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Nous vous rappelons que les histoires et confessions doivent être des écrits personnels. Il est interdit de copier/coller des articles sur d'autres sites pour se les approprier.
J'ai été condamné à une bastonnade, une peine que je dois accepter comme je le sens.
J'ai été reconnu coupable d'avoir harcelé une jeune femme de 18 ans, et sa famille m'a donné le choix entre recevoir la bastonnade devant eux ou porter plainte à la police.
Je ne veux pas avoir de casier judiciaire, alors j'ai choisi la bastonnade.
On m'a enfermé nu dans une petite cave toute la nuit pour que je puisse réfléchir à ce qui va se passer. Je suis réveillé par deux des frères de la jeune fille, qui me prennent chacun par le bras et m'emmènent aux toilettes en me disant de m'assurer que mes intestins et ma vessie sont vides. Cela ne me surprend pas, mais ils me conseillent aussi de me masturber. Je n'ai pas compris au début, mais j'ai ensuite compris qu'ils voulaient m'empêcher de ressentir de l'excitation ou de prendre du plaisir à ce qui allait m'arriver. Les deux frères sont revenus environ dix minutes plus tard et ont inspecté le contenu de la cuvette des toilettes. Ils ont constaté que le préservatif était plein. Ils m'ont donc menotté et m'ont traîné brutalement vers un espace plus grand où se trouve un banc avec des sangles et une douzaine de chaises disposées autour.
Je vois aussi une caméra vidéo sur un trépied.
L'un des frères sort son téléphone portable et je l'entends appeler pour dire que tout est prêt.
Je suis debout, nu, menotté, et les personnes qui vont regarder entrent une à une.
Il y a quelques amis des frères, deux filles que je suppose être des amies de celle qui s'est plainte, vu leur âge, et un groupe d'hommes et de femmes beaucoup plus âgés, peut-être des amis de la famille ou des proches.
Les deux frères m'enlèvent les menottes et me penchent sur le banc, face contre terre. Mes mains sont attachées à des chaînes au sol de chaque côté du banc, et mes genoux sont maintenus écartés par une barre d'écartement. Mes pieds sont également écartés, attachés à deux autres chaînes derrière moi.
Le père de la jeune fille se lève et lit ma sentence :
« Tu recevras 50 coups de force sur les fesses et les cuisses avec une lourde tawse, et 50 autres avec une canne dragon. Tu les recevras tous, quelle que soit ta réaction ; que tu cries ou que tu supplies, cela ne changera rien, mais si tu t’évanouis ou que tu perds connaissance, cela cessera jusqu’à ce que tu reprennes conscience et que ça recommence. Tu as choisi cela et il n’y a pas d’issue.»
Je ne m’attendais pas à une telle violence. J’en avais imaginé une douzaine, voire une vingtaine, et j’ai senti une vague de peur et de panique me saisir l’estomac.
J’ai senti une vague d’amusement parcourir la foule qui me voyait
tester la solidité de mon attachement, luttant pour voir s’il serait possible de sortir, et réalisant que c’était impossible.
J'ai commencé à comprendre pourquoi ils m'avaient obligé à aller aux toilettes, car dans cet instant de peur, j'aurais bien pu évacuer les lieux en réalisant que cela allait réellement arriver. Ce n'était pas un fantasme, et il n'y avait aucune issue.
Le premier à utiliser le tawse en cuir fut l'un des frères. Il se tenait derrière moi, sur le côté, pour avoir suffisamment d'espace pour balancer son bras.
Je ne le voyais pas clairement, ce qui rendait difficile d'anticiper le coup, mais je sentais qu'il avait reculé d'un pas et s'était jeté, avec le tawse, sur mes fesses.
J'avais déjà subi des châtiments corporels, mais celui-ci était d'une férocité bien différente. Le tawse était en cuir épais, donc lorsqu'il a atterri, je n'ai pas ressenti d'impact immédiat, bref et brutal, mais rapidement, une vive douleur ecchymosante a semblé expulser l'air de mes poumons, suivie d'une sensation de brûlure à retardement sur la peau. Mes fesses tremblaient et me brûlaient, mais j'étais si serrée qu'il était impossible de me retourner.
Il a attendu avant de porter le deuxième coup, censé faire pleinement effet.
Je n'arrêtais pas de penser : « Comment vais-je pouvoir en encaisser 50 ? Un seul, c'est une véritable agonie ! » Mais je me suis souvenue que je n'avais pas le choix. Quoi que je dise ou fasse, je les recevrais.
Il a reculé de nouveau et, cette fois, il a enchaîné rapidement les coups à pleine puissance, se laissant juste le temps entre chaque coup de reculer puis de lancer le coup.
J'ai fait de mon mieux pour ne pas faire de bruit, et lorsqu'il est arrivé à 15, je grognais et gémissais.
Il s'est arrêté et a passé le tawse à quelqu'un d'autre. Pendant un instant, j'ai à peine réalisé qui c'était, essayant d'effacer la douleur qui me brûlait, mais j'ai entendu sa voix.
À ma grande surprise, c'était la mère de la fille. Je me suis consolé en pensant qu'elle n'aurait pas la même force et la même force dans le bras, donc ce serait plus facile à prendre, une position différente de celle de son frère, plus près et un peu au-dessus de moi. Au début, je n'ai pas compris ce qui se passait, mais j'ai vite compris. Mes genoux étaient maintenus écartés par une barre d'écartement et j'étais épuisé, le ventre contre le banc, ce qui signifiait que mes testicules dépassaient de mes cuisses. Je n'arrivais pas à croire que quelqu'un puisse les viser avec une tawse, mais c'était exact.
5,000 / 5,000
C'était exactement ce qu'elle avait l'intention de faire. Je n'ai pas pu me retenir et j'ai crié « Non, pas là, non, s'il te plaît, pas là », mais elle a ri sèchement. L'effet du tawse sur mes couilles était complètement différent : une sensation écrasante, brûlante, écœurante ; à tel point que si j'avais mangé quoi que ce soit, j'aurais sûrement vomi. Bien que ses coups fussent probablement un peu plus doux, l'effet était encore plus grand et je me suis retrouvé à hurler du fond du ventre, de manière incontrôlable. Elle m'a aussi donné 15 coups, et lorsqu'elle s'est arrêtée, j'ai réussi à sangloter légèrement plutôt qu'à hurler, et j'entendais les spectateurs l'encourager ; certains riaient presque, d'autres, plus excités, disant des choses comme « Fais hurler ce sale bâtard et qu'il le supplie », « C'est vrai, donne-lui ce qu'il mérite ». Mes fesses étaient en feu et, même si je ne les voyais pas, j'imaginais que mes couilles devaient être bleues. L'autre frère prit alors la tawse et m'en appliqua dix sur chaque cuisse, de l'arrière du genou jusqu'en haut, les deux dernières de chaque côté, juste au-dessus de la partie la plus sensible où les quinze premières étaient tombées. Plus tard, lorsque j'ai revu une photo de moi, j'ai vu des lignes parallèles de l'arrière de mon genou jusqu'à la taille, de larges lignes rouges et furieuses, avec des ecchymoses bleues. Cela aurait sûrement suffi pour une punition normale : ma sentence stipulait que je recevrais la canne après cela, et ils ne semblaient pas d'humeur à s'arrêter tout de suite. Ils m'ont laissé attaché, à vif et exposé devant le groupe de spectateurs, pendant ce qui m'a semblé une éternité, mais qui n'a probablement pas duré plus de cinq ou dix minutes. Je sentais les profondes ecchymoses causées par l'impact de la lourde lanière de cuir se former profondément dans mes fesses, et l'attente était insoutenable, car j'étais terrifié à l'idée de la douleur que la canne allait provoquer en touchant les parties déjà sensibles et brûlantes. Une partie de moi pensait qu'ils allaient peut-être y aller doucement avec la canne, voire décider de ne pas l'utiliser étant donné les dégâts causés par la sangle. Ces espoirs furent vite anéantis lorsque mon père s'approcha de moi, brandissant une canne Whippy, la faisant chanter dans l'air en quelques coups d'essai. « Maintenant, tu vas recevoir 50 coups de canne », dit-il. « 15 avec M. Whippy pour te piquer et te picoter, puis 15 autres avec une canne moyennement lourde, et les 20 derniers avec une canne dragon lourde. » Il se tourna vers les spectateurs. « Quelqu'un voudrait-il parier sur la canne qui le brisera complètement ? Quelqu'un pense-t-il que ce sera avant les 20 derniers ? En tout cas, il va toutes les recevoir. » J'entendais la foule bavarder avec excitation, visiblement indifférente à mon état, juste curieuse de voir si j'allais crier, sangloter et supplier, et à quel moment. Le premier coup de canne légère et fouettée me brûla les joues ; une sensation bien différente du bruit sourd de la sangle. C'était comme un mince filet de feu qui me brûlait la peau et je savais que si j'en avais beaucoup, ils pouvaient saigner, surtout aux croisements des lignes de la canne. Sa technique avec cette canne était différente de celle des autres avec la sangle. Ils y étaient allés lentement, espaçant les coups d'environ 10 secondes, ce qui laissait le temps à la sensation d'ecchymose de se développer. Le père donna un coup de canne rapide et violent par rafales de cinq coups, comme si une nuée de frelons me piquait. Chaque groupe de cinq était placé à une hauteur différente. Le premier groupe était au milieu des fesses, le deuxième plus haut, juste en dessous de la taille, et le troisième à l'endroit sensible du bas des fesses, juste au-dessus des jambes. Ça piquait et brûlait comme du feu, surtout sur les bleus qui se formaient encore, mais je réussis à serrer les dents. Je ne dois pas trop satisfaire les spectateurs. D'un autre côté, je savais que, pour le moment, Cane avait créé des lignes parallèles, plutôt que des lignes entrecroisées, évitant ainsi la pire douleur qu'une canne puisse infliger. Il se dirigea vers une table et prit la deuxième canne. Il avait dit que c'était une canne moyenne, et que si c'était une canne moyenne, je détestais imaginer à quoi ressemblerait une grande. Il y alla plus lentement avec celle-ci, prenant le temps de viser une série de lignes parallèles qui couvraient toute la zone cible de haut en bas. C'était déjà une torture lorsque certaines d'entre elles franchissaient les marques de la canne plus légère ou même atterrissaient sur la ligne existante. Je ne pouvais m'empêcher de grogner à chaque coup, et lorsque j'en ai eu 15, les grognements et les cris étaient presque continus, mais il a continué lentement et méthodiquement, s'assurant que mon derrière était rayé comme un zèbre. Une fois cette série de 15 coups terminée, il a appelé les frères et leur a demandé de vérifier que mes mains et mes jambes étaient toujours fermement attachées et immobiles. « Il faut s'assurer qu'il ne puisse pas trop bouger pendant ces 20 derniers coups avec la canne Dragon », leur a-t-il dit. « Il est peut-être fou de douleur et aura du mal à s'échapper. » Cela confirmait parfaitement, comme s'il y avait eu…
« Il faut s'assurer qu'il ne puisse pas trop bouger pendant ces 20 derniers coups avec la canne Dragon », leur dit-il. « Il est peut-être complètement fou de douleur et aura du mal à s'échapper. »
Cela confirmait totalement, comme s'il n'y avait eu aucun doute, que j'allais me reposer et que rien ne pourrait l'arrêter.
