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La rubrique "Articles" regroupe vos histoires BDSM, vos confessions érotiques, vos partages d'expériences SM.
Vos publications sur cette sortie de blog collectif peuvent aborder autant les sujets de la soumission, de la domination, du sado-masochisme, de fétichisme, de manière très générale ou en se contentrant très précisément sur certaines des pratiques quu vous connaissez en tant que dominatrice/dominateur ou soumise/soumis. Partager vos récits BDSM, vécus ou fantames est un moyen de partager vos pratiques et envies et à ce titre peut être un excellent moyen de trouver sur le site des partenaires dans vos lecteurs/lectrices.
Nous vous rappelons que les histoires et confessions doivent être des écrits personnels. Il est interdit de copier/coller des articles sur d'autres sites pour se les approprier.
Bonjour !
Nous avons des horaires de travail très élastiques car indépendants , quasiment , tous les trois....j'étais , hier , à 17h à la maison , Line 18h , ma Dame devant rentrer vers 20h.
" Tennis? "... Line...
" Ok "
Les Dames sont des " férues " , moi , moins.....
Nous rentrons vers 19h30 : ma Dame est là , préparant le repas , et un peu " chafouin "....
" Vous auriez pu m'appeler !....je serai rentrée ! ".... vexée...
' Allez prendre vos douches , vite fait , et rejoignez moi au salon !... à poil ! "
Nous ne " jouons " que très rarement en semaine , elle est donc " remontée " , surtout contre sa partenaire de tennis , d'ailleurs...
Au 1er étage , ma Dame nous attend : elle n'a enlevé que son jean et sa culotte , et sorti la malle à jouets.
Line est nue , toison pubienne bien fournie et bien brune, et moi nu aussi , mais en cage de chasteté depuis Samedi.
" Donne tes mains ! "
Elle me menotte par devant , puis me tire vers un crochet de la poutre .
Coincé , j'ai droit à un bâillon boule sanglé.
" Pour toi , ma Chérie , ce sera " bondage " .........bien serré , crois moi ! "
Notre table de salon est une ancienne table de ferme , dont les pieds ont été réduits : avec une épaisse serviette étendue dessus , on peut s'amuser !
Devant moi , Line est attachée mains dans le dos , une corde passée aux épaules avec un point central entre les seins , eux aussi ligotés , puis ses avants bras sont pris dans l'ensemble....puis tension au maximum....
" Hé !.... doucement ! "
Pour réponse , ma Dame lui passe un bâillon : elle râle, sans effet .
Une nouvelle corde lui est passée à la taille , point central au nombril , puis passée dans la vulve et rattrapée sur la corde de ses coudes .
Toujours debout face à moi , elle a alors les genoux joints , et les chevilles serrées : après avoir été assise sur le bord de table , elle est retournée , sur le ventre , et ma Dame lui plié les jambes pour lui joindre les chevilles à la jointure de ses mains....
" Voilà ! ... maintenant , à moi ! "
Ma Dame , devant nos yeux, se love dans un canapé face à nous deux , coincés , prend son Womaniser et se masturbe.
Spectacle.... émoustillant....nous bavons dans nos bâillons...Line se tortille....
Ce sex-toy est très " efficace"....elle jouit rapidement....
" Je reviens !....Ne bougez pas ! ".... 😂 ( Comme si on pouvait)....
Elle revient 5 minutes plus tard , en pyjama , et nous libère....moi d'abord....
" A table !....vous restez nus et faites le service...le debarassage , aussi....et tout , en fait ! "
Je crois qu'elle avait besoin de détente.....
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Un mois sans jouir. C’était mon défi. Un mois d’edging, à jouer avec mes limites, à me frustrer volontairement, à repousser la délivrance jour après jour.
Les premiers jours : la maîtrise apparente
J’avais déjà pratiqué l’edging, mais jamais aussi longtemps. Trois jours tout au plus, avant de craquer. Mais cette fois, pas question de céder. J’étais déterminé à explorer mes propres limites, à ressentir chaque pic d’excitation, chaque vague de frustration.
Au début, tout semblait sous contrôle. Chaque soir, je me laissais aller, savourant lentement chaque caresse, repoussant l’inévitable au dernier moment. Mon sexe pulsait, dur et brûlant sous ma main, mais je stoppais net avant l’explosion. Une fois, deux fois, trois fois… La tension retombait à peine que je recommençais, attisant la frustration. Chaque session laissait mon corps en alerte, fébrile, assoiffé d’un soulagement que je refusais de lui accorder.
La montée en intensité
À mesure que les jours passaient, la torture devenait plus insidieuse. Le pré-cum coulait plus vite, preuve que mon corps commençait à me trahir. À chaque session, mon gland tremblait sous mes doigts, hypersensible, luisant de désir. Le moindre frôlement envoyait une décharge dans mes reins, me forçant à m’arrêter au bord du gouffre, le souffle court, le ventre noué.
Mon sexe battait au rythme de mon cœur, dur et douloureux, prêt à exploser, et pourtant je résistais. Mon bas-ventre semblait en feu, chaque goutte de pré-cum un rappel cruel de mon propre supplice.
Une frustration omniprésente
Les journées devenaient une épreuve. Impossible d’échapper à cette tension omniprésente. Mon corps ne me laissait aucun répit : une simple pensée, un frottement accidentel, et l’envie me reprenait, plus forte encore.
Chaque réveil était une torture, ma queue dressée sous les draps, humide de frustration nocturne. La moindre caresse involontaire réveillait un frisson insoutenable, un besoin urgent de toucher, de céder… Mais je ne cédais pas.
Une lutte acharnée
Chaque soir, je recommençais. Mon sexe tendu, gonflé d’envie, mon ventre parcouru de frissons, mon esprit envahi par le manque. Je me rapprochais, encore et encore, jouant avec mes propres limites, sentant le plaisir monter dangereusement.
La pression était insupportable, chaque fibre de mon corps réclamant sa délivrance… Et pourtant, je stoppais net, le souffle tremblant, sentant le pré-cum s’écouler en filets chauds sur ma peau. L’instant était exquis et cruel à la fois.
Je tenais encore. Mais mon corps, lui, commençait à lutter contre moi. La véritable bataille ne faisait que commencer…
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Dernière soirée dans cette maison, et même si je n’avais rien imaginé de particulier, c’est probablement pire. Pour commencer, la clé sur la porte pour m’empêcher d’entrer. Heureusement mon grand m’a vu et est allé chercher sa maman pour que je puisse quand même entrer. Elle venait de coucher le petit, donc elle m’a simplement dit « ah, bah tu vas pouvoir coucher le grand. Et n’entre pas dans la chambre du petit », OK merci pour l’instruction. Et puis elle me dit qu’elle a déjà mangé, et qu’elle va en profiter pour aller prendre sa douche et puis se « coucher » (en réalité elle ne cache plus vraiment qu’il s’agit en fait de se vautrer dans son lit pour faire défiler séries et autres conneries sur son téléphone). Bien, je vais profiter de mon grand, de ce dernier câlin ici, pas grave si ensuite, à 20h30, je me retrouverai seul parce que ma future ex-femme est trop fatiguée pour daigner m’adresser la parole et préfère aller se « coucher », c’est pas comme si c’était la dernière soirée que je passe ici.
J’ai du mal à lui pardonner ça à chaud, et je me dis que cette rancoeur risque d’être tenace, mais l’avenir le dira. Mon fils ainé par contre quelle leçon d’amour et de résilience, c’est vraiment un ange. Il débordait d’amour, d’un calme et d’une douceur inhabituelle. Il a eu l’idée de me dire que quand je serai à mon appartement et lui ici, donc quand on sera séparés, il m’enverra tous les soirs un câlin géant qui ira jusque chez moi. Évidemment que moi aussi mon garçon, de toute façon je t’aime si fort qu’il n’y a pas un endroit sur terre où tu seras jamais à l’abris de mes câlins géants à moi. Et puis j’ai pleuré aussi, mais j’étais heureux de voir le petit bonhomme formidable en face de moi, alors il n’a même pas réagi. Il m’a juste fait une démonstration de la puissance de ses câlins, en me serrant le plus fort possible entre ses bras. Et puis au moment de le laisser, il n’en finissait plus de m’envoyer des bisous, il m’a même fait le signe du coeur avec ses doigts. Et puis il m’a dit qu’il avait réparé un peu les bêtises qu’il avait faites sous le coup de la colère.
Pour lui expliquer, à lui et à son frère, ce qui allait se passer avec ce divorce, j’avais fait un petit schéma, pour montrer que seul le lien d’amoureux entre madame et moi était défait, tous les autres liens persistaient (y compris le lien fonctionnel entre le papa et la maman, même si celui-là va être mis à l’épreuve) et que donc l’amour entre lui et sa maman, lui et son papa, lui et son frère, mais aussi entre son frère et son papa ainsi qu’entre son frère et sa maman persisteraient. Alors quand il était en colère, il allait gribouiller pour rayer le lien symbolisant l’amour entre lui et moi. Je lui ai dit que ça ne changeait rien pour moi, que je l’aimais et l’aimerai toujours, mais il a recommencé quelques fois, et ça me faisait affreusement mal à chaque fois. Mais ce soir, il m’a dit qu’il avait écrit les lettre AM sur ce lien pour signifier « amour », parce qu’il sait bien qu’on s’aimera toujours. Et j’ai trouvé ça tellement beau, j’en pleure encore à chaudes larmes. Je suis tellement fier de lui, je suis tellement sûr qu’il traversera cette séparation comme un chef. Ça me fait du bien.
Je pars ensuite manger seul, j’entends au dessus de moi le haut parleur d’un téléphone, probablement une série, mais personne ne daigne ouvrir la porte et éventuellement se joindre à moi. On aurait pu discuter un peu, partager des souvenirs qu’on a vécu ici, mais non, même pas de tristesse ou de colère assumée, vraiment vécue, juste cette fuite à travers son écran comme une zombie, comme toujours. J’ai du mal à accepter, mais c’est comme ça, au moins je me souviens de pourquoi je pars, pourquoi après cette nuit, je plie mes affaires et je m’en vais, définitivement.
Justement, il reste quelques affaires à récupérer, comme des jeux de société (après tout je ne joue qu’avec mon fils et ma famille quand ils viennent, alors autant que j’en embarque un maximum). J’ai même retrouvé deux jeux qui étaient à moi quand j’étais enfant / ado, qu’on avait dû ramener de chez mes parents. Bah ces jeux verront encore une nouvelle maison. Et puis l’armoire avec les costards à vider, j’en mets pour ainsi dire jamais, la dernière fois qu’on a été invité à un mariage, j’avais opté pour une veste crème assez chic mais une simple chemisette bleue sans cravate, et un jean bleu. Ces cravates, ces chemises, qu’on achète pour les porter une fois et les laisser moisir dans un placard, juste pour faire comme les autres, je me dis que je n’ai plus envie de jouer à ce jeu là. Et puis je sors le costume que je portais le jour de mon mariage, sans véritable pincement au coeur. J’en avais déjà pas grand chose à foutre à l’époque, de ce costume, je m’en tape encore plus aujourd’hui. Je me dis que je pourrais faire un acte symbolique avec, le découper pour en faire autre chose, le brûler et disperser ses cendres je ne sais où (ça pollue, je sais) ou bien me torcher avec. Ce n’est qu’un bout de tissu, que je ne mettrai plus jamais, qui incarne un statut que je n’ai jamais vraiment assumé, celui de mari. Il est aussi le symbole d’une journée de démonstration de notre amour, d’un putain de mariage que j’ai subi de A à Z, et ça a commencé par la préparation des festivités, à travers laquelle j’ai glissé comme une anguille. Madame a tout géré, elle et sa famille, pour en faire une belle démonstration de bonheur bourgeois. J’ai été quand même content du lieu qu’elle avait choisi, on avait sacrément bien bouffé, assez élégant mais aussi très généreux.
