La rubrique "Articles" regroupe vos histoires BDSM, vos confessions érotiques, vos partages d'expériences SM. Vos publications sur cette sortie de blog collectif peuvent aborder autant les sujets de la soumission, de la domination, du sado-masochisme, de fétichisme, de manière très générale ou en se contentrant très précisément sur certaines des pratiques quu vous connaissez en tant que dominatrice/dominateur ou soumise/soumis. Partager vos récits BDSM, vécus ou fantames est un moyen de partager vos pratiques et envies et à ce titre peut être un excellent moyen de trouver sur le site des partenaires dans vos lecteurs/lectrices. Nous vous rappelons que les histoires et confessions doivent être des écrits personnels. Il est interdit de copier/coller des articles sur d'autres sites pour se les approprier.
Par : le Il y a 16 heure(s)
Homme dominant inactif depuis un moment cherche soumise crue et disponible pour tout reprendre a deux depuis le debut. 
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Par : le Hier, 06:40:59
Préface à la Quatrième Partie : L’Éveil et le Serment   La leçon est terminée. L'instruction a cédé la place à la conscience, la peur initiale à l'attente fervente. Désormais, l’abandon n'est plus un acte ordonné, mais un état d’être. Cette partie marque la véritable intégration du lien à la vie. Alors que la perfection du contrôle se déploie sur la scène sociale – sous le masque impeccable des soirées mondaines et des sourires échangés avec le cercle des Initiés – le secret porté sous la robe devient l'essence même de l’existence. Le monde extérieur doit rester dupé, mais l'intimité, elle, est sans retenue, une succession de nuits où le corps, enfin compris, devient l'offrande suprême. Ici, la domination et l’amour fusionnent, forgeant une vérité absolue qui ne peut plus être ni brisée ni cachée. Le jeu touche à sa fin, car il devient destin.   Chapitre 46 : L'Ancrage de l'Extase La confirmation était achevée. Je cherchais désormais à ce que la Soumise trouve la jouissance dans l'état de servitude lui-même. Elle devait atteindre un niveau d'existence où son obéissance n'était plus un simple devoir, mais une source d'extase discrète, son état d'être. Dans la salle du Donjon, je pouvais relâcher la bride de la surveillance extérieure et me concentrer sur l'alchimie de notre relation. Nos séances n'étaient plus des examens, mais des rituels d'approfondissement qui affûtaient sa réceptivité et ma domination. Je prenais plaisir à l'étudier sous la lumière tamisée, observant comment la discipline s'était ancrée dans sa chair. Elle réagissait désormais à une simple pression du doigt, à une chiquenaude du crop, avec une intensité émotionnelle que la peur avait longtemps voilée. Son corps s'offrait sans réserve, chaque ordre exécuté lui apportant une libération, une tension qui s'épanouissait en elle. Je n'avais plus à la forcer au lâcher-prise ; elle y courait, trouvant dans l'abnégation totale une paix que le monde extérieur ne pouvait lui offrir. Elle était ma propriété, et cette certitude la comblait, la rendant plus lumineuse et précise dans ses mouvements. Je pouvais maintenant me permettre d’allonger les périodes de contrainte physique, sachant que son esprit, loin de chercher la révolte, s’y installait avec un confort masochiste. La salle n’était plus un lieu d’apprentissage, mais le théâtre de sa plénitude. Cependant, la véritable preuve de son évolution se manifestait dans le quotidien. Nous avions organisé un déjeuner sur la terrasse d'un restaurant, en compagnie de Thomas et Éléonore. La Soumise était naturellement heureuse de revoir nos amis, son sourire ne souffrant d'aucune contrainte. Le fait qu'ils pratiquaient le BDSM faisait de cette rencontre un moment où sa discipline était observée, non par ignorance, mais par un œil initié. Je l'observais sans cesse. Son rôle était d'incarner ma propriété. Elle ne se permettait jamais de s'asseoir avant mon signal. Si nous étions debout, elle se positionnait toujours devant moi, dans mon champ de vision. Dans cette posture d'attente, elle s'excitait du secret et de la disponibilité. Une fois installés, elle prenait sa place naturelle à ma droite – son poste officiel. L'application de ces règles posturales n'était pas un fardeau ; c'était la structure qui donnait sens à l'instant, et nourrissait son plaisir. Thomas et Éléonore savaient que ce maintien n'était pas fortuit. Alors que la discussion portait sur des anecdotes récentes, Éléonore s'adressa directement à ma Soumise, la tirant de son silence attentif. "Je te trouve incroyablement stable. Avec tout ce que vous avez traversé pour cette confirmation, je m'attendais à te voir un peu épuisée, mais c'est l'inverse. Tu rayonnes." Éléonore posa son verre. "Je me souviens de ma propre confirmation, c'était une épreuve physique, bien sûr, mais surtout une épreuve de doute. Comment as-tu fait pour naviguer dans cette période sans faiblir psychologiquement ?" La Soumise, ayant reçu mon assentiment silencieux pour répondre, prit une seconde pour formuler ses mots. Sa voix était calme, mais portait une conviction nouvelle. "Je n’ai pas faibli parce que le doute n’était plus permis, Éléonore. Le doute, c'est ce qui rend l'obéissance difficile. Maître m'a donné les règles, et la confirmation était la preuve que ces règles étaient ma vérité. Ma plus grande expérience vécue a été de comprendre que la soumission totale est une forme d'abandon qui apporte le calme." Thomas, écoutant attentivement, intervint : "C'est beau, ça. L'abandon qui apporte le calme. Moi, ce sont les voyages qui m'ont ancré. Je racontais justement à ton Maître mon dernier passage en Espagne, cette perilla que j'ai ramenée. Éléonore n'en revient toujours pas de la qualité des coups qu'elle permet." Éléonore sourit, un regard complice vers ma Soumise. "C'est vrai. Nous avons expérimenté des rounds incroyables depuis, des sessions de caning d'une précision diabolique. Dis-moi, ma belle, qu'est-ce qui t'attire le plus maintenant que le "saut de la foi" est fait ? Quelles expériences futures espères-tu ?" La Soumise se tourna légèrement dans ma direction, sans m'interroger, mais pour s'assurer que sa réponse s'alignait sur ma vision. Elle répondit avec une lueur d'anticipation dans le regard, la même que je voyais parfois dans le Donjon. "J'attends l'approfondissement, Éléonore. Je sais que Maître va m'emmener là où l'épreuve devient intégrale. Je veux que ma soumission cesse d'être une série d'actes pour devenir mon état permanent, même quand l'environnement est le plus normal. Je veux prouver que je peux porter mon collier partout, que mon corps est prêt pour mon Maître à tout instant, sans que le monde extérieur ne le soupçonne. Je veux que la discipline soit invisible." Elle avait articulé Son propre désir avec une clarté désarmante. Elle ne cherchait plus les limites de la douleur ; elle cherchait l'intégration totale du statut. Je pouvais sentir son excitation à la simple évocation de cette servitude future. Sa réponse était la validation suprême. Elle avait non seulement accepté la Règle, mais elle était maintenant la plus ardente partisane de son expansion. Nous restâmes là, profitant du soleil et de la discussion. Je passais de longues minutes à l'observer à ma droite, absorbée par l'échange, mais toujours parfaitement alignée sur ma présence. Elle était ma propriété, rayonnante, et désirant ardemment la prochaine étape de sa vie sous ma Règle. Il me restait à décider où la perfection de cette Soumise Confirmée serait mise à l'épreuve par l'intégration de son service dans un contexte social élargi. Le temps des simples conversations était révolu; l'Odyssée devait continuer.   Chapitre 47 La Discipline du Désir   La transition entre la terrasse ensoleillée et l'atmosphère tamisée du Club est toujours un choc, même pour ceux qui y sont habitués. Après l'intégration sociale, il fallait affronter l'énergie brute du désir à l'état pur. Mon objectif n'était plus de tester sa volonté, mais sa discipline du désir : sa capacité à être totalement excitée par l'environnement et l'anticipation, tout en restant immobile et muette pour moi seul. Nous n’étions pas venus pour participer, mais pour observer. Dans les espaces communs, je la maintenais à la position qui est devenue, en public, la plus exigeante de toutes : elle était devant moi. Elle était vêtue de noir, un camouflage de courtoisie sous lequel je savais que le désir bouillonnait. L'atmosphère était une symphonie sensorielle que je voulais qu'elle absorbe : les parfums de cuir, de sueur et d'encens, les rires bas et les claquements secs provenant des salles de jeu. Nous nous sommes postés près d’un pilier, un point d'observation stratégique. Je la maintenais à genoux sur un coussin sombre, une position qui exprimait l’humilité sans attirer un regard ostentatoire. Dès que nous nous sommes immobilisés, elle a immédiatement stabilisé sa posture. Son dos était droit, son regard baissé. C’était la Soumise Confirmée, une statue vivante de ma propriété. Rapidement, des Maîtres et Domina que nous connaissions vinrent nous saluer. "Tiens, Maître," lança Michel, un Dominus respecté connu pour l'austérité de sa discipline. "Votre Soumise est d’une tranquillité remarquable ce soir." Je hochai la tête. "Elle consolide l'Ancrage, Michel. La discipline du Donjon est une chose ; celle du désir est autre. Elle apprend à être excitée par ce qu’elle ne peut atteindre." Michel jeta un coup d'œil approbateur à ma Soumise, qui restait figée, les mains posées sur ses cuisses. Sa propre Soumise, Claire, se tenait à sa droite. "C'est la plus grande leçon. Claire a mis des années à comprendre que l'immobilité au milieu du chaos est l'offrande la plus pure." J’autorisai ma Soumise à parler, d'une seule phrase. « Dis à M. Michel que j’apprends la patience, Maître. " Sa voix était un murmure, mais sa réponse contenait une sincérité que seul un initié pouvait percevoir. Michel sourit et s'éloigna. Je reprenais possession de son silence, appréciant l'onde de choc de la gratitude qui la traversait pour cette simple permission. Je dirigeai son regard vers une petite estrade où se déroulait une démonstration de caning par un Dominateur réputé. C'était un spectacle d'une élégance cruelle. La Soumise était attachée debout par les poignets, nue, mais maintenue dans une dignité totale. Le Dominateur utilisait une fine canne en rotin. "Regarde la scène," lui soufflai-je. "Décris-moi le rythme et le regard." Ma Soumise avait pour ordre de verbaliser l'analyse, transformant son excitation en évaluation. "La Soumise est soumise au rythme, Maître. Le Dominateur utilise la musique du claquement. Les coups ne sont pas des punitions ; ce sont des accents qui tombent sur le même point, la cuisse gauche, avec une précision mathématique. La chair s’ouvre en lignes rouges, mais elle se tient droite. Son regard est fermé, concentré." Je sentis ma Soumise frémir sur le coussin. Sa poitrine se soulevait à peine, mais la tension sous sa robe était palpable. Elle était à un millimètre de l'épuisement, par la contrainte de ne pas bouger, de ne pas s'offrir, alors