La rubrique "Articles" regroupe vos histoires BDSM, vos confessions érotiques, vos partages d'expériences SM. Vos publications sur cette sortie de blog collectif peuvent aborder autant les sujets de la soumission, de la domination, du sado-masochisme, de fétichisme, de manière très générale ou en se contentrant très précisément sur certaines des pratiques quu vous connaissez en tant que dominatrice/dominateur ou soumise/soumis. Partager vos récits BDSM, vécus ou fantames est un moyen de partager vos pratiques et envies et à ce titre peut être un excellent moyen de trouver sur le site des partenaires dans vos lecteurs/lectrices. Nous vous rappelons que les histoires et confessions doivent être des écrits personnels. Il est interdit de copier/coller des articles sur d'autres sites pour se les approprier.
Par : le 27/11/25
« Panagiótis Crapoulós. Directeur du département d’ingénierie sociale. Suprême Alliance Démocratique. » Comme chaque matin, je m’arrête quelques secondes pour contempler le magnifique écriteau en or massif, dont les lettres cursives, en relief, ornent la porte de mon luxueux bureau. J’ai dû sucer quelques bites pour être nommé à ce poste prestigieux, à seulement 31 ans, mais cela en valait la peine. Les réseaux gays sont puissants et incontournables au sein de la suprême alliance démocratique. Mon département occupe plusieurs étages, au niveau équatorial de la Lune jaune de Davos – celui qui offre la meilleure vue. Toc, toc, toc. « Entrez ! » « Bonjour Monsieur Crapoulós. Mon chef m’a dit que vous vouliez me voir. » Belle plante. Tailleur élégant, jupe suffisamment courte. En voilà une jeunette qui sait se mettre en valeur. « Oui, approchez-vous, je vous en prie. » Elle se dirige directement vers la chaise qui fait face à mon bureau. J’adore ce test, elles tombent toutes dans le piège. « Vous ais-je permis de vous assoir ? Restez debout. Je viens de recevoir votre évaluation à mi-parcours. Ce n’est pas brillant. » « Désolée Monsieur. Je ne comprends pas. J’ai pourtant fait de mon mieux. » « Je crains de devoir mettre un terme à votre période d’essai. Mais la balle est dans votre camp. » « Que voulez-vous dire, Monsieur ? » « Vous pourriez commencer par vous montrer respectueuse. Tenez-vous bien droite, bras le long du corps, et baissez les yeux quand vous vous adressez à votre directeur. » Cette cruche ne brille pas par ses compétences, mais elle est canon et très ambitieuse. J’aime jouer avec mes subordonnés, voir jusqu’où ils sont prêts à aller, quelles humiliations ils sont prêts à accepter. Je pressens un beau potentiel chez celle-ci. « C’est déjà mieux. Vous voulez travailler chez nous, n’est-ce pas ? » « Oui Monsieur, je suis prête à donner le meilleur de moi-même. » « On ne va pas se mentir, vous ne nous serez pas d’une grande utilité… Mais vous êtes une femelle, vous avez d’autres atouts. Comme je vous disais, la balle est dans votre camp. A vous de voir. » Je jouis intérieurement de sentir leur révolte contenue quand ces prétentieuses qui se prennent pour des femmes à la carrière prometteuse se font désigner pour ce quelles sont – des femelles. Je pensais qu’elle était trop bête pour se sentir gênée et rougir, mais je me suis trompé. C’est excitant de la voir piquer un fard pendant qu’elle m’assure avoir bien compris. Je crois qu’elle a compris, en effet. Il ne me reste plus qu’à pousser mon avantage. J’adore ce jeu pervers. « C’est bien. Vous pouvez compter sur moi pour vous conseiller. Je songeais justement à vous nommer responsable de l’équipe discrédit & dénigrement. Cheffe d’équipe à 19 ans et avant même la fin de votre période d’essai, c’est pas mal, non ? » « Oh, oui, Monsieur. Merci beaucoup. Je ne vous décevrai pas, je travaillerai dur. » « Oubliez ça et déléguez. Je vous le conseille. » « Ils n'ont pas déjà un chef d'équipe ? » « Si, mais je lui attribuerai une promotion, ce qui libèrera le poste. Ce sont des gens très compétents, vous verrez. » « Qu’est-ce qu’ils font dans cette équipe ? » « Identifier des saltimbanques grotesques, des personnages médiatiques vulgaires et ridicules, des extrémistes, des illuminés. En faire les porte-paroles des opinions qui nous gênent. Par biais cognitif, les gens associeront ces causes gênantes à la vulgarité et aux délires d’illuminés. » « Ah, c’est ingénieux ! » « Oui ça l’est. Pourquoi s’épuiser à discréditer une idée en la réfutant sur le fond alors qu’il est beaucoup plus efficace de l'associer à des personnes repoussantes. Par contagion, le côté répugnant du porte-parole se transmet à l’idée elle-même. On l'empoisonne en la faisant endosser par un personnage grotesque ou extrémiste. » « Vous êtes drôlement intelligent, Monsieur. » « C’est une vieille méthode. Je ne l’ai pas inventée. La nouveauté c’est qu’ici la suprême alliance démocratique nous fournit des moyens humains et technologiques exceptionnels pour mettre l’ingénierie sociale à l’œuvre. Mais revenons à nos affaires. Je mets cela sur le compte de votre inexpérience, mais à l’avenir je vous prie de vous présenter dans une tenue correcte quand je vous convoquerai dans mon bureau. C’est le b.a.-ba » « Excusez-moi, Monsieur. Oui, j’ai compris, j’éviterai les jupes trop courtes ». « Aïe aïe aïe… Ce n’est pas gagné. Je pensais que vous aviez compris, mais je vois que j’ai décidément affaire à une vraie gourde. » « Pardon Monsieur. C’est bon, j’ai compris cette fois. » « On ne dirait pas. » J’adore la voir rougissante et déboussolée. Je crois que ma braguette va craquer. Elle commence, maladroitement, à déboutonner son chemisier. Après un moment d’hésitation, elle poursuit en faisant tomber la jupe. Puis s’interrompt, attendant sans doute que je lui dise que c’est bon comme ça. Mais de cela, il n’en est pas question. Je veux la voir à poil. Je ne vais quand même pas la nommer chef d’équipe à son âge et malgré son incompétence crasse en échange d’une simple exhibition en sous-vêtements. Ce n’est pas écrit « pigeon » ici ! Après un long silence, comprenant sans doute que mon silence est un ordre, elle dégrafe enfin son soutien-gorge. Ce que je découvre n'est pas mal du tout. Mais je ne suis pas là pour la complimenter. « Tu as déjà les mamelles tombantes. C’est rare à ton âge » J’aime passer au tutoiement quand j’ai ferré ma proie, histoire de la mettre à sa place. « Ce n’est pas de ma faute. Désolée Monsieur » Je suis peut-être allé un peu trop loin. Je ne dois pas trop l’humilier tout de suite si je veux profiter au maximum de toute la perversité de la hiérarchie que je suis en train d’installer. Le management pervers est un art subtil. « Mais j’aime bien. Ca fait femelle et c’est excitant. Ne t’inquiète pas. Sautille un peu, que je vois comment tes mamelles se comportent. » Les mouvements de ses mamelles quand elle sautille, c’est à craquer ! Je sors discrètement ma bite turgescente qui commençait à me faire très mal, coincée dans mon pantalon. « C’est bon », lui dis-je, la voyant déjà essoufflée. Long silence à nouveau. « Est-ce que je dois enlever la culotte aussi ? » « Qu’en penses-tu ? » « Je pense que oui » me répond-t-elle après un moment d’hésitation. « Alors, pourquoi est-ce que tu demandes ? » « Désolée. Je suis un peu intimidée. C’est la première fois que je fais ça. » Grosse déception en découvrant une toison brune, dense et mal entretenue. Je l’aurais imaginée plus coquette que cela et prenant soin de son intimité. « Franchement, comment oses-tu venir au travail comme ça ? Tu n’as aucune dignité ? Aucun respect pour toi-même ? J’aime travailler avec des personnes sérieuses et responsables, pas avec des gens qui prennent le boulot en dilettante » Pas de réponse. Yeux baissés et lourd silence. Je crois qu’elle encaisse le coup. Je rentre ma bite, non sans mal. « Viens, je vais te faire visiter l’étage direction » La cruche entreprend de se rhabiller. « Qu’est-ce que tu fais ? » « Euh… Je dois y aller toute nue ? » « Tout le monde est en salle de téléconférence pour assister en direct à la retransmission de l’exécution publique d’Ysideulte [1]. Les couloirs sont vides ». « Oui, je sais. Si vous ne m’aviez pas convoquée, j’y serais allée aussi. Cela ne vous intéressait pas ? » « Non, ça finit par me lasser ces exécutions publiques. » « Moi j’aime bien regarder. Au début ça me choquait, mais maintenant que je sais qu’ils ont ce qu’ils méritent, ces ordures, j’aime les voir agoniser les tripes à l’air. » En réalité, je ne suis pas certain qu’absolument tous les employés soient en salle de téléconférence, mais j’aime la petite décharge d’adrénaline procurée par le risque. Si on croise quelqu’un elle en sera quitte pour une bonne humiliation. Quant à moi, cela alimentera les bruits de couloir, mais je n’en suis plus à ça près. Et cela flatte mon égo de montrer comment je dresse les nouvelles recrues. Une petite idée me vient à l’esprit. « Mets les bras derrière le dos. Je vais te passer les menottes, comme ça si on croise quelqu’un tu auras l’air d’être là pour un interrogatoire. Tu sais que les présumées ennemies de la démocratie sont conduites à poil jusqu'à la salle d'interrogatoire, je suppose? Elles craquent plus vite quand elles sont humiliées. » Personne à l’horizon, mais qu’il est jouissif de promener cette cruche complètement nue dans les couloirs cossus de l’étage moquette. Plus que tout je la sens honteuse de sa toison intime hirsute et négligée, qu'elle ne s'attendait certainement pas à devoir montrer aujourd'hui, et sa gêne manifeste m'excite.  Au milieu du couloir principal, une bifurcation mène à une plateforme qui offre une avancée saisissante sur l’extérieur et une vue impressionnante sur Davos et la région. La jeunette grelotte, nue dans le vent glacial, mais apprécie le point de vue exceptionnel, habituellement réservé aux V.I.P. La Lune jaune, tout comme sa voisine la Lune grise, flotte dans les airs, grâce à un colossal système de sustentation magnétique. En contrebas, les impressionnants débris de la Lune rouge sont encore présents [2]. Nous avons conservé sa carcasse en l’état pour rappeler à tous les citoyens la cruauté des ennemis de la démocratie et entretenir la peur. « Vous étiez ici quand l’attaque a eu lieu, Monsieur le Directeur ? » « Oui, j’y étais. Cela nous a tous marqués. » « Je me demande comment cette femme s’y est prise pour causer un tel désastre. » « Ysideulte ? Ce n’est pas elle qui a fait ça… » « Ah bon ? C’est qui alors ? Les Aliens ? » [3] « Le pangolin fou. » « Vous me faites marcher… Il n’existe pas. A la télé ils ont dit que ce sont des fake news. » Deux mois qu’elle travaille au département d’ingénierie sociale de la suprême alliance démocratique et elle croit encore le discours médiatique. Décidément, j’ai déniché une gourde de première… « On a toutes les raisons de penser qu’il existe, mais on n’arrive pas à le capturer. Ysideulte était une coupable tombant bien à propos et on a brodé le narratif là-dessus. Dis-moi, tu as bien compris qu’ici on établit le narratif officiel, ou bien ce n’est pas encore clair pour toi ? Tu m’inquiètes un peu, là… » « Euh, non, je crois que j’ai compris, mais je n’avais pas fait le lien. » « Bon, ce n’est pas grave, de toute façon je ne comptais pas sur tes compétences. Par contre j’attends de toi une présentation et un comportement irréprochables à l’avenir. Tu commenceras par prendre rendez-vous au plus vite chez l’esthéticienne pour qu’elle te débarrasse de cette horrible toison. C’est honteux de venir travailler comme ça. N’oublie pas que je peux te convoquer dans mon bureau quand bon me semble et que j’attends de toi une présentation impeccable. » « Je ferai le nécessaire Monsieur. » « Et oublie le soutien-gorge. C’est parce que tu en as abusé que tu as déjà les mamelles tombantes à ton âge. Laisse les libres de leur mouvement, ça leur fera du bien. » En fait j’adore la forme de ses mamelles, mais pour l’heure il est important qu’elle se sente rabaissée. « Je me demande pourquoi il n’a pas détruit les autres Lunes… » dis-je, dubitatif. « Il n’en avait peut-être pas les capacités ? » « On a perdu la maîtrise de tous les systèmes informatiques et énergétiques ce jour-là. Le pangolin fou a même pris le contrôle des canons électromagnétiques qui étaient censés nous protéger. Il pouvait faire ce qu’il voulait. C’est étrange qu’il se soit limité à détruire la Lune rouge. » « Je ne sais pas, Monsieur. Tout cela me dépasse. » « Je m’en doute. Ca reste une énigme. J’y repense souvent et il y a un truc qui ne colle pas. Qu’est-ce qu’il y avait de spécial dans la Lune rouge ? Toutes les archives numériques ont été détruites lors de l’attaque. » Je me perds dans mes pensées. De toute façon ce n’est pas elle qui va m’aider. Je me demande pourquoi je lui parle de tout cela. « Tous ces morts et cette destruction... J'étais choquée quand j'ai vu cela à la télé. » « Il n'y a eu que quelques blessés légers malgré des dégâts matériels colossaux. Comme s'il avait voulu épargner les humains. Cela aussi, c'est étrange... » « Allez, tourne-toi, je vais te retirer les menottes et on va descendre à l'étage inférieur pour que je te présente officiellement à l'équipe discrédit & dénigrement. Je te montrerai également ton futur bureau de cheffe d'équipe - il est très confortable, tu verras. » Ces paroles lui glacent le sang, mais elle s'efforce de garder une contenance. Elle sait, comme moi, que l'étage inférieur est probablement vide en ce moment, mais la perspective, même hautement improbable, d'être présentée nue à ses futurs subordonnés la terrifie. « Tu n'as pas l'air enchantée d'être promue... » « Comment pourrais-je me faire respecter après cela, Monsieur le Directeur ?  » « Ne t'inquiète pas, ce sont des gens très disciplinés, et mes décisions sont respectées ici. De toute façon, ils découvriraient très vite que je ne t'ai pas nommée pour tes compétences, donc autant que les choses soient claires dès le début. Ce sera beaucoup plus simple pour toi, je te l'assure. » Silence... Elle fait la moue, mais n'ose pas me contredire. « Tu préfères peut-être retourner te rhabiller à mon bureau ?  Comme je te l'ai dit la balle est dans ton camp. Ton avenir ne dépend que de toi. » Je viens de pousser mon avantage tout près de la limite, mais, comme je le pressentais, j'ai bien ferré ma proie. Malgré un moment d'hésitation, elle choisit de me suivre. En retour je la complimente ostensiblement et lui promet un brillant avenir au sein de mon département.  