Il retourna à la table et prit une longue et lourde canne épaisse qui ressemblait à celles que j'ai vues dans des vidéos de bastonnades officielles en Indonésie, par exemple.
« 20 coups à venir avec celle-ci », dit-il.
Je sentais mes fesses se contracter d'impatience, et si mes genoux n'avaient pas été aussi serrés, ils auraient tremblé.
« Prêt ? » demanda-t-il en reculant de quelques pas, puis il se précipita vers moi, accélérant la force de son bras. Rien de ce qui m'était arrivé auparavant n'égalait la douleur lancinante de ce coup, qui s'abattait sur les ecchymoses et les coupures que la sangle et les autres Canes avaient laissées.
Je ne pus m'empêcher de crier, un hurlement qui semblait provenir du plus profond de mon estomac, comme si la douleur du Coup me tordait les intestins. En m'arrêtant de crier, je commençai à haleter très rapidement, comme pour refaire le plein d'air qui m'avait été expulsé de mes poumons par mon cri.
« Compte-les », m'ordonna-t-il, conscient qu'avec mes cris et mon halètement, ce serait difficile.
« Si tu en rates un, tu en auras un autre », dit-il froidement, et je réussis à lâcher « un ».
Il est peut-être difficile d'imaginer à quel point cela aggravait les choses. J'essayais de me concentrer pour gérer la douleur, et c'était déjà très difficile ; mais devoir dire le nombre à chaque fois a brisé ma concentration.
Il laissait environ 30 secondes entre chaque coup pour que l'effet soit complet et que je ressente une terreur croissante, car même après les trois premiers, je n'imaginais pas comment je pourrais le supporter. Les cris et les hurlements se transformèrent en une sorte de hurlement continu, les hurlements n'étant que le point culminant du crescendo, et j'avais vraiment du mal à me souvenir de prononcer les chiffres. À 13 , j'oubliai, et il me dit : « Je n'ai pas entendu, donc ça ne compte pas. » Et peut-être que dans mon imagination, il me sembla que le coup suivant était le plus dur de tous.
À 15 , je tremblais autant que mes attaches le permettaient, et je sentais déjà le sang couler le long de mes jambes.
C'est à ce moment-là que j'ai finalement craqué.
« S'il vous plaît, s'il vous plaît, j'en peux plus… Je vous en supplie… S'IL VOUS PLAÎT, ARRÊTEZ, je ne referai plus jamais une chose pareille », hurlai-je.
Il marqua une pause et se tourna vers les spectateurs.
« J'arrête ou j'en rajoute 5 ? Donne-lui 10 ? » leur a-t-il demandé.
J'ai entendu des voix crier « 10 encore, 10 encore ». Personne n'a crié « stop ».
Je ne peux pas dire honnêtement comment j'ai réussi à passer ces 10 derniers, si ce n'est que je n'y suis pas vraiment parvenu, car je ne pouvais absolument rien faire pour m'arrêter.
Je n'avais jamais réalisé la réalité d'une sanction judiciaire, et maintenant je sais ce que c'est. Je ferais n'importe quoi pour l'éviter à nouveau, même si, avec le recul, il y a quelque chose d'excitant dans le fait que je n'avais aucun contrôle. Mais la peur et la douleur étaient si intenses et les semaines de suivi si longues que j'espère ne plus jamais revivre cela.
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Mes désirs, mes douleurs, où en sanglotant, je tentais de saisir justement ce qu'était mon amante, et desquels il me fallait admettre qu'ils seraient, tôt ou tard, le lot de mon existence, de sorte que je serai toujours esclave d'elle, me comblaient de ravissement, même si je savais qu'il me serait difficile d'y survivre parfois, tant la projection de ses fantasmes sur mon corps dépassaient ce qu'il était raisonnable d'endurer. J'étais glacée de honte. Je n'étais pas faite pour les liaisons monotones, il me fallait du danger, le souffle fol d'un abîme, la cuisante morsure d'une désillusion, le déchaînement de la reconquête, meurtrissures, brûlures et soies déchirées. Une recherche instinctive de la volupté, de réjouissance et de luxure. Jamais je n'avais eu avec elle l'attitude d'une amoureuse. Souvent, je la regardais froidement, et quand je lui souriais, le sourire allait rarement jusqu'à mes yeux. Mais aujourd'hui, j'étais prête à quelques concessions. Dès que je sortis dans la rue, je l'aperçus. Charlotte m'attendait dans une mini robe très courte rouge. J'allai vers elle. Je l'embrassai. Et soudain, quelque chose se brisa. Cette jeune fille que j'avais devant moi, c'était une autre, pas celle que j'avais rêvée. Certes, elle était éclatante, jeune, blonde, aimante, tendre comme l'autre, mais il lui manquait une qualité qui n'appartenait qu'à l'autre. Elle me demanda: "- préférez-vous que je vous laisse seule ?" Elle me sourit. Je la regardai avec une expression d'incrédulité mais je vibrais encore de la ferveur de ses mains. Le lendemain soir, elle vint chez moi. Tout alla très vite. Il n'y a que les femmes légères qui hésitent à se donner. Je l'aimais pour la gravité qu'elle mettait dans l'amour. Sa beauté, mais plus encore l'air de bonté qui émanait d'elle. Il était moins de minuit quand nous entrâmes rue Saint-Honoré à La Marquise et nous allâmes nous asseoir tous les trois dans un angle où un guéridon était encore libre. Paul commanda du champagne et Charlotte s'installa à côté de Juliette. Le contraste entre les deux jeunes femmes avait de quoi bluffer un homme. Charlotte était blonde, avec la fragilité apparente de la porcelaine de Saxe et de grands yeux bleus pleins d'innocence. Juliette, brune aux cheveux courts, un fauve racé, très sportive, dévorant les jolies filles et la vie à pleines dents. Peu à peu, nos pupilles bientôt s'habituèrent à la pénombre qui régnait. L'endroit était frais, agréable, une musique anglo-saxonne en fond sonore, tout au fond de la salle, il y avait un grand rideau derrière lequel nous entendions par instants des éclats de rire et des exclamations. Autour de nuit, des couples flirtaient sans trop de retenue, Paul leva son verre en direction de Juliette qui lui répondit avec un sourire. Ils étaient beaux tous les deux et très amoureux l'un de l'autre. Ils ne s'adonnaient désormais plus aux jeux échangistes qu'ils pratiquaient autrefois. Le champagne était délicieusement frais et pétillant. Bientôt, une jeune femme passa devant eux, attirant tout de suite l'attention de Juliette. Elle était ravissante, cheveux blonds coiffés en queue de cheval, longiligne, le visage souriant, bronzée. Sa silhouette élancée était mise en valeur par une jupe noire très courte montrant des bas qui luisaient langoureusement. Un charme fou, une distinction toute naturelle. La Marquise était un établissement dont l'organisation était sans défaut. On pouvait très bien rester dans la première salle et y boire un verre tranquillement dans une atmosphère ne dépassant pas le flirt un peu poussé. La jeune femme qui venait d'arriver s'était assise non loin d'eux et ils auraient juré qu'elle venait là pour la première fois. À la table voisine, un couple, lèvres soudées, s'étreignait passionnément et la main de l'homme, qui la fouillait, était invisible sous la robe de sa compagne dont les jambes frémissaient par instants, s'ouvraient insensiblement, puis se refermaient comme sous l'effet d'un très bref retour de pudeur, très vite regretté.
