La rubrique "Articles" regroupe vos histoires BDSM, vos confessions érotiques, vos partages d'expériences SM. Vos publications sur cette sortie de blog collectif peuvent aborder autant les sujets de la soumission, de la domination, du sado-masochisme, de fétichisme, de manière très générale ou en se contentrant très précisément sur certaines des pratiques quu vous connaissez en tant que dominatrice/dominateur ou soumise/soumis. Partager vos récits BDSM, vécus ou fantames est un moyen de partager vos pratiques et envies et à ce titre peut être un excellent moyen de trouver sur le site des partenaires dans vos lecteurs/lectrices. Nous vous rappelons que les histoires et confessions doivent être des écrits personnels. Il est interdit de copier/coller des articles sur d'autres sites pour se les approprier.
Par : le Il y a 59 minutes
La vie en Zuip (épisode 512) + 30 % de BDSM (offre découverte) – avec une épreuve originale : La tête dans l’eau !   Il la domine. Il le faut. Il la bafoue. Il la rabaisse. Il la gifle. Il lui crache à la gueule. Il lui pisse dans la bouche. Il le faut. Parce que c’est comme ça. Entre elle et lui. Entre elle et lui, il y a : cette épaisseur du désir. Cette tension, animale, même quand ils ne se touchent pas. C'est dense, c’est épais, c’est lourd. Et parce que c’est dense, épais, lourd : les coups tombent. Les coups. Il cogne. Il frappe. Il frappe son cul, sa croupe. Il envoie valser ses seins. Il la gifle.   « Soumise !... Soumise !... Tu n’es que ça !... » Il la réduit à son corps. A ses désirs. Ah ! Elle veut sentir le mâle ! Etre empoignée ! Malmenée ! Maltraitée ! Elle veut sentir son poids. Et son autorité. « Tu vas être servie… ma fille !... » (qu’on ne se méprenne pas : il n’y a aucun rapport entre eux d’un Daddy avec une little… même si elle le vouvoie et qu’il la tutoie… « ma fille »… il la rabaisse à ça… « pauvre femme ! »… « tu n’as pas le choix ! »…)   Ne pas avoir le choix ! C’est bien ce qu’elle désire…   *   Il impose. Il décide.   « Mettre un peu d’ordre dans tout ce bordel » pense-t-il.   Parce qu’il y a la vie commune. Les longues discussions en buvant un verre… « C’est l’heure du Prosecco ! »… Politique, musique, travail, lectures, souvenirs, famille, théâtre, voyages… Tout y passe… Ils se racontent… Toute une vie à se dire… Ils n’arrêtent pas de parler… « Tu as vu l’heure ?... Il est presque 22 heures !... Et si on dînait ?... »   Parce qu’il y a la vie commune. Zuip en cuisine. Carpaccio de coquilles Saint-Jacques ?... Salade de crevettes ? de saumon ? de haddock fumé ?...   Parce qu’il y a la vie commune. Zuip et La Queen sortent. Ils vont au théâtre. Ils vont voir des expositions : Sophie Calle au musée Picasso ; Le Paris de la modernité au Petit Palais ; Noir & Blanc à la Grande Bibliothèque ; Bernard Réquichot à Beaubourg… Zuip et La Queen déambulent. Se promènent : au bord de la Marne, dans le Jardin d’Agronomie Tropicale, à Saint-Saint-Sulpice et Saint-Germain-des-Prés… « Il est trop tard pour boire un verre chez Lipp… Dommage… » Zuip se lève tard et La Queen tôt. Ils ont des horaires décalés. Ils sortent tard. Ils dînent tard. Ils se couchent tard. La Queen dort déjà quand il se glisse sous la couette, pose discrètement une main sur son flanc, sur la courbe de sa hanche…   *   Et soudain… alors qu’ils boivent un verre… La Queen confortablement installée dans le canapé… Zuip dans son fauteuil vert…   Ils aiment cet instant. Quand tout est possible. Quand rien n’est décidé. Quand l’air entre eux devient plus dense, plus épais. Ils aiment cet instant. Ils aiment le prolonger. Sentir que leurs souffles déjà s’accélèrent. Sentir qu’ils sont liés par l’intensité de ce qui va suivre. Liés par leurs regards. Noués.   C’est à peine si Zuip esquisse un geste. Le bras posé sur l’accoudoir du fauteuil. Les doigts qui se déploient. Est-il besoin de lui signifier son désir qu’elle soit là ? Et la femelle se laisse glisser du canapé au sol. D’un seul mouvement souple, elle glisse, à genoux, et à quatre pattes, elle rampe, elle franchit la courte distance, elle vient : jusqu’à lui.   Et soudain : elle est là. Contre lui. A genoux. Au sol. La tête posée sur ses cuisses. Ou le regardant, souriant, les yeux déjà embués de désir.   Alors il pose la main sur son crâne. Tout peut commencer.   *   « Maintenant » dit-il.   Il lui impose des épreuves. Elle le sait. Elle l’attend.   Alors il se lève… l’abandonne… « Tu ne bouges pas »… Il la laisse là… à genoux… la tête posée sur le fauteuil vert… qu’il vient de quitter…   Il prend son temps. Il prend son temps pour remplir la cuvette d’eau tiède. La rapporter dans le séjour et la poser au sol, sur le tapis, devant le buffet rouge…   « Viens » dit-il. Elle a compris. Elle sait ce qu’elle doit faire… Et s’agenouille… au sol… devant la cuvette d’eau… « Allez ». Elle sait ce qu’elle doit faire… se penche… et plonge la tête dans l’eau… son visage… Elle retient son souffle… Alors il la branle… De son pouce dans sa chatte, il la prend, il la branle… Tout le temps qu’elle retient son souffle, la tête dans l’eau, elle sera branlée… Elle le sait… Mais quand elle n’en peut plus… quand elle se redresse et respire, enfin, bruyamment… il ne la branle plus… mais la frappe… la fesse… sa main tombe sur sa croupe… violemment… Alors vite… elle replonge… la tête dans l’eau… Et le pouce, les doigts, la main… la reprennent… la branlent vite et fort… Et chaque fois qu’elle ressort la tête de l’eau… à bout de souffle…  elle sait qu’elle sera fessée… sauvagement… tout le temps qu’elle reprend son souffle… quelques secondes… il la frappe… il la fesse… rudement… Alors vite… elle aspire l’air… profondément…  et vite… se penche… plonge tout son visage… dans la cuvette pleine d’eau tiède… Elle bloque sa respiration pour être à nouveau prise… caressée… branlée… prise par le plaisir… Cela dure… Et c’est à chaque fois plus intense… pus intime… plus profond… Cela dure… jusqu’à ce qu’il décide… enfin… de la faire jouir… Jouir ! Jouir ! Jouir !... dans son essoufflement… Jouir et gicler ! La femelle gicle et jouit… Elle inonde sa main, ses doigts… Elle inonde le tapis…   « Je n’ai pas mis une seule goutte à côté de la cuvette… » dira-t-elle plus tard en riant… et en contemplant la large tâche plus sombre sur le tapis…
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Par : le Il y a 7 heure(s)
"Dépêchez vous de succomber à la tentation avant qu’elle ne s’éloigne. Qu'est-ce qu'un baiser ? Ce n'est autre chose que le véritable effet du désir de puiser dans l'objet qu'on aime. Je ne suis heureux que par le souvenir. Quels goûts dépravés ! dira-t-on. Et quelle honte de se les reconnaître et de ne pas en rougir". On croit connaître Casanova. Souvent, on se trompe. On a pas voulu admettre qu'il soit un grand écrivain. Il hante les imaginations, mais il les inquiète. On veut bien raconter ses exploits galants mais à condition de priver leur héros de sa profondeur. On le traite trop souvent avec un ressentiment diffus et pincé. C'est oublier que l'aventurier Vénitien était surtout un homme cultivé, séduisant, complexe et un fin mémorialiste. Depuis plus de deux siècles, Giacomo Casanova, est un des plus grands aventuriers du XVIIIème siècle. Il est l'objet de tous les fantasmes. De ses innombrables conquêtes et de ses frasques amoureuses émane encore aujourd'hui un parfum de soufre et de scandale. Sa vie est pourtant mal connue, à tel point que certains se demandent si cet homme n'est pas un personnage de fiction. Mais Casanova a bel et bien existé. Et de la façon la plus intense qui soit. Le Vénitien, qui a parcouru l'Europe, ses cours impériales et ses tripots, l'a clairement dit: "J'ai aimé les femmes à la folie, mais je leur ai toujours préféré ma liberté. Lorsque je me suis trouvé dans le danger de la sacrifier, je ne me suis sauvé que par hasard." En quelques mots, celui que Barbey d'Aurevilly appelait le "faune en bas de soie" fut, en vrac, jeune abbé, charlatan patenté, alchimiste et ésotériste, grand trousseur de jupons, suborneur, écornifleur de cœurs, escroc, espion, mythomane, délateur, bretteur à la fine lame, guérisseur, violoniste à l'opéra, parieur insensé, prisonnier plus d'un an, mais aussi poète, dramaturge, admirateur d'Horace et de Rousseau, traducteur lettré et conteur hors pair.    "Cette critique me fait rire. Car, grâce à mes goûts, je me crois plus heureux qu’un autre, car je suis convaincu qu’ils me rendent susceptible de plus de plaisir. Heureux ceux qui, sans nuire à personne, savent s’en procurer, et insensés ceux qui s’imaginent que le Grand-Être puisse jouir des douleurs, des peines et des abstinences qu’ils lui offrent en sacrifice, et qu’il ne chérisse que les extravagants qui se les imposent. La vie, rien qu'elle". Casanova se jette dans la vie sans rien attendre d'autre en retour que le plaisir. Pour l'obtenir, le Vénitien est doté de nombreuses qualités indispensables. C'est un très bel homme d'un mètre quatre-vingt-sept, il a de l'allure, s'exprime merveilleusement bien et sait faire des femmes ses complices. On connaît les dimensions intéressantes de son membre viril, entre vingt-deux et vingt-trois centimètres, car il nous a donné la taille de ses préservatifs qui, à l'époque, sont de petits étuis de soie. Ainsi avantagé, ce libertin s'adonne sans compter, et ne trouve son plaisir que si celui-ci est partagé. Pour les femmes, Casanova est un homme disponible, à l'écoute de leurs requêtes et de leurs moindres désirs. Ses conquêtes, estimées par ses soins à plus de cent vingt, sont issues de tous les milieux, de toutes les classes sociales: soubrettes et aristocrates, comédiennes et religieuses. Cette vie incroyablement libre et dissolue n'est possible que dans le contexte du XVIIIème siècle, siècle des Lumières et du libertinage, durant lequel règne dans certains milieux une grande liberté des mœurs.    "Malgré le fonds de l’excellente morale, fruit nécessaire des divins principes enracinés dans mon cœur, j’ai été toute ma vie la victime de mes sens. Je me suis plu à m’égarer, j’ai continuellement vécu dans l’erreur, n’ayant d’autre consolation que celle de savoir que j’y étais. Vous rirez lorsque vous verrez que souvent je ne me suis pas fait scrupule de tromper des étourdis, des fripons et des sots, parfois sans loi, quand j’ai été dans le besoin". Giacomo Girolamo Casanova est né à Venise, le deux février 1725. Son père, Gaetano Casanova, un comédien, a épousé la fille d'un cordonnier, Zanetta Farussi, elle aussi comédienne. Premier enfant de cette famille roturière, il aura trois frères, dont deux, Francesco et Giovanni, seront peintres, et une sœur qui épousera un maître de clavecin à Dresde. Giacomo Casanova est d'abord élevé par sa grand-mère maternelle, Marsia Farusso, qu'il adore. Son père meurt en 1733. Sa mère, enceinte de son cinquième enfant, continue sa carrière de comédienne hors de Venise. De 1735 à 1742, il suit des études de théologie à l'université de Padoue. Remarquablement doué, s'intéressant à tout, grammaire, prosodie, mathématiques, droit, théologie, cosmographie, musique, il dévore les auteurs anciens et modernes: savants et philosophes et poètes. Comme on le destine à l'état ecclésiastique, on le place dans un séminaire de Venise où il reçoit la tonsure et les ordres mineurs, mais sa carrière de prédicateur tourne court après un sermon catastrophique. Ses mœurs déjà libertines ne tardent pas à le faire renvoyer du Séminaire. Il effectue des stages dans des cabinets d'avocat et passe son Doctorat de droit. Une liaison avec la favorite du sénateur Malipiero lui fournit l'occasion de faire connaissance avec les prisons de la République, au fort San Andrea. Relâché, il erre alors pendant plusieurs mois à travers l'Italie profitant de sa chère liberté.    "Pour ce qui regarde les femmes, ce sont des tromperies réciproques qu’on ne met pas en ligne de compte, car, quand l’amour s’en mêle, on est ordinairement dupe de part et d’autre. Quant à l’article des sots, c’est une affaire bien différente. Je me félicite toujours quand je me rappelle d’en avoir fait tomber dans mes filets, car ils sont insolents et présomptueux jusqu’à défier l’esprit. On le venge alors quand on entourloupe un sot". Cherchant toujours à se faire admettre dans le clergé, il réussit à obtenir chez le cardinal Acquaviva, à Rome,une place de secrétaire qui le met en relations avec le pape Benoît XIV. Il rejoint en Calabre l'évêque Bernardo de Bernardis mais il est rapidement congédié à la suite d'une étourderie, emprisonné quelque temps à Ancône, et regagne Venise où il prend du service dans l'armée. Après une escale à Naples, Casanova s'installe à Rome au mois de juin 1744. Il y trouve un travail auprès de l'ambassadeur d'Espagne, le cardinal Acquaviva. Mais l'année suivante, à la suite d'une affaire de rapt dont il a été complice, il doit quitter quitter Rome et abandonne tout espoir de carrière dans l'Église. Il gagne la Turquie puis revient à Venise en 1746. Il doit alors se contenter d'un emploi de violoniste dans l'orchestre du théâtre San Samuele, et mène une vie médiocre jusqu'au jour où le sénateur Bagradino, ayant été frappé devant lui d'apoplexie, il parvient à le ranimer et à le ramener chez lui où il opère en quelques jours une guérison d'allure miraculeuse. Il achève de gagner la confiance absolue du rescapé en faisant mine d'être initié aux sciences occultes en lui promettant rien de plus que la fameuse pierre philosophale.   "La fourberie est un vice, mais la ruse honnête peut être prise pour la prudence de l’esprit. C’est une vertu qui ressemble, il est vrai, à la friponnerie, mais il faut alors en passer par là. Et celui qui dans le besoin ne sait pas l’exercer avec noblesse est un sot. J’en ai trouvé de fort honnêtes, et qui dans le caractère de leur bêtise ont une sorte d’esprit, un bon sens droit qui, bien malgré eux, les éloigne fort du caractère des sots". Casanova peut alors commencer à tenir le train fastueux d'un grand seigneur accaparé par les soupers fins, le jeu, les intrigues et surtout les femmes. Il fait la connaissance du sénateur Bragadin qui devient son protecteur. Il est mêlé à des affaires de jeu et se fait rapidement une réputation sulfureuse dans la Sérénissime. Au début de l'année 1749, il voyage dans le Nord de l'Italie et en Suisse. Vérone, Milan, Crémone, Genève. À l'automne, il rencontre et enlève la Provençale Henriette dont il est très amoureux. Le couple s'installe à Parme, mais Henriette est contrainte de le quitter au début de l'année suivante. La grande aventure ne commence qu'en 1750, avec le départ de Casanova pour la France. À Lyon il est reçu dans la franc-maçonnerie, puis séjourne deux ans à Paris dans les coulisses de la Comédie Italienne, en particulier de la famille Balletti, faisant lui-même du théâtre. Cherchant le plaisir auprès de femmes mariées de la haute société, de jeunes filles sortant à peine du couvent, mais aussi bien auprès de servantes et de souillons, accumulant les scandales galants et les dettes de jeu, il estbientôt contraint de fuir la colère des dupes et des jaloux, passant alors en Allemagne, recommençant les mêmes fredaines et les mêmes indélicatesses à chacune de ses étapes. En 1754 arrive le nouvel ambassadeur de Louis XV, l'abbé de Bernis, futur cardinal et académicien. Casanova devient son ami, et les deux hommes se partagent pendant plusieurs mois les faveurs d'une religieuse libertine. Alors, autour de lui le scandale redouble d'intensité.   "La théorie des mœurs et son utilité sur la vie de l’homme peuvent être comparées à l’avantage qu’on retire de parcourir l’index d’un livre avant de le lire. Quand on l’a lu, on ne se trouve informé que de la matière. Telle est l’école de morale que nous offrent les sermons, les préceptes, que nous débitent alors ceux qui nous élèvent". L’aventure avec Bellino, jeune castrat rencontré durant un voyage, est très significative. Casanova en devient amoureux et s’en étonne, lui qui n’eut, semble-t-il, que peu d’expériences homosexuelles et qui n’éprouvait guère de sympathie pour "les chevaliers de la manchette." Amoureux jusqu’au délire, Casanova se fit pressant et finit par découvrir, malgré la résistance de Bellino, qu’il s’agissait d’une femme, appelée Thérèse, travestie et appareillée pour donner le change, Il fallait un tel retournement pour que Casanova conserve son statut d’homme à femmes et pour montrer que la nature finit toujours par réclamer son dû. Fervent pratiquant du sexe, Giacomo Casanova le mêle à presque toutes ses activités. Le sexe est un moyen dont il use pour duper en satisfaisant son goût du plaisir, encore qu’il s’en défende, en prétendant qu’il lui faut aimer pour jouir. Ce que contredisent nombre de ses conquêtes et sa fréquentation des prostituées. Il présente certains de ses excès sexuels comme autant de curiosités naturelles.   "Nous écoutons tout avec attention, mais, lorsque l’occasion se présente de mettre à profit les avis qu’on nous adonnés, il nous vient envie de savoir si la chose sera comme on nous l’a prédite. Nous nous y livrons, et nous nous trouvons punis par le repentir. Ce qui nous dédommage un peu, c’est que dans ces moments-là nous nous reconnaissons pour savants et possesseurs du droit d’instruire les autres. Mais ceux que nous endoctrinons ne font ni plus ni moins que ce que nous avons fait, le monde reste toujours au même point, ou il va de mal en pis". Il est arrêté et condamné à cinq ans de prison pour impiété, libertinage, exercice de la magie et appartenance maçonnique. Incarcéré aux "Plombs" du Palais ducal, dans une cellule étouffante située sous un toit composé de lamelles de plomb, il réussit à s'évader le deux novembre 1756, quitte Venise, où il ne reviendra que dix-huit ans plus tard. Il reprend sa course à travers l'Europe qui lui sert désormais de patrie. De nouveau à Paris, il trouve le moyen de s'introduire dans la meilleure société, devient un familier du duc de Choiseul. Il fait la connaissance de la Marquise d'Urfé, passionnée d'occultisme, qu'il escroque sans scrupule, pendant qu'il vit un amour platonique avec Manon Balletti. Il effectue des missions pour le compte du gouvernement français, fonde une manufacture d'étoffes et, ayant séduit plusieurs financiers, organise une loterie dont les produits considérables permettent à l'État d'achever la construction des bâtiments de l'École militaire. Cette loterie fonctionnera jusqu'en 1836.   "En qualité de grand libertin, de hardi parleur et d'homme qui ne pensait qu'à jouir de la vie, je ne pouvais pas me trouver coupable. Mais en me voyant malgré cela traité comme tel, j'épargne au lecteur tout le détail de ce que la rage, la fureur, la tristesse ou le désespoir m'a fait dire et penser contre le despotisme qui m'opprimait". Tour à tour financier, diplomate, magicien, charlatan, il n'est pas une grande ville d'Europe que Casanova ne traverse, de Madrid à Moscou, de Londres à Constantinople. De sa propre autorité, il se décerne le titre de "Chevalier de Seingalt". Toujours homme à bonnes fortunes, car ce séduisant garçon plaît aux dames et par elles il s'introduit auprès des gens en place et même des souverains, il passe de la cour de Georges II à Londres à celle de Frédéricle Grand à Berlin ou de celle de Catherine II à Saint-Pétersbourg à la prison. De discussions avec Voltaire et Jean-Jacques Rousseau à la promiscuité avec des ruffians et des prostituées. De l'amitié de Souvaroff à celle de Cagliostro. D'un duel avec le général polonais Braniski à une rixe de cabaret. À Paris il se fait présenter à Mme de Pompadour et réussit à paraître à la Cour de France. À Dresde, le théâtre royal donne sa traduction du "Zoroastre" de Cahuzac avec la musique de Rameau. À Rome, le pape le décore, tout comme Gluck ou Mozart, de l'ordre de l'Eperon d'or. En Espagne, il intéresse les ministres, comme le fera un peu plus tard Beaumarchais, à de grands projets de mise en valeur des territoires déshérités. Bientôt, le voilà devenu alors, chef d'entreprise.    "La noire colère cependant et le chagrin qui me dévorait et le dur plancher sur lequel j'étais ne m'empêchèrent pas de m'endormir. Ma nature avait besoin du sommeil, et lorsque l'individu qu'elle anime est jeune et sain, elle sait se procurer ce qu'il lui faut alors sans avoir besoin de son consentement. On meurt sans avoir jamais pensé". Les moyens d'existence de cet infatigable aventurier ne sont pas toujours avouables. Il use cyniquement de ses charmes auprès des dames vieillissantes, sait fort bien, quand il le faut, corriger au jeu la fortune, paie ses créanciers au moyen de chèques sans provision, et utilise auprès des naïfs et des esprits faibles les secrets de la Kabale. Il est connu de toutes les polices de l'Europe, mais sa séduction personnelle, ses talents d'homme à projets, d'homme d'esprit et de causeur emportent tout. "Dans tout ce que Casanova produit, dit de lui le prince de Ligne, il y a du trait, du neuf, du piquant et du profond." Aussi est-il en commerce d'amitié et de correspondance avec quantité de savants et de littérateurs des deux sexes. Lui-même fait partout figure d'homme de lettres et aborde en des livres, brochures, articles de journaux les sujets les plus divers. À la fin de l'année 1758, lors d'un séjour de quelques mois aux Pays-Bas, il fait la connaissance de la belle Esther. En août 1759, il est incarcéré pendant deux jours au For-l'Evêque pour de fausses lettres de change. En 1763, il effectue un séjour désatreux à Londres, puis se prend d'une passion suicidaire pour la Charpillon, épisode qui inspirera le récit de Pierre Louÿs, "La Femme et le pantin." En 1765, il se soigne à Wesel d'une maladie vénérienne. Toute l'histoire de sa vie est ponctuée par des maladies vénériennes, qui se soignent alors très mal. La plus grave est la syphilis, dite "mal de Naples", ou "mal français". On la traite par le mercure et des fumigations enrichies en soufre et en arsenic.    "Ceux qui disent que la vie n’est qu’un assemblage de malheurs veulent dire que la vie même est un malheur. Si elle est un malheur, la mort donc est un bonheur. Ces gens-là n’écrivirent pas ayant une bonne santé, la bourse pleine d’or, et le contentement dans l’âme, venant d’avoir entre leurs bras des Cécile, et des Marine, et étant sûrs alors d’en avoir d’autres dans la suite. Si le plaisir existe, on ne peut alors en jouir qu’en vie". En 1767, chassé de Paris par une lettre de cachet, il se rend à Munich, puis passe en Espagne où il échoue dans une prison de Barcelone. C'est là qu'en 1769, pour se concilier les bonnes grâces des autorités de la Sérénissime République, il rédige sa "Réfutation de l'Histoire du gouvernement de Venise d'Amelot de la Houssaye." En octobre 1772, il s'installe à Trieste, aux portes de la Vénétie, attendant son retour en grâce. En septembre 1774, il est autorisé à rentrer dans sa ville natale. C'est, dans sa vie aventureuse, une de ces pauses pendant lesquelles Casanova, qui n'a rien d'un philosophe ni d'un esthète, qui se garde bien d'autre part de hausser son cynisme jusqu'à une critique générale de l'état social, mais qui, cependant, a touché un peu à tout dans les arts, les lettres et les sciences, se délasse en se consacrant à des tentatives littéraires.    "Si les femmes donnent en des extravagances, c'est parce que, leur nature étant plus faible que la nôtre, elles sont rendues plus faibles encore par l'éducation. Malgré cela, il serait facile de démontrer qu'elles font dans le monde plus de bien que n'en font les hommes, et moins de mal et que, quand leur utérus travaille, elles sont à ce moment agitées, irritées et dignes de pitié. Mais que cela influe sur l'origine de leur faculté de penser, ce n'est pas plus croyable que l'influence du sperme sur la nature de l'âme. La vie est sans conteste ainsi faite." Déjà il a composé une cantate à trois voix, "Le Bonheur de Trieste", il s'est essayé au roman historique avec ses "Anecdotes vénitiennes d'amour et de guerre du XIVème siècle, sous le gouvernement des doges Giovanni Gradenigo et Giovanni Dolfin." En 1775, il rapporte à Venise son "Histoire des troubles de Pologne." Il rencontre Lorenzo Da Ponte, traduit "L'Iliade d'Homère", publie des "Éloges de M. de Voltaire par différents auteurs" et un"Opuscoli miscellanei" qui contient notamment la récit intitulé "Le Duel." En 1780, il s'improvise imprésario d'une troupe de comédiens français et lance une revue de critique dramatique, "Le Messager de Thalie."    "J’ai eu des amis qui me firent du bien, et je fus assez heureux de pouvoir en toute occasion leur donner des marques de ma reconnaissance. Et j’eus aussi de détestables ennemis qui m’ont persécuté, et que je n’ai pas tués parce que je ne l’ai pas pu. Je ne leur aurais jamais pardonné, si je n’eusse oublié le mal qu’ils m’ont fait". De 1783 à 1784, nouvelle période d'errance. On voit Casanova à Francfort, Aix-la-Chapelle, Spa, Amsterdam, Anvers, Bruxelles, Paris, Berlin, Dresde, Vienne, où il est secrétaire de l'ambassadeur de Venise Foscarini et se lie d'amitié avec le comte de Waldstein-Wartenberg, neveu du prince de Ligne, qui, par charité, le recueille en 1785 dans son château de Dux, en bohême, comme bibliothécaire. C'est pendant ces dernières années assez humiliantes, en l'absence de son hôte, qui d'ailleurs l'exhibe comme une curiosité devant ses invités, il est obligé, par exemple, de prendre ses repas à l'office, en compagnie des valets, que l'extraordinaire aventurier entretient une dernière correspondance tendre avec une jeune fille, Cécile de Ruggendorf, qu'il ne rencontrera jamais. C'est surtout là qu'il écrit son roman fantastique "Icosameron ou Histoire d'Édouard et d'Élisabeth" (1788), un travail sur les mathématiques," Solution du problème déliaque", et surtout ses deux livres autobiographiques, "Histoire de ma fuite des Plombs de Venise" et "Histoire de ma vie." Une œuvre majeure qui le fait entrer à jamais au panthéon des mémorialistes. Sur plus de trois mille pages, Casanova nous livre son incroyable vie, sans complaisance.   "L’homme qui oublie une injure ne l’a pas pardonnée, il l’a oubliée. Car le pardon part d’un sentiment héroïque d’un cœur noble et d’un esprit généreux, tandis que l’oubli vient d’une faiblesse de mémoire, ou d’une douce nonchalance amie d’une âme pacifique, et souvent d’un besoin de calme et de paix. Car la haine, à la longue, tue le malheureux qui se plaît à la nourrir. La vie est comme une coquine que nous aimons, à laquelle nous accordons à la fin toutes les conditions qu'elle nous impose, pourvu, bien entendu, qu'elle ne nous quitte pas". Ces Mémoires, dans lesquels le vrai et le moins vrai sont habilement dosés, feront alors les délices d'un Musset, d'un Stendhal, d'un Delacroix et de tous ceux enfin qui veulent y retrouver, sous les récits trop souvent érotiques de Casanova, les prestiges libertins du XVIIIème siècle. Témoin de la fin d'une époque, l'aventurier Vénitien, par sa liberté d'être et de pensée, demeure une figure emblématique des Lumières. Il meurt au château de Dux, le quatre juin 1798, à l'âge de soixante-treize ans. Seule une plaque dans la chapelle du château évoque son souvenir.   Bibliographie et références:   - Hermann Hesse, "La conversion de Casanova" - Charles Samaran, "Giacomo Casanova" - André Suarès, "Casanova" - Stefan Zweig, "Casanova" - Jos Jullien, "Casanova à Nîmes" - Félicien Marceau, "Une insolente liberté" - Lydia Flem, "Casanova ou l'exercice du bonheur" - Chantal Thomas, "Casanova, un voyage libertin" - Alain Buisine, "Casanova l'européen" - Marie-Françoise Luna, "Casanova mémorialiste" - Michel Delon, "Casanova, histoire de sa vie" - Philippe Sollers, "Casanova l’admirable"   Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : le Hier, 07:20:14
"C'est à Sainte-Hélène que l'empereur écrira ces mots sur le conquérant de la Haute-Égypte qui scelleront sa légende: Le talent de Desaix était de tous les instants. Il ne vivait, ne respirait que l'ambition noble et la véritable gloire. C'était un caractère tout-à-fait antique. Droit et honnête, il s'indigne des pillages, il est animé d'un sens très aigu de la justice". Le plus jeune général de la république, soldat philosophe, membre éphémère de l'Institut d'Égypte qui mourut trop tôt pour devenir maréchal de France, duc ou roi, reçut sans nul doute a posteriori le plus grand des titres, occuper les pensées de l'Empereur déchu à la fin de sa vie. "Il est rare et difficile de réunir toutes les qualités nécessaires à un grand général. Desaix possédait à un degré supérieur cet équilibre précieux entre l’esprit ou le talent et le caractère ou le courage". Dans son "Histoire de la Révolution", Michelet rend un vibrant hommage aux volontaires de 1792 et aux jeunes officiers qui les encadrèrent: "C’était le jeune, l’héroïque, le sublime Hoche, qui devait vivre si peu, celui que personne ne put voir sans l’adorer. C’était la pureté même, cette noble figure virginale et guerrière, Marceau pleuré par l’ennemi. C’était l’ouragan des batailles, le colérique Kléber, qui, sous cet aspect terrible, eut le cœur humain et bon. C’était l’homme du sacrifice, qui, pour lui, voulut toujours le devoir, et la gloire jamais, qui la donna aux autres, et même aux dépens de sa vie. Un juste, un héros, un saint, l’irréprochable Desaix". Quoiqu’il fut général en chef, Louis-Charles-Antoine Desaix accepta avec ferveur et gratitude de devenir le second du général Bonaparte commandant en chef de l’armée d’Angleterre, convertie en armée d’Orient le cinq mars 1798. Pendant deux années, il fut le délégué à pleins pouvoirs pour la Haute-Égypte. Et quand il reprit pied sur le sol de France, à Toulon, ce fut pour courir au combat auprès de son général jusqu’à contribuer par une charge héroïque à la victoire de Marengo, où il tomba mortellement blessé d’une balle au cœur le quatorze juin 1800. Plus proche par l’esprit de Vauvenargues et de Vigny que des maréchaux de l’Empire qu’il valut en art militaire, le général Desaix eut le rare privilège d’être l’ami de Bonaparte qui lui témoigna des sentiments avec une amitié que son cœur, connaissant trop profondément les hommes, n’avait pour personne. Seuls, par la suite, les généraux Duroc et Drouot deviendront les amis de l’Empereur. Louis-Charles-Antoine des Aix de Veygoux naît au château d'Ayat, à Ayat-sur-Sioule dans l'actuel Puy-de-Dôme, le dix-sept août 1768. Le manoir de Veygoux fut vendu en 1830, transformé en ferme, de telle sorte qu’il a perdu son visage d’antan. Le site auvergnat reste charmant: un ruisseau, des blocs de granit, de larges prairies à l’est. Ce fut le cadre de l’enfance du général Desaix. Il est le troisième fils de Gilbert de Beaufranchet d'Ayat de Boucherol Desaix et d'Amable de Beaufranchet. Sa mère est la sœur de Jacques de Beaufranchet seigneur d'Ayat qui épouse le quinze novembre 1755, la ravissante Marie-Louise O'Murphy, ancienne maîtresse de Louis XV et surtout un modèle du peintre François Boucher.    "Ceci est un bel exemple des conséquences positives de la révolution française. Cette dernière ayant permis d'ouvrir les portes des grands offices de la carrière militaire aux plus humbles des roturiers, l'armée peut désormais compter sur des gens peu éduqués, mais habitués à vivre à la dure. Desaix était aussi un amateur d'art et un homme érudit féru d'histoire". Si modeste soit-il, le cadre de son enfance est bucolique et sauvage à souhait. Le château natal de Desaix a hélas disparu, démoli au XIXème siècle. Celui des de Veygoux, vendu par la famille sous la Restauration au comte de Chabrol, existe lui toujours, restauré par son précédent propriétaire, l'écossais Ian Munn Mac Garvier. Malgré les hivers très vigoureux, la vie semble douce à Veygoux pour le jeune Louis qui, passant ses journées à courir les champs et les bois avec ses frères, ses cousins de Verrières, du Teilhot et de Beaufranchet, croît en force sinon en sagesse. Il apprend très tôt à monter à cheval, joue à la guerre avec les fils des métayers, grimpe aux arbres pour dénicher les oiseaux, récite avec soin son catéchisme sous la surveillance attentive de sa mère, apprend à lire et à écrire avec le curé du village. La famille est pauvre mais unie, vivant du maigre revenu de quelques terres. À sept ans Louis-Charles-Antoine entre comme pensionnaire boursier à l’École royale militaire d’Effiat, où son frère aîné l’a précédé. Les oratoriens de Riom y dispensaient une éducation virile à des fils de nobles, de gens de robe et de roturiers. De longues courses à travers la campagne par tous les temps afin de fortifier le corps et pendant les haltes les leçons données par les maîtres pour cultiver l’esprit, des études en salle pour la lecture, pas de congé en cours d’année scolaire, des vêtements les mêmes pour tous en gros drap du pays et de solides principes pour bien se conduire. Louis-Charles-Antoine se distingue par sa vive intelligence et sa mémoire exceptionnelle, spécialement en histoire et en géographie. Il rêve de servir dans la Royale et de découvrir le monde. Il se révèle dans l'ensemble bon élève, bien que manifestement comptant plus sur sa facilité que sur l'effort, ce qui après tout, est le propre des enfants intelligents.    "Le général Desaix était très aimé et beaucoup apprécié par ses hommes dont il partageait la vie d'abord dans l'armée de Sambre-et-Meuse sous les ordres de Pichegru, puis dans celle du Rhin sous les ordres de Moreau. Carrière foudroyante". La lecture des bulletins successifs met en lumière une constitution très robuste doublée d'une solide santé, d'un caractère souvent boudeur et une incontestable distraction dans l'étude des matières religieuses. La mémoire est excellente, tandis que l'expression orale est assurée, mais le style écrit négligé, tout comme ses connaissances en danse et en musique. La culture générale, enfin, est satisfaisante et le comportement en société convenable, ce qui est très important en un temps où le paraître compte autant que l'être. Louis Desaix de Veygoux termine ses humanités sans histoire, à la satisfaction de ses parents et de ses supérieurs, sans que rien cependant ne laisse présager son singulier destin lorsque, au seuil de sa quinzième année, les oratoriens l'affranchissent de leur pesante mais affectueuse autorité. Le contrat est rempli, le voici destiné à faire son temps dans l'armée jusqu'au grade de capitaine, jusqu'à l'attribution de la croix de chevalier de Saint-Louis qui fera de lui un vétéran confirmé. En 1783, son père mourut. Son frère était devenu officier à Beauvaisis-infanterie. Il fut affecté le dix-huit octobre, comme troisième sous-lieutenant en pied, sans appointement, à Bretagne-infanterie dont le colonel était le comte de Crillon. Selon l’usage de l’époque, afin de se distinguer de son frère, il choisit le nom de chevalier de Veygoux, signa désormais Desaix de Veygoux. Le huit juillet 1784, le sous-lieutenant reçut un traitement alors qu’il était en garnison à Grenoble, d’où son régiment fut transféré à Briançon. En octobre 1789, il obtint un congé de six mois pour revoir sa famille. Il avait vingt-et-un ans. On sait que pendant cette période d’initiation au métier des armes, il lut beaucoup, marquant d’un ex-libris les livres qu’il achetait. Par ailleurs, il fut sollicité d’entrer dans la franc-maçonnerie mais refusa, témoignant ainsi de son indépendance de caractère. En mars 1790, il quitta l’Auvergne et rejoignit le Bretagne-infanterie à Huningue. Après un bref séjour à Lucerne, il prit le commandement de la sixième compagnie du deuxième bataillon. Son régiment avait été créé en 1664 sous le vocable de Mazarin-français. Promu lieutenant le vingt-quatre novembre 1791, il passa quelques jours dans sa famille qui le complimenta de son épaulette d’or. Mais sa mère et sa sœur lui reprochèrent de ne pas émigrer comme ses deux frères engagés dans l’armée des princes, puis dans celle de Condé. Il y est nommé aide de camp du commandant Victor de Broglie. Alors qu'il est chargé de porter des courriers à Bourbonne-les-Bains et voulant éviter les contrôles au bourg de Xertigny, il se fait arrêter et conduire à la prison d'Epinal où il sera interrogé puis remis en liberté grâce à une intervention de Poullain Grandprey. Le comité révolutionnaire du district en profite pour faire procéder à la vente de ses meubles à Riom en prétextant qu’il est émigré. Ayant montré une rare bravoure au combat de Lauterbourg, il est nommé général de brigade à titre provisoire le vingt août 1793, à vingt-cinq ans, confirmé dans ce grade le onze septembre 1793, nommé ensuite provisoirement au grade de général de division le vingt-quatre octobre 1793.    "Longtemps plus tard, Chateaubriand écrira dans ses "Mémoires d outre-tombe": "Les hommes disparus jeunes sont de vigoureux et intrépides voyageurs, ils font très rapidement une route que les hommes moins forts achèvent à pas lents".Il a fallu un an à peine pour que ce jeune météore foudroyant qui semble ne pas voir les jours passer, atteigne le plus haut niveau du commandement militaire. Alors âgé de vingt-cinq ans et quatre mois, il devient le benjamin des généraux de la république puisque Jourdan a six ans de plus que lui, que Hoche et Marceau ont son âge mais ne le seront, le premier qu'en octobre, le second un an plus tard et que Bonaparte enfin, son cadet d'un an ne le deviendra qu'à la fin du mois de décembre. S’il est aimé de ses hommes qui, par les armes, ont montré qu’ils tenaient à le garder pour chef, son exemple et ses capacités militaires sont tels que les généraux en chef Pichegru, puis Moreau sollicitent son avis sur la stratégie à adopter. Sa prudence et le contrôle de soi lui évitent d’accepter à trois reprises le commandement de l’armée du Rhin qui avait conduit successivement dix généraux à la guillotine. Toutefois ses responsabilités sont lourdes, il commande cinq divisions en Haute-Alsace et est chargé de signer le vingt-trois décembre 1795, un armistice avec le général Clairfayt. Le vingt avril 1797 alors qu’il porte l’uniforme de commandant en chef, bleu marine aux parements à feuilles de chêne d’or avec écharpe blanche, il repasse le Rhin à Diersheim où il est blessé à la cuisse en chargeant à son habitude à la tête de ses troupes. Sa convalescence dure trois mois. Afin de se remettre complètement, il entreprend d’aller en Italie saluer Bonaparte dont la renommée l’attire et l’enthousiasme. Et comme il souhaite toujours apprendre, il prépare un circuit de plusieurs semaines afin de découvrir ce qui l’intéresse: Bâle, Lucerne, le Saint-Gothard, Lugano, Côme, Milan, Mantoue, Padoue, Trévise, Venise. Modestement vêtu en civil, accompagné de son aide de camp Rey et d’un domestique, il part le dix-neuf juillet comme un voyageur ordinaire. À Venise, il a son premier contact avec la mer qui l’avait toujours attiré sans la connaître. De là, il gagne le quartier général de l’armée d’Italie et à Passeriano, dans la maison d’été du doge Manin, il rencontre pour la première fois le général Bonaparte le vingt-sept août 1797. La sympathie est spontanée et réciproque, l’entente immédiate. Il écrit: "J’ai enfin rencontré un grand homme. Vous ne pouvez avoir une idée de son caractère, de son esprit, de son génie. Je suis enchanté de l’avoir vu". Celui-ci lui confie alors l'organisation d'un convoi maritime pour la campagne d'Égypte, où il remplira la fonction d'amiral. Le convoi de soixante navires et de sept mille hommes quitte Civita-Vecchia le vingt-six mai 1798. Desaix est à bord de La Courageuse, l’unique frégate de sa flotte. Le savant Monge y est également ainsi que Donzelot, Rapp et Savary. "Je ne rêve que pour la marine, je suis continuellement sur mon escadre."   "Desaix, Desaix, articule péniblement le mourant, c'est l'attitude du vieux roi Fingel pleurant son fils Ossian et racontant sa légende telle qu'elle fascinait tant Napoléon dans le tableau qu'il avait spécialement commandé au peintre Girodet". Débute alors le destin fabuleux de l'homme que l'Histoire nommera pour ses qualités humaines "le Sultan juste". Alors que depuis deux jours le convoi a jeté l’ancre en vue de Malte, l’escadre de Bonaparte est en vue le neuf juin. Desaix et Monge gagnent le vaisseau amiral. Le Grand-maître de l’Ordre de Malte s’étant retranché derrière la convention n’autorisant que quatre navires à la fois pour le droit d’aiguade, le général Bonaparte, sur instruction du Directoire décide de s’emparer de l’île. À l’aube du dix juin les troupes débarquent, Desaix à la pointe Saint-Paul reçoit la capitulation du fort Rohan qu’il a investi. Le Grand-maître tergiverse puis cède. Un armistice est signé transformé aussitôt en transaction dédommageant pécuniairement l’Ordre. Après la prise de la cité, Desaix qui commandait en second est chargé alors de la mission la plus périlleuse, avancer dans le désert vers Damanhour et Ramanieh avec les brigades Friant et Belliard et trois régiments de cavalerie dont les deux tiers des cavaliers sont à pied portant leur harnachement sur le dos. Il écrase les mamelouks à Chébreiss, le treize juillet 1798 et s'illustre lors de la bataille des Pyramides. Il reçoit l'ordre d'aller faire la conquête de la Haute-Égypte, et d'y achever la destruction des mamelouks. Il livre alors divers combats à Sonaguy, à Thèbes, aujourd'hui Louxor, à Samanouth, aujourd'hui Sebennytos, à Syène, aujourd'hui Assouan et triomphe partout. Son administration est telle qu'elle lui vaut le surnom de Sultan juste de la part des vaincus eux-mêmes. En homme instruit, il procure aussi aux scientifiques chargés de reconnaître le pays tous les renseignements qu'il a recueillis, en recherchant lui-même les ruines et les monuments importants. Conformément aux instructions de Bonaparte de ne pas asservir l’Indigène ni de le flatter par des privilèges, il pense à créer une classe de petits propriétaires en distribuant la terre à ceux qui donnaient leur aide. Il apprend l’arabe pour parler aux autochtones. Il ne condamne qu’après avoir rendu la justice lui-même. Il sait tempérer les horreurs de la guerre par des traits de générosité et de grandeur d’âme. Rappelé de Haute-Égypte, il bénéficie de laconvention d'El-Arich signée par Kléber avec les Turcs et les Anglais et s'embarque pour l'Europe le trois mars 1800. Délivré par un ordre supérieur venant des mains du vice-amiral, Desaix écrit de Toulon au Premier Consul. Peu de temps après, le cinq mai 1800, sans même avoir revu sa famille en Auvergne, il part pour l'armée d'Italie rejoindre Bonaparte.    "C'est l'irrésistible appel de la dernière heure vers le compagnon de jeunesse et par là même d'éternité, la certitude de le retrouver bientôt au Panthéon, lui avec qui, de l'Italie à l'Orient, il avait trouvé la gloire et avec qui, en Égypte, il avait frôlé, sous l'éclatant soleil , l'immortalité. Car la mort de Desaix à Marengo, c'est celle de Patrocle sous les murs de Troie. Nouvel Achille, Napoléon ne s'en remettra pas. Je battrai les ennemis tant que je serai aimé de mes soldats". L'Autriche reste en lice, encore puissante et assoiffée de revanche. Elle aligne deux armées, celle de Kray en Allemagne avec cent mille hommes et celle de Mélas en Italie en comportant cent vingt mille. Vienne n'a qu'un but: envahir la France simultanément par l'Alsace et la Provence. Contre elle, Bonaparte dispose de trois armées. La stratégie consulaire répond à un double but: détruire les autrichiens en Italie et les anéantir en Bavière sur le front du Rhin. L'armée du Rhin, sous le commandement de Moreau, piétine dans sa marche vers Vienne, tandis que l'armée d'Italie, sous le commandement de Masséna, se fait assiéger dans Gênes sans relâcher la pression sur les autrichiens. Bonaparte lève dans l'improvisation une "armée de réserve": quarante mille hommes, six mille chevaux, quarante canons. Le quatorze mai 1800, lui-même franchit à sa tête le col du Grand-Saint-Bernard, en Suisse, malgré plusieurs mètres de neige au col. Bonaparte entre sans coup férir à Milan, sous les acclamations de la population, coupant les liaisons entre Vienne et l'armée autrichienne du feld-maréchal Michel von Melas, qui assiège Gênes. Mais c'est trop tard pour Masséna qui a capitulé le cinq juin après une résistance remarquable. Les autrichiens choisissent le lieu de la rencontre. Ce sera près de la forteresse d'Alexandrie, dans la plaine du Pô, où leurs forces sont en nombre. La bataille décisive se produit à Marengo et débute mal pour les français. Néanmoins, ils arrivent à se retirer en bon ordre grâce à la couverture des neuf cents grenadiers de la Garde consulaire. Pendant ce temps, Desaix, qui commande la force que Bonaparte a détachée de son armée auparavant, se hâte dans sa progression et atteint un petit carrefour au nord de Cascinagrossa. On rapporte qu'après avoir questionné Bonaparte sur la situation, Desaix répondit: "Cette bataille est perdue. Cependant, nous avons encore le temps d'en remporter une autre". Voyant que la bataille devient des plus indécises, Napoléon envoie Desaix à la tête de la cavalerie pour une charge qui se veut décisive. Au moment décisif, Desaix, au cheval plus léger et donc plus rapide, se retrouve isolé. Il est alors atteint par une balle au torse qui le désarçonne, le tuant ainsi au faîte de sa