Dans l'ascenseur qui descend à l'étage inférieur, en désignant son pubis hirsute, je lui fais remarquer qu'il n'est pas sérieux de se rendre sur son lieu de travail aussi négligée le jour où on va être présentée à sa future équipe. Mon sourire peut laisser penser à une taquinerie, mais il est suffisamment ambigu pour lui rappeler que le risque n'est pas complètement nul de trouver ses futurs subordonnés dans leurs bureaux et que si par malchance cela arrive elle va réellement être présentée à eux complètement nue, de manière très solennelle, par le grand directeur en personne. Surtout, le ton de ma voix indique sans ambiguïté que je me délecte de cette perspective et qu'à ce moment  précis je le désire ardemment. Souffler le chaud et le froid est le b.a.-ba de l'emprise mentale. Je sens son stress immense lorsque je frappe aux portes les unes après les autres. Ses jambes flagellantes et l'expression de son visage montrent à quel point elle appréhende ce qui pourrait arriver. Au troisième bureau, elle sursaute et met immédiatement les mains devant sa chatte en croyant entendre « Entrez ! ». Mais c'est une fausse alerte, qui nécessite cependant un rappel à l'ordre. « Garde les bras le long du corps et baisse les yeux pendant que je te présenterai. Bien cambrée, épaules redressées pour mettre tes mamelles en valeur ! Je ne veux pas d'une attitude avachie. Je te présente comme responsable d'équipe, bon sang ! Tu es la première qui a l'honneur d'être présentée par le directeur en personne. Sois-en fière et ne me fais pas honte. Ca a l'air de quoi de cacher ta chatte comme une ado immature ? Pense à l'image que tu donnes ! Comme je te l'ai dit, j'attends de toi un comportement irréprochable. J'espère que tu ne m'obligeras pas à te le répéter. » Elle encaisse sans rien dire, mais me fait oui de la tête, l'air penaude. Nous ne rencontrerons personne, mais ce jeu de pouvoir et d'humiliation m'a terriblement excité. C'est infiniment plus jouissif que le sexe banal. De retour à mon bureau, je m'assois confortablement et je lui demande de tourner lentement sur elle-même pour que je puisse mieux l'évaluer. Elle est sacrément bête et dotée d'une ambition inversement proportionnelle à son degré de compétence, mais elle n’est pas mal du tout et je bande encore plus dur en pensant à tout le bon temps qui s'annonce. Je vais y aller progressivement pour faire durer le plaisir. Dans les prochaines semaines, je l’humilierai de plus en plus, je lui donnerai des ordres contradictoires juste pour le plaisir de la voir en pleine déroute, et quand je n’y tiendrai plus je lui mettrai la bite dans tous les orifices. Mais chaque chose en son temps – ne brûlons pas les étapes. « Tu es lesbienne. » « Euh… Non Monsieur », me rétorque-t-elle, surprise. « Ce n’était pas une question. A présent tu es lesbienne et tu t’arrangeras pour le faire savoir à tout le monde dans le département. Je dois prendre en compte les indicateurs de management inclusif quand je nomme une responsable d’équipe. Sais-tu que l’année dernière mon département a reçu le premier prix du management inclusif et bienveillant ? J’ai même été nommé manager de l’année grâce à mes actions de lutte contre la discrimination et le management toxique. Je compte renouveler l’exploit cette année » « Ah d’accord. Félicitations Monsieur. C’est bien mérité. » Toc, toc, toc. La porte s’ouvre… « Putain ! Qui vous a dit d’entrer ? Qu’est-ce qui est écrit sur la porte ? Entretien en cours – ne pas déranger. Vous ne savez pas lire, Ducon ? » L’abruti ne peut masquer sa gène en découvrant la jeunette plantée nue devant mon bureau. « Oh ! Vraiment désolé Monsieur le Directeur » … et la porte se referme aussitôt. Mais l’importun hurle derrière la porte, avec une voix complètement paniquée. « Pardon d’insister Monsieur Crapoulós, mais on a un très gros problème. Il faut absolument que vous veniez en salle de téléconférence. » Et merde… Je me doutais bien qu’un jour ou l’autre il y aurait un problème avec ces retransmissions en direct. Je leur avais bien dit de faire du différé. Je me demande ce qui a bien pu se passer, mais pas le choix, je dois mettre un terme à cet entretien prometteur et laisser la donzelle se rhabiller, en l’assurant qu’elle semble bien partie pour une carrière exemplaire. « J'arrive. Attendez deux minutes » Je consulte rapidement mon agenda. « J'ai un créneau de libre mardi prochain à 10 heures. Présente-toi ici et je t'accompagnerai à l'étage inférieur pour te présenter officiellement à l'équipe discrédit & dénigrement dans leur salle de réunion. Je viens de leur envoyer un mail pour les prévenir. Je te donnerai la parole après t'avoir présentée. Prépare un diaporama détaillant ton parcours et ton expérience professionnelle. N'hésite pas à embellir. Tu sauras faire ça, j'espère ? » « Oui, Monsieur le Directeur, vous pouvez compter sur moi. C'est bien noté » Je ne doute pas qu'elle saura embellir son expérience et ses compétences, quitte à mentir effrontément. Ce n'est pas l'ambition et le culot qui lui manquent. Elle a bien grugé les RH qui l'ont recrutée en période d'essai.  « J'ai convoqué l'équipe à 10h15 dans leur salle de réunion. Cela te laissera largement le temps de te dessaper, et nous aurons même un peu de temps pour discuter avant de descendre ensemble. Mais sois ponctuelle, et j'espère que cette fois il ne te faudra pas une éternité pour te mettre à poil. » Je vois son visage se décomposer, mais elle n'ose rien dire. Voilà de quoi la faire cogiter en se demandant si je compte réellement la conduire complètement nue jusqu'à la salle de réunion ou si elle sera autorisée à se rhabiller avant de sortir de mon bureau. Je me délecte de la graine d'angoisse et d'incertitude que je viens de semer. Ce qui est sûr c'est qu'elle se présentera épilée cette fois, ou tout au moins avec la toison intime soigneusement taillée, au cas où... « Qu’est-ce qui se passe ? », m’enquiers-je auprès de Ducon, qui m’accompagne au pas de charge jusqu’à la salle de téléconférence. « Ysideulte a survécu et tout a été retransmis en direct. » « Putain, mais quels glands ! Pourquoi ils n’ont pas coupé ? » « Il y a eu des évènements bizarres. Tout le monde panique. » Quand j’arrive dans la salle, la retransmission est encore en cours. Ysideulte est descendue de la plateforme et défie les forces de sécurité qui la tiennent en joue, n’en menant pas large. Quelle femme impressionnante! Je n'ai généralement aucun respect pour les femelles, mais je dois reconnaître que je donnerais cher pour l'avoir à nos côtés, dans le camp du bien.  « Est-ce qu’il faut l’abattre, Monsieur ? » « Ca ne va pas? On passerait pour des cons. Des forces de sécurité surarmées tellement terrifiées devant une femme nue et désarmée qu'ils ouvrent le feu dans la panique ! Vous imaginez l'image que ça donnerait ? Faites-la reconduire en cellule et on avisera. » « Et appelez-moi en urgence ces idiots de Best Mind Fucking television ! Qu’ils coupent immédiatement la retransmission, bordel ! Et qu’ils nous mettent un reportage terrifiant sur la menace Alien, pour faire diversion ! » Je n’en peux plus d’être obligé de gérer des abrutis pareils. Une fois la retransmission coupée, je demande à voir l’enregistrement. « Je ne le crois pas… Le grand chrysaor cendré l’a baisée ? » Il faut croire qu’il n’avait pas faim, préférant se vider les couilles plutôt que se remplir l’estomac. « Oui Monsieur, mais ce n’est pas le plus bizarre. Après il y a eu ces éclairs… Je vais vous montrer. » « Ils partent de son ventre ? Qu’est-ce que c’est que ce truc ? Est-ce que vous pouvez me passer la vidéo image par image ? » C’est bien trop puissant et trop précisément dirigé pour être un simple phénomène électrostatique aléatoire. Les bras robotisés ont complètement fondu sous l’effet de l’impact et l’électronique de commande a été instantanément carbonisée. L’énergie devait être gigantesque. « Il n’y a pas que ça, Monsieur. Poursuivez à vitesse normale. Stop ! Attendez, revenez un peu en arrière. Ralenti. » Un silence de mort règne dans la salle. Je n’en crois pas mes yeux. Ses plaies se referment à vue d’œil… Mais qui est cette femme ? Pourtant elle a l’air fragile et il faut avouer qu’elle est bandante. Si elle n’était pas aussi inquiétante, je me la taperais bien. « Bon, les amis, on a effectivement un très gros problème. Réunion immédiate avec tous les chefs d’équipe en salle de gestion de crise. Il faut pondre un narratif pour sauver la face et le transmettre aux médias en urgence.  » à suivre...   Contexte et Références L’histoire d’Ysideulte se situe dans un futur proche, au sein d’une société qui est une extrapolation d’évolutions sociétales récentes. Si cet article a éveillé votre curiosité, vous pourrez découvrir le monde d’Ysideulte à travers mes articles précédents, dont la liste est ici https://www.bdsm.fr/sylvie35/blog/ (à lire de préférence dans l’ordre chronologique de leur publication). [1] Voir « Le souffle de la résistance »  https://www.bdsm.fr/blog/11290/Le-souffle-de-la-résistance/  [2] Voir « Les Lunes de Davos »  https://www.bdsm.fr/blog/9856/Les-Lunes-de-Davos/   [3] Voir « Arnaquofion - Les Queutards de l'Espace »  https://www.bdsm.fr/blog/11207/Arnaquofion---Les-Queutards-de-l'Espace/   Image d'illustration: générée par IA  
463 vues 17 aime
Par : le 27/11/25
La soirée la prit en pleine rêverie. Il y avait du miracle en elle et tout autour d'elle. Pour la première fois de sa vie, son corps et son âme étaient à l'unisson. Elle mit beaucoup de soin à se poudrer les joues, à lisser ses tempes, à faire bouffer sa frange brune. Elle s'était regardée dans la glace, elle fut suprise de s'y voir si jolie, plus jolie qu'elle ne l'avait été jamais été, malgré la fatigue nerveuse où elle vivait depuis trois jours. L'amour, qui est la raison d'être des femmes, est aussi leur ornement, surtout quand comme celui de Charlotte, est fait d'espoir mystérieux, de candeur illusionnée et de timidités enhardies. Elle se changea dans la chambre. La porte était entrebâillée. Elle ôta sa robe grenat et se trouva en sous-vêtements transparents également rouges. Deux bas pendaient sur le dossier de la chaise. Elle en prit un et, avec de petits mouvement vifs, le retroussa, jusqu'à en faire un anneau. En équilibre sur une jambe, le talon de l'autre jambe appuyé sur le genou, elle passa le bas ainsi roulé sur le bout de son pied, puis posa celui-ci sur la chaise et enfila le bas sur son mollet, son genou et sa cuisse, se penchant alors de côté pour l'attacher aux jarretelles. Elle se redressa, ôta le pied de la chaise et prit l'autre bas. Je ne pouvais détacher mes yeux d'elle. De sa nuque et de ses épaules, de ses seins que la lingerie drapait plus qu'elle ne les cachait, de ses fesses sur lesquelles son sari se tendait lorsqu'elle appuyait le talon sur le genou et qu'elle le posait sur la chaise, de sa jambe d'abord nue et hâlée, puis d'un éclat soyeux une fois dans le bas. Elle sentit mon regard. Elle s'arrêta, main tendue, au moment de saisir l'autre bas, tourna la tête dans ma direction en baissant les yeux. Connivence, étonnement ou résignation. "Tu es trop habillée. Défais tes jarretelles, roule tes bas au-dessus des genoux". Enfin, les bas sont roulés, elle est gênée de sentir ses jambes nues et libres sous la soie de son sari. J'allonge la main vers la ceinture de sa combinaison, défait le nœud, puis les boutons. Charlotte a maintenant les seins libres et nus comme elle a nus et libres les reins et le ventre, de la taille aux genoux. Sa nudité l'a rendait émouvante, muette et les yeux baissés. Je m'approchai d'elle et ayant agrafé le corset de cuir rouge sur le devant, je serrai durement le lacet par derrière, de façon à faire remonter ses seins et à exhiber leur pointe, tout en étranglant la taille, ce qui faisait saillir le ventre et cambrer les reins. Elle paraissait étrangement à l'aise, sans que je sache pourquoi, à moins que ce ne soit la disponibilité de ce qu'elle ne cachait pas. Elle ne semblait pas gênée que je fixe à ses poignets et à ses chevilles des bracelets, elle accepta même avec joie un collier de cuir.   L'indécence devenait décence, non pas celle de dissimuler, mais de se résigner à l'humiliation du châtiment, de la chair suffisamment meurtrie pour pour la rendre à sa première intégrité et de la renvoyer par la brutalité aux jours où le désir ne s'était pas encore déclaré. Elle devina, et vit que j'attachai à une solive au-dessus de sa tête, les bras levés, et les poings liés, une chaîne, de manière qu'elle demeurât tendue, et qu'elle la sentit se tendre. Elle ne vit pas non plus que je tenais à la main une cravache. En l'embrassant, je posai ma main gauche sur sa taille. En même temps qu'elle entendit un sifflement, Charlotte sentit alors une atroce brûlure par le travers des seins, et hurla. J'aurais voulu sur l'instant la fouetter jusqu'au sang, mais bientôt ses larmes coulaient dans sa bouche ouverte, et je renonçai à lui demander de se retourner. Il était indispensable de lui apprendre à se contrôler pour mieux ressentir ses propres limites, afin de l'amener à les dépasser. La séance avait duré cinq minutes. Quand je partis, après avoir éteint la lumière et refermé la porte, Charlotte chancelait de douleur, au bout de sa chaîne, dans le noir. Elle ferma les yeux, et somnola. Il n'y avait eu chez elle aucun sentiment, aucune affectation. Et je me rappelle que son corps, ses attitudes et ses mouvements donnaient parfois une impression de bonheur. J'avais plutôt le sentiment qu'elle s'était comme retirée à l'intérieur de son corps, l'abandonnant à lui-même, à son propre rythme, que ne venait troubler nul ordre donné par l'esprit, et qu'elle avait oublié le monde extérieur. C'est cet oubli du monde qu'avaient exprimé ses attitudes et ses gestes pour accepter l'humiliation de sa chair. Ce qu'il y a de délicieux dans l'absence, c'est qu'on n'y est jamais borné comme avec cette stupide réalité qui très vite nous arrête. Dès lors, en dépit de ses avances, je ne la voyais plus. En se livrant si facilement, elle avait rompu le pacte. Je lui reprochais de m'avoir mise en porte à faux avec mes rêves. Rares sont les amoureux qui passent le cap de la deuxième semaine. L'esprit noir de l'amour invente tous ces jeux. Dans la vie des femmes les plus anodines, il y a de ces heures fatales. Leur âme instinctive déborde tout à coup, malgré des siècles de discipline, comme les fleuves civilisés qui se déchaînent soudain et sortent de leur lit avec la même anarchie qu'ils eurent sans doute à l'âge de pierre. Une tendresse enthousiaste subsistait seule, après ces nuits et ces journées de doute. Elle ne pouvait plus rien connaître d'autre que son élan généreux vers celui qu'elle aimait.    