genderbender
#0

bonjour à toutes et à tous, 

je mesure l'ampleur de mon échec quand j'annonçais fièrement quitter cette communauté, droit dans mes bottes en pensant être juste "vanille". La réalité est un peu plus complexe que ça, et à ce titre elle est dérangeante, mais l'affronter ou plutôt l'accueillir de la bonne façon est nécessaire. je m'explique.

Mon parcours de soin mental m'a amené à accepter l'idée que je souffre d'une forme d'addiction aux contenus pornographiques. j'ai connu une phase de révolte contre ça, ou plutôt contre une certaine image de la masculinité toxique qui s'exprime à travers les contenus pronographiques (voir l'article que j'ai écrit intitulé "M. Moustache"). Car même si j'ai envie de me libérer, de l'addiction mais aussi de cette injonction à servir M. Moustache, le mâle dominant caricatural, je dois bien admettre qu'il existe une partie de moi qui se soumet à lui, et qui prend même un certain plaisir à mentalement se soumettre. 

j'ai eu l'image d'un marionnettiste, une partie de moi qui utilise le plaisir comme une ficelle attachée à une petite partie cachée, qui apparaissait comme une vulgaire tache noire gribouillée dont l'aspect humain n'avait rien d'évident. j'ai fini par comprendre que cette tache sombre représente ma partie masochiste. mon masochisme est à peine autorisé à exister dans ma tête, c'est tout frais, et pour le moment, ça se manifeste mentalement, principalement par une sorte de satisfaction paradoxale à me projeter en dessous, en inférieur à l'image du mâle alpha à travers le visionnage de vidéos pornographiques variées. Je comprends qu'une partie de moi est excitée par la vue d'un homme supérieur baiser une femme que je désire et que j'estime ne pas pouvoir combler par moi-même, je suis également par extension excité par les scénarii impliquant l'image d'un homme inférieur (auquel je m'identifie, et avoir conscience de ça est très nouveau chez moi) cocufié et plus ou moins humilié, ce qui peut aller jusqu'à des rapports homosexuels imposés par la femme. Cet objet d'excitation, ce rapport de soumission homosexuelle complexe m'a beaucoup perturbé, mais je commence à l'accepter pour ce qu'il est. 

pour autant, ce ne sont là que des fantasmes.j'ai conscience que le fait de ne pas les avoir accueillis, de les avoir réprimés moralement a pu participer à l'élaboration d'un rapport d'addiction aux vidéos pornos ; mais je ne suis pas certain que me lancer à la poursuite de l'assouvissement de cette part sombre de moi-même soit réellement le chemin vers la liberté. ces fantasmes ne remettent pas en question l'attirance très forte que je ressens vis-à-vis des femmes. ils ne provoquent pas non plus de véritable attirance vis-à-vis des hommes. et je garde aussi un fort niveau d'excitation à l'évocation ou en expérimentant une forme de domination masculine hétérosexuelle. 

 

les questions qui émergent de ce constat sont les suivantes : peut-on laisser un fantasme "dissonant" dans un coin tout en l'accueillant sans jugement, pour ce qu'il est ? finira-t-il naturellement par alimenter la vie sexuelle d'une façon ou d'une autre, sans que l'on cherche à l'assouvir ? et si cette envie de l'assouvir se fait plus pressante, faut-il y céder ? quels sont les risque psychologiques associés ? 

et de façon peut-être plus anectotique : ai-je raison de continuer à me reconnaître derrière l'étiquette d'homme hétérosexuel ? j'ai abandonné le terme dominant, même si je n'accepte pas encore pleinement l'idée d'être soumis : se sentir ni vraiment dominant ni franchement soumis pourrait-il pour autant faire de moi un switch) ? 