Mes potes avaient été rincés dès le vin d’honneur, faut dire que ces andouilles étaient parti le matin même et avaient avalé les 750 bornes avant d’enchaîner avec le mariage. J’étais content, je me souviens, de retrouver mes potes, et puis ma famille aussi. Mais mes potes surtout, et le livre d’or qu’ils ont épouvantablement trashé me donne le sourire rien qu’à y penser, un peu de vie, de légèreté dans ce monde d’apparence. Y’avait l’appareil photo type « polaroid » qui nous avait permis de faire de belles photos de groupe à la tombé du jour, dont une belle rangés de pantalons baissés et de culs nus. Et puis JJ complètemet torché qui a fini par écrire n’importe quoi sur je ne sais combien de pages, avec des dessins de personnages nus, grosses bites rayant le plancher et nibards opulents. À part ça, je me souviens de ma grand mère qui a été dans les derniers à aller se coucher après avoir couché je ne sais combien de bouteilles de champagne (on était d’ailleurs allé le chercher vers là où elle habitait avant), et puis bien sûr mon grand frère qui m’a fait fumer un pétard qui, à ce moment de la soirée, avait juste bousillé mon cervelet… j’ai eu des troubles majeur de la coordination, j’arrivais même plus à servir une coupe de champagne à ma grand-mère, c’est dire ! Je me souviens pas de grand chose d’autre, sauf de M qui avait pris mon neveu pour un con en lui faisant croire que c’était Maître Gim’s, le vrai ! Et le gamin y croyait, un peu.
Faut dire que la veille, avec S, mon témoin (le deuxième étant JJ), on avait descendu à l’hotel une bouteille de whisky japonais, accompagné par mes parents et (toujours) ma grand-mère qui nous avait aidé un peu à vider le breuvage nippon. Enfin je ne sais plus très bien en fait. Mais j’avais dû commencer cette journée pas très frais, je l’ai fini de la même manière. Donc évidemment pas grand chose ne s’est passé dans la chambre d’hôtel des mariés. C’est assez symptomatique en fait, de tellement de choses qui allaient se passer. Ça me fait penser au fait qu’à la veille d’un autre évènement supposément important, le concours d’internat (celui qui détermine la spécialité et la fac qui seront les nôtres pour l’internat, c’est à dire la fin des études de médecine - et probablement la phase la plus importante) ; la veille de cet évènement, on avait aussi descendu un bouteille de whisky pur malt avec mon coloc’ M (à cette époque il ne se prenait pas encore pour Maître Gim’s) et donc que j’avais une sacrée gueule de bois pour attaquer ce concours crucial auquel je ne m’étais absolument pas préparé. Je sais pas si je cherche à échouer dans tout ce que je fais ou bien si c’est pour donner plus de valeur à un éventuel succès, mais je me dis que j’ai passé ma vie à avancer en me mettant tout seul des boulets aux pieds. Je sais pas ce que ça aurait été si j’avais eu les chevilles libres, peut-être pas vraiment mieux en fait… mais peu importe, ces expériences devaient se faire, et elles devaient se faire exactement comme ça, sinon je ne serais pas là ce soir, à vous écrire ma dernière soirée ici, dans cette maison, ma dernière soirée avant la véritable séparation.
J’ai fini par charger la voiture, et remettre en place le coffre de toit. Ça pourrait toujours servir, et puis je vais quand même pas laisser traîner ça là ou le foutre à la poubelle. Et puis j’ai ressenti le besoin d’aller embrasser les petits qui dormaient, et j’ai pleuré ce que je pensais être toutes les larmes de mon corps (mais en fait il en restait encore) car c’était la dernière fois que je les regardais dormir dans ces lits, mes deux anges. Je leur ai rappelé combien je les aime, et leur ai souhaité plein de beaux rêves dans ces lits, et que même si je n’étais plus dans cette maison, que je serai toujours avec eux. Je sais pas pourquoi j’ai tant pleuré, je ne me sens pas vraiment triste, mais l’évocation d’une habitude qui prend fin, d’une partie de leur histoire qui va dorénavant s’écrire sans moi, ça me fait de la peine.
Enfin, je me suis dit que j’allais dire au revoir au jardin, que j’ai tant négligé depuis tout ce temps. Je me disais toujours que quand même, j’aurais bien voulu m’en occuper mais que je n’avais pas le temps avec les enfants et le travail. Mais je n’en suis plus si certain aujourd’hui. Je ne suis pas certain d’être du genre à pouvoir me sentir légitimement propriétaire d’un morceau de « nature », peuplé de milliers d’espèces, de milliards d’êtres vivants. En quoi foutre un coup de tondeuse sur tout ce bordel fait de moi le maître de cet espace ? J’ai bien planté quelques trucs, des plantes aromatiques surtout, mais c’était pour bouffer alors je me motivais pour en prendre soin. Trois arbres aussi, pour créer un puit d’ombre au milieu du terrain nu. C’était mon idée, et même si je n’en ai pas pris soin de ces arbres, ils sont là, et font leurs feuilles pour le deuxième printemps. Alors j’ai eu envie de leur souhaiter une belle vie, à ombrager mes enfants, mais pas moi. Et puis je leur ai dit qu’ils se porteront sûrement mieux sans moi, puisqu’une fois que j’aurais levé l’ancre, mes ex-beaux-parents retraités, mes ex-voisins, se feront une joie d’avoir un deuxième jardin plus grand, pour le bien-être de leur fille, évidemment. Alors ce terrain sera mieux entretenu, c’est certain. Dans la globalité, je m’en fous, ça me fait ni chaud ni froid, mais je suis content pour mes trois arbres, ils en prendront soin, ils seront beaux (les arbres, pas mes ex-beaux-parents qui me haïssent, et bon sang ce que je dois lutter pour ne pas leur faire le plaisir de m’abaisser à leur niveau). J’ai aussi pris un instant pour penser au ciel étoilé d’été, que je ne pourrai plus contempler étalé là, seul ou avec mon fils. Et puis des souvenirs de vacances ici, sur la terrasse, à discuter jusqu’à pas d’heure à la belle étoile, avec les neveux aussi qui se régalaient. Ces souvenirs doivent être soigneusement rangés dans une boite, à garder précieusement.
Cette page se tourne, j’avais envie d’en faire un petit résumé. Je ne pensais pas avoir autant de tristesse au moment de clore ce chapitre, pour de vrai, pour de bon. Je me disais que puisque c’était pour le meilleur, alors il n’y aurais pas à pleurer… putain ce que je me suis trompé, là encore, parce que putain, ce que je viens de pleurer ce soir, je suis pas sûr d’en avoir autant débité depuis que j’avais quatorze ans et un voyage scolaire en Italie, quand je me suis senti seul et abandonné de tous et puis que mon oncle qui venait de mourir à quarante piges me manquait et que bordel de merde, c’est pas normal de crever à cet âge là… et puis ces deux filles, une qui me plaisait à qui je ne plaisais pas, qui négociait un truc avec elle si j’acceptais de rouler une pelle à sa copine qui me plaisait pas : mais putain c’était quoi ce plan tordu ? De toute façon, elles étaient trop tordues ces filles là, au point où quelques jours plus tard, j’ai fini dans le lit de celle qui sortait au départ avec mon pote S (mon témoin de mariage, bien des années plus tard), à me faire branler pour la toute première fois de ma vie. Bon et puis je sais plus quelles filles avaient fini par venir nous déranger en nous balançant un paquet de capotes en gloussant, peu avant que les profs n’entrent dans cette chambre pour foutre dehors cet attroupement de garçons boutonneux et libidineux. Je me souviens très bien que cette fille, AL, je l’avais revue à l’occsion de la fête de son putain de village l’été qui suivait, et qu’on avait commencé à se chauffer dans une toile de tente, avant qu’elle ne se barre retrouver son ex, un mec qui devait avoir une trentaine d’années (j’exagère sûrement un peu). Toujours est-il que je ne l’ai pas revue de la soirée, mais je ne me souviens pas avoir été bien triste, je me souviens surtout qu’au milieu de ce champ, au milieu de la cambrousse, par un temps dégagé, les étoiles étaient plus belles que jamais. Je sais plus vraiment ce que j’ai fait de mal avec AL, sûrement rien, et finalement c’était l’une des seules fois de ma vie où j’en ai eu rien à foutre, où je me suis dit qu’elle faisait juste ça pour rendre jaloux son ex, qu’on s’était probablement servi de moi, mais je crois bien que je m’en foutais; j’en suis plus vraiment certain en fait, mais putain que les étoiles étaient belles.
Pas ce soir, car il y avait un orage, un peu de pluie. J’aimais bien l’effet dramatique des éclairs qui fendent la nuit, ma dernière nuit ici. Je divague un peu, perdu dans le temps et les expériences ratées qui forgent qui l’on est, dans la douleur pour un temps mais c’est ce qui nous pousse à bouger. Le confort, de part en part, ne pousse pas au mouvement, et je ne suis pas certain qu’une telle vie soit vraiment palpitante. J’ai toujours un sourire quand je pense à toutes ces conneries, au tocard que j’ai pu être et serai probablement encore un peu, d’une certaine manière, d’une autre manière. Car j’ai mon tigre dénommé Hulk qui marche en liberté à mes côtés à présent, paresseux mais puissant. Et je sais maintenant qu’il ne peut fondamentalement rien m’arriver de mal, que je n’ai rien à craindre de personne. Mais ça, c’est l’histoire du prochain chapitre qui va bientôt s’écrire.
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Le verre est vide.La bougie vacille, laissant danser des ombres sur le bois tiède. Le silence a une texture ce soir… presque charnelle. Et sur la table, posé avec soin ce collier.Il n’a pas été oublié.Il n’est pas là par hasard.Il attend.Pas un ordre, pas un mot. Juste sa présence.Sobre. Lourde de sens. Comme une main invisible posée sur votre nuque. Vous n’avez pas encore de collier, mais votre peau, elle, semble en garder déjà la mémoire. Votre souffle ralentit. Votre regard s’y accroche, encore et encore. Et au creux de Vous, quelque chose glisse doucement vers le sol. Ce n’est pas la peur. C’est la reconnaissance. Vous cherchez une place. Peut-être même un refuge. Et ce simple objet, dans l’ombre douce d’un soir, vous murmure qu’elle existe. Mais cette place ne se prend pas.Elle se mérite. Elle se réclame à genoux, dans l’oubli de soi, dans la confiance offerte. Et dans le silence… il se pourrait que Je Vous attende.Alors, laissez le monde s’effacer.Écoutez ce que ce collier ne dit pas.Et si votre cœur s’y abandonne…osez.
