler de son con, en longs jets translucides et odorants ! Ce serait si humiliant, tous ces gens bien habillés pensant qu’elle se vide devant eux comme une gamine, incapable de retenir son urine…
Pendant que ces pensées boueuses envahissent son esprit enfiévré, la main droite de Laura a rampé de son propre chef vers la source de tous ses tourments. Comme des lianes envahissantes qui savent exactement où s’immiscer, ses doigts rassemblés en cône ont pénétré son sexe dans un élan puissant, maltraitant ses nymphes sous leur pression tandis que son pouce s’agite désespérément sur son clito. Laura sent – de première main – à quel point ses intérieurs sont bouillants. La lave ne va pas tarder à jaillir !
— Retiens-toi ! aboie Xôolh, comme s’il lisait dans son esprit.
— Pourquoi ? proteste Laura, qui accélère le rythme, au contraire, électrisée par son exhibition.
Elle n’est plus très loin ; en fait, elle entame même le galop final vers la jouissance libératrice… quand son mentor, se saisissant à pleine main des frisottis trempés couvrant son mont de Vénus, tire sur ses poils de façon sadique.
Laura hurle de douleur, les larmes aux yeux, choquée par la violence de Xôolh… et en même temps, comme amollie de l’intérieur, éprouvant une soudaine lascivité à l’idée que la volonté de cet homme étrange puisse s’imposer à la sienne. La souffrance qui pulse dans son con le dispute à l’envie de jouir — tenue fermement en laisse, canalisée par la maitrise dont fait preuve son mentor. Laura halète, cherchant à tenir à distance la sensation désagréable, se concentrant sur le plaisir qui pulse juste en dessous. Et pendant qu’elle lutte pour ne pas laisser couler ses larmes, elle pense à tous ces gens qui l’observent, en train de se faire durement empoigner par la chatte… Flambée d’humiliation et de désir.
— Parce que ma chienne ne peut jouir que lorsque je l’y autorise ! répond froidement Xôolh, relâchant enfin sa motte martyrisée.
Pour la première fois, la belle journaliste fait l’expérience de cette relation intime entre plaisir et douleur, que son cerveau mélange en un cocktail détonnant. Une véritable découverte... et le premier shoot d’une drogue dure, offerte sur un plateau.
A suivre…
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T’as remarqué la redondance des mots quand on cause? Et ce besoin de s’en trouver en commun pour s’assurer qu’on se comprend bien?
Tu comprends ce que j’essaie de te dire?
C’est marrant que tu dises « non ».
Quand on sait que t’as foutu ce mot là dans ton cadis avant de choper son contraire dans l’allée suivante.
On a tous fait nos courses dans les mêmes grandes surfaces, mais on a éclos au monde en bouffant les mots qu’on nous mettait à portée de mâche et de ciboulot.
J’en connais qui crèvent encore de faim et d’autres qu’on eu plus de chance ou de nécessité d’en chaparder partout sur leur passage.
Des boulimiques et des anorexiques aussi, qui les dégueulent ou les retiennent et que ça rend malade.
C’était vital au début, sous peine d’être condamné à errer seul au milieu des causants. Et puis il fallait bien nommer ce que vivaient la chair et l’âme et charpenter un esprit pour le comprendre.
Tu me comprends dis? Encore ce « non »?
Le truc avec les mots, c’est qu’il faut pas toujours les prendre au pied de la lettre.
C’est jamais qu’un packaging plus ou moins appétissant qu’il faut savoir remplir pour éviter que ça sonne creux. Comme des balles de ping-pong qui s’alourdiraient dans une partie sans fin entre le sensoriel et le symbolique. It’s a match!
Prends le mot « pute » tiens.
Moi j’crois que ça se trouve pas à tous les coins de rues, les putes.
Entends-moi bien. J’te parle de celles qu’ont un pédigrée qui donne une saveur particulière au mot quand on l’a en bouche, pas des pauvres types abandonnés des lettres qui te parlent de leur oedipe dès qu’ils croisent une mini jupe. Faut pas prendre les cons pour des gens.