 

merci pour votre attention,

et oui, j'assume mon branlage de cerveau (même si c'est peut-être plus un enculage de cerveau cette fois 😏)

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Je ne saurai dire s'il y a des risques psychologiques possibles, mais dans mon esprit :
  • Soit vous avez une vie sexuelle parfaitement comblée, et le fantasme peut rester un peu à côté sans poser de problème. Et encore.
  • Soit il y a des manques par ailleurs et ça va enfler, enfler... Devenir de plus en plus intense, et irréaliste.
Pour ce qui est de switch, je dirai oui. Mais surtout, je dirai, quel est l'intérêt de mettre forcément un mot générique sur ce que vous êtes et ce que vous ressentez ?
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tobiornot
#2
l'esprit humain est complexe; en général ce qui est réprimé à un moment se rappelle à notre bon souvenir plus tard.
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Azhara
#3
Ahah, je lis une vraie interrogation sur l'orientation sexuelle (au-delà du statut D/s/switch.) J'ai l'impression que vous farfouillez aussi sur une bisexualité possible (moins assumée que les autres questionnements.) ? Je me trompe ?   
Pour le reste je n'ai pas vraiment d'avis, ou plutôt je n'arrive pas à le rédiger correctement, mais je suis l'échange, ça m'intéresse. Bon retour par ici. 
Dernière modification le 09/10/2025 12:51:25 par Azhara.
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genderbender
#4
Pour ce qui est de switch, je dirai oui. Mais surtout, je dirai, quel est l'intérêt de mettre forcément un mot générique sur ce que vous êtes et ce que vous ressentez ?
merci pour votre réponse
oui, je sais que les étiquettes sont plus une entrave qu'autre chose, mais ça peut quand même aider à s'y retrouver. 
pour la première partie de votre commentaire : oui, je me sens sexuellement comblé, mais sur les périodes durant lesquelles je n'ai pas de contact physiques avec ma partenaire, les questions fusent dans ma tête...
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genderbender
#5
l'esprit humain est complexe; en général ce qui est réprimé à un moment se rappelle à notre bon souvenir plus tard.
c'est vrai, et c'est pour ça que j'essaie de faire l'effort de faire de la place pour tout ce qui existe à l'intérieur sans jugement, mais c'est loin d'être facile. je ne parle en aucun cas de réprimer ces fantasmes de soumission bisexuelle, mais je me demande si je peux les laisser vivre tranquillement, tout en m'épargnant le cataclysme psychologique que pourrait provoquer un passage à l'acte dans cette direction.
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genderbender
#6
Ahah, je lis une vraie interrogation sur l'orientation sexuelle (au-delà du statut D/s/switch.) J'ai l'impression que vous farfouillez aussi sur une bisexualité possible (moins assumée que les autres questionnements.) ? Je me trompe ?    Pour le reste je n'ai pas vraiment d'avis, ou plutôt je n'arrive pas à le rédiger correctement, mais je suis l'échange, ça m'intéresse. Bon retour par ici. 
merci pour votre réponse (et de ne pas avoir jugé mon "faux départ" d'ici
vous avez raison, le point le plus épineux de cette acceptation d'une part cachée à l'intérieur porte sur l'orientation sexuelle. si je laisse la place à cette partie soumise, elle semble d'emblée être bisexuelle, mais ce qui me surprend est que je ne conçois pas d'attirance homosexuelle en dehors d'un hypothétique lien de soumission. je comprends que la présence d'une femme sert à rendre plus acceptable cette soumission homosexuelle. 
pour schématiser : si vous me montrez une vidéo de gays ayant un rapport "romantique" (je sais pas si ça existe, mais j'imagine que oui), ça ne m'excite pas du tout au delà d'un état étrange de fascination / répulsion / excitation visi-à-vis de l'image du gros pénis (sans véritable projection sexuelle concrète, c'est à dire que je ne m'imagine pas en train d'avoir une relation avec ce gros pénis). par contre, si je vois un homme se faire sexuellement malmener et humilier par un autre homme, je me sens excité, c'est indéniable, mais là encore sans pouvoir me prjeter franchement à la place de l'un ou l'autre de ces hommes. 
donc je dirais que je ne suis pas 100% hétéro, mais que ma partie bisexuelle est quand même très minoritaire, et même si je l'accepte pour ce qu'elle est, je ne suis pas certain qu'il soit nécessaire de lui offrir grand chose de plus qu'une simple reconnaissance, mais je me trompe peut-être
(et je n'en parle pas ici, mais de nombreux fantasmes impliquant des femmes soumises comme dominantes continuent d'exister en parallèle dans mon esprit)
en relisant ces lignes, je me rends compte que c'est un sacré bordel dans ma tête... mais je dois faire avec. et puis peut-être aussi prendre un peu de recul vis-à-vis de la sexualité, pourtant à chaque fois que j'investis massivement un espace créatif, ça fait gonfler mon appétit sexuel et ça conduit à ça... ou alors peut-être que si je me remettais au sport, ça canaliserait mieux les choses...
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genderbender
#7
ah, et au passage, quelqu'un peut-il me dire comment on peut changer de "rôle" sur son profil ? j'aimerais abandonner l'étiquette "dominant" pour autre chose
 