que l'énergie du lieu l'appelait. Elle était dans sa position, son visage orienté vers le spectacle, son corps orienté vers moi. "Quelle est la force de cette scène," demandai-je. "La force est dans la persistance, Maître. Elle accepte la douleur répétitive sans briser la ligne droite de son corps. C'est un test de stamina. C'est le plaisir de l'endurance." Nous nous déplaçâmes vers une autre salle pour une scène d'échange de pouvoir jouée par des invités d'un autre club. Il ne s'agissait pas de violence physique, mais d'une démonstration de soumission psychologique et verbale. Le Maître était assis. Sa Soumise était à genoux devant lui – la même position que la Mienne – mais elle était enchaînée à son poignet. La scène portait sur la réécriture symbolique d'un contrat de vie. Le Maître répertoriait les domaines de sa vie qu'il prenait sous son contrôle : la gestion de son agenda social, les décisions concernant ses tenues en public, l'autorisation d'utiliser son temps libre. "Analysez la différence avec la scène précédente," ordonnai-je à ma Soumise, toujours à genoux devant moi. Elle répondit immédiatement, sa voix plus concentrée encore. "C'est un test de l'âme, Maître. La Soumise du caning jouissait de la pureté du corps. Celle-ci jouit de la pureté de la dédicace. Elle trouve sa satisfaction dans la cession d'une partie de son quotidien à la Règle. La dédicace d'un tiers à son Maître provoque en elle un immense respect. C'est la forme de son expérience future qu'elle souhaite : une maîtrise totale et fonctionnelle de son existence par ma volonté." Je sentis qu'elle était plus profondément touchée par la scène psychologique que par l'impact physique. Sa capacité à articuler son désir de me céder l'entièreté de son existence, alors qu'elle était dans un état d'obéissance totale, était une validation. Plus tard, en nous déplaçant, nous croisâmes Hélène, une Domina respectée qui avait observé ma Soumise depuis un certain temps. Son esclave était à sa droite, debout, rigide. "Bonjour Maître, félicitations. Votre Soumise est la définition même du terme 'confirmée'. Elle n'a pas bougé de son coussin pendant quarante minutes," dit Hélène. "Mais j'ai vu son regard lors de la scène de caning. Elle était... extasiée." "Elle apprend à intégrer, Hélène. Le désir est une ressource. L'empêcher de s'exprimer dans l'action, tout en l'obligeant à s'exprimer dans l'analyse, rend la discipline d'autant plus jouissive pour elle." Hélène s'adressa à ma Soumise, une rare permission dans ces lieux. "Et toi, ma belle, qu'est-ce que tu en retires ce soir ?" Ma Soumise se redressa. Elle était debout désormais, devant moi, mais tourné vers Hélène. "Je retire que mon corps est un instrument, Maîtresse. J’ai hâte qu’il soit aussi affûté que la Soumise au rotin, et aussi dévoué que l'esclave du contrat. Je suis Maître. Et Maître est satisfait de ma retenue." Elle avait transformé l'éloge en une nouvelle forme d'obéissance. Son impression n'était pas personnelle ; elle était fonctionnelle. Alors que nous nous préparions à partir, je lui demandai sa synthèse finale, la ramenant à genoux un instant dans un coin discret. "Qu'est-ce qui t'a le plus marqué dans l'ensemble de ces démonstrations ?" "La profondeur, Maître. J'ai vu dans ces scènes des niveaux de vécu que j'aspire à atteindre. Le caning m'a montré la force du corps. La scène de contrat m'a montré la force de l'esprit. Mais le plus marquant, c'est que toutes ces Soumises avaient le même regard : le regard de la personne qui a trouvé sa place. J'ai compris ce soir que mon extase n'est pas dans l'acte lui-même, mais dans la perfection de l'obéissance qui rend ces actes possibles. Mon plus grand plaisir était d'être agenouillée devant vous, incapable de bouger, au milieu de tout ce désir." Je sentis une fierté immense. Elle avait dépassé la simple exécution de la Règle. Elle avait trouvé sa propre vérité dans le cœur de la discipline. Le Club avait prouvé que sa confirmation tenait bon, non seulement dans le calme de notre foyer, mais au milieu des tentations les plus intenses. Elle avait maîtrisé la discipline du désir. Le temps des conversations et de l'observation était révolu. Il était temps de fusionner cette discipline mentale avec l'intimité.   Commandez le livre
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Par : le 19/11/25
Un an de plus hier. Les Dames m'ont promis un cadeau " spécial", et m'ont encagé depuis Mercredi " pour me préparer" . Vers 20h, apéritif  Champagne, puis je suis décagé , doit prendre une douche bien " complète", être lisse du pubis, et les rejoindre . Une petite demi-heure. Elles m'attendent au salon  en body vinyl  complet noir, manches longues, bien échancrés aux hanches, collants résille et chaussures hautes ...toutes deux pareil , deux Dominas ..... Ma Dame me tend alors une cage plate qu'elle m'ordonne de passer...pas simple ! Emoi, tout petit anneau de 40 ( je fais du 43)....Line arrive toutefois à glisser le barillet et prendre la clé . Mes couilles, bien peines, sont plutôt proéminentes ! Ma Dame me lie les mains par devant pendant que Line me pose un bandeau sur les yeux : elles m'entraînent dans une chambre, m'agenouillent sur le bord d'un lit, me penchent en avant, tête sur un oreiller après m'avoir passé les bras entre les cuisses , et me croisent les chevilles en les serrant avec mes poignets. Je suis ligoté, fesses en l'air : martinet ou cravache , c'est sûr ! Et non !... j'entends quelques bruits, mais pas un mot .... Une main me passe du gel aux testicules, me les tire en arrière, fort, et me les malaxe fermement. Puis un doigt court vers mon anus , l'enduit, et m'ouvre en plusieurs tours... Toujours sans un mot , je sens un god me pénétrer : fin et long , il me prend " bien". Quelques va-et-vients me surprennent : je ne suis plus vierge de ce côté depuis longtemps, entre plugs, gods et anéros...mais toujours statiques... Puis deux mains me prennent les hanches , et un autre god, plus court mais largement plus large, me pénètre à son tour.... très différent ! Mêmes aller-retour, puis reviens le fin , puis le gros....je suis défoncé, et coule même dans ma cage ... Quand je suis détaché, les deux godes ceintures sont sur une serviette : je ne sais pas laquelle a pris lequel....  J'ai  le cul en feu , mais ne suis pas mécontent ! Les Dames ont apprécié, je crois....elles sourient... " Cage de tout à l'heure à remettre !....tu est vidé, alors...Zou ! "....ma Dame. Line : " On connaît un gars au village qui est , paraît il, monté comme un cheval....on l'invitera peut-être un jour !" J'ai un peu honte, mais essayerai bien... Chouette cadeau ! 👍   
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Par : le 17/11/25
Ce n'est pas assez dire que Charlotte avait rejoint les bas-fonds. Elle n'était plus qu'un être vidé et sans voix et il lui semblait qu'elle aurait pu continuer sa déchéance jusque tard dans la nuit. Elle avait eu toute la journée pour lutter contre un flot contraire à la morale, laissant ainsi son corps se répandre dans les cloaques de l'immoralité. Elle avait perdu le regard effarouché de la femme pudibonde qui dissimulait par excès de scrupules des appâts qu'elle jugeait indécents. Au bord de l'épuisement et sans jamais protester, elle ne vivait que pour servir de réceptacle à la semence des hommes et elle avait l'air d'être heureuse de cotoyer le néant. Juliette avait le secret de lui donner du plaisir, en inventant toujours quelques manières à lui trouver les heures moins longues, comme s'il s'agissait d'un jeu. On ne dit pas ces choses-là. On n'imagine pas l'effort que doit parfois fournir une femme dégoûtée. C'était le mot qu'elle employait à dessein non sans l'avoir longuement ruminé, pesé, mûri, pour évoquer cette peau et cette odeur qui lui étaient imposées tous les soirs. La jeune femme n'aimait rien tant qu'être surprise. Il faut préméditer l'imprévu avec suffisament de génie pour que cela paraisse naturel. Pourtant elle prit l'ascenseur, les paumes moites, le cœur battant à tout rompre. Pour accompagner son string, elle s'était offert un soutien-gorge très pigeonnant, dont le voile léger couvrait à peine ses seins. Et la caresse de son corsage sur leur pointes dressées ajoutait encore à son excitation. Un porte-jarretelles assorti et une paire de bas noire. Tout ce qui restait à savoir, c'était le rôle qu'elle allait jouer, l'assistante ou la soumise ? À cette perspective, un désir violent assaillit ses reins. Au creux de ses cuisses, la dentelle du string était déjà humide. Des réactions dont Juliette ne saurait rien. Ses doigts serrèrent la poignée. Les pensées se bousculaient dans son esprit, de plus en plus confuses. Peu importaient les risques. Elle s'aimait trop en femme audacieuse pour s'arrêter en si bon chemin. Pensait-elle à elle au moins ? Sa Maîtresse était passionnée et ne vivait que pour sa passion: le sadomasochisme. Cette philosophie représentait à ses yeux un mode de vie idéal. Elle adorait alterner les douleurs et les langueurs, les délices et les supplices. Charlotte est très masochiste. Juliette peut tout obtenir d'elle, la forcer, concrétiser tous ses fantasmes. Un mélange de curiosité et de détresse surgissait en elle mais le jeu des situations insolite l'excitait trop pour se dérober. Ce soir, elle s'offrirait en esclave sexuel docile et insatiable. À peine la porte franchie, une voix lui ordonna de se présenter, ce qu'elle fit instantanément. Pour que tous les spectateurs puissent apprécier son obéissance, elle se retourna lentement. Des voix emplissaient l'espace sans qu'elle fût capable de dire à combien de personnes elles appartenaient. Six ou huit, peut-être davantage. Un doigt força brusquement ses reins avec violence. Surprise par la douleur, elle réagit avec insolence en tentant d'échapper à l'index qui continuait à vouloir s'insinuer en elle. Celui qui la violait ainsi, sans préparation la menaçait durement. Les hommes en face de Charlotte regardaient les jambes gainées de soie, et de chaque coté des cuisses, le reflet voluptueux des jarretelles. Les bottes en cuir affinaient sa silhouette. Insensiblement, elle écarta les genoux, leur laissant voir leur face intime et leur reflet.. Elle suivait derrière les cils baissés leur impatience, attendant que le compas de ses cuisses soit assez ouvert pour dévoiler le pubis et, au-dessous, son sexe dans toute sa splendeur, bouche fermée et rose, au fond du sillon ombré du mont de Vénus. Elle sentit deux mains se plaquer sur ses reins, la presser, soulever sa jupe et des lèvres se coller à sa chair, tandis que deux autres caressaient ses seins avec ardeur, érigeant leurs pointes douloureusement. À nouveau, on lui demanda alors de se tourner. Face à ses dénégations, elle insistait, et le regard humide, Charlotte remeria sa Maîtresse, tandis qu'un inconnu manifesta sa dureté.   