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La lumière basse glisse contre les parois en bois noirci du shōji, tamisée par l’encens qui flotte dans l’air comme une brume sacrée. Le silence est total. Seul le souffle discret de sa respiration trouble à peine l’équilibre de la pièce. Tatami sous mes genoux, elle, nue, à quatre pattes devant moi. Immobilisée, offerte.
Sa posture a été modelée par mes ordres, ajustée jusqu’à la perfection : paumes bien à plat, bras tendus, colonne droite comme une ligne tracée au pinceau. Son dos, tendu, sublime la cambrure arrogante de ses reins, exposant sans pudeur ses fesses bien hautes, arrondies, fermes, idéales. Elles semblent presque défier mes baguettes. Ses épaules, légèrement tirées vers l’arrière, soulignent la courbe pleine de sa poitrine. Ses tétons pointent, dressés par la tension, par l’air frais… ou par mon regard. Chaque détail de sa nudité raconte sa soumission. Elle n’est plus une femme. Elle est devenue ma table, mon plateau, Mon objet.
Je ne pratique pas ici un simple Nyotaimori d’esthète. C’est mon rite de domination. Une cérémonie du contrôle, de la possession.
Sur sa peau chaude et soumise, j’ai disposé, avec précision, mes créations : des nigiris aux reflets nacrés, des makis serrés au bord de l’explosion, un bol noir de sauce soja, posé juste entre ses omoplates, encadré de feuilles de shiso fraîches. Elle est restée parfaitement immobile pendant toute la mise en place. Elle sait que le moindre frémissement aurait déclenché une sanction immédiate. Ses fesses portent encore les traces rouges et régulières des coups que je lui ai donnés plus tôt, gravées sur sa peau comme des sceaux d’appartenance.
Je m’installe en tailleur, face à elle. Je prends mes baguettes laquées de noir. Je commence. Lentement. Avec autorité. Chaque bouchée que je prélève sur elle est une affirmation silencieuse de ma supériorité. Je ne mange pas seulement sur elle je consomme son rôle, je dévore sa servitude.
Mes yeux suivent la ligne précise de son dos, s’attardent sur la cambrure provocante de ses hanches, la tension dans ses cuisses, la fermeté des muscles sous sa peau. Je fais glisser une bouchée sur sa hanche, la laisse reposer contre la rondeur de sa fesse, juste assez longtemps pour sentir son souffle vaciller. Parfois, mes baguettes s’égarent.
Parfois, c’est ma bouche qui s’impose. Un filet de sauce tombe, suit sa colonne vertébrale, serpente entre ses omoplates. Elle gémit, infime. Je pose ma main sur sa nuque. Ferme. Rappelle. Silence.
Ce n’est pas un jeu. C’est un acte sacré. Un shibari de l’esprit. Une offrande en tension. Elle n’est plus chair, mais fonction. Plus amante, mais support. Elle incarne la soumise idéale : calme, fière, offerte, tendue entre douleur et plaisir.
Elle ne tremble pas. Elle ne parle pas. Elle m’appartient. Et ce soir, elle n’est rien d’autre que le socle exquis et vivant de ma jouissance méthodique.
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Tous les jours, ou presque, Zuip fait jouir La Queen… 1 fois… 2 fois… 3 fois…
Et souvent Zuip note les jouissances de La Queen…
Voici un florilège de ces moments…
Dimanche 19 mai 2024 : 13 fois
2 fois. Enculée puis branlée.
2 fois debout dans la cuisine.
1 fois caressée debout moi assis dans le fauteuil vert.
2 fois dans le canapé. Baisée se caressant. Puis léchée violemment
1 fois prise par la bouteille et caressée par le gode.
4 fois allongée au lit. Après avoir téléphoné à son ami P. 2 fois chatte prise par le gros gode. 2 fois enculée par le gros gode.
1 fois après avoir été fouettée aux orties.
Lundi 20 mai 2024 : 13 fois
1 fois caressée au réveil
5 fois allongée sur le lit remplie par la chaîne.
2 fois branlée par le gode.
1 fois léchée.
2 fois se caressant.
3 fois à genoux dans le fauteuil vert. Cul léché. Deux doigts dans le cul et chatte branlée. Jouit Puis fouettée au martinet bouche prise puis gros gode. Jouit. Puis bite en bouche, deux doigts en crochet dans le cul. Jouit.
1 fois. La tête plongée dans la cuvette d'eau. Branlée. Gicle.
3 fois. Assise dans le canapé. Branlée violemment. Puis léchée doucement. Puis branlée violemment.
(…)
Samedi 8 juin 2024 : 10 fois
2 fois. Debout branlée.
2 fois. Me suce. Baisée. Fessée. Branlée. Puis tête renversée sur l'accoudoir du canapé. Bite en bouche. Caressée. Chatte frappée. Branlée.
1 fois. Allongé sur canapé. S'agenouille, me suce. Branlée par pouce.
3 fois. Remplie par les boules de geisha. Gode dans la chatte aussi. Puis 2 fois, la chatte remplie, le cul branlé par le pouce.
1 fois. Seins travaillés. Branlée.
1 fois. Branlée sous la pisse dans la baignoire.
Dimanche 9 juin 2024 : 9 fois
3 fois au lit. Branlée. Puis se caresse. Puis encore branlée.
2 fois. A envie de chier. Je la retiens dans mes bras en me branlant. La caresse. Lui fait avouer qu'elle a envie d'être pleine. A genoux dans le fauteuil. Prise par le gros gode. Elle jouit. Puis debout. Dans ses bras. Je me branle à nouveau. Puis la caresse. Elle jouit. Je l'accompagne ensuite aux toilettes. Où elle chie dans mes bras.
4 fois. Penchée sur le bureau. Corrigée à la canne souple. Puis branlée. Puis assise sur le bureau. Léchée.
Puis 2 fois se caressant tandis que je me branle et jouis.
(…)
Vendredi 12 juillet 2024 : 12 fois
2 fois au lit. Caressée, branlée.
1 fois léchée dans le canapé
1 fois debout. Branlée, gicle.
4 fois. Gingembre. Caressée, fistée, caressée.
1 fois léchée.
1 fois au réveil après la sieste. Branlée
1 fois. Pisse dans la bouche. Branlée.
1 fois. Cuisse serrée par le cilice. Caressée
Samedi 13 juillet 2024 : 10 fois
2 fois au lit. Caressée. Branlée
3 fois. Bracelets en cuir autour des poignets et chevilles. Poignets attachés aux chevilles. Bambou en travers des genoux. Enchaînée à la tête du lit. Pinces avec chaîne sur les tétons. Prise cul par gode et chatte par courgette. Puis se branle en me regardant me branler. Puis léchée et doigtée.
1 fois. Pinces métalliques sur les grandes lèvres. Attachées par ficelle autour des cuisses. Grande douleur. Je me branle debout dans ses bras. Jouit allongée prise par gode.
2 fois. Cul travaillé. Enfilé par 4 doigts et le pouce. Puis léchée.
1 fois. Lit le début d'un texte. Se caresse. Baisée.
1 fois. Se branlent et jouissent.
(…)
Samedi 27 juillet 2024 : 8 fois
1 fois. Branlée sur le canapé.
2 fois. Au lit. Branlée. Puis seins très travaillés. Puis branlée.
1 fois. Après le repas. Léchée.
1 fois. Moment intense au corps à corps. Interrogatoire. Branlée debout.
1 fois. Branlée dans le canapé. Doit se retenir de jouir. Jouit et gicle.
1 fois. Lavement. Cul rempli d'eau. Cul branlé d'un doigt. Jouit par le cul.
1 fois. Se caresse. Remplie par le gros gode. 3 doigts dans le cul.
Dimanche 28 juillet 2024 : 9 fois
1 fois. Branlée debout.
3 fois après avoir bu un verre de Prosecco. Dans la chambre, sur le lit. Clés à molette sur les tétons. À quatre pattes. Flagellée au martinet. Se caresse. Puis branlée. Jouit. Puis cul léchée. Ouvert par quatre doigts. Cul branlé. Jouit. Puis enlacés. Je me branle. Moment intense. Branlée violemment par quatre doigts. Jouit.
2 fois apéritif du soir. Allongée dans le canapé. Se caresse. Je me branle. Jouit. "je vais te fourrer". Violemment branlée. 4 doigts. Jouit.
1 fois. J'ai envie de pisser. Debout devant la baignoire. Elle me branle. Je l'encule. Elle jouit. Je pisse dans son cul.
1 fois. Assise à table avant le dîner. Ma bite dans sa bouche. Excitation mutuelle. Penchée sur le canapé. Branlée vigoureusement par mon pouce. Jouit et gicle.
1 fois. Après le dîner. Bite en bouche. Puis moment intense debout au corps à corps. Branlée un pied sur la chaise. Jouit. Je jouis ensuite.
Lundi 29 juillet 2024 : 7 fois
2 fois au réveil. Caressée doucement, juste le clito. Puis rempli par grosse courgette.
2 fois avant de déjeuner. Debout dans le bureau. Enlacés. Grosses claques fortes sur une fesse. Mains attachées dans le dos par la ceinture de mon peignoir. Un peu branlée puis menée par la chatte jusqu'à la chambre. Pose de l'écarteur de bouche. Branlée vivement debout. Jouit. Puis débarrassée de l'écarteur et mains libérées, allongée sur le lit. Branlée vivement. 4 doigts. Jouit.
1 fois. Baguettes chinoises sur les tétons. Léchée.
2 fois au lit avant de dormir. Violemment branlée.
Mardi 30 juillet 2024 : 4 fois
2 fois au réveil. Clito doucement caressée. Jouit. Puis enculée à 4 pattes au bord du lit. Jouit par le cul.
2 fois à Troyes sur la terrasse. Apéritif. Nue. Debout. Caressée à l'entrée de son trou. Jouit très vite. Puis penchée sur le haut tabouret. Branlée par pouce. Jouit encore très vite.
Mercredi 31 juillet 2024 : 6 fois
5 fois au lit : 2 fois baisée par le gros gode. 1 fois par le pouce. 1 fois branlée. 1 fois branlée à 4 quatre pattes. J'ai joui.
1 fois à l'apéritif. Caressée sur le balcon. Puis à 4 pattes sur le lit. Fessée. Doigtée. Flagellée au martinet. Branlée. Jouit et gicle.
Jeudi 1er août 2024 : 8 fois
3 fois fin de matinée sur le lit. 1 fois léchée. 1 fois baisée par petit gode. Puis corps à corps excitation intense. Violemment branlée par tous les doigts.
1 fois dans la voiture sur l'autoroute au retour de Troyes. Clito caressée
4 fois à Saint Maur. 3 fois sur le lit. Baisée puis doigtée. Jouit. Puis ma main en coquille sur sa chatte. Mon majeur glisse, monte et descend entre son trou et son clito. Jouit. Puis corps à corps, je me branle, je lui parle, je me lève, contourne le lit pour fourrer sa bouche en frappant sa chatte, la branlant. Puis la branlant violemment. Jouit. Puis j'ai envie de pisser. Debout devant la baignoire. Puis elle à genoux. Je pisse dans sa bouche. Puis la relève, l'embrasse. Debout corps à corps intense, son doigt dans mon cul, sa rage. Je la branle violemment. Elle gicle et jouit.