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Phiphi22
#8
Bonjour,
Pour le " role ", je pense, car je joue aussi de cette façon, que cela n'a pas trop d'importance : Dom un jour n'interdit pas d'être Soumis le lendemain.
Il est même plutôt intéressant de " vivre" ce que l'on a fait vivre à son, sa, ses partenaires .
Nous, nous " Switchons " : dans notre vie sociale , personnelle , sexuelle....seule notre vie professionnelle nous est propre.
Nous avons des métiers tellement différents qu'il serait impossible de faire autrement !
Les week-ends existent pour nous " lâcher" , et nous n'hésitons pas ! 😂 
 
 
 
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Azhara
#9
merci pour votre réponse (et de ne pas avoir jugé mon "faux départ" d'ici vous avez raison, le point le plus épineux de cette acceptation d'une part cachée à l'intérieur porte sur l'orientation sexuelle. si je laisse la place à cette partie soumise, elle semble d'emblée être bisexuelle, mais ce qui me surprend est que je ne conçois pas d'attirance homosexuelle en dehors d'un hypothétique lien de soumission. je comprends que la présence d'une femme sert à rendre plus acceptable cette soumission homosexuelle.  pour schématiser : si vous me montrez une vidéo de gays ayant un rapport "romantique" (je sais pas si ça existe, mais j'imagine que oui), ça ne m'excite pas du tout au delà d'un état étrange de fascination / répulsion / excitation visi-à-vis de l'image du gros pénis (sans véritable projection sexuelle concrète, c'est à dire que je ne m'imagine pas en train d'avoir une relation avec ce gros pénis). par contre, si je vois un homme se faire sexuellement malmener et humilier par un autre homme, je me sens excité, c'est indéniable, mais là encore sans pouvoir me prjeter franchement à la place de l'un ou l'autre de ces hommes.  donc je dirais que je ne suis pas 100% hétéro, mais que ma partie bisexuelle est quand même très minoritaire, et même si je l'accepte pour ce qu'elle est, je ne suis pas certain qu'il soit nécessaire de lui offrir grand chose de plus qu'une simple reconnaissance, mais je me trompe peut-être (et je n'en parle pas ici, mais de nombreux fantasmes impliquant des femmes soumises comme dominantes continuent d'exister en parallèle dans mon esprit) en relisant ces lignes, je me rends compte que c'est un sacré bordel dans ma tête... mais je dois faire avec. et puis peut-être aussi prendre un peu de recul vis-à-vis de la sexualité, pourtant à chaque fois que j'investis massivement un espace créatif, ça fait gonfler mon appétit sexuel et ça conduit à ça... ou alors peut-être que si je me remettais au sport, ça canaliserait mieux les choses...
  Mh c'est plus assumé que ce que je songeais alors...  Pour ce qui est du bazar dans votre tête, je pense, sans trop m'avancer, que nous sommes nombreux à être passés par là dans cet univers. Ça me paraît normal, le temps pour organiser tout ça est propre à chacun et il se peut qu'il reste un peu (ou beaucoup) de bordel même après avoir établi un joli rangement, même plusieurs années après ; des questions sans réponses, des envies à assouvir ou non, à ne pas savoir... ... ce n'est pas très important selon moi. (Mais ça c'est mon avis évidemment.) Le site permet aussi parfois de cheminer... et d'avoir ses propres verbalisations et des avis extérieurs qui aident à avancer et y voir plus clair. C'est tout le bien que je vous souhaite. (Je sais qu'il y'a des hommes Dominants sur ce site qui ne se qualifient pas de bisexuels (il me semble vraiment) mais qui jouent avec des soumis masculins... Ce serait sympa d'avoir leurs avis... ...) Concernant le changement de statut : vous devez aller sur votre profil et sélectionner là où j'ai entouré sur la capture d'écran, vous faites défiler et vous avez le choix du statut.  Bon farfouillage cérébral ^^
Dernière modification le 09/10/2025 14:20:35 par Azhara.
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genderbender
#10
  Mh c'est plus assumé que ce que je songeais alors... 
bah j'ai pas mal cogité là-dessus ces derniers temps, je suis assez en paix avec moi-même. ce qui me gêne surtout finalement, c'est le fait que j'en ai pas parlé de façon parfaitement claire à ma partenaire, et j'ai un peu peur de sa réaction si je lui disais que, dans certaines conditions, je me sens excité par la vue d'un rapport homosexuel (et pourtant, on communique très librement et ouvertement au sujet de la sexualité). et encore une fois, ça pourrait aussi rester uniquement dans ma tête, tant que je ne ressens pas de frustration et que notre vie de couple et sexuelle continue de s'épanouir tranquillement
 