J’te parle de celles à qui on lâche ce mot comme une nécessité vitale ou un deuxième prénom. A qui on l’offre comme une reconnaissance avant de leur cracher dix lampées de foutre à la gueule et de les galocher.
Celles-là savent distinguer l’attaque à mot armé des lettres de noblesses, le mot qui parle en elles de celui qui parle des autres, le plein du creux.
Celles-là savent depuis toujours ou presque que ce mot fait partie de leur adn et cessent vite de le fuir.
Il faut être une sacrée pute pour savoir comment travestir un oui en non, pour s’abandonner en jouant à violer le langage commun, pour se livrer crument et se vautrer dans la débauche.
Il faut une putain de sincérité impudique, hors des carcans du monde, à laquelle peu accèdent tu crois pas?
Tu comprends en fin de compte? Oui?
B.
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Chapitre 1 - Séduction
A l’âge de 16 ans, je suis tombée raide amoureuse d’un homme plus âgé. Philippe avait alors 42 ans. Il m’a fait comprendre que j’étais encore trop jeune pour vivre une aventure avec un adulte. C’était sans compter sur la détermination de l’ado que j’étais qui ne doutait de rien à cette époque et n’avait pas l’intention de renoncer. Mon premier, ce serait lui et pas un autre. Alors, je n’ai pas ménagé ma peine pour le pister, m’approcher de lui le plus souvent possible, devenir familière de son quotidien, me maquiller, m’habiller sexy pour lui plaire, le dévorer des yeux lorsque nous nous croisions.
Je le sentais intrigué et certainement flatté que son charme opère sur une lycéenne. Un jour d’avril, il me prit par le bras et me conduisit chez lui. Sur le chemin de son domicile, mon cœur battait la chamade. Allait-il enfin cédé à mes avances ? Est-ce que j’allais découvrir le goût de ses baisers, fondre de plaisir dans ses bras musclés ?
Il m’a fait asseoir à sa table de cuisine, lui est resté debout. Il m’a demandé de le laisser tranquille. Qu’allez penser mes parents en voyant leur fille au bras d’un homme qui pourrait être son père ? Pourquoi, je ne m’intéressais pas aux garçons de mon âge ? Je lui ai répondu que c’est lui que j’avais choisi, que j’étais amoureuse de lui et pas d’un autre, que les garçons de mon âge ne m’intéressaient pas, qu’ils ne cherchaient qu’à se vanter auprès de leurs copains d’avoir couché avec une fille. Je voulais me donner à un homme expérimenté, je voulais vivre une véritable histoire d’amour, pas une bleuette qui tournerait court.
Ce jour-là j’avais mis une jupe courte et un chemisier qui laissait voir mon soutien-gorge. Je voyais bien qu’il n’était pas indifférent à mon physique. J’ai écarté les cuisses pour montrer que je n’étais pas farouche et prête à tout. Il a profité du spectacle, puis il m’a demandé si je voulais boire quelque chose. Il est allé me chercher un Orangina dans le réfrigérateur. Le silence s’est installé, mais il ne me semblait pas pesant, mesurant la chance qui m’était offerte de me trouver seule à seule avec lui. Il a attrapé un verre dans son buffet, m’a servi et est venu s’‘asseoir près de moi. Il m’a laissé me servir. J’avais le sentiment qu’il pesait le pour et le contre tout en me détaillant de la tête au pied pendant que je sirotais mon verre. Je ne cherchais pas à interrompre ce silence qui m’arrangeait craignant de dire quelque chose qu’il jugerait puéril, annihilant définitivement mes chances. Après un long moment, alors qu’il me détaillait de la tête aux pieds et que je me sentais rougir jusqu’aux oreilles, il m’adressa à nouveau la parole :
Quel âge as-tu exactement ?
J’ai 16 ans.
Tu les as eues ou tu vas les avoir.
Je les ai eu, il y a deux mois.