Vendredi 2 août 2024 : 4 fois
2 fois. Au lit au réveil. Cul travaillé puis enculée par 4 doigts. Jouit. Puis chatte branlée par toute la main. Jouit.
2 fois. En fin de matinée. Écarteur en bouche, à genoux sur le lit. Corrigée à la ceinture. Le dernier coup avec la boucle. Branlée par le pouce. Jouit. Puis allongée sur le dos, léchée. Puis debout, corps à corps, je lui parle, la menace de frapper sa chatte avec la ceinture et la boucle. Je jouis.
(…)
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J’ai un rapport particulier à la douleur.
Je ne l’aime pas.
En plus, je suis douillette, mais vraiment douillette.
J’ai pris une fois une écharde dans la main, j’ai littéralement cru que je m’amputais alors que je trifouillais moi-même la peau avec une aiguille à coudre, puis une pince à épiler, pour retirer cette putain d’écharde. Et désinfecter le micro trou dans la paume de la main, c’était comme des points de suture à vif dans ma tête.
J’ai un rapport particulier à la douleur.
Je ne l’aime pas.
En plus, je suis douillette, mais vraiment douillette.
C’est ce que j’ai dit à Monsieur Le Sombre quand nous avons fait connaissance.
Je suis si douillette que je ne suis pas sûre d’être prête à être une soumise si cela implique forcément des coups.
Cravache. Martinet. Paddle. Canne.
Pas moyen.
Et je ne suis certainement pas maso, je ne comprendrais jamais ce que la douleur peut apporter. De toutes façons,
J’ai un rapport particulier à la douleur.
Je ne l’aime pas.
Parce que j’ai été une enfant battue.
J’ai connu la violence injustifiée et les coups aléatoires portés par l’alcool -ou pas, à vrai dire-, pas forcément précis, mais le rapport de force asymétrique d’un adulte versus un enfant fait que chaque coup atteint une cible. Ces coups détruisaient ce que j’étais, juste…. « comme ça ».
J’ai connu les coups portés pour « éduquer », « former ». Des coups portés avec une violence décidée. Avec l’objectif de faire mal. Il fallait accepter de rentrer dans le cadre, épouser les traditions, se nourrir du protocole pour devenir quelqu’un de bien.
J’ai connu l’exigence de l’idéal et les coups portés pour me « parfaire ». Si aujourd’hui j’ai une belle écriture manuscrite, c’est parce qu’il fallait que mes caractères ressemblent à des caractères d’imprimerie. Les coups étaient précis car il fallait « marquer » la chair et la mémoire. Que la perfection devienne un réflexe. Alors,
J’ai un rapport particulier à la douleur.
Je ne l’aime pas.
Parce que je me souviens d’elle.
Il avait une tendresse particulière pour la latte en bois d’un sommier désossé. Et moi, j’ai une mémoire particulière des marques qu’elle laissait sur mon corps d’enfant ou d’ado.
Le bruit mat, presque assourdissant, quand la largeur de la latte claquait contre ma peau.
La douleur, fulgurante.
La chaleur qui se propageait si vite sur les zones alentours, rendant floues les zones douloureuses, ou rendant douloureuses toutes les zones alentours.
Les bleus, violacés, avec des marbrures vertes.
Il avait une longue tige métallique, devenue son instrument quotidien, bien plus maniable que la latte. Dans mes souvenirs, elle était plutôt jolie, dorée… Je n’ai jamais su d’où elle venait.
Je me rappelle avoir rêvé d’en couper un morceau pour en faire une baguette magique. Mais dans ses mains, c’était de la magie noire.
Le sifflement si singulier de la tige fendant l’air, la sonorité presque cristalline au contact de mon corps.
La douleur cinglante, immédiate, implacable.
Très localisée, contrairement à celle de la latte, mais avec cette étrange sensation de pénétration dans la chair.
Puis, la boursouflure… avant l’apparition de ces bleus, si droits, si nets…
Pour les moments où il surveillait mes devoirs et mes exercices d’écriture, il utilisait une règle en bois carrée pour corriger la position du pinceau et la souplesse de mes doigts.
Avec cet instrument, pas besoin de force pour meurtrir mes mains.
Combien de fois ai-je cru avoir les phalanges brisées, tant elles tremblaient après les coups…
Le vice, c’est que cela ne laissait quasi aucune marque physique.
La douleur physique est donc quasiment la première sensation, et presque la seule, avec la peur, que je n’aie jamais connue enfant.
Et même si elle m’était devenue aussi familière que le parfum dont il s’aspergeait,
J’ai un rapport particulier à la douleur.
Je ne l’aime pas.
Et elle m’a rendue douillette, mais vraiment douillette.
Les premières fois où j’ai été confrontée à des photos partagées par des soumises qui affichaient fièrement sur leurs corps le temps passé avec des dominants, j’ai dû réprimer la peur, celle qui est liée à l’instinct de fuite.
Je me souviens de la fumée des cigarettes consumées en essayant de retrouver un peu de contenance, et certains soirs, la tentative de courage avalée avec le verre de vin.
Pourquoi ?
Comment était-ce possible… d’avoir envie de recevoir des coups ?
D’aimer avoir des bleus ? De s’en vanter ? De ne pas en avoir honte ?
Comment cette « chose » pouvait-elle leur apporter du lâcher-prise ?
Comment recevoir des coups pouvait-il les rendre plus amoureuses ?
Et surtout… comment faisaient-elles pour ne pas avoir peur ?
Quelque chose prenait forme devant moi. Et je voyais ses tentacules troubles qui s’agitaient et sifflaient des interrogations trop acérées que je ne voulais pas entendre.
La peur, celle qui sert de petit moteur, a été une bonne conseillère pour une fois, et je me suis dépêchée d’enfermer dans un tiroir ce petit être aux questions tentaculaires, tortueuses et tortionnaires.
Je n’ai pas le même rapport à cette peur, car elle danse un joli tango avec mon instinct de survie, dans ma tête. Malgré cela,
J’ai un rapport particulier à la douleur.
Je ne l’aime pas.
Elle m’a rendue douillette, et me laissait maintenant perplexe.
Mon tiroir de questions interdites bien fermé à clé, j’ai pu poursuivre ma découverte de l’univers BDSM, ses kinks, ses pratiques.
Je me suis appuyée sur la « digestion » de mon enfance pour m’accorder le droit d’être curieuse et tenter de comprendre les multiples nuances, expressions, couleurs de la douleur quand elle devient catharsis, exutoire, voire même « plaisir ».
Désapprendre pour réapprendre… que la douleur peut aussi être une langue d’amour.
D’amour de soi, d’amour de l’autre.
Mais ça restait une leçon « apprise par cœur », que je récitais sans comprendre.
Monsieur Le Sombre m’avait prévenue : « Mon vice légitime à lui seul tous les sévices ».
Il ne me parlait pas de hasard, mais de préparation et d’une certaine intention, ou d’une intention certaine !
Il ne me parlait pas d’éducation, mais de découverte et de sensations.
Et il n’a aucun idéal de perfection à mon égard, car à ses yeux, je suis unique.
Alors, armée d’une clé de tiroir, accompagnée par le sadisme de Monsieur, et
Malgré mon rapport particulier à la douleur.
Malgré le fait que je ne l’aime pas.
Malgré que je sois si douillette, je suis partie batailler ma douleur.
La bataille a commencé par le kidnapping de mon instinct de fuite.
Des chaînes, des menottes, un crochet solide au mur (dont j’avais pourtant appris les courbes par cœur), et me voilà solidement accrochée.
Mon instinct de fuite se faisait la malle, en me laissant la peur, pas celle qui est un moteur.
Mais l’enfant qui pleure et hurle en trépignant.
Même si Monsieur Le Sombre m’avait emballée dans le papier bulle de son « approche progressive », j’ai regretté ce moment et maudit le jour où les 4 lettres BDSM se sont installées dans ma tête.
J’ai découvert que la peur danse très bien avec l’imagination.
Je ne savais pas à quoi m’attendre, alors je me suis attendue à tout.
A tomber dans les pommes, à me faire découper, à devenir un pantin désarticulé, à finir à l’hôpital, et même à mourir.
Oui, la peur m’a couronnée Drama-Queen.
Et les coups sont tombés.
Sur mes fesses.
Mes fesses qui avaient été ignorées par les coups de mon enfance sont devenues le fer de lance de cette exploration de la douleur qui était réputée belle.
Et Monsieur Le Sombre avait raison : j’ai eu des sensations, et des sensations inconnues, nouvelles même !
Le crépitement d’un instrument étrange, son martinet favori, fabriqué maison, de cuir et de bois.
La constellation d’explosions au contact de ma peau, la griffure des lanières qui soudain, ressemblait presque à la caresse rugueuse de sa main.
Et, ohhhh…. Ce petit, tout petit, feu d’artifice parti du bas de mes reins tout droit vers mon cerveau….. Après ce premier dévanillage,
J’avais toujours un rapport particulier à la douleur.
Je ne l’aimais toujours pas.
Et si j’étais toujours douillette, je l’avais vaincue !
Du moins, c’est ce que j’ai cru.
Monsieur Le Sombre me fixait à travers les volutes de nos cigarettes, avec ce sourire en coin et assassin accroché à ses lèvres.
Il fit le constat que, pour une toute première fois, je m’en étais bien sortie. Mon corps, disait-il, avait une tolérance plus grande que ce qu’il n’attendait.
Ma cigarette et sa fumée n’étant pas une cachette suffisante, je suis partie me réfugier dans la vaisselle et les vestiges de notre repas.
Mon tiroir était fermé, aucune question ne se posait.
Quelques temps après, alors que mon audace nouvellement gagnée me faisait parler de la douleur comme d’une vieille amie, j’ai osé affirmer devant mon Enfoiré de Monsieur que j’aimais bien son martinet, et que mes fesses appréciaient sa force.
Je n’ai eu que le temps de voir son regard virer au pétrole de son pseudonyme.
D’une main il m’attrapa à la gorge.
Sa voix basse qui sentait le danger, me chuchota à l’oreille : « Tu crois donc que j’ai usé de ma force habituelle, ma chérie ? Je vais te montrer une mesure un peu plus juste ».
Je suis convaincue que cet homme peut multiplier ses bras. Parce que, tandis que je suffoquais encore, ma culotte voltigeait déjà à l’autre bout de la pièce, et me voilà, cul nu, à recevoir une fessée mémorable.
Non, ce n’était pas drôle ni plein de « crépitements », il n’y a pas eu de « feu d’artifice » dans mon cerveau.
Juste cette nouvelle douleur qui était en train de tourner la clé de mon tiroir secret.
Quand sa main cessa, il me laissa prostrée à quatre pattes sur le canapé. Une tempête faisait rage en moi.
Partout. Et surtout dans ma tête.
Je n’avais plus aucun repère à ce moment-là, ou plus exactement, j’avais des repères bien trop familiers qui m’envoyaient leurs hommages.