gloire. On ne reconnaîtra sa dépouille qu'après la bataille, à ses longs cheveux torsadés. Le général Desaix mourut à trente-et-un ans alors que ce même quatorze juin, Kléber était assassiné par un fanatique. Très affecté par sa mort, le premier consul fait transporter à l'hospice du Grand-Saint-Bernard la dépouille mortelle du général Desaix, dont il est très proche. Elle est inhumée dans la chapelle des Hospitaliers du Grand Saint-Bernard le dix-neuf juin 1805. Berthier, ministre de la Guerre, représentant l'Empereur, prononce son éloge funèbre. En apprenant la mort de son ami, Bonaparte aurait dit: "Pourquoi ne m'est-il pas permis de pleurer ?" Mais Desaix n'écoute plus. Couché sous le marbre, indifférent aux plaintes des bourrasques alpines qui régulièrement gémissent à la porte dumonastère, il sourit dans tout l'éclat de sa jeunesse. Il sourit à l'immortalité. Il sourit au dieu Osiris qui là-bas, au cœur de l'un des plus beaux pays du monde, entouré d'Isis et de Nepthys, veille désormais sur le sommeil éternel du "Sultan juste". On a abusé des hommes de Plutarque, en leur comparant des honnêtes gens qui n’avaient rien d’héroïque. Mais Desaix était réellement l’homme de Plutarque, et l’antiquité ne pourrait que difficilement lui opposer un capitaine grec ou romain.    Bibliographie et références:   - Alexandre de Haye, "Le général Desaix" - Joachim Ambert, "Un homme de cœur, Desaix" - Frédéric Barbey, "Desaix au Grand-Saint-Bernard" - Léonard Bernet-Rollande, "Les ancêtres du général Desaix" - Laurence Charles, "Desaix, le soldat juste" - Armand Sauzet, "Desaix le sultan juste" - Gonzague Saint Bris, "Desaix, le sultan de Bonaparte" - Charles Mullié, "Louis Charles Antoine Desaix" - Jean Ehrard, "Louis Charles Antoine Desaix" - Bruno Ciotti, "La dernière campagne de Desaix" - Félix Martha-Beker, "Le général Desaix" - Gaston Bernard, "Desaix, le sultan juste" - Charles Valette, "La mort de Desaix à Marengo"   Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : le 31/05/24
Je reviens environ une heure plus tard. Une heure à réfléchir dans la pénombre à ce qui t'attend. En cadeau un set de 4 plugs du plus petit (tout est relatif) au plus gros qui va te préparer à ce qui arrivera plus tard. Je viens te les présenter en les disposant au sol devant toi, ta tête étant maintenue suffisamment fixement pour que tu ne puisses pas regarder autre chose que le sol. Je libère justement ta tête et je te présente le premier plug. Prends-le entre tes mains, pose-le au sol. Il ne doit plus bouger. Seule ta tête peut bouger. - Crache, lèche-le, suce-le. Tu sais que c'est le seul lubrifiant que tu auras avant qu'il disparaisse dans ton cul. Et tu sais que tu as un temps limité pour cela donc tu ne perds pas de temps et après avoir craché quelques fois dessus, tu le fais disparaître dans ta bouche. Tu es devenue experte. - Laisse-le en entier dans ta bouche. Tire la langue pour lécher le sol. Tu t'exécutes. Vraiment très forte. Tu te retires, hors de souffle, et un flot de salive relie tes lèvres au plug. - Encore ! - oui Maître ! Et cette fois-ci je pose mon pied sur ta nuque et je te fais descendre tout en bas te maintenant en place plus que de raison sans doute. Jusqu'à ce que je sente ta tête pousser pour remonter. Enfin quelques secondes de plus. Jusqu'à ce tu commences à tousser. Ce n'est pas toi qui donne les ordres. Il faut que ça s'inscrive dans ton subconscient. Je prends le plug et je me dirige vers ton cul. Je te vois écarter les jambes. Une chienne lubrique qui veut se faire prendre. Je rentre le plug sans aucune hésitation et ça t'arrache un gémissement. Je ne peux m'empêcher de jouer avec en le faisant aller et venir, en le bougeant et je vois qu'il ne faut que quelques secondes pour que ton sexe redevienne luisant. - tu es vraiment une chienne ! - oui Maître, je suis votre chienne. - Good girl ! Et est-ce que tu as besoin de quelque chose. Te faire baiser, je sais. À boire, à manger, autre chose ? - Maître, si vous aviez la bonté de m'apporter quelque chose à manger, je vous serais reconnaissante. - Tu sais que pour chaque demande tu auras un gage à accomplir ? Plus ou moins dur. - Je le sais Maître et je vous en sais gré. Je veux vous prouver que je suis digne de vous obéir, digne de votre confiance. Je veux vous montrer que vous pouvez tout me demander et tout attendre de moi et je comprends que je doive payer pour tout. - Attends-moi, je reviens dans quelques instants avec à manger et je te dirai ce que tu dois faire pour pouvoir manger ce que je te ramène.   Si vous n'avez pas détesté ou baillé, je suis vraiment preneur d'un like. C'est bon pour ma motivation et mon ego (est-ce que mon ego en a besoin, c'est une autre question mais je pense que oui) ! Cette série concerne à la fois le dressage de mon esclave et l'aménagement, en parallèle, d'une pièce spéciale (vous pourriez l'appeler un donjon, mais je n'aime pas trop ce terme). Il faut imaginer une pièce complètement vide, et, chaque récit verra apparaître un nouvel objet. Partie 1: Un sofa Partie 2: Grande table en bois Partie 3: Liens d'attache Partie 4 : Un set de godes Partie 5 : une cage      
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Par : le 28/05/24
Alors qui suis-je: Thomas, un dominant dépressif de 35 ans, un homme finalement en mal d'amour,  tous en contradiction aussi bien sur le plan personnel,  professionnel ou SM. Mais comment j'en suis arrivé là ? Voici mon histoire : J'ai vécu jusqu'à mes 15 ans une enfance banal, j'en ai d'ailleurs que peu de souvenirs, je ne sais pas si mes parents m'aimait, je n'ai en mémoire aucun geste démonstratif. Je suis un gamin calme en totale échec scolaire, une véritable honte pour mon père, qui compte bien régler ce problème. Après une énième année scolaire chaotique me voilà sur la route de la suisse pour visiter ma potentiel future école privée en Suisse. Je ne vous fais pas un dessin ecole loin de chez moi, chère et strict et au vu de mon dossier le directeur comprend bien l'urgence de la situation. Je suis interrogé sur mes résultat,  mon potentiel avenir. Je me vois déjà à l'internat ne rentrant que pour les vacances quand les paroles de mon père me sort de mes pensées - non en école de jour, nous avons de la famille prête à le recevoir. Je posait milles questions sur le chemin du retour,  quelle famille en Suisse nous avions. J'obtiens pour seule réponse de ne pas me soucié de ses détails. Fin août une semaine avant le reprise de l'école,  on me dépose ou jette comme vous préférez à la gare direction Genève. A mon arrivé je suis perdu, je tourne en rond dans la gare quand je fini par apercevoir un homme en costume tenant une pancarte avec mon nom. - Monsieur Venguard ? Je suis Henri le chauffeur de Madame Loi..... Vous avez des bagages ? Je le suis jusqu'au parking, il m'ouvre la porte d'une sublime Mercedes E500 et me dit nous avons un peu de route jusqu'à Lausanne. Nous longeons le lac Léman me rapprochant a chaque kilomètres de notre sois disant famille. Finalement la voiture s'engage dans un parc verdoyant,  au bout une magnifique maison bourgeoise recouverte de végétation. Je rassemble mes affaires, quand j'entends des talons claqués sur les dalle de grès, en me retournant j'aperçois une femme d'une quarantaine d'années dans un magnifique tailleur. - Bonjour Thomas,  je suis Viviane la maîtresse des lieux,  aller ne reste pas planté là. Je ne le savais pas encore mais cette femme allait changer ma vie. A suivre...   Pardonner mon orthographe, cela n'a jamais était mon fort.  