Seuls quelques couples vaccinés contre tout poison romantique échappent à la réalité. Les sommiers ne grincent plus, un lourd silence se substitue aux fous rires. On ne gémit plus de plaisir mais d'ennui. Les griefs remplacent les serments. On était arrivé plein de feu, on se quitte plein de fiel. Les cœurs éperdus, égarés par les rêves rejoignent leur logis raisonnable. Le temps a accompli son œuvre. Son amour me pesait. Par toutes mes pensées, je la trahissais. Je souffrais d'autant plus que j'étais la seule coupable. Je ne pouvais me fournir à moi-même aucune explication. Sinon une. Mon démon m'avait repris. Il avait un joli visage ce démon, tant de jeunesse et de fantaisie. Comment aurais-je pu lui résister ? Mon cœur inflammable était déjà embrasé. En révolte contre les siens, mais sans aller jusqu'à casser de la vaisselle, elle transgressait les tabous de son milieu autant qu'il est convenable de le faire et même souhaitable pour prouver un fier tempérament. De l'indicible, quelle conscience nous reste-il de cela ? Charlotte ne me disait presque rien de sa vie. Elle ne me posait aucune question sur la mienne. Sans doute par crainte d'apprendre des choses qui auraient pu lui déplaire. Aimer écrire, c'est coucher des mots sur le papier, et non pas partager le lit de Madame de Staël. Mon existence en dehors de la littérature ne méritait pas que je la fisse souffrir avec des passades sans importance. Elle ne pouvait être jalouse de ma méridienne. Je ne vivais que dans l'attente d'un prochain rendez-vous, de baisers volés, d'étreintes usurpées. Où aurait-il lieu ? En réalité je passais plus de temps à imaginer Charlotte qu'à la voir. Et quand je la retrouvais, c'était à travers la brume de ce songe que j'avais construit autour d'elle. Elle m'écrivait des lettres brèves, quelques phrases denses comme des aphorismes, datées avec précision. Elle indiquait toujours l'heure et le temps qu'il faisait. L'amour seul nous fait pressentir l'indicible. Et la poésie. Mais c'est encore l'amour qui la suscite, module son chant et fait frémir ses incantations lumineusement obscures.   Chaque étape initiative de notre existence, est en relation intime avec un amour qui épanouit ses virtualités. J'appris un jour qu'elle avait épousé un éleveur de chevaux. Elle était fière, aussi farouche que les pur-sang que son mari dressait dans sa propriété de l'Orne. Elle préférait ne pas s'interroger sur le moment de folie qui, contre tous ses principes l'avait jetée dans ses bras. Cela lui semblait un phénomène aussi bizarre que la foudre ou un tremblement de terre. Elle avait construit autour d'elle un mur pour se protéger et se croyait à l'abri. Elle se sentait imprenable autant par dégoût des autres que par un sentiment de fierté qui lui faisait juger les choses de l'amour soit comme un idéal impossible soit comme un abandon bestial. Elle n'imaginait pas l'entre-deux. La vie devint pour elle, droite, sans écart, maintenue dans son parcours par une main inflexible, faisant de la doctrine du Cadre noir de Saumur sa ligne de conduite. " En avant, calme et droit ", la citation du général L'Hotte l'inspira. Avait-elle lu le beau roman de François Nourissier ? Au milieu de la vie, elle voyait venir l'hiver. Elle acceptait avec cran la solitude qui de plus en plus l'envelopperait dans ses voiles glacés. Charlotte échappait à cette angoisse en demandant à la nature de lui offrir les plaisirs, les joies, les émotions qui lui manquaient. Cette liberté de l'instinct débridé, l'ardeur des saillies, les montées de la sève et l'allégresse reproductrice du monde végétal la fascinaient. Elle ne vivait plus que pour les chevaux, les arbres et les fleurs. Elle habillait sa sauvagerie nouvelle d'un masque de mondanité provincial. Elle voulait que sa vie fût pareille à l'union de ces deux arbres dont l'un domine l'autre si câlinement.   À l'époque où elle se décida à renouer avec moi, elle avait depuis longtemps renoncé à aimer. Mariée depuis quinze ans à un aristocrate qui avait le double de son âge, elle formait avec lui un de ces couples unis par l'affection et par une forme de spiritualisation qui liait plus leurs âmes que leurs corps. Elle croyait son cœur fermé à jamais, mais redoutait ce pernicieux viscère comme une source de faiblesse que d'avance, elle ne se pardonnait pas. Sans doute, se méfiait-elle de moi. Bientôt elle m'invita chez elle et me présenta à son mari qui m'accueillit avec une diplomatique et rigoureuse politesse. Nous étions dans un monde où tout se joue sur les apparences, où le soupçon, les arrière-pensées étaient bannis. Un monde de civilité absolue où ce qui n'est pas montré pas plus que ce qui n'est pas dit n'avaient droit à l'existence. Il m'emmena faire le tour du parc ainsi que de manière immuable, il procédait avec ses hôtes et me tint les mêmes propos qu'il leur avait tenus à tous pendant leur visite, propos qui certainement devaient être à quelques nuances près, ceux de son père et de ses aïeux. Des chevaux gambadaient dans une prairie, d'autres travaillaient dans une carrière. Tout était dans un ordre parfait. La maison du jardinier rutilait. La serre semblait aussi propre et rangée qu'une salle d'opération. Un hommage à Monsieur de Buffon. Seul le cœur semblait ne pas avoir de place. On le considérait comme un intrus. J'allais monter à cheval avec Charlotte. Nous nous promenions dans les bois. Parfois nous rentrions avec le crépuscule, et cette demi-obscurité jetait sur nous des ombres coupables. Son mari nous attendait impavide sur le perron. Sa distance, son indifférence vis-à-vis d'une liaison qu'il ne voulait pas voir, étaient presque plus lourdes à supporter que s'il nous avait attendues un fusil chargé à la main. Ce silence du non-dit pesait comme une faute. Je regagnai ma chambre et dans cette atmosphère de crime, Charlotte se glissa contre moi. Elle devait repartir à l'aube, et au matin, m'éveillant dans le lit vide, je me demandai si je n'avais pas rêvé.   Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
149 vues 7 aime
Par : le 27/11/25
La jeune femme rêvait. Pendant des semaines, elles n'avaient cessé de faire l'amour, de se retrouver par le corps. Il y a parfois bien plus d'émotion à retrouver un amour qu'à le découvrir simplement. Au début, ce fut une toute petite tache, comme une forme de nostagie. Mais non, en se rapprochant bien, on pouvait discerner l'aspect mauve de la mélancolie. Et de plus près encore, on pouvait voir la vraie nature d'une certaine gravité. Elle songeait avec une volubilité charmante, de ses beaux rêves chantants sans aucune des intonations criardes ou bien geignardes des paysannes. On la sentait possédée de son propre plaisir. Juliette acquiesçait et Charlotte souriait. Charlotte, accoudée à la fenêtre de sa chambre, regardait le soir descendre sur la vallée. Le soleil venait de passer derrière les grandes collines, presque des montagnes, que le contre-jour rendait noires, avec des franges de lumière sur le dos des châtaigniers qui montaient courageusement en escalade jusqu'à leurs faîtes. Elle se sentait en paix. Il y avait au loin le tintement des cloches de vaches dans l'ombre, de rares grondements de moteurs d'automobiles que l'on ne pouvait discerner sur la route sinuant sous les arbres, en bas. Des fumées s'élevaient des toits de tuiles des fermes tapies à la lisière des bois. Quelle merveille d'ajouter les fumerolles d'une cigarette aux volutes qui montaient aux flancs des collines, un verre de meursault à portée de la main. La petite ville de Rochechouard était bâtie sur une corniche de rochers dominant la vallée. Les quelque cents maisons qui la composaient se groupaient en troupeau au pied d'un château féodal dont deux tours ébréchées subsistaient seules. Le clocher de l'église, un peu plus bas, ne s'élevait pas très haut au dessus des toits pointus des maisons anciennes. C'était un village typique, les habitants disaient ville, ils y tenaient, "bien de chez nous", dominant de façon assez abrupte, un des plus beaux paysages du monde. Maintenant, il règne un silence parfait, un silence villageois, à l'heure où les travaux des champs sont abandonnés, un concert de chiens emplit la maison. Charlotte, en déshabillé noir, cache pudiquement son corps bruni par le soleil. Le diable va là où il trouve à manger et à boire. Juliette s'amusait. Elle jouait avec Charlotte, et montait et démontait de petits mécanismes et elle se promettait d'avance les satisfactions les plus vives à les voir fonctionner. Ce qu'on exprime est souvent obscur. On peut discuter sur les mots, mais enfin les mots sont là. Ce qu'on pense et ce qu'on sent, au contraire, n'est en vérité nulle part ailleurs que dans les gestes qui en naîtront ensuite. La pensée, le sentiment, tout ce qui ne s'exprime pas directement n'est pas un language intérieur perçu par une oreille secrète qui n'a qu'à le traduire en paroles pour que tout devienne clair et public. Il n'y a pas de langage intérieur et la pensée et le sentiment, qui ne sont tout de même pas rien que néant, sont plus proches de n'être rien d'autre que d'être quelque chose d'exprimable, d'univoque et de tranché. L'amour, comme la fortune, est cumulatif. Ainsi prennent place dans la chaîne des évènements, des êtres qu'on s'imagine aimer. Elles s'aimaient, non pas d'un amour impossible mais d'un amour vrai. On n'en finit jamais de nos passions.   Il n'est rien de plus grands fâcheux que ceux qui entreprennent de raconter leurs rêves. Alors en silence, elle pense à Juliette. Elle n'oublierait jamais leur première rencontre, la mémoire de leur amour à naître, brûlante, glacée, courbées par le désir, comme une bataille d'enfants avec la même innocence et les mêmes rêves. Les yeux fermés, à sa fenêtre, sans pensée, toute envahie de son absence, elle ne peut interdire sa main de glisser le long de son corps et de se caresser. Les amours l'avaient laissé indemne jusqu'à Juliette. Elle adore voir la joie de vivre dans ses yeux malicieux, avec la parfaite connaissance de ses doigts soyeux du corps féminin, jamais lasse d'étreintes fiévreuses, toujours à l'assaut. Pour Charlotte, les hommes sont le mensonge, avec leurs mains fausses, leur appétit, la politique dont ils parlent. Ils font souvent impression jusqu'au jour où leur faiblesse éclate. Pour la plupart, ils sont peureux et paresseux, et la faiblesse engendre la vulgarité. Juliette était la femme de sa vie. Avec le temps, les corps s'apprivoisent et les caractères se sculptent. Elle avait accepté de se soumettre à elle dans une totale abnégation. La flagellation et les humiliations sexuelles, ça faisait partie de la poésie de Charlotte. Entre douleur et langueur, supplices et délices, telle de la glace sur du granit, le désir était devenu une terre ardente où s'épanouissait son corps. Quand Juliette évoquait l'anatomie altière de Charlotte, sa grâce brune et allongée, femme-enfant, fragile et éternellement adolescente, ses seins parfaits, ses longues jambes toujours brunies par le soleil, elle avait peur pour elle, du soleil, des coups de cravache trop violents qui semblaient devoir la brûler. Elle l'aurait voulue, idéalement dans la pénombre d'un boudoir, dans un décor vaporeux qu'elle aurait éclairé de la lueur de ses longs cheveux noir de jais croulant en cascade sur ses épaules nues. Fragile et forte, forte mais attendrissante de faiblesse pensait Juliette en regardant la nuit monter dans le ciel immense. Ces menus débordements étaient des débauches fort modestes. Il n'y avait peut-être au fond pas de quoi fouetter un chat. La morale, toute seule, la légèreté toute seule ne sont jamais graves. Ce qu'il y a de terrible, c'est ce mélange de rigueur et de faiblesse dont on donne souvent un déplorable exemple. Elle était trop dure pour ce qu'elle avait de faible, trop faible pour ce qu'elle avait de dur. Elle se demandait si ses rêves n'étaient pas la réalité et ses brefs éveils à la réalité des rêves infiniment trompeurs, heureux état d'inconscience.   Il lui était agréable d'imaginer que même si elle fuguait, elle reviendrait cette même nuit s'installer dans sa tête. Elles furent très bien ainsi, laissant tomber de temps en temps, un mot qui exprimait avec avarice et retenue, une gamme de sentiments, l'écho sourd d'un plaisir confus. Que ferait-elle sans elle ? Elle serait totalement perdue, désemparée. Charlotte s'ouvrit et se cambra au contact de son doigt qui remontait et qui se mit à masser doucement son bouton de chair turgescent qui gîtait dans l'ombre de son pubis. Ineffable lui fut la caresse de son index à l'orée de sa voie la plus étroite, provoquant en elle une sensation de plaisir telle que jusqu'au fond de son ventre et de ses reins, elle fut traversée d'une tension exquise, presque insoutenable. Elle s'abandonna à cette jouissance, à cette extase irradiante. C'était comme si son être entier, tout son corps, tous ses nerfs, tout son sang bouillonnant affluaient dans son hédonisme solitaire. Elle eut un éblouissement d'impudicité. Elle cria sa lasciveté, avec des saccades et des soubresauts. Elle demeura debout, les cuisses écartées, les bras mous immobiles le long du corps. Elle avait encore en elle des ondes d'orgasme qui se répandaient dans une fréquence de plus en plus lente, comme les vagues qui meurent sur le sable quand la mer est calme sous un ciel étale. Une femme experte n'aurait pas été plus habile à lui donner autant de plaisir, sauf Juliette. Mais elle était heureuse de dormir seule dans le grand lit, avec le calme de la campagne tout autour. Elle allait tirer les rideaux, laisser entrer la lumière du soir recouvrir ses rêves et la lune éclairer les arbres. C'est quand on les condamne à mort que les victimes parfois sont le plus folles de bonheur. Car entre les rapports entre les êtres ne sont, tout le monde le sait, que des malentendus. C'est ainsi que naissent souvent les amours malheureuses, les illusions du cœur. Parce qu'ils rompent avec le quotidien d'où naît si vite l'habitude qui est ennemie de la passion. L'amour ne se fait que trop souvent qu'après le coucher du soleil. Tant que le soleil brille, les petites sottes peuvent faire tout ce qu'elles veulent. À partir de minuit, sauf dans le cas de l'ineffable cérémonie des bals, le danger rôde toujours. Si forte que soit la grâce en Juliette, elle sait l'étouffer, et peut-être y a-t-il du courage à se conduire ainsi.    Bonne lecture à toutes et à tous.Méridienne d'un soir.