J’entendis ses pas revenir vers moi.
Ses mots, secs : « Prends également la juste mesure du martinet, pendant que tu y es ».
Ce même soir, avant la brutalité de ses coups de reins, il me projeta encore dans une autre dimension.
Assise au milieu du lit chiffonné, lui derrière mon dos, il attrapa mes tétons.
Toute tentative de fuite était vaine, une fois de plus.
Ses jambes immobilisaient les miennes.
Et sa voix… - sa voix, était-elle sel et miel à ce moment, ou minérale ? Sa voix me paralysait encore plus sûrement que ses bras.
« Tu peux me dire d’arrêter »
Mon neurone a rendu l’âme avec cette phrase que j’étais incapable de comprendre là, dans cette chambre, sur ce lit, dans ses bras.
Mes tétons étaient comme des petits joujoux entre ses doigts cruels.
Les petits pincements du début…. Pas non plus la mesure réelle de ce qu’il pouvait me faire…
Une douleur insidieuse, vive, crescendo, qui coupa toutes mes larmes de crocodile habituelles.
Le choc quand il me força à me caresser en même temps, faisant griller comme une ampoule le peu de logique qui me restait.
Ce soir-là, il m’apprit que je pouvais avoir le choix.
De subir encore la douleur, ou de la vivre.
Mais cette phrase, je ne la comprendrai que bien plus tard. Pour le moment,
Je retrouvais la violence de mon rapport particulier à la douleur.
Je ne l’aime définitivement pas, non, non.
En plus, je suis douillette, toujours aussi douillette.
Le contenu de mon tiroir grossissait comme un monstre, mais le verrou tenait encore bon.
Retrouver la distance entre Lutèce et Naoned me baignait dans le soulagement un peu trop coupable de ne pas avoir à faire face.
L’état de grâce se termine : le monstre de mes questions a grandi, mûri, et cherche la lumière.
Eros le savait, Psyché ne voulait pas le savoir. (1)
Monsieur Le Sombre le savait, je ne voulais pas le savoir.
Un soir, alors que je miaulais en visio avec Monsieur Le Sombre et que je le taquinais sur l’inventaire du reste de son arsenal, il n’accepta de me montrer qu’un seul instrument.
Sa badine. Une badine.
La tige.
Non.
Pas ça.
Non.
Peur.
Non.
Mal.
Non.
Ça rentre dans les chairs.
Non.
Avant de devenir un bleu, ça va gonfler.
Non.
Le bruit.
Non.
L’éclair qui aveugle quand la douleur arrive.
Non.
Non.
Non…
Le verrou a sauté.
Elle est là devant moi, elle s’est nourrie de tout ce que je n’ai jamais voulu reconnaître, elle a encore faim de tourments, elle me sourit et me tend ses tentacules sifflants et empoisonnés.
Méduse de mes entrailles dont je ne veux pas, et qui se grandit de ma destruction. (2)
Je n’ai jamais voulu lui faire face, mais la voilà qui me plonge dans l’abîme de son regard (3) et elle me promet monts et merveilles d’immobilisme, de paralysie….
L’étreinte familière, facile et chaude, réconfortante, de la peur.
Les yeux de Monsieur Le Sombre ne me quittaient pas.
A travers l’écran de nos nuits blanches (4), il me scrutait.
Il savait.
Il a vu.
Il a vu mes cheveux se dresser. Mes poils se hérisser. Mon souffle s’arrêter. Mes yeux se voiler. Mes épaules se voûter.
Il a vu le silence assourdissant des « non » que je hurlais.
Il l’a vue, elle, Méduse de mes peurs, me prendre dans ses bras empoisonnés.
La badine a quitté l’écran.
Respire.
Respire.
Respire, bordel, respire.
Elle a reculé d’un pas, satisfaite, car elle avait avalé la clé.
Ma Méduse reprenait ses quartiers dans un tiroir désormais ouvert.
Monsieur Le Sombre m’a soutenue et enveloppée avec ses yeux tissés d’or et sa voix sel et miel.
A ce moment,
Eros l’avait compris, Psyché devait le reconnaître.
Monsieur Le Sombre l’avait compris, j’ai dû le reconnaître.
L’idée de la douleur.
L’idée.
Juste l’idée…
J’ai un rapport particulier à la douleur.
Je ne l’aime pas, parce que j’en ai peur.
La peur m’a rendue douillette, vraiment douillette.
C’est la fin de l’état de grâce.
Eros et Psyché le savaient.
Monsieur Le Sombre, gardien de ma temporalité, le savait mieux que moi.
« Il est temps que nous allions faire un tour en enfer, toi et moi. »
Il n’y avait plus de questions à se poser.
Allons-y.
J’ai un rapport particulier à la douleur.
Je ne l’aime pas, parce que j’en ai peur.
Alors je vais combattre le mal par le mal.
À vous qui m’avez lue,
Merci d’avoir parcouru ce fragment d’ombre, et d'en être venu à bout.
Ce texte, c’est un cheminement dans mon intimité cérébrale. Une façon peut-être trop impudique, mais très personnelle de déposer des empreintes anciennes -et digérées, pour mieux comprendre celles d’aujourd’hui.
Il n’appelle ni compassion, ni jugement, ni analyse et encore moins débat.
A toi mon Enfoiré de Monsieur Le Sombre,
Merci pour ta main qui serre la mienne, merci de mener ce combat avec moi.
Merci de me connaître quand je n’ose me faire face. De déshabiller ma pudeur et m’armer de lucidité.
Merci de m’emmener en enfer.
Je sais que tu m’en sortiras.
Version audio : https://soundgasm.net/u/Good_Girl78/Acte-I-Psych-Eros-et-ma-douleur-la-fin-de-ltat-de-grce
Sound Track :
All the good girls go to hell – Billie Eilish : https://www.youtube.com/watch?v=-PZsSWwc9xA
Paint it black – The Rolling Stones : https://www.youtube.com/watch?v=EBUFtoC2oj4
Références :
1. Psyché & Eros
Psyché et Éros incarnent la tension fondamentale de l’amour : désir et perte, chute et renaissance, chair et mystère.
eur histoire n’est pas un conte romantique, mais un chemin initiatique — une traversée de l’ombre, de la solitude, de la perte de soi.
Psyché — l’âme — descend.
Epreuve après épreuve, elle se dépouille. Illusions, peur, honte, culpabilité.
Elle affronte, elle lâche, elle tombe. Et de cette chute, elle renaît.
Non intacte — mais éveillée.
Eros est celui qui veille, le gardien de la temporalité. Celui qui aime sans posséder.
Ensemble, ils ne forment pas un tout, mais une alliance.
Non pas fusion, mais une lucidité partagée.
Deux âmes qui se retrouvent après s’être reconnues dans la faille.
Leur union n’est pas un début heureux. C’est l’aboutissement d’une quête intérieure.
Un amour qui a chuté, qui a douté, mais qui demeure — parce qu’il a été mérité.
Et surtout, compris.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Psych%C3%A9_(mythologie)
2. Méduse
Méduse est la peur.
Son regard fige, paralyse. Elle transforme en pierre — image parfaite de ce que fait la peur quand on y cède : elle pétrifie. Elle empêche d’avancer, de penser, de sentir.
Et Persée, pour la vaincre, ne la regarde pas en face. Il utilise le reflet de son bouclier.
Il ne nie pas la peur, il l’affronte avec stratégie, avec recul.
Il sait qu’un face-à-face direct serait une perte. Alors il la regarde autrement.
C’est un mythe qui dit tout, sans fioritures :
On ne peut combattre la peur de front. Il faut la regarder sans s’y perdre.
Fun fact : Méduse est la gardienne de l’enfer…
https://www.radiofrance.fr/franceculture/meduse-le-regard-societal-de-la-figure-mythologique-dans-les-arts-depuis-vingt-sept-siecles-6999089
3. Friedrich Nietzsche a dit : « Quand on lutte contre des monstres, il faut prendre garde de ne pas devenir monstre soi-même. Si tu plonges longuement ton regard dans l'abîme, l'abîme finit par ancrer son regard en toi."
4. Le Cinéma – Claude Nougaro : https://www.youtube.com/watch?v=mmv16X-nT7k
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Naturellement, détailler des arbitrages intimes et obscurs laissait à qui ne la connaissait pas le sentiment que la jeune fille était pour le moins étrange, mais elle ne l'était pas davantage que les femmes et les hommes qui zigzaguaient chaque jour entre leurs fantasmes et leurs peurs. Les humains sont ainsi, habiles à dissimuler les invisibles contraintes qu'ils se figurent, à taire les irréels précipices que leur esprit torturé leur fait voir, tout persuadés qu'ils sont que les impossibilités auxquelles ils croient existent bien. La jeune fille goûtait alors le délice de se savoir comprise, transpercée par ce regard ingénieux qui l'évitait obstinément. La nuit s'installait dans une douce ambiance de sensualité. Les deux amantes semblaient très heureuses. Juliette contemplait impunément le pur ovale du visage de Charlotte. Des épaules fines et le cou gracieux. Sur la peau mate des joues et du front, sur les paupières bistrées passaient, comme des risées sur la mer, de brefs frissons qui gagnaient le ventre, les bras et les doigts entremêlés. Une émotion inconnue s'empara d'elle. Serrer une femme dans ses bras, c'est se priver de la voir, se condamner à n'en connaître alors que des fragments qu'ensuite la mémoire rassemble à la manière d'un puzzle pour reconstituer un être entièrement fabriqué de souvenirs épars. Les seins, la bouche, la chute des reins, la tiédeur des aisselles, la paume dans laquelle on a imprimé ses lèvres. Or, parce qu'elle se présentait ainsi allongée, pétrifiée comme une gisante dans son linceul de drap blanc, Juliette découvrait Charlotte comme elle ne croyait jamais l'avoir vue. Des cheveux courts d'une blondeur de blé, les jambes brunies par le soleil. Elle ne reconnaissait pas la fragile silhouette vacillante alors sous le fouet. Bouleversée, elle regarda longtemps le corps mince où d'épaisses balafres faisaient ainsi comme des cordes en travers du dos, des épaules, du ventre et des seins, parfois en s'entrecroisant. Charlotte étendue sans défense, était infiniment désirable. Tel le suaire que les sculpteurs jettent sur une statue d'argile ocreuse encore fraîche, le drap mollement tendu épousait les formes secrètes de la jeune femme. Le ventre lisse et bombé, le creux des cuisses, les seins aux larges aréoles et aux pointes au repos. Elle céderait sur tout. La vérité résiderait là, sur ce trône majestueux de la luxure. Elle ne se souciait plus d'être vue en état de tendre abandon. Avec la fluidité d'une eau, elle se laissait aller. Elle poussait l'audace jusqu'à y promener ses doigts. Sa paume humide se rapprochait de la naissance de sa sa croupe magnifique. Rien n'était moins libertin que ces jeux-là, infâmes, visqueux, suaves, morves mais délicieux.