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Par : le 27/05/24
J’ai été toute contente de recevoir l’invitation de Georges. Nous faisions du tchat sur le site bdsm depuis quelque temps déjà en échangeant sans tabou des confidences sur nos fantasmes érotiques les plus secrets. Il connaissait mes sombres désirs de soumise exhibitionniste et je n’ignorais rien de ses penchants dominateurs. L’invitation était pour une soirée mondaine sur le thème de la Rome antique. Georges me prévint qu’il y aurait une invitée spéciale et que j’apprécierais le spectacle.   Il n’avait jamais voulu me donner son adresse, mais cette fois, elle était sur l’invitation et j’ai constaté avec plaisir que ce n’était qu’à une quinzaine de kilomètre de mon domicile. Dressing code de style romain et heure de début assez tardive, 22 heures.   J’ai choisi une toge en tissu soyeux, d’un blanc virginal, sans manches, drapée autour de moi et simplement attachée sur l’épaule. Une cordelière autour de la taille, des escarpins aux talons vertigineux, un soutien-gorge ? J’hésite, les Romaines n’en portaient sans doute pas. Donc, rien au-dessus ; à mon âge, mes seins, bien qu’opulents, tiennent encore bien. Et en-dessous ? Je me veux audacieuse, rien non plus, ma culotte restera à la maison.   A 22h15, je gare ma voiture au milieu d’une dizaine d’autres déjà sur place, m’inquiétant d’être en retard, et je sonne à la porte. C’est Georges qui vient ouvrir, et je vois qu’il est satisfait de mon aspect et de ma tenue. Heureux de faire ta connaissance en chair et en os, me dit-il, tu es parfaite, et il m’entraîne dans la pièce voisine.   Et là, brusquement, quelqu’un me saisit les deux bras par derrière, des menottes claquent autour de mes poignets, un bandeau me tombe sur les yeux, me voilà aveuglée, affolée, attachée sans défense, tandis qu’on m’écarte les mâchoires pour y introduire un anneau qui me bâillonne la bouche ouverte et qu’on me fixe une laisse de chien autour du cou. Tout s’est passé en quelques secondes sans que je trouve la possibilité de me défendre. La laisse se tend et me traîne vers ce que je devine être le salon.   Je perçois un brouhaha d’excitation lorsque je fais mon apparition. Georges m’a trompée sur l’heure du rendez-vous et toutes ses amies et ses amis étaient déjà présents depuis au moins une heure, buvant et s’amusant en attendant le spectacle annoncé. A ma grande terreur, j’ai compris que c’est moi qui en serais la vedette involontaire.   Un bourdonnement de voix salue mon apparition, accompagné de rires et de moqueries pour ma naïveté. Je ne vois rien, mais je devine une dizaine de personnes échauffées et prêtes à jouir de mon humiliation publique. Georges me fait avancer et monter sur une petite estrade. ‘Pas de soirée romaine sans son marché aux esclaves’ déclare-t-il. ‘Voici l’offre de ce soir. Qui la veut ? Je vous montre d’abord la marchandise’. Ce disant, il défait le ruban qui retenait la tunique sur mon épaule. Elle glisse jusqu’à mes pieds, révélant toute ma nudité à la grande joie des invités. ‘Elle se promène à poil dans les rues, s’écria-t-il, cette soi-disant bourgeoise est une salope dévergondée’ et, me forçant à écarter les jambes, il me donne la honte suprême d’être exposée grande ouverte sans pouvoir rien cacher. Très vite, je sens des mains commencer à tâter mes endroits les plus sensibles, mais Georges intervient brusquement : ‘Elle m’appartient encore. Si vous voulez en profiter, il faudra la gagner à la loterie’. ‘Nous allons faire cela comme au poker. Je vais distribuer 5 cartes à chacun et celui ou celle qui aura la plus belle main emportera la mise’. Dans un brouhaha général, je les entends comparer leurs combinaisons jusqu’à ce qu’une voix féminine proclame sa victoire avec un beau full de rois par les dames. Aussitôt elle prend possession de ma laisse et me traîne derrière elle dans toute la salle en laissant les spectateurs me palper les seins, me glisser une main indiscrète dans l’entrejambe, me claquer les fesses et les cuisses, tout en riant de mes tentatives aveugles de me protéger malgré mes mains toujours attachées. J’ai honte, je voudrais disparaître, la sueur me perle sur tout le corps.   ‘Après cette promenade, que voulez-vous comme autre divertissement pour cette soirée romaine ?’ demande ma nouvelle maîtresse. Si vous êtes d’accord, je vous propose quelque chose bien spécifique à cette civilisation. On va la faire participer à une petite crucifixion. Est-ce que cela-vous convient ? Un fracas d’acclamations me fit comprendre avec beaucoup d’appréhension que la soirée serait mouvementée pour moi. Tout était déjà prêt, car très vite, deux cordes descendirent de deux anneaux scellés au plafond, à 60 centimètres l’un de l’autre. Prestement, les menottes me furent enlevées pour être remplacées par deux forts bracelets de cuir, doublés de fourrure, auxquels les cordes furent fixées. Au signal de ma maîtresse, deux spectateurs se mirent à tirer chacun sur une corde, me forçant à lever les bras en forme de V et à me présenter, entièrement offerte, les seins dardés par la position et les tétons saillants par l’excitation qui commençait à m’envahir.   Mes pieds allaient quitter le sol quand ils cessèrent enfin de tirer. Je restai ainsi sur la pointe des pieds, respirant à petits coups à cause du bâillon qui me laissait la bouche béante. Me tirant la tête en arrière, ma maîtresse s’amusa à y verser lentement un grand verre de vin, m’obligeant à déglutir bruyamment pour ne pas m’étouffer.   Maintenant qu’elle a bien bu, on va passer aux choses sérieuses, la mise en croix, s’écria-t-elle. Deux autres bracelets furent fixés à mes chevilles et deux autres cordes vinrent s’y attacher. Ma jambe droite fut soulevée la première, jusqu’à ce qu’elle quitte le sol d’une vingtaine de centimètres. Soutenue uniquement par les bras et en équilibre sur mes orteils gauches, je n’en menais pas large. Ils me laissèrent ainsi quelques minutes puis, malgré mes cris étranglés, ils soulevèrent semblablement l’autre jambe, me laissant suspendue par les poignets, dans la parfaite situation d’une crucifiée.   Haletante, je me débattais sans espoir dans mes liens, au milieu des rires et des quolibets de l’assemblée, ravie de mes efforts infructueux pour me libérer.   J’ai vite compris pourquoi ils avaient choisi cette sorte de crucifixion pour se divertir : il est impossible à la victime de rester immobile plus que quelques minutes. Les bras étendus, l’air vient à manquer aux poumons et la crucifiée doit pousser sur ses jambes pour se soulever et respirer. Mais il est impossible de conserver les jambes raidies pendant longtemps et le corps s’affaisse, suspendu à nouveau par les bras. Le cycle reprend, à la grande joie des spectateurs qui jouissent de la détresse de la suppliciée. Dix fois, vingt fois, je régalai mes bourreaux de mes efforts et de mes cris, de plus en plus suppliants mais sans autres résultats que des insultes et des moqueries.   Finalement, mes cuisses refusèrent tout service et je restai douloureusement suspendue par les poignets, pantelante, des sanglots me soulevant la poitrine, avant qu’on me détache enfin.   Georges vint m’embrasser et, me serrant dans ses bras, il me promit que je serais encore invitée chez lui, mais cette fois parmi les convives, pour assister au baptême d’une nouvelle postulante aussi naïve que je l’avais été.    
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