Si j’accepte tes avances, personne ne doit savoir, pas même ta meilleure copine. Avoir une relation avec une mineure peut me créer beaucoup d’ennuis. Tu le sais. Tu viendras certains jours de la semaine en fonction de mon emploi du temps passer une heure ou deux. Tu devras être très discrète, je te confierai une clé. Si des voisins t’interrogent tu diras que tu viens faire le ménage pour te faire de l’argent de poche. Pour le reste tu conserveras tes habitudes pour ne pas éveiller les soupçons de tes parents et de tes amis. Je veux que tu me promettes de respecter scrupuleusement ce que je viens de dire.
Promis, juré. Je serais très prudente et ferais tout ce que vous exigerez de moi.
Mes yeux brillaient, mon vœu se réalisait enfin. J’avais tellement espéré ce moment.
Tu ne crois pas si bien dire. J’attends beaucoup de toi. Je veux une obéissance totale. Je ferais ton initiation. Est-ce que tu te sens prête ?
Oui, je veux devenir femme avec vous.
Réfléchis bien, pas question de reculer ensuite.
C’est tout réfléchi.
Il me prit alors par le bras et m’attira sur ses genoux. Je me laissais faire, excitée comme jamais. Il posa sa main entre mes cuisses et déposa un baiser dans mon cou. J’étais tellement heureuse après des tous ces mois d’espérances, je vivais enfin mon rêve. Sa main remonta lentement jusqu’à ma culotte qui commençait à être humide. Il passa son index sur ma fente à travers le tissu, puis il me fit mettre debout, en lui tournant le dos. Il me plaqua les bras le long du corps.
Maintenant, je vais soulever ta jupe et baisser ta culotte pour voir tes fesses. Es-tu d’accord ?
Faites ce que vous voulez de moi.
Très bien, c’est la réponse que j’attendais.
Il s’exécuta en prenant son temps. Je sentis ma jupe se relever et ma culotte glisser le long de mes jambes jusqu’à mes chevilles. Malgré tout, je n’étais pas rassurée. Allait-il me prendre comme ça, à la hussarde, sur la table de la cuisine alors que j’étais vierge ? Me prenait-il pour une putain ? Il me caressa les fesses, puis me fit retourner pour découvrir mon pubis, caressa ma toison et m’attira vers lui en m’entourant de ses bras. J’étais liquéfiée.
Très bien, tu es docile. C’est ce que j’attendais. Si ce n’est pas le cas je te prendrai sur mes genoux pour te donner la fessée. Tu peux te rhabiller maintenant. Tu viendras mercredi prochain à 17H00 précises.
Bien Monsieur !
Une fois dehors, je me trouvais idiote de l’avoir appelé Monsieur. Je repartis complétement abasourdie par ce qu’il venait de se passer. Je lui avais livré mon intimité sans l’ombre d’une hésitation. Il avait parlé, j’avais obéi, sans broncher. Qu’allait-il me demander la semaine prochaine et qu’est-ce qu’il pouvait bien entendre par initiation ? Me dépuceler ou autre chose ? Je suis rentré à la maison et je suis monté directement dans ma chambre en prétextant que j’avais des devoirs à faire. Je me suis allongé sur le lit et j’ai pensé à lui en me remémorant tout ce qui s’était passé. J’essayais d’imaginer comment ça pourrait se passer dans sa chambre, sous les draps. Je me caressais en imaginant ses baisers, ses caresses éludant avec la douleur que mon dépucelage allait me provoquer. J’étais impatiente et anxieuse de cette étape qui s’annonçait la semaine suivante. Puis des pensées plus futiles m’assaillirent. Comment allais-je m’habiller pour lui plaire et l’exciter ?
Chapitre 2 - Pierrot Gourmand (à suivre)
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À @Louve-Solidaire, à tous ceux qui lirons ces lignes et qui, peut-être, se retrouveront dans mes mots, je m’adresse aujourd’hui avec une sincérité amère. Je me présente à vous avec la lourdeur d’une faute, une faute dont le poids, plus qu’un simple fardeau, est une pierre qui me broie l’âme. C’est le poids d’une confiance trahie, la plus précieuse des confidences qui me fut accordée, et que j’ai brisée sans ciller.