Elle savait comme nulle autre faire en sorte que le grain du temps soit dans le grain des mots. Mais où pouvait-elle bien être ? Jamais plus intensément que dans ces moments-là, elle ne mesurait à quel point l'un lui faisait tolérer l'autre. Jamais autant qu'auprès d'elle elle ne s'était autant sentie hardie de corps. Elle lui avait permis de célébrer son assujettissement triomphant et sa passion dévorante. Quand elle en prenait conscience avec une acuité particulière, et que le sentiment amoureux était exalté par la plus vive émotion de l'instant présent, elle pensait à Juliette et la remerciait. Un long silence suivit. À nouveau, ses reins furent violentés, ses fesses subirent l'ardeur caresse de mains nerveuses, son anus fut frôlé par un doigt inquisiteur, son sexe fut caressé par un index pénétrant. Soudain, sous sa main qui pendait le long de ses cuisses, elle sentit un phallus raidi et palpitant. Elle le prit, tandis que l'homme caressait son sexe avec passion, elle lui prodigua quelques douces caresses de ses doigts effilés. Le désir s'empara de lui. Il se plaqua contre son ventre et chercha, debout contre le mur, à glisser sa verge entre ses cuisses ouvertes. La soirée avait commencé. Subitement, elle se dégagea, se tourna; il la plaqua face au mur, affolée, elle sentit le membre glisser entre ses reins; elle goûta la sensation de cette chair conquérante et raidie; lui, la bouche à son oreille, lui ordonna de s'ouvrir, en lui pinçant un sein d'une main, l'autre fouillant les fesses et son entrecuisse. Brûlante, un désir tenace la tenaillait d'être sodomisée par cet inconnu qui semblait si maître de lui. Mais il se redressa et lui glissa son sexe entre les doigts tandis qu'il lui torturait les mamelons. Charlotte se complut alors à caresser le membre au gland turgescent, la verge nerveuse et renflée dont elle sentait les veines saillantes. Rien ne l'arrêterait dans son désir d'abnégation. Puis, il lui ordonna de s'agenouiller et de le prendre dans sa bouche. Elle suça avec ferveur la verge enflammée qui se cabrait sous sa langue. Le phallus était long et épais. Elle ouvrit la bouche et engloutit le sexe jusqu'à la gorge; elle eut un hoquet tant il avait été enfoncé loin. Alors, dans la pièce silencieuse, s'éleva le bruit de la succion. Charlotte n'était pas très experte, elle préférait sucer les femmes, mais c'était peut-être un charme de plus. Avec grand effroi, elle pensa soudain à la déchéance de se retrouver ainsi agenouillée devant ce ventre nu, à sucer cette virilité inconnue. Elle releva la tête, mais il la saisit par les cheveux et la força à engloutir le phallus entre ses lèvre sensuelles, sous le regard lascif des invités. Alors, au contact de cette main dominatrice, elle oublia tout, et ce fut une profusion de caresses instinctives qui enveloppèrent la colonne de chair; les lèvres sucèrent les moindres recoins de ce vit. Le phallus devint si volumineux qu'elle eut des difficultés à le conduire au terme de sa jouissance. Avec violence, il se contracta, manquant de ressortir de ses lèvres. Il éjacula brusquement, innondant sa gorge d'un liquide qu'elle prit à cœur à boire mystiquement, jusqu'à la dernière goutte. Elle vit la pièce tourner autour d'elle et se retrouva à plat ventre sur un lit de fer. On la déshabilla totalement. On lui lia les chevilles avec des lanières de cuir, puis ses poignets que l'on écarta en croix, comme ses cuisses. Ainsi écartelée, elle était offerte à des inconnus. Charlotte allait être fouettée dans cette position humiliante, bras et cuisses écartés, sous la lumière qui rendait son corps impudique. On la cingla brusquement avec une cravache. L'homme ne voulait pas lui faire mal, il voulait l'amener à ce degré d'excitation qu'il savait procurer, pour en faire après son esclave et celle de ses invités. Il savait que cette croupe consentirait à se laisser forcer par des verges inconnues, mais il voulait que tous profitassent cérébralement de cette Vénus callipyge, et de vouloir ainsi s'approcher d'un tel but était un réel vice.   Qu'elle fût infatigable et endurante ou seulement obéissante, ce que les hommes ignoraient, en lui faisant trouver ennuyeuse les postures classiques de l'amour, sa Maîtresse lui avait appris à y mettre de la noblesse et du raffinement. Et tous les cinglements résonnèrent dans le silence, couvrant les soupirs de désir des hommes penchés sur ce corps dans l'étreinte puissante du cuir. Les reins furent vite rouges et une chaleur intense irradia la chair de Charlotte, amenant une intense excitation à ses intimités déjà exacerbées. Sa tête était en feu, tenaillée de douleur, elle gémissait de douces souffrances. Elle résista longuement à son ordre quand il voulut qu'elle écartât davantage les cuisses, et quand elle ne put plus résister, elle céda; tel un pantin désarticulé, elle offrit le spectacle du sillon sombre de ses reins qui allait être forcé. Le silence retomba et Charlotte, les yeux clos, goûtait la sensation de ces regards sur ses intimités secrètes, comme une caresse imperceptible frôlant ses chairs, béantes. Elle ne sentit que la caresse du phallus qui s'insinua soudainement. Il fut violent, poussant de ses reins, il força sous son gland compressible et humide, l'étroite bouche à s'ouvrir. Et ce fut l'acte délicieux tant espéré de Sodome. Un long cri strident; elle s'y attendait pourtant, haletante, les tempes battantes. Elle réalisait lentement la pénétration forcée de ce membre en elle. D'un seul coup, il s'était enfoncé; sa voie étroite dilatée, distendue, lui faisait mal, mais en elle, était le priape enflammé, elle le devinait fouiller ses reins. L'inconnu avait poussé dur. Oubliant la souffrance du viol, et fermant les yeux, elle laissa échapper un cri, mais au fur et à mesure que l'homme sentait venir la volupté, le bruit de son intimité exigüe déchirée par le membre, s'amplifia, devint plus précipité; il y eut quelques râles chez l'homme auxquels se mêlèrent les plaintes de la jeune fille, puis ce fut le silence dans la salle sous le regard satisfait des invités. Elle reçut la semence saccadée puis l'homme se retira, libérant Charlotte. Il venait de jeter dans ses entrailles sa sève gluante et chaude. Son anus, tout empreint de sperme accepta alors sans peine un second membre qui la pénétra profondément entre ses reins; le membre lui sembla colossal mais elle se laissa sodomiser par cet inconnu car tel était son devoir. Un troisième voulant se frayer également un chemin au plus étroit la fit hurler. Elle cria, comme sous le fouet. Quand il la lâcha, gémissante, dans un éclair, elle se vit délivrée, anéantie, maudite. Elle avait crié sous le choc du phallus de l'homme comme jamais elle avait crié. Elle était profanée et coupable. Sous les regards, sous les mains, sous les sexes qui l'outrageaient, sous les fouets qui la déchiraient, elle se perdait dans une délirante absence d'elle-même qui la rendait à la soumission mais aussi à la délivrance. Lorsque tous les invités furent assouvis, on la conduisit dans une chambre et on l’étendit sur un lit. Charlotte avait été encore une fois, méritante, docile et obéissante. Elle ferma les yeux et s'endormit.   Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : le 15/11/25
Elle s'était déshabillée. Elle l'avait arrêtée, l'avait embrassée violemment. Elle s'était demandée si elle l'aimait vraiment de cette façon, si elle était la même avec d'autres femmes. Elle l'imaginait tenant quelqu'un contre elle, l'embrassant avec passion. Elle enlevait ses bas, lui caressait les seins et elle la voyait enlever les bas d'une femme, caresser les seins d'une femme. Elle n'était pas soupçonneuse: c'était bien pis. Elle n'existait plus du tout. Elle s'était volée d'elle-même. Sa jalousie ne la trompait pas. Il est vrai qu'elle était heureuse et mille fois vivante. Elle ne pouvait pourtant faire que ce bonheur ne se retourne aussitôt contre elle. La pierre aussi chante plus fort quand le sang est à l'aise et le corps enfin reposé. Ce n'est qu'aux moments où elle souffrait qu'elle se sentait sans danger. Il ne lui restait qu'à prendre goût aux larmes. Aussi longtemps et fort qu'elle la flagellait, elle n'était qu'amour pour Juliette. Elle en était là, à cette simple mais ferme conviction: une femme comme elle ne pouvait pas la faire endurer volontairement. Pas après avoir déjà pris la mesure de cette douleur. Elle ne pouvait y trouver ni plaisir ni intérêt. C'est donc qu'il y avait autre chose. Ce ne pouvait être que l'ultime scénario envisagé, celui qui aurait dû s'imposer en tout premier, n'eût été ce délire qui pousse tout amoureux à se croire le centre du monde de l'autre. Depuis, de Juliette, elle attendait tout mais n'espérait rien, du moins le croyait-elle. Le sujet avait été évacué. Il y aurait toujours cela entre eux. Puisqu'elle l'avait fait une fois, pourquoi n'en serait-elle pas capable à nouveau ? Son esprit et son corps la comblaient, mais elle nourrissait des doutes sur la qualité de son âme. Rien ne démentait en elle une mentalité de froide amante dominatrice. Après tout, leurs deux années de vie commune dans la clandestinité la plus opaque qui soit, non pour cacher mais pour protéger, les avaient fait passer maîtres dans l'art de la dissimulation. Charlotte était bien placé pour savoir que Juliette mentait avec aplomb, et vice versa. Elles s'adaptaient différemment à la déloyauté, et cloisonnaient leur existence avec plus ou moins de réussite. Mais jamais elles n'auraient songé à élever la trahison au rang des beaux arts. Puisqu'elle lui mentait, et par conséquent au reste du monde, Charlotte pouvait supposer qu'elle lui mentait aussi. Juliette avait-elle échafaudé ce scénario pour s'évader de tout et de tous avec une autre. L'amour impose le sacrifice et le privilège de l'être aimé. Il leur fallait se reconquérir, alors tous les matins seraient beaux, les lèvres dessinées en forme de baisers, frémir de la nuque, jusqu'au creux des reins, sentir le désir s'échapper de chaque pore de la peau, la tanner comme un soleil chaud de fin d'après-midi, et la blanchir fraîchement comme un halo de lune, que les draps deviennent dunes et que chaque nuit devienne tempête. Autrefois, des idées simples l'auraient aidée à se défendre. Juliette avait tout remplacé. Elle tenait d'ordre et de religion. On ne pouvait la tromper. Charlotte avait faim, elle avait froid et elle était heureuse. Elle l'avait l'air triste et retenu des jeunes femmes qu'on aperçoit, les mains jointes, sur les tableaux anciens.    