quant aux dom qui ne se voient pas comme bisexuels alors qu'ils jouent avec des hommes soumis, je serais effectivement curieux de savoir ce qu'ils pensent de mon questionnement. dans le même ordre d'idée, j'aimerais bien avoir l'avis de soumis qui se perçoivent comme exclusivement hétéro parceque j'ai du mal à voir en fait...
 
 
par contre, je peux changer pas mal de trucs sur mon profil, mais ça continue à afficher "homme dominant"...
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genderbender
#11
Bonjour, Pour le " role ", je pense, car je joue aussi de cette façon, que cela n'a pas trop d'importance : Dom un jour n'interdit pas d'être Soumis le lendemain. Il est même plutôt intéressant de " vivre" ce que l'on a fait vivre à son, sa, ses partenaires . Nous, nous " Switchons " : dans notre vie sociale , personnelle , sexuelle....seule notre vie professionnelle nous est propre. Nous avons des métiers tellement différents qu'il serait impossible de faire autrement ! Les week-ends existent pour nous " lâcher" , et nous n'hésitons pas ! 😂       
 
merci pour ce témoignage. se sentir switch est une option, mais je ne veux pas que cette étiquette cache en réalité un rôle plus clairement soumis qui serait réprimé par tout un conditionnement moral, familial et sociétal. ceci dit, je suis assez convaincu que mes caractéristiques psychiques positives principales sont la souplesse et une profonde empathie, alors switch collerait bien avec ça. mais bon, entre la personnalité dans la vie de tous les jours et celle exprimée dans l'intimité, il y a parfois un sacré écart...
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ÉviDanse
#12
Alors GB... je ne te donnerai pas mon avis sollicité. Je te dirais juste que je me rappelle des mois en arrière avoir initié ce sujet avec toi et quelque questions mises de côtés car tu n'étais pas prêt à regarder autrement que ce que tu pensais être...
Je vois que tu continues de creuser et construire ton chemin. Toujours à ta manière.
Si tu as le courage de chercher tu trouveras ces échanges. Mais je ne pense pas qu'ils soient nécessaire le route est devant toi, tu dois jyste déblayer pour continuer à te trouver. 
Je n'ai pas lu les réponses je reviendrais plus tard. 
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genderbender
#13
Alors GB... Je te dirais juste que je me rappelle des mois en arrière avoir initié ce sujet avec toi et quelque questions mises de côtés car tu n'étais pas prêt à regarder autrement que ce que tu pensais être... 
 
oui, je me souviens très bien... je ne t'apprends rien quand je te dis qu'il faut du temps pour que les bonnes choses se mettent en place 
j'aurais quand même bien aimé avoir quelques avis / retour d'expérience sur la place à accorder aux fantasmes mais j'imagine que sur un site BDSM il y a un biais car en principe tout le monde ici a fait le choix de donner vie à une catégorie de fantasmes... 
 