Soudain, ils se levèrent et disparurent derrière le rideau rouge, sans doute pour rejoindre alors une alcôve. Juliette avait imperceptiblement changé d'attitude, Paul la connaissait suffisamment pour deviner qu'elle avait envie de lui, mais plus encore, d'aller jeter un coup d'œil dans l'autre salle, de profiter ainsi de l'opportunité pour faire connaissance de la ravissante blonde. Une conquête facile et surtout agréable, d'autant que l'attirance paraissait mutuelle. Son maquillage était discret. Assurément sous son chemisier transparent, elle ne portait pas de soutien-gorge car on devinait ses seins libres et fermes. Sous des airs de jeune fille BCBG, elle devait avoir un tempérament de feu. Elle avait vingt ans. Même pas, dix-huit ans et demi. Un âge diabolique pour Juliette qui en a quinze de plus. Elle est distinguée, blonde, avec des yeux magnifiques, le visage encadré par une sage chevelure. Piquante, peu farouche, elle avait cette liberté des jeunes filles de bonne famille émancipées. Elle devait traîner tous les cœurs derrière elle. Elles décidèrent toutes les deux après avoir échangé quelques paroles anodines de rejoindre Charlotte et Paul dans l'autre salle, derrière le rideau. Sur les banquettes garnies de coussins qui faisaient le tour de la pièce surchauffée, des couples faisaient l'amour sans retenue. Quelque part, s'éleva un long gémissement de plaisir. Juliette avait retrouvé ses ardeurs saphiques, dont Paul avait l'habitude. Un inconnu contempla Charlotte, surpris de sa retenue, puis jeta un bref regard à Paul, comme pour solliciter une autorisation. À La Marquise, tout le monde était bien élevé. Voyant qu'il n'y avait aucun refus, il se baissa alors vers Charlotte qui gardait obstinément les paupières closes et, la prenant par la taille, la redressa doucement jusqu'à ce qu'elle fût agenouillée devant lui. Puis il releva sa robe le plus haut possible dans son dos, défit lentement le tanga en soie jaune qui voilait ses hanches. Elle frémit quand il commença à caresser ses fesses nues qui s'offraient vers lui. Sans se l'avouer, elle adorait se faire prendre par un inconnu dont elle se refusait à voir les traits, ce qui devait combler son fantasme favori. Juliette avait conquis la ravissante blonde. Elle s'appelait Florence. Elle était une de ses jolies filles qui, dès leur extrême adolescence, pour leur beauté, mais surtout pour un agrément, un charme qui demeurent assez mystérieux, donnaient bien avant l'âge des plaisirs interdits, et sans doute plus que l'on en exigeât d'elles. Le désir n'a jamais l'épaisseur qu'il a dans la beauté du mal. Elles s'embrassaient amoureusement, les langues entremêlées. À genoux, la main de Juliette allait à la découverte des merveilles entrevues dans le décolleté de Florence. Ses seins tenaient juste dans la paume de sa main et avaient une fermeté remarquable. Le bout des doigts caressait, tour à tour, chaque auréole et elle sentait les pointes commencer à s'ériger. Elle la fit basculer pour l'allonger sur la banquette. Elle fermait les yeux mais sa respiration avait changé de rythme. Elle couvrit alors son visage de baisers par de multiples touches délicates, sur les lèvres, passant sa langue derrière son oreille, ce qui la fit frémir. Florence mordillait avec rudesse, les pointes des seins de Juliette. Elles tanguèrent, ivres et muettes, au son d'une musique imaginaire très lente, comme toutes deux plongées dans un élément nouveau, inconnu de toute-puissance interdite.
Elles s'entremêlent pendant des siècles, mourant d'envie de se jeter à terre. Après lui avoir ôté ses talons hauts, Juliette commença à faire glisser sa main le long de la jambe dont le galbe du mollet était parfait, sa main crissait sur les bas. Bientôt la main continua sa reptation au dessus du genou, vers l'entrecuisse de Florence. Juliette s'aperçut qu'elle ne portait que des bas. Florence riva son regard sur les doigts de Juliette qui parcouraient sa fente, tandis que son clitoris, décalotté, pointait tel un dard. Florence ne tarda pas à jouir. À peine risquait-elle une fiévreuse caresse, un élan passionné, que Florence entrait aussitôt dans des ardeurs trop vite maximales. Juliette freinait donc là où une femme devait pouvoir se lâcher. Elle se réservait toujours au lieu d'offrir sa confiance en même temps que son corps, ce qui on en conviendra rationne le plaisir. Elle avisa que le comportement de Florence, sans être insolent, allait à l'encontre des préceptes qu'il lui faudrait bientôt assimiler, pour la rendre docile, bien entendu, mais surtout, résignée à se priver d'orgasme, avec un respect infini et la langueur qu'elle attendrait d'elle. Dans une alcôve plongée dans la pénombre, une ravissante blonde aux cheveux courts, commençait à se déshabiller. Sa jupe flottait au gré de ses mouvements. Par moment, elle s’ouvrait sur le côté laissant apparaître la blancheur d’une cuisse nue jusqu’au niveau de l'aine. Elle attrapa le bas de la jupe et la fit voler, découvrant volontairement ses jambes au regard de l’assistance. Elle défit les boutons de son chemisier dévoilant son ventre en ondulant des hanches dans un balancement lascif. Bientôt, un homme s'enhardissant lui ôta. Le soutien-gorge descendu fit apparaître l'aréoles de ses seins. Que lui importait ? Il était clair à ses yeux que dorénavant au cours de la soirée, rien ne serait choquant, clair aussi que ses hanches minces, ses larges épaules, ses longues jambes, la fente de son ventre lisse, sa bouche et enfin et surtout l'étroit pertuis de ses reins devraient s'offrir sans pudeur. Se donner à l'amour, esclave et comblée. Elle s’exhibait sans retenue. Deux autres invités s’approchèrent, un dégrafa le soutien-gorge, libérant les seins qui étaient déjà fièrement dressés. Le premier les malaxa sans douceur. Le second attoucha ses fesses. Elle était maintenant nue. De nombreuses mains prirent alors possession de son corps offert, aucune partie ne fut oubliée. les doigts fouillèrent son vagin et son anus. Elle implora d'être prise. Un homme s’allongea sur elle, la pénétra tout aussi rapidement et commença des mouvements de va-et-vient. Un sexe s’approcha de sa bouche, elle happa le membre viril qui s'enfonça dans sa gorge. Juliette et Florence avaient choisi de profiter d'un recoin sombre de la salle pour s'abandonner de façon plus discrète. Elles étaient totalement nues maintenant. Étendue sur le dos, les bras rejetés en arrière, Florence se livrait sans pudeur. Juliette avait décidé de la dompter, de la soumettre durement, de la rabaisser, de l'anéantir presque. Mais le lieu ne s'y prêtait pas. Elle se jura en elle-même de parvenir à ses fins. Comme dans un rêve, sous ses caresses, elle entendit le feulement de Florence qui se cambrait de tous ses muscles. Un instant ses cuisses se resserrèrent convulsivement autour de la tête de Juliette puis s'écartèrent de nouveau dans un mouvement d'abandon. Juliette plongea ses doigts humides dans l'intimité moite pour constater que Florence avait de nouveau joui. Les portant à sa bouche après, elle les lècha longuement entre ses lèvres, se délectant de leurs éjaculats communs. Elle ne s'était pas trompé dans le jugement qu'elle avait porté sur sa personnalité. Ce n'était plus seulement l'attrait des premiers jours, c'était une véritable velléité de posséder celle qui hésitait encore à accepter d'être tenue, non pas pour soumise, tant chacun de ses abandon serait bouleversant, sous le fouet ou les outrages faits à son corps, mais inexorablement pour esclave. Elle laisserait filer la chaîne des jours passés, n'en conservant que le tout dernier chaînon, et sa bouche bâillonnée ne pourrait laisser échapper la moindre plainte.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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Chapitre 35
L'Anneau du Silence et la Victoire Publique
Le réveil du lundi matin fut d'une tout autre intensité. Le corps de ma Soumise était calme à côté de moi, mais je savais que son esprit était en alerte, rejouant l'exhibition de la veille. La présence de Maîtres tiers avait gravé sa nouvelle réalité.
Je l'ai laissée se lever la première. Elle est entrée dans la cuisine, vêtue de son tailleur professionnel, sa posture plus assurée.
"Le café est prêt," dis-je.
"Merci, Maître." Le titre glissait avec une aisance nouvelle, le respect étant devenu sa langue maternelle.
J'ai posé le petit coffret en velours sur le comptoir.
"Cette semaine, l'éducation continue. Ton obéissance est totale dans la chambre. Maintenant, je veux qu'elle soit totale en public."
Je me suis approché, ma main effleurant la sienne.
"La règle est la suivante : tu vas porter un **petit bijou** que je t'offre. Il sera visible. Si quelqu'un te demande sa provenance, tu répondras uniquement : *"C'est un cadeau de mon partenaire."* Tu ne donneras aucune explication, aucune information supplémentaire."
C'était un test de son aplomb, de sa capacité à affirmer mon droit de propriété sans l'exposer.
"Cette règle n'est pas négociable. Si l'information fuite, si tu brises la règle par hésitation ou par excès de parole, la sanction sera à la hauteur du manquement. Clair ?"