@Louve-Solidaire, dans un geste de vulnérabilité rare et profonde, m’avait offert son abandon le plus complet. Elle m’avait confié sa foi, son respect le plus entier, son absolue confiance. Elle m’avait élevé au rang de Maître, un titre qu’elle m’avait donné et que je m’étais engagé à honorer. Dans ses mots, dans la fluidité de nos échanges, tout coulait avec une clarté limpide, pure et sans détour, comme l’eau d’une rivière qui ne connaît ni obstacle ni salissure. J’ai longtemps cru être digne de cette place, de ce rôle de protecteur, de refuge. Mais il apparaît aujourd’hui, dans la lumière crue de la vérité, que je n’ai été qu’un homme emporté par une fierté mal placée, une arrogance qui, comme un poison, a corrompu ma clairvoyance.
Oui, mon orgueil, cette bête immonde, et ma précipitation, ont mené à l’irréparable. Dans un élan d’autosatisfaction puérile, j’ai commis une erreur que je ne pourrai jamais pleinement effacer. J’ai publié, sur un autre espace, une image – une simple photo, me disais-je, même de dos, même si on ne pouvait pas la reconnaître. Peu importe, car je l’ai accompagnée de mots qui trahissaient notre lien. Je l’ai fait sans réfléchir, dans une impulsion aussi rapide que dénuée de sens. Je me suis convaincu à tort que ce geste resterait une affaire sans importance, qu’il n’aurait pas de conséquence. Mais la seule conséquence qui compte, celle qui m’obsède et me tourmente, c’est celle-ci : j’ai lacéré la confiance que j’étais censé préserver, j’ai brisé la protection que j’avais juré de maintenir.
Depuis 2009, j’ai toujours été le premier à dénoncer ce genre d’agissements, ces manquements à la plus élémentaire des éthiques. J’ai toujours cru, avec l’arrogance de celui qui se pense au-dessus de tout soupçon, que je serais à l’abri d’une telle erreur. Aujourd’hui, la honte me rattrape. Je suis forcé de me regarder en face, de faire face à cette faute que je n’aurais jamais dû commettre. Mon cœur se serre devant cette légèreté, cette arrogance, cette incapacité à protéger ce que je devais sanctifier. Ce que je devais chérir, je l’ai piétiné.
Je suis pleinement conscient que mes mots, même les plus sincères, n’apaiseront rien. Je comprends qu’aux yeux de Louve-Solidaire, ce geste reste, et restera sans doute, impardonnable. Je n’attends pas de pardon, je ne réclame aucune indulgence. Je n’ai aucune excuse, seulement un aveu. Je n’ai d’autre choix que d’assumer ma faute publiquement, car la dignité de Louve-Solidaire mérite que je ne me dérobe pas, que je n’esquive pas ma responsabilité.
J’ai blessé. J’ai déçu. J’ai trahi. Cette réalité, brute et indéniable, me hantera pour longtemps.
Asgeïr
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Le journaliste avait traversé un continent et une dignité pour arriver là. New York – Tucson – frontière mexicaine – puis un taxi déglingué dont les amortisseurs geignaient à chaque nid-de-poule comme une truie qu’on étrangle. Sur des heures de piste, il s’était enfoncé dans le cœur torride de la Sonora.
Le village de Tasir, s’il méritait ce nom, n’était qu’un agglomérat de taudis collés comme des croûtes de sel sur la peau sèche du désert. Juste du sable, des toits plats, des chiens faméliques, et des mômes aux yeux jaunes qui le dévisageaient comme s’il était un extraterrestre. Certains avaient ricané, en désignant cette bicoque. D’autres avaient mimé des gestes obscènes, le pouce dans le poing. Pas besoin de parler espagnol pour comprendre.
Il s’arrêta devant la baraque. Une triste masure en torchis, penchée comme un vieillard trop saoul pour tomber. Une chaleur lourde suintait des murs. L’air sentait la pisse de bouc et le mazout.