Ainsi buvant les secrétions de son héroïne, elle se liait d'amitié avec sa nature luxueuse, de bassin de décantation, de nature luxueuse et parcemé d'étangs. Déconcertée, elle n'avait plus qu'une certitude, elle se savait prête à être infibulée, porter des anneaux aux lèvres de son sexe, aussi longtemps que sa Maîtresse le souhaiterait. Là était bien sa jouissance la plus enivrante: être devinée, observée scrupuleusement, reconstituée à partir de déductions et enfin reconnue dans sa sinueuse complexité. Ce sport la ravissait lorsqu'il s'appliquait à sa personne si dissimulée, qui plus est avec un tact qui traquillisait ses pudeurs. L'onde surprit son ventre. La blondeur accepta l'étreinte. Le ballet érotique devint un chef-d'œuvre de sensualité, un miracle de volupté. Charlotte fut la corde sous l'archet, le clavier sous les doigts du pianiste, le fouet sur la chair, l'astre solaire dans les mains d'une déesse. Ne plus s'appartenir est déjà l'extase. Les traces encore fraîches témoignaient de l'ardeur de leur duel passionnel, des courbes s'inclinant sous la force du fouet comme les arbres sous la bourrasque. La muraille d'air, de chair, de silence qui les abritait où Charlotte était soumise, le plaisir que Juliette prenait à la voir haleter sous ses caresses de cuir, les yeux fermés, les pointes des seins dressées, le ventre fouillé. Ce désir était aigu car il lui rendait constamment présent sans trêve. Les êtres sont doubles. Le tempérament de feu façonnait. Juliette la conduisait ainsi à l'abnégation. Car si Juliette l'aimait sans doute, et Charlotte sentait que le moment n'était pas éloigné où elle allait non plus le laisser entendre, mais le lui dire, mais dans la mesure même où son amour pour elle, et son désir d'elle, allaient croissant, elle était avec elle plus longuement, plus lentement inexorablement exigeante. Elle avait gardé les yeux fermés. Elle croyait qu'elle s'était endormie tandis qu'elle contemplait son corps inerte, ses poignets croisés juste à la cambrure de ses reins, avec le nœud épais de la ceinture du peignoir tout autour. Tout à l'heure, à son arrivée, elle n'avait pas dit un mot. Elle l'avait précédé jusqu'à la chambre. Sur le lit, il y avait la ceinture d'éponge de son peignoir. À son regard surpris, elle n'avait répondu qu'en se croisant les mains dans le dos. Elle lui avait entravé les poignets sans trop serrer mais elle lui avait dit plus fort et Juliette avait noué des liens plus étroits. Mais elle accepta avec joie. Elle avait parlé sur un tel ton d'imploration que la magie s'accomplit. Ravie de sa brutalité, elle accepterait tout, même si l'indécense l'interdirait.
La jeune fille était celle qui par la seule qualité de sa présence, et de sa dévotion, donnait à sa Maîtresse accès à l'émotion de sa vie, si difficile à atteindre avec une autre. Et puis, elle était aussi touchée par Charlotte que par les talents qui restaient à naître en elle, ces territoires inexplorés qu'elle devinait derrière ses singulières folies.Elle voulait la rendre rapidement à merci pour leur plaisir. Ainsi gardée auprès d'elle des nuits entières, où parfois elle la touchait à peine, voulant seulement être caressée d'elle, Charlotte se prêtait à ce qu'elle demandait avec bien ce qu'il faut appeler de la reconnaissance, ou un ordre. D'elle-même alors elle s'était laissée tombée sur le lit. Ça l'avait beaucoup excitée de la sentir aussi vulnérable en dessous d'elle. Elle s'était dévêtue rapidement. Elle lui avait relevé son shorty d'un geste sec. Elle l'avait écarté pour dégager les reins et l'avait fouettée sans échauffement. Elle reçut sans se débattre des coups de cravache qui cinglèrent ses fesses de longues estafilades violettes. À chaque coup, Charlotte remercia Juliette. Elle devint son sang. La vague accéléra son mouvement. L'ivresse les emporta et les corps ne surent plus dire non. Ils vibrèrent, se plaignirent, s'immobilisèrent bientôt. Juliette la coucha sur le dos, écarta ses jambes juste au-dessus de son visage et exigea d'elle avec humeur qu'elle la lèche aussitôt comme une chienne. Elle lapa son intimité avec une docilité absolue. Elle était douce et ce contact nacré la chavira. Les cuisses musclées de Juliette s'écartèrent sous la pression de la langue et des dents. Elle s'ouvrit bientôt davantage et se libéra violemment dans sa bouche. Surprise par ce torrent, Charlotte connut un nouvel orgasme qui vite la tétanisa, lorsqu'elle prit conscience qu'elle jouissait sans l'autorisation de sa Maîtresse, avec la nonchalance que procure le plaisir poussé à son paroxysme. Elle l'en punirait certainement sauvagement pour son plus grand bonheur. Chaque abandon serait alors le gage qu'un autre abandon serait exigé d'elle, de chacun elle s'acquitterait comme un dû. Il était très étrange qu'elle en fût comblée. Cependant Charlotte sans se l'avouer à elle-même, elle l'était. Après une toilette minutieuse, pour retrouver son état de femme libre, Juliette qui regrettait alors de ne pouvoir la fouetter davantage, l'embrassa tendrement. Il était temps de sceller le lien qui les unissait. Le jour tant attendu arriva. Charlotte était désormais totalement imberbe.
Un tapis rugueux entoure la tendre muqueuse, la nature a créé là, par souci de poésie, un pur contraste, propre à égarer des mains braconnières ou indélicates. Sa Maîtresse savait qu'elle ne s'échapperait de ses propres fantasmes qu'en libérant sa jeune soumise des siennes. Car il est clair que par un étrange jeu de miroir, cette jeune fille lui renvoyait très exactement l'image de ses propres limites, celles qui la révoltaient le plus. Elle la fit allonger sur un fauteuil recouvert d'un tissu damassé rouge. La couleur donnait une évidente solennité au rituel qui allait être célébré. Elle ne put éviter de penser au sang qui coulerait sans doute bientôt des lèvres de son sexe. Et puis tout alla très vite. On lui écarta les cuisses, poignets et chevilles fermement liés au fauteuil gynécologique. Elle résista mais on transperça le coté gauche de sa lèvre. Juliette lui caressa le visage tendrement, et dans un geste délicat, elle passa l'anneau d'or dans la nymphe percée. Il lui fallut écarter la chair blessée afin d'élargir le minuscule trou. L'anneau coulissa facilement et la douleur s'estompa. Mais presque aussitôt, elle ressentit une nouvelle brûlure. L'aiguille déchira la seconde lèvre pour recevoir l'autre anneau. Tout se passa bien. Charlotte se sentit libérée malgré son marquage. Elle ferma les yeux pour vivre plus intensément ce moment de complicité. Ses yeux s'embuèrent de larmes. Alors Juliette lui prit la main dans la sienne et l'embrassa. Puis Juliette la prit, et il parut à Charlotte qu'il y avait si longtemps qu'elle ne l'avait fait qu'elle s'aperçut qu'au fond d'elle elle avait douté si même elle avait encore envie d'elle, et qu'elle y vit seulement naïvement une preuve d'amour. Ces anneaux qui meurtrissaient sa chair intime trahiraient désormais son appartenance à sa Maîtresse. La condition d'esclave ne l'autorisait pas à extérioriser sa jalousie ou son agressivité envers une jeune femme dont pouvait se servir trop souvent Juliette. Les jeunes filles qu'elle convoitait n'étaient là que pour assouvir ses fantasmes. Elle les utilisait comme telles. Elles ne pouvaient imaginer qu'elles servaient de test à satisfaire sa passion avant tout. Le prétexte de sa soumission semblait lui donner tous les droits, même celui de la faire souffrir dans son orgueil de femme amoureuse. Juliette a le droit d'offrir Charlotte. Elle puise son plaisir dans celui qu'elle prend d'elle et qu'elle lui vole. Elle lui donna son amour. Pour Charlotte, il n'y avait pas de plus grande démonstration que dans l'abnégation.
Et puis tout alla très vite, elle allait obéir par goût du jeu, ne fixant aucune limite à son désir de provoquer et de choquer. Ses cheveux blonds brillaient comme s'ils avaient été huilés, ses yeux bleus, dans la pénombre paraissaient noirs. Charlotte était particulièrement en beauté, ce soir-là. Elle portait des bas noirs à couture et une veste en soie de la même couleur dont l'amplitude laissait entrevoir son intimité. Un collier de chien ciselé de métal argent serti d'un petit anneau destiné au mousqueton de la laisse conférait à sa tenue un bel effet. Juliette lui fit prendre des poses provocantes. Elle en rajouta jusqu'à devenir franchement obscène. Le harnais de cuir et le bustier emprisonnaient son sexe et ses seins. On lui banda les yeux avant de la lier à une table, jambes et bras écartés. Sa Maîtresse expliqua calmement aux hôtes qu'elle était à leur disposition. Elle avait décidé de l'offrir à des hommes. Bientôt des inconnus s'approchèrent d'elle. Elle sentit des dizaines de doigts la palper, s'insinuer en elle, la fouiller, la dilater. Cela lui parut grisant. Elle éprouva un plaisir enivrant à être ainsi exhibée devant des inconnus. Elle devint une prostituée docile. Elle qui se prêtait toujours de son mieux était malgré elle toujours contractée, alors sa Maîtresse décida de la forcer. Juliette interrompit subitement la séance qui lui parut trop douce, génératrice d'un plaisir auquel elle n'avait pas droit. Elle fut détachée pour être placée sur un chevalet. Elle attendit dans la position infamante de la putain offerte avant que des sexes inconnus ne commencent à la pénétrer. Elle fut alors saccagée, malmenée et sodomisée tel une chose muette et ouverte. Ce que sa Maîtresse lui demandait, elle le voulait aussitôt, uniquement parce qu'elle lui demandait. Alors, elle s'abandonna totalement. Devinant les pulsions contradictoires qui l'ébranlaient, Juliette mit fin à la scène, l'entraîna hors de la pièce, la calma par des caresses. Lorsqu'elle eut retrouvé la maîtrise de ses nerfs, ce fut Charlotte qui lui demanda de la ramener dans le salon où les hommes attendaient son retour. Elle fit son apparition, les yeux de nouveau bandés, nue et fière, guidée alors par Juliette qui la dirigea vers le cercle des inconnus excités. Ce fut elle qui décida de s'agenouiller pour prendre dans sa bouche leur verge, jusqu'à ce qu'ils soient tous parvenus à la jouissance et se soient déversés sur son visage ou sur sa poitrine offerte. Jamais, elle ne fut plus heureuse que cette nuit-là.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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Exercice imposé : En quoi Je Me suis sentie à Ma place au munch Premier munch ce week-end.
J’avais envie de participer à un de ces rendez-vous. On l’avait très peu évoqué. D'ailleurs, Je ne Me souviens même plus du moment où On en a parlé. Mais Je M’étais déjà interrogée sur une participation il y a quelque temps. Alors quand Tu M’en as parlé J’étais très enthousiaste de le faire, et de le faire avec Toi.
Je ne voyais pas vraiment comment ça pouvait se dérouler. Un lieu, des personnes réunies autour du bdsm, un verre ou un repas…et ? ensuite ? Comment ouvrir la discussion, comment “s’intégrer” dans des groupes de personnes se connaissant déjà probablement…Tellement difficile pour Moi.