Elle ne la comprenait pas très bien. Plus tard, seulement, elle avait imaginé ce qu'elle voulait dire. Ce n'était qu'un rêve. Ce qui est solide et vrai, c'était son visage qu'elle voyait très bien à cette heure. Il était plein de reflets, comme les eaux noires qui coulent. Ce visage ne faisait qu'un avec la Seine. Elle savait qu'elle serait entraînée assez loin. Ce fleuve puissant et méandreux où elle entrait aux côtés de son amante ne la lâcherat pas. Elle voyait sa bouche et elle pensait à la bouche d'une autre femme. Cette bouche remuait dans la nuit, pour parler. Dans une autre nuit, elle pouvait s'approcher et vivre contre vous. Comme un être fiévreux, elle pouvait se perdre dans vos cheveux, dans votre corps. Des lèvres, des mains, tels étaient les charmes qui servaient à vous faire mourir. Ils vous étendaient sur des plages inconnues, ils vous recouvraient d'une sustance nommée: plaisir, et Charlotte sentait ce plaisir dans son sang. L'indifférence prépare admirablement à la passion; dans l'indifférence, rien ne compte; dans la passion, rien ne compte non plus, sauf un seul être qui donne son sens à tout. Seul est pur l'élan qui jette les corps l'un contre l'autre, les peaux désireuses d'un irrésistible plaisir. Un lit où l'on s'engouffre, un rêve où l'on s'enfouit, des doigts soyeux, un arpège harmonieux. Refaire sa vie ailleurs, là où on est rien pour personne. Sans aller jusqu'à s'installer à Sydney, combien de fois n'avait-elle pas rêvé à voix haute de vivre dans un quartier de Paris ou une ville de France où elle ne connaîtrait absolument personne. Un lieu au cœur de la cité mais hors du monde. Un de ces Finistères ou Morbihans où elle ne représenterait rien socialement, n'aurait de sens pour personne, ni d'intérêt pour quiconque. Où elle ne serait pas précédée d'aucun de ces signes qui préméditent le jugement, vêtements, coiffure, langage, chat. Une parfaite étrangère jouissant de son anonymat. Ni passé, ni futur, sérénité de l'amnésique sans projet. N'était-ce pas une manière comme une autre de changer de contemporain ? Une fuite hors du monde qui la ferait échapper seule à la clandestinité. À tout ce qu'une double vie peut avoir de pesant, de contraignant, d'irrespirable. Vivre enfin à cœur ouvert. Ce devait être quelque chose comme cela le bonheur. Un lieu commun probablement, tout comme l'aventure intérieure qu'elle avait vécue avec elle. Mais souvent hélas, la vie ressemble à des lieux communs. Une mécanique perverse fait que le corps s'use durant la brève période d'une maturité dont nul n'ignore qu'elle est un état instable. Rien de plus menacé qu'un fruit mûr. Des mois précèdent cet instant de grâce. Des semaines accomplissent l'épanouissement. Entre ces deux évolutions lentes, le fruit se tient, l'espace d'un jour, à son point de perfection. C'est pourquoi la rencontre de deux corps accomplis est bouleversante. Juliette en était là. Charlotte aimait la retrouver parce que, en elle, elle se retrouvait. De ce qui n'était qu'un grand appartement sans âme, elle en avait fait un refuge à semblance: lumineux, paisible, harmonieux. Les chambres qu'habitèrent des générations de gens sans goût dont la vie morne avait déteint sur les murs, Juliette les avaient meublées de couleurs exactes et de formes harmonieuses. Le baroque engendre souvent la tristesse et le confort l'ennui lorsqu'il se résume à une accumulation de commodité. Chez elle, rien n'offensait ou n'agaçait. C'était un endroit pour états d'âme et étreintes joyeuses. Charlotte demeurait alors dans un plaisir qui lui faisait sentir chaque centimètre de son corps.    Elle portait des talons hauts car elle se savait désirable ainsi. Elle savait que juste couverte d'un triangle d'or, les cils battants rehaussant son impassible visage d'idole, elle se ferait prier pour être ligotée, frappée et suppliciée. Elle rêvait d'être foudroyée dans l'extase. Dans son genre, la lucidité est une passion aveugle. Elle voit tout, mais elle tue ce qu'elle voir. Elle voit tout, sauf la vie, qui reste importante, même pour ceux qui n'en sont pas amateurs. Elle avait crée chez elle un microclimat privilégié fait d'un confort invisible qui se haussait à la dignité de bien-être et de cette forme supérieure du silence, le calme. Les yeux de Charlotte la voyaient telle qu'elle était. Juliette la dominait mais en réalité, c'est Charlotte qui devait veiller sur elle et la protéger sans cesse de ses frasques, de ses infidélités. Elle ne supportait mal d'être tenue à l'écart. Avec une patience d'entomologiste, elle avait fait l'inventaire du corps de Juliette et souhaitait chaque nuit s'en régaler. Elle s'arrêtait pas sur ce qui, dans le corps, atteignait la perfection. La ligne souple du contour de son visage, du cou très long et de l'attache de ses épaules, cette flexibilité qui fascinait tant Modigliani en peignant sa tendre compagne, Jeanne Hébuterne. Charlotte avait connu la révélation en pénétrant pour la première fois dans l'appartement de celle qui allait devenir sa Maîtresse et l'amour de sa vie. Elle n'avait ressenti aucune peur, elle si farouche, en découvrant dans une pièce aménagée les martinets pendus aux poutres, les photos en évidence sur la commode de sycomore, comme une provocation défiant son innocence et sa naïveté. Juliette était attentionnée, d'une courtoisie qu'elle n'avait jamais connue avec les jeunes femmes de son âge. Elle était très impressionnée à la vue de tous ces objets initiatiques dont elle ignorait, pour la plupart l'usage, mais desquels elle ne pouvait détacher son regard. Son imagination la transportait soudain dans un univers qu'elle appréhendait sans pouvoir cependant en cerner les subtilités. Ces nobles accessoires de cuir, d'acier ou de latex parlaient d'eux-mêmes. Ce n'était pas sans intention que Juliette lui faisait découvrir ses objets rituels. Elle savait qu'elle fuyait plus que tout la banalité. Elle avait pressenti en elle son sauvage et intime masochisme. Les accessoires de la domination peuvent paraître, quand on en ignore les dangers et les douceurs d'un goût douteux. Comment une femme agrégée en lettres classiques, aussi classique d'allure pouvait-elle oser ainsi décorer son cadre de vie d'objets de supplices ? L'exposition de ce matériel chirurgical, pinces, spéculums, anneaux auraient pu la terroriser et l'inciter à fuir. Mais bien au contraire, cet étalage la rassura et provoqua en elle un trouble profond. Juliette agissait telle qu'elle était dans la réalité, directement et sans détours. Instinctivement, Charlotte lui faisait confiance, cédant à la curiosité, recommandant son âme à elle, comme un tournesol au soleil. Un tapis rugueux entoure la tendre muqueuse, la nature a créé là, par souci de poésie un pur contraste, propre à égarer les mains indélicates. Le mystère de la miction se confond avec la pluie et les cours d'eau.   Chaque émission devient alors l'occasion d'un plaisir et d'un savoir, le plus parfumé et le plus goûteux, comme une orange ou un abricot. Elle se réjouissait de la jeunesse de sa race et son amante devinait, au coin de ses lèvres, le pli qui disait la mélancolie d'être née trop tôt. Elle titubait de bonheur. Maintenant on pouvait tout lui prendre, sa vie, ses désirs, elle acceptait. Même si son amante était menteuse, inconstante, égoïste, à peu près comme un pays produit du maïs ou de la tourbe. Elle ne marchait plus seule dans la nuit éprouvant un véritable soulagement d'avoir enfin trouver la maîtresse qui la guiderait. Malgré le cuir, l'acier et le latex, elle est restée avec elle ce soir-là. Elle n'a plus quitté l'appartement et elle devenue l'attentive compagne de Juliette. Car, en vérité, si elle avait le goût de l'aventure, si elle recherchait l'inattendu, elle aimait avant tout se faire peur. Le jeu des situations insolites l'excitait et la séduisait. Le danger la grisait, la plongeait dans un état second où tout son être se dédoublait, oubliant ainsi toutes les contraintes dressées par une éducation trop sévère. Ce double jeu lui permettait de libérer certaines pulsions refoulées. De nature réservée, elle n'aurait jamais osé jouer le rôle de l'esclave jusqu'à sa rencontre avec Juliette. La fierté dans sa soumission lui procurait une exaltation proche de la jouissance. Était-ce seulement de ressentir la satisfaction de la femme aimée ? Ou de se livrer sans condition à un tabou social et de le transgresser, avec l'alibi de plaire à son amante, d'agir sur son ordre. Elle apprit à crier haut et fort qu'elle était devenue une putain quand un inconnu la prenait sous les yeux de Juliette. Agir en phase avec son instinct de soumise la faisait infiniment jouir. Étant donné la manière dont sa Maîtresse l'avait livrée, elle aurait pu songer que faire appel à sa pitié, était le meilleur moyen pour qu'elle redoublât de cruauté tant elle prenait plaisir à lui arracher ou à lui faire arracher ces indubitables témoignages de son pouvoir. Ce fut elle qui remarqua la première que le fouet de cuir, sous lequel elle avait d'abord gémi, la marquait beaucoup moins et donc permettait de faire durer la peine et de recommencer parfois presque aussitôt. Elle ne souhaitait pas partir, mais si le supplice était le prix à payer pour que sa Maîtresse continuât à l'aimer, elle espéra seulement qu'elle fût contente qu'elle l'eût subi, et attendit, toute douce et muette, qu'on la ramenât vers elle. Sous le fouet qui la déchirait, elle se perdait dans une délirante absence d'elle-même qui la rendait à l'amour. On s'étonna que Charlotte fût si changée. Elle se tenait plus droite, elle avait le regard plus clair, mais surtout, ce qui frappait était la perfection de son immobilité, et la mesure de ses gestes. Elle se sentait désormais, au cœur d'un rêve que l'on reconnaît et qui recommence. Elle avait enfin reconquis Juliette. Elle ne s'avouait pas complètement sa vie. Elle cachait aussi la passion, à moitié étouffée, qui subsistait dans son cœur pour la littérature. Cet autre monde l'entraînait vers la solitude, l'espoir d'une vraie solitude où la vie serait limitée par les quatres côtés d'une page blanche, où l'on serait en prison et libre à l'intérieur. Dans son inspiration, elle trouverait autant de plaisir que sur les lèvres de son amante. Elle débrouillerait les choses. Elle ferait semblant d'avoir confiance. Elle serait séduisante, pour lui plaire. La nuit l'aiderait à supporter cette idée. Dans la nuit, rien n'est vrai, moins qu'autre chose, si ce n'est qu'un monde abject d'ignobles outrances, un appel obscur vers l'au-delà.    Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : le 12/11/25
Sans confiance, pas de BDSM. Elle se construit petit à petit, pas d’un coup. Conseil pratique : Commence par des discussions hors du lit. Partage ton histoire, écoute celle de l’autre. Pose des questions comme : « Quelles sont tes limites ? » ou « Qu’est-ce qui te fait te sentir en sécurité ? » Une vraie histoire : Une amie de la communauté m’a raconté comment sa relation D/s (Dominant/soumis) a commencé par des sessions « check-in » hebdomadaires. Deux ans plus tard, ils décrivent leur lien comme « plus solide que n’importe quelle relation classique ». Si tu as le moindre doute, arrête-toi. La confiance n’est pas négociable ; elle est essentielle.
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Par : le 12/11/25
BDSM, c’est l’acronyme de Bondage et Discipline (lien et discipline), Dominance et Soumission (domination et soumission), Sadisme et Masochisme. Ce n’est pas toujours une question de douleur ; ça peut être un simple jeu psychologique ou physique qui booste l’excitation et l’intimité. Pourquoi on est attiré ? Ça aide à se libérer des pressions du quotidien, à explorer ses limites personnelles et à tisser des liens profonds. Des études psychologiques (comme celles publiées dans le Journal of Sexual Medicine) montrent que les pratiquants de BDSM sont souvent en meilleure santé mentale, parce qu’ils gèrent leurs émotions en pleine conscience. Mais souviens-toi : chacun est différent. Ce qui t’excite peut ne pas exciter l’autre, et c’est parfaitement normal.
