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La rubrique "Articles" regroupe vos histoires BDSM, vos confessions érotiques, vos partages d'expériences SM.
Vos publications sur cette sortie de blog collectif peuvent aborder autant les sujets de la soumission, de la domination, du sado-masochisme, de fétichisme, de manière très générale ou en se contentrant très précisément sur certaines des pratiques quu vous connaissez en tant que dominatrice/dominateur ou soumise/soumis. Partager vos récits BDSM, vécus ou fantames est un moyen de partager vos pratiques et envies et à ce titre peut être un excellent moyen de trouver sur le site des partenaires dans vos lecteurs/lectrices.
Nous vous rappelons que les histoires et confessions doivent être des écrits personnels. Il est interdit de copier/coller des articles sur d'autres sites pour se les approprier.
Bon. Asseyons-nous un instant. Prends une tasse, ma belle. Non, pas celle en porcelaine fine. Celle en métal, tu vas en avoir besoin.
Il paraît que je suis sévère. C'est vrai. J'ai horreur du désordre, surtout dans la tête. Mais vois ma sévérité comme le meilleur éditeur du monde. Je suis là pour couper les phrases inutiles, les doutes redondants, et ne laisser que l'essentiel : Toi. Je suis ton architecte personnel, et je ne construis que du solide. Si les règles sont fermes, c'est pour que tu puisses t'y adosser sans crainte qu'elles ne s'écroulent. Relax.
Pervers, moi ? Non, je suis juste curieux. Très, très, très curieux. Et un peu joueur. J'aime le jeu de piste, tu sais ? Trouver le chemin le plus inattendu pour atteindre un petit "Oh !" extatique. La vie est une immense boîte de chocolats, et je compte bien goûter à tous les parfums avec toi. Mais le jeu a des règles, chérie. Et je suis l'arbitre. Un arbitre très partial... et très tactile.
Sadique ? Allons, ne sois pas vulgaire. Je suis un esthète de la tension. Je vois une petite grimace charmante sur ton visage comme une œuvre d'art éphémère. Je suis le kinésithérapeute de l'âme, je pousse là où ça fait mal juste pour dénouer le nœud. Après, ça va mieux, promis. C'est comme le sport : la douleur du moment, la gloire de l'après. Et je t'assure, la gloire est... spectaculaire.
Maintenant, parlons du plus important : la sérénité et la confiance.
Je ne suis pas ton bourreau, je suis ton refuge. Quand tu entreras dans mon monde, tu trouveras un cadre. Imagine-le comme un jardin secret, parfaitement clos. À l'intérieur, il n'y a pas de jugements, pas de chuchotements extérieurs, pas d'attentes impossibles. Il n'y a que nous et nos règles simples.
Mes règles ne sont pas des punitions, ce sont des balises lumineuses dans le brouillard.
Parle-moi. Si tu doutes, dis-le. Si tu as peur, dis-le. Si tu as faim, dis-le (oui, ça compte !). La communication est notre corde de sécurité.
Laisse-moi le volant. Pour une fois, arrête de planifier. Lâche prise. C'est mon tour de conduire. Mets ta ceinture et profite de la balade.
Apprends à t'amuser. On va rire. Beaucoup. Si tu ne rigoles pas, c'est que je ne fais pas bien mon travail. Et je déteste mal faire mon travail.
Je ne veux pas que tu sois mon esclave effrayée. Je veux que tu sois ma soumise confiante, celle qui sait que plus la correction est ferme, plus l'étreinte après sera douce. Celle qui s'agenouille parce qu'elle sait qu'elle est enfin à la maison.
Je suis le Maître le plus exigeant, le plus taquin, le plus méchant (avec amour) que tu aies jamais eu. Mais je suis aussi le plus fiable. Je ne lâcherai pas ta main, même quand je la frapperai un peu.
Alors, viens. L'air y est plus léger, le sol plus stable. Et tu verras que la vraie liberté, c'est de me laisser m'occuper de tout.
J'attends celle qui comprendra le clin d'œil derrière le fouet. Et qui, surtout, me le rendra.
Mr Djey.
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Pierre inséra la voiture dans la circulation et leva les yeux dans le rétroviseur. Il croisa le regard de Laura, et ils restèrent ainsi un moment les yeux dans les yeux. Ce fut finalement elle qui baissa la tête. Il eut ainsi tout le temps de la contempler.
Elle avait vraiment osé venir a cet étrange rendez-vous et semblait avoir suivi ses exigences. Toujours vêtue avec goût et chic, elle avait cette fois ci relevé ses cheveux en un petit chignon qui dégageait sa nuque. Avant qu'elle baisse la tête, il avait eu le temps de voir cet élégant collier de satin noir qui enserrait son cou et il savait qu'il se prolongeait entre ses seins pour former un léger harnais de dentelle noire. En repensant à la photo qu'elle lui avait montré le jour où elle l'avait acheté, il se retrouva plongé dans les souvenirs du début de leur relation.
Marié depuis de nombreuses années, il venait de dépasser la soixantaine. Alors qu'il partageait beaucoup de choses avec son épouse, ils n'avaient jamais réussi à pleinement faire éclore leur sexualité. Il faut avouer qu'il avait des envies sortant un peu de l'ordinaire, un mélange de domination exacerbée et de respect de ses partenaires qui lui donnait un profil singulier. Ne parvenant pas à trouver un équilibre dans son couple, il avait cherché à l'extérieur des partenaires avec qui partager ses fantasmes. Et en quasiment 25 ans, il avait fait beaucoup de rencontres et des flashes remontèrent à sa mémoire.
La toute première rencontre avait été à l'initiative d'un jeune homme. Photographe, il avait envie d'immortaliser sa femme entre les mains d'un homme plus âgé. Contact pris sur minitel à l'époque, il avait pris un verre tous les deux, il lui avait montré un book qu'il avait déjà réalisé, érotique et de bon goût. Il cherchait à aller plus loin et elle était prête à le laisser organiser les futures rencontres avec des inconnus.
Pierre avait finalement écrit le scénario, le coté cérébral prenant déjà le dessus sur les autres aspects. Il les avait attendu sur le parking d'un hôtel, il avait vu arriver le jeune couple (elle avait 20 ans), et peu après, le jeune homme était venu le chercher pour le conduire dans leur chambre.
Elle était là, telle qu'il l'avait voulu, une jupe noire, un chemisier blanc, des bas et des escarpins. Ses poignets étaient attachés à un des montants du lit supérieur et surtout un bandeau noir recouvrait ses yeux. Il avait commencé à lui parler, elle s'était raidie un peu en sentant sa main la toucher, découvrant peu à peu ses seins, (elle était nue sous ses vêtements), puis elle s'était laissée allée, le chemisier était tombé, la jupe roulée à la taille, il avait joué de son corps jusqu'à la faire jouir sous les éclairs du flash de son mari. Et quand ils s'étaient séparés, il lui avait demandé si elle désirait le voir et elle avait répondu qu'elle préférait conserver juste le son de sa voix et la chaleur de ses mains comme souvenir de lui en attendant leur prochaine rencontre. Ils s'étaient revus quelque fois, toujours dans ce même hôtel, avec le même scénario et quand ils déménagèrent quelques mois après, elle ne connaissait de lui que ses mains et sa voix.
Le contact suivant avait été un peu du même style, un homme qui cherchait un dominateur pour son amie. Contact pris par minitel, ils avaient échangé leurs numéros de téléphone et elle l'avait appelée un jour pour l'inviter à déjeuner. Pierre l'avait rejoint, ils avaient mangé dans une galerie marchande, un peu gênés tous les deux du contexte, et à la fin du repas, elle lui avait murmuré "Monsieur, mon amant a demandé à ce que vous vérifiez l'intégralité de ma tenue et que vous lui en fassiez le rapport". Tétanisée par son aveu, elle n'avait plus su quoi faire ensuite. Il l'avait prise par la main, l'avait emmenée dans un grand magasin, il avait pris 2 ou 3 articles de lingerie sur un portant, l'avait conduite dans une cabine d'essayage et il avait vérifié. Nudité intégrale sous ses vêtements à nouveau, à l'instigation de son amant cette fois-ci, il avait étiré ses seins tout en la masturbant de 2 doigts jusqu'à ce qu'elle manque de s'effondrer entre ses mains sous la jouissance. Elle était repartie le rouge aux joues, il avait écrit son rapport à son amant. Ils s'étaient revus tous les 3, pour une réelle séance de domination, où il l'avait attachée avec des chaines, l'avait fait marcher à 4 pattes, collier au cou, il l'avait prise et sodomisée, avant qu'elle s'endorme d'épuisement nerveux, ayant tout de même pris le temps de lui dire qu'elle ne se souvenait de rien de ce qui s'était passé dans cette cabine d'essayage. Il y avait eu la aussi quelques rencontres, puis déménagement de sa part cette fois-ci, suivi d'une période de calme.
Il avait profité de quelques voyages d'affaires à l'époque pour des rencontres sans lendemain, un mari avait accompagné jusqu'à son hôtel, sa femme vêtue d'une longue robe en jeans, sous laquelle elle était apparue nue, et que son mari avait tenu le temps qu'il la prenne ; une femme mariée qui l'avait rejointe un soir pour se laisser attacher et sur laquelle il avait essayé le premier martinet de sa fabrication ; une femme largement plus âgée que lui qui voulait être attachée et cravachée ; quelques rencontres agréables, qui lui permettaient de se perfectionner aussi, apprenant à nouer des cordes, à manier cravache et martinet, mais finalement assez frustrante par le coté ponctuel et le manque de complicité partagée. Mais toujours cette sensation de non aboutissement, de manque qui le faisait prendre des risques parfois ...
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Chapitre 31
La Cérémonie de la Soif
Elle m'attendait à genoux, exactement comme ordonné. Le silence de la chambre de jeu était plus assourdissant que n'importe quel cri. L'air y était différent, saturé de cuir et de mon désir retrouvé, purifié de toute bienséance de semaine.
Je suis entré. La lumière était douce, ciblée uniquement sur le Cheval d'Exercice en bois sombre, drapé de velours noir. Elle était au centre, le corps nu rayonnant sous l'unique source d'éclairage. L'attente avait fait son œuvre. Elle ne tremblait pas de peur, mais d'une faim viscérale pour l'autorité.
Je me suis approché d'elle. Elle n'a pas bougé, la tête baissée dans une attitude de dévotion totale.
"Lève la tête, Novice. Regarde le Maître."
Elle a obéi, ses yeux brillants, la pupille dilatée par l'anticipation. J'ai vu l'instrument, prêt à être joué.
J'ai posé ma main sur sa nuque, mes doigts glissant sous sa mâchoire pour l'incliner légèrement. La peau était chaude, tendue.
"Ton corps a passé la semaine à se souvenir de l'interdit. Tes nerfs ont crié mon nom à chaque réunion ennuyeuse. Aujourd'hui, tu vas te vider de cette frustration. Tu vas te vider dans l'abandon."
Je me suis redressé. J'ai pris le martinet de cuir souple sur la table.
"Tu t'es retenue toute la semaine. Maintenant, je te libère."
J'ai haussé le rythme. Le martinet n'est pas fait pour la douleur aiguë, mais pour le remplissage sensoriel. Les lanières frappaient en une cadence rapide et rythmique, couvrant une large surface, faisant monter la température de sa peau, transformant la chair blanche en un rose vif. J'ai vu ses muscles se tendre et se relâcher avec chaque frappe, un mouvement primal et incontrôlé.
"Tu appartiens ici, Novice. À cette sensation. Dis-le."
J-je suis ici, Maître !"
J'ai continué jusqu'à ce que ses fesses ne soient plus qu'une surface ardente, sensibilisée. J'ai jeté le martinet de côté. La chair était chaude, palpitante.
Je me suis mis à genoux derrière elle. J'ai sorti le plug anal en acier poli que j'avais préparé, froid et lubrifié.
"L'intérieur aussi est à moi."
Elle a gémi, un son bas et urgent. J'ai inséré le plug d'un mouvement lent et délibéré. Le froid de l'acier contre la chaleur interne a arraché un long soupir de sa gorge.
"Lève-toi, mais pas trop. Tu vas te mettre à quatre pattes."
J'ai pris la laisse en cuir tressé et l'ai attachée à son collier.
"La séance commence à la minute où tu entres dans cette pièce. Je veux que tu te bouges comme la chienne que je possède."
J'ai tiré doucement sur la laisse, l'obligeant à ramper lentement, le plug anal lui rappelant à chaque mouvement la contrainte et la dégradation volontaire. Elle rampait avec une dignité étrange, nue et marquée, son regard levé vers moi. Je l'ai promenée ainsi autour du meuble central, affirmant ma propriété.
J'ai finalement relâché la laisse.
"Ici. À genoux devant moi."
Elle s'est exécutée instantanément, son corps glissant à mes pieds. Je me suis déshabillé d'un geste sec, mon sexe, dur d'attente, jaillissant.
"Tu as faim de discipline. Maintenant, tu vas te nourrir."
Je lui ai tendu ma verge. Ses mains, agiles, l'ont prise doucement. Le service oral fut sans contrainte BDSM explicite ; c'était un acte de gratitude et d'abandon intime, mais exécuté avec la diligence d'une Soumise. Elle a pris son temps, utilisant sa bouche et sa langue avec une précision qui frôlait la dévotion.
Je l'ai laissée monter en intensité, jusqu'à ce que mon propre corps commence à trembler de plaisir. Je l'ai tirée par les cheveux pour rompre le contact juste avant la limite.
"C'est assez," ai-je dit, le souffle court, la tirant contre moi.
Je l'ai soulevée et l'ai jetée sur le lit de repos. Mon corps s'est abattu au-dessus du sien, l'odeur du cuir et de sa sueur emplissant l'air. Je n'avais plus de patience pour le jeu. Je devais la prendre.