264 vues 10 aime
Par : le 27/11/25
Le portail de pierre s’ouvre dans un souffle grave. Élise reste un instant immobile, au seuil, le cœur battant plus vite qu’elle ne l’aurait voulu. Le vent traverse l’arche, lui effleure la peau comme pour l’inviter ou la tester — elle ne sait pas encore. Elle avance. 1. La traversée de l’entrée Sous ses pas, la pierre résonne doucement, un son clair, presque solennel. Le couloir s’élève en arches sobres, élégantes, comme un ancien monastère. La lumière s’infiltre par de hautes ouvertures et glisse contre les murs avec une douceur presque vivante. Élise sent ses épaules se tendre puis, progressivement, se relâcher. “C’est calme… mais vivant. Comme si le lieu me voyait arriver.” Son souffle se synchronise avec le silence. Elle ne l’avait pas prévu. Elle ne maîtrisait déjà plus tout. Un léger tremblement lui traverse les mains. Elle les cache dans ses manches. 2. L’arrivée à l’accueil La pièce s’ouvre soudain, plus large, plus haute. Bois massif, métal travaillé, pierre claire. Un décor noble, sans luxe inutile. Juste ce qu’il faut pour imposer le respect. À l’accueil, une silhouette l’attend. Pas le Dominant. Un responsable calme, posé, avec un regard qui lit sans juger. Il lui sourit légèrement, incline la tête. — Bienvenue Élise. Sa propre voix la surprend quand elle répond. Un peu trop douce. Un peu trop basse. “Respire… Tu es prête. C’est pour ça que tu es là.” Il lui rappelle quelques règles. Élise écoute, mais ses sens sont happés par autre chose : le son du vent entre les arches, la chaleur discrète du bois, le calme parfait du lieu. Elle se sent observée. Mais ce n’est pas lui. C’est l’espace. L’architecture elle-même semble l’envelopper, la maintenir droite, attentive, presque… apprivoisée. 3. Le chemin vers le donjon Le responsable lui indique un long couloir. Elle s’y engage seule. Le couloir est silencieux, mais pas vide. Chaque pas d’Élise semble réveiller une vibration dans le sol. Un frisson court le long de sa nuque. Les lanternes fixées aux murs diffusent une lumière chaude. Elles ne bougent pas, mais Élise jurerait qu’elles respirent avec elle. “Pourquoi je suis aussi… sensible ? Ce n’est qu’un lieu. Un lieu…” Elle s’interrompt mentalement. Non. Ce n’est pas “qu’un lieu”. Plus elle avance, plus elle sent une énergie sourde, dense, presque électrique dans l’air. Elle n’a encore vu personne — pas lui — mais elle sent sa présence approcher comme une tension statique. Le couloir s’élargit. Une double porte de bois sombre l’attend. Elle pose une main dessus, juste pour vérifier sa propre stabilité. Le cœur accélère. Un souffle court. Une chaleur étrange dans la poitrine. Elle entend alors un bruit à peine perceptible derrière la porte : pas un pas, pas une voix, juste une présence. Elle ferme les yeux une seconde. “Je ne suis pas prête. … Si. Je le suis. Et c’est ça qui me fait peur.” Elle inspire profondément. Le bois sous sa main semble vibrer un tout petit peu, comme si le lieu lui-même retenait son souffle avec elle. Puis elle pousse la porte.
64 vues 0 aime
Par : le 27/11/25
Ce soir-là, au restaurant, l’air semblait vibrer d’une électricité légère, presque ludique. Toute la journée, une audace nouvelle m’avait effleuré, un souffle d’insolence tendre qui me donnait des allures de funambule défiant son propre vertige. Maîtresse Elie, elle, observait ce frémissement avec un calme souverain, comme une reine amusée par la danse d’un papillon autour de sa couronne. Je croyais bousculer ses certitudes, ébranler un instant l’édifice de son autorité. Je me trompais. Lorsque je laissai tomber quelques mots bravaches, une provocation drapée d’ironie, elle ne s’emporta pas. Elle se leva, effleurant mon épaule d’un geste à peine perceptible, et murmura d’une voix douce : « Très bien, Sabine… si tu le dis. » Ce souffle porta avec lui un parfum familier, un élixir auquel mes sens n’ont jamais su résister. En un instant, mon assurance se fendilla. Mon odorat, traître premier, se laissa happer par cette essence qui m’enlace toujours avant même que ses mains ne m’atteignent. Quand elle revint, son geste trouva le chemin de ma peau, glissant sous le tissu de ma chemise avec une lenteur calculée, telle une brise disciplinée. Sa main, à la fois ferme et bienveillante, pinça un téton et raviva chaque fibre de mon être. Elle n’avait besoin ni de mots ni d’efforts : c’était un rappel, silencieux mais absolu, de la place que je prétendais oublier. Puis ce fut sa voix. Elle parlait de tout et de rien, de ces banalités qui, dans sa bouche, deviennent des sortilèges. Ses intonations, ses infimes variations, le mouvement de ses lèvres, … tout conspirait à me désarmer. J’écoutais sans réellement entendre ; je chutais déjà. Elle prit son temps. La lenteur était sa vengeance, la maîtrise son arme la plus élégante. Quand elle se pencha pour m’embrasser, ce fut avec une intensité qui renversa mes dernières certitudes. La douceur de ce contact fit vaciller ma fausse désinvolture ; le goût même de sa présence me rappela que je n’avais jamais cessé d’être sous son empire. Elle se redressa ensuite, se détacha de moi comme on retire une étoffe au ralenti, et regagna sa place avec cette démarche souveraine qui toujours m’assomme. Je la suivais du regard, impuissant à faire autrement. Alors elle lança l’assaut final. « Tu voulais soutenir mon regard ? Alors profites-en… tu ne pourras pas le refaire de sitôt. » Son regard se planta dans le mien, acéré mais lumineux. Sous la table, un contact précis, à peine un appui mais d’une maîtrise totale, acheva de faire chanceler le peu de contenance qu’il me restait. Je tentai de résister, mais son doigt, léger sous mon menton, redressa mon visage. « Ne quitte pas mon regard, Sabine. » Sa voix… un velours qui brûle. Mon esprit… une forteresse dont elle connaissait toutes les portes. Mes sens, un chœur soumis à sa baguette et à sa volonté. J’étais ivre. Non de vin mais d’Elle, dans toute sa splendeur et toute sa magnificience. Ivre de sa présence. Ivre de sa volonté. De cette puissance tranquille qui fait céder en douceur toutes mes défenses. Un ultime regard, un dernier mouvement de lèvre, une insoupçonnable augmentation de la pression de son pied sur mon sexe tendu à l'extrême et le tsunami pouvait se répandre entre mes jambes en même temps que je ne pouvais contenir un râle orgasmique, son regard victorieux planté dans le mien, penaud. Aussitôt sa sentence tomba, simple et limpide : « Tu vas te lever, Sabine, et aller régler l’addition. » Sa voix ne commandait pas : elle scellait. Son regard ne demandait pas : il possédait. Je me levai, le cœur battant, traversant la salle avec la conscience aiguë de l’instant, de ce qu’elle venait d’accomplir sans jamais hausser le ton, sans jamais brusquer, simplement par la force d’un empire qui dépasse les gestes. Mon entrejambe gonflé laissait apparaître une auréole honteuse et personne se tournant vers moi ne pouvait l'ignorer. Payer la note fut un acte à la fois banal et immense. J’étais redevenu ce que je n’aurais jamais dû cesser d’être : son sujet, son dévoué, sa propriété douce et consentante. Je revenais à elle humblement, la tête plus légère, l’âme plus claire. Elle, déjà, retrouvait son trône invisible, celui qu’elle n’avait en vérité jamais quitté. Son regard me cueillit une dernière fois, un mélange de tendresse et d’autorité. Mon châtiment serait long. Mon abandon serait total. Et jamais plus, depuis ce soir-là, je n’ai songé à défier son pouvoir.
217 vues 4 aime
Par : le 26/11/25
Le BDSM n’est pas une activité que l’on pratique n’importe où. Pas dans un salon. Pas dans un hôtel. Pas dans un gîte improvisé. Et même pas toujours dans une soirée, tant les conditions changent d’un événement à l’autre. Un lieu BDSM idéal demande des critères précis, parce qu’il doit servir la sécurité, la profondeur des pratiques et la qualité des émotions et sensations humaines. Voici les 10 critères essentiels pour un vrai lieu dédié — un lieu qui respecte les personnes autant que les pratiques. 1. Une architecture pensée pour les pratiques Le BDSM n’est pas une idée abstraite. Il implique des gestes, des postures, du matériel, des distances. Un lieu dédié doit offrir : hauteur sous plafond suffisante, murs pouvant supporter des fixations, sols solides, circulation fluide, zones de travail distinctes. Rien n’est laissé au hasard. 2. Une confidentialité absolue Sans confidentialité, pas de liberté. Un lieu BDSM doit garantir : l’isolement visuel, l’absence de mitoyenneté directe, un parking discret, une entrée non exposée, une gestion stricte des accès. La discrétion n’est pas un luxe : elle est essentielle. 3. Une sécurité structurée Un lieu sérieux ne peut pas fonctionner sans : protocole d’accueil, règles de sécurité claires, matériel contrôlé, trousse médicale professionnelle, surveillance discrète en arrière-plan. Ce n’est pas de la méfiance : c’est du respect. 4. Un matériel professionnel, adapté et entretenu Le BDSM demande du matériel solide, fiable, ancré dans une pratique réelle : croix Saint-André, cages, points de suspension, mobilier stable, éclairage réglable, revêtements résistants. Un vrai lieu ne se contente pas de décoration : il investit dans la qualité et la solidité 5. Une acoustique contrôlée La maîtrise du son est cruciale : isolement phonique, matériaux absorbants, ambiance sonore variable. Le lieu idéal ne laisse pas les bruits créer de la gêne ou du stress. 6. Une ambiance contrôlée L’ambiance d’un donjon n’est pas une question de bougies. C’est : des lumières modulables, une température stable, une odeur neutre ou cohérente, une esthétique affirmée mais fonctionnelle. L’ambiance doit soutenir la scène, jamais la parasiter. 7. Une salle “soft” pour les pratiques émotionnelles et sensorielles Toutes les scènes ne sont pas intenses. Certaines nécessitent douceur, calme, proximité. Un lieu idéal comprend : un espace doux, un éclairage bas, du confort, un environnement non technique. Le BDSM est large : on ne peut pas tout faire sur une croix. 8. Un espace de détente et de récupération Après certaines scènes, il faut : se poser, reprendre ses émotions, débriefer, se reconnecter. Un espace lounge ou repos est indispensable pour : la sécurité émotionnelle, les transitions, et la qualité de l’expérience. 9. Un protocole d’accès clair Un lieu sans règles devient un chaos. Le lieu idéal fonctionne avec : réservation obligatoire, identification discrète mais vérifiée, interdiction totale des non-membres non annoncés. L’accès crée le cadre : le cadre crée la qualité. 10. Une culture interne forte Un lieu dédié n’est pas seulement un bâtiment. C’est un lieu de culture. Il porte : des valeurs, une éthique, un niveau d’exigence, un cadre relationnel, une vision partagée. Sans culture interne, un lieu ne devient jamais qu’un “local équipé”. Avec une culture, il devient une référence. Conclusion : le lieu idéal n’est jamais improvisé Un lieu BDSM idéal n’est pas né d’une décoration rouge et noire. Il naît : d’une architecture, d’une méthode, d’une gouvernance, d’une vision, et d’une passion partagée. C’est un lieu où le BDSM n’est pas toléré. Il est pensé, compris, assumé et respecté. Le Cercle Ébène vise précisément cela : un lieu qui honore la pratique et les personnes.  