On arrive un peu avant l'heure publique, à l’heure des “nouveaux”. Très bonne idée, ça permet de nouer le contact avec les organisateurs, de voir un peu le ton. On est 5-6 personnes. Discussion autour de thèmes importants (consentement, limites etc). L’ambiance est bonne. On est les plus vieux…sourire.
Je Me sens bien. Les gens arrivent les uns après les autres. Peu de tenues extravagantes finalement. Quelques colliers, quelques clous et tatouages. Des robes noires, jolies, sexys. Des hommes élégants.
Un tour de présentation avant de passer à table. On dit ce qu'on veut, on se dévoile si on veut. Deux groupes. On en choisit un. Ce sera celui des plus jeunes. Des profils variés, différents. Sur les 25 personnes environ, un soumis, une soumise et les autres….toute la diversité du bdsm : trans, gays, fétichistes, switchs, et J’en oublie plein. Notre présentation (relation D/s, sado/maso) ferait presque figure d’extra-terrestre. Amusant.
Tu t'éclipses un moment et sans réfléchir plus que ça, Je Me dirige vers Lady Spencer. Je lui présente Mes hommages et lui dis combien J’aime la lire sur le site. Elle fait partie des figures pour Moi, des références.
Je ne sais pas combien de temps Nous avons parlé. Avec elle et les autres personnes présentes autour de la discussion. C’était tellement libre, ouvert, sans jugement. Avec la possibilité de partager chacun(e) ses questions, ses interrogations, ses expériences, sa curiosité des autres. J’ai aimé la simplicité des échanges, avec tous, quels que soient nos positionnements, nos places.
Je m’y suis sentie bien, à Ma place justement, sans aucune arrière-pensée. Moi qui Me sens parfois tellement en décalage dans les rapports aux autres, il n’y avait rien de tel ici. C’était fluide, facile. Ca aurait pu durer toute la nuit.
Je Me suis sentie aussi terriblement à Ma place à Tes côtés. J’étais Moi, femme libre, indépendante, autonome, capable de discuter avec qui Je veux…et en même temps, J’étais Moi dans Mon appartenance revendiquée et assumée devant les autres. C’était tellement facile et agréable de dire : Oui, c’est Mon Dhom, c’est Mon Loup, Je Lui appartiens. Et de pouvoir vivre cette appartenance à Notre façon : des gestes, Tes attentions à Mon égard, des regards, Ta protection.
Je Me suis sentie bien aussi car Tu M’as laissée libre. Ca Te parait une évidence, mais Tu sais bien que ce n’est pas le cas de ce que J’aurais pu vivre avec quelqu’un d’autre dans les mêmes circonstances.
Ta présence me rend libre Mon Loup
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J'étais le soumis de Maitresse Marie, nos séances étaient riches en pratiques diverses et variées. Les introductions de godes et de gode-ceinture étaient devenues monnaie courante sans être quotidiennes.
Un jour, Maitresse Marie m'avoue être elle même la soumise de son "homme" et que ce dernier aimerait se joindre à une de nos séances. J'ai accepté sans réfléchir et surtout pour lui plaire.
Didier, son homme, était présent à la séance suivante. Maitresse Marie me demanda de sucer son sexe. Je me suis plié à sa demande, c'était la première fois que je me retrouvais avec un véritable sexe en bouche. La texture, la chaleur et le goût étaient très agréables. Par la suite, au court de la séance, Maitresse Marie a offert mon anus à Didier. Sentir ce sexe pousser sur ma rondelle, l'ouvrir et s'introduire en moi a été la sensation la plus étrange et agréable à la fois. Pour la première fois, j'ai réellement jouis du cul, mon sexe a laissé s'écouler mon plaisir sans contrôle.
Ces séances se sont renouvelées plusieurs fois et chacun y trouvait son plaisir. Didier était devenu Maitre Didier.
Malheureusement, un accident m'arrache Maitrese Marie.
Quelques mois plus tard, je fus recontacté par Maitre Didier, il me proposait d'entrer à son service. J'ai accepté alors même que je n'était absolument pas gay et que les pratiques sexuelles entre hommes n'étaient pratiquées qu'à la demande de Maitresse Marie.
Nous avons entamé une relation BDSM avec des jeux de liens, de masturbation. Les pénétrations étaient courantes et fort agréables. Je prenais plus de plaisir avec un sexe qu'avec un gode-ceinture.
Maitre Didier m'a proposé une séance avec plusieurs homme sans me dire quand ni comment. J'ai accepté sans broncher et avec un plaisir réel.
Plusieurs séances sont passées sans que rien d'extraordinaire ne se passe....mais un jour, Maitre Didier m'a fait mettre une cagoule sans yeux, m'a attaché à plat sur une table, les chevilles liées aux pieds de la table. J'ai senti le sexe de Maitre Didier se glisser dans ma bouche, je reconnaissais son goût. Il murmura "aujourd'hui, c'est l'anniversaire de la mort de Marie, 3 ans qu'elle est partie, tu auras 3 bougies. Au même moment, je sentais des mains sur mes fesses, je savais qu'il y avait quelqu'un d'autre avec nous. Quelques secondes plus tard, mon anus s'ecartait sous la poussée d'un sexe dur,il se glissait lentement au plus profond de moi, jusqu'à la garde, ses couilles touchaient les miennes. J'ai été baisé lentement et toujours très profondément jusqu'à sentir un jet chaud sur mon dos.
Je suis resté seul, attaché pendant un long moment. Vint ensuite un autre "invité", lequel ne prit pas de gant et se glissa en moi sans crier gare, je fut baisé très vigoureusement. Les coups étaient rapide, intenses et longs. Mon "visiteur" etait très endurant et ses assauts me semblaient interminables jusqu'à ce qu'en fin il jouit sur mon dos également.
La troisième bougie ne fut pas longue à venir. Je sentais des doigts badigeonner mon anus de lubrifiant. Mon anus a ensuite été la cible d'une nouvelle visite, un gland est venu se poser à l'entrée. La poussée était lente et je sentais mon anus se tendre très fort alors que le gland n'était pas entré complètement. Je sentais enfin le sexe glisser en moi, j'étais tendu à fond, c'était très sensible voir douloureux.
Le sexe a coulisse pour me baiser en prenant soin de ne pas me faire mal. J'imaginais que mon visiteur devait être un noir, je sentais que le sexe était gros, bien plus gros que les précédents.
Maitre Didier n'a jamais parlé des "bougies".
Il y a un an, Maitre Didier m'a annoncé une mutation professionnelle pour le sud. Ne pouvant le suivre, il m'a rendu ma liberté.
À ce jour, je suis un soumis sans collier. Je recherche un nouveau collier à porter et, bien que j'aime me soumettre à une femme ou un(e) trans, j'ai une préférence pour un homme qui saura m'apporter autant voir plus que mon dernier Maitre.
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Rien ne leur donnait de l'assurance comme de se soustraire à la lumière du grand jour. Elles s'épanouissaient dans les entrailles de la ville mieux que nulle part ailleurs. Non pas hors du monde, mais hors de vue. Le corridor du garage commençait à tanger. La musique de fond, grésillante mais curieusement ralentie, semblait de plus en plus grave. Par moments, l'éclairage zénithal sombrait en léthargie. Tout était de plus en plus lugubre et vacillant. Jamais le souterrain ne leur était apparu si interminable. On peut si perdre quand on cherche sa voiture mais on peut y perdre la raison quand on ne trouve pas la sortie. Où était la bonne porte ? Elles étaient toutes fermées. À l'entrée d'une grotte, il y a la lumière. L'endroit était humide et gris. Il en aurait fallu peu pour qu'il soit sordide. Cela l'était juste assez pour ajouter à leur excitation. Certains parkings peuvent être aussi borgnes que des hôtels. Un rai de lumière, provenant de l'allée centrale, formait une diagonale au mur, à l'entrée du box. Il n'était pas question de descendre le lourd rideau de fer, elles se seraient retrouvées enfermées. Elles échangèrent un long baiser, si imaginatif qu'il pouvait à lui seul dresser l'inventaire de tout ce qui peut advenir de prosaïque et de poétique entre deux êtres soumis à leur seul instinct, de l'effleurement à la morsure, de la tendresse à la sauvagerie. Elle s'appuya le dos au mur, exactement où le halo venait mourir, de manière à réagir à temps au cas où quelqu'un viendrait. Avant même qu'elle pût l'enlacer, elle lui glissa entre les bras tout en lui tournant le dos, avec cette grâce aérienne qui n'appartient qu'aux danseuses, puis posa ses mains contre la paroi, un peu au-dessus de sa tête, et se cambra tandis qu'elle s'agenouilla. C'était une femme livrée, qui avait forcé sa nature pour s'attacher corps et âme à son amante. Tout ce que Charlotte possédait, Juliette pouvait le lui retirer. Il ne fallait pas s'attendre à ce qu'elle se montre généreuse dans la disgrâce. Le tumulte de ses sentiments tendait douloureusement son esprit et la conduisait à chercher quelque issue pour évacuer ses humeurs agitées. L'abandon de Charlotte aux côtés de Juliette, l'intimité de leurs corps enlacés, l'évidence d'être l'une et l'autre vulnérables sous la trompeuse protection des draps tièdes qui les enveloppaient. Son désir physique submergeait la pudeur de son lien de soumission. Juliette caressa de ses doigts soyeux les traces qui faisaient comme des cordes en travers des épaules, du dos, des reins, du ventre et des seins de Charlotte, qui parfois s'entrecroisaient. Charlotte est vaincue, nous le savons déjà. L'important est de savoir comment elle chutera, si tant est que l'on puisse parler de chute pour une femme pressée de consentir. Peut-être le plus important est-il d'ailleurs de savoir où elle chutera car elle a perdu, depuis le début, sa superbe et l'initiative. Elle sait que c'est inéluctable mais elle n'est plus en mesure de décider du jour ou de la nuit. Ce n'est pas la première fois, c'est la seconde. La première a été une cruelle déception, une déception unique dont elle conserve un souvenir humiliant. Elle est sortie frustrée de cette épreuve qui ne lui a pas appris le plaisir et a laissé en elle une défiance animale à l'égard des femmes dominatrices. Or, par une fatalité assez fréquente, elle est retombée une fois encore sur une femme qu'elle est assez lucide pour ranger dans la catégorie détestée. Néanmoins, elle peut espérer que cette séductrice aux mille ruses saura lui faire partager ses émois. Il y a dans chaque femme aux abois de l'amour une part de fragilité.