J'ai écarté ses jambes d'un mouvement de genou, m'assurant que le plug restait bien en place, sa présence étant une contrainte permanente à son excitation. Ses fesses, encore chaudes et sensibles du martinet, étaient le seul point d'appui que je lui laissais.
Je n'ai pas cherché l'entrée. Ma verge, dure et impatiente, l'a trouvée seul.
La pénétration fut un acte de force pure, une seule poussée profonde et violente qui lui arracha un cri de surprise. J'ai senti son vagin, serré et lubrifié par la séance, se contracter autour de moi. La douleur résiduelle du martinet et le choc du plug qu'elle ressentait à chaque coup de butoir ont transformé le plaisir en une vague électrique de soumission.
J'ai fixé mes yeux dans les siens. J'ai vu l'ombre d'elle vaciller, submergée par le chaos que j'imposais.
"Regarde-moi !" ai-je ordonné, mon corps pompant un rythme féroce. "Je suis ton Maître. Ta douleur est ma possession ! Ton plaisir est ma propriété !"
Elle ne pouvait rien dire, les gémissements courts et saccadés. Je l'ai soulevée par les hanches, martelant son corps avec une puissance qui ne laissait aucune place à la tendresse. Elle s'est agrippée à mes épaules, ses ongles s'enfonçant dans ma peau, trouvant sa seule ancre dans l'intensité que j'imposais. Je l'ai chevauchée jusqu'à la limite, jusqu'à ce qu'un spasme violent, d'une force que seule la frustration d'une semaine pouvait engendrer, la secoue.
Le corps d'elle s'est convulsé sous le mien. J'ai terminé dans une série de coups de reins primitifs, libérant mon sperme en elle, mon grognement se mêlant à son halètement vaincu.
Lorsque je me suis retiré, le silence est revenu, lourd, absolu.
Je suis resté au-dessus d'elle un instant, observant les marques du martinet, le brillant du plug qui témoignait de l'interlude terminé. La trêve vanille était finie. Elle était rentrée à la maison.
Chapitre 32
La Consolidation de l'Abandon
Le silence n'était pas le calme, mais l'épuisement. Mon corps était lourd sur le sien, la respiration sifflante, mais satisfaite. Je suis resté ainsi quelques instants, utilisant le poids de ma présence pour ancrer la fin de la séance dans sa mémoire sensorielle. J’avais mis un terme à la trêve. J’avais repris mon dû.
J'ai ensuite rompu le contact, me retirant lentement d'elle et me relevant. La première étape de l'Aftercare est toujours la reprise du contrôle mental. Je me suis redressé, puis je l'ai regardée, nue et offerte sur le lit de repos.
Elle gisait, marquée par le martinet, humide de nos fluides, son corps portant encore la constriction du plug. Elle avait les yeux fermés.
"Ouvre les yeux, Novice. Et respire."
Sa respiration était courte et superficielle. J'ai attendu, impassible, jusqu'à ce que ses paupières s'ouvrent avec difficulté. Ses yeux, embués, cherchaient une direction, une instruction.
"Debout," ordonnai-je, ma voix maintenant douce, mais sans appel.
Elle a obéi, ses mouvements raides et lents, chaque muscle protestant. Je l'ai forcée à se tenir face à moi, corps à corps.
J'ai pris le temps de retirer le plug anal. Le geste, lent et délicat, fut le premier signe physique de réconfort, bien que le soulagement qu'il lui apportait ne fût qu'une autre forme de gratification que j'avais orchestrée. Elle a fermé les yeux, le visage extatique.
"La séance est finie," ai-je murmuré, tenant le plug dans ma main. "Maintenant, le débriefing. Assieds-toi. Et raconte-moi ce que tu as appris ce soir."
Elle s'est assise sur le bord du lit, les mains croisées sur son ventre, le regard toujours fixé sur moi. Le changement de ton et de contexte était un ordre en soi : passer de la bête à la femme, du corps à l'esprit.
"Maître... Je... J'ai appris que l'attente est une douleur plus forte que la cravache," a-t-elle commencé, sa voix encore rauque. "J'ai joué mon rôle toute la semaine, mais mon esprit n'était pas libre. Chaque contact "vanille" était une taquinerie, un rappel de ce qui était refusé. "
Je hochai la tête, l'incitant à continuer.
"La sensation du martinet... C'était une libération. Le bruit du fouet, le rose qui montait... Cela a vidé mon esprit. Je n'avais plus la place pour les dossiers ou les réunions."
Elle a fait une pause, ses yeux brillant d'une intelligence que j'appréciais. Sa capacité d'analyse, sa volonté d'intégrer chaque facette de son éducation, était remarquable.
"Le plug," a-t-elle continué, chuchotant presque. "C'était une propriété constante, même quand je rampais. Et la laisse... m'a ramenée à la vérité de ma nature. J'étais une créature pour votre plaisir. C'était... si intense."
"Très bien," dis-je, me penchant légèrement vers elle. "Cette séance a été un succès. Tu as dépassé mes attentes. Chaque sensation, chaque émotion que tu as décrite, est une étape vers la soumission totale que nous cherchons."
Un sourire épanoui éclaira son visage. Le débriefing n'était pas seulement une évaluation, mais aussi une validation, une reconnaissance de ses efforts et de ses progrès.
"Tu as géré la frustration et tu as embrassé l'abandon. C'est la marque d'une Novice qui comprend la valeur de la discipline," ai-je conclu. "Maintenant, la phase suivante."
Je me suis approché d'elle. Mon geste, cette fois, n'était pas un ordre, mais un soin. Je l'ai tirée contre moi, enveloppant son corps nu de la douceur d'une couverture de laine chaude. Ce contact, doux et protecteur, était tout aussi puissant que la cravache.
"Tu es en sécurité, Novice. Tu as bien servi. Tu es revenue de l'autre côté."
J'ai caressé son dos, évitant les zones les plus sensibles, lui donnant le poids de ma présence, non plus comme un bourreau, mais comme son ancre. Elle a enfoui son visage dans ma poitrine, ses bras m'encerclant avec une intensité désespérée. Elle s'accrochait à l'homme qui avait été son Maître, un paradoxe essentiel à la dynamique.
J'ai attendu qu'elle retrouve une respiration calme et régulière.
"Prends une douche. L'eau chaude enlèvera les traces de cette chambre. Mais n'oublie jamais la leçon qu'elles t'ont laissée."
Elle a hoché la tête contre moi.
"Maître," murmura-t-elle, ses mots mouillés contre ma chemise. "Pourriez-vous me rejoindre sous la douche ?"
Ce n'était pas une demande d'ordre, mais une quête de réconfort et de proximité, une supplique de sa Novice. La discipline était finie, mais le besoin de ma présence était absolu.
"Bien sûr," ai-je répondu, ma voix ne perdant rien de sa gravité, mais se teintant d'une douceur réservée à ces moments de vulnérabilité. "Je te rejoins."
Je l'ai soulevée et l'ai portée hors de la chambre, le corps toujours sous mon contrôle, mais maintenant enveloppé de tendresse.
Le week-end n'était pas terminé.
Je l'ai déposée doucement sur le carrelage frais de la salle de bain. J'ai allumé l'eau, réglant la température pour qu'elle soit brûlante, presque inconfortable. Une dernière dose de sensation pour chasser la fatigue.
Elle est entrée sous la colonne d'eau, fermant les yeux, laissant la chaleur détendre ses muscles endoloris. J'ai retiré mes propres vêtements, le silence n'étant brisé que par le bruit de la pluie artificielle.
Je l'ai rejointe. Sous l'eau, il n'y avait plus de Maître ni de Novice, seulement deux corps, mais le contrôle restait mon privilège.
J'ai pris le savon et j'ai commencé la toilette. C'était un acte de soin, mais aussi une réappropriation minutieuse de chaque parcelle de sa peau. J'ai commencé par son dos et ses fesses, massant doucement les zones rougies par le martinet. Mes doigts pressaient, ne cherchant pas la douleur, mais le soulagement et le rappel que même la tendresse venait de ma main.
Elle a gémi, un son de pur contentement cette fois. Elle s'est penchée en avant, offrant son corps à mon toucher.
Je me suis concentré sur les détails : le cou, où le collier avait laissé une légère marque ; l'intérieur de ses cuisses, où la tension du plug et de la pénétration persistait. Je l'ai lavée comme on lave un objet précieux après usage, avec une dévotion calme et totale.
"Tu as donné tout ce que j'attendais," ai-je murmuré, mon souffle se mêlant à la vapeur. "Tu t'es abandonnée complètement."
"Je vous appartiens, Maître," a-t-elle répondu, son corps mou et détendu sous mes mains. La phrase était l'équivalent de l'orgasme : la reconnaissance et la validation finales.
J'ai glissé mes mains vers l'avant, lavant son sexe avec une intimité qui n'était pas sexuelle, mais réparatrice. L'eau emportait le reste de mon sperme, lavant les preuves de la discipline pour ne laisser que la sensation.
Une fois la toilette terminée, je l'ai enlacée fermement sous le jet, sa tête reposant sur mon épaule. Nous sommes restés là, le temps qu'il fallait, jusqu'à ce que la chaleur de l'eau soit moins thérapeutique et plus réconfortante.
Je l'ai sortie de la douche, l'enveloppant dans une serviette chaude, puis dans mes bras.
"Tu es mienne," lui ai-je soufflé en essuyant l'eau de son visage. "Entièrement. Pour cette nuit et pour la semaine à venir. N'oublie jamais cela."
Le week-end n'était pas terminé, mais cette première session l'avait été. Je l'ai portée, enveloppée et apaisée, hors de la salle de bain. La discipline était finie. La consolidation de l'abandon commençait.
Suite prochainement ....
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Quatre mois que je navigue sur des apps de rencontre gay, un coup sur Romeo, un coup sur Grindr ou PlayFetish. Octobre, début de la dépression bipolaire hivernale. La solitude est plus pesante, plus douloureuse. Quand je suis dans cet état, un peu éteint, j’ai tendance à m’effacer. Je vais trop mal pour m’exposer plus que la durée d’un plan Q. Les apps de rencontre semblent faites pour ça, précisément. Elles vantent une exposition digitale sans les risques de l’altérité réelle du regard humain. J’ai cru que je pourrais montrer le bout de mon nez ou de ma bite et neutraliser cette fichue pulsion névrotique d’invisibilité. Je me suis bien fait couillonner.
Le truc c’est que le numérique promet la visibilité, mais il produit surtout de l’effacement. Parce que le visage humain est « icône » et pas image. Distinction majeure mais difficile à expliquer.
Je vais faire bref et me la péter un peu au passage.
Chez Paul Ricoeur (La Métaphore vive), le visage n'est pas une simple image à consommer, mais une icône porteuse de sens, une présence qui engage une relation. Dans le contexte des applications de rencontre, où les visages sont réduits à des photos filtrées et standardisées, cette dimension iconique est perdue. Le visage devient une image parmi d'autres, déconnectée de la profondeur relationnelle qu'il incarne dans une rencontre réelle.
Disons qu’à mesure que le sexe devient image, le corps devient marchandise, nécessairement. Et ce que j’expose, ce n’est pas tant moi que ma version la plus négociable : un visage dans la bonne lumière, un cul dans la bonne pose, un pseudonyme calibré. Ni plus ni moins qu’une version déréalisée de moi-même. Dans cette mise en scène continuelle, ce sont les corps non stéréotypés, marqués, vieux, adipeux, moches — qui disparaissent, invisibilisés par les filtres, les algorithmes, les préférences standardisées. Mais que ce soit clair, la masse des gratifiés qui colle aux stérérotypes est tout autant vouée à l'effacement à la déréalisation du corps. Juste que cette catégorie rapporte de la tune à Grindr & cie.
Dans le monde digital, le corps réel, le corps vécu que je suis n’a pas sa place. Ce corps-là est souvent ghosté, mal classé, rejeté. On dit que le numérique a libéré les sexualités marginales. Peut-être. Mais il les a aussi reléguées dans des niches, des dark rooms digitales, des forums codés où l’on se cache pour jouir entre épouvantails. Et même là, la norme veille : Il faut être no-capote, lope à jus, crade, prêt aux interactions rapides. La norme ici se croit transgressive.
Où est passée la gratuité ? Le regard qui ne calcule pas mais s’égare ? Où la connexion profonde, viscérale, précaire mais vraie ? Le réseau est vaste, mais il ne relie pas. Il trie, segmente, catégorise.
Et les effets sont délétère.
Parce que en réduisant la rencontre à une série de filtres et de préférences, ces apps transforment le désir en une logique de consommation, où l'autre est évalué comme un produit. Le lien humain, avec sa complexité et son imprévisibilité, est remplacé par une interaction standardisée et prévisible. Le réseau trie efficacement, mais il ne relie pas les individus dans leur singularité.
Une appli de date expose tout, mais ne révèle plus rien. Face à cette saturation, la vraie transgression n’est peut-être plus dans l’exhibition, mais dans une forme d’invisibilité choisie. Le refus d’être profil, d’être disponible, d’être scrollé. Ne pas mettre d’image de profil, refuser de renseigner son profil (actif ou passif, athléthique ou corpulent, SSR ou PreP) et redevenir énigme, mystère. Car l’excitation et le désir ne naissent pas du visible, mais de ce qui échappe à la vue, ce qui est caché.