Et pourtant, sous la puanteur, flottait quelque chose d’autre. Un parfum entêtant. Une odeur de peau chaude, de foutre sec, de désir tourné en moisi.
C’était le plus étrange bordel dont le yankee ait jamais entendu parler. Ce qu’on racontait, ça tenait du délire : des filles sublimes, offertes à tout. Des corps de rêve pour des hommes miteux, malades, puants, édentés. Et tout ça pour une poignée de pesos. Pas de bavardage. Pas de préliminaires. Des bombes sexuelles muettes qui se laissaient baiser sans un mot. Personne ne savait d’où elles venaient, nul ne les ayant jamais entendues parler.
Une histoire diablement étonnante. Assez étonnante, en tout cas, pour qu’un journaleux de la grosse pomme accepte de traîner ses guêtres dans ce trou paumé.
Tiré de ses réflexions par les nuages de mouches bourdonnantes, le journaliste finit par toquer à la porte, une planche mal dégrossie, se demandant s’il avait bien fait de se déplacer jusqu’à ce bouge sordide. Un raclement lui indiqua qu’on venait.
La porte s’entrouvrit sur une brune. Nue sous un voile de coton trempé de sueur, collé à sa peau comme une seconde naissance. Des hanches pleines. Une bouche rouge, presque trop pulpeuse. Elle ne dit rien, lui tendit la main, l’invitant à entrer. L’américain se saisit des doigts les plus délicats qu’il ait tenus de sa vie et la suivit, subjugué.
L’intérieur sentait la moiteur, l’encens bon marché et la misère. Des ventilateurs en fin de course brassaient un air chaud, lourd, chargé de mouches. Des coussins défoncés jonchaient le sol. Des draps tachés, des lampes sans abat-jour, des murs qui suintaient d’humidité.
Et là… six, sept… peut-être huit filles magnifiques. Alanguies sur des banquettes déglinguées, jambes ouvertes, dos cambrés comme pour inviter une main à s’y poser. Des joyaux tombés dans la fange, taillés pour le vice. Et au centre, affalé comme un roi dans son trône de crasse : un mexicain trapu, torse velu, les bras larges, le regard sale. Ses dents ressemblaient à une nécropole. Sur ses genoux, une blonde incroyable, se laissant peloter comme une poupée.
Le mexicain pressait ses seins énormes comme des fruits trop mûrs, les triturant avec des doigts boudinés, collants de sueur. La fille, elle, ne bronchait pas. Au contraire. Elle entrouvrait la bouche, les yeux mi-clos, comme si tout cela n’était qu’un prélude banal à une baise prochaine.
— Tu la veux, gringo ? Deux cents pesos, et tu fais ce que tu veux avec. Sans capote si ça te fait plaisir.
Fenniway grimaça. Son regard glissa malgré lui vers les courbes de la blonde. Ses jambes entrouvertes, son ventre creusé, ses tétons dressés comme deux appels au crime.
— En réalité, je ne suis pas venu pour … consommer.
— Ah ouais ? Et tu viens pour quoi, alors ? Pour prier ? éructa le type, émettant une sorte de braiement qui se voulait un rire.
— Pour causer. Ou plutôt, vous écouter.
— ¡ Es loco, amigo !
— J’aimerai savoir pourquoi des filles pareilles acceptent de se prostituer dans votre… établissement, interrogea John, sans chercher à dissimuler sa répugnance. Et aussi d’où elles viennent. Et pourquoi elles ne parlent pas.
Le mac eut un rire gras. Un gargouillis entre le hoquet et l’insulte.
— Et pourquoi je t’expliquerais tout ça, cabrón ?
Le journaliste tira une épaisse liasse de sa veste.
— Voilà cent mille pesos qui me semblent être autant de bonnes raisons.
Le type haussa un sourcil. Claqua des doigts. Une rousse se leva. Presque nue. Un corps sculpté dans la luxure elle-même. Elle alla chercher un pichet et deux verres dégueulasses.
— Bueno l’américain… Seulement, il faudra garder tout ça pour toi. Ni una palabra a nadie. Si tu parles, je te fais égorger comme un chien !