27 vues 3 aime
Par : le 25/11/25
Le lendemain, comme il ne faisait pas très beau, elles restèrent couchées toute la journée. Le simple fait de dormir contre elle émerveillait la jeune femme. Son désir aussi. Cette manière qu'elle avait de la vouloir toujours. La violence des caresses, le silence entre elles, quand elle faisait durer le plaisir, juste par plaisir. Après, elle la regardait à la dérobée comme on fixe ceux dont on sait qu'ils vont nous manquer. Plus se rapprochait l'heure du départ, moins elle acceptait l'obligation de la quitter. Elles avaient décidé de n'en pas parler. De ne pas gâcher les quelques jours qui restaient. Pour la rassurer, parce qu'elle ne manquait pas d'audace, elle lui disait qu'un jour, elles vivraient ensemble. Charlotte n'était pas dupe, elle non plus. Elle aurait voulu trouver une solution. Agir, décider, comme elle en avait l'habitude avant de rencontrer Juliette. Mais il n'y avait rien à faire, rien à projeter. Soudain, je découvris que quelque chose avait, pour moi, sinon supprimé, du mins modifié le goût. C'était le sentiment du présent, cette fixité terrifiante des ombres nocturnes sur la petite place Furstemberg, où vécut le compositeur Tcherepnine et le peintre Delacroix, l'immobilité de la mort. Avant, je me plaisais à cette idée même de notre amour qui permettait la sérénité de mon esprit; tous les moments passés entre nous m'apparaissaient comme les pièces d'un puzzle, ou mieux les plantes d'un herbier, dont la sécheresse m'aidait à oublier qu'un jour, riche de sève, elles avaient vécu sous le soleil. Mais aujourd'hui, si je pouvais encore me plaire dans notre histoire, ce n'était qu'en l'imaginant qu'au présent. Tout cela, vu de l'extérieur, peut avoir l'air grotesque ou insoutenable, mais il n'en est rien. Le résultat est au contraire un comble de légèreté, de délicatesse et de douceur musicale. À la voir, comme ça, Juliette est d'ailleurs la réserve même, mesurée, raffinée, mince et brune, presque fragile, silhouette comme effacée interrompue par le regard clair, décidé. Elle n'a pas de temps à perdre. D'après elle, elle n'en a que trop perdu. Avec son air timide, prude, pudibond, elle pourrait même passer inaperçue. Avec Charlotte, elle jouit lucidement de la contradiction entre ses actes et son apparence. Elle croise et décroise ses jambes nues en évitant d'intercepter son regard. Tout à coup, elle la contemple avec une sorte d'épouvante: ce qui s'était accompli dans cet être dont elle avait tant envie lui apparaissait effroyable. Ce corps fragile, ses craintes, ses imaginations, c'était tout le bonheur du monde à notre usage personnel. Son passé et le mien me faisaient peur. Mais ce qu'il y a de plus cruel dans les sentiments violents, c'est qu'on y aime ce qu'on aime pas. On y adore jusqu'aux défauts, jusqu'aux abominations, on s'y attache à ce qui fait de plus mal. Tout ce que je détestais en elle était sans prix pour moi. Et mon seul bonheur, c'était le plaisir même; le mien, le sien, tous ces plaisirs du monde, camouflés la plupart du temps sous de fugaces désirs, des amours passagères, des illusions d'un moment. Nous avions du mal à parler. Il y avait un silence entre nous, fait de nos fautes et de nos remords. L'éclatement et l'évidence des amours partagées, la simplicité qui jette les corps l'un vers les autres. Ce monde ambigu où les choses s'interprètent et où nous leur prêtons un sens qui est rarement le sens, c'était l'insoutenable légèreté du bonheur où le temps et l'espace n'étaient plus neutres dans l'amour et la soumission. Ils se chargeaient de nos espoirs et de nos attentes, et le monde entier se couvrait ainsi d'un réseau de signes qui lui donnait un sens parfois absurde. Si tout était là, la vérité serait à la portée de tous, à la merci d'un miracle, mais on ne peut n'allumer que la moitié d'un soleil quand le feu est aux poudres. Qui n'a vu le monde changer, noircir ou fleurir parce qu'une main ne touche plus la vôtre ou que des lèvres vous caressent ? Mais on est où nous le sommes, on le fait de bonne foi. C'est tellement peu de choses que ce n'est rien. Mais on n'avoue jamais ces choses-là. Juliette passa ses bras autour du cou de Charlotte. Elle l'enlaça à contrecœur tandis qu'elle posait la tête contre sa poitrine. Elle l'embrassa dans le cou et se serra contre elle. Glissant la main dans ses cheveux, elle posa ses lèvres timidement sur sa joue puis sur sa bouche, l'effleurant délicatement avant de l'embrasser de plus en plus passionnément. Involontairement, elle répondit à ses avances. Elle descendit lentement ses mains dans son dos, et la plaqua contre elle. L'existence cessa de n'être que du temps. Elles se laissèrent gagner par un désir grandissant. Charlotte s'écarta de Juliette, la prenant par la main, l'entraîna vers la chambre.    Elle avait pâli. Non par plaisir, elle vérifia que la lueur dans ses yeux brillait d'un éclat accru. Elle était inquiète, donc elle l'aimait davantage. Elle l'avait voulue mystérieuse, elle était servie. Elle avait beau savoir sa valeur, et comment elle l'aurait le soir même dans son lit, et combien elle avait payé la veille, par moments c'était plus fort qu'elle: ses yeux s'emplissaient de cette brume qui précède les larmes. La tête appuyée sur l'épaule de la jeune femme, elle se laissait aller au seul bonheur qui lui restait: celle de ne pas faire semblant de croire qu'elle l'aimait. Puis, elle se redressait, mutine et plaisantait pour un rien. Elle la dévorait des yeux. Charlotte rayonnait alors de joie. Elle riait, la tête renversée, puis souriait, admirative, émue parfois. On voyait la passion s'emparer de chaque parcelle de son visage. Elles aimaient se promener à Paris lors de promenades nocturnes en taxi. La place de la Concorde leur parut belle pourtant, dans sa torpeur étale, affichant une langueur indécise, entre les lueurs de l'aube, la brume de cet été qu'elles n'oublieraient jamais et l'éclat des réverbères. Elles avaient toujours aimé la place de la Concorde au petit matin, quand on roule vite dans Paris. Le chauffeur interrompit sa rêverie et leur demanda si elles avaient un itinéraire favori. Elles répondirent qu'il pouvait aller où bon lui semblait. Les draps froissés attendraient pour une fois. Le taxi s'était arrêté juste devant l'hôtel. Le réceptionniste grommela quelque chose, il ne savait pas s'il fallait nous souhaiter le bonjour, le bonsoir ou autre chose. Elles furent heureuse de se jeter toutes les deux sur le lit de la suite luxueuse. La lumière de l'aube inondait la pièce, jetant des ombres sur les murs. N'hésitant qu'une fraction de seconde avant de se retourner vers elle, Juliette commença à se déshabiller. Charlotte fit un geste pour fermer la porte de la chambre, mais elle secoua la tête. Elle voulait la voir, cette fois-ci, et elle voulait qu'elle la voit. Charlotte voulait que Juliette sache qu'elle était avec elle et non avec une autre. Lentement, très lentement, elle ôta ses vêtements. Son chemisier, son jean. Bientôt, elle fut nue. Elle ne la quittait pas des yeux, les lèvres légèrement entrouvertes. Le soleil et le sel de la mer avaient hâler son corps. Il venait d'ailleurs, de l'océan. Il émergeait des eaux profondes, tout luisant de ce sucre étrange cher à Hemingway. C'était la fleur du sel. Puis Juliette s'approcha de Charlotte et posa ses mains sur ses seins, ses épaules, ses bras, la caressant doucement comme si elle voulait graver à jamais dans sa mémoire le souvenir de sa peau. Elles firent l'amour fiévreusement, accrochées désespérément l'une à l'autre, avec une passion comme elles n'en avaient jamais connue, toutes les deux douloureusement attentive au plaisir de l'autre. Comme si elles eu avaient peur de ce que l'avenir leur réservait, elles se vouèrent à l'adoration de leurs corps avec une intensité qui marquerait à jamais leur mémoire. Elles jouirent ensemble, Charlotte renversa la tête en arrière et cria sans la moindre retenue. Puis assise sur le lit, la tête de Charlotte sur ses genoux, Juliette lui caressa les cheveux, doucement, régulièrement, en écoutant sa respiration se faire de plus en plus profonde. Soudain, les lèvres de Juliette exigèrent un maintenant plein d'abandon. La communion ne put être plus totale. Elle lui prit la tête entre ses deux mains et lui entrouvrit la bouche pour l'embrasser. Si fort elle suffoqua qu'elle aurait glissé si elle ne l'eût retenue. Elle ne comprit pas pourquoi un tel trouble, une telle angoisse lui serraient la gorge, car enfin, que pouvait-elle avoir à redouter de Juliette qu'elle n'eût déjà éprouvé ? Elle la pria de se mettre à genoux, la regarda sans un mot lui obéir. Elle avait l'habitude de son silence, comme elle avait l'habitude d'attendre les décisions de son plaisir. Désormais la réalité de la nuit et la réalité du jour seraient la même réalité. Voilà d'où naissait l'étrange sécurité, mêlée d'épouvante, à quoi elle sentait qu'elle s'abandonnait, et qu'elle avait pressenti sans la comprendre. Le doute lancinant d'être passée à côté de quelque chose. Sans doute même cette vie précaire, frelatée, fragmentée, lui plaisait-elle un peu.    Avec quelle simplicité, elle me montrait la voie ! Pour la séduire, il s'agissait de me conformer à l'image qu'elle s'était faite de moi. Une fille cynique qui au terme d'une nuit de plaisirs, s'en allait à l'aube, sur la pointe des pieds, de la chambre. Si j'avais passé toute la nuit avec elle et devant le plateau du petit déjeuner, insisté pour la revoir, si je lui avais montré mon trouble, eût-elle jamais rappelé ? Se fût-elle même souvenu de moi ? Désormais, Je savais que pour lui plaire, il suffisait somme toute de l'inquiéter. La faire souffrir. Avec les autres avant elle, j'avais toujours gardé mes distances. Avec elle, ce serait plus difficile. Désormais, il n'y aurait plus de rémission. Elle eut seulement conscience que bientôt le soir allait tomber, qu'elle était seule avec Charlotte. L'allégresse se communiqua à sa vieille passion et elle songea à sa solitude. Il lui sembla que c'était pour racheter quelque chose. Elle avait peur de se retrouver seule. Pourtant, c'est toujours seul qu'on s'invente. Mais qui cherchait de nous deux d'inventer ? Ce que l'on sent en soi de différent, c'est précisément ce que l'on possède rare, et c'est là que l'on tâchait de supprimer. Nous prétendions aimer ntotre vie et nous nous contentions de l'imiter. L'éclat froid de son regard exigeait plus de volonté et de froideur que de bonté. Je cherchais tout au long de ses supplices, une ivresse insoupçonnable, une exaltation aveugle et sans fin. Mon indiscrétion m'a servi, puisqu'elle m'a donné le désir de la punir. Elle fit ce que j'exigeais d'elle, le souffle haletant et se rapprocha de moi en me lançant un regard anxieux. La lueur qui brillait au plafond faisait luire ses prunelles tandis que je laissais errer un regard froid sur sa nudité. Une onde de plaisir la traversa quand le cuir de la cravache lui caressa d'abord le dos, puis les hanches et les seins. Un liquide moite afflua entre les cuisses de Charlotte. Je la fit tourner vers moi, elle était dans un état second, hébétée, comme absente de son propre corps. Je la contemplais longuement en caressant tendrement les mèches de cheveux qui tombaient sur son front. Elle voulait continuer, aller jusqu'au bout de ses fantasmes. Je me détournais à temps pour que je ne puisse pas voir les larmes jaillir de ses yeux. Elle avait déjà dévoilé bien assez de sa vulnérabilité. Vivre pleinement sa sexualité, si l'on sort tant soit peu des sentiers battus par les autres, est un luxe qui n'est pas accordé à tous. Cet prouesse la renforçait dans ses audaces. Il lui suffisait d'un psyché. Nue, avec humilité, elle se regarda dans le miroir, et songea qu'on ne pouvait lui apporter, si l'on ne pouvait en tirer de honte, beaucoup de bonheur. La jeune femme n'avait pas d'autres secours que de demeurer heureuse.   Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
386 vues 11 aime
Par : le 25/11/25
Elles avaient toutes deux oublié au fond de leur mémoire le mépris de la chasteté et le souvenir de passables galanteries par de louables règles, capables sans doute de s'infléchir, mais leur ayant jusqu'à ce jour gardé de tout caprice qui les eut plongé dans le remord. Elle se tut. Elle-même savait trop bien autour de quelles paroles dangereuses elles tournaient toutes deux, mais peut-être le silence les sauverait-elles. Il ne fallait gâter ni cette journéee, ni cette nuit. Elle était belle, cette nuit, toute chancelante et ornée de musique, pleine des bruits innombrables des hommes et des bêtes, et encore tiède avant l'automne. Son empreinte me brûle, quoi que j'aie pu tenter de m'y soustraire. Elle reste inextriquablement tissée dans la texture même de mon être. La première fois que j'avais voulu l'embrasser, j'attendais des transports ou une gifle. J'eus droit à des rites un peu slaves, des signes cabalistiques, de longs gants noirs enlevés lentement, des doigts en grille sur ma bouche, des lèvres chaudes qui se moquaient de moi. Dès le premier soir, tout était déjà inscrit. Les choses ne sont jamais fatales, sans doute mais précisément parce qu'elles ne le sont pas, elles ne se libèrent jamais du passé qui les fait grandir, des regards et des silences qui les font surgir. Elles naissent à chaque instant de l'instant qui les précède. Chaque parole échangée entre nous trace et définit d'avance les courbes de la relation. Les sentiments n'ont jamais l'épaisseur qu'ils ont dans le silence. Le temps qui s'écoule entre l'évènement et le récit leur prête tous les reflets, toutes les réfractions du souvenir. Pour ne jamais mentir, il faudrait vivre seulement. Mais les projets secrets, les desseins du cœur et les souvenirs brisent souvent cette simplicité impossible. Béatrice disparut de ma vie. Ne recevant aucune réponse aux lettres que je lui adressais, je cessai de lui écrire. Elle ne ne demeurait pas moins présente. Je m'éveillais le matin avec un sentiment d'abandon. Je ne pouvais concevoir qu'un amour aussi intense ait pu achopper sur ce qui m'apparaissait plus comme une indélicatesse que comme une trahison. Je croyais naïvement qu'elle reviendrait. Je demeurai trois mois ainsi dans l'incertitude. Je sursautais en entendant la sonnerie du téléphone, j'attendais le courrier avec angoisse. J'imaginais son existence à Rome. Je vivais comme un automate. J'accomplissais le rituel de la vie quotidienne, je voyais des amis, je faisais l'amour, mais ces