Vers une érotique de la faille
Derrière le profil, il y a un corps vivant. Et derrière le corps vécu, des failles. C’est cela que je suis et que je cherche : non pas une identité bien construite, mais ce qui ne coche pas les cases — ce qui vacille, ce qui frémit. Le souffle court, le regard fuyant, la main hésitante, la voix tremblante. Ce que le numérique est incapable de produire, c’est la dimension vitale du trouble. L’érotisme, réduit à la démangeaison du « rut » est devenu gestion de flux, une ligne de code. Ca m’a pété à la gueule pendant un de mes meilleurs plan Q avec « Doudou Calins » (un pseudo de profil bien naze) bi marié, 60 ans. Un gars au cœur simple, gentil, timide. Pas très habile coté sexe. Il était sexy, désirable et bandant parce maladroit, craintif, tellement humain. On a baisé avec nos failles et c’est ça qui nous a donné envie de nous revoir, pas l’efficacité du plan Q.
Eloge de la lenteur
J’aime la lenteur parce que la vie, justement progresse lentement. Et sur les apps Il faudrait répondre vite, dire ce qu’on aime, fixer une rencontre. Je supporte très mal. Le temps du désir, n’est pas le temps numérique qui vise la satisfaction immédiate,dans une efficacité programmée. La Voie royale de l'intensité, c'est l'écoulement insaisissable de la durée. L'intensité vient de l’incertitude : ce moment où l’on ne sait pas si l’autre va dire oui, si son corps va céder, si l’on va être juste vu ou dévoré. Moi, je veux continuer à désirer sans certitude, à m’offrir au hasard, à l’accident, à la maladresse, au sexe comme errance, comme attente, comme silence embarrassé.
Un peu de chaleur bordel!
Ce qui échappe au code des apps c’est le vivant : l’hésitation d’un geste, la chaleur d’un silence, l’érotisme d’une odeur mal dissimulée. À l’heure du cul digital, optimisé, il est urgent de de décocher les cases de profil et de chercher un contact qui ne soit pas une performance, mais une présence — même fugace, même ratée. Parce que c’est dans la faille que ça vit. Et que c’est là, précisément, que ça peut encore bander.
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Chapitre 29
Les Non-Dits de l'Attente
Le bruit du café qui coule dans la cuisine est le premier signal du retour au monde. Le seul son qui a le droit d’être mécanique et prévisible dans mon existence. Le silence qui règne sur mon appartement, ce lundi matin, n’est pas le vide total, mais l’absence de la discipline explicite, une trêve que j’impose.
Je la regardais discrètement, accoudé au plan de travail en marbre. Elle était vêtue de son uniforme de camouflage : un tailleur impeccable, le genre de vêtement qui crie " compétence " et " inaccessibilité ". Elle était la parfaite femme d'affaires. Une performance d'acteur qu’elle jouait à la perfection.
Pourtant, je voyais les détails, ceux qui déchiraient la façade " vanille ".
Je voyais la légère lenteur avec laquelle elle ramenait sa tasse à ses lèvres, une fatigue sous-jacente qui n'était pas celle du sommeil, mais celle de l'épuisement sensoriel. La façon dont sa nuque, hier soir encore courbée sous ma main, se tenait droite, peut-être même un peu raide, portant le souvenir invisible du collier.
Et surtout, je voyais le rouge invisible. Elle avait opté pour des matières plus douces, des coupes moins serrées – un choix dicté par une sensibilité que je lui avais imposée. Elle était marquée, même si personne, à part moi, ne pouvait le déceler sous le tissu.
Le Maître en moi prenait note. Le contrôle était là, non pas par une laisse visible, mais par la douleur résiduelle, une connexion secrète que seuls nous partagions. L’attente était le nouveau jeu.
" Je serai au bureau vers neuf heures. Réunion trimestrielle en début d’après-midi. "
Sa voix était professionnelle, son débit parfaitement maîtrisé. Elle cherchait ma validation sans la demander.
" Concentre-toi sur tes obligations. Cette semaine appartient au monde extérieur. "
Je pris ma veste. Le passage de la possession intime à la distance professionnelle est toujours abrupt, mais nécessaire.
" Je ne te rappellerai pas les règles de nos jours de " vanille ", " ai-je continué, mon ton neutre. " Tu es mon actif. La discipline de la semaine, c’est l’excellence professionnelle. N’oublie pas que tout manquement rejaillit sur nous deux. "
Elle a hoché la tête. " Oui, Maître. " Le murmure, prononcé dans la zone de sécurité entre ma table de nuit et la porte d'entrée, était un aveu.
Les jours suivants ont été une lente torture, une longue, délicieuse taquinerie. La " vanille " était notre test de self-control, l'érotisme de la retenue.
Le Mardi, nous avons fait l'amour, mais c'était un sexe civil, sans aucune de nos règles. J'ai pris soin de ne pas utiliser d'objet, de ne pas donner d'ordre, de ne pas la forcer à la position de soumission. Mais mon corps, lui, savait. J'ai lu dans ses gémissements la faim de l'interdit, le désir de me voir reprendre le contrôle. Elle s'est accrochée à moi comme à son partenaire, mais j'ai senti le frisson de l'obéissance dans la tension de ses muscles. Elle me respectait dans le désir, un plaisir pur qui n’était pas le mien, mais notre connexion. Elle cherchait les traces du Maître, je lui donnais l'homme.
Le Mercredi fut le jour où j'ai testé les limites. Dans le silence de l'ascenseur privé menant à nos étages, j’ai posé ma main sur sa taille. Un geste anodin, mais pour elle, cela fut un choc. J’ai senti son souffle se bloquer, son corps se raidir. Je l'ai poussée contre le mur, notre baiser était profond, mais strictement vanille – aucune contrainte, aucune parole. Pourtant, mon baiser était une revendication. Je me suis retiré, mon regard lui signifiant que ce plaisir intime était permis, mais le vrai abandon était réservé. La jouissance n'est rien sans la frustration qui la précède.
Le Jeudi, la discipline commençait à peser. Elle était fatiguée, mais plus concentrée. Nous lisions, chacun notre livre, dans le salon. Une scène banale, domestique. J’ai laissé ma main reposer sur sa cuisse. Pas un effleurement. Un poids constant, inamovible, anodin pour le monde, mais un rappel permanent de mon droit de propriété. La main ne bougeait pas. Mais à travers le tissu, je sentais la chaleur monter, son corps attendant une caresse, un pincement, une punition qui ne venait pas. Le contrôle n'était pas l'action, mais l'attente de l'action.
Le Vendredi soir, l'attente a atteint son paroxysme. Elle avait tenu bon, elle avait brillé, elle avait obéi à ma règle de distance BDSM. Maintenant, je devais lui offrir la récompense.
J’étais dans le cadre de la porte de la salle de bain, observant la façon dont elle se déplaçait, plus hésitante. Elle avait rempli sa part du contrat.
" Elle a été parfaite cette semaine, " ai-je dit, mon ton se transformant, abandonnant l'ennui professionnel pour l'autorité pure du Maître. Elle s’est retourné brusquement, ses yeux, enfin, sans défense.
" Et le week-end, Novice… " J'ai fait un pas vers elle. " Le week-end, nous continuerons ton éducation là où nous l’avons laissée. Tu as eu le temps de penser à la suite. "
J'ai tendu la main. J'ai touché la peau exposée de son épaule.
" Je veux que tu portes la soie rouge demain soir. Et rien d'autre. "
Ce furent les premiers mots qui ont officiellement rompu la trêve. Son corps a frissonné sous ma main. Ce n'était pas un ordre pour le monde extérieur. C'était un ordre pour le sanctuaire que nous allions créer.
Elle a fermé les yeux, le visage extatique. Elle savait ce que la soie rouge et le ton de ma voix signifiaient : l'abandon imminent.
" Oui, Maître. " Le murmure était un soupir de soulagement.
Le jeu ne s'arrête jamais. Il prend juste des formes différentes. Et cette attente, ce contrôle exercé à distance, avait rendu la promesse du week-end infiniment plus douce.
Chapitre 30
L'Heure de l'Abandon
Le silence du Vendredi soir n'avait rien à voir avec le calme imposé de la semaine. Il était lourd de promesses et d’une tension que nous avions tous deux alimentée pendant cinq jours. Je l'avais vue accomplir ses tâches, son esprit ligoté par la discipline professionnelle, son corps luttant contre les souvenirs. Maintenant, la trêve était rompue.
J'étais assis dans le salon, un verre de cognac à la main, le feuillage de la ville s'étendant sous la baie vitrée. Je n'avais pas besoin de la regarder pour savoir ce qu'elle faisait. Chaque bruit émanant de la chambre était une note dans ma symphonie de contrôle.
Le bruissement du peignoir tombant sur le parquet. Le silence qui suivit. Elle ne s'était pas précipitée. Elle prolongeait l'attente, savourant le moment où elle se dépouillait de sa carapace "vanille". C'était une forme de soumission silencieuse, une offrande retardée.
Puis, elle est apparue.
Elle portait la soie rouge que j'avais commandée. Non pas une robe, mais une parure intime, simple, qui ne masquait rien. La couleur, brute, criarde, contrastait avec le blanc de sa peau encore pâle des traces du début de semaine. Elle marchait lentement, non pas avec arrogance, mais avec la solennité de celle qui entre dans un temple.
Je n'ai pas bougé, ne lui offrant qu'un regard intense qui balayait son corps, l'évaluant, le réclamant. L'excitation était si dense qu'elle était presque palpable. La soie rouge était l'uniforme de son abandon.
Elle s'est arrêtée à distance, le respect de l'autorité ancré même avant le premier ordre formel. Le léger mouvement de sa respiration était visible sous le tissu fin.
" Vous avez obéi à mon ordre, " ai-je dit, ma voix grave et posée.
" Oui, Maître. " Sa voix était un souffle, déjà brisée par l'anticipation.
" Approche. "
Elle a fait les quelques pas restants. Le parfum de sa peau, son odeur naturelle, mêlée à une faible note de lavande, a atteint mes sens. J’ai posé mon verre, le bruit cristallin du cognac sur la table de verre tranchant le silence. Ce bruit était le signal du basculement.
Je l'ai prise par le menton, forçant ses yeux à s'ancrer dans les miens. Je cherchais à y lire la dernière once de résistance, mais il n'y avait que la faim et le désir de la discipline.
" Durant cinq jours, tu as porté le poids de la bienséance. Tu as joué ton rôle d'associée, d'égale. Je t'ai autorisé un plaisir d'homme et de femme, sans contrainte. C'était un test de ta capacité à te retenir. "
Je me suis penché, murmurant contre sa bouche sans la toucher : " Tu as été parfaite. Et maintenant, cette attente va payer. "
Mon baiser n'était pas tendre. Il était une possession instantanée, une reprise brutale de ce qui m'appartenait. Ma main s'est glissée sous la soie, agrippant fermement sa fesse, la compressant. J'ai senti son corps entier se dénouer de la tension accumulée. Le son étouffé qu'elle a émis dans ma bouche n'était pas de l'amour, mais la libération de la soumission.
J'ai rompu le baiser. Ses yeux étaient fermés, son corps tremblant, cherchant déjà ma main.
" La soie rouge est une promesse, " ai-je continué, ma voix retrouvant le ton de l'autorité absolue. " Tu vas te déshabiller. Et tu vas m'attendre dans la chambre de jeu. À genoux. "
C'était le premier ordre BDSM explicite depuis la semaine. Il claqua comme un fouet invisible.
Elle n'a pas répondu. Elle s'est simplement inclinée, une flexion rapide et totale de la nuque. Puis, lentement, sans hâte, ses doigts se sont glissés sur sa poitrine et ont tiré le tissu de soie rouge. Le tissu a glissé, s'accumulant sur le tapis autour de ses chevilles.
Elle était ma toile. Je regardais sa peau nue, mes yeux traçant les endroits exacts où les outils allaient laisser leur marque. Le week-end commençait. Et cette fois, il n'y aurait aucune retenue.
" Maintenant, va. Et sois impatiente, petite. Ta patience a été récompensée, mais l'attente est terminée. "
Elle s'est dirigée vers la porte de la chambre de jeu, son corps nu portant la seule tenue qu'elle devait porter : l'anticipation.
Suite prochainement ...
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On retrouve Julien et son encombrant "colis" au bas de son immeuble, pour une fin de soirée qu'il n'oubliera pas de sitôt. Mais pas forcément pour le meilleur... et où la notion de consentement change tout ! Anticlimatique, vous avez dit ?
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Quand je me suis retourné pour rejoindre Angélique à l’entrée de mon immeuble, j’ai failli avoir une attaque. Elle avait baissé son froc et se tenait accroupie devant la porte vitrée, en train d’uriner. Une mare jaunâtre s’écoulait sur le bitume et entre les semelles détrempées de ses chaussures. Nom de Zeusse ! Elle m’avait vraiment tout fait, ce soir !
— Oh non ! OH NON !
— Pipi… trop envie… S’cuze-moi, Juju… hic !
J’espérais pour elle qu’elle ne se rappellerait rien à son réveil. Bonjour la honte, sinon.
— Bon allez, debout maintenant ! Et remonte-moi ce falzar, tu vas pas rester le cul à l’air…
Heureusement, il n’y avait plus personne dans les rues, même si à cette heure avancée j’étais le seul à me préoccuper de pudeur, vu qu’Angélique était encore fin bourrée.
Alors que je pianotais sur le digicode, j’ai soudain entendu un grand « BOUM », accompagné du tremblement de la porte vitrée. En essayant de remettre son froc, ma collègue avait perdu l’équilibre et s’était écroulée tête la première sur la porte de l’immeuble. Et comble du comble, elle gisait dans sa propre mare d’urine… Tu parles d’une soirée !
— Ouille… Mal à la tête…
— Tu m’étonnes !
Malgré la bosse qui se formait déjà sur son front, Angélique avait l’air de survivre. Si tant est qu’une nana hagarde, à moitié à poil, avec du vomi plein les cheveux et assise dans son pipi à 2 heures du mat’ puisse aller bien.