Fenniway hocha la tête. Le mexicain tendit un verre. Fenniway le prit, le nez envahi par l’odeur âcre d’un mezcal de contrebande.
— ¡ Salud !
Le type but. Puis après avoir laissé échapper un rot satisfait, il le fixa droit dans les yeux.
— Ces poupées, ce sont pas des femmes ordinaires. Ce sont des filles de rêves…
John laissa échapper un rire sec.
— Oui, elles sont sublimes. Mais j’ai pas fait tout ce chemin pour une formule de poète raté.
— No, hombre. T’as rien pigé. Je dors, je rêve, et pouf… une fille apparaît. Vivante, Offerte.
John le fixa. Un long silence. Il aurait dû rire. Dire « c’est ça », et tourner les talons. Mais il n’y arriva pas. Il regardait la rousse. Elle ondulait, nue maintenant, comme si elle dansait au ralenti, les yeux mi-clos, offerte au néant.
Fenniway sentit une chaleur remonter dans son bas ventre. Quelque chose en lui voulait croire à cette absurdité.
— Tu veux la preuve ?
Le mac fit jaillir un long coutelas de l’étui en peau de serpent qui pendait à sa ceinture. Avant que John ait pu faire un geste, le mexicain avait tailladé le bras de la blonde. Fenniway laissa échapper un grognement, choqué par cette brutalité atroce, nauséeux à l’idée du sang qui n’allait pas tarder à pisser de la plaie béante.
Justement, aucun jet sanglant ne se produisit… Au lieu de ça, une sorte de sève blanchâtre se mit à sourdre des bords de l’entaille. Laquelle ne tarda pas à se recoller sous les yeux exorbités du journaliste, comme suturée par une fermeture éclair invisible.
— ¿Has visto? Es una encarnación de la fantasía …
L’incarnation d’un fantasme ? Des filles issues de l’esprit pervers d’un souteneur, prenant vie par génération spontanée ? Fenniway sentit vaciller sa raison. Il palpa le bras de la fille à l’endroit même de la coupure. Rien ! Pas la moindre rougeur, la plus légère boursouflure. La peau, fabuleusement douce, était exempte de tout stigmate.
— Et maintenant, tu me crois, cabrón ?
Fenniway avala lentement sa salive, regardant autour de lui. Ces corps, cette chaleur, ces visages vides, ces insectes qui tournaient. Et il sut qu’il venait de poser le pied dans quelque chose de bien plus incroyable — et plus obscène — qu’il ne l’avait imaginé.
— Ouais… je vous crois. Dites-moi… comment c’est arrivé ?
Alfonso resta silencieux un instant, les yeux dans le vague, un doigt grattant la touffe de poils poisseux sur son torse. Puis il hocha lentement la tête, comme s’il acceptait enfin de soulever le couvercle d’un secret trop lourd.
— C’est arrivé y’a deux ans. Pendant la fête de la Virgen. Tu sais, les dévots, les cierges, les morveux en costumes. Moi, j’avais jamais foutu les pieds dans une église. Mais ce soir-là, j’avais perdu un pari débile avec des cousins, et me voilà assis sur un banc, puant le mezcal, à essayer de pas m’endormir.
Il se gratta les couilles négligemment en se versant un verre.
— Et là… elle est apparue. Une créature céleste. Un ange. Elle s’assied à côté de moi. À la fin, elle se penche, me glisse un truc à l’oreille – j’ai rien compris, j’étais trop occupé à bander – et puis pouf. Disparue.
Il se tapa une gorgée, grimace de plaisir à l’appui.
— Le lendemain matin, j’ouvre les yeux… et là, y’a une nana à poil dans mon lit. C’était pas cet ange-là, mais presque. Une brune, peau dorée, seins parfaits, cul ferme. Sauf qu’elle parlait pas. Rien. Juste un sourire et du feu dans les yeux.
Il sourit, un rictus presque attendri.
— On a baisé comme des chiens en rut. Trois fois de suite, dès le réveil. Elle demandait que ça. Même pas besoin de parler. Tu bandais, elle ouvrait les cuisses.
