Comme il faut bien commencer par quelque chose, j’ai choisi le mot « abus ».
Larousse en donne le sens suivant :
« Mauvais emploi, usage excessif ou injuste de quelque chose »
Et encore
« Fait d'outrepasser certains droits, de sortir d'une norme, d'une règle et, en particulier, injustice, acte répréhensible établis par l'habitude ou la coutume ; excès ».
C’est un terme que j’emploie, que nous employons souvent avec Maxime, pour désigner l’ensemble des pratiques qui sont les nôtres, depuis les humiliations qu’il (que je) m’impose jusqu’a nos pratiques sexuelles, souvent violentes avec une forte connotation sado-masochiste.
Ces pratiques, d’aucun(e) les trouveraient sans doute « excessives » ou « injustes ». Une femme n’a normalement pas à être « employée » de la sorte et subir la violence, la sexualité bestiale de son compagnon. Pour autant, même si nous j’emploie ce terme, je ne vois rien d’ « excessif » ou « d’injuste » à ce que Maxime me fait subir. Puisque j’ai voulu qu’il en soit ainsi et lui ai donné carte blanche pour qu’il se comportât de la sorte.
Dans le second volet de la définition de Larousse, il y a le fait d’outrepasser certains droits, de sortir de la norme.
Même si cela peut paraître paradoxal pour une juriste, je n’aime pas les normes, les règles lorsqu’il s’agit de moi et de ma relation avec mon Maitre, sauf celles qu’il m’impose.
Le BDSM pour moi est par nature transgressif.
Je sais que ma (notre) vision du sexe, des relations homme-femme choque la morale bien pensante.
Mais je m’en fous. Parce que, en tant qu’esclave, je suis libre puisque j’ai choisi ce que je suis devenue.
Thèmes: le sens des mots
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Lady Spencer
#1
Comme je ne suis pas choquée, je ne fais donc pas partie de "la morale bien-pensante" : oufffff......
Nul homme et nulle femme ne devraient subir la violence d'une compagne ou d'un compagnon : physique ou psychologique, ou financière, matérielle...etc....: nous le savons, nous le prônons, nous nous battons contre ces violences là, nous éduquons nos enfants contre toutes ces formes de violences, nous apprenons que le mot NON a une valeur et qu'il doit être respecté par les hommes d'abord et par les femmes elles-mêmes.
Sauf que là, en BDSM, nous entrons dans une autre relation et dans "notre monde", il y a un autre mot très sympa : le consentement
Et ça change tout !
Dès lors qu'un ou une soum offre sa soumission à son-sa partenaire, avec un consentement murement réfléchi, un cadre posé et discuté avant et après, le terme "abus" ne me gêne plus. Même en restant très connoté comme l'abus de pouvoir sur une personne fragile, par exemple.
Je connais nombre de soumis-ses qui sont loin d'êtres fragiles : et celles et ceux qui le sont, avec une fêlure pour rebondir sur un autre post, devraient être plus accompagnés encore par leur Dom.
Je te suis, FFE, dans le concept des transgressions : un mot que j'aime particulièrement.
ps: je viens de lire "Le Consentement" de Vanessa Springora : je n'étais pas spécialement attirée par cette histoire qui me semblait juste sordide : Malestelle m'a conseillée ce roman, et je vous le conseille à mon tour. Pas de description hard, mais le reflet d'une certaine idée de la sexualité entre adultes et enfants dans les années 78-80, noyée dans une frange du monde littéraire se croyant libertaire . Sans imaginer les séquelles que le plaisir et cette liberté sexuelle laisseraient chez ces enfants.
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Bonsoir Lady Spencer;
je suppose que FFE ne signifie pas Fédération Française d'Elasticité... quoi qu'est-ce? (if you please...)
Ceci dit de ce que j'observe; et entends de témoignages divers... c'est malheuresement assez fréquent de la part de certain(e)s dom de se dire "ah y'a consentement, youpi c'est mercredi"... qu'on puisse "abuser", se jouer d'une personne soumise pour enjamber certaines limites; ça suppose quand même un sacré sens du dicernement, une compréhension profonde de la personne en vis à vis... un enjeux ou objectif clair... et une réelle maitrise des moyens employés pour ce faire.