— Allez, donne-moi la main ! On se pèle le cul, ici. Surtout toi, d’ailleurs…
J’ai dû m’arcbouter comme un beau diable pour la hisser sur ses jambes. Non seulement elle pesait une tonne, mais en plus elle ne m’aidait pas du tout ! Elle avait encore son futal aux chevilles, et c’est donc moi qui me suis baissé pour essayer tant bien que mal de la rhabiller. Le tableau était dantesque, l’odeur anti-érotique au possible. Moi, bloquant ma respiration par le nez tandis qu’Angélique, riant comme une ivrogne, s’appuyait de tout son poids sur mon dos qu’elle martelait au prétexte d’être chatouilleuse !
Je n’en pouvais plus. Aussitôt son jean remonté et reboutonné, je lui ai balancé une paire de claques. Son ricanement s’est coupé net. Elle se tenait la joue en reniflant, les yeux embués.
— Méchant… Juju…
— Oui, c’est ça. Maintenant, t’arrêtes de déconner et tu me suis !
Je la traînai par la main dans le hall de l’immeuble, appelai l’ascenseur, la persuadai de monter dans la cabine (pour une raison inconnue, elle voulait grimper les cinq étages à pied – juste pas possible), et finalement la fis rentrer dans mon studio. Ouf !
À présent, direction la salle d’eau. On puait toutes les deux, et la taille rikiki de mon studio ne nous permettrait pas de passer outre à ces ablutions obligatoires, même avec l’extrême fatigue qui me tombait sur les épaules.
— On va prendre une bonne douche, et puis au lit.
— Oui… douche… avec Juju !
Ma salle d’eau étant proportionnée à la taille de mon appart’, elle était juste minuscule. Je fis donc asseoir Angélique sur les toilettes pour la déshabiller. De toute façon, j’avais déjà vu tout ce qu’il y avait à voir, alors un peu plus, un peu moins… Comme elle n’était pas assez lucide pour prendre seule sa douche, je décidai de me dévouer et je me désapai à mon tour, me disant que j’allais de toute façon être trempé.
Après avoir entassé les chaussures et les vêtements souillés dans un coin – et oui, il allait aussi falloir lancer une machine avant de se coucher ! –, je poussai mon invitée d’un soir dans le bac à douche. Comme elle était beaucoup plus grande que moi, tenait à peine debout et que je comptais lui faire prendre un shampoing, il n’y avait pas 36 solutions :
— Bon, tu vas te tenir accroupie pendant que je vais te laver. On est d’accord ?
— Juju… me laver…
— C’est ça, et tu restes tranquille, s’il te plaît.
Hébétée, Angélique avait rapidement glissé pour se retrouver encore une fois sur le cul. J’en profitai pour l’asperger tant bien que mal avec le jet tiède du pommeau de douche, insistant sur sa luxuriante chevelure rousse parsemée de « grumeaux ». Je coupai l’eau et récupérai la savonnette avec laquelle elle s’amusait.
Récurer quelqu’un sans regarder n’étant pas possible, j’étais bien obligé de profiter du spectacle. Malgré un peu d’embonpoint, ma rouquine était plutôt bien fichue. Je lui savonnai les bras, les épaules, le buste et le ventre, les jambes, les pieds, remontai vers ses cuisses… et c’est là que ça commença à déraper. Bien tranquille jusqu’à présent, Angélique avait soudain repris ses esprits et, anticipant un savonnage en règle, elle avait écarté les jambes et se caressait à présent le sexe.
— Oui… là aussi… toute propre !
— Ça, tu peux le faire seule, lui dis-je, prenant sa main pour lui remplir la paume de gel douche.
Elle avait recouvré suffisamment de lucidité pour étaler le produit moussant sur ses seins, qui étaient plutôt agréables à regarder, puis entre ses cuisses. En réalité, elle se caressait plus qu’elle ne se lavait, se servant du savon comme d’un lubrifiant pour enfouir ses doigts en elle.
— Juju aime bien… regarder ?
— Tu vois, Juju aimerait surtout se coucher. Je dis pas qu’en temps normal je serais insensible, mais là… comment dire ? Je suis juste crevé. Et toi, t’es à moitié saoule et donc incapable de réaliser ce que tu fais.
— Gnnn ?
— Je te propose un marché : si tu fais pas l’idiote pendant que je te lave les cheveux, je te laisse dormir avec moi dans le lit. Okay ?
— Okay !
Incroyable. Elle avait l’air d’avoir pigé et de vouloir y mettre du sien.
Je rentrai donc dans la douche avec elle pour accéder plus facilement à sa chevelure détrempée, qui pour l’instant ne ressemblait plus à grand-chose. Versant une bonne dose de shampoing sur ses boucles humides, je me mis à lui frictionner vigoureusement la tête en essayant de ne pas lui en mettre plein les yeux.
Je pensais sincèrement en venir à bout sans encombre quand je sentis les mains d’Angélique remonter le long de mes cuisses, empoigner mon boxer et tirer vers le bas. Avant que je n’aie le temps de protester, elle s’était emparée de mon sexe et me branlait maladroitement.
— Ah non non non ! On avait dit « sage » !
Paradoxalement, ma bite était d’un autre avis et se déployait entre ses doigts malhabiles. Je ne me sentais pas du tout excité, mais il est certain que je bandais, et plutôt dur.
— Suis gentille ! Tu… trouves pas ?
Sans transition, elle avança sa tête vers ma queue, avec l’intention manifeste de me pomper. C’était complètement hors de question !
— Non ! Non, je veux pas que tu…
Elle avait refermé ses lèvres sur mon gland, qu’elle suçotait doucement avec des petits bruits de bouche.
Qu’allais-je faire, à présent ?
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— Ben, c’est clair, non ? me répond Louison, transportée par mon récit. J’espère qu’elle a kiffé quand tu lui as niqué la bouche à coups de bite !
— T’es vraiment une grande poétesse quand tu veux, tu sais ça ? proteste Patrice, outré.
— On n’est pas allé plus loin. Je lui ai fait lâcher mon sexe et j’ai tourné à fond le robinet d’eau froide pour qu’elle se calme une bonne fois.
— Mais t’es con ou quoi ! Cette fille insiste pour te tailler une pipe sous la douche, et toi tu la remballes !? Nan, mais j’y crois pas !
La réaction de Louise est tellement typique… Comment lui faire comprendre que la situation était glauque à souhait ? Une fille encore saoule, qui me saute dessus sous la douche, ne veut pas (ou ne peut pas) comprendre mon refus et passe outre mon consentement… J’étais tout simplement en train de faire face à une agression. Et le fait de raconter ce que j’avais subi à ma meilleure amie, une autre femme, l’excitait au plus haut point. Je me sentais doublement incompris !
— My God, t’as vraiment eu une soirée merdique ! compatit Patrice en serrant ma main entre les siennes.
— Attendez, attendez ! Vous vous foutez de ma gueule tous les deux ? Vous êtes de mèche, c’est ça ?
— Je vois pas de quoi tu parles, lui rétorqué-je un peu sèchement.
— Je pige pas, Julien. T’as l’air super vénère qu’une fille veuille à tout prix emboucher ton sexe et te faire du bien. Va pas me dire que t’apprécie pas ce genre de gâterie… pas à moi !
— Pourquoi tu dis ça !? s’étrangle Patrice. Tu lui en fais, toi aussi, des gâteries ?
Je sais que Louise n’est pas franchement sensible aux combats hoministes. En soi, c’est pas grave, j’ai d’autres personnes avec qui en parler. Et notre amitié n’est pas non plus basée sur le fait qu’elle prenne mon parti de façon systématique, ou plus généralement celui des hommes.
Mais bordel, quoi !
Est-ce que mon choix de refuser une « bonne baise sans conséquences » avec une partenaire encore à moitié bourrée, choix non respecté en plus, fait de moi un « coincé qui n’a rien compris à la vie » ?
Non, certainement pas, mais ça me ramène toujours à ce statut, indéniable car constamment rappelé par toutes ces femmes, de simple « chair fraîche » dont l’avis (ou les refus) ne comptent pas vraiment. Quelque soit notre fatigue et notre dégoût, il y a toujours cette possibilité qu’un homme qui dit « non » finisse par dire « oui », à force d’insister. Et le pire, c’est que les meufs voient ça comme une façon romantique ou sexy pour le type de se faire désirer, d’accroître l’excitation de sa potentielle partenaire avant de céder à ses avances !
Je sais, pour les nanas, tout ça est un peu compliqué à comprendre… C’est tellement ancré dans leur façon de voir et dans la culture dominante que c’est un vrai choc quand on essaie de leur faire comprendre notre ressenti.
— Non, Patou, rassure-toi : Louise et moi, on n’a jamais couché ensemble. Et c’est pas demain la veille qu’on commencera.
— Détourne pas la conversation, p’tit père… Je comprends pas pourquoi t’as repoussé cette fille. C’est pas comme si elle essayait de te violer, non plus !
— Mais qu’est-ce que t’en sais, bordel de merde, t’étais là pour voir ?
Louise semble un instant décontenancée par la véhémence de ma réponse. Ses yeux s’élargissent tandis que peu à peu l’idée s’ancre dans son esprit obtus.
— Putain, mec ! Tu veux dire que t’as VRAIMENT eu l’impression qu’Angélique voulait te violer, là ? Autant je peux comprendre pour la loubarde qui t’a agressé en pleine rue, autant là, je trouve que tu pousses un peu !
— Si tu veux parler de l’intensité de l’agression et de son intentionnalité, y a pas photo, je suis d’accord. Angélique n’était pas physiquement menaçante, et dans son état d’ivresse elle ne réalisait peut-être pas qu’elle poussait trop loin le bouchon, si on peut dire…
— Ben tu vois, j’ai raison !
— Attends, j’ai pas fini. Si on parle de mon ressenti – et tu m’accorderas que c’est quand même ce qui est primordial pour moi – eh ben j’étais mal à l’aise dans les deux cas. La craignos du bar m’aurait sûrement fait ma fête, si la situation avait dégénéré… mais la relation sexuelle qu’Angélique essayait d’initier contre ma volonté, elle était tout à fait concrète !
— Oui, mais…
— Mais QUOI, Louise ? Je l’ai juste stoppée avant qu’elle n’aille trop loin ; je suis pas non plus allé chez les fliques porter plainte ! Qu’est-ce que ça peut te foutre, qu’on n’ait pas baisé, si moi je te dis que j’ai ressenti son geste comme une putain de tentative de forçage ?
Louise plante ses coudes sur la table du bistrot et enfouis son visage dans ses mains. Non ! Elle va pas, en plus, se la jouer diva vexée ? J’y crois pas !
— Je m’excuse, Julien, finit-elle par dire de sa voix de petite fille.
Un ton qui détonne fortement avec ses manières habituelles, et surtout sa grande carcasse. Elle relève la tête, et je vois que ses yeux sont rougis.
— C’est bon, t’inquiète, Louise, on va pas se fâcher pour si peu, je lui lance en me forçant à sourire, même si je suis loin d’en avoir envie.
— Je crois que si j’insistais autant pour minimiser ce que t’as dis, c’est peut-être parce que ça me parle un peu trop, justement…
C’est à notre tour, à Patrice et moi, de la regarder les yeux ronds.
— Quand j’étais plus jeune, j’étais assez… fougueuse, comme tu sais. Et plutôt égoïste. Bref, à cette époque, je m’en foutais complètement de savoir comment le mec vivait la relation, pourvu que moi, j’ai mon plaisir. Ce qu’Angélique a fait… ben, j’ai fait bien pire, sans même l’excuse d’être bourrée !
J’ai un moment de blanc, et puis soudain je comprends pourquoi Louise tenait tant à nier ce que je ressentais sous la douche avec Angélique. Elle ne voulait pas admettre qu’il s’agissait d’une agression !
— Et tes partenaires, comment ils réagissaient ?
— C’est pas trop le truc dont je me souciais, tu vois. Comme je me lassais vite, je changeais souvent. Aussitôt ramassé, aussitôt jeté. Ce qui m’intéressait, chez un mec, c’était qu’il soit soumis… et qu’il bande bien. Tant pis pour lui, s’il n’avait pas envie au même moment. Je trouvais toujours un moyen pour me le faire. Même si, pour ça, je devais d’abord le branler de force…
— T’avais pas un peu l’impression de les forcer, justement ? demande à son tour Patrice, choqué.
— Ça me paraissait naturel, de me comporter comme ça. Mes copines faisaient pareil, de toute façon. Pour moi, je me tapais simplement un mec. Lui aussi, il trouvait ça normal, au moins au début. Même si je l’obligeais à faire des trucs qu’il n’aimait pas, ou dont il n’avait pas envie à ce moment-là…
Louise parle les yeux baissés, fuyant le contact de nos regards.
— Je me rappelle d’un copain auquel je m’étais attachée. Florent, il s’appelait. Il était nettement plus sensible que mes mecs précédents. Nous deux, ça avait duré quasiment trois mois. Un record ! Jusqu’à ce qu’il me jette. À l’époque, je ne pigeais pas pourquoi il disait que je ne le respectais pas…
— Tu n’y as jamais repensé, avant ce soir ? demandé-je posément.
— Si. Quelques fois. Sans trop savoir pourquoi, j’avais cet étrange sentiment de culpabilité. Sérieux, Julien ! J’imaginais pas qu’on puisse dire qu’une nana ait violé son copain… ! Une inconnue dans une ruelle sombre, ouais. Mais pas quelqu’un qu’on aime et avec qui on sort !
Je ne sais plus trop quoi penser des confessions de Louise. Ça devrait me rendre furieux contre elle, mais malgré toute mon indignation, j’arrive pas à chasser l’image de la Louison sympa et marrante que je connais depuis presque une décennie.
— Je savais bien que ces conneries hoministes finiraient par me culpabiliser. J’aurais pas dû regarder ta propagande sur Internet.
—Qu’est-ce que t’as dis ?