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Par : le 09/11/25
Ce n'est pas plus que le désir de devenir célèbre de son amante et méconnue de toutes les autres jeunes femmes, mais la sage volonté de préserver ainsi un passé et de suivre un chemin, où il n'y aurait de place que pour elles deux et Charlotte admettait que cette insignifiance où tombaient les choses les plus graves, par contraste avec son exaltation, finiraient par s'imposer. Tout n'était plus qu'apparences et n'existait plus que pour le sublime d'elles-deux, et ce n'était plus du reste qu'un amour véritable. Sur son visage d'alors sont venus se poser, dans la mémoire de leur amour, son visage ultérieur. Front haut, pommettes hautes, yeux bleus clairs, lèvres sensuelles aux courbes régulières. Un beau visage déssiné à traits fins, délicat et féminin. Elle lui avait dit qu'elle l'aimait. "- Juliette, donne-moi deux ans de bonheur. Donne-les-moi, si tu m'aimes". Si tu m'aimes ! Mais le pire n'est pas dans la cruauté des mots, il est dans les images qui font haleter de douleur. Il lui arrivait d'aller jusqu'à la fenêtre et de l'ouvrir pour tenter de respirer mieux. Une sorte de bref répit de l'air, un sauvetage miraculeux. Sa jalousie ne la trompait pas. Il est vrai qu'elle était heureuse et mille fois vivante. Elle ne pouvait pourtant faire que ce bonheur ne se retourne aussitôt contre elle. La pierre aussi chante plus fort quand le sang est à l'aise et le corps enfin reposé. Ce n'est qu'aux moments où elle souffrait qu'elle se sentait sans danger. Il ne lui restait qu'à prendre goût aux larmes. Aussi longtemps et fort qu'elle la flagellait, elle n'était qu'amour pour Juliette. Elle en était là, à cette simple mais ferme conviction. Une femme comme elle ne pouvait pas la faire endurer volontairement. Pas après avoir déjà pris la mesure de cette douleur. Elle ne pouvait y trouver ni plaisir ni intérêt. C'est donc qu'il y avait autre chose. Ce ne pouvait être que l'ultime scénario envisagé, celui qui aurait dû s'imposer en tout premier, n'eût été ce délire qui pousse tout amoureux à se croire le centre du monde de l'autre. Depuis, de Juliette, elle attendait tout mais n'espérait rien, du moins le croyait-elle. Le sujet avait été évacué. Il y aurait toujours cela entre elles. Puisqu'elle l'avait fait une fois, pourquoi n'en serait-elle pas capable à nouveau ? Son esprit et son corps la comblaient, mais elle nourrissait des doutes sur la qualité de son âme. Rien ne démentait en elle une mentalité de froide amante dominatrice. Après tout, leurs deux années de vie commune dans la clandestinité la plus opaque qui soit, non pour cacher mais pour protéger, les avaient fait passer maîtres dans l'art de la dissimulation. Charlotte était bien placée pour savoir que Juliette mentait avec aplomb, et vice versa. Elles s'adaptaient différemment à la déloyauté, et cloisonnaient leur existence avec plus ou moins de réussite. Mais jamais elles n'auraient songé à élever la trahison au rang des beaux arts. Puisqu'elle lui mentait, et par conséquent au reste du monde, Charlotte pouvait supposer qu'elle lui mentait aussi. Juliette avait-elle échafaudé ce scénario pour s'évader de tout et de tous avec une autre. L'amour impose le sacrifice et le privilège de l'être aimé. Il leur fallait se reconquérir, alors tous les matins seraient beaux, les lèvres dessinées en forme de baisers, frémir de la nuque, jusqu'au creux des reins, sentir le désir s'échapper de chaque pore de la peau, la tanner comme un soleil chaud de fin d'après-midi, et la blanchir fraîchement comme un halo de lune, que les draps deviennent dunes, que chaque nuit devienne tempête. L'indifférence prépare admirablement à la passion.   Toutes deux ressentaient alors, comme dans un monde nouveau, que des forces inconnues avaient changé les dimensions de ce sentiment qu'elles ne pouvaient considérer autrement qu'un amour authentique, dans lequel elles se complaisaient de la satisfaction de la sensation du présent. Dans l'indifférence, rien ne compte. Dans la passion, rien ne compte non plus, sauf un seul être qui donne son sens à tout. Ainsi, seul est pur l'élan qui jette alors les corps l'un contre l'autre, les peaux désireuses d'un irrésistible plaisir. Un lit où l'on s'engouffre sous les cieux, un rêve où l'on s'enfouit à deux, des doigts soyeux, un arpège harmonieux. Mais avait-elle pensé à l'intensité de ces visions d'elles ensemble, à leur féroce précision ? Elle connaissait si bien son corps, Juliette le voyait comme personne ne pouvait le voir. Elle l'avait baigné, séché, frotté, passé au gant de crin. Il arrivait à Charlotte d'hurler comme une bête, quand elle entendait un sifflement dans la pénombre, et ressentait une atroce brûlure par le travers des reins. Juliette la cravachait parfois à toute volée. Elle n'attendait jamais qu'elle se taise et recommençait, en prenant soin de cingler chaque fois ou plus haut ou plus bas que la fois précédente, pour que les traces soient distingues. Elle criait et ses larmes coulaient dans sa bouche ouverte. Refaire sa vie ailleurs, là où on est rien pour personne. Sans aller jusqu'à s'installer à Sydney, combien de fois n'avait-elle pas rêvé à voix haute de vivre dans un quartier de Paris ou une ville de France où elle ne connaîtrait absolument personne. Un lieu au cœur de la cité mais hors du monde. Un de ces Finistères ou Morbihans où elle ne représenterait rien socialement, n'aurait de sens pour personne, ni d'intérêt pour quiconque. Où elle ne serait pas précédée d'aucun de ces signes qui préméditent le jugement, vêtements, coiffure, langage, chat. Une parfaite étrangère jouissant de son anonymat. Ni passé, ni futur, sérénité de l'amnésique sans projet. N'était-ce pas une manière comme une autre de changer de contemporain ? Une fuite hors du monde qui la ferait échapper seule à la clandestinité. À tout ce qu'une double vie peut avoir de pesant et de contraignant. Vivre enfin à cœur ouvert. Ce devait être quelque chose comme cela le bonheur. Un lieu commun probablement, tout comme l'aventure intérieure qu'elle avait vécue avec elle. Mais souvent hélas, la vie ressemble à des lieux communs. Les bracelets, les gaines et le silence qui auraient dû l'enchaîner au fond d'elle-même, l'oppresser, l'effrayer, tout au contraire la délivraient d'elle-même. Que serait-il advenu de Charlotte, si la parole lui avait été accordée. Une mécanique perverse fait que le corps s'use durant la brève période d'une maturité dont nul n'ignore qu'elle est un état instable. Rien de plus menacé qu'un fruit mûr. Des mois précèdent cet instant de grâce. Des semaines accomplissent l'épanouissement. Entre ces deux évolutions lentes, le fruit se tient, l'espace d'un jour, à son point de perfection. C'est pourquoi la rencontre de deux corps accomplis est bouleversante. Juliette en était là. Charlotte aimait la retrouver parce que, en elle, elle se retrouvait. De ce qui n'était qu'un grand appartement sans âme, elle en avait fait un refuge à semblance: lumineux, paisible et harmonieux. Les chambres qu'habitèrent des générations de gens sans goût dont la vie morne avait déteint sur les murs, Juliette les avaient meublées de couleurs exactes et de formes harmonieuses. Le baroque engendre souvent la tristesse et le confort l'ennui lorsqu'il se résume à une accumulation de commodité. Chez elle, rien n'offensait ou n'agaçait. C'était un endroit pour états d'âme et étreintes joyeuses, où s'épanouissait leur passion et tombaient les choses les plus futiles, à l'odeur de rose et de miel.   Une alcôve où la nuit elles affrontaient leur désirs, au hasard de leur inspiration, parfois la plus vile quand la fragilité de l'être devient la seule raison de l'existence, dans un lointain sans réalité. Charlotte se livrait alors sans défense, contrainte, engourdie par la cruauté de Juliette, toute à l'ivresse de jouir sous le fouet. Elle avait crée chez elle un microclimat privilégié fait d'un confort invisible qui se haussait à la dignité de bien-être et de cette forme supérieure du silence, le calme. Les yeux de Charlotte la voyaient telle qu'elle était. Juliette la dominait mais en réalité, c'est Charlotte qui devait veiller sur elle et la protéger sans cesse de ses frasques, de ses infidélités. Elle ne supportait mal d'être tenue à l'écart. Avec une patience d'entomologiste, elle avait fait l'inventaire du corps de Juliette et souhaitait chaque nuit s'en régaler. Elle s'arrêtait pas sur ce qui, dans le corps, atteignait la perfection. La ligne souple du contour de son visage, du cou très long et de l'attache de ses épaules, cette flexibilité qui fascinait tant Modigliani en peignant sa tendre compagne, Jeanne Hébuterne. Elle regardait naître une lente aurore pâle, qui traînait ses brumes, envahissant les arbres dehors au pied de la grande fenêtre. Les feuilles jaunies tombaient de temps en temps, en tourbillonnant, bien qu'il n'y eût aucun vent. Charlotte avait connu la révélation en pénétrant pour la première fois dans l'appartement de celle qui allait devenir sa Maîtresse et l'amour de sa vie. Elle n'avait ressenti aucune peur, elle si farouche, en découvrant dans une pièce aménagée les martinets pendus aux poutres, les photos en évidence sur la commode de sycomore, comme une provocation défiant son innocence et sa naïveté. Juliette était attentionnée, d'une courtoisie qu'elle n'avait jamais connue avec les jeunes femmes de son âge. Elle était très impressionnée à la vue de tous ces objets initiatiques dont elle ignorait, pour la plupart l'usage, mais desquels elle ne pouvait détacher son regard. Son imagination la transportait soudain dans un univers qu'elle appréhendait sans pouvoir cependant en cerner les subtilités. Ces nobles accessoires de cuir, d'acier ou de latex parlaient d'eux-mêmes. Ce n'était pas sans intention que Juliette lui faisait découvrir ses objets rituels. Charlotte ne connaissait aucune autre femme, et qui parce qu'elle faisait partie de sa soumission, comme les reflets font partie du miroir, lui apparaissait comme son évidence.   Assurément, elle ne serait pas déçue et les conséquences iraient bien au-delà de ses espérances. Elle savait qu'elle fuyait plus que tout la banalité. Elle avait pressenti en elle son sauvage et intime masochisme. Les accessoires de la domination peuvent paraître, quand on en ignore les dangers et les douceurs d'un goût douteux. Comment une femme agrégée en lettres classiques, aussi classique d'allure pouvait-elle oser ainsi décorer son cadre de vie d'objets de supplices ? L'exposition de ce matériel chirurgical, pinces, spéculums, anneaux auraient pu la terroriser et l'inciter à fuir. Mais bien au contraire, cet étalage la rassura et provoqua en elle un trouble profond. Juliette agissait telle qu'elle était dans la réalité, directement et sans détours. Elle devrait obéir que Juliette soit présente ou absente car c'était d'elle, et d'elle seule qu'elle dépendrait désormais. Juliette la donnerait pour la reprendre aussitôt, enrichie à ses yeux, comme un objet ordinaire, corps servile et muet. Instinctivement, Charlotte lui faisait confiance, cédant à la curiosité, recommandant son âme à elle. Elle ne marchait plus seule dans la nuit éprouvant un véritable soulagement d'avoir enfin trouver la maîtresse qui la guiderait. Malgré le cuir, l'acier et le latex, elle est restée avec elle ce soir-là. Elle n'a plus quitté l'appartement et elle devenue l'attentive compagne de Juliette. Car, en vérité, si elle avait le goût de l'aventure, si elle recherchait l'inattendu, elle aimait avant tout se faire peur. Le jeu des situations insolites l'excitait et la séduisait. Le danger la grisait, la plongeait dans un état second où tout son être se dédoublait, oubliant ainsi toutes les contraintes dressées par une éducation trop sévère. Ce double jeu lui permettait de libérer certaines pulsions refoulées. De nature réservée, elle n'aurait jamais osé jouer le rôle de l'esclave jusqu'à sa rencontre avec Juliette. La fierté dans sa soumission lui procurait une exaltation proche de la jouissance. Était-ce seulement de ressentir la satisfaction de la femme aimée ? Ou de se livrer sans condition à un tabou social et de le transgresser, avec l'alibi de plaire à son amante, d'agir sur son ordre. Elle apprit à crier haut et fort qu'elle était devenue une putain quand un inconnu la prenait sous les yeux de Juliette. Agir en phase avec son instinct de soumise la faisait infiniment jouir. Étant donné la manière dont sa Maîtresse l'avait livrée, elle aurait pu songer que faire appel à sa pitié, était le meilleur moyen pour qu'elle redoublât de cruauté tant elle prenait plaisir à lui arracher ou à lui faire arracher ces indubitables témoignages de son pouvoir. Ce fut elle qui remarqua la première que le fouet de cuir, sous lequel elle avait d'abord gémi, la marquait beaucoup moins et donc permettait de faire durer la peine et de recommencer parfois presque aussitôt. Elle ne souhaitait pas partir, mais si le supplice était le prix à payer pour que sa Maîtresse continuât à l'aimer, elle espéra seulement qu'elle fût contente qu'elle l'eût subi, et attendit, toute douce et muette, qu'on la ramenât vers elle. Sous le fouet qui la déchirait, elle se perdait dans une délirante absence d'elle-même qui la rendait à l'amour. On s'étonna que Charlotte fût si changée. Elle se tenait plus droite, elle avait le regard plus clair, mais surtout, ce qui frappait était la perfection de son immobilité, et la mesure de ses gestes. Elle se sentait désormais, au cœur d'un rêve que l'on reconnaît et qui recommence.    Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : le 08/11/25