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Sly
#14
Bonjour genderbender, 

C'est un sujet intéressant et votre pseudo est très approprié à une partie de votre questionnement. Pour commencer, je précise que je suis un homme soumis qui se perçois comme hétéro, et que j'ai très peu d'expérience en matière de BDSM.

Concernant l'étiquette d'homme hétérosexuel, j'en ai une vision particulière en raison de l'environnement dans lequel j'ai grandi et évolué au début de ma vie. Il y avait clairement un amalgame entre homme hétéro et mâle alpha, même si ce terme n'était pas répandu à l'époque. Autant je me sentais à l'aise au sein de ma tribu de "vrais mecs", autant je savais au fond de moi que s'ils découvraient mes penchants pour la soumission, je serais banni, ou à minima, victime de moqueries persistantes et que je perdrais mon statut de vrai homme à leur yeux. J'ai donc très tôt intégré, à tort ou à raison, qu'une part de ma personnalité ne correspond pas à ce que la société attend d'une personne étiquetée "homme hétérosexuel". Bien qu'étant un homme, bien qu'étant hétéro, mon côté soumis regarde cette appellation, et surtout ce qu'elle véhicule dans mon esprit, avec beaucoup de distance, et du coup je ne me sens pas entièrement concerné. C'est un peu bizarre.

Concernant les fantasmes, vu le conditionnement par l'environnement cité plus haut, j'ai une bonne expérience en matière de refoulement. J'ai à peu près "réussi" à contenir mes désirs de soumission, et même me mentir à moi même en quelque sorte, durant plus de 20ans. Eh oui je suis fort dans ma faiblesse. Cela ne m'a pas dévoré de l'intérieur, sinon je n'aurais pas pu tenir si longtemps, mais je pense que cela a pu contribuer à ruiner, voir tuer dans l’œuf des relations, et à un sentiment de mal être plus ou moins prononcé. 
C'est difficile à expliquer mais je fais une distinction entre deux catégories de fantasmes, je ressens au fond de moi, avec le temps, si un fantasme doit rester un fantasme ou si c'est plus profond. Il y a ce que j'appelle les "fantasmes constructifs", dont l'assouvissement est très bénéfique, et qui me permettent de mieux me connaitre, du moins c'est ce que je sens. A  l'inverse, les refouler à un effet négatif sur moi, comme un manque qui peut grandir avec le temps.
Et il y a les fantasmes purement théoriques, que je ne cherche pas à assouvir et qui peuvent rester dans un coin de ma tête sans aucun désagrément. Je ne sais pas si les vivre ou tenter de les vivre pourrait avoir des conséquences négatives, mais mon instinct m'incite à ne pas le faire. 
Je ne sais pas comment définir ce mécanisme, ce tri se fait tout seul dans mon cerveau.
Par exemple, j'ai eu le bonheur de vivre une expérience de soumission avec une "vraie" Dominatrice récemment, et je n'ai pas vécu la différence entre le fantasme et la réalité comme un mur de briques que je percute de plein fouet, bien au contraire. C'était des "fantasmes constructifs", je savais que c'était quelque chose que j'avais besoin vivre, et cela m'a conforté dans ma démarche actuelle.