— Y’a un an, tu m’as envoyé un mail avec des liens vers des sites d’infos et des forums sur l’hominisme. J’ai voulu aller voir, pour me marrer un peu. Au lieu de ça, les témoignages de certains de ces mecs m’ont un peu pété le moral. Ça m’a fait réfléchir sur ce fameux « consentement », et ma propre façon de me comporter à cette époque. Pas si clean, finalement…
Voilà, c’était donc ça, le fin mot de l’histoire. Louise n’avait pas changé son fusil d’épaule en une soirée. Ça m’étonnait, aussi.
— Pfff ! Si je continue sur cette mauvaise pente, je vais finir par m’intéresser au sort des homos, des trans et des non-binaires…
— Tu sais, c’est pas une tare, de faire preuve d’empathie, lui dis-je en souriant.
J’appelais le garçon pour régler l’addition. Ce soir, c’était pour moi.
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Chapitre 4 – Mon initiation
Les jours suivants, je me rendais à son domicile après les cours. Philippe me faisait l’amour, j’étais heureuse de constater à quel point il me désirait. Je n’avais pas été uniquement la bonne occase lui permettant d’assouvir son fantasme de sauter une midinette, vierge de surcroît. En revanche, il était beaucoup moins doux. Il me prenait brutalement. Lorsque j’arrivais, j’avais droit à mon verre de Coca, puis il me déshabillait et m’emmenait directement dans son lit. Je devais lui faire une fellation pour faire durcir son pénis et ensuite il me pénétrait d’un seul coup. J’avais l’impression qu’il me considérait comme une vraie femme, expérimentée. Heureusement, mes douleurs avaient disparu et je prenais de plus en plus de plaisir à la pénétration.
Une semaine plus tard, je suis rentrée chez lui avec ma clé, il était au téléphone. Je me suis installée dans le salon, sur le canapé. Comme son appel s’éternisait, j’ai voulu en profiter pour l’exciter sans qu’il puisse réagir. J’ai donc retiré mon string devant lui, tout en le regardant droit dans les yeux. Ensuite, je me suis amusée à le faire tournoyer devant son visage, le passer sur ses épaules, son cou, ses bras. Il me lança un regard qui en disait long sur son désir. Mais comme l’appel se prolongeait, par jeu, je m’agenouillais devant lui avec l’intention de le sucer. Il bandait comme un taureau.
Lorsqu’il raccrocha, il était comme fou. Il me traita de petite salope, de traînée. Tout en m’attrapant par les cheveux, il engouffra son sexe jusqu’au fond de ma gorge. J’eus un haut le cœur, mais ses mots et son geste m’excitèrent énormément. A cet instant précis, je compris le sens de ses propos concernant ses goûts en matière sexuelle. Je réalisais alors que j’allais être soumise à ses envies.
Avant d’éjaculer, il me releva en me prenant par la nuque. Il me contraignit à poser mon buste sur la table, mes pieds touchant le sol. Il écarta mes jambes et me pénétra brutalement avant de me pilonner sans ménagement, tout me disant que je ne devais pas me plaindre car je l’avais bien cherché. Bien que ses grands coups de reins me fassent mal, j’adorai être ainsi prise de force, j’ai alors ressenti mon premier orgasme vaginal mémorable.
Mais, je n’étais pas au bout de mes surprises. Au moment de jouir, il me retourna comme une crêpe, m’attrapa une nouvelle fois par les cheveux afin que je le suce à nouveau. Je me suis exécuté. Son sexe était très dur et tendu, enduit de ma cyprine. Il a continué à me tenir par les cheveux et a joui dans ma bouche. Des longs jets amers et gluants se sont déversés dans mon orifice buccal. Alors que je m’apprêtais à recracher sa semence, il m’ordonna d’avaler sur un ton qui ne tolérait pas le refus.
Ce jour-là, je compris que j’allais devenir son jouet sexuel et curieusement cette idée me plaisait. Mon choix s’était porté sur cet homme mature, mais ce n’était pas le fruit du hasard. Je l’avais choisi pour vivre quelque chose de différent, voire de tabou pour mon âge. Ce qui me parait aujourd’hui le plus incroyable, c’était mon ignorance totale de ce que pouvait être le BDSM, ce sigle et les pratiques qu’il recouvre m’étaient totalement inconnus.
Les semaines passèrent et nos étreintes étaient toujours aussi passionnées, nous faisions l'amour presque tous les jours. Au fur et à mesure que notre relation s'installait, il me faisait découvrir ses goûts. Ainsi, il commença par m'offrir un masque afin découvrir les sensations que procuraient les yeux bandés. Une autre fois, il m'attacha les mains dans le dos.
Pour l’adolescente que j’étais, tout cela n’était que des jeux osés. A aucun moment, je n’étais effrayée ou me sentais en danger. J’avais confiance en lui, je l’aimais éperdument, je lui vouais un amour fou, c’était mon professeur d’éducation sexuelle. Sans en prendre conscience, je devenais sa soumise, mon apprentissage avait commencé.
Les premières semaines nous faisions l’amour dans la position du missionnaire. Je me sentais bien avec ce sentiment de revivre mon dépucelage et mon accession au statut de femme. J’appréciais sentir sa queue s’enfoncer au plus profond de moi et sentir sa semence chaude se répandre en moi. J’adorais l’entendre jouir et me serrer fort dans ses bras. Une fois habituée à la pénétration vaginale très virile, sans ressentir de douleurs, Philippe m’a imposé la levrette. Très rapidement, j’y ai pris goût. Il me prenait sans ménagement par les fesses et me pénétrait comme une chienne. Sa petite chienne qu’ii avait adoptée et dont il ne pouvait plus se passer. Je sentais grandir en moi un sentiment d’appartenance qui se concrétisera plus tard par le port d’un collier et d’une laisse pendant nos rituels.
Puis, il passa à d’autres pratiques, ses mains, sa langue s’égaraient sur mon anus. J’étais très gênée. Un jour, il me confia qu’il avait très envie de mes fesses, qu’il les adorait. Bien que cette zone soit tabou pour moi, je le laissai me caresser, me lécher. En fin de compte, j’étais flattée qu’il aime à ce point mon corps. J’avais envie de découvrir des sensations nouvelles, je redoutais seulement d'avoir mal lorsqu’il me pénétrerait.
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Suite des aventures de Julien, dans ce monde parallèle au notre, où les rôles sont si subtilement inversés...
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— Peux pas rentrer… hic… chez moi ! Mon mec croit que j’dors… hic… chez une copine…
Soutenant tant bien que mal Angélique, dont la masse imbibée me faisait dangereusement tanguer sur le pavé, j’étais en train de lui demander son adresse pour la raccompagner chez elle en IREN quand elle m’avait sorti cette cocasse information.
Malgré son insistance, je n’avais pas voulu partager la bouteille de vin qu’elle avait commandée avec nos plats. Et comme ce nectar avait dû lui coûter un rein, Angélique n’avait pas voulu en laisser une goutte. À mes remarques sur le fait qu’elle ne devrait pas boire autant, elle m’avait tour à tout rétorqué qu’elle n’était pas une tapette et qu’elle, elle tenait l’alcool, que tout allait bien, merci, que je devrais plutôt m’occuper de mon plat, et finalement que je n’avais qu’à contribuer un peu à la descente de la bouteille. Ce que j’avais fait, mais de façon modérée.
Eh bien, j’avais été bien inspiré ! Du coup, je me retrouvais à charrier une soularde à 1 heure du mat’ en plein Paris. Bien joué, Julien ! Cette soularde, j’allais plus que probablement devoir la ramener dans mon minuscule studio de la rue Dupic. Non pour une nuit d’amour, comme dans le film qu’elle s’était projeté toute seule, mais pour une pénible cohabitation de quelques heures, entrecoupée de ronflements sonores.
L’espace d’une minute, j’avais sérieusement envisagé de la laisser là, assise par terre, le dos calé contre un réverbère. Et puis je m’étais dit que non, je ne pouvais quand même pas abandonner une collègue de bureau à la merci des petites frappes du quartier… Ah, j’te jure ! J’étais champion pour me mettre dans des situations de merde !
En priant pour qu’Angélique ne s’évanouisse pas avant l’arrivée de l’IREN, j’avais orienté nos pas incertains vers le lieu de prise en charge, juste au coin de la rue. À l’angle, une musique tonitruante s’échappait d’un bar où traînaient encore quelques consommatrices. Comme de bien entendu, plusieurs zonardes attablées à la terrasse du bar nous regardaient, levant le coude et rigolant à gorge déployée.
— Oh, les meufs, petit cul à 10 heures. Et mignon comme un ange, en plus !
— Un ange, un ange… plutôt un beau puteau ! J’me le ferais bien au quatre heures !
— Le petit minet a l’air occupé, avec sa grande gigue dans les bras… Mais c’est pas elle qui lui fera sa fête ce soir, elle est schlass !
— Oh, gueule d’ange ! Ça te dit pas, une bonne baise avec des vraies femmes ? On est quatre, mais on est partageuses… ha-ha-ha !
— Je ne crois pas, ai-je répondu, priant pour que la chauffeuse arrive rapidement. Mais merci d’avoir proposé.
J’essayais de ne pas montrer ma peur en restant détaché et souriant. Intérieurement, je me liquéfiais. Et cette voiture qui n’arrivait pas !
— Ce salop se foutrait pas un peu de notre gueule, par hasard ? Vous croyez qu’il se marrerait autant, si on lui fistait le cul ?
— Nan, j’crois pas. Quel pied ce serait, de lui éclater sa petite pine à coup de chattes…
— Hé, dugland ! Regarde-nous quand on te cause ! Fait pas comme si t’entendais rien…
— Il se croit sans doute trop bien pour nous, ce petit puteau !
— Vas-y Norberte, attaque !
Je tournai la tête vers leur tablée où s’amoncelaient les chopes vides. L’une des meufs s’était levée et s’avançait vers moi, un sourire mauvais épinglé sur sa tronche de cake. Le nez écrasé, légèrement tordu, le crâne rasé sur les côtés avec une longue mèche de cheveux huileux lui retombant dans les yeux. Des billes de haine, injectées de sang et ne cillant pas, qui me lançaient un message pas très compliqué à décoder.
Danger en approche rapide… Avec Angélique dans les bras, qui pesait autant qu’un cheval mort, l’option fuite était hors de portée !
— Alors, mon joli, on te plaît pas ? Tu sais quoi, avec nous tu prendrais bien ton pied… Ça te branche ? Oh ! Tu réponds quand j’te cause, salop !
— C’est bon, lâchez moi, dis-je entre mes dents serrées.
Ça commençait à puer grave. Et ce n’était pas seulement l’odeur de bière chaude et de sueur grasse que dégageait ma nouvelle amoureuse : ça puait la peur, l’effroi, le stress montant en flèche et submergeant mon jugement, qui m’empêchait de trouver la moindre issue à cette situation se dégradant de minute en minute…
Les rares passantes traînant dans le quartier à cette heure avancée ne m’étaient d’aucune aide. Soit elles pressaient le pas, baissant le regard comme si l’agression ne les concernait pas, soient elles s’arrêtaient un peu plus loin pour regarder. Aucune de ces braves dames n’esquissait un geste pour me venir en aide ou appeler les fliques. Elles étaient simplement curieuses de ce qui allait arriver, sans être plus impliquées que ça…
Encouragée par le rire de ses copines, la loubarde s’était collée à moi en ondulant du bassin, poussant des petits cris étranglés et moqueurs.
— OH OUI, BABY… ! Comme c’est trop bon de te baiser, mon petit puteau !
La tête d’Angélique avait roulé sur mon épaule ; à force de soutenir ma collègue comateuse, je ne sentais presque plus mon bras. Et là, j’étais franchement épuisé, mes jambes flageolantes me soutenant à peine. Tout ça allait très mal finir !
Devant mon manque de réaction, la loubarde s’était enhardie et avait glissé sa main sous ma chemise, caressant mon dos de ses ongles ébréchés. Je fis alors un geste brusque, plantant involontairement mon coude dans la masse molle de son sein. Mon assaillante lâcha un juron. Mais vu sa carrure, c’était probablement plus dû à la surprise qu’à la douleur.
Dans un crissement de pneus, une berline de grosse cylindrée s’arrêta soudain à mon niveau. Une portière s’ouvrit et une très belle femme jaillit de la voiture avec un sourire avenant.
— Vous avez demandé une IREN, me voici ! Déso pour le retard, j’étais coincée porte de Vanves… Ça va ? Attendez, je vais vous aider à installer votre amie à l’arrière.
Sous le regard incrédule de la loubarde, bras ballants et ne sachant comment réagir, la chauffeuse vint me débarrasser d’Angélique. J’avais l’impression d’être extrait de sous une montagne. Cette magnifique blonde était ma sauveuse ! Depuis 10 secondes, je m’étais mis à l’aimer très fort…
Profitant de cette intrusion inespérée, j’essayai de m’engouffrer dans la Mercedes rutilante. Au moment où j’allais y parvenir, j’ai senti qu’on me tirait en arrière. Mon attaquante me tenait fermement par le bras ; elle avait repris ses esprits juste à temps pour me bloquer.
— Tu vas pas t’en tirer comme ça, p’tit lécheur de chattes ! Mes copines et moi, on va t’expliquer la vie, et on a toute la nuit devant nous…
— Vous voulez bien lâcher ce jeune homme, Madame ? Je ne crois pas que vous fassiez partie de ma course, et je suis déjà assez en retard comme ça…
— Fous-moi la paix, connasse ! Y va nulle part, ce sale pédé ! Il est à moi !
La blonde me fit un signe discret, un coup de menton en direction des sièges moelleux et accueillants de son carrosse. Elle était sur le point de tenter quelque chose, mais quoi !? L’autre devait bien faire 30 kilos de plus qu’elle !