"Parfaitement clair," répondit-elle, sa voix ferme.
J'ai ouvert la boîte. À l'intérieur, un simple **anneau d'argent**, minimaliste, sans pierre.
"Tu le porteras à ton annulaire **droit**. Dès maintenant."
Elle prit l'anneau, le glissant sur son doigt. C'était un acte de marquage silencieux.
"Le week-end prochain, je veux un rapport détaillé de chaque regard posé sur cet anneau, de chaque question posée."
Elle souriait, le plaisir d'être testée éclairant son visage.
"Et pour ce soir, la "vanille" est de rigueur. Tu as besoin de repos. Mais n'oublie jamais que même dans l'intimité de nos nuits "vanille", tu es et resteras ma Soumise."
Nous avons quitté l'appartement, deux professionnels élégants se dirigeant vers leurs obligations. Moi, avec le secret de l'anneau et le poids de ma domination. Elle, avec la marque invisible de la discipline et la joie de mon autorité.
L'arrivée au bureau fut un test immédiat. L'anneau était une présence criante dans un monde de codes vestimentaires tacites. Habituellement, elle ne portait que des bijoux subtils et fonctionnels. Cet anneau, simple mais au mauvais doigt (l'annulaire droit est le symbole de l'attachement dans certaines cultures, mais pas la convention du mariage), attirait l'œil.
Je savais qu'elle était sous une pression immense. Chaque poignée de main, chaque geste vers un document, attirait l'attention sur le cercle d'argent. Le défi n'était pas la douleur, mais la **gestion du secret** sous les projecteurs.
Pendant la matinée, les regards étaient des murmures. Des collègues hésitaient à poser la question, craignant l'intrusion. Elle, de son côté, excellait. Elle ne cachait pas l'anneau, ne le mettait pas en évidence, elle agissait simplement comme s'il avait toujours été là. C'était la maîtrise de la **soumission invisible**.
Le test arriva juste après la pause déjeuner, dans le bureau de son associée, Clara.
"Oh, attends." Clara s'est penchée, son regard rivé sur sa main. "C'est nouveau, ça ? Un anneau à l'annulaire droit ? Je n'avais jamais vu ça. C'est... un peu original."
Ma Soumise a maintenu son calme, son visage ne trahissant rien de la tension qui devait la parcourir. Elle était sur le fil du rasoir. Un seul mot de trop, une hésitation, et la sanction serait inévitable.
"C'est un cadeau de mon partenaire," a-t-elle répondu, sa voix était ferme et son regard ne fuyait pas.
Clara, sentant la fin de la conversation, a insisté légèrement. "C'est adorable. Il t'a offert ça pour quelle occasion ?"
Elle a fait une pause. Le silence était tendu, mais elle se souvenait de la règle : *tu ne donneras aucune explication, aucune information supplémentaire.*
Elle a levé les yeux vers Clara, un sourire léger et distant barrant toute autre question.
"Nous devrions nous concentrer sur le dossier des actionnaires, Clara. Le rapport est attendu pour la fin de la journée."
Le changement de sujet fut une porte fermée avec politesse, mais avec une finalité absolue. Elle n'avait pas menti, mais elle n'avait pas non plus brisé l'ordre du silence. Le message était clair : cet anneau était une propriété privée, et la conversation était terminée.
Dans mon propre bureau, je sentais le triomphe. Elle avait réussi le premier assaut. Le week-end de discipline avait affûté sa capacité à obéir même sous la pression sociale.
La journée s'est poursuivie ainsi, avec d'autres regards, d'autres murmures, mais aucune autre question directe n'a osé franchir la barrière qu'elle avait établie.
Quand elle est rentrée à l'appartement, la tension de la journée s'est immédiatement transformée en une ferveur contenue.
Elle s'est dirigée vers moi. "Maître, le rapport pour l'anneau est en cours. Je l'aurai pour le week-end, comme ordonné."
Je hochai la tête, satisfait de sa performance et de son empressement. Je me suis penché et j'ai embrassé l'annulaire droit.
"La Soumise excelle dans les domaines que le Maître lui dicte," ai-je murmuré. "Tu as gagné le repos pour cette nuit."
L'éducation continuait. Le défi était psychologique, mais le résultat était la consolidation totale de mon autorité, dans le secret et dans le monde.
Chapitre 36
L'Immobilité Exquise
Le vendredi soir. Le retour à l'appartement fut marqué par une tension différente. Cinq jours d'obéissance impeccable et de tension psychologique avaient précédé ce moment. Elle avait passé la semaine entière sous le regard des autres, son annulaire droit portant silencieusement ma propriété. Elle avait réussi. Les regards, les questions refoulées, le secret partagé : tout cela avait saturé son esprit. La réussite en public exigeait une récompense en privé, et une nouvelle leçon.
Elle a défait son tailleur avec une lenteur rituelle. L'anneau d'argent brillait.
"Tu as géré le défi de l'anneau avec une discipline parfaite," ai-je dit, sans bouger du canapé. "Cinq jours d'obéissance silencieuse. C'est la preuve que ton esprit est devenu le mien."
Elle s'est agenouillée devant moi, son corps nu ne cherchant pas le contact, mais l'instruction.
"Maintenant, je vais tester le corps. L'obéissance ne vaut rien si elle n'est que verbale."
Je me suis levé et l'ai conduite vers la chambre de jeu. L'atmosphère y était fraîche, clinique. Au centre, j'avais préparé la croix d'André en bois laqué. Un instrument de renoncement absolu.
"Mets-toi en position," ai-je ordonné. "Face à la croix."
Elle s'est exécutée, ses mains et ses pieds s'alignant instinctivement avec les points d'attache. Je me suis penché et j'ai pris les cordes de chanvre tissé que j'avais préparées.
Le bondage n'est pas une simple contrainte ; c'est un art, une démonstration de domination et de confiance. J'ai commencé par ses poignets. La corde, douce mais ferme, les a immobilisés rapidement. Chaque nœud était un rappel : son corps n'était plus à elle.
J'ai tendu ses bras, les attachant aux traverses supérieures de la croix. L'étirement n'était pas douloureux, mais il la rendait vulnérable, exposant sa poitrine et son ventre. La même méthode fut appliquée à ses chevilles et à ses cuisses, la fixant dans une position d'attente crucifiée.
Quand le dernier nœud fut serré, elle était parfaitement immobile, suspendue dans un état d'impuissance totale.
"La leçon de ce soir est l'Immobilité Exquise," ai-je murmuré, marchant autour d'elle. "Tu n'as plus aucun contrôle sur tes membres. Seule la volonté me reste. Et je veux que tu me l'offres dans un silence absolu."
Je me suis penché et j'ai attaché un bandeau en soie noire sur ses yeux. La privation visuelle intensifiait sa dépendance à mon toucher et à ma voix. Ses autres sens ont explosé.
Je n'ai pas commencé par l'impact. J'ai commencé par le toucher le plus délicat, utilisant une plume d'oie que j'ai passée sur les parties les plus sensibles de son corps : la face interne de ses cuisses, le long de ses flancs, l'arête de son sein.
Son corps, totalement immobilisé, ne pouvait exprimer sa réaction que par des soupirs incontrôlables et une chair de poule qui se propageait sur toute sa peau. L'immobilité était devenue une torture. Elle ne pouvait pas se défendre, ne pouvait pas chercher mon contact, ne pouvait pas fuir la sensation.
J'ai augmenté la pression. J'ai pris un glaçon que j'ai lentement fait glisser sur son ventre brûlant. Le contraste entre le froid brutal et la chaleur de sa peau a provoqué un gémissement étouffé, qui fut immédiatement réprimé.
"Silence," ai-je ordonné, ma voix basse. "Offre-moi ta jouissance forcée."
La leçon était dure : elle devait expérimenter le plaisir et la torture sans rien pouvoir faire, un objet de sensation.
Je suis revenu à sa zone la plus érogène. J'ai pris un petit vibromasseur, réglé au plus faible, et je l'ai appliqué à son clitoris.
La sensation, inattendue et insistante, a brisé sa contenance. Ses muscles se sont tendus contre les cordes, son bassin a cherché à se soulever, mais la croix la maintenait fermement en place. C'était la lutte finale entre sa volonté animale et la discipline imposée.
Je l'ai tenue sous cette stimulation, maintenant le contact jusqu'à ce que son corps entier ne soit plus qu'une série de spasmes et de tremblements, sa respiration devenant une plainte rauque. La douleur de l'immobilité se mêlait à l'agonie du plaisir refusé.
"Dis-moi à qui appartient ce corps," ai-je exigé, ma voix dure.
"À... à vous... Maître," réussit-elle à haleter, les mots arrachés par la jouissance.
Je n'ai pas attendu. J'ai mis fin à la stimulation, le silence et la frustration la submergeant immédiatement. J'ai défait une seule attache : celle de son pied gauche, pour lui permettre un mouvement minimal.
Je l'ai soulevée contre la croix et j'ai enfoncé mon verge en elle, sans prélude, sans douceur. Elle était prête, non pas par désir, mais par l'intensité de sa frustration. Elle était la toile parfaite pour ma domination.
L'acte fut un acte de reprise brutale. Elle était impuissante à chercher le rythme ou l'angle. Sa jambe libre, seule capable de mouvement, s'est enroulée autour de ma hanche dans une tentative désespérée de participation. J'ai maintenu un rythme sauvage, la frappant contre le bois laqué, chaque coup de butoir étant un rappel de ma force et de son abandon.