Elle rentrait vers les secondes classes en se frottant les mains, toute à la joie égoïste, vaniteuse de celle qui va réussir et cueillera bientôt le fruit qu'elle convoitait depuis longtemps. Un signe suffit à trahir le doute et c'est le début de l'engrenage. Les murs étaient ornés de tags plus obsènes les uns que les autres. De toute évidence, le graffeur avait une dilection pour les bustes arrogants et les orifices salaces. La faiblesse de l'éclairage en accentuait le caractère licencieux. La sarabande prenait des allures de bacchanale. Tandis qu'elle ondulait encore tout en s'arc-boutant un peu plus, la jeune femme déboutonna son jean, le baissa d'un geste sec, fit glisser son string, se saisit de chacune de ses fesses comme s'il se fût agi de deux fruits mûrs, les écarta avec fermeté dans l'espoir de les scinder, songeant qu'il n'est rien au monde de mieux partagé que ce cul qui, pour relever du haut et non du bas du corps, était marqué du sceau de la grâce absolue, écarta ses béances, et la prit si brutalement que sa tête faillit heuter le mur contre lequel elle s'appuyait. Ses mains ne quittaient plus ses hanches que pour mouler ses seins. Le corps à corps dura. Là où elles étaient, là où elles en étaient, le temps se trouva aboli. Toute à son ivresse, Charlotte ne songeait même plus à étouffer ses cris. Fébrilement, au plus fort de la bataille, Juliette tenta de la bâillonner de ses doigts. Après un spasme, elle la mordit jusqu'au sang. Un instant, elle crut qu'elle enfoncerait ses ongles dans le granit de la paroi. Mais le badinage avait assez duré pour Charlotte. Sa Maîtressse lui ordonna de se redresser et de se coller au mur face à elle. Juliette sortit de son sac à main un petit martinet en cuir à quatre cils et la flagella à toute volée, n'épargnant aucune partie de son corps. Si bien que le ventre et le devant des cuisses, eurent leur part presque autant que les seins. Juliette prit le parti, après avoir arrêté un instant de ne recommencer qu'une fois. Chancelante et presque évanouie, sa Maîtresse la fit asseoir à même le sol, l'attacha et recouvrit sa tête d'une cagoule noire intégrale pour lui masquer le visage. Sans un mot, elle s'en alla, l'abandonnant dans l'obscurité menaçante pendant deux longues heures interminables. La passion, la jalousie, le dépit et la fureur entrèrent en même temps dans sa vie et l'occupèrent toute entière. La victoire de Juliette avait fait écrouler ses espoirs, mais elle avait encore fortifié leur amour. Une espèce de violence l'avait saisi sur l'instant. Le temps passé à l'attendre s'était transformé, non en une absence de temps, mais en un temps qui n'était plus tendu vers ce seul espoir: la revoir, et qui s'était comme affaissé en s'abandonnant à une doucereuse déréliction. Le monde de l'amour malheureux est à la fois orienté et absurde. Orienté, parce qu'il est tout plein d'un seul être. Absurde, parce que cette présence envahissante n'est pour nous qu'une absence et qu'elle ne semble être là que pour nous faire subir un vide. Charlotte était sortie du monde de l'indifférence pour entrer dans un monde où la passion l'avait contrainte par la force à donner un sens aux choses. Le lendemain, de nouvelles épreuves attendaient Charlotte. Elle mit d'abord ses bas et ses talons hauts, puis sa jupe, sans rien dessous. Il était huit heures moins un quart. Elle s'assit de biais au bord du lit, et les yeux fixés sur le réveil, attendit le coup de sonnette. Quand elle l'entendit enfin et se leva pour partir, elle aperçut dans la glace de la coiffeuse, avant d'éteindre la lumière, son regard hardi, doux et docile. Tandis qu'elle rêvait d'étreintes sublimes au clair de lune sur la plage de Donnant, ou dans des draps blancs dans la chambre de l'hôtel du Phare à Sauzon, furieusement mélancolique, sa séductrice méditait une leçon d'amour dans un endroit où sa victime ne pourrait rêver et, refusant un affreux décor, fermerait les yeux pour ne penser qu'à elle. Elle avait la certitude qu'elle serait définitivement écrasée par la laideur et la promiscuité d'une maison sordide de rendez-vous. Charlotte savait que si Juliette l'avait trahie quelques heures plus tôt, c'était pour occasionner des marques nouvelles, et plus cruelles. Elle savait aussi que les raisons de les provoquer pouvaient disparaître, Juliette ne reviendrait pas en arrière. Ainsi, en manifestant sa volonté, fût-elle affectée, elle lui prouvait que sa résolution était intacte. L'assentiment de Charlotte avait une pleine valeur. Elle ne pouvait plus en ignorer l'évidence et si elle ne se récriait plus, c'était qu'un désir égal l'avait saisie. Il était inutile de le dissimuler. Cette ligne franchie, tout allait s'abattre sur elle. Il aurait fallu fuir, tout abandonner dans l'instant, mais l'amour ne donne de la force que pour entretenir son propre feu et la volupté dans sa soumission ne lui laissait aucune énergie pour autre chose que pour la renouveler encore dans l'étreinte charnelle. Quand Charlotte, à bout de force, fut enfin capable de renoncer à ses rêves pour la recevoir, elle la conduisit dans une une maison de rendez-vous près de la Place Saint-Sulpice, non loin de l'église.
L'endroit était poisseux et gris. Il en aurait fallu peu pour qu'il parût sordide. Ça l'était juste assez pour ajouter à son excitation. Quand la porte d'entrée s'ouvrit, elle hésita avant de franchir le seuil tant elle avait conscience d'abandonner le sous-sol pour les hauteurs même sordides, l'univers des ténèbres pour le monde des halogènes nauséeux, le noir foncé pour le blanc gris. Cette maison se distinguait à peine des autres dans une rue bourgeoise sans boutiques à cela près que ses volets étaient clos. Elle posa les paumes contre le mur et appuya au dos de ses mains son visage, pour ne pas l'égratigner à la pierre, mais elle y éraflait ses genoux et ses seins. Elle attendait. L'entrée par une lourde porte en bois donnait sur un petit hall où la réceptionniste ramassait la monnaie, contre sa discrétion, remettait une clé avec un numéro correspondant à l'étage et prévenait la femme de chambre en appuyant sur la sonnette. L'ascenseur ne marchait plus depuis longtemps et dans l'escalier, elles croisèrent un couple qui descendait; une femme légère et un gros homme rougeaud qui semblait satisfait et arborait un sourire béat. Charlotte baissa la tête et supporta avec un haut-le-cœur la femme de chambre du palier qui les accueillit avec un regard complice, en leur confiant les deux serviettes et le savon bleu. La chambre elle-même était sinistre avec ses rideaux tirés, l'armoire à glace hideuse, le grand lit de bois marron, le lavabo et l'obscène bidet. Charlotte ne retint plus ses larmes. Elle était très loin de la plage de Donnant, de celle des Grands Sables, près du village de Bordardoué, ou des promenades romantiques dans la vallée de Chevreuse. En fait, elle ne comprenait pas ce que Juliette voulait, ni pourquoi, elle lui infligeait ce supplice. Quand elle la déshabilla, elle demeura passive, le regard perdu. Juliette eut la surprise de découvrir un ravissant corps de jeune fille, une douce poitrine, de jolies et longues jambes. Son sexe était une discrète ombre claire au bas du ventre. Sa maîtresse fut émue, un vague remords la saisit. Elle la caressa debout, contre elle, plus pour calmer sa honte que pour la voir défaillir dans ses bras. N'eût-elle rien résisté à ses gestes que sa Maîtresse aurait craint d'abuser de sa faiblesse. De fait, elle sentit bientôt qu'elle n'opposait à ses caresses que des postures qui les prolongeaient. En prétendant écarter ses mains, elle les prolongeaient. Juliette avait souvent martyrisé son corps, si bien qu'elle eut, cette fois, l'impresson de le découvrir. Elle fut frappée de le sentir si frêle. En même temps, tout délicats que fussent, sa poitrine, son ventre, elle les trouvait pleins, tendus de vie, brûlants, plus qu'elle ne l'attendait. La fine odeur de fleurs et d'épices qu'elle lui connaissait ne couvrait plus, dans cette proximité, le parfum de sa peau blonde, à peine piquant, qui mit alors le comble à son désir. Charlotte fut à la fois consentante et paralysée. Juliette acheva de la déshabiller. Elle la poussa vers le lit sur lequel elle tomba et se retourna n'offrant que ses reins et ses fesses naïves dont la vue soudaine provoqua sur le visage de son amante un sourire impatient où le désir l'emportait sur la satisfaction. Les coups plurent mais elle ne dit rien.
À L'ardeur qu'elle y mettait, une sensation inédite l'envahit, la douce volupté de se laisser mener et emmener par celle qui la traiterait à l'égal d'un objet. Déjà, elle n'était plus qu'un corps sans âme. La jeune femme entendit les commentaires de sa Maîtresse, et guetta à travers ses paroles le respect et la docilité qu'elle savait lui plaire. Charlotte reçut les coups comme on reçoit un dieu. Elle n'eut pas très mal. Elle espérait seulement un châtiment plus brutal, plus violent et plus sauvage. Elle savait bien que cette attente pouvait mener Juliette à la passion. Elle serait là, discrète, calme et amoureuse. Alors sa maîtresse finirait par l'aimer de nouveau. Les passions sont traversées ainsi de zones calmes et douces où souvent l'horreur des bouleversements cède la place, pour quelques heures à des apaisements illusoires qui ne font rien d'autre que nous rendre à une vie normale, mais qui nous apparaissent, par contraste, comme des sommets de félicité. La passion tend à se perpétuer. Qui n'a vu le monde changer, noircir ou fleurir parce qu'une main ne touche plus la vôtre ou que des lèvres vous caressent ? Mais on est où nous le sommes, on le fait de bonne foi. C'est tellement peu de choses que ce n'est rien. Mais on n'avoue jamais ces choses-là. Comme c'est étrange cette douleur infligée par les corps, parce que des souffles se mêlent et qu'une commune sueur baigne ses plaisirs, une âme au loin, une imagination souffrent des tortures incroyables. Mais parler en amour, c'est agir. Juliette passa ses bras autour du cou de Charlotte. Elle l'enlaça à contrecœur tandis qu'elle posait la tête contre sa poitrine. Elle l'embrassa dans le cou et se serra contre elle. Glissant la main dans ses cheveux, elle posa ses lèvres timidement sur sa joue puis sur sa bouche, l'effleurant délicatement avant de l'embrasser passionnément. Involontairement, elle répondit à ses avances. Elle descendit très lentement ses mains dans son dos, et la plaqua contre elle. Ce fut dans la clandestinité et la laideur qu'elles s'aimèrent tendrement. La nuit qui tomba fut un ravissement sous les grands arbres éclairés par les lampadaires aux globes de verre laiteux.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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Bonjour,
Je vis maintenant depuis deux ans avec deux femmes : nous sommes mâture, et avons pris la décision de vivre ensemble, mon épouse, son amie de toujours et moi par envie , confort et amour commun.
Nous ne sommes pas " trouple " : pas de rapport amoureux entre l'amie de mon épouse et moi .
Elles sont très différentes : ma Dame est grande , blonde , fine car très sportive ( tennis) , glabre ou presque , pianiste reconnue...
Son amie est petite , méditerranéene , matériel , brune , plutôt ronde , juge de cours d'appel.
Elles n'ont de commun qu'un petit tatouage ( un fouet ) juste au dessus du clitoris, reste d'une période de leur fin d'adolescence où elles ont été initiées par un Maître.
Je les aime toutes les deux.... différemment , mais autant !
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