Avant que la loubarde n’ait le temps de réagir, notre chauffeuse avait sorti de sa veste un shocker électrique et le brandissait dans sa direction. L’engin bourdonnait méchamment en lançant de petits éclairs orangés.
— Tut-tut, ma grosse, va pas faire d’histoires. Là, je plaisante plus. Tu enlèves tes sales pattes de mon client et tu te casses !
Sentant la poigne de Miss Hulk se desserrer autour de mon bras, je me jetai aussitôt dans la voiture et claquai la portière derrière moi. Sauvé ! Reculant vers le siège conductrice sans baisser son taser, la jeune femme blonde prit place à son tour dans le véhicule avant de mettre les gaz et nous emporter loin de ce bout de trottoir glauque, à présent peuplé d’une foule de curieuses.
Dans la lunette arrière, je voyais mon agresseuse nous hurler des insanités, ses deux index tatoués dressés vers le ciel. Jamais je n’avais été aussi soulagé de ma vie !
— Oh, putain ! On peut dire que vous êtes tombée à pic ! Je crois que je pourrai jamais assez vous remercier !
— En fait, un simple pourboire fera l’affaire. Même si j’adore voler au secours des jolis princes, il faut aussi que je paie les traites de mon carrosse…
À mes côtés, Angélique commençait à reprendre ses esprits. Elle était pâle et défaite, avec ses cheveux en bataille collés sur son front moite de sueur. Ses yeux n’arrivaient pas à se stabiliser sur un point fixe. Chose plus inquiétante, elle virait de couleur à vue d’œil.
— Excusez-moi, mais… je crois que mon amie va être malade ! Arrêtez-vous, vite !!!
La voiture n’avait pas encore fini de freiner que j’ouvrais la portière. Sa main plaquée sur la bouche, Angélique se pencha au-dessus de mes genoux et se mit aussitôt à gerber. Une cascade nauséabonde, seulement interrompue par quelques éructations sonores et autres gémissements, déferla dans le caniveau.
J’étais aux premières loges pour profiter des soubresauts bruyants de son estomac. Bonjour le spectacle et l’odeur ! Et les éclaboussures, en prime ! Génial…
Après qu’Angélique eut bien tout vomi et pris un peu l’air, elle semblait aller mieux. Je lui ai tendu un Kleenex pour qu’elle puisse s’essuyer la bouche, ce dont elle me remercia avec un haut-le-cœur et un dernier rot.
— Oh putain, Julien… Vraiment chuis désolée… Je sais pas ce qui m’a pris de boire autant…
— J’espère qu’elle n’a pas tâché les sièges de ma bagnole, interrogea la blonde, son regard dur planté dans le mien via le rétro central de la Mercedes.
— Non. Bonne nouvelle pour les sièges, ils n’ont rien. Moins bonne nouvelle pour mon futal : il est bon pour un lavage en machine. Sinon tout va bien, on peut continuer à rouler.
Le temps qu’on arrive en bas de mon immeuble, Angélique s’était rendormie. Et une fois encore, sa tête reposait sur mon épaule. Ça devenait une habitude. Je fouillai dans mon sac à main et en sortis deux billets de 20 euros, proposant à notre ange gardienne de garder la monnaie.
— Je ne sais vraiment pas comment vous remercier, Madame. Vous ne voulez pas monter boire quelque chose de frais avec nous ?
— Une autre fois peut-être, dit-elle avec regret. Là, il est vraiment tard ; mon mari m’attend, et il n’aime pas que je traîne en route…
Elle tira une carte du réceptacle collé sur son tableau de bord et me la tendit.
— À charge de revanche, si vous avez besoin d’une course. Appelez-moi, jeune homme, j’aimerais bien vous revoir…
Elle vint m’ouvrir la porte et m’aida à extraire Angélique de la Mercedes… avant de faire une moue dégoûtée lorsqu’elle découvrit la décoration laissée par ma collègue sur le bas de caisse de sa voiture.
— Vous ne devriez pas laisser votre copine boire comme ça, elle ne tient pas l’alcool.
— C’est noté, merci du conseil.
— Si elle est sobre la prochaine fois, elle pourra au moins vous protéger… Parce que là, c’était vraiment chaud. Vous avez manqué de peu de vous faire violer !
Comme si je ne m’en étais pas rendu compte.
— Je sais me défendre, vous savez, ironisai-je.
— Oui, j’ai vu… Enfin, toujours est-il qu’un garçon aussi mignon que vous, traînant en pleine rue, la nuit, sans défense, et en plus habillé comme vous êtes… bah, c’est un pousse-au-crime, quoi !
— Rassurez-moi : vous n’êtes pas en train d’insinuer que j’ai provoqué cette agression ?
— Non, bien sûr. Même si les ennuis sont inévitables quand on ne fait pas attention…
Je bouillais d’une rage toute intérieure. Toutefois, ce n’était pas le moment d’expliquer à cette nana qu’aucune victime ne mérite qu’on l’accuse de « l’avoir cherché » ou d’avoir « provoqué » ses agresseuses. Cette façon de blâmer les hommes – ou du moins d’impliquer une responsabilité de leur part en cas d’agression sexuelle ou de viol – s’était malheureusement ancrée dans l’esprit de la plupart des femmes. Et même de certains mecs, c’est dire !
— OK. Il est tard, on va rentrer. Encore merci d’être arrivée à temps !
La blonde me fit un signe de tête avant de réintégrer l’habitacle de son monstre de tôle et d’acier. Elle leva la main et lâcha les chevaux, disparaissant rapidement au coin de l’avenue. Dès qu’elle se retrouva hors de vue, je balançai sa carte dans le caniveau. Dommage pour elle, mais je n’étais plus intéressé.
(à suivre...)
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Laura se tourna une fois de plus dans son miroir. Elle s'y regardait de plus en plus souvent alors que le temps passait. Elle vérifia une nouvelle fois sa tenue. Un joli collier de satin noir enserrait son cou et elle en sentait le contact à chaque fois qu'elle avalait sa salive. Dans l'échancrure de sa veste de tailleur, un cordon de broderie noir lui aussi disparaissait, laissant deviner une lingerie coquine mais très chic. Le haut de sa veste se tendait à chacune de ses inspirations, et le contact direct du tissu pourtant doux sur sa peau agaçait ses mamelons déjà très tendus. Son regard continua vers le bas, sa jupe blanche et noire, droite et courte mettait en valeur deux jambes fines gainées de bas noirs unis. Une jolie paire d'escarpins complétait le tout. Elle se savait chic et désirable, mais ne s'était-elle pas trompée ?
En relevant les yeux, elle croisa le regard de son mari dans le miroir. Lui en tout cas appréciait de la voir habillée ainsi, mais ce n'était pas pour lui ni à sa demande qu'elle s'était ainsi préparée. Il s'approcha d'elle par derrière, ses mains enserrèrent sa taille et il déposa un baiser sur sa joue :
"Profites-en, c'est ton jour. Laisses_toi aller, découvres tout ce que tu as envie. Je suis fier de toi. Je t'aime. "
Elle se laissa aller contre lui, mais la pendule égrena sept coups discrets, c'était l'heure. Elle se retourna, déposa un baiser sur ses lèvres en lui disant "Merci. Je t'aime moi aussi."
Elle passa juste un châle sur ses épaules et sortit de la maison. Une voiture attendait devant le portail tel que prévu. Elle ouvrit la portière sans un mot et s'assit. Le conducteur lui lança un regard dans le rétroviseur et elle se rappela qu'elle devait s'asseoir au milieu de la banquette. Elle se déplaça un peu. Le conducteur démarra, et la musique s'éleva doucement. Elle ne connaissait pas, mais cela ressemblait à de la musique sacrée, un requiem ou une messe. Les notes la bercèrent doucement, le moteur de la voiture électrique ne venant pas perturber le chant.
Les yeux fermés, elle se remémora ce qui l'avait amenée à cette soirée. Son mari et elle avait toujours eu une sexualité assez libérée et ils avaient partagé le plaisir de rencontrer d'autres couples. Mais elle avait toujours eu envie d'explorer plus loin. Sa curiosité la poussait à vouloir découvrir, à connaitre des jeux plus insolites. Son mari ne pouvait la guider dans ses recherches, ce n'était pas dans son caractère.
Il y a quelques semaines, alors qu'elle surfait sur plusieurs sites en cachette de son mari, elle avait reçu un message. Pas de grande description, de message ronflant, ou nauséabond comme trop souvent, mais juste une invitation à regarder un profil. Elle avait cliqué et ce qu'elle avait lu avait attiré son attention. Un homme un peu plus agé qu'elle, qui semblait expérimenté, et dont la fiche parlait de découverte, d'épanouissement, de complicité mais de soumission et d'exigence aussi. Des phrases bien construites, on devinait un homme instruit, qui avait réfléchi à sa recherche, à la fois sûr de lui mais aussi d'une certaine humilité, proposant mais laissant à ses lectrices la liberté d'aller plus loin. Elle avait répondu, demandant à en savoir plus, il avait expliqué en retour ses expériences et son passé, lui avait demandé ce qu'elle attendait de cette conversation. Elle avait été séduite, mais restait prudente, même si leurs recherches semblaient coïncider. Elle avait parlé d'une rencontre en terrain neutre, autour d'un café avant toute chose. Il était d'accord.
Soir après soir, la conversation s'était poursuivie. Il était lui aussi marié, cherchait la discrétion, mais voulait une relation si possible suivie. Leur travail et leur situation à tous deux ne facilitaient pas les choses, mais ils avaient persévéré.
Elle lui avait demandé de la guider pour ses débuts. Il avait créé pour elle un carnet dit de punitions sur internet. Elle s'y était découverte apprentie, avait poursuivi les échanges. Il avait posé la première règle, toujours le vouvoyer et l'appeler Monsieur, alors qu'il la tutoyait. Il avait posé des défis, demandé des photos d'elle, coquines mais la laissait choisir les poses la plupart du temps. Elle s'était découverte des envies de le satisfaire, troublée de lui obéir. Elle lui avait demandé l'autorisation de se donner du plaisir, ce qu'il avait accepté, mais elle ne l'en avait pas remerciée. Ce fut sa première faute. Il y avait eu punition, à sa portée, surtout qu'ils ne s'étaient pas encore rencontrés. Il avait envie de plus, de la voir, de la toucher, de la soumettre physiquement. Elle en avait aussi envie, mais elle avait peur. Pas question d'en parler à son mari, elle devait affronter cela seule. Elle avait fini par dire oui, avait trouvé un créneau dans son agenda professionnel chargé. Il ne pouvait pas recevoir, alors elle lui avait proposé de trouver un hotel où elle se sentirait à l'aise. Et en fouillant sur internet, elle avait donné libre cours à ses envies, le premier contact en terrain neutre était oublié, elle avait trouvé un lieu de plaisir, une partie aménagée en donjon, une autre en chambre. Il avait surement souri en parcourant les photos sur internet, en découvrant la croix, la cage, mais avait dit que si cela lui convenait à elle, c'était parfait.
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Un petit "jeu" sur les stéréotypes de genre...
Être un homme, c’est très souvent être pris dans une culture qui indique de façon pervasive comment se comporter pour « être dans la norme ». En tant qu’auteur de SF, j’ai commis ce récit parlant d’un monde parallèle où les cultures sont inversées : les hommes étant les « proies » et les femmes les « chasseurs » !
Attention, fort risque d’humour grinçant. Toute ressemblance avec des situations vécues ou fantasmées serait purement intentionnel…
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Je lève la main pour attirer l’attention du serveur pendant que Patrice et Louison se chuchotent un truc à l’oreille. J’ai beau essayer de faire venir le gars à notre table, c’est comme s’il ne me voyait pas.
Cela dit, Louison n’est pas en reste. Faisant elle aussi comme si je n’étais pas là, elle a décidé de rouler une pelle magistrale à son mec. Oui, là, tout de suite, dans ce petit bistrot bondé, à 30 cm à peine de moi. Ces deux-là se comportent comme si elles(*) étaient seules au monde ; à force, ça en devient gênant ! Patou soupire bruyamment, j’ai l’impression que Louise a glissé sa main sous la table pour lui flatter l’entrejambe… Gros moment de solitude !
Le serveur finit par voir que je lui fais signe. Je soupire, me disant que le temps d’indiquer ce qu’elle veut, Louise va enfin se calmer. Pas de bol, le type s’est fait apostropher par une tablée de meufs déchaînées, à deux mètres de nous.
« Non, putain ! Il va pas prendre leur commande avant la nôtre ! »
— Excusez-moi, Monsieur ! dis-je en tentant de parler plus fort que les quatre filles à moitié déchirées qui braillent comme des gorets en chaleur.
— J’arrive, deux petites secondes…
— Non mais là ça fait une demi-heure qu’on attend !
— Vous voyez bien qu’y a du monde. Je viens dès que je peux.
— Ouais, on a soif ! Fais-nous pas chier, connard !
C’est la plus moche de la bande qui vient de m’adresser la parole, une grosse balèze qui doit faire deux fois mon poids. Sur son biceps musculeux, une tête de mort me lance un sourire édenté. Je n’ai pas le temps de lever les yeux au ciel qu’une de ses copines en rajoute une louche, en me lançant un regard appréciateur :
— Si tu veux te joindre à nous pour égayer la soirée, on est pas contre, ricane-t-elle avant que les autres ne gloussent en chœur.
Elles me scrutent avec une telle intensité que j’ai l’impression d’être à poil devant elles. Essayant d’ignorer ces nanas du mieux que je peux, je pousse un soupir excédé. Juste au moment où Louison se décide enfin à lâcher sa proie.
— Qu’est-ce qu’il y a, Julien, t’as pas l’air dans ton assiette ? me lance-t-elle, un bras protecteur passé autour des épaules de Patrice.