Elle criait mon nom dans le bandeau de soie, ses larmes se mélangeant au tissu.
Je l'ai tenue ainsi, la chevauchant jusqu'à l'explosion finale. Mon éjaculation était le sceau final de cette leçon.
Je me suis retiré, la laissant attachée et tremblante.
J'ai retiré le bandeau de ses yeux. La lumière l'a aveuglée un instant, puis elle a vu mon visage.
"La leçon est finie," ai-je dit, reprenant le ton du Maître. "Le corps a cédé. Tu vas te souvenir de l'odeur du chanvre. Demain, la récompense."
Je l'ai détachée lentement, chaque dénouement étant un acte de soin, mais aussi la preuve que ma main donnait la liberté et la retenait. Elle s'est effondrée à mes pieds, mais j'ai veillé à ce qu'elle reste dans mes bras. L'éducation avait franchi un nouveau seuil de confiance et d'abandon physique.
Sur ce ..... vive la suite ...
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Ce modèle permet d'isoler et de quantifier deux dimensions fondamentales. La source de la douleur (dépendante des conditions d'application et de la sensibilité individuelle), et sa dynamique temporelle, déterminée par la capacité d'adaptation de l'organisme. En prolongeant cette lecture, on peut envisager que le plaisir émerge lorsque la décroissance de P(t) coïncide avec une libération endorphinique suffisante pour franchir un seuil psychique. Dans cette zone critique, la douleur, bien qu'objectivement atténuée, se transforme subjectivement en une expérience de plaisir. Le modèle proposé, bien que linéaire, constitue une première approximation mathématique du passage entre souffrance et jouissance.
Lorsque la douleur initialeP0 commence à décroître au fil du temps selon la loi P(t) =P0*e^(At), le corps entre dans une phase d'équilibre instable entre souffrance et adaptation. C'est durant cette période que les mécanismes biochimiques, principalement la libération d'endorphines, interviennent pour moduler la perception subjective. Ces substances, sécrétées par le système nerveux central en réponse à une stimulation intense, agissent comme des analgésiques naturels et induisent une sensation de bien-être.
On peut modéliser cette réponse endorphinique par une fonction croissante de la douleur ressentie :
où :
E(t) représente l'intensité relative de la réponse endorphinique (sans unité, normalisée entre 0 et 1).
α>0 est un facteur d'efficacité biologique propre à l'individu, traduisant la capacité du corps à produire et à métaboliser les endorphines.
λ>0 est un paramètre de réactivité indiquant la rapidité avec laquelle la douleur déclenche cette réponse.
Lorsque P(t) est faible, la production d'endorphines reste limitée ; mais au-delà d'un certain niveau de stimulation, la sécrétion s'accroît fortement avant d'atteindre une saturation physiologique. Ainsi, plus la douleur initiale est intense et contrôlée, plus la courbe E(t) s'élève rapidement, favorisant une transition vers des états de plaisir paradoxal.
Le passage effectif de la douleur au plaisir peut alors être envisagé comme le franchissement d'un seuil psychique T. Tant que la douleur perçue reste inférieure à ce seuil, l'expérience demeure punitive ou neutre. Mais lorsque la combinaison entre la douleur atténuée P(t) et la réponse endorphinique E(t) dépasse ce seuil, la valence émotionnelle s'inverse :
où D(t) représente le degré de plaisir ressenti (positif si plaisir, négatif si douleur pure) et β>0 exprime la pondération psychique de la douleur restante. Si D(t)>0, la douleur devient source de plaisir ; si D(t)<0, elle demeure aversive.
Ce modèle traduit mathématiquement un phénomène bien connu dans la physiologie de la sensation : la conversion de la tension en relâchement. L'individu atteint un état de plaisir non pas malgré la douleur, mais à travers elle, au moment où l'intensité perçue décroît plus vite que la charge mentale accumulée. Autrement dit, la douleur agit comme un catalyseur d'une réponse euphorisante, déclenchant une dynamique où le corps et l'esprit réévaluent conjointement la signification du stimulus.
Cette formulation n'entend pas réduire à une équation, la complexité de l'expérience SM. Il s'agit plutôt de présenter une lecture symbolique et analytique du processus. Elle montre comment le contrôle, la confiance et la conscience du cadre influencent la direction du ressenti. Dans une situation où le rapport de domination est consenti et maîtrisé, la douleur cesse d'être destructrice pour devenir un langage de connexion et de transformation. Ainsi, l'équation ne décrit pas seulement un mécanisme physiologique, mais aussi une dialectique de l'expérience. Celle où la limite devient passage, et où la douleur, disciplinée, engendre la jouissance.
Ainsi, la douleur et le plaisir ne s'opposent pas de manière absolue, mais s'inscrivent dans une continuité dynamique où chacun se nourrit de l'autre. La douleur, lorsqu'elle est maîtrisée, perd sa fonction punitive pour devenir un vecteur de transformation. Le modèle proposé, bien que simplifié, suggère que le plaisir naît précisément de la modulation de la douleur dans un contexte de contrôle, de confiance et de conscience. L'équilibre subtil entre intensité, durée et adaptation fait de l'expérience un espace d'exploration sensorielle où le corps et l'esprit dialoguent à travers la tension.
Dans cette perspective, le rôle du dominant ne se réduit pas à infliger une intensité, mais à orchestrer un processus de métamorphose. Il ajuste les paramètres du ressenti, force, rythme, durée, afin que la douleur atteigne la zone critique où elle se convertit en plaisir. Ce n'est pas la violence de l'acte qui crée la jouissance, mais la précision du dosage et la qualité du lien.
La douleur devient alors une équation vivante, dont les variables ne sont pas seulement physiques, mais profondément humaines : la confiance, la perception, la mémoire, l'abandon. Comprendre cette transformation, c'est reconnaître que le plaisir n'est pas l'absence de douleur, mais son dépassement. Le modèle mathématique n'en capture qu'une image symbolique, mais il révèle une vérité essentielle : la jouissance naît là où la conscience apprivoise la souffrance et en fait un langage partagé.
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Chapitre 33
Le Luxe de l'Ordre
Le samedi matin ne portait aucune trace de l'acte de la nuit. La chambre de jeu était silencieuse, les outils rangés. Elle était à mes côtés, endormie profondément, sa peau fraîche, la seule preuve visible de l'éducation étant le léger rougissement qui persistait sur ses fesses.
Je me suis réveillé avant elle. Ces moments de sommeil partagé sont essentiels. Ils ne sont pas un relâchement du contrôle, mais un renforcement : elle dort parce qu'elle se sent absolument en sécurité sous ma protection, même après que je lui aie infligé de la douleur.
Je l'ai laissée se réveiller seule, quittant le lit pour préparer le café. Mon premier ordre du jour n'était pas un service, mais une instruction vestimentaire.
Quand elle est entrée dans la cuisine, elle portait une de mes chemises, trop grande pour elle, et un simple bas de soie. C'était la tenue qu'elle s'autorisait les jours de repos, un luxe.
"Bonjour," ai-je dit, mon ton neutre, professionnel. Elle n'a pas répondu par un mot, mais par une légère inclinaison de tête, reconnaissant le Maître avant le partenaire.
"Aujourd'hui, tu vas te reposer. Nous allons sortir en fin d'après-midi. Tes instructions sont simples."
J'ai posé sa tasse de café sur le comptoir, à portée de main.
"Tu t’habilleras simplement. Pas de maquillage, mais la coiffure impeccable. Ta seule parure sera le collier de jour que tu porteras sous le col de ta chemise. Visible uniquement par moi."
Le collier de jour n'était pas en cuir, mais une chaîne fine, discrète, presque invisible sous la lumière normale, mais suffisamment lourde pour qu'elle en sente le poids constant sur sa clavicule. C'était une contrainte cachée, un lien permanent que le monde extérieur ignorerait.
"Compris ?"
"Oui, Maître." Le murmure était un soupir de contentement.
L'après-midi s'est déroulé avec une précision délibérée. Nous sommes allés dans un lieu public, un salon de thé chic, où la foule était présente. Elle était à mes côtés, la femme élégante et sophistiquée que j'avais créée.
Elle marchait légèrement derrière moi, son allure était parfaite. Le contrôle ici n'était pas la laisse, mais le silence. Je n'avais pas besoin de lui donner d'ordres ; elle se tenait à l'endroit exact où elle ne devait pas me gêner, ses mains à ses côtés, ses yeux attentifs à ma moindre expression.
J'ai testé son obéissance à travers des signaux non verbaux. Un simple mouvement de ma main vers la sienne sur la table était un ordre : elle devait glisser son doigt sous mon poignet, un contact intime et éphémère qui restait invisible aux autres clients.
Une fois, alors qu'elle commentait une sculpture, j'ai froncé légèrement les sourcils. Elle a cessé immédiatement de parler, reconnaissant l'ordre implicite de ne pas s'exprimer sans permission explicite en public. La discipline de la nuit portait ses fruits dans la subtilité du jour.
"Tu as faim ?" lui ai-je demandé doucement.
"Oui, Maître."
"Alors tu vas commander ce que je te donnerai."
Je lui ai dicté son choix de dessert, quelque chose qu'elle n'aurait normalement pas pris. Le choix de la nourriture est un autre acte de soumission. Elle a commandé sans broncher, sa voix claire, le service rendu avec une grâce parfaite.