J'suis certainement trop négatif... peut être au fil des rencontres et expériences cela tendra à prendre une plus juste mesure... mais jusque là je vois beaucoup d'actes jettés au regards de tous, sans réelle explications ou moyens de remonter la trame du pourqueuahducomment... donc la limite de l'abus est rarement nette.
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Merci à tous les deux.
@Lady Spencer. Je n’ai jamais envisagé, et encore moins depuis nos derniers échanges privés, de te ranger dans les tenants de la bien pensance (je me permets le tu, puisque tu m’y as autorisée).
Je n’ai pas lu de mon côté le bouquin de Vanessa SPRINGORA. Mais ce que j’entends par « abus » ne rentre évidemment pas dans ce cadre. Les relations adulte/enfants ou même adolescents pour moi relèvent de l’interdit absolu. On n’est plus dans le cadre des « limites » avec lesquelles on peut jouer entre adultes consentants mais de l’atteinte à un individu en construction.
@Exit Mankind. J’ignore s’il existe une Fédération Française d’Elasticité. Mais rien à voir avec moi en tout cas.
Sinon, que la posture du Maitre (ou du Dom) soit complexe à tenir et suppose une vraie écoute de l’autre, je n’en disconviens pas. Le « rôle » de soumis(e) -autre mot qui revêt des significations très différentes selon les individus- est sans nul douter plus facile à assumer puisqu’il (ou elle) n’est là que pour subir. Mais c’est le prix à payer du pouvoir que nous vous avons consenti.
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FemmeFemmelleEsclave; vous voulez sans doute dire; juste subir, au moment de l'abandon, du lâcher prise?
Parce que de ce que je vois dans sa globalité, la soumission semble un cheminement à la fois analogue et complémentaire à celui de la domination... requiérant beaucoup d'efforts, d'abnégation ... en reflet de l'affirmation du dom, mais aussi indispensable (AMHA) pour être en phase avec soi même, tirer leçon de ses expériences avec honnêteté (et ça quelque soit la posture; et en bdsm comme à la vie)...
Enfin c'est là qu'un exemple mais quelque soit le pied sur lequel on danse... l'apprentissage de l'une et l'autre des postures ont leur lot d'exigences.
Dernière modification le 03/02/2020 22:21:10 par Exit Mankind.
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Exit Mankind ; oui, c’est ce que je ressens. Comme esclave, ma fonction c’est de me soumettre, de subir ce que m’impose mon Maitre, quels que soient ses désirs, ses envies, ses besoins. C’est lui qui décide.
En dehors de ce cadre, en tant que femme, il n’est pas question de « subir », que l’on m’impose quoi que ce soit contre mon gré.
Sinon, que les deux postures, Maitre et esclave, soient complémentaires, le résultat d’un cheminement, d’un apprentissage à deux c’est incontestable. Comme pour la danse. Mais, comme dans la danse, c’est le cavalier, le Maitre, en l’espèce, qui guide la danseuse, qui impose son rythme. Et l’esclave qui se laisse guider.
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Magaligalinette
#6
Bonjour FemmeFemelleEsclave,
Puis je vous demander si votre Maitre a tous droits quand il vous domine de vous faire subir toutes les choses qu'il desire, je pense qu'il ne ferait jamais rien pour vraiment vous abimer physiquement ou mentalement. Vous savez que meme si il a tous les droits sur vous il ne fera jamais quelques qui pourrait vous nuire ou je me trompe ?
A ma première relation Ds, cette personne voulait que je sois sans limites, sans doute, je dis cette personne car je ne saurais jamais vraiment si j'ai eu affaire à un pervers narcissique ou à un dominant avec qui la communication n'est pas passé et je n'y arrivais pas il était impossible pour moi de n'avoir aucun doute car je n'arrivais pas à avoir confiance en lui au fur et à mesure et ca le mettait hors de lui et me le faisait payer.
J'en reviens à ça pour dire que si vous savez que vous etes sans limites avec Votre Maitre c'est parceque vous avez une confiance absolue en lui et en ceux qu'ils pourraient faire.
Dites moi si je me trompe ?
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Vous ne vous trompez pas.
Il a tous les droits parce que je sais que quoi qu’il m’imposera ça n’ira jamais au delà de ce qu’il sait que je pourrais supporter.
Maxime est quelqu’un de rare. Il assume complètement ses pulsions sadiques mais en même temps, même au « plus fort de l’action » il reste en vigilance, observant comment je réagis pour être certain de ne pas aller trop loin.