— Ça va, ça va. Je commence à avoir faim, c’est tout…
Patou se serre contre elle, des étoiles plein les yeux. Ils forment un couple bien assorti, ces deux-là, même s’il est presque aussi grand que Louison et quasiment aussi costaud qu’elle.
Pendant qu’on papote de tout et de rien, j’essaie de ne pas me retourner. Je sens que le regard des nanas de la table d’à côté ne quitte pas ma nuque. Un petit frisson me parcourt l’échine. Heureusement que je ne suis pas seul, sinon je n’en mènerais pas large !
Je suis un peu con, aussi, j’aurais dû éviter d’attirer leur attention…
— … pas encore trouvé ? m’interroge Louise.
— Humm, tu disais ?
Perdu dans mes pensées, je ne les écoutais plus.
— Louison demande si tu n’as toujours pas de copine attitrée, précise Patou.
— Non. Rien de sérieux…
— Un plan cul ? me lance Louise.
— Joker… je réponds, en rougissant.
— Allez, dis-nous tout ! On veut des détails ! T’es tellement coincé, parfois. À se demander si au fond tu serais pas homo…
— Pfff, et alors ? Ça changerait quelque chose pour toi ?
Depuis le lycée, c’est une sorte de jeu entre nous ; elle m’asticote et je joue au puceau effarouché. Ça remonte à notre rencontre, il y a presque 10 ans. Louise m’avait chambré, alors que je refusais poliment ses avances – pas vraiment les plus subtiles qui soient, mais bon. Depuis, on est devenus potes, sans qu’il y ait jamais eu de sa part de paroles équivoques ou de gestes déplacés.
Je sais que l’amitié garçon-fille donne parfois l’impression d’être une légende, mais pas entre Louise et moi. Ce qui n’a pas toujours été l’avis de mes petites amies, dont certaines voyaient cette complicité d’un mauvais œil. Les filles sont tellement possessives, à croire que dès qu’on a couché, elles pensent qu’on leur appartient !
Il y en a même une qui a cru drôle de lancer l’idée d’un plan à trois avec Louise.
— Tu sortais pas avec cette grande rousse du service compta ? Comment elle s’appelle, déjà…
— Angélique ? Oui, oh… on a juste fait une soirée ensemble le mois dernier, lui dis-je avant de vider mon verre, me donnant le temps de trouver comment changer de sujet.
— Et alors… vous avez niqué ? me lance Louison, avec un clin d’œil franchouillard.
Je recrache ma gorgée d’eau, au risque de m’étouffer ! Pas très masculin, mais cette idiote m’a fait avaler de travers.
— Allez, chuis ta pote, tu peux bien me raconter, rho-là-là !
— Je suis sûr que Patrice t’a déjà tout dit…
— Que dalle, oui. J’ai eu droit à zéro détail !
— Merci de défendre mon honneur, Louison, rigole ce vendu avant de lui faire un smack sur les lèvres.
À sa décharge, je me suis effectivement peu livré sur mes « ébats » avec Miss-Compta 2017. Et pour cause…
Sur ces entrefaites, le serveur finit par se pointer à notre table et nous passons rapidement commande. Une fois qu’il est reparti avec nos desiderata pour la soirée, Louise se penche vers moi avec son air de conspiratrice et son sourire en biais.
— Vas-y, mon petit bonbon, je veux tout savoir !
J’hésite un peu à déballer les moments passés avec Angélique. Un reste de pudeur masculine, même si pour un mec, je suis plutôt à l’aise avec le cul. Louise le sait très bien, ce n’est pas la première fois qu’on se raconte nos exploits.
Bien qu’elle n’ait jamais tenté le moindre rapprochement, je ne peux pas m’empêcher d’imaginer qu’avec tout ce que je lui ai confié, elle a dû pas mal fantasmer sur moi. Elle reste très discrète, mais je l’imagine bien se masturbant au téléphone pendant que je lui raconte certains moments un peu chauds de mes nuits ou des mes journées.
Avec un soupir, je commence mon récit. Je ne sais pas comment mes potes vont réagir ; on verra bien.
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Angélique est une nana sympa. Assez grande, en effet (une bonne tête de plus que moi), un physique agréable, même si un poil trop enveloppée à mon goût. Depuis deux bonnes semaines elle me faisait du rentre-dedans. Mais de façon détournée, presque timide – ce qui me changeait des manœuvres bien lourdes de Mathilde, ma patronne, toujours persuadée que j’allais finir dans son lit un de ces quatre.
Un jour, à la sortie du bureau, Angélique avait osé me proposer une sortie ciné. Célibataire depuis peu après une rupture compliquée, je n’avais pas vraiment la tête à ça. Mais comme Angélique était de loin la nana la plus sympa de la boîte et que je l’appréciais bien, j’avais accepté son invitation. Ça tenait surtout au fait qu’elle n’affichait pas cet air de supériorité si courant chez certaines femmes et tellement bien intégré à leur façon d’être qu’il semblait l’unique façon de se comporter « normalement ».
Et puis, une sortie entre collègues, ça ne voulait pas automatiquement dire qu’elle comptait me passer à la casserole… Du moins, pas le premier soir !
Elle m’avait emmené voir un film au Grand Rex dès le lendemain soir. Le genre de mélo pleurnichard que je déteste. J’ai des goûts assez atypiques pour un mec : je préfère les films d’action. Angélique ne pouvait pas le savoir, vu qu’elle avait oublié de me demander mon avis. Elle avait choisi ce qu’elle pensait le plus me correspondre (par galanterie, je suppose), aussi je n’ai pas poussé l’impolitesse jusqu’à lui dire que le film ne me plaisait pas. Ou qu’il aurait été sympa qu’elle me consulte avant. C’était quand même elle qui payait les places…
Vers la fin de la séance, j’ai senti une main se poser sur ma cuisse. Grosse surprise… mais comme diraient la plupart des mecs, fallait s’y attendre. Deux places de cinoche, ça donne bien le droit d’espérer un petit quelque chose !
Je m’étais donc figé, retenant ma respiration comme un cerf pris dans les phares d’une voiture. Prenant mon absence de réaction pour un assentiment, ma collègue avait commencé à remonter sa main vers mon aine. Elle n’allait quand même pas… Si ! Étonnant comme une fille (pourtant timide a priori) peut se laisser emporter par « ses instincts », postulant comme acquis le consentement du garçon.
Voulait-elle s’assurer qu’elle me plaisait, évaluer mon niveau d’excitation ? (un mec, ça bande sur commande, n’est-ce pas). Toujours est-il que ses doigts n’ont rencontré qu’une absence totale de raideur au niveau de mon jean, pas même moulé sur mes boules – je ne suis pas le genre qui cherche à exciter les meufs, et surtout pas lors d’une première sortie.
J’ai fini par me pencher vers elle. Évitant sa bouche entrouverte, j’ai bifurqué vers son oreille pour lui glisser qu’il serait sympa de se connaître un peu avant de voir si on allait plus loin. Elle a aussitôt retiré sa main, se confondant en excuses. La pauvre semblait mortifiée par ma réaction ! Je l’ai rassurée, lui disant que c’était rien, que cette marque d’attention de sa part était flatteuse (un gros mensonge, évidemment, vu la non-réaction de mon entrejambe, mais Angélique était déjà assez mal comme ça). Quand la lumière s’est rallumée, elle était encore toute rouge et n’osait pas me regarder. Je trouvai cette sensibilité exacerbée assez craquante chez une fille, alors je lui ai fait un petit bisou sur la joue pour qu’elle se détende un peu.
— Ça va, lui dis-je, y a pas mort d’homme…
En sortant du ciné, elle m’a demandé si j’étais d’accord pour qu’on se prenne la main. Je n’ai pas trop su quoi répondre – est-ce qu’en acceptant je ne lui donnais pas des signes contradictoires, des espoirs que je ne pourrais pas tenir ? Avec un petit soupir, j’ai entrelacé mes doigts aux siens. Ils étaient doux et rassurants. Puis, sans plus réfléchir, je l’ai suivie dans les rues de Paris. J’étais bien, je me disais que je pouvais lui faire confiance. Après tout, c’était une collègue de boulot, pas la première venue. Et si elle devenait trop lourde ou insistante après le dîner, j’étais assez grand pour me défendre.
Elle avait choisi un restaurant chic du côté du Chatelet, à deux pas du cinéma où elle avait prévu de m’embrasser. Si je lui avais cédé, m’aurait-elle quand même amené au restau ou bien serait-on directement allé chez elle ? Je me gardai bien de lui faire part de cette réflexion. La pauvre, elle était déjà assez stressée comme ça !
Nous sommes finalement arrivées devant l’établissement qu’avait choisi Angélique. Quand j’ai vu les tarifs sur le menu à l’entrée, j’ai failli défaillir. Elle a franchi le seuil de la prestigieuse maison en riant, me tirant derrière elle.
— T’inquiète pas, j’ai les moyens… Il a juste fallu que je prenne un crédit !
— Oh, mais je compte bien payer ma part.
— C’est bon, on verra ça plus tard…
Angélique me demanda où je voulais m’asseoir, se précipitant pour me tirer la chaise. Je trouvai ça désuet, mais en même temps étrangement prévenant. Nous n’étions pas installées depuis dix secondes qu’une serveuse avec nœud-pap’ (grande classe !) nous apportait les menus ainsi que la carte des vins.
— Tu veux quoi en apéro, Julien ?
— Comme toi, je te laisse choisir.
— Ils ont un très bon Jurançon ; ça te dit ?
— Houlà ! C’est pas trop fort, j’espère ? Si tu me fais boire, je vais plus savoir me tenir !
— Humm… Alors on devrait peut-être prendre une bouteille ? plaisanta Angélique.
Elle serrait ma main dans la sienne par-dessus la nappe aussi blanche que les sommets alpins. La serveuse me lança un regard un brin ironique… et légèrement grivois, ce qui ne cadrait pas avec la classe du restau. Elle était en train de se faire son petit film sur la façon dont allait finir la soirée !
Me fiant à son expérience gastronomique, je laissai Angélique choisir mon plat. Elle m’avait recommandé le filet de saumon avec ses champignons forestiers, choisissant quant à elle la côte de bœuf avec frites à volonté. J’aurais aussi préféré une viande, mais Angélique devait certainement penser à mon régime… et peut-être aussi aux abdos bien fermes qu’elle espérait tâter sous peu.
Après le départ de la serveuse, nous sommes retombées dans un silence un peu gêné. Sur quel sujet de conversation se rabattre ? On pouvait quand même pas parler boulot ! Ce qui aurait été super bizarre, dans ce cadre magnifique, sans compter que ça aurait gâché l’instant. Soit on embrayait sur le film où on s’était emmerdées toutes les deux, soit on discutait de nos vies privées, au risque que ce soit tout aussi chiant.
Même si un homme n’est pas censé être aussi direct, je décidai de crever l’abcès et de nous faciliter la tâche.
— Tu sais, Angélique, tu peux te contenter d’être naturelle avec moi. Pas la peine de se la jouer guindée. Je suis un mec assez simple, au fond.
— Euh… ouais, bien sûr. C’est juste que je suis un peu impressionnée. T’es tellement beau !
Elle aurait pu choisir « cultivé », « intéressant », « mystérieux »… mais non : comme la plupart des meufs, c’était avant tout le physique qui la fascinait chez un mec.
— Merci du compliment. Tu n’es pas mal non plus.
— J’espère que je ne t’ai pas choqué, tout à l’heure… C’était plus fort que moi, fallait que je tente ma chance.
Ha-ha ! Super valorisant, dis donc ! Pour elle, je n’étais pas une personne singulière à découvrir ou apprécier, mais « une chance à tenter ». Je décidai de jouer franc jeu avec Angélique ; tant pis si elle me prenait pour un hoministe acharné.
— C’est bon, je ne suis pas « choqué ». C’est juste que… voilà, même si certains mecs apprécient ce genre d’approche, ben on n’est pas tous pareils. Mon truc à moi, c’est la douceur, le respect mutuel, pas les rapports de domination traditionnels.
— Les « rapports de domination » ? me demanda Angélique, incrédule.
— Je veux parler du schéma habituel de séduction dans nos sociétés « modernes ». La femme qui est censée prendre l’initiative, être dominante et montrer clairement au mâle qu’il lui plaît… au risque de se prendre un vent, si ce faible d’esprit décide de faire son difficile.
— Ouais, je vois. Bon, mais si on arrête d’être directes et de « prendre l’initiative », comme tu dis, on est censées faire quoi pour vous séduire ? Car vous l’avez quand même un peu facile, vous les mecs ! Vous vous contentez d’être là, à faire les beaux. Et ensuite, de choisir parmi les prétendantes celle avec qui vous daignerez coucher !
— Tu noteras que c’est exactement ce que je venais de dire.
— …
— Et voilà, poursuivis-je. Tu viens de mettre le doigt sur le problème, Angélique. La drague traditionnelle est un rapport de force entre une dominante, la femme, et un dominé, l’homme. La nana veut soumettre l’homme afin de s’arroger une satisfaction sexuelle, et accessoirement assurer la reproduction.
— N’importe quoi, objecta Angélique. À t’écouter, les nanas ne seraient que des brutes égoïstes à la recherche de mecs bien dociles pour les satisfaire ? Merde, alors !
— Tu as raison de trouver ça stupide, lui dis-je. Dans cette relation, il n’y a aucun gagnant ; le mec est réduit à l’état d’objet, instrument nécessaire à la satisfaction sexuelle de la nana. Et celle-ci, en imposant son désir à l’homme, prend le risque d’être rejetée et de souffrir d’une blessure d’ego. Comme le disait je ne sais plus quelle penseuse, « la dominante est dominée par sa domination »…
— Pfff, c’est vraiment n’importe quoi ! On dirait ces conneries hoministes qu’on n’arrête pas d’entendre à la télé ! Le droit de vote, la libération sexuelle, la journée de l’homme… on vous a tout DONNÉ ! Vous voulez quoi, encore ? L’égalité femme-homme ? Ça fait bien longtemps que vous l’avez !