gestes restaient extérieurs à moi-même. Mécaniquement, je ne m'y impliquais pas. Une maladie intérieure me minait. Personne autour de moi ne se doutait du drame que je vivais. À qui aurais-je pu en faire la confidence ? Personne ne connaissait l'existence de Béatrice. Il ne me resterait aucune trace de cet amour. Cette idée m'effrayait parfois. Qu'un être ait pu remplir à ce point ma vie et s'effacer sans laisser aucun signe. La première fois que je la rencontrai au vernissage d'une exposition Giacometti au Musée Rodin, je fis tout pour attirer son attention. Emma ne m'adressa pas un regard. C'est un paradoxe littéraire. Plus on décrit les gestes de l'amour, plus on les montre, plus la vision se trouble. Il y avait dans son regard comme une colère retenue, une condescendance moqueuse. Elle n'était pas bavarde, mais imprévue et subtile. Son intérêt la portait là, où précisément, je n'étais pas. Est-ce cette froideur qui m'intrigua ? Quand je lui adressai la parole, elle ne m'écouta qu'autant que la politesse l'exigeait. Elle arborait l'air résigné que les victimes de la mondanité réservent aux fâcheux, aux raseurs. Elle était aussi insensible à l'enthousiasme que je lui manifestais que peut l'être une statue en marbre du sculpteur. Quand je lui demandai son numéro de téléphone, elle me toisa avec une expression offensée. Eût-elle exprimé un peu plus d'urbanité qu'elle aurait moins piqué ma curiosité. La froideur de cette inconnue m'aguichait. Les contraires s'attirent. Sa présence me gênait. Elle s'interposait entre mes rêves et moi. Elle m'empêchait même de songer à elle. Notre rencontre avait du piquant. Le soin extrême qu'elle prenait pour afficher une élégance toute détachée m'intriguait. Une indifférence courtoisie m'eût découragée avec plus d'efficacité. Qu'avais-je fait pour la mériter ? Je n'eus pas le loisir de lui en demander l'explication car elle disparut en me tournant le dos. Le lendemain, je lui fis porter un bouquet de tulipes Bianca à son hôtel, accompagné d'une carte amicale. Je ne reçus aucune réponse. Je n'en fus pas étonnée. Espérant la rencontrer, j'allai bientôt me poster à la porte du Bristol, son hôtel. Je l'attendis sur le trottoir de la rue du Faubourg-Saint-Honoré. Enfin, je la vis apparaître. Dans les reflets de la porte à tambour, elle me parut plus grande, plus élancée, plus altière que jamais. Plutôt réservée, je n'avais pas pour habitude d'accoster une inconnue. Mais sa beauté exacerbait mes sens, fut-ils sans certitude. Elle sembla hésiter sur sa direction. Elle tirait en moi une irrésistible inconduite.    Le désir cherchait avec une impatiente convoitise l'interprétation de la beauté de son regard qui maintenant lui souriait et semblait alors la posséder. La jeune femme y rêva toute la soirée, qu'elle alla, comme elle le faisait chaque jour, passer au cimetière du Père-Lachaise, parmi les dalles grises et les tombeaux de marbre blanc. On prétend que parfois, au moment même où il disparaît, jaillit alors un rayon blanc, que la jeune femme n'avait jamais contemplé de ses yeux, mais qu'elle attendait naïvement chaque soir. Elle m'observait. Je n'en menais pas large. Je devais représenter un spécimen un peu nouveau pour elle. Je me flatte volontiers d'une absence de sentiments. Il m'arrive pourtant d'avoir ainsi des faiblesses qui trouent, malgré moi, mon indifférence et ma facilité à vivre. Cette incertitude l'humanisa à mes yeux. Sans hésiter, je m'approchai d'elle. Quand elle m'aperçut, elle eut un soudain mouvement de recul. Je lus dans son regard noir la lueur de blâme que l'on réserve aux extravagances d'une folle. "- Encore vous", soupira-t-elle. Notre conversation fut aussi cordiale qu'un échange de coups de pistolet, le matin, à l'aube, entre deux duellistes. Malgré mon sourire avenant, et ma fausse innocence, la partie semblait perdue. Je pensais à cette citation de Vigny: "Au lieu de leur dire bonjour, on devrait leur dire pardon". "- Pourquoi ne me laissez-vous pas le temps de m'expliquer ? N'aimez-vous pas les tulipes ? - Je n'ai aucune envie d'entendre vos explications. - Pourquoi ne pas accepter le dialogue amical ? Avez-vous peur de votre propre faiblesse ?" Je vis passer une flamme assassine dans ses yeux. Une femme ne pouvait-elle pas offrir des fleurs à une autre femme ? "- Vous n'êtes pas de nature à m'en inspirer. - Pourquoi cette brutalité ? Pourquoi toujours imaginer le pire ? Que faites-vous de l'amitié ? - Me croyez-vous à ce point naïve ? Avec vous, je sais très bien à quel type de femme j'ai affaire. - C'est mal me connaître et me faire un procès d'intention. Je ne suis pas une amazone. - Prenez-le comme vous voudrez. Mais laissez-moi, vous perdez votre temps, je suis pressée. - Puis-je vous déposer quelque part ? - Non, c'est inutile, je reste dans ce quartier. - Avez-vous l'intention de déjeuner ? - Oui, mais pas avec vous. - Je vous propose un pacte amical. Nous déjeunons ensemble et je vous promets de ne plus tenter de vous revoir. Parole de femme, honneur de femme." Elle me regarda d'un air dubitatif. Balle au centre. "- Puis-je accorder le moindre crédit à quelqu'un qui se comporte comme vous ? - Je vous répète, je vous donne ma parole d'honneur. Je la sentis vaciller. La situation tournait à mon avantage. La victoire était proche. Restait à traverser le pont d'Arcole. - Votre parole d'honneur, répéta-t-elle en haussant les épaules, je ne me fais aucune illusion sur vous. Mais je suis plus que lasse de votre insistance et de votre folie. Alors, je vous accorde vingt minutes. Pas une de plus." Elle pensa alors à toutes les ombres éphémères qui l'avaient entourée. Etait-ce le malheur et la franchise qu'elle apporterait sans cesse avec elle ? Cette rencontre avait un sens symbolique. Au fond, elle m'initiait à la distance. Eût-elle voulu jouer les énigmatiques, elle eût pu y trouver une satisfaction. J'étais en train de lier à elle, dans ce monde plein de sensualités et de menaces, tout le bonheur que j'attendais de cette rencontre. Le présent de l'amour ressemblait au négatif d'une photographie argentique. Il fallait attendre le développement pour en avoir le cœur net. Parfois, il réserve bien des surprises. L'ennui, c'est que ce genre de difficultés est difficile à dire. Un restaurant nous tendait les bras à l'angle de la rue du Cirque. Je l'y conduisis. Pendant le déjeuner, elle resta fidèle à elle-même. Sur la défensive, hautaine, éludant toute question personnelle, ne m'offrant que l'armure d'une personnalité bouclée dans les conventions et le dédain. La glace contre le feu. Pourtant quelque effort qu'elle fît pour être désagréable, elle ne parvenait pas à me déplaire. Je sentais en elle, derrière la Ligne Maginot qu'elle m'opposait, un attirant tumulte de contradictions qui n'était pas sans charme. Au moins, elle ne ressemblait à personne. En vérité, il faut bien reconnaître que moi aussi. Le café bu, elle se leva et, sans se départir de son air farouche, elle prit congé. Pendant quelques instants, cette femme m'avait paru précieuse. Je n'attendais plus d'elle que l'ultime cadeau qu'elle pouvait me faire: s'en aller. "- Maintenant que j'ai eu la faiblesse d'accepter votre déjeuner, j'espère que vous allez tenir votre promesse. Merci pour les tulipes. Adieu." Elle disparut laissant derrière elle un sillage glacé comme un blizzard. Je tins parole. Pendant dix jours. Puis je l'appelai dans sa propriété non loin de Bordeaux, dans les vignobles. "- Et votre promesse, s'exclama-t-elle. En plus, vous êtes parjure." Le ton de sa voix n'exprimait qu'un courroux de façade purement formel. Ce qui était un progrès. Et puis n'avais-je pas évité le pire, elle n'avait pas raccroché. "- J'ai promis de ne plus vous voir, pas de ne pas vous téléphoner. - Vous êtes bien française", dit-elle en ciselant ce qualificatif pour marquer un mépris. Alors je m'inclinai, rêvant de lui baiser la main. Elle riait de me voir transformée, comme dans un bal masqué.   Mais je dus éviter son regard quand, en un coup d'œil pénétrant, elle sembla me dénuder totalement pour me prendre, et trompée par l'illusion d'être possédée toute entière, et pleine de désirs sensuels, un sourire illumina mon visage. Que son expression suffise à fléchir mon incontrôlable emballement et à faire croire à un abandon en rase campagne était inimaginable, tant il y a des cruautés, des cynismes qui ne résistent pas plus à l'épreuve que certaines complaisances, certaines générosités. Le soir tomba enfin, le soir tant attendu. Le ciel devint noir, des ombres se profilèrent longuement. Le paysage était devenu un peu vert, avec des arbres, des vallonnements gracieux, pendant une demi-heure, le temps d'une vie. Elle se sentait maintenant légère ainsi qu'elle voulait l'être pour vagabonder sans un mot, d'un sourire à un lit. Les choses se passaient, hélas, avec une inconsistance, un flou qui se durcissait ensuite en sentiments, en convictions, en images, mais qui semblaient nés d'abord du hasard, d'un kaléidoscope dérisoire hâtivement secoué. Maintenant que l'amère habitude de ses amabilités était prise, je prenais un certain plaisir à la voir décocher ses flèches. "- Quand venez-vous à Paris ? - Que vous importe puisque vous m'avez juré de ne pas chercher à me revoir. - Je sais par l'une de mes amies, que vous serez après-demain à un dîner chez les Moras. - Vous ne me donnez pas envie de m'y rendre. "J'attendais de cette rencontre quelque chose de confus, une issue possible. J'étais pleine d'espoir. Mais une pensée surtout me troublait. Pourquoi cette femme était là et non une autre ? Quelle suite de hasards, d'agissements fortuits, de contretemps, d'obligations, de retards avaient tissé les fils de cette rencontre à la fois prodigieuse et dérisoire ? Quand elle raccrocha, je conservai un instant le combiné muet à la main. Pourquoi insister ? Oui, pourquoi ? Par jeu ? Il y a des rencontres qui, comme celle-ci, ne commencent pas précisément par de forts encouragements. Si elle avait ressenti un coup de foudre pour moi, elle le dissimulait bien. Peut-être n'aimait-elle pas partager son lit avec une femme ? Tout simplement. Mais alors, pourquoi ne pas me l'avouer ? Il y a des vérités qui ne méritent aucune contestation. Mais alors, pourquoi n'avoir en tête que cet horrible mot de réciprocité La réciprocité en amour est un calcul bourgeois. Pas d'investissement du capital sans un rendement substantiel. Cette femme, sans doute mariée, avait beau me rabrouer, elle me plaisait. sapiosexuelle exigeante, bisexuelle très pratiquante. Elle m'attirait pour une raison que je ne cherchais pas à m'expliquer. Mais après-tout exige-t-on de Dieu qu'il vous donne des preuves de réciprocité. Et puis parfois, en amour, on a l'impression sans vraiment savoir pourquoi, qu'en dépit des obstacles, le destin a déjà gravé notre avenir. Calculer la somme des probabilités qui amène deux personnes à se parler, puis à s'aimer, est une opération effrayante. Surtout si l'on considère que du silence, il peut résulter une passion, fruit d'une accumulation exponentielle de hasards. Et cette histoire aussi était probablement déjà écrite dans un mystérieux livre qu'hélas je n'avais pas lu. Comme se serait simple de pouvoir consulter le livre des destinées avant d'offrir un bouquet de tulipes à une femme. On éviterait tant d'impairs, de temps perdu, de malentendus, mais on passerait aussi à côté de la vie et de ses surprises. Elle vint à Paris. Je me trouvai au même dîner qu'elle. Elle m'accueillit avec son habituelle mansuétude. Après le dîner, elle tenta de s'éclipser mais je la rejoignis dans l'escalier, abandonnant mon amie Béatrice. L'immeuble donnait sur le jardin du Luxembourg. Il y avait dans l'air je ne sais quel parfum de printemps. Nous fîmes quelques pas en silence. Quelle nuit réelle me donnerait autant d'émotions, de feu dans le cœur ? Vivre m'amusait, j'étais jalouse, sentimentale, elle était indifférente, cynique. Il me semblait choisir sur des coups de dés, dont j'ignorais toujours si je les jetais moi-même. Un silence doux et reposant comme une paix. Elle avait une voiture anglaise, comme elle. Elle était née à Londres mais elle vivait à Bordeaux. Je lui demandai de me raccompagner. Elle accepta en poussant un soupir. Elle gara sa voiture en bas de chez moi. Elle semblait avoir épuisé ses ressources d'agressivité. Je tentai alors de l'embrasser en posant une main audacieuse sur sa cuisse nue. Elle ne me repoussa pas. Au contraire, elle répondit à mon désir avec tant de fougue que j'en fus presque déconcertée. Une grande bataille est celle que l'on remporte avec une résistance farouche. Je la dévêtis contre le mur. La découverte de son porte-jarretelles me troubla. Elle ne pouvait exprimer plus clairement ses intentions. Ainsi, elle s'était armée pour l'amour. Rien n'avait été laissé au hasard. La seule chose qu'elle avait abandonnée au jeu des circonstances, c'était le choix de la partenaire. Avais-je même été choisie ? Cette dérision me parut tragique. Bientôt, je me ressaisis. Après tout pas de raison de se lamenter à propos d'un porte-jarretelles. Nous accomplîmes tous les rites que nous attendions l'une de l'autre. L'angoisse avait disparu. Le silence se chargea du reste. Dès lors, elle bascula, comme une statue bascule de son socle. Nous nous retrouvâmes chez moi. Et ce fut comme si, de toutes ses forces, elle tenait à démentir l'indifférence qu'elle m'avait manifestée. Nous nous aimâmes dans une douce ambiance de paix conclue, sur un lit d'armes abandonnées et de sensualité débridée. Déshabillée de son agressivité et de sa pudeur, elle demeurait menaçante comme une tempête apaisée. Ses refus donnaient un prix mystérieux à son doux abandon. Je l'admirais comme une belle énigme. Avais-je véritablement une femme devant moi qui avait cédé à une pulsion saphique ou l'incarnation d'un phénomène météorologique ? Son corps était celui d'une femme aimante, mais les ressorts de son âme paraissaient aussi inaccessibles que les déchaînements d'une tornade. Loin de me sentir maîtresse de la situation, il me semblait que je n'avais été que l'exécutante d'un jeu qui me dépassait. Emma entra dans ma vie au même moment où Béatrice en sortit. Une nouvelle vie, un nouvel amour. Je me retrouvai telle une femmes égarée. Je les fréquentais, mais je ne croisais que des ombres. Je pensais toujours à Béatrice. Chaque nuit j'avais l'impression amère, non de la tromper mais de me trahir.    Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.  