J'ai observé son plaisir à me servir, non pas par contrainte, mais par la joie qu'elle tirait à jouer le rôle d'une femme absolument dévouée.
La soirée a basculé au retour à l'appartement. La discipline d'une journée entière sous surveillance silencieuse avait créé une nouvelle forme de tension.
J'ai fermé la porte. Elle s'est immédiatement tournée vers moi, le masque de l'élégance tombant. Ses yeux me suppliaient.
"Tu as été impeccable. Tu as honoré ma propriété devant le monde."
Elle s'est inclinée, touchant mes chaussures du bout des doigts, un geste de gratitude totale pour la validation.
J'ai retiré le collier de jour. Le clic léger du fermoir a marqué la fin de l'ordre public.
J'ai glissé mes mains sous sa chemise. La sensation de la peau chaude, marquée par le martinet la veille, était électrique. Je l'ai poussée contre le mur, son corps se cambrant instantanément dans l'anticipation.
La pénétration fut douce et lente, mais incroyablement profonde. C'était un acte de possession émotionnelle, le sexe comme consolidation. Je voulais qu'elle ressente ma force, non comme une punition, mais comme l'ancre qui la maintenait dans son nouveau rôle. Elle gémissait mon nom, chaque son étant une reconnaissance que sa journée, son corps et son plaisir appartenaient totalement au Maître.
Capitre 34
L'Annonce et l'Offrande
Le petit-déjeuner du dimanche matin était l'image même du réconfort. Elle était assise en face de moi, enveloppée dans mon peignoir, buvant son thé chaud. Le silence était doux, rempli de la quiétude post-coïtale.
Je l'observais, laissant l'attente s'installer.
"Cette semaine a été une série de tests," commençai-je, ma voix calme. "Tu as prouvé ton obéissance à la fois dans la douleur et dans la distance. Maintenant, la prochaine étape. La soumission n'est pas complète tant qu'elle ne peut pas être offerte."
Elle cligna des yeux, absorbant la validation.
"Cet après-midi, nous avons un engagement social. Nos amis, Thomas et Éléonore. Tu les connais." J'ai fait une pause, m'assurant que l'importance de ce que j'allais dire pénétrait son esprit. "L'éducation n'est pas seulement pour mes yeux. Elle est pour la validation de ton statut."
Je me suis penché au-dessus de la table.
"En fin d'après-midi, ils viendront ici. Je t'ai préparée pour l'abandon, la discipline, le service. Aujourd'hui, tu vas t'abandonner sous le regard d'autres Maîtres. Je t'ai commandé une robe simple, en satin noir. Tu la porteras."
J'ai pris la tasse de thé qu'elle tenait et l'ai reposée doucement.
"Pour l'heure, mange. Ton corps aura besoin d'énergie. Après, tu iras te coiffer. Une coiffure simple, qui met en valeur ta nuque. Pas de maquillage. Je veux que la vérité de ta soumission soit lisible."
Elle n'a toujours pas parlé, son regard portait une excitation nouvelle, mélangée à une légère nervosité.
"La règle est la suivante : Tu es sous silence complet à partir de maintenant. Tu ne parleras pas à moins que moi, ou que Thomas, ne t'y autorisions."
Elle a fait un lent hochement de tête. Le nouveau jeu avait commencé.
L'après-midi fut une préparation silencieuse. Je l'ai dirigée pour sa toilette, vérifiant la coiffure, m'assurant que le satin noir qu'elle portait était à la fois élégant et suggestif. La robe s'arrêtait juste au-dessus du genou et dévoilait subtilement le début de ses cuisses, où les marques les plus pâles du martinet pouvaient être devinées par un œil averti.
À l'heure convenue, la sonnette retentit. Elle était positionnée dans le salon, debout, le dos droit, ses mains croisées avec une soumission presque religieuse.
Thomas, Maître par nature, et Éléonore, son élégante soumise, sont entrés. Les salutations étaient conventionnelles entre nous. La tension a monté dès que Thomas a aperçu ma Soumise.
"Elle est ravissante," commenta Thomas, son regard pénétrant.
"Elle l'est," confirmai-je, ma main se posant sur l'épaule de ma propriété. "Elle a été particulièrement disciplinée cette semaine. Aujourd'hui, je vous l'offre en validation de son statut."
Éléonore, soumise aguerrie, a souri à ma partenaire, un mélange de compréhension et d'empathie, mais aussi de reconnaissance du lien que nous partagions.
"Nous sommes honorés," dit Thomas.
Je n'ai pas perdu de temps. J'ai conduit tout le monde à la zone désignée du salon, loin des regards extérieurs.
"Elle est sous silence complet. Elle ne bougera que sur ordre."
Je me suis adressé à elle, ma voix retrouvant le ton de la chambre de jeu.
"À genoux. À mes pieds. Et lève ton visage vers Thomas."
Elle a obéi, ses genoux claquant sur le tapis, son corps s'abaissant sans hésitation. Elle a levé son visage vers Thomas, le Maître invité, son regard exprimant la dévotion totale qu'elle m'offrait, transférée momentanément à mon invité.
Thomas s'est approché. Il n'avait pas besoin de la toucher. Le pouvoir était dans le regard. Il la fixait, puis a demandé : "Dis-moi qui tu sers."
Elle a dégluti, puis a murmuré, ses yeux ne quittant pas ceux de Thomas : "Je sers mon Maître. Et je suis sa propriété."
"Non. Tu es sous silence complet," l'ai-je corrigée, ma voix cinglante, le rappel de la règle brisant la quiétude. Je n'ai pas eu besoin d'infliger de la douleur. La faute était la punition.
Elle a fermé les yeux un instant, se reconcentrant.
Je me suis tourné vers Thomas. "Elle est à votre disposition, mon ami. Elle est prête pour le service."
Thomas a souri, appréciant la leçon immédiate. Il s'est accroupi, effleurant son épaule.
"Très bien. Montre-nous ta nudité, ma belle."
Elle n'a eu besoin d'aucun autre mot. Avec une lenteur déchirante, elle a retiré la robe de satin. Le tissu a glissé jusqu'à ses chevilles, la laissant nue, exposée non pas seulement à moi, mais à deux paires d'yeux critiques.
Elle s'est tenue dans une soumission immobile, présentant la preuve de sa discipline. Thomas a passé sa main sur les marques pâles du martinet, un geste de validation. J'ai vu le plaisir dans les yeux d'Éléonore, un plaisir d'appartenance.
La tension est devenue érotique, non par l'acte sexuel, mais par l'exposition absolue. Elle ne pouvait rien cacher, pas même sa réaction physique à la domination partagée.
J'ai pris le contrôle final.
"Maintenant, Thomas. Tu vas me faire l'honneur d'une démonstration."
J'ai pris la canne de Rosewood. Je l'ai tendue à Thomas.
"Elle est à vous. Elle attend votre marque."
Thomas a accepté l'outil. C'était la validation ultime. Je m'étais retiré pour regarder. Thomas a administré trois coups nets sur ses fesses. Pas une punition, mais une signature, la preuve que sa soumission était reconnue par les pairs. Elle a geint, mais n'a pas bougé.
Lorsque Thomas a reposé la canne, j'ai repris ma place.
"Tu as bien servi," ai-je murmuré, la tirant contre moi pour un baiser possessif devant les deux témoins. "Tu es ma propriété, dans le secret et en public."
Thomas et moi nous sommes installés confortablement sur le canapé, nos verres à la main. Éléonore, déjà nue sous sa propre robe, a obéi à l'ordre silencieux de son Maître.
J'ai ordonné à la mienne de s'agenouiller, son corps nu portant encore l'humidité de la tension, sur un coussin devant mes pieds. Éléonore a pris la même position devant Thomas.
Nous avons parlé un moment. De la BDSM, du club, des prochaines rencontres. Les deux soumises, nues et exposées, restaient à genoux, absolument immobiles, le silence total étant leur preuve de discipline. Elles ont parlé entre elles par de très légers hochements de tête ou des regards furtifs, partageant l'expérience sans briser la règle.
Le silence est devenu électrique. L'excitation de cette conversation d'hommes, l'exposition des deux femmes nues, a mené nos érections à un point de tension flagrant.
C'est à ce moment que les soumises ont vu notre érection.
Elle m'a regardé, ses yeux pleins d'une supplique féroce. Éléonore a échangé un regard avec Thomas.
"Maître," murmura-t-elle, brisant le silence, sa voix tremblante mais audible. "Pourrions-nous avoir l'honneur de vous donner une fellation?"
Le même murmure est venu d'Éléonore à Thomas. C'était la preuve ultime de l'internalisation : l'initiative venait de leur ferveur, mais la permission restait entre nos mains.
J'ai souri.
"Oui." ai-je répondu.
Thomas a donné la même autorisation.
Elle a attrapé ma verge avec une ferveur immédiate. Elle était brûlante et impatiente. J'ai saisi ses cheveux, non pour la blesser, mais pour contrôler le rythme et pour l'obliger à maintenir le contact visuel avec moi.
À côté de nous, le son humide de la fellation d'Éléonore a répondu à la mienne. C'était un tableau de domination parfaite. Je l'ai poussée à accélérer, mon propre plaisir croissant à la vue de son dévouement forcé. Elle s'est surpassée, sa langue travaillant avec une précision désespérée, sachant que la performance était jugée.