Concernant l'orientation sexuelle, c'est un sujet complexe. Je me pose également des questions. En tant que soumis, envisager de me faire sodomiser par une Domina fait-il de moi un bi-curieux, un bi, ou un homo refoulé ? Techniquement, d'un point de vue purement mécanique, c'est la même chose, que ce soit un gode-ceinture ou un sexe d'homme. Pourtant c'est très différent. Ce n'est pas la pratique qui me parle mais la symbolique, l'acte très fort de soumission, j'ai failli écrire l'acte ultime mais c'est totalement subjectif. Je réalise en écrivant que je ne me suis jamais vraiment intéressé aux sensations que cela doit procurer. J'imagine que ça fait mal, mais la douleur est une notion si complexe et subtile. C'est uniquement l'aspect psychologique, l'acte de dévotion que cela représente, surtout dans mon cas vu mon inexpérience, d'offrir ma virginité. Je n'envisage pas de pratiquer cela avec n'importe qui, et je ne suis capable d'une telle soumission uniquement envers une femme, avec qui j'aurais des liens forts, et qui verra dans cet acte la matérialisation de sa conquête sur moi. Pour en revenir aux fantasmes, je classe celui-là dans les constructifs. Si cela se produit un jour, je suis bien incapable de dire si je me sentirais moins hétéro pendant et après. Je vous tiendrais au courant. En gros je parle de me faire "défoncer la rondelle" mais de façon hétéro hein ! Qu'on soit bien d'accord : )))))  
                      
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genderbender
#15
En gros je parle de me faire "défoncer la rondelle" mais de façon hétéro hein ! Qu'on soit bien d'accord : )))))  
                      
  🤣 merci pour votre réponse et la touche d'humour finale ! votre réponse est dense, je vous rejoins sur à peu près toute la ligne : ce que vous appelez des fantasmes constructifs, je le conçois plutôt comme un désir, quelque chose qui a un pied dans le réel et que l'on a envie de vivre. le fantasme, pour moi, est d'une autre nature : ça peut partir d'un départ réel ou pas, mais ça glisse jusqu'à un pur imaginaire, si bien que pour moi, on l'observe comme un objet curieux et excitant qui imprègne petit à petit notre inconscient sexuel, et oriente d'une manière ou d'une autre les choix que l'on fait dans la réalité.    vous dites qu'instinctivement, vous séparez ce que j'appelle désirs et fantasmes ; je crois que ce qui me travaille tient à cette démarquation pas du tout évidente chez moi (mais j'avoue que même si je suis en train de me rattraper, je pars d'une très faible expérience en matière de sexualité, aussi bien quantitativement que qualitativement).    je crois aussi que si on creuse suffisamment, et que l'on abandonne sa paire de lunettes à jugement, on finit toujours par tomber sur des fantasmes qui peuvent être considérés comme dissonants ou incohérents (donc supprimés et jugés sévèrement), car nous sommes faits de parties complémentaires autant que contradictoires, même si une bonne partie de notre psychisme s'attache à ignorer ou à faire taire les voix disonantes dans un souci de cohérence et de sens. et faire reculer cette personne normale en apparence, assez tyrannique, c'est ouvrir une boîte de pandore assez difficile à comprendre.   mon sentiment à ce jour (et je dis ça après après passé une merveilleuse nuit en compagnie de ma partenaire) : même si je ne comprends rien à ce que je vois sous le couvercle de cette personne normale en apparence, je sens que je suis de plus en plus affirmé dans l'intimité et de plus en plus épanoui sexuellement. et pourtant, je ne fais rien de plus que fabriquer une petite atmosphère sensuelle amenant à du sexe hétérosexuel monogame vanille un peu rugueux (si je passe sous silence les jeux de prostate qui ne se jouent pas à chaque fois, hier il n'y en a pas eu par exemple).    conclusion 1 : j'ai bien envie de continuer à regarder le merdier qui existe au fond de ma tête sans chercher à comprendre, et me foutre des étiquettes qu'on pourrait me coller sur le front. la seule question qui resterait en suspens de façon valable est : doit-on tout dire de ses fantasmes à sa / son partenaire ? (et je pense que non, même si j'ai parfois peur que ce genre de cachoteries finisse par poser des problèmes à la longue)
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genderbender
#16
conclusion 2 : je suis trop bavard et personne ne lira mon pavé
je reformule donc la question qui me semble la plus intéressante à ce stade de réflexion sur le sujet : 
doit-on tout dire de ses fantasmes à sa / son partenaire ? (et je pense que non, même si j'ai parfois peur que ce genre de cachoteries finisse par poser des problèmes à la longue)
merci d'avance, j'ai vraiment le sentiment d'évoluer à grande vitesse à travers vos réponses, ça fait du bien 😁 
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Sly
#17
Ne vous inquiétez pas pour les pavés, j'ai l'impression que cela ne rebute pas grand monde par ici. La preuve vous avez lu le mien. :laughing:

Merci pour votre réponse, il s'agit bien de la distinction entre désir et fantasme. Vous avez expliqué ce qui se passe dans mon cerveau de manière bien plus claire que moi.

Je pense que vous avez répondu à votre propre question. Partager ses désirs avec sa partenaire est naturel, mais concernant les fantasmes, notamment les plus dissonants, je comprends votre réticence. C'est facile à dire, mais si votre instinct vous fait ressentir qu'il y a un doute, il vaut mieux l'écouter. 

En lisant vos messages, je n'ai pas l'impression que ce soit tant l'homosexualité forcée qui vous attire que le rapport de soumission. L'idée de céder tout pouvoir à votre partenaire sans savoir jusqu'où cela vous conduira. Peut être que votre cerveau imagine le scénario qui serait pour vous le plus extrême. Je ne pense pas que la présence de la femme dans ce fantasme soit un simple alibi subconscient.

Bien sûr, je n'ai pas plus d'expérience en psychologie ou en analyse des fantasmes qu'en BDSM, ce n'est qu'une intuition personnelle qui ne vaut pas grand chose. :sweat_smile:      
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genderbender
#18


Je pense que vous avez répondu à votre propre question. Partager ses désirs avec sa partenaire est naturel, mais concernant les fantasmes, notamment les plus dissonants, je comprends votre réticence. C'est facile à dire, mais si votre instinct vous fait ressentir qu'il y a un doute, il vaut mieux l'écouter. 

En lisant vos messages, je n'ai pas l'impression que ce soit tant l'homosexualité forcée qui vous attire que le rapport de soumission. L'idée de céder tout pouvoir à votre partenaire sans savoir jusqu'où cela vous conduira. Peut être que votre cerveau imagine le scénario qui serait pour vous le plus extrême. Je ne pense pas que la présence de la femme dans ce fantasme soit un simple alibi subconscient.     
  À ce jour, je suis à peu près certain qu'une porte est entrouverte pour parler clairement de domination féminine à ma partenaire et je sais que ce moment viendra tôt ou tard. Quand ce moment viendra, je ne sais pas vraiment jusqu'où j'irai pour verbaliser mes projections fantasmatiques... mais je me dis qu'en posant des limites, en disant ce que l'on ne veut pas, on sous-entend ce que l'on pourrait vouloir, et cet espace devrait suffit à faire germer le sadisme dans l'esprit de madame (si elle en ressent l'envie) et dans ce cas, je verrai bien où cela me mènera. Je crois effectivement que c'est la perspective de ce lâcher prise qui est enivrant. 
  mais quelle est la probabilité pour que deux personnes que l'on pourrait qualifier de switch se rencontrent dans un cadre vanille et évoluent vers une forme de relation BDSM épanouissante ? En d'autre termes, j'identifie bien un penchant pour la soumission concernant ma partenaire, un point que l'on pourra certainement creuser, mais du coup je ne suis pas certain que son côté dominatrice mène bien loin (c'est pas parce que ta copine te met un doigt dans le cul qu'elle a envie de t'humilier sainement, de la même façon que lui mettre une fessée ne fait pas de toi son maître)... mais je crois qu'en matière de psychologie, on n'est jamais à l'abri d'une surprise
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