Immobile, Fenniway l’écoutait, un filet de sueur coulant le long de sa tempe.
— Mais après deux jours, elle a commencé à changer. Sa peau devenait… translucide. Comme une vapeur. Ses traits flottaient, bougeaient, se barraient. Et puis un matin, elle s’est évaporée. Juste là, sous mes doigts. Pop. Plus rien.
Il claqua des doigts.
— J’ai cru devenir taré. Mais une semaine plus tard, paf ! Une autre. Une rousse cette fois. Et plus bonne encore, si c’est possible. Même scénario. Même silence. Même nymphomanie intégrale.
Il planta son regard dans celui de John.
— Tu piges ? Je rêve d’une gonzesse, elle apparaît. Nue. Affamée de queue. Et elle reste, tant que je continue à la désirer. Mais elles finissent toutes par partir. Elle se dissolvent et disparaissent.
Il soupira, s’essuya la bouche avec le dos de la main.
— Et plus je rêvais, plus ça marchait. Plus longtemps elles restaient. Plus nombreuses aussi. Bientôt, j’en avais trois, quatre en même temps. Elles se branlaient entre elles pendant que je reprenais un peu de vigeur. Et crois-moi, j’étais essoré. Mais incapable d’arrêter.
Il se passa la main sur la nuque, comme pris d’un frisson.
— C’était le paradis… et l’enfer. Un enfer à te faire jouir jusqu’à l’épuisement. J’allais y laisser ma peau.
Fenniway se racla la gorge, avalant difficilement sa salive.
— Alors j’ai commencé à les filer à des potes, discrètement. Des gars sûrs. Pas un n’a bronché. Comment veux-tu revenir à ta femme, après ça ?
Il rit.
— Et puis j’ai eu l’idée. Un bordel. Pas besoin de les nourrir, seulement de les loger. Elles veulent juste baiser, peu importe avec qui. Paysan galeux, flic véreux, touriste perdu : elles ouvrent les jambes et sourient.
Le silence retomba comme un drap moite.
Fenniway, blême, leva lentement la main, sortit la liasse et la tendit. Alfonso l’empocha sans cérémonie. Le journaliste se leva. Il avait la nausée, mais aussi cette excitation crue dans le bas-ventre. Une tension d’écriture. L’odeur du scoop. Il s’imaginait déjà rentrer à New York, taper à la Remington dans sa piaule de Brooklyn. Une page qui ferait trembler les lecteurs. Un Pulitzer, peut-être.
Mais alors qu’il atteignait la porte, Alfonso lança d’une voix pâteuse :
— ¡ Espera, amigo ! Prends Carmenita avec toi. Elle t’a à la bonne. Et il lui reste pas long à vivre. Autant qu’elle voie du pays avant.
La brune se tenait là, tout près, robe à moitié tombée sur les hanches. Elle battait des cils en souriant. Elle attendait, sublime et vide.
John la dévora du regard.
Il pensa aux photos. À la chair qui se reforme sous la lame. À l’effet qu’aurait une image de ce genre en pleine page du New-York Times. Il pensa aussi à un vieux médecin légiste à qui il avait déjà glissé quelques biftons pour fermer les yeux.
Il pensa, surtout, à ce corps. Avant la dissection. Avant les questions. Avant la disparition.
— Elle vient avec moi, dit-il.
— Bien, gringo. Bien. Bonne chance, souffla Alfonso en allumant un cigarillo avec un sourire de diable repu.
--ooOoo--
New York Times – 21 juin 1976
ÉDITION SPÉCIALE / FAITS DIVERS
UN JOURNALISTE RETROUVÉ ÉGORGÉ À BROOKLYN
Le corps sans vie de John R. Fenniway, 47 ans, journaliste indépendant, a été découvert ce samedi dans son appartement de Red Hook. Il était nu, assis devant sa machine à écrire, la gorge tranchée net.
Une page encore fraîchement dactylographiée relatait un récit à forte teneur sexuelle et surnaturelle.