La jeune femme, pleine d'une sérénité plaisible et heureuse avait déjà abusé de ce vin de Bourgogne qu'elle affectionnait tant, et elle se demandait à en prendre encore, c'était moins la vue du bien-être que les verres nouveaux lui apporteraient que l'effet de la griserie produite par les verres précédents. Elle laissait la musique conduire elle-même son plaisir sur chaque note où docilement, il venait alors se poser. Car chaque note florale, particulière comme une femme, ne réservait pas comme elle eût fait, pour quelque instant privilégié, le secret de volupté qu'il recelait. Mais tandis qu'elle répétait à mi-voix les notes de cet air, et rendait un baiser à l'amante inventée, la volupté à lui spéciale, lui devint si chère, qu'elle se languit dans l'invisible. Pourquoi fallait-il que quelque chose d'aussi fervent, chaud, intense, suave doive disparaître à jamais ? Que resterait-il de nous, de ces instants habités papr notre présence ? Et les souvenirs n'ont même pas la douce consistance de la poussière. Ils sont aussi impalpables et inexistants que les rêves. Juliette, accoudée à la fenêtre de sa chambre, regardait le soir descendre sur la vallée. Le soleil venait de passer derrière les grandes collines, presque des montagnes, que le contre-jour rendait noires, avec des franges de lumière sur le dos des châtaigniers qui montaient courageusement en escalade jusqu'à leurs faîtes. Elle se sentait en paix. Il y avait au loin le tintement des cloches de vaches dans l'ombre, de rares grondements de moteurs d'automobiles que l'on ne pouvait discerner sur la route sinuant sous les arbres, en bas. Des fumées s'élevaient des toits de tuiles des fermes tapies à la lisière des bois. Quelle merveille d'ajouter les fumerolles d'une cigarette aux volutes qui montaient aux flancs des collines, un verre de meursault à portée de la main. La petite ville de La Roche-Guyon était bâtie sur une corniche de rochers dominant la vallée. Les quelque maisons qui la composaient se groupaient en troupeau au pied d'un château dont deux tours subsistaient seules. Le clocher de l'église, un peu plus bas, ne s'élevait pas très haut au dessus des toits pointus des maisons anciennes. C'était un village typique, les habitants disaient ville, ils y tenaient, "bien de chez nous", dominant de façon assez abrupte, un des plus beaux paysages de l'Île-de-France.   Elle entendait alors le feulement de son plaisir à naître, le frolement sur la soie de son ventre de ses doigts gourmands, et quoiqu'un tel plaisir ne soit pas de nature à donner plus de valeur à celui auquel il s'ajoute, Juliette se sentait plus puissante, presque irresistible. Il lui semblait que son amour à l'amie inventée avait la beauté touchante, la séduction de cette musique, semblable à une note du "Boléro" de Ravel, et qui la plongeait dans l'intimité d'une alcôve orientale.  Maintenant, il règne un silence parfait, un silence villageois, à l'heure où les travaux des champs sont abandonnés, un concert de chiens emplit la maison. Juliette, en déshabillé noir, cache pudiquement son corps bruni par le soleil. Elle pense à Marie. Elle n'oublierait jamais leur première rencontre, la mémoire de leur amour à naître, brûlante, glacée, courbées par le désir, comme une bataille d'enfants avec la même innocence et les mêmes rêves. Les yeux fermés, à sa fenêtre, sans pensée, toute envahie de son absence, elle ne peut interdire sa main de glisser le long de son corps et de se caresser. Les amours l'avaient laissé indemne jusqu'à Marie. Elle adore voir la joie de vivre dans ses yeux malicieux, avec la parfaite connaissance de ses doigts soyeux du corps féminin, jamais lasse d'étreintes fiévreuses, toujours à l'assaut. Pour Juliette, les hommes ne sont que le mensonge, avec leurs mains fausses, leur appétit, la politique dont ils parlent; ils font impression jusqu'au jour où leur faiblesse éclate. Pour la plupart, ils sont peureux et paresseux, et la faiblesse engendre la vulgarité. Marie était la femme de sa vie. Avec le temps, les corps s'apprivoisent et les caractères se sculptent. Elle avait accepté de se soumettre à elle dans une totale abnégation. La flagellation et les humiliations sexuelles, ça faisait partie de la poésie de Marie. Entre douleur et langueur, supplices et délices, telle de la glace sur du granit, le désir était devenu une terre ardente où s'épanouissait son corps. Quand Juliette évoquait l'anatomie altière de Marie, sa grâce brune et allongée, femme-enfant fatale, fragile et éternellement adolescente, ses seins parfaits, ses longues jambes toujours brunies par le soleil, elle avait peur pour elle, du soleil, des coups de cravache trop violents qui semblaient devoir la brûler. Elle l'aurait voulue, idéalement dans la pénombre d'un boudoir, dans un décor vaporeux qu'elle aurait éclairé de la lueur de ses longs cheveux noir de jais croulant en cascade sur ses épaules nues. Fragile et forte, forte mais attendrissante de faiblesse pensait Juliette en regardant la nuit monter dans le ciel immense. Que ferait-elle sans elle ? Elle serait totalement perdue, désemparée. Juliette s'ouvrit et se cambra au contact de son doigt qui remontait et qui se mit à masser doucement son bouton de chair turgescent qui gîtait dans l'ombre de son pubis. Ineffable lui fut la caresse de son index à l'orée de sa voie la plus étroite, provoquant en elle une sensation de plaisir telle que jusqu'au fond de ses reins, elle fut traversée d'une tension exquise, presque insoutenable.   Alors tout devint plus qu'illusion, et apparences pour elle, et n'existait qu'en fonction de son sublime intérieur. Ce n'était pas du reste, qu'un amour véritable, si elle en avait un, qui ne puisse subsister dans un semblable état. Mais elle se sentait si bien, comme dans un milieu nouveau, que des pressions inconnues changèrent la force de ce sentiment, qu'elle ne pouvait plus alors le considérer autrement. Le temps sembla alors se figer pour l'éternité. Elle s'abandonna à cette jouissance, à cette extase irradiante. C'était comme si son être entier, tout son corps, tous ses nerfs, tout son sang bouillonnant affluaient dans son hédonisme solitaire et vain. Elle eut un éblouissement d'impudicité. Elle cria sa lasciveté, avec des saccades et des soubresauts. Elle demeura debout, les cuisses écartées, les bras mous immobiles le long du corps. Elle avait encore en elle des ondes d'orgasme qui se répandaient dans une fréquence de plus en plus lente, comme les vagues qui meurent sur le sable quand la mer est calme sous un ciel étale. Une femme experte n'aurait pas été plus habile à lui donner autant de plaisir, sauf Marie. Mais elle était heureuse de dormir seule dans le grand lit, avec le calme de la campagne tout autour. Elle allait tirer les rideaux, laisser entrer la lumière du soir recouvrir ses rêves et la lune éclairer les arbres de La Roche-Guyon.   Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : le 06/11/25
Avec délicatesse, elle avait souvent avec ce petit geste d'amitié, le mot juste pour faire naître du charme dans toute situation, et elle n'offrait que parcimonieusement, par éducation et par grâce et modestie réelle, que cette connaissance humble et réservée des plaisirs des sens, qu'elle approfondissait, avec étonnement, jour après jour auprès de moi. Le monde lui paraissait bien meilleur et l'existence plus clémente, depuis qu'elle pouvait s'imaginer servile de mon ardeur et de la concupiscence dont je faisais preuve dans ses leçons de maintien et d'éducation à l'anglaise. Depuis combien d'années avions-nous cessé de nous voir ? Le malentendu qui nous avait séparés semblait soudain absurde. Tant de petites choses nous égarent. Maintenant je renouais le fil enchanté que j'avais perdu. Elle parlait, je l'écoutais, la vie avait repris sa magie. Sur son visage d'alors sont venus se poser, dans la mémoire de leur amour, son visage ultérieur. Front haut, pommettes hautes, yeux bleu clair, lèvres sensuelles aux courbes régulières. Un beau visage déssiné à traits fins, délicat et féminin. Elle lui avait dit qu'elle l'aimait. "- Juliette, donne-moi deux ans de bonheur. Donne-les-moi, si tu m'aimes". Si tu m'aimes ! Mais le pire n'est pas dans la cruauté des mots, il est dans les images qui font haleter de douleur. Il lui arrivait d'aller jusqu'à la fenêtre et de l'ouvrir pour tenter de respirer mieux. Une sorte de bref répit de l'air, un sauvetage miraculeux. Sa jalousie ne la trompait pas. Il est vrai qu'elle était heureuse et mille fois vivante. Elle ne pouvait pourtant faire que ce bonheur ne se retourne aussitôt contre elle. La pierre aussi chante plus fort quand le sang est à l'aise et le corps enfin reposé. Ce n'est qu'aux moments où elle souffrait qu'elle se sentait sans danger. Il ne lui restait alors qu'à prendre goût aux larmes. Aussi longtemps et fort qu'elle la flagellait, elle n'était qu'amour pour Juliette. Elle en était là, à cette simple mais ferme conviction. Une femme comme elle ne pouvait pas la faire endurer volontairement. Pas après avoir déjà pris la mesure de cette douleur. Elle ne pouvait y trouver ni plaisir ni intérêt. C'est donc qu'il y avait autre chose. Ce ne pouvait être que l'ultime scénario envisagé, celui qui aurait dû s'imposer en tout premier, n'eût été ce délire qui pousse tout amoureux à se croire le centre du monde de l'autre. Depuis, de Juliette, elle attendait tout mais n'espérait rien, du moins le croyait-elle. Le sujet avait été évacué. Il y aurait toujours cela entre elles. Puisqu'elle l'avait fait une fois, pourquoi n'en serait-elle pas capable à nouveau ? Son esprit et son corps la comblaient, mais elle nourrissait des doutes sur la qualité de son âme. Rien ne démentait en elle une mentalité de froide amante dominatrice. Après tout, leurs deux années de vie commune dans la clandestinité la plus opaque qui soit, non pour cacher mais pour protéger, les avaient fait passer maîtres dans l'art de la dissimulation. Charlotte était bien placée pour savoir que Juliette mentait avec aplomb, et vice versa. Elles s'adaptaient différemment à la déloyauté, et cloisonnaient leur existence avec plus ou moins de réussite. Mais jamais elles n'auraient songé à élever la trahison au rang des beaux arts. Puisqu'elle lui mentait, et par conséquent au reste du monde, Charlotte pouvait supposer qu'elle lui mentait aussi. Juliette avait-elle échafaudé ce scénario pour s'évader de tout et de tous avec une autre. L'amour impose le sacrifice et le privilège de l'être aimé. Il leur fallait se reconquérir, alors tous les matins seraient beaux, les lèvres dessinées en forme de baisers, frémir de la nuque, jusqu'au creux des reins, sentir le désir s'échapper de chaque pore de la peau, la tanner comme un soleil chaud, et la blanchir fraîchement comme un halo de lune, que les draps deviennent dunes, que chaque nuit devienne tempête. L'indifférence prépare ainsi à la passion. Dans l'indifférence, rien ne compte. L'écriture donne une satisfaction, celle de l'amour partagé, où les charmes de passage sont souvent en relation avec l'instant.   