La tension est devenue insoutenable. Mon corps se cambrait, mes muscles se contractaient. Au même moment, j'ai vu l'expression extatique de Thomas à côté de moi. Nous étions au bord du précipice, synchronisés par l'abandon de nos propriétés.
J'ai relâché mes doigts de ses cheveux et j'ai poussé ses hanches en avant, me libérant. Mon sperme a giclé avec violence, inondant son visage et sa poitrine. Le cri que j'ai étouffé était une pure décharge de domination.
Thomas a explosé au même instant que moi, le bruit de sa jouissance se mêlant à la mienne dans un écho tonitruant. L'air s'est saturé du silence qui a suivi le chaos.
Elle s'est effondrée contre mon genou, haletante, le visage et le torse couverts de ma marque.
"Merci, Maître," a-t-elle murmuré.
Suite ......
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Chapitre 5 – La porte de derrière
Un soir, alors que j'avais réussi à me libérer en invoquant le prétexte de l’anniversaire d'une copine, Philippe m'invita à dîner dans un restaurant très chic où les plats étaient recherchés et chers. Durant le repas, dans cet établissement plutôt guindé, il me lança le défi
d'aller aux toilettes, de retirer ma culotte et de lui déposer dans la main à mon retour. J’étais rouge de honte en l’entendant exprimer son fantasme, mais en même temps terriblement excitée à l’idée de me prêter à ce nouveau jeu. Je me suis levée lentement, en regardant autour de moi. La plupart des tables étaient occupées par des couples qui nous jetaient des regards furtifs en se posant très certainement la question : est-ce sa fille ou une Lolita ? Je me suis dirigée vers les toilettes en prenant l’air le plus sérieux possible, bien décidée à relever le défi.
Lorsque je revins, après avoir pris mon temps, Philippe m’attendait en sirotant son verre de vin. Il me dévora littéralement des yeux dès que j’apparus dans son champ de vision. Je portais une petite robe noire très courte, sans soutien-gorge. Il arborait un petit sourire de contentement persuadé que je m’étais dégonflée. Je me suis planté devant lui. Je lui demandé d’ouvrir sa main posée sur la table. J’ai alors déposé mon string noir, roulé en boulle, à l’intérieur et j’ai repris ma place avec toute l’assurance dont j’étais capable.
Je pensais naïvement qu'il le glisserait discrètement dans sa poche, c’était mal le connaître. Il ouvrit sa main et le déplia sur la nappe blanche. Impossible pour nos voisins de table et les serveurs de rater cette image provoquante en noir et blanc. Je piquais un fard qui irradiait toute la salle. Philippe pris son temps pour le plier soigneusement tout en ne me quittant pas des yeux afin de se délecter de ma honte. J’aurais voulu me cacher sous la table pour ne pas assister à ce spectacle. En désespoir de cause, j’avalais mon verre de vin cul sec. Le proverbe : « Toute honte bue » prenait à cet instant tout son sens. Philippe imperturbable me félicita pour mon audace avec ce petit sourire ironique qui m’indisposait tant. Une fois repris le cours normal du repas, j'étais traversée par des sentiments contradictoires, à la fois par une certaine fierté d’avoir relevé le défi, mais aussi par un sentiment d’humiliation. Mais, à ma grande surprise, ce sentiment ne m’était pas désagréable. Pendant tout le reste du repas, je n’osais plus regarder autour de moi de crainte de croiser les regards goguenards des hommes et ceux outrés de leur compagne ou de leur jeune maitresse.
En sortant du restaurant, nous nous sommes promenés dans la ville. Il en profita, sans vergogne, pour me caresser les fesses et parfois même la chatte en soulevant ma robe. Heureusement, à cette heure tardive les rues étaient désertes, seules quelques voitures passaient de temps en temps, l’une d’elle klaxonna, ravivant ce sentiment de honte. En passant devant un pub, il me prit par la main et me dit : « viens on va boire un verre ». Face à mon refus, il me regarda tout en exprimant son incompréhension.
Pourquoi ? Tout le monde ignore que tu ne portes rien sous ta robe, sauf moi. Alors, où est le problème ?
Je l'ai suivi sans rien répondre dans ce pub bondé. Entre le brouhaha et la musique on ne s’entendait pas. J’avançais à contrecœur, commençant à me reprocher de m’être laissée entraînée dans cette soirée. Après nous être frayé un chemin parmi la clientèle, nombreuse en ce samedi soir, nous avons fini par trouver deux tabourets libres au bar. Je commandais une pina colada et Philippe une bière. Alors qu’un nouveau morceau de musique démarrait, il se leva, me prit par la main m’entraîna sur la piste de danse. C’était un zouk, Il me prit dans ses bras et me plaqua contre lui, sa jambe entre le mienne, il dansait terriblement bien, je n'avais qu'à le suivre. La pina colada faisant effet, je me laissais faire. Je sentais ses mains appuyant sur mes fesses, collant ainsi mon sexe contre sa jambe. Sentant que j'étais excitée, il me dit à l'oreille : « Ce soir, je prends d’assaut tes fesses". Je fis semblant de ne pas entendre, mais il insista et répéta ces mots jusqu'à ce que je réagisse et que je dise enfin que je consentais. Après ce zouk endiablé, nous avons fini notre verre et nous sommes retournés à la voiture. Sur le chemin pour retourner à sa voiture, il remonta ma robe, me caressa et me doigta sans arrêt jusqu'à ce que je jouisse. J’étais excitée comme jamais de faire ça à la vue de tous, même si la rue était déserte.
Une fois de retour à son domicile, il me déshabilla et m'emmena directement dans sa chambre. Craignait-il que je change d’avis ? Il commença par me faire un long cunnilingus qui me mit dans tous mes états, j'étais trempée et haletante. Puis, sa bouche s'attarda de plus en plus sur mon anus qu’il lécha. Il me déclara alors qu'il allait me faire découvrir de nouvelles sensations. Encore entre deux eaux à cause des vapeurs de l’alcool et du lâcher prise suite à mon orgasme, je n’opposais aucune résistance. Il vint sur moi, introduisit son sexe bien dur dans mon vagin, puis il se retira, me releva les jambes et présenta son membre à ma porte de derrière. Je sentis son gland me pénétrer, lentement, accompagné d’une petite douleur alors que Je m'attendais au pire. Puis il continua à pousser et commença doucement à effectuer des va et vient. J'avais mal, mais en même temps c'était bon. Sa main commença à stimuler mon clitoris. Ce soir-là, je jouis très vite, mais avec un orgasme différent, alors qu’il éjaculait en moi. Nous nous sommes écroulés ensemble, enlacés après cette folle soirée. A cet instant précis, je me suis sentie totalement sous son emprise, réduite à accepter tout ce qu’il me demanderait. J’étais entièrement à lui, fière et heureuse de me soumettre à tous ses désirs et ses fantasmes.
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Bon. Asseyons-nous un instant. Prends une tasse, ma belle. Non, pas celle en porcelaine fine. Celle en métal, tu vas en avoir besoin.
Il paraît que je suis sévère. C'est vrai. J'ai horreur du désordre, surtout dans la tête. Mais vois ma sévérité comme le meilleur éditeur du monde. Je suis là pour couper les phrases inutiles, les doutes redondants, et ne laisser que l'essentiel : Toi. Je suis ton architecte personnel, et je ne construis que du solide. Si les règles sont fermes, c'est pour que tu puisses t'y adosser sans crainte qu'elles ne s'écroulent. Relax.
Pervers, moi ? Non, je suis juste curieux. Très, très, très curieux. Et un peu joueur. J'aime le jeu de piste, tu sais ? Trouver le chemin le plus inattendu pour atteindre un petit "Oh !" extatique. La vie est une immense boîte de chocolats, et je compte bien goûter à tous les parfums avec toi. Mais le jeu a des règles, chérie. Et je suis l'arbitre. Un arbitre très partial... et très tactile.
Sadique ? Allons, ne sois pas vulgaire. Je suis un esthète de la tension. Je vois une petite grimace charmante sur ton visage comme une œuvre d'art éphémère. Je suis le kinésithérapeute de l'âme, je pousse là où ça fait mal juste pour dénouer le nœud. Après, ça va mieux, promis. C'est comme le sport : la douleur du moment, la gloire de l'après. Et je t'assure, la gloire est... spectaculaire.
Maintenant, parlons du plus important : la sérénité et la confiance.
Je ne suis pas ton bourreau, je suis ton refuge. Quand tu entreras dans mon monde, tu trouveras un cadre. Imagine-le comme un jardin secret, parfaitement clos. À l'intérieur, il n'y a pas de jugements, pas de chuchotements extérieurs, pas d'attentes impossibles. Il n'y a que nous et nos règles simples.
Mes règles ne sont pas des punitions, ce sont des balises lumineuses dans le brouillard.
Parle-moi. Si tu doutes, dis-le. Si tu as peur, dis-le. Si tu as faim, dis-le (oui, ça compte !). La communication est notre corde de sécurité.
Laisse-moi le volant. Pour une fois, arrête de planifier. Lâche prise. C'est mon tour de conduire. Mets ta ceinture et profite de la balade.
Apprends à t'amuser. On va rire. Beaucoup. Si tu ne rigoles pas, c'est que je ne fais pas bien mon travail. Et je déteste mal faire mon travail.
