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Par : le 11/06/24
"Athéna occupe une place singulière dans le panthéon et l'imaginaire des Grecs. La fonction guerrière, on l'a vu, la libère des rôles féminins traditionnels endossés par les autres déesses, Artémis la vierge farouche, Héra l'épouse très jalouse des maîtresses de son mari et Aphrodite, à la fois amante sensuelle et mère dévouée. La fille de Zeus présente un nouveau visage de la Femme dans la société patriarcale car elle développe avec les hommes une sorte de fraternité et instaure avec eux une égalité insolite. La bienveillance est le trait caractéristique d'Athéna. Dans les textes homériques déjà, elle semble toujours encline à délaisser les joyeux banquets de l'Olympe pour rejoindre la mêlée, afin de secourir les braves et leur apporter le réconfort de sa chaleureuse présence". Athéna ou Athéné, en grec ancien, Athéna (en attique Ἀθηνᾶ / Athēnâ), ou Athéné (en ionien Ἀθήνη / Athḗnē) est une déessede la mythologie grecque, identifiée à Minerve chez les Romains; associée à l'origine à l'éclair et à l'orage, née en Libye selon la tradition pélasge (premiers habitants de la Grèce), où trois nymphes vêtues de peau de chèvre la trouvèrent près du lac Tritonis et la nourrirent. Selon la légende primitive, devenue adulte, Athéna tua accidentellement une de ses compagnes de jeu, Pallas. Pour perpétuer sa mémoire, elle fit précéder son nom de celui de sa camarade de jeux et fit sculpter le "palladion", statue sans pieds, haute de trois coudées, la reproduisant la poitrine protégée par l'égide, un fuseau et une quenouille dans la main gauche et une lance dans la main droite. Cette effigie devint le talisman de la ville d'Athènes où résida Athéna lorqu'elle s'établit en Grèce. Selon une autre version, le "palladium" ou "palladion", statue en bois la représentait terminée en gaine, vénérée à Troie dont elle assurait le salut, était tombé du ciel près de la tente d'Illion, lorqu'il bâtissait la ville qui portait son nom. Il était conservé précieusement dans le sanctuaire d'Athéna, ce qui n'empêcha pas Odysseus, (Ulysse) e tDiomède de le dérober. D'autres affirment que le "palladium" est resté à Troie jusqu'à la prise de la ville par les Romains. Enée l'ayant retrouvé dans les débris du temple, le fit transporter en Italie. Un "palladium" en bois doré placé dans une niche à la proue des navires protégeait les navigateurs lors des traversées maritimes. Le récit du combat amical entre Athèna et Pallas fut repris par Apollodore qui en donna une version patriarcale: Pallas y apparaît comme la sœur de lait d'Athèna, fille de Zeus, élévée par le dieu-fleuve Triton. C'est Pallas qui frappe la déesse et Zeus détourne le coup fatal en interposant son égide, sac magique en peau de chèvre qui contenait un serpent et était protégé par un masque de Gorgone. Mais une version différente d'Athèna était fournie par les prêtres de son culte: Métis était sur le point d'accoucher lorsque Zeus, son époux, l'avala. Peu après, il fut pris d'une violente migraine et Hermès persuada Héphaïtos d'utiliser son maillet pour pratiquer dans son crâne une brèche d'où sortit Athèna casquée et armée. Toujours d'après les mythes primitifs, Athèna se fit violer par Poséidon et Borée et eut une liaison avec Héphaïtos dont les fruits furent Apollon, Oychnos et Erichthonios, le serpent, auquel Athèna conféra le pouvoir de ressusciter les morts à l'aide du sang de la Méduse: symbole de la régénération car ils changent de peau chaque année, ils faisaient partie du culte d'Athèna. Les Grecs refusèrent d'admettre cette version et firent de sa virginité le symbole sacré de l'inexpugnabilité de leurs villes et devint Athéna "Parthénos", la lumineuse déesse vierge de la lune, Athéna "Ergané", la patronne des arts de la forge et de tous les arts mécaniques. Ils racontèrent que, non contente d'éconduire ses prétendants, elle punissait sévèrement ceux qui osaient la défier: Tirésias perdit la vue et Héphaïtos fut banni. Les nombreux surnoms ou épithètes qui lui furent attribués sont liés aux fonctions qu'elle remplissait ou à son apparence: "Glaukopis" aux yeux verts; "Hippia", la protectrice des chevaux; "Pronoia", personnification de la sagesse, prérogative masculine, qui explique la légende de sa naissance, ruse désespérée de la théologie pour se soustraire aux lois matriarcales; "Agoraia" ou "Boulaia", la conseillère des dieux et la médiatrice dans les conflits; "Niképhora, ladéesse victorieuse de la guerre portant le casque, la lance, la cuirasse, l'égide, le bouclier orné de la Méduse, qui affronta les plus grands dieux et les héros, et, comme elle était la préférée de Zeus, l'emportait généralement. Poséidon lui disputa la possésion d'un puits dans l'Acropole et Trézène.   "Le conflit armé est parfois l'ultime recours des hommes dont les droits ont été bafoués et le seul moyen d'instaurer une paix durable. C'est pourquoi le feuillage emblématique de la Vierge guerrière, l'olivier, que Virgile désigne comme le "rameau de Pallas", finit par symboliser la paix. Dans certaines circonstances, la guerre est un mal nécessaire et légitime. Puissante par les armes, Minerve est donc la championne des causes justes. Je ne veux ni les tendres baisers ni les caresses ni les liens du mariage ni ceux du sang. Je ne suis la femme ou la mère de personne". Lorsque les Titans, obéissant à Héra, dévorèrent Zagréos, fils de Zeus et de Perséphone, transformé en taureau, Athéna sauva son cœur, l'enferma dans une statue en plâtre, lui insuffla la vie et Zagréos devint immortel. D'autres disent qu'elle le remit à Zeus qui l'avala, concevant ainsi Dioysos. Les Titans furent frappés par la foudre de Zeus. Pour punir Ajax le petit, fils d'Oïlée, qui avait profané son temple en poursuivant Cassandre, Athéna provoqua une terrible tempête qui décima sa flotte. Bien que participant aux combats, Athéna n'était pas considérée comme une déesse assoiffée de sang, comme Arès et Eris. Elle faisait preuve de clémence lors des procès et apporta son aide aux héros de l'Attique et aux chefs grecs pendant la guerre de Troie. Ainsi, elle aida et encouragea Héraklès dans certains de ses travaux, le conseilla aussi lors de la prise de la cité de Pylos, ainsi que les Argonautes et Odysseus. En dehors de ses fonctions masculines, Athéna, assura aussi la prospérité de la Grèce en protégeant l'agriculture, inventant le joug pour les animaux de trait, la charrue et le rateau. On lui doit aussi l'importation de l'olivier de Lybie.Elle était aussi la protectrice des familles, du mariage, et enseignait aux femmes l'art de la cuisine, du tisssage et de la poterie: les plus belles poteries crétoises ont été fabriquées par des femmes. Les Béotiens lui attribuaient également l'invention de la trompette et de la flûte. Fière de ses prérogatives, l'orgueilleuse déesse ne supportait aucune rivalité. Elle transforma Arachné, la trop habile flleuse, en araignée. Le maintien de la santé était également l'une de ses prérogatives. Représentée à l'origine par une météorite, elle fut ensuite symbolisée par une statue d'origine céleste, assise sur un trône, portant l'égide et un masque de Gorgone, ou un casque orné d'un sphinx et de deux griffons.Très populaire, Athéna était adorée dans toute la Grèce, et particulièrement à Athènes dont elle était la protectrice. En son honneur, on célébrait les "arrhérophories", les "skirophories", les "panathénés" au cours desquelles sa statue était portée en grande pompe par des prêtres ou des prêtresses assistés de magistrats, cavaliers et de jeunes filles portant des branches d'olivier, arbre emblème de la déesse. On offrait des gâteaux en forme de phallus et de serpent, symbole de fécondiité et de fertilité. Athéna fut identifiée par Platon à Neith, déesse lybienne remontant à une période archaïche où la paternité n'était pas reconnue, où il n'y avait ni dieux ni prêtres, mais seulement une déesse universelle et ses prêtresses, la femme alors dominait l'homme qui était sa victime apeurée. On n'honorait pas le père car on attribuait la conception au vent, ou alors à l'ingestion de haricots ou à un insecte avalé accidentellement. Pour devenir prêtresse de Neith, les jeunes filles s'affrontaient chaque année dans des combats armés. Il est possible que son culte ait émigré en Crète avec les Libyens adorateurs de Neith, quatre mille ans avant J.C, et en Grèce continentale environ trois mille ans avant notre ère. Selon certains mythographes, elle fut probablement une Walkyrie. Un mythe crétois la fait surgir d'un nuage fendu par Zeus,dans la région des eaux supérieures (nuées), autre explication du surnom de Tritogeneia, la fille des eaux. La déesse Athéna était multiple.   "Son bras blanc a frappé sa poitrine, frappé sa pauvre tête à coups retentissants. Elle a fui. Dans les sandales d'or, ses pieds couraient, couraient ! Mais dans ses bottes mycéniennes Oreste allait plus vite ! Ma pauvre sœur, tu n'as pu l'épouser, quand je te l'avais accordée pour consacrer notre amitié. Ce lien-là entre nous ne peut plus exister. Choisis une autre femme qui te donnera des enfants. Toi qui mérite le plus beau des noms, Fidélité, pars à présent, et sois heureux". Les Romains l'assimilèrent à Minerve qui adopta ses qualités de sagesse et de patronne des arts et de la musique. La déesse Athéna inspira nombre de peintres au cours des siècles dont Botticelli, Rubens, David et Klimt. Avant de devenir la Vierge aux yeux pers avec son casque et son bouclier, Athéna était une bûche, purement et simplement, une forme humaine au stade le plus élémentaire que quelqu’un songea à installer au sommet du rocher, au centre de la cuvette de l’Attique. Et même plus tard, quand sa forme divine fut revêtue de tous ses atours, de ses spécificités et de ses légendes, les Athéniens conservèrent la bûche à l’Erechtéion où elle cohabitait avec son concurrent Poséidon qui était son oncle du côté paternel. Les Athéniens, connus pour leur goût effréné du changement, n’abolirent jamais d’institutions ni de formes tombées en désuétude. Ils les maintenaient dans la marge où elles coexistaient avec les espèces les plus évoluées. Comme on le sait, Athéna jaillit tout armée de la tête de son père Zeus. Pour le maître foudroyant de l’Olympe, les douleurs de l’enfantement prirent l’aspect d’un violent mal de tête dont Héphaïstos le débarrassa en lui ouvrant la tête avec sa hache. La grossesse résultait de l’avalement par Zeus de la mère d’Athéna dont le nom était Mêtis. C’est elle qui légua à sa fille le gène de la sagesse auquel les Athéniens attribuaient des propriétés divines, soulageant ainsi les mortels qu’ils étaient eux-mêmes de la nécessité de la cultiver. Protectrice d’Athènes, après avoir été la rivale heureuse de Poséidon, elle offrit son olivier pour remplacer le cheval de son oncle. Ensuite, elle devint la protectrice d’Ulysse, le héros le plus mal compris de la mythologie grecque ancienne. Elle fut la première à réaliser que cet homme, bien que "polymêtis" (très avisé), n’était ni un aventurier ni un explorateur. C’était juste un roi malheureux qui dirigeait un royaume tout aussi malheureux que lui et que le destin l’avait forcé à quitter contre sa volonté. Contrairement à Magellan et à Christophe Colomb, Ulysse ne nourrissait pas la moindre curiosité pour l’inconnu ni le nouveau. Il n’avait qu’un désir, qu’on le laisse tranquille, et Athéna à l’assemblée des dieux intervint résolument pour qu’ils l’exaucent. Elle prend part à la danse des vierges dures et pures qui préfèrent tisser et tricoter plutôt que de se livrer à des excès vénériens. On va jusqu’à dire que le sperme la dégoûte. Quand Héphaïstos, un prolo mal foutu mais un coureur impénitent, la prit en chasse pour la sauter puis éjacula sur sa cuisse, elle prit un bout d’étoffe de laine et fit tomber le sperme sur le sol. Le fruit de son dégoût, ce fut Erichthonios, moitié homme et moitié serpent, l’un des principaux artisans de l’autochtonie athénienne. Si Phidias fut châtié, ce fut très vraisemblablement en raison de cette coquetterie, lui qui avait érigé la statue chryséléphantine que les Athéniens avaient installée au Parthénon. A en juger d’après la copie qui en a été conservée et qui se trouve aujourd’hui au musée archéologique d’Athènes, il s’agit d’une création plutôt figée et disgracieuse qui contredit l’admiration que notre époque nourrit pour l’art classique, dans la mesure où elle figure Athéna sous les traits d’une boulotte guindée, quelque chose comme la reine Victoria en plus souriant. Les Athéniens opposés à Périclès accusèrent Phidias d’avoir volé une partie de l’or et de l’ivoire utilisés pour son édification, et quand il eut réussi à prouver son innocence, ils l’accusèrent d’avoir osé se représenter lui-même sous les traits d’un vieil homme chauve sur la face interne du bouclier. Il mourut de maladie en prison car il vivait en un temps qui croyait si fort au pouvoir de la représentation qu’il considérait l’autoportrait comme une forme d’hybris. Rien n’est plus inconstant que l’apparence d’une déesse grecque.    "C'est dans la détresse que les amis doivent venir à la rescousse. À quoi nous servent-ils quand le ciel est pour nous ? Voici, Ménélas, la seule question que je te ferai : la femme qu'il épousera, qu'elle le tue, que son fils à son tour assassine sa mère, et qu'alors le fils de ce fils exige sang pour sang, où s'arrêtera la suite de crimes ? Nos pères autrefois en ont sagement décidé. L'homme souillé de sang, on lui interdisait de paraître aux regards, de rencontrer les autres hommes. On le purifiait par l'exil, sans exiger meurtre pour meurtre, ce qui chaque fois aurait exposé un homme à la mort". Ce fut misérablement, de la peste, que mourut à son tour Périclès, l’inspirateur du monument qui fut dès lors la demeure permanente d’Athéna. Mais d’après sa copie, l’Athéna du Barbakéion, la réputation posthume de Phidias doit en apparence beaucoup aux Galates qui ont détruit, à ce qu’on dit, l’original à l’époque où ils ont pillé Athènes. Arès ne fut pas plus heureux qu’Héphaïstos. Il tenta lui aussi de se livrer à des obscénités sur la virginité de la déesse. Le résultat, ce fut que son sperme, qui n’avait pu atteindre son but, fit pousser dans la terre un grand rocher, le célèbre "Areios Pagos" (l’Aréopage). C’est là qu’Athéna parvint, avec son vote, à innocenter le matricide Oreste pour le débarrasser des Erinyes et c’est là que, bien des siècles plus tard, un Juif cultivé du nom de Paul recommanda aux Athéniens son dieu inconnu. Arès était le dieu de la guerre chez Homère. Bruyant et anarchique, il escortait sur le champ de bataille les héros indifférents aux stratégies, aux alignements, aux formations et aux colonnes. Athéna était la déesse de la guerre organisée, celle qui estime les pertes, le coût en matériaux et en bêtes et qui est menée avec des objectifs concrets, quand il n’y a plus d’autre solution. C’est la raison pour laquelle elle préférait toujours exercer son influence par la voie diplomatique, épuisant toutes les possibilités de réconciliation entre les adversaires. Athéna, en remportant la compétition face à Poséidon, gagne donc le titre de Poliade, donne son nom à Athènes et devient la déesse tutélaire de la cité (polis). En tant que Poliade, Athéna va protéger et représenter son peuple citoyen car une cité, en Grèce, c’est avant tout une communauté politique qui partage un territoire, une identité citoyenne, une constitution, des règles, des lois et des valeurs communes. Cette déesse guerrière qui fait rempart de son bouclier va ainsi proposer une protection efficace aux Athéniens. Mais l’effigie d’Athéna, frappée au flanc des monnaies ou sculptée sur les décrets officiels de la cité, nous montre qu’elle va également incarner l’identité politique de la cité. Pour les Grecs, les dieux font partie du politique et garantissent le bon respect des lois. Un extrait de Platon exprime combien Zeus et Athéna apparaissent comme des puissances de régulation car ils 'participent ensemble au gouvernement de la cité (koinônous politeias)", même si cette réflexion sur la cité idéale n’est pas une description de l’Athènes historique. Dans le mythe du Critias, Platon réitère en écrivant qu’Héphaïstos et Athéna "organisent le gouvernement (politeias)" d’Athènes selon leur volonté. Au sein du mythe de fondation qui enracine les Athéniens sur leur territoire et affiche l’identité de la cité, l’olivier occupe une place centrale. Cet arbre mythique est le signe de la puissance d’Athéna, un témoignage de sa présence protectrice et un symbole du destin de la polis. Comme une manifestation polysémique de la déesse Poliade, on a vu qu’il affiche des qualités très politiques : la fertilité, la civilisation, l’ancrage, la force indomptable, la résistance et la renaissance. S’il est un signe d’Athéna, emblème et métaphore de la déesse, il devient un symbole politique, à la fois signe de la cité et signe d’un citoyen. Entre mythe et histoire, du sol de la cité aux portes des maisons, du bouclier des guerriers aux pièces de monnaie, l’olivier incarne l’identité mythique d’Athènes. "Voici, devant la maison, le serpent parricide, l’oeil luisant d’un morbide éclat, objet de mon horreur. L'un du moins nous sera acquis, ou mourir avec gloire, ou avec gloire nous sauver".   "Contrairement à une idée reçue, la mythologie ne se réduit pas à une succession de contes et légendes, de récits d'aventures plus ou moins fantastiques avant tout destinés aux enfants. Elle représente au contraire une tentative grandiose pour apporter des réponses à l'antique question du sens de la vie, de la vie bonne pour les mortels". Notre société perçoit le phénomène de la guerre avec une distance certaine, et, parfois même, comme un véritable spectacle télévisé, tel le recrutement des femmes pour la nouvelle armée professionnelle, qui est présenté dans les médias comme un signe de l’idéal moderne de l’égalité des droits entre les sexes. Cette pratique de notre temps nous conduit à évoquer les usages et les mentalités de la Grèce antique où l’affrontement belliqueux était un trait de la vie quotidienne, dans une société où tout homme politique participait activement à la défense de l’État, et où les femmes étaient tenues à l’écart du recrutement. Mais notre société, dotée de conceptions particulièrement complexes, annulant la stricte polarité sexuelle sur laquelle reposait autrefois son organisation quotidienne préfigure l’existence de ces femmes combattantes qui bouleversent totalement et dangereusement les fondements de la relation matrimoniale : les Amazones. Pourtant, si le mythe des Amazones exaltait Athéna comme paradigme du guerrier, cette dernière, tout en incarnant la femme comme sauveur de la cité, ou mieux comme sauveur des hommes, participait comme toute allégorie à l’invisibilité politique des femmes de chair et d’os. En effet, en Grèce ancienne, Athéna et les Amazones sont les deux représentations imaginaires de la quintessence de la féminité qui se protège derrière les armes dont elles usent comme font les hommes. En raison de leur ambivalence, aussi bien Athéna que les Amazones semblent faire figure de médiatrices entre les sexes, dont l’opposition fut exacerbée par les Grecs. Athènes est indéniablement la cité d’Athéna. Chantée par les poètes, mise en image par les peintres et les sculpteurs, célébrée dans les fêtes, priée dans les institutions, apposée sur les monnaies ou les décrets de la cité, la déesse est omniprésente en terre athénienne. Mais Athéna a dû gagner son titre de déesse "politique" face au dieu Poséidon qui, lui aussi, revendiquait l’honneur de protéger la cité. Les mythes vont les mettre face à face dans une querelle qui va déclencher compétition puis partage. Car, cette "éris" athénienne n’est pas un scénario qui raconte les origines sous le signe de la violence et de l’exclusion. Ou qui contribue à créer la dissension entre dieux. Ces récits mythologiques des origines politiques sont en réalité des mises en scène privilégiées pour hiérarchiser, structurer, partager. En un mot : façonner le panthéon politique et afficher le destin de la cité. Après les partages cosmogoniques du début du monde, les dieux vont entrer dans le territoire des hommes sous le signe d’une querelle qui va cette fois les ordonner autour de la cité. Nît, Ashrat, Tanit, Athéna, chacune de ces déesses présente avec les autres de telles analogies qu'il est difficile de préciser leurs relations exactes. Il reste acquis que dès le Vème siècle avant J.-C, une grande déesse vierge et guerrière était adorée par les Libyens et que son culte semble avoir été particulièrement important dans les Syrtes, entre les pays de culture grecque et ceux sous influence phénicienne. "La déesse Athéna entra dans la tunique de Zeus assembleur de nuages, se cuirassa d'armes pour la guerre qui fait pleurer. Autour des épaules elle jeta l'égide et ses franges, une terreur que de tous côtés. Déroute couronne. Là, il y a Querelle, il y a Force et la glaçante Poursuite. Là, surtout, il y a la tête gorgonéenne du monstre prodige de Zeus qui tient l'égide". Le sage est celui qui est capable d'habiter le présent comme s'il était alors l'éternité.   Bibliographie et références:   - Apollodore, "Bibliothèque" - Callimaque, "Hymnes" - Déméter, "Les Hymnes homériques" - Eschyle, "Euménides" - Hérodote, "Histoire" - Hésiode, "La Théogonie" - Homère, "Odyssée" - Homère, "L’Iliade" - Pausanias, "Description de la Grèce" - Pierre. Chantraine, "Dictionnaire de la langue grecque" - Pierre Grimal, "Dictionnaire de la langue grecque" - Platon, "République" - Platon, "Le Banquet" - Virgile, "Enéides" - Sergio Ribichini, "La déesse Athéna"   Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.  
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