Près du corps : un morceau de tissu féminin, ainsi que des traces de pas nus.
Un témoin affirme avoir aperçu une femme d’une beauté « incroyable », qui accompagnait Fenniway deux jours avant le drame.
La police lance un appel à témoins pour retrouver cette personne, la dernière à l’avoir vu vivant.
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- «Venez, on s’barre de là B. »
Elle me fait rire la pute, à me chuchoter qu’elle en a plein le cul d’avoir enfilé ses talons 11cm pour voir un spectacle si Misérable.
- « Patience... T’en as plein le cul parce que je t’ai fourré un énorme plug avant de sortir. Et t’as des échasses pour t’élever mon Ange, pour prendre de la hauteur et rendre ta chute à venir vertigineuse. Patience... »
Le spectacle est merdique, elle a raison. Mais où va le monde si elle court à sa perte, en talons qui plus est, sans rien concevoir ni de la peine, ni de l’échafaud, ni de la renaissance à suivre.
Ce soir, je la veux en charlotte Corday fière de dire à son bourreau Sanson le temps venu « Laissez-moi voir, je n’en ai jamais vu ; j’ai bien le droit d’être curieuse! ».
Elle la mirera belle sa guillotine avant que le couperet tombe. Elle la perdra, sa tête, mais qu’elle la remplisse d’abord. Patience…
- « Retire ton bouchon salope et dans le plus parfait silence, sent mon talon et demi prendre sa place Danton cul, ça t’occupera. »
Vénus de pierre, je remonte sa robe et la baise sans témoin. La terreur attendra.
Le spectacle en face est affligeant mais elle tient bon la barre la matelote. Vissée haut, moi dans son dos, les orateurs défilent.
On exhibe du pas beau, on dégueule du pas bon, on déclame des phrases absconses, on s’enorgueillit même de faire du fusain avec le charbon froid du barbeuc. Pourvu que la plèbe applaudisse, pourvu que l’odeur de déo fasse oublier celle de la merguez.
Au pire on montre un bout de cul ramassé sur le net, un seins qui pointe, ça devrait plaire.
Et la plèbe applaudit des claps qui puent la solitude, le besoin de reconnaissance et le strassé en plastoc qui joue les oligarques diamantés.
Elle, elle prend son mâle en patience. Dix artristes passés déjà pour dix coups de reins délicats et la voilà toute ouïe prête à se faire baiser l’oreille:
- « Tout commence avec une sensation. Tu plantes tes mains dans le bac à sable et tu regardes les milliers de grains s’échapper entre tes doigts. T’en gardes rien que l’envie d’y revenir comme on lutte pour retenir le temps qui file, et un gommage de peau gratis.
Puis viennent les grands projets, ceux qui te laissent imaginer qu’avec une pioche, une pelle et un seau, tu pourrais te le faire ton voyage au centre de la Terre en solo.
Bien sûr, t’as cru tomber sur de la pierre précieuse avant de comprendre en te coupant que c’était les fragments d’une bouteille de bière.
D’ailleurs maintenant que t’y penses, c’est vrai qu’il sentait l’ammoniaque ce bac à sable.
D’ailleurs, maintenant que t’y repenses, c’est vrai que c’était probablement de la volaille, ce jour où t’es tombé sur un os, vestige incontestable du jurassique.
Tout se poursuit avec une intention. La terre a remplacé le sable et la peau s’est épaissie. T’as compris que faire des trous c’est bien et que les remplir ensuite c’est mieux.
Qu’est-ce que j’en ai rempli des trous tu sais. J’ai semé, récolté, bouffé cru, cuit puis mijoté.
Et en creusant encore, je suis tombé sur ma première pépite.
En fouillant patiemment, parti les doigts dans la merde, j’ai trouvé du divin mon Ange.
Patience. Parce qu’il en faut du temps et des choix pour trier le bon grain de l’ivraie.
Patience. Parce qu’il en faut du chiant qui se boit pour former un palais aux bons vins et à l’ivresse.
Tiens, regarde… »
Une femme s’avance, et…
Silence.
B.
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