210 vues 6 aime
Par : le 24/11/25
Elle se dit que son amante ne ressemblait pas aux autres. On était toujours le trouble-fête de quelqu'un. Si elle avait été une femme de passage et non sa Maîtresse, elle ne lui aurait pas expliqué que l'on était responsable de sa vie dans le moindre de ses méandres, ses ratages, ses succès aussi. Que tout sauf la maladie dépendait du désir que l'on avait que les choses surviennent. Que l'on avait les amours, les histoires que l'on méritait. Peut-être que les souvenirs sont beaux à cause de cela. Elle se revoit seulement descendre les marches quatre à quatre, dans un tel état, une angoisse d'abandon, qu'elle fut prise d'un hoquet. Elle ne se rappela même plus les explications que Juliette lui donna le lendemain. Juste de l'escalier et de ses yeux brouillés de larmes et de sommeil. Peut-être qu'avec le temps, le filtre des années, ils deviennent comme des produits purifiés, débarrassés des scories du chagrin et de la peur. La jeune femme tenta d'articuler un mot, mais son visage se froissa. Ravagée de désirs, elle regarda silencieusement sa Maîtresse. Ces deux victimes de l'amour n'avaient jamais su s'adapter à un univers classique et d'amantes décourageables. Charlotte fut libérée de sa cellule et elle prit sur le lit une robe dos-nu, très échancrée sur les reins, le serre-taille assorti, les bracelets en cuir et le corsage, croisé devant et noué derrière pouvant ainsi suivre la ligne plus ou moins fine du buste, selon qu'on avait plus ou moins serré le corset. Juliette l'avait beaucoup serré. Sa robe était de soie bleue. Sa Maîtresse lui demanda de la relever. À deux mains, elle releva la soie légère et le linon qui la doublait découvrit un ventre doré, des cuisses hâlées, et un triangle glabre clos. Juliette y porta la main et le fouilla lentement, de l'autre main faisant saillir la pointe d'un sein. Charlotte voyait son visage ironique mais attentif, ses yeux cruels qui guettaient la bouche entrouverte et le cou renversé que serrait le collier de cuir. Elle se sentait ainsi en danger constant. Lorsque Juliette l'avertit qu'elle désirait la fouetter, Charlotte se déshabilla, ne conservant que l'étroit corset et ses bracelets. Juliette lui attacha les mains au-dessus de la tête, avec la chaîne qui passait dans l'anneau fixé au plafond et tira pour la raccourcir. La chaîne cliquetait dans l'anneau, et se tendit si bien que la jeune femme pouvait seulement se tenir debout. Quand elle fut ainsi liée, sa Maîtresse l'embrassa, lui dit qu'elle l'aimait, et la fouetta sans ménagement. Elle avait contracté la manie d'être indélébile dans la vie de sa Maîtresse. Qui aurait résisté à sa bouche humide et entrouverte, à ses lèvres gonflées, à son cou enserré par le collier, et à ses yeux plus grands et plus clairs, et qui ne fuyaient pas. Elle la regarda se débattre, si vainement, elle écouta ses gémissement devenir des cris. Le corset qui la tenait droite, les chaînes qui la tenaient soumise, le silence, son refuge y étaient peut-être pour quelque chose. À force d'être fouettée, une affreuse satiété de la douleur dût la plonger dans un état proche du sommeil ou du somnambulisme. Mais sans se l'avouer elle-même, son bonheur était sombre mais absolu. Elle avait vécu toute seule mais sans la moindres parcelle d'hypocrisie.    Il lui vint à l'esprit que peut-être l'hypocrisie avait du bon. Ainsi, si elle avait su en jouer, elle n'aurait pas demandé à son amante de la fouetter. Elle n'avait été humiliée qu'une seule fois. Bien entendu, elle avait peur, mais cela ne se voyait pas. Elle ne jugeait pas utile d'avouer cette crainte à cette amante car elle n'en avait rencontré aucune susceptible de l'atténuer. Les deux jeunes femmes retrouvent spontanément les mêmes mots, les mêmes gestes, les mêmes procédures intimes à des semaines de distance, peut-être parce que le sexe est la réminiscence du sexe, avant de desserrer leur étreinte, le corps en nage. Le spectacle aussi et la conscience de son propre corps. Mais au contraire, on voyait sur son visage la sérénité et le calme intérieur qu'on devine aux yeux des recluses. Elle perdit le compte des supplices, de ses cris, que la voûte étouffait. Charlotte oscillait de douleur. Mains libres, elle aurait tenté de braver les assauts de Juliette, elle aurait osé dérisoirement s'interposer entre ses reins et le fouet, qui la transperçait. Chaque cinglement amenait un sursaut, une contraction de ses muscles fessiers, mais peu à peu, une douce chaleur irradia sa croupe, se propageant à son vagin. Une torsion des cuisses et de ses hanches donnait au corps un balancement lascif. De la bouche de la suppliciée sortirent de longs soupirs, entrecoupés de sanglots. Juliette, excitée, commença à frapper plus fort par le travers et les gémissements furent plus profonds. Lorsqu'elle entendit un sifflement sec, Charlotte ressentit une atroce brûlure sur les cuisses et hurla. Elle la flagella à toute volée sans attendre qu'elle se tût, et recommença cinq fois, en prenant soin de cingler chaque fois, ou plus haut ou plus bas que la fois précédente, pour que les traces fussent quadrillées. Charlotte crispa ses poignets dans les liens qui lui déchiraient la chair, le sang monta à sa tête. Alors Juliette s'approchât de Charlotte et lui caressa le visage, lui donnant de longs baisers qui grisèrent la soumise éplorée, puis elle lui ordonna de se retourner et recommença, frappant plus fort, les fines lanières de cuir lacérèrent sans pitié l'auréole de ses seins. Sa séduction demeurait une offensive de tous les instants. Cernée de brouillard, elle était à nouveau une féminité disponible. Le dénouement était là, quand elle ne l'attendait plus, en admettant, se disait-elle, que ce fut bien le dénouement. Charlotte laissa couler quelques larmes. Alors Juliette arrêta de la flageller. Elle ne la détacha pas de ses liens, mais la laissa ainsi exposée, le reste de la soirée, deux longues heures, cuisses écartées et toujours enchaînée. Elle ne cessa de souhaiter refermer ses jambes. Penchée sur le ventre offert de sa soumise, Juliette posa ses lèvres sur le sexe humide, la faisant sombrer dans une indicible félicité, tandis que de sa bouche s'échappait la plainte d'amour, des gémissements étouffés de la chair palpitante, elle céda à la jouissance. Juliette dut maintenir ses hanches à deux mains, tant les sursauts du spasme furent violents et ininterrompus.   Elle lui sut gré de ce silence. Impossible de circonscrire le plaisir dans un vocabulaire, de l'assigner à résidence dans les frontières du language. Toujours les mêmes mots pour dire le plaisir, mais jamais le même plaisir entre les mots. C'est pourquoi elles avaient gardé la discrétion. Tandis que la jeune femme essayait de contenir sa frayeur, son amante se fit la remarque que sa robe bleue avait des nuances aussi changeantes que la robe du Temps que portait Peau d'Âne, elle qui adorait depuis toujours les films de Jacques Demy. Avec son long cou et ses yeux bruns, elle avait manifestement ce genre de beauté, mais cela, elle ne lui dit pas. Charlotte se consuma. Sans doute, ce ne fut pas là seulement la sensation du plaisir mais la réalité même. S'approchant d'elle, Juliette tenait à la main une bougie allumée. Lentement, le bougeoir doré s'inclina sur sa peau, la cire brûlante perla ses seins en cloques blanchâtres et incandescentes. Son martyre devint délicieux. Le fantasme d'être brûler vive augmenta son excitation. Elle perdit la notion du temps et de la douleur. Elle aimait l'idée du supplice, lorsqu'elle le subissait elle aurait trahi le lien qui l'unissait à Juliette pour y échapper, quand il était terminé elle était heureuse de l'avoir subi d'autant plus épanouie qu'il avait été plus long et plus cruel. Sa Maîtresse ne s'était pas trompée à l'acquiescement ni à sa révolte, et savait parfaitement que son merci n'était pas dérisoire. Muette et comme enfermée dans un corridor de ténèbres, la jeune femme semblait cuver sa souffrance, digérer de l'amertume et subir au plus profond d'elle-même de terribles craquelures. Pas un instant elle n'eut la gravité légère d'une double-rate ni la courtoisie de paraître heureuse. Charlotte ne se lassait de sentir le satin de ses caresses, de haut en bas et de bas en haut. C'était toujours comme pour la première fois qu'elle éprouvait le bonheur dans la forme la plus belle de la soumission, celle de l'abnégation. De la souffrance qu'elle aimait subir, elle n'en éprouvait aucune honte. Se laisser fouetter, s'offrir à des inconnues, être toujours accessible, aimable et nue. Elle ne se plaignait jamais. Pour l'amour qui faisait battre son cœur, on ne la forçait jamais. On était fâché contre elle parce qu'on ne lui connaissait pas de rébellion. C'était de la bienséance et de la modestie.    Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
295 vues 10 aime
Par : le 24/11/25
Si agréables que fussent les premiers émois, la jeune femme demeurait sur ses gardes, même si il lui semblait qu'ensemble, elles auraient pu emprunter un sentier de tant de charmes où l'existence s'envelopperait alors de souvenirs à naître, et de désirs à arracher à la nature, où leur corps s'abandonneraient dans le plus vil plaisir de leur imagination féconde et infinie. Elle était assise sur un banc dans le parc. Je vis un visage plein d'attente, je le vis s'éclairer quand elle me reconnut. Ces deux légères rides d'inquiétude qui cernaient sa bouche avaient disparu, son front était fier et son sourire mutin. Elle portait une jupe courte et une paire de mocassins. J'admirais sa minceur et sa toilette qui me paraissait classique mais très élégante. Aussitôt, elle se rapprocha de moi, et me prit dans ses bras. Je sentis son corps plat et musclé comme celui d'un garçon. Elle m'entoura les épaules d'un bras et m'embrassa, me procurant un plaisir intrigant et immédiat. Son odeur m'enivra. J'eus aussitôt à l'esprit le chef-d'œuvre littéraire de Patrick Süskind "Le Parfum" et de son héros, ou anti-héros, Jean-Baptiste Grenouille. Une odeur toujours fraîche: de dessous frais ou de sueur fraîche, une odeur de femme fraîchement toilettée et fraîchement désirable. Elle mettait parfois un parfum, je ne sais lequel, et il sentait aussi frais que tout. Sous toutes ces odeurs fraîches, il y en avait encore une autre, prégnante, lourde, entêtante. Souvent j'ai flairé sa peau comme un animal en chasse, je commençais par le cou et les épaules, j'aspirais un effluve de vapeur printanier, qui se mêlait aux aisselles avec l'autre odeur, je trouvais presque pure cette odeur bestiale et sombre à la taille et au ventre, et entre les jambes avec une coloration fruitée qui m'excitait, je respirais aussi ses cuisses où l'odeur lourde se perdait. Charlotte ? Cette femme au regard clair et au front décidé. Qui était-elle ? Je ne connaissais d'elle que son image et sa passion pour la littérature. Elle aimait ce qui était grand, vaste. La mesquinerie l'ennuyait. Elle s'y sentait à l'étroit. Elle me parlait de sa passion pour Yourcenar. Elle aimait chez la romancière son goût pour l'Histoire, ces époques viriles pleine de noblesse et de violence, mais aussi sa passion pour les arbres. Elle chérissait les ormes, les chênes, les hêtres et les châtaigniers. Elle lisait peu de romans mais dévorait les livres d'histoire, les biographies. Comme la vie passait vite ! Elle me trouvait jeune, je me sentais antique avec mes lettres classiques. La vérité était aussi insaisissable et fragile à détenir que ce rayon de soleil qui folâtrait dans les jardins du Palais-Royal. C'était une fin de journée romantique et ensoleillée de septembre. Je me demande quel lien unit à l'amour ? Sommes-nous dans les cris que nous poussons ou que nous suscitons dans l'alcôve ? Quelle part de nous-mêmes participe à ces coups de reins, à la furie des corps embrassés à bouche-que-veux ? De ces feux éteints, que me reste-t-il ? Rien n'est volatile comme le souvenir de la volupté. Mais quelle denrée périssable que le plaisir. Le passé n'est pas le temps du désir. Celui-ci s'enflamme et s'enfuit ailleurs aussi vite qu'il était venu, comme une amante oublieuse et volage. Au présent, c'est le sexe qui nous tient, nous insuffle nos ardeurs. Au passé, il faut faire un effort de mémoire pour rallumer nos anciennes fièvres. Car ce sont rarement les moments parfaits où tout concourait à l'harmonie de l'amour et des siens, les instants de la plénitude où la vie rendait justice. Ces heures-là, douces comme de paisibles siestes, basculent dans l'oubli comme tant de moments du bonheur passé. Nous ne conservons en souvenirs que les nuits d'excès et les scènes de perversité. La mauvaise humeur passa. Pas la blessure, qui demeura intacte. Cet échec ne fut pas inutile. Il me donna matière à réfléchir. Je ne cessais de penser à Charlotte, non plus dans l'espoir d'un retour d'affection. J'étais trop meurtrie pour remettre en route la machine à souffrir, mais pour tenter d'élucider l'énigme de sa conduite. D'autant qu'elle ne fit rien pour se justifier. Je ne reçus pas de nouvelles d'elle, ni lettre ni message d'aucune sorte. Elle s'était évanouie dans le silence. Cela fut l'occasion d'un examen de conscience. Avais-je des torts envers elle ?J'avais beau me livrer à la plus sévère critique de mes faits et gestes depuis notre rencontre, je ne trouvais rien à me reprocher. J'essayais fébrilement d'obtenir sa grâce. Pourtant j'étais experte en autodénigrement. Mais en la circonstance, quel que fût mon désir de me flageller et de me condamner, force était d'admettre que pour une fois, peut-être la seule dans une vie amoureuse déjà longue et parsemée de vilénies, mon comportement se signalait par son honnêteté. Mais un doute affreux me traversait. N'était-ce pas justement dans cette honnêteté un peu niaise que résidait mon erreur ? Pourquoi s'imaginer que les jeunes filles veulent être traitées comme des saintes ou des chaisières ? Peut-être ce respect n'était-il pas de mise avec elle ? Ne m'eût-elle pas mieux considérée si je l'avais bousculée au lieu d'accumuler ces stupides désuets préliminaires ? L'amoureuse et la tacticienne, qui dans le succès amoureux ne font qu'une, s'affrontaient dans l'échec. Elles se donnaient réciproquement tort. Seule Charlotte détenait la clé qui me manquait. Et encore, je n'en étais pas certaine. Savait-elle vraiment ce qui l'avait d'abord poussée à accepter cette invitation puis à s'y soustraire ? J'imaginais son débat intérieur. À quel instant précis avait-elle changé d'avis ? Quelle image s'était présentée à son esprit qui soudain avait déterminé sa funeste décision ? Pourquoi s'était-elle engagée aussi loin pour se rétracter aussi vite ? Parfois, je l'imaginais, sa valise prête, ce fameux jour, soudain assaillie par le doute.    Et il me faut bien l'avouer aujourd'hui, le temps efface tout et comme disent les juristes, la presciption emporte l'action ! Un instant, j'eus peur qu'elle crût que je ne l'aimasse pas, et ce fut pour moi, une profonde souffrance, très vive, qui réclamait alors une remise en question profonde de notre relation.  