Et de la mélancolique ovalité de son visage, illuminée comme en dedans, le regard sans fond, comme les peintures de Jeanne Hébuterne, certains jours, une transparente violette descendait obliquement au plus profond de ses yeux comme il arrive quelquefois pour la mer, elle semblait éprouver une tristesse d'exilée. Comme la vie passait vite ! Elle me trouvait jeune, je me sentais vieillir. Comme le temps avait le pouvoir de tout transformer ! La vérité était aussi insaisissable et fragile à détenir que ce rayon de soleil qui folâtrait au milieu des arbres et donnait une lumière si belle, à cette promenade. Dans la passion, rien ne compte non plus, sauf un seul être qui donne son sens à tout. Seul est pur l'élan qui jette alors les corps l'un contre l'autre, les peaux désireuses d'un irrésistible plaisir. Un lit où l'on s'engouffre sous les cieux, un rêve où l'on s'enfouit à deux, des doigts soyeux, un arpège harmonieux. Avait-elle pensé à l'intensité de ces visions d'elles ensemble, à leur féroce précision ? Elle connaissait si bien son corps, Juliette le voyait comme personne ne pouvait le voir. Elle l'avait baigné, séché, frotté, passé au gant de crin. Il arrivait à Charlotte d'hurler comme une bête, quand elle entendait un sifflement dans la pénombre, et ressentait alors une atroce brûlure par le travers des reins. Juliette la cravachait parfois à toute volée. Elle n'attendait jamais qu'elle se taise et recommençait, en prenant soin de cingler chaque fois ou plus haut ou plus bas que la fois précédente, pour que les traces soient distingues. Elle criait et ses larmes coulaient dans sa bouche ouverte. Refaire sa vie ailleurs, là où on est rien pour personne. Sans aller jusqu'à s'installer à Sydney, combien de fois n'avait-elle pas rêvé à voix haute de vivre dans un quartier de Paris ou une ville de France où elle ne connaîtrait absolument personne. Un lieu au cœur de la cité mais hors du monde. Un de ces Finistères ou Morbihans où elle ne représenterait rien socialement, n'aurait de sens pour personne, ni d'intérêt pour quiconque. Où elle ne serait pas précédée d'aucun de ces signes qui préméditent le jugement, vêtements, coiffure, langage, chat. Une parfaite étrangère jouissant de son anonymat. Ni passé, ni futur, sérénité de l'amnésique sans projet. N'était-ce pas une manière comme une autre de changer de contemporain ? Une fuite hors du monde qui la ferait échapper seule à la clandestinité. À tout ce qu'une double vie peut avoir de contraignant, d'irrespirable. Vivre enfin à cœur ouvert. Ce devait être quelque chose comme cela le bonheur. Un lieu commun probablement, tout comme l'aventure intérieure qu'elle avait vécue avec elle. Mais souvent hélas, la vie ressemble à des lieux communs. Les bracelets, les gaines et le silence qui auraient dû l'enchaîner au fond d'elle-même, l'oppresser, l'effrayer, tout au contraire la délivraient d'elle-même. Que serait-il advenu de Charlotte, si la parole lui avait été accordée. Une mécanique perverse fait que le corps s'use durant la brève période d'une maturité dont nul n'ignore qu'elle est un état instable. Rien de plus menacé qu'un fruit mûr. Des mois précèdent cet instant de grâce. Des semaines accomplissent l'épanouissement. Entre ces deux évolutions lentes, le fruit se tient, l'espace d'un jour, à son point de perfection. C'est pourquoi la rencontre de deux corps accomplis est bouleversante. Juliette en était là. Charlotte aimait la retrouver parce que, en elle, elle se retrouvait. De ce qui n'était qu'un grand appartement sans âme, elle en avait fait un refuge à semblance: lumineux, paisible, harmonieux. Les chambres qu'habitèrent des générations de gens sans goût dont la vie morne avait déteint sur les murs, Juliette les avaient meublées de couleurs exactes et de formes harmonieuses. Le baroque engendre souvent la tristesse et le confort l'ennui lorsqu'il se résume à une accumulation de commodité. Chez elle, rien n'offensait ou n'agaçait. C'était un endroit pour états d'âme et étreintes joyeuses. Pour peu que la nuit tombe, les corps s'harmonisaient dans une imagination surexcitée.   Elle avait crée chez elle un microclimat privilégié fait d'un confort invisible qui se haussait à la dignité de bien-être et de cette forme supérieure du silence, le calme. Les yeux de Charlotte la voyaient telle qu'elle était. Juliette la dominait mais en réalité, c'est Charlotte qui devait veiller sur elle et la protéger sans cesse de ses frasques, de ses infidélités. Elle ne supportait mal d'être tenue à l'écart. Avec une patience d'entomologiste, elle avait fait l'inventaire du corps de Juliette et souhaitait chaque nuit s'en régaler. Elle s'arrêtait pas sur ce qui, dans le corps, atteignait la perfection. La ligne souple du contour de son visage, du cou très long et de l'attache de ses épaules, cette flexibilité qui fascinait tant Modigliani en peignant sa tendre compagne, Jeanne Hébuterne. Elle regardait naître une lente aurore pâle, qui traînait ses brumes, envahissant les arbres dehors au pied de la grande fenêtre. Les feuilles jaunies tombaient de temps en temps, en tourbillonnant, bien qu'il n'y eût aucun vent. Charlotte avait connu la révélation en pénétrant pour la première fois dans l'appartement de celle qui allait devenir sa Maîtresse et l'amour de sa vie. Elle n'avait ressenti aucune peur, elle si farouche, en découvrant dans une pièce aménagée les martinets pendus aux poutres, les photos en évidence sur la commode de sycomore, comme une provocation défiant son innocence et sa naïveté. Juliette était attentionnée, d'une courtoisie qu'elle n'avait jamais connue avec les jeunes femmes de son âge. Elle était très impressionnée à la vue de tous ces objets initiatiques dont elle ignorait, pour la plupart l'usage, mais desquels elle ne pouvait détacher son regard. Son imagination la transportait soudain dans un univers qu'elle appréhendait sans pouvoir cependant en cerner les subtilités. Ces nobles accessoires de cuir, d'acier ou de latex parlaient d'eux-mêmes. Ce n'était pas sans intention que Juliette lui faisait découvrir ses objets rituels. Eût-elle voulu jouer les instigatrices d'un monde inconnu ? Elle eût pu y trouver une satisfaction.   Assurément, elle ne serait pas déçue et les conséquences iraient bien au-delà de ses espérances. Elle savait qu'elle fuyait plus que tout la banalité. Elle avait pressenti en elle son sauvage et intime masochisme. Les accessoires de la domination peuvent paraître, quand on en ignore les dangers et les douceurs d'un goût douteux. Comment une femme agrégée en lettres classiques, aussi classique d'allure pouvait-elle oser ainsi décorer son cadre de vie d'objets de supplices ? L'exposition de ce matériel chirurgical, pinces, spéculums, anneaux auraient pu la terroriser et l'inciter à fuir. Mais bien au contraire, cet étalage la rassura et provoqua en elle un trouble profond. Juliette agissait telle qu'elle était dans la réalité, directement et sans détours. Elle devrait obéir que Juliette soit présente ou absente car c'était d'elle, et d'elle seule qu'elle dépendrait désormais. Juliette la donnerait pour la reprendre aussitôt, enrichie à ses yeux, comme un objet ordinaire, corps servile et muet. Instinctivement, Charlotte lui faisait confiance, cédant à la curiosité, recommandant son âme à elle. Elle ne marchait plus seule dans la nuit éprouvant un véritable soulagement d'avoir enfin trouver la maîtresse qui la guiderait. Malgré le cuir, l'acier et le latex, elle est restée avec elle ce soir-là. Elle n'a plus quitté l'appartement et elle devenue l'attentive compagne de Juliette. Car, en vérité, si elle avait le goût de l'aventure, si elle recherchait l'inattendu, elle aimait avant tout se faire peur. Le jeu des situations insolites l'excitait et la séduisait. Le danger la grisait, la plongeait dans un état second où tout son être se dédoublait, oubliant ainsi toutes les contraintes dressées par une éducation trop sévère. Ce double jeu lui permettait de libérer certaines pulsions refoulées. De nature réservée, elle n'aurait jamais osé jouer le rôle de l'esclave jusqu'à sa rencontre avec Juliette. La fierté dans sa soumission lui procurait une exaltation proche de la jouissance. Était-ce seulement de ressentir la satisfaction de la femme aimée ? Ou de se livrer sans condition à un tabou social et de le transgresser, avec l'alibi de plaire à son amante, d'agir sur son ordre. Elle apprit à crier haut et fort qu'elle était devenue une putain quand un inconnu la prenait sous les yeux de Juliette. Agir en phase avec son instinct de soumise la faisait infiniment jouir. Étant donné la manière dont sa Maîtresse l'avait livrée, elle aurait pu songer que faire appel à sa pitié, était le meilleur moyen pour qu'elle redoublât de cruauté tant elle prenait plaisir à lui arracher ou à lui faire arracher ces indubitables témoignages de son pouvoir. Ce fut elle qui remarqua la première que le fouet de cuir, sous lequel elle avait d'abord gémi, la marquait beaucoup moins et donc permettait de faire durer la peine et de recommencer parfois presque aussitôt. Elle ne souhaitait pas partir, mais si le supplice était le prix à payer pour que sa Maîtresse continuât à l'aimer, elle espéra seulement qu'elle fût contente qu'elle l'eût subi, et attendit, toute douce et muette, qu'on la ramenât vers elle. Sous le fouet qui la déchirait, elle se perdait dans une délirante absence d'elle-même qui la rendait à l'amour. On s'étonna que Charlotte fût si changée. Elle se tenait plus droite, elle avait le regard plus clair, mais surtout, ce qui frappait était la perfection de son immobilité, et la mesure de ses gestes. Elle se sentait désormais, au cœur d'un rêve que l'on reconnaît et qui recommence.    Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : le 05/11/25