Sans s’en rendre compte, Angélique avait parlé si fort que les conversations autour de nous s’étaient arrêtées. Toutes les clientes du restaurant semblaient nous fixer en silence, leurs couverts à la main.
— Même si dire ça peut paraître un peu con-con en 2017, ben non, Angélique, on est encore loin d’être vos égaux. Le harcèlement et les violences conjugales, les meurtres d’hommes, les inégalités salariales, la sous-représentation des hommes dans toutes les sphères du pouvoir… que tu le veuilles ou non, c’est une réalité.
— On est vraiment obligées de parler de ça, Julien ? Je croyais qu’on allait juste passer une bonne soirée, pas se prendre la tête avec ces soi-disant « luttes sexistes ».
— Tu as raison, ce n’était pas le but. Mais juste pour l’exemple, quel pouvait bien être ton but, à toi, en m’invitant ici ce soir ?
Angélique fronça les sourcils, cherchant une réponse qui allait me clouer le bec.
— Je sais pas, moi… Faire connaissance ?
— Non, Angélique. Tu sais très bien que quand une femme invite un homme à sortir, lui paye un ciné et puis un super restau, ce n’est pas « juste pour faire connaissance ».
Elle était toute rouge, et je voyais ses jointures blanchir tandis qu’elle serrait convulsivement son couteau et sa fourchette. J’étais peut-être allé trop loin en lui assénant ces vérités qu’elle n’était pas prête à entendre.
« Je suis vraiment trop con, pensai-je. On aurait pu juste baiser. » Elle comme moi, on en avait envie. Et sans cette prise de tête débile, cette soirée aurait pu se dérouler tranquillement. Qu’est-ce que j’en avais à foutre, de la convaincre que notre relation n’était pas égalitaire ?
— Je m’excuse, lui dis-je en baissant les yeux. Je suis en train de te gâcher la soirée simplement pour le plaisir d’avoir raison. C’est idiot…
— Non, Julien. En fait, tu as raison, réellement.
— Hein ?
— Oui, j’avoue. Quand je t’ai proposé cette sortie, j’avais une idée derrière la tête, bien sûr. Au début, je ne voyais en toi qu’un corps parfait et un visage attirant. Je… je sais pas, on n’imagine pas qu’un mec puisse avoir ce genre de profondeur. On a l’impression que les hommes sont tous un peu superficiels…
— En gros, que notre rôle se réduit à être des « machines à baiser » ?
— Ouais, en quelque sorte, confirma-t-elle en baissant la tête.
— Oh, my God ! Deviendrais-tu hoministe, Angélique !? Je suis contagieux, tu sais.
La grande rousse face à moi était en train de piquer un fard. L’aurais-je encore décontenancée ?
— C’est bizarre, je n’ai jamais eu ce genre de conversation avec un mec. Je veux dire, je n’avais jamais considéré un homme attirant comme mon égal… C’était juste un partenaire sexuel potentiel.
— C’est ça, ai-je confirmé, heureux de cette prise de conscience chez Angélique. Mais nous, on voudrait être vu pour ce qu’on est, des humains à part entière, pas être réduits à des stéréotypes de genre !
— J’ai regardé des bouts d’émissions sur l’hominisme ; j’ai même lu quelques articles sur Internet. Mais jusqu’à ce soir, j’imaginais que c’était juste des histoires de mecs haineux, d’homos détestant les femmes et cherchant à retourner la situation en leur faveur.
— T’es loin d’être seule à penser ça, ce qui explique que ce mouvement soit si mal compris. La plupart des nanas ont l’impression que les mecs veulent prendre leur revanche, les asservir. Mais ce n’est pas du tout ça ! On n’est plus au temps des sauvages…
— C’est vrai, on imagine parfois que vous voulez un monde où les femmes soient reléguées au rang d’inférieures, de boniches, voire d’objets sexuels. Une sorte de cauchemar qui ferait flipper n’importe quelle fille !
— Tu sais, même les plus radicaux des hoministes ne souhaitent pas une aberration pareille. Le but n’est pas d’échanger une domination contre une autre !
Cette conversation devenait de plus en plus intéressante. Je crois que j’avais mal jugé Angélique. Elle était finalement bien plus sensible et intelligente que je me l’étais imaginé.
Peut-être que j’étais moi aussi contaminé par des préjugés, comme celui de la bonne femme stupide et ignorante, incapable de vraiment comprendre les hommes. Cette soirée allait peut-être se révéler plus surprenante que prévue ?
(A suivre...)
(*) : dans mon monde parallèle, le genre neutre est EVIDEMMENT le féminin ! :)
Ce ne sont donc pas des fautes d'accord qui parsèment mon texte (un homme + une femme = elles vont au ciné).
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Le lien est établi.
À genoux, à la bonne hauteur, tu plis.
Fini la Chipie, tu t'incline en douceur, face à ta Déesse.
Fini la taquine. Tu ne dis mots, et ton corps commence à parler pour toi.
Tes cambrures résonnent à mes envies, et mes doigts dessinent sur ta peau.
J'effleure de mon souffle tes désirs, et dans ton silence, les gémissements résonnent...
Les pointes de tes monts appellent ma bouche , mes dents, et ma bouche, qui se veut taquine à mon tour.
Tu ne ris plus, tu implore... Sous ma langue qui dessine ton corps.
Et ton doigt se fond dans ta bouche, lorsque la mienne effleure à peine ton vénus.
Tes Ô affluent et mes doigts glissent. Et ma langue de goûter ce délice.
Ma main prend forme sur ton cou, toi cambrer, puis ma bouche se mêlant à la tienne...
Tu es si douce, si délicieuse à visiter. Mes mains apprennent ton corps par cœur, pour ne jamais oublier.
Des heures s'écoulent sous les mélodies de mes partitions.
Puis tu te blottis dans mes bras.
Tu es à moi.
Tu es si belle lorsque tu m'appartient...
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Ici, la fin d'une relation assez étrange car très brève. Je ne publie pas les autres passages, c'est un format bien trop long pour ici. Je précise que j'ai expurgé certains endroits du texte.
Pour le contexte : nous sommes au bout de nos trois jours, c'est à dire au milieu du troisième jour. Le lendemain, nous devrons nous séparer pour diverses raisons personnelles à chacun. Elle est à deux doigts de commencer une relation vanille, engagée avant qu'on se rencontre. Parmi nos règles, il y avait que nous n'avions ni l'un ni l'autre le droit de donner de l'attention à d'autres personnes durant ces trois jours. Problème : son "futur" n'arrête pas d'appeler...
PROMESSE NON TENUE
dernier chapitre
Je commence à débarrasser la table. Lentement, comme si de rien était. Elle est toujours à quatre pattes, culotte déchirée d’un côté, et avec deux bougies dans les orifices.
« Je peux me relever, Maître ? », et je sens toute la provocante ironie dont Mélissa est capable dans ce terme de « Maître » dont elle m’affuble pour la toute première fois, et que je n’ai jamais réclamé.
« Tu fais ce que tu veux. Tant que tu ne cèdes pas à l’orgasme.
— Ce que je veux ?
— Oui.
— Je peux retirer les bougies ? »
J’ai très bien compris son petit manège idiot. Elle joue à la conne. Pour le coup, elle a un vrai maître en face d’elle : pour jouer au con, je frôle l’Olympe et j’y mets du génie. Elle va tenter, après, de me faire croire qu’en lui disant de faire ce qu’elle voulait, je l’ai implicitement autorisée à appeler son crétin.
Certes, j’ai bien voulu qu’elle le croie, mais ce n’est pas moi qui lui ai dit de me demander l’autorisation de se lever, et jusqu’à maintenant, on ne fonctionnait pas comme ça. Elle veut jouer à la plus fine. Comme disait ma grand-mère « Le jeu ne demande que faute ».
Je règle le CD de Mozart sur le Dies Irae. Clairement, son temps va venir. Je vais faire la vaisselle. Je prends du temps. Beaucoup. Je vais ensuite sur la terrasse.
Elle me rejoint. Elle semble… Libérée ? Je ne sais pas si c’est le mot.
« Ça va ? je demande.
— Oui, pourquoi ?
— Tu l’as appelé ?
— Oui, pourquoi ?
— Putain prévaricatrice.
— Hein ?
— Un prévaricateur manque aux dignités de sa tâche ou de sa fonction, par intérêt et volontairement. Tu es donc une prévaricatrice en plus d’être à demi illettrée.
— Attends, tu m’as dit de faire ce que je voulais ! »
Je lui souris en penchant la tête légèrement de côté.
« Je ne vais pas entrer avec toi, pute à foutre, dans un débat dialectique. Soit, tu m’obéis, soit, tu dégages. Tu vas donc aller contre la jardinière, tes phalanges délicatement agrippées à elle, et tu vas hurler de toutes tes forces : « Je suis une grosse chienne. Je suis une sale putain ! J’ai envie de sperme et de bites !», et j’ajoute « Tu le crieras trois fois ».
*
Le salon. Le Requiem. Dies Irae : c’est un jour de colère, que ce jour-là. Elle est agenouillée sur la grande table, jambes repliées sous elle. Un manche à balai sur la nuque et les épaules, à l’horizontale, les bras enroulés autour. Cette posture un peu moyenâgeuse de condamné impose une cambrure qui fait bien ressortir son cul. Elle est nue avec un chignon.
C’est un jour de colère que ce jour-là.
Ma ceinture fouette l’air, virevolte, elle décrit des huits autour de moi et de temps en temps, profitant de l’inertie du mouvement, s’abat sur son dos, sur ses épaules ou ses reins.
Dies irae, dies illa !
Combien grand sera l’effroi quand le juge apparaîtra et tranchera de se rigueur !
Elle a interdiction de gémir ou de crier sa douleur. La pénitence doit être sobre et emprunte de dignité.
Dies irae, dies illa !
C’est la piste numéro quatre, elle est en boucle dans la chaîne pour que nous ayons le temps d’accomplir ce qui doit être accompli. Je crois qu’il est joué quatre fois, ce qui ne fait pas un supplice si long. Son dos redevient beau : il saigne presque, beaucoup de sang affleure sous la chair gonflée, bleue par endroits. Je bande. Elle pleure.
Je lance la piste cinq : Tuba Mirum.
« Tu aimes ta pénitence, putain ? »
Pas de réponse. Je claque l’air, sa chair, et, surtout, toujours, je prends beaucoup de temps entre deux coups de ceinture : je laisse son imaginaire faire le boulot. Et parfois, au contraire, je lacère deux voire trois fois de suite, et j’essaie de contenir la puissance de la morsure du cuir : les coups enchaînés ne sont pas là pour faire beaucoup plus mal physiquement, mais pour faire céder son esprit.
Je laisse la ceinture reposer sur son épaule, son extrémité de son côté à elle, sur son sein pendant.
« Tu aimes ta pénitence, putain ?
— Je… Je crois, oui… Mais s’il te plaît… pas trop de marques…
— Tu es trempée ou non ?
— Non…
— Constate : tâte ton con du doigt.
— En fait, si… Continue, s’il te plaît… »
Je vais souffler sur son dos. Elle frémit.
« Le texte suivant est très intéressant aussi. À un moment, ils vont dire : ‘Lorsque le juge siégera, tous les secrets seront dévoilés, et rien ne demeurera impuni. Malheureux que je suis, que dirai-je alors ?’ Tu ne trouves pas que c’est une vraie bonne question ? » Et, en disant cela, je place le cuir de ma ceinture sur son entrejambe, que je n’effleure même pas d’un doigt. Je l’astique avec mon serpent de cuir qui comprime ses lèvres et pénètre un peu sa vulve tellement cette dernière est molle et béante. Je vois la mouille luire à la lumière.
Je répète : « Lorsque le juge siégera, tous les secrets seront dévoilés, et rien ne demeurera impuni. Malheureux que je suis, que dirai-je alors ?
— Tu siégeras en moi ? Dans ma chatte ou mon cul de pute ? »
Je stoppe la malaxation. Je passe devant elle. Une gifle aussi cinglante que surprenante tombe sur sa joue gauche. Sa gueule vire et le balai manque de tomber. Ce qui aurait été pire pour elle. Ses yeux sont perdus, noyés de doutes : « Mais qu’est-ce que j’ai dit ?
— Tu es en pénitence, sale putain désobéissante. Tu n’as absolument pas le droit d’ouvrir ta bouche à sperme pour dire ce qui passe dans ta tête de chienne. Tu peux répondre à une question, ça oui, ou, à la rigueur, me regarder fixement pour me faire comprendre que tu aimerais dire quelque chose. »
Elle me regarde fixement. « Quoi, chienne ? — J’aimerai… ta queue… dans ma bouche de chienne… »
Quand c’est demandé comme ça… Je la fais descendre de la table, mais je lui explique qu’elle conservera le balai sur les épaules car il symbolise sa pénitence et que cette dernière n’est pas encore terminée. Je lui intime d’ouvrir grand sa bouche, j’attrape ses cheveux en chignon et je lui baise la bouche comme un taré baiserait une morte.
Aucune envie de jouir ne monte en moi, ce qui est pratique, car il aurait été hors de question de lui donner ce plaisir. S’en suivent le Rex tremendea, et le Recordare, qui tous deux sont parfaits pour une fellation de salvation. Et c’est vrai que rien chez elle n’est plus digne et à même d’obtenir un pardon que lorsque de tout son être elle suce une queue. Je le lui dis, dans un moment de faiblesse sans doute :
« Peut-être deviendras-tu un ange à force de sucer des queues ».
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