Enthousiasmée par ce week-end à venir à Florence au St Regis sur la piazza Ognissanti, au bonheur escompté, au soleil vertical et aux espoirs insensés, mais retenue par un scrupule, un scrupule qui s'alourdissait de seconde en seconde, ses hésitations m'exaspéraient. Je me disais que nos plaisirs comme nos peines étaient dérisoires. Tout cela me paraissait honteux et méprisable. Nos larmes comme nos distractions étaient du luxe. Tout comme la résolution fulgurante qui la retenait de s'abandonner au plaisir. Et cet instant encore instable où la décision prise, elle balançait encore jusqu'à l'heure du départ qui l'avait enfermée dans ce choix. Le soir, avait-elle regretté sa défection, cette occasion manquée, cet amour tué dans ses prémices ? Ou bien était-elle allée danser pour se distraire ? Danser, fleureter, et finir la nuit avec une femme qu'elle ne connaissait pas, qu'elle n'aimait pas. Songeait-elle encore à moi ? Souffrait-elle comme moi de cette incertitude qui encore aujourd'hui m'habite ? Quel eût été l'avenir de cet amour consacré sous le soleil italien? M'aurait-elle infligé d'autres souffrances pires que celle-là ? Mille chemins étaient ouverts, tous aussi arides, mais que j'empruntais tour après tour. S'il est vrai que tout amour est plus imaginaire que réel, celui-ci se signalait par le contraste entre la minceur de ses épisodes concrets et l'abondance des songeries qu'il avaient suscitées en moi. Charnel, il devint instinctif mais intellectuel, purement mental. Depuis toujours, Charlotte s'était donnée à Juliette en se maîtrisant, avec cette retenue qu'elle croyait nécessaire pour qu'elle lui laissât le temps de rencontrer la volupté. Cette crainte de voir leur étreinte trop vite achevée lui avait ôté une grande part de spontanéité. Inquiète de se montrer femelle, elle avait peu à peu désappris la griserie d'être gourmande. Son entrain d'amante était également diminué par une blessure ancienne. Au lit, Juliette se montrait toujours impatiente et abusive avant même qu'elle eût tenté la moindre initiative. Charlotte en éprouvait le sentiment vexant que ses talents érotiques n'étaient pas vraiment requis, tout juste nécessaires, comme si ses efforts ne comptaient guère. À peine risquait-elle une vague caresse, un élan timoré, qu'elle entrait aussitôt dans des ardeurs trop vite maximales. Elle freinait donc là où une femme doit pouvoir se lâcher. Elle se réservait toujours au lieu d'offrir sa confiance en même temps que son joli corps abandonné, ce qui on en conviendra rationne le plaisir. De toutes ces frustrations, Juliette se sentait très coupable, et forcément déçue, tant elle était révoltée que son amour jadis si prometteur ait produit chez Charlotte une telle disette de bonheur. Voilà pourquoi elle venait de baliser ainsi le terrain de leurs retrouvailles sensuelles. Désormais, elle se donnerait le rôle du frein, et lui procurerait l'occasion d'être une autre femme. Juliette ne voulait plus se contenter d'aimer Charlotte. Elle entendait faire en sorte qu'elle s'aimât mieux de l'aimer, en engageant dans cette folie toute l'énergie du désir qu'elle avait d'elle. L'amour véritable, celui qui cesse de décevoir l'autre, ça devrait être quelque chose comme ça, si différent des mièvreries caressées à vingt ans, tellement plus satisfaisant à distribuer, gratuitement, pour les yeux d'une femme. Si Juliette avait sans doute dégoûté Charlotte d'éteindre la lumière lors de leurs ébats, restait à lui donner l'envie de se montrer nue, à lui faire trouver elle-même cette volupté-là. Pour qu'elle réussit à se délecter de cet exercice, il fallait que Charlotte s'aimât assez, son corps bien entendu, mais aussi la personnalité qui souffrait dedans et qui ne saurait s'apprécier tant que son enveloppe de femme lui serait odieuse. L'image des formes qui la dessinaient, ce subtil croquis reconstitué dans son esprit, voilà ce qu'elle devait retoucher, en artiste, pour la soulager de demeurer l'ex-petite fille abîmée par le regard critique d'une mère si ardente à la critique, si effrayée de se voir surpassée par l'éclat concurrent de sa rejetonne. Juliette ne supportait plus que Charlotte, sa Charlotte, se trouvât encore à la merci de son passé, incarcérée dans un autrefois persistant qu'elle haissait. Ce n'était pas son corps nu qu'elle voulait voir mais bien son plaisir à s'exhiber.   Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
241 vues 6 aime
Par : le 24/11/25
Deuxième rdv : ma médecin traitante le 18 novembre 2025.      Petit retour en arrière lors de notre dernier rendez-vous pour plus de compréhension, ce rendez-vous fut le 14 octobre 2025, mon ex qui me donne des ordres de temps en temps m’avait imposé de porter ma cage lors de ce rdv. Ce que je fis donc dans son cabinet, je lui parlais de mes douleurs aux genoux, et chose que je n’avais pas pensé, c’est qu’elle allait m’ausculter et que je dus retirer mon pantalon pour l’examen de mes genoux, une fois sur la table je regardais rapidement mon boxer et la forme de la cage était plus que visible. Mais elle ne sembla pas perturbée plus que cela.      L’examen fini je pus me rhabiller et je lui redemandais le compte rendu de l’urologue que j’avais vu en décembre 2023, concernant le port de la cage sur le long terme est il dangereux, car je ne retrouvais plus le mien. Elle me le sorti et je profitais de l’occasion pour lui demander si le port prolongé de pinces à tétons était dangereux, elle demanda la durée plus précisément et je lui répondis que cela peut aller de quelques heures à potentiellement des jours. Elle répondit que pour elle il n’y avait pas de risque majeur, attention quand même si des blessures ou des irritations apparaissent il faut les retirer et laisser guérir. Fin du rdv d’octobre.       Passons maintenant au rdv du 18 novembre, pour info je discutais déjà avec un maitre sur ce site qui semble vouloir faire mon éducation en virtuel, c’est mieux que rien. Je lui fis part de ma volonté de dévoiler mon côté soumis/esclave à mon médecin, à travers une lettre et mes accessoires. Je devais porter cage, plug et la culotte comme pour la chiropractrice, mais avec les pinces en plus. Je montrais la lettre à mon maitre qui la trouvais très bien et il suggéra que j’y aille les fesses bien rouges. Donc dans les jours qui ont précédés le rdv je me fessais avec divers objets à tel point que des bleus sont apparu.        Voici un résumé de la lettre pour la médecin, en gros je me présentais comme mon maitre et que lors de notre dernier rdv, j’avais demandé si le port de pinces était dangereux, mais que j’avais oublier de préciser que c’étaient des pinces spéciales BDSM, que dans le compte rendu de l’urologue elle déconseillait l’usage de plug d’urètre car risque de sténose, et je demandais quel était le pourcentage que cela arrive et surtout si c’est long à guérir. Je demandais aussi si à 40 la circoncision est encore faisable, car on le trouver anormalement long. Si le port de plug anal sur long terme était dangereux, et qu’elle matière privilégier, silicone ou métal. Que j’avais dit que je pesais 80Kg et qu’il doutait de moi et demandais que je sois pesé. Je précisais aussi que pour les besoins de l’examen la clé de la cage était dans l’enveloppe, ainsi que la tige urétrale qui était vendu avec la cage. En fin de lettre je demandais si elle pouvait me faire un retour écrit et je poussais le vice plus loin encore je lui demandais si elle pouvait me prendre en photo avec mon tel pour preuve que j’obéis bien.        Donc le jour J, le matin je me fis un lavement anal, dans le cas ou elle demanderait à voir le plug qui est au fond de moi, j’aurais déjà suffisamment honte comme cela sans qu’en plus un morceau fécal soit collé au plug. Puis je vaquais à mes occupations en attendant l’heure du rdv qui était à 16H. il est 13h30 ma femme part travailler et moi je commence à vouloir annuler tout ce que j’avais prévu pour la révélation de mon côté soumis. Alors dans un ultime élan de courage, je pris la décision de m’équiper et de faire 2-3 magasin avant d’aller chez le médecin.         C’est donc ainsi qu’à 14H10 je sorti de chez moi avec la cage, le plug la culotte, pas de chaussette un jeans, les pinces un t-shirt, un pull et mon manteau. Pour le plug j’ai finalement choisi le métal car il a un diamant bleu et qu’il est plus que voyant. Et je pris la voiture en direction des magasins que je devais faire. A l’intérieur des boutiques je faisais comme si de rien n’était et personne ne me regardais de travers. Juste à la sortie du 2 -ème j’avais mal positionné la pince sur le téton droit du coup je dus m’isoler sur un parking vide afin de la replacer correctement. A 15h30 j’avais fini de faire ce que j’avais à faire, je me suis donc rendu sur le parking de chez le médecin et attendais en voiture qu’il soit l’heure.         Je réfléchissais à quand lui donner la lettre, après avoir vu les résultats des divers examens que j’ai passé, ou au début de la consultation. J’étais toujours en train d’y réfléchir quand ce fut mon tour. C’est au moment où elle ferma la porte, que je choisi de lui dire en début de consultation. On s’assoit et elle demande le sujet de ma venue, je lui dis que c’est pour les compte rendu des IRM, mais qu’avant cela j’avais une lettre pour elle. En lui donnant, je lui explique que je suis en relation de soumission et que mon maitre lui avait écrit ceci. A ce moment mon cœur battait tellement vite et fort que je suis sur qu’elle pouvait l’entendre.         La lecture de la lettre me semblait interminable, puis une fois fini de lire, et me dit que non pas de photo ni de compte rendu écrit car il y a le secret professionnel, chose que j’avais oublié. Puis elle commença par expliquer que pour les pinces elle avait dit cela mais sans réellement en connaitre la finalité, pareil pour la circoncision que là il faudrait consulter un urologue, et concernant le plug urétral il se range du coté du spécialiste. Encore une fois je m’étais équipé pour rien car pas d’auscultation. C’est à ce moment qu’un coup de génie me traversa l’esprit. Je lui demandais quand même si elle pouvait contrôler ce que mon maitre demandé, car je ne voulais pas me faire punir. Elle accepta, et demanda de me déshabiller.         Je jouais le jeu en m’excusant de me présenter ainsi à elle que j'avais honte mais que j’obéissais aux ordres, elle dit qu’il n’y avait pas de soucis. Je commençais par retirer le haut manteau pull t-shirt, ses yeux se sont légèrement écarquillés quand elle vit les pinces. Puis j’enlevais mes chaussures et mon pantalon, pour la première fois je me retrouvais en mode soumis, devant une personne non BDSM et en plus c’est ma médecin. Je lui présentais encore mes excuses pour mon accoutrement, et elle me tendit la clé de la cage, pour que je la retire. Je savais que dans la lettre je demandais à que ce soit elle qui la retire mais je n’ai pas relevé j’ai donc enlevé la cage et m’allongea sur la table.         La situation devait être caucasse à voir, le médecin debout et moi allongé pincer aux seins depuis 2H maintenant et la douleur était très forte, avec la bite à l’air. Elle mit des gants et demanda si elle pouvait toucher, je lui dis que maintenant que j’étais ainsi vêtue, je n’y vois pas d’objection, cela la fit rire. Donc elle palpa mon prépuce me décalotta, et me demandais si cela faisait mal. Je lui répondis que là maintenant non mais que parfois en érection oui, et que j’avais surtout mal c’était lors du port de la cage car le prépuce frottait sur le tissu. J’en profitais aussi pour lui demander pour les pinces, maintenant que j’y suis autant tout faire d’un coup.         Elle me redit que pour elle tant qu’il n’y a pas de blessure ou de microcoupure, elle n’y voit pas de souci particulier. Elle demanda tout de même si j’avais mal là, je lui dis que oui car les pinces dans ce sens-là est une première. Elle demanda de voir comment elles étaient mises en temps normal. Je retirai donc la pince cotée gauche et lui montra comment je les posais. Elle réitéra son diagnostic, puis me permis de me rhabiller, je me penchais bien en avant pour qu’elle puisse voir le plug diamant et mes fesses bien marquées par mes coups, mais elle n’en dit rien. Je me retrouvais début nu avec une seule pince sur le sein droit et l’autre dans la main.         Je demandais si la lettre précisait si je devais remettre mes accessoires ou pas. Elle me demanda si j’avais lu la lettre je lui dis que non car mon maitre me l’avait donné fermer. Elle lu en diagonale et dit que ce n’était pas précisé. Je lui dis que je vais les remettre de peur d’être puni. Alors que je refermais la cage et que je passais la culotte. Je lui demandais si je pouvais la lire, c’est donc debout à moitié nue et accessoirisée que je lus la lettre et je fis semblant de m’offusqué qu’il avait aussi parlé de mon poids. Elle me proposa de me peser pour qu’elle puisse mettre aussi mon dossier à jour. Je pèse 78.5 kg.         Et je fini de me rhabiller et nous discutâmes de la raison officielle de ma venue les résultats des IRM. A la fin du rendez vous elle posa la question concernant ma femme. Je lui répondis qu’elle connaît mon passé de soumis mais qu’elle n’est pas attirée par cela et qu’elle ne veut pas en entendre parler. Elle comprit. On se leva et avant d’ouvrir la porte, je m’excusai une dernière fois de l’étrangeté du rdv, qu’elle me répondit qu’il n’y a pas de gêne à avoir. Et je demandais dans le cas où mon maitre m’ordonnerait de mes mettre en sous vêtement comme aujourd’hui tout le long de la consultation, si cela la dérangerait, elle me dit non pas de problème. Et je rentrai chez moi         J’ai vraiment une médecin en OR, car je ne sais pas si beaucoup aurait accepté cela. Pour notre prochain rdv, maitre Éric(moi), à déjà écrit une lettre, lui présentant mes excuses pour avoir oublier le secret professionnel, et que si cela ne la dérangeait pas j’aimerais que je sois en mode Sophie durant la durée du rdv et idem pour les suivants. Je ne sais pas quand je vais la revoir. Mais je pense rapidement car j’ai discuté avec ma femme de mon prépuce que je trouve long et moche et que ça ne la gêne pas que je me fasse opérer. Du coup il me faudra un courrier de sa part pour l’urologue. Je vous tiens informé. je me prosterne à vos pieds Sophie
274 vues 0 aime
Par : le 24/11/25
         Ce récit 100% authentique fait suite au récit le retour de Sophie. Cela s’est réellement passé.           Alors déçu par le fait que la rencontre avec le potentiel dominant n’est pas eue lieu, car on avait prévu que si l’on matché bien. Il m’accompagnera lors d’un rdv avec ma médecin traitant et me ferait faire des choses qu’un homme lambda ne ferait pas. Je décidais que je vivrais cette expérience de honte, stressante et douloureuse par moi-même. Comment et bien en me rendant à mes rdvs médicaux en tant qu’homme mais en Sophie en dessous avec une lettre écrite par mon maitre imaginaire Éric (-moi si vous voulez). Premier rendez-vous médical : chez la chiropractrice le 14 novembre 2025.        Je passais quelques jours à rédiger une lettre à donner à la praticienne, le cas où je devrais me mettre en sous-vêtements, lors de la séance. Ou en gros, j’expliquais que j’étais soumis à une personne et que pour ma punition, je devais me rendre à ce rendez vous avec ma cage, un plug anal et la culotte de mon témoin. Et je lui disais aussi que si la cage était problématique, la clé était dans l’enveloppe et qu’on pouvait l’enlever le temps de la séance.        Il me fallait 30 min pour me rendre à son cabinet, et pendant ces 30 minutes, le stress ne cessait de monter. En plus en arrivant j’avais envie d’uriner mais les toilettes étaient hors service. Je devais prendre mon mal en patience. J’avais volontairement choisi un praticien femme, et qui plus est, est très jolie, mais là n’est pas la question, pourquoi une femme, surement la crainte qu’un homme me juge plus qu’une femme, ou comme je l’ai déjà dit pour moi la femme en générale m’est supérieure en tout, et devoir me montrer vulnérable, faisait naitre un sentiment d’excitation bien que le stress + la cage m’empêcher d’avoir une érection, mais aussi un sentiment de honte. Honte car un homme n’a pas de tels accoutrement en temps normal.       Cependant la séance se déroula très bien, première phase des questions pour cibler, mes douleurs et les attentes et la deuxième partie les manipulations. Et je n’ai pas dû à trop me déshabiller. Je dus juste enlever manteau, pull et chaussures. Première frustration, mon plan de lettre est à l’eau, je passai tout le reste de la séance à retourner la situation à mon avantage, sans trouver réellement. C’est en me rhabillant, que j’ai parler du fait que sur les avis des différents chiropracteurs que j’ai consulté, nombreux était ceux qui parlé de devoir se mettre en sous-vêtements, au moins la première séance.      Elle me dit que non ce n’est pas obligatoire, et que cela dépend surtout ou est ciblé la douleur. Juste avant de la payer, j’a eu le courage de lui donner la lettre, en lui disant que je suis en relation de soumission avec un maitre, et qu’il avait écrit cette lettre le cas où j’aurais dû me déshabiller plus. Elle la prit la lu, et me répondit que quelque soit la tenue cela ne la dérangerait pas, et elle mit par écrit ses mots pour mon « maitre ». Et nous fixâmes un autre rdv 15 jours plus tard qui est le 1er décembre.       Le chemin du retour fut plein de pensé et d’imagination pour notre prochain rdv, après avoir écrit une lettre pour la remercier de sa réponse, j’ai poursuivi en disant que je n’avais pas totalement respecté ses directives et que pour cela il doit se montrer plus sévère envers moi. Je devrais donc me présenter à elle avec le body violet, la cage, un plug (soit le silicone pour être bien rempli, ou soit le lapin pour une honte maximale), le collier BDSM a serrure, les pinces sur les tétons mais la chaine fixée au collier. Et que si des accessoires sont gênant pour la séance les clés sont dans l’enveloppe. Je ferais bien sur un compte rendu de ce rdv. Je me prosterne à vos pieds Sophie
214 vues 1 like