Parfois je me reprochais ma mièvrerie, de prendre ainsi plaisir à considérer ce paysage qui s'étalait devant moi comme un océan de feuillages, de blé coupé, à la façon d'un Charles Péguy, en contemplation devant la cathédrale de Chartres, îlot sacré perdu dans la Beauce, comme une œuvre d'art, c'est-à-dire à regerder le jeu de toutes les parties de cette nature, comme harmonieusement réglée par une loi divine. Pourquoi fallait-il que quelque chose d'aussi fervent, chaud, intense, doive disparaître à jamais ? Que resterait-il de nous, de ces instants habités papr notre présence ? Et les souvenirs n'ont même pas la douce consistance de la poussière. Ils sont aussi impalpables et inexistants que les rêves. Juliette, accoudée à la fenêtre de sa chambre, regardait le soir descendre sur la vallée. Le soleil venait de passer derrière les grandes collines, presque des montagnes, que le contre-jour rendait noires, avec des franges de lumière sur le dos des châtaigniers qui montaient courageusement en escalade jusqu'à leurs faîtes. Elle se sentait en paix. Il y avait au loin le tintement des cloches de vaches dans l'ombre, de rares grondements de moteurs d'automobiles que l'on ne pouvait discerner sur la route sinuant sous les arbres, en bas. Des fumées s'élevaient des toits de tuiles des fermes tapies à la lisière des bois. Quelle merveille d'ajouter les fumerolles d'une cigarette aux volutes qui montaient aux flancs des collines, un verre de meursault à portée de la main. La petite ville de Rochechouard était bâtie sur une corniche de rochers dominant la vallée. Les quelque cents maisons qui la composaient se groupaient en troupeau au pied d'un château féodal dont deux tours ébréchées subsistaient seules. Le clocher de l'église, un peu plus bas, ne s'élevait pas très haut au dessus des toits pointus des maisons anciennes. C'était un village typique, les habitants disaient ville, ils y tenaient, "bien de chez nous", dominant de façon assez abrupte, un des plus beaux paysages du monde. Parfois à ma fenêtre, dans ma chambre, le matin, quand ma jeune amante défaisait les couvertures qui cachaient la lumière, le soir quand j'attendais la soirée, il m'était arrivé grâce à un effet de soleil , de prendre une partie plus sombre du ciel, pour une peinture de Millet endormie, sans savoir si elle appartenait à la mer ou au ciel. Mis les rares moments où l'on voit la nature telle qu'elle est, poétiquement, c'était de ceux-là qu'était faite l'œuvre de Dieu.   Elle avait baissé les yeux, rouge de confusion. Je compris qu'elle mentait. Ce trouble m'alla droit au cœur. J'étais comme une damnée, j'aurais pleuré de rage. Maintenant, il règne un silence parfait, un silence villageois, à l'heure où les travaux des champs sont abandonnés, un concert de chiens emplit la maison. Juliette, en déshabillé noir, cache pudiquement son corps bruni par le soleil. Elle pense à Marie. Elle n'oublierait jamais leur première rencontre, la mémoire de leur amour à naître, brûlante, glacée, courbées par le désir, comme une bataille d'enfants avec la même innocence et les mêmes rêves. Les yeux fermés, à sa fenêtre, sans pensée, toute envahie de son absence, elle ne peut interdire sa main de glisser le long de son corps et de se caresser. Les amours l'avaient laissé indemne jusqu'à Marie. Elle adore voir la joie de vivre dans ses yeux malicieux, avec la parfaite connaissance de ses doigts soyeux du corps féminin, jamais lasse d'étreintes fiévreuses, toujours à l'assaut. Pour Juliette, les hommes sont le mensonge, avec leurs mains fausses, leur appétit, la politique dont ils parlent; ils font impression jusqu'au jour où leur faiblesse éclate; pour la plupart, ils sont peureux et paresseux, et la faiblesse engendre la vulgarité. Marie était la femme de sa vie. Avec le temps, les corps s'apprivoisent et les caractères se sculptent. Elle avait accepté de se soumettre à elle dans une totale abnégation. La flagellation et les humiliations sexuelles, ça faisait partie de la poésie de Marie. Entre douleur et langueur, supplices et délices, telle de la glace sur du granit, le désir était devenu une terre ardente où s'épanouissait son corps. Quand Juliette évoquait l'anatomie altière de Marie, sa grâce brune et allongée, femme-enfant, fragile et éternellement adolescente, ses seins parfaits, ses longues jambes toujours brunies par le soleil, elle avait peur pour elle, du soleil, des coups de cravache trop violents qui semblaient devoir la brûler. Elle l'aurait voulue, idéalement dans la pénombre d'un boudoir, dans un décor vaporeux qu'elle aurait éclairé de la lueur de ses longs cheveux noir de jais croulant en cascade sur ses épaules nues. Fragile et forte, forte mais attendrissante de faiblesse pensait Juliette en regardant la nuit monter dans le ciel immense. Que ferait-elle sans elle ? Elle serait totalement perdue, désemparée. Juliette s'ouvrit et se cambra au contact de son doigt qui remontait et qui se mit à masser doucement son bouton de chair turgescent qui gîtait dans l'ombre de son pubis. Ineffable lui fut la caresse de son index à l'orée de sa voie la plus étroite, provoquant en elle une sensation de plaisir telle que jusqu'au fond de ses reins, elle fut traversée d'une tension exquise, presque insoutenable. Elle allait jouir. On ne supporte la vie à deux qu'en la dénigrant, seul moyen de l'embellir.   Ce fut cette comparaison, inlassablement et tacitement répétée dans une même image y introduisit cette puissante et multiforme unité de l'esprit, cause parfois non clairement aperçue par moi, comme réalité. Ces jeux des ombres rendaient mes pensées aussi vaporeuse que la nuit. Sa silhouette tournoyante, la rapidité aérienne de ses postures formaient un dessin attachant. Qui pouvait-elle être ? Le temps sembla alors se figer pour l'éternité. Elle s'abandonna à cette jouissance, à cette extase irradiante. C'était comme si son être entier, tout son corps, tous ses nerfs, tout son sang bouillonnant affluaient dans son hédonisme solitaire. Elle eut un éblouissement d'impudicité. Elle cria sa lasciveté, avec des saccades et des soubresauts. Elle demeura debout, les cuisses écartées, les bras mous immobiles le long du corps. Elle avait encore en elle des ondes d'orgasme qui se répandaient dans une fréquence de plus en plus lente, comme les vagues qui meurent sur le sable quand la mer est calme sous un ciel étale. Une femme experte n'aurait pas été plus habile à lui donner autant de plaisir, sauf Marie. Mais elle était heureuse de dormir seule dans le grand lit, avec le calme de la campagne tout autour. Elle allait tirer les rideaux, laisser entrer la lumière du soir recouvrir ses rêves et la lune éclairer les arbres. Sa brutalité lui dictait une sentimentalité de circonstance où elle s'apitoyait autant sur elle que sur le terrible danger auquel elle avait échappé. Le brutal aiguillon des sens, loin de triompher de la de la satiété, ne cessait de la confirmer. Elle ne pouvait échapper à la certitude que la vraie vie est ailleurs, loin des misérables niaiseries de l'amour fou. Ces excès de violence auraient dû constituer l'exutoire à une tension trop forte. Mais l'exutoire devint la passion elle-même, l'excès de leur mode affectif, dans l'effroyable pesanteur de leur frivolité. L'effort que Marie faisait pour se dépouiller en présence de la réalité de toutes les notions de son intelligence était d'autant plus admirable que cette jeune femme se faisait ignorante des lois de l'amour.   Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : le 03/11/25
Il avait beau gueuler sous les coups, soûlé de douleur, le bâillon serré emplissant sa bouche ne permettait qu'un cri incoercible de plus en plus long, de moins en moins audible, au fur et à mesure des séries enchaînées qu'elle prenait plaisir à rallonger. Le banc, si tant est que l'on puisse l'appeler ainsi, l'assise n'étant pas sa fonction première, vibrait de plus en plus. Assez haut, spécialement conçu pour immobiliser à l'aide de courroies et surélever les fesses offertes de ce fait aux désiderata de la maîtresse des lieux et de cérémonie. Madame, installée dans un fauteuil en osier à côté du « banc » auquel, ...tout comme à laquelle ...il était attaché, au figuré ...comme au propre via sa laisse qu'elle tenait tendue, aimait à souligner que la tension sur le collier se devait de rappeler en permanence à l'esclave son appartenance. Feuilletant un magazine, entre les séries elle discutait d'un ton léger avec Livia, une dominatrice professionnelle depuis peu, qui s'affairait à flageller l'homme couché sur le ventre. Un fouet court, plutôt incisif à en juger au sang qui commençait à perler. Une corde crochetée au plafond étiraient ses bras verticalement, l'arrière de ses cuisses écartées commençaient à violacer par endroits. Déjà une petite heure que la pièce résonnait de claquements et de gémissements entrecoupés d'échanges sur tel ou telle, ou de commentaires à propos d'un article ayant retenu son attention. Le donjon de celle-ci était situé proche de la zone portuaire au-delà des quais, dans une ruelle aussi montante que l'était la douleur explosive des coups. Brune androgyne, cheveux court, Lady Livia n'avait pas son pareil pour jouer avec les seuils quand elle connaissait la proie qui choisissait de se jeter dans ses serres. A cette nuance près que c'était Madame, la maîtresse de « la chose » tirant vainement sur les attaches du banc à chaque impact, qui avait convenu de cette visite hebdomadaire; rendez-vous entre amies pour elle, elle avait connu Livia bien avant sa reconversion dans le monde de la domination, visite désormais hebdomadaire bien plus cuisante pour lui. Lady Livia s'exprimait toujours d'une voix un peu voilée, très douce et posée. Souvent elle en usait pour annoncer ce qui allait suivre en se penchant, sa tête effleurant affectueusement celle de son esclave. Quelque peu essoufflée, elle posa le fouet sur le dos du soumis et s'assit sur le canapé. - Il marque vraiment bien. Tu ne voulais pas l'anneler à propos ? - Aujourd'hui ? - Tu m'avais parlé d'une guiche non ? Je te dis ça car il est dans une position idéale pour ça. - Je n'avais pas prévu ça pour aujourd'hui. Mais pourquoi pas .Vas-y, je vais te regarder faire, tiens ! L'amie de Madame sortit une boîte métallique d'une armoire et enfila des gants médicaux. Elle s'assura que tous le matériel était réuni. - Si tu veux venir voir pour choisir l'anneau ; je n'ai plus beaucoup de choix comme je ne le propose plus Un anneau d'emblée n'est pas très conseillé. Qu'il n'hésite pas à désinfecter souvent. On en reparle en fin de séance... Madame choisit un anneau en D . - Tu as de la chance, c'est le dernier. Cela dit, un anneau ça peut toujours se changer ... A l'aide d'une compresse, elle badigeonna longuement l'entrejambe et bien plus largement encore. - J'utilise de l'alcool à 90°, c'est un peu piquant sur les marques. Il ne va pas rester tranquille bien longtemps... Regarde ça commence. La morsure de l'alcool ne tarda pas dans les écorchures du dos aux genoux. Il trembla quelques minutes dans ses liens. Livia saisit et tira la peau juste à l'arrière du sexe avec une pince chirurgicale .Sans attendre, elle enfonça prestement l'aiguille dans la peau pincée par les deux triangles ajourés des extrémités de la pince L'esclave se raidit fortement .Un peu de sang coula. - Dommage que ça ne coule pas plus longtemps, il verrait ce que c'est que de faire sa journée avec du sang entre les jambes... Après avoir posé l'anneau, elle se retourna vers Madame en ôtant ses gants. - Un thé ? Aussitôt libéré du banc, Lady Livia mousquetonna les poignets à l'arrière du collier de l'esclave et délaissant la laisse, elle accrocha directement son collier à un barreau du cadre de lit. Les deux femmes s'attablèrent et discutèrent de tout et de rien. Le temps passant, les rires et la conversation se tarirent doucement. Dès lors, on entendit plus que chuchoter et soupirer. Elles se levèrent et se dirigèrent vers le lit. Apercevant le regard du soumis au pied du lit, qui détourna immédiatement la tête, maîtresse Livia se releva, deux gifles à toutes volée claquèrent dans la pièce , puis elle lui masqua les yeux. Les ébats des deux femmes reprit son cours, entre soupirs et halètements, entre cris et silences. L'après-midi tirait à sa fin, l'esclave à genoux tirait sur son collier. - Je suis trempée Livia, ça coule de partout. Se relevant, Madame se dirigea vers son soumis immobilisé et plaqua son sexe sur sa bouche. - Lèche mon chien ! Elle se tourna pour lui offrir l'autre part plus sombre que son pubis. Il ne fallut pas plus qu'une légère hésitation de l'homme au pied du lit pour que Livia la remarque et intervienne. Elle demanda à son amie de s'écarter. Et d'un calme le plus absolu... - Il faut que tu effaces en lui toute idée d'hésitation ou de refus. Dresse-le à obéir sans réfléchir, ….comme un réflexe. Qu'il ne pense plus à ses dégoûts Qu'il n'ait plus le choix... S'abattit alors une grêle de sifflements mêlée de claquements Sa cravache virevoltait autour de lui comme un essaim de guêpes qu'il ne pouvait pas voir. Son buste et ses bras n'étaient plus que boursouflures, comme une feuille nerveusement raturée..  Puis, l'orage passé, elle s'assit essoufflée sur le lit et adossa doucement l'homme sur ses jambes et lui caressa le visage. Repassant ses cheveux derrière son oreille, elle sourit et s'adressa à la maîtresse de l'hésitant. - Recommence, tu verras . Il réfléchit trop je t'assure... Je suis sûr qu'il va s'appliquer cette fois-ci....  
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