Pour notre première rencontre, il lui a fallu un mois pour accepter que nous nous rencontrions, parce qu’il voulait tout savoir de moi avant, ce que j’étais prête à subir, mes limites, mes craintes. Nous échangions quotidiennement, par mail, sms, au téléphone. Je n’avais qu’un désir, le rencontrer mais ce n’est que lorsqu’il a jugé me connaître suffisamment qu’il a accepté.
Et je pense que vous avez eu raison de couper court à tout contact avec la personne à laquelle vous faites allusion.
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Lady Spencer
#8
Sans cette confiance, rien n'est possible :c'est simple à écrire, ça l'est beaucoup moins à ressentir .
Pour se rencontrer, il faut déjà faire confiance, oui mais pour faire confiance, il est nécessaire de connaitre l'autre : on pourrait ainsi tourner en rond pas mal de temps, mais au fond, non, c'est juste la mise en place de la relation qui commence, avec toute cette séduction réciproque qui fait tant de bien !
Nos relations sont complexes, en BDSM, l'alchimie doit vraiment être là et grandir : et pour SE DONNER, d'un coté comme de l'autre, ça demande du temps, de la patience, une grande écoute, et des mots, des tas de mots.
En revanche, lorsque la petite lumière rouge clignote, il faut savoir la respecter : que vous ayez eu des doutes, et que vous en ayez encore, me semble pleinement normal : un soumis qui me dirait en début de relation : "allez-y, Madame, faites ce que vous voulez, j'accepterai tout "...., au mieux, je tourne le dos, au pire, je le noie pour lui éviter d'autres souffrances .
Les soumis-ses, oui, vous devez avoir des doutes, des peurs, des hésitations (tout comme les doms, d'ailleurs), et heureusement que vous avez toutes ces craintes là, à nous, Doms, de faire naitre cette confiance réciproque, de la faire vivre et évoluer et de vous rassurer . De vous inquiéter aussi parfois, par notre insatiable appétit repoussant les limites.
Et ce sont bien les mots de nos désirs, non ? sourire
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Lady Hydre
#9
Comme le dit si bien Lady Spencer et FemmeFemelleEsclave , il y a une grande différence entre consentement et abus ,
Je n’aurais aucune satisfaction d’abuser d’un soumis , tout est un plaisir d’un échanges d’un mot d’un geste , d’une claque donner et reçu avec consentement..
Tout est dans les échanges dans les limites définies , et si on change on prends conscience de la réaction de la personne soumise face à nous ..
La violence est ailleurs , la manipulation , tout cela se n’est pas BDSM ..
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Pour compléter le propos de Lady Spencer et de Lady Hydre, et ne parlant de ce que je connais, moi et mon Maitre, dans ces interactions complexes, entre Dom/Maitre(se) et soumis(e)/esclave, c’est nous, soumis(e)s/esclaves qui avons paradoxalement la posture la plus confortable.
Dès lors que cette confiance s’est établie, nous n’avons qu’à nous abandonner alors que lui/elle doit demeurer en permanence aux aguets, pour adapter son comportement à notre manière de réagir. Cette connaissance, cette volonté de compréhension intime du(de la) soumise/esclave est la condition nécessaire d’une relation où chacun trouvera son équilibre et son plaisir.
A l’époque où j’ai rencontré Maxime, j’étais en quête de ce que je pratiquais alors, un plan cul pour satisfaire à mes désirs.
Ce mois qu’il a passé a me questionner, par mail, par courrier que nous échangions (je les ai toutes gardées, évidemment), lors de nos conversations téléphoniques, m’a paru interminable.
Aujourd’hui je lui suis reconnaissante de me (de nous) l’avoir imposé. C’est ce qui a rendu magique notre relation dès la première rencontre « en vrai ».
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Magaligalinette
#11
Je comprends ce que vous voulez dire FemmeFemelleEsclave oui il a fait en sorte d'apprendre à vous connaître d'abord et oui Lady Spencer le doute est normal quoi que je le nommerai pas comme ça mais plutôt comme le petit stress ou on se demande si cela va bien se passer mais là je parle bien du doute, de la petite voix dans la tête qui nous parle et nous alerte meme si on ne veut pas y preter attention car on se dit que c'est nous que l'on a pas l'habitude mais finalement non ce n'est pas moi.
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