Je ne veux pas que tu sois mon esclave effrayée. Je veux que tu sois ma soumise confiante, celle qui sait que plus la correction est ferme, plus l'étreinte après sera douce. Celle qui s'agenouille parce qu'elle sait qu'elle est enfin à la maison.
Je suis le Maître le plus exigeant, le plus taquin, le plus méchant (avec amour) que tu aies jamais eu. Mais je suis aussi le plus fiable. Je ne lâcherai pas ta main, même quand je la frapperai un peu.
Alors, viens. L'air y est plus léger, le sol plus stable. Et tu verras que la vraie liberté, c'est de me laisser m'occuper de tout.
J'attends celle qui comprendra le clin d'œil derrière le fouet. Et qui, surtout, me le rendra.
Mr Djey.
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Dans les dynamiques de domination et de soumission, le dominant se confronte souvent à une question délicate : quelle intensité de douleur infliger pour atteindre un équilibre entre la souffrance et le plaisir ressenti par le partenaire soumis ? Cette tension entre excès et maîtrise constitue le cœur même de l'expérience SM, où la douleur n'est pas seulement punitive, mais peut devenir source d'une jouissance paradoxale.
Afin de mieux comprendre cette transformation sensorielle et psychologique, nous proposons ici un modèle théorique cherchant à formaliser la relation entre la douleur et le plaisir. En quantifiant les variables impliquées, intensité, seuil de tolérance, réponse endorphinique, et adaptation psychique , nous tentons de décrire mathématiquement la manière dont la douleur peut se métamorphoser en plaisir dans un contexte de contrôle mutuellement consenti.
Pour décrire la manière dont la douleur se manifeste et évolue au cours d'une expérience contrôlée, il convient de relier la stimulation physique initiale à la dynamique psychophysiologique qui s'ensuit. La douleur initiale, notée P0, dépend de plusieurs facteurs : le nombre d'actes infligés N, leur intensité F, et la sensibilité propre de l'individu, représentée par un coefficient k.
Ces variables se combinent selon une loi non linéaire :
où :
P0 : intensité initiale de la douleur perçue (unité arbitraire de sensation).
N : nombre d'actes appliqués.
F : intensité moyenne de chaque acte, mesurée par exemple en newtons si l'on considère une force mécanique.
k : coefficient individuel de sensibilité à la douleur, traduisant la réactivité physiologique et émotionnelle propre à chaque individu.
m : exposant de croissance représentant la non-linéarité du cumul sensoriel.
La valeur de m est déterminante pour caractériser la manière dont la douleur s'accumule.
Lorsque m≈ 1, la douleur croît presque proportionnellement au nombre d'actes : chaque stimulation ajoute une quantité similaire de sensation, typique d'une réponse stable et prévisible.
Si m > 1, la douleur s'amplifie de façon supra linéaire : chaque acte successif provoque une réaction plus intense que le précédent, traduisant un effet cumulatif de tension physique et mentale. Ce comportement est souvent observé chez les individus à forte sensibilité émotionnelle ou faible tolérance à la douleur.
Inversement, pour 0 < m < 1, la douleur croît sous-linéairement : le système nerveux s'adapte rapidement, la perception marginale de chaque nouveau stimulus diminue. Ce cas correspond à une tolérance élevée ou à un effet d'habituation marqué.
Ainsi, m constitue un indicateur de la dynamique individuelle de perception. Il traduit la manière dont la douleur s'intègre dans le vécu global, entre sensibilité, adaptation et anticipation.
Une fois la douleur initiale produite, elle suit une évolution temporelle sous l'effet des processus biologiques et psychologiques d'atténuation, libération d'endorphines, régulation neuronale, et contrôle cognitif. Cette décroissance peut être représentée par l'équation différentielle suivante :
où A > 0 est le taux global d'adaptation, décrivant la vitesse à laquelle la douleur diminue au cours du temps. La solution de cette équation est donnée par :
où t est le temps écoulé (en secondes) depuis l'application des stimuli.
Cette formulation met en évidence un double processus. La génération instantanée de la douleur, issue de l'interaction mécanique et psychique (), suivie d'une décroissance exponentielle gouvernée par les mécanismes internes (A).
Au creux de la confiance, la douleur se fond en douceur, et se faisant le corps s'adapte à ses propres limites. Il apprend à les aimer.
Textes : Sakura / Illustrations : YBUR
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Chapitre 31
La Cérémonie de la Soif
Elle m'attendait à genoux, exactement comme ordonné. Le silence de la chambre de jeu était plus assourdissant que n'importe quel cri. L'air y était différent, saturé de cuir et de mon désir retrouvé, purifié de toute bienséance de semaine.
Je suis entré. La lumière était douce, ciblée uniquement sur le Cheval d'Exercice en bois sombre, drapé de velours noir. Elle était au centre, le corps nu rayonnant sous l'unique source d'éclairage. L'attente avait fait son œuvre. Elle ne tremblait pas de peur, mais d'une faim viscérale pour l'autorité.
Je me suis approché d'elle. Elle n'a pas bougé, la tête baissée dans une attitude de dévotion totale.
"Lève la tête, Novice. Regarde le Maître."
Elle a obéi, ses yeux brillants, la pupille dilatée par l'anticipation. J'ai vu l'instrument, prêt à être joué.
J'ai posé ma main sur sa nuque, mes doigts glissant sous sa mâchoire pour l'incliner légèrement. La peau était chaude, tendue.
"Ton corps a passé la semaine à se souvenir de l'interdit. Tes nerfs ont crié mon nom à chaque réunion ennuyeuse. Aujourd'hui, tu vas te vider de cette frustration. Tu vas te vider dans l'abandon."
Je me suis redressé. J'ai pris le martinet de cuir souple sur la table.
"Tu t'es retenue toute la semaine. Maintenant, je te libère."
J'ai haussé le rythme. Le martinet n'est pas fait pour la douleur aiguë, mais pour le remplissage sensoriel. Les lanières frappaient en une cadence rapide et rythmique, couvrant une large surface, faisant monter la température de sa peau, transformant la chair blanche en un rose vif. J'ai vu ses muscles se tendre et se relâcher avec chaque frappe, un mouvement primal et incontrôlé.
"Tu appartiens ici, Novice. À cette sensation. Dis-le."
J-je suis ici, Maître !"
J'ai continué jusqu'à ce que ses fesses ne soient plus qu'une surface ardente, sensibilisée. J'ai jeté le martinet de côté. La chair était chaude, palpitante.
Je me suis mis à genoux derrière elle. J'ai sorti le plug anal en acier poli que j'avais préparé, froid et lubrifié.
"L'intérieur aussi est à moi."
Elle a gémi, un son bas et urgent. J'ai inséré le plug d'un mouvement lent et délibéré. Le froid de l'acier contre la chaleur interne a arraché un long soupir de sa gorge.
"Lève-toi, mais pas trop. Tu vas te mettre à quatre pattes."
J'ai pris la laisse en cuir tressé et l'ai attachée à son collier.
"La séance commence à la minute où tu entres dans cette pièce. Je veux que tu te bouges comme la chienne que je possède."
J'ai tiré doucement sur la laisse, l'obligeant à ramper lentement, le plug anal lui rappelant à chaque mouvement la contrainte et la dégradation volontaire. Elle rampait avec une dignité étrange, nue et marquée, son regard levé vers moi. Je l'ai promenée ainsi autour du meuble central, affirmant ma propriété.
J'ai finalement relâché la laisse.
"Ici. À genoux devant moi."
Elle s'est exécutée instantanément, son corps glissant à mes pieds. Je me suis déshabillé d'un geste sec, mon sexe, dur d'attente, jaillissant.
"Tu as faim de discipline. Maintenant, tu vas te nourrir."
Je lui ai tendu ma verge. Ses mains, agiles, l'ont prise doucement. Le service oral fut sans contrainte BDSM explicite ; c'était un acte de gratitude et d'abandon intime, mais exécuté avec la diligence d'une Soumise. Elle a pris son temps, utilisant sa bouche et sa langue avec une précision qui frôlait la dévotion.
Je l'ai laissée monter en intensité, jusqu'à ce que mon propre corps commence à trembler de plaisir. Je l'ai tirée par les cheveux pour rompre le contact juste avant la limite.
"C'est assez," ai-je dit, le souffle court, la tirant contre moi.
Je l'ai soulevée et l'ai jetée sur le lit de repos. Mon corps s'est abattu au-dessus du sien, l'odeur du cuir et de sa sueur emplissant l'air. Je n'avais plus de patience pour le jeu. Je devais la prendre.
J'ai écarté ses jambes d'un mouvement de genou, m'assurant que le plug restait bien en place, sa présence étant une contrainte permanente à son excitation. Ses fesses, encore chaudes et sensibles du martinet, étaient le seul point d'appui que je lui laissais.
Je n'ai pas cherché l'entrée. Ma verge, dure et impatiente, l'a trouvée seul.
La pénétration fut un acte de force pure, une seule poussée profonde et violente qui lui arracha un cri de surprise. J'ai senti son vagin, serré et lubrifié par la séance, se contracter autour de moi. La douleur résiduelle du martinet et le choc du plug qu'elle ressentait à chaque coup de butoir ont transformé le plaisir en une vague électrique de soumission.
J'ai fixé mes yeux dans les siens. J'ai vu l'ombre d'elle vaciller, submergée par le chaos que j'imposais.
"Regarde-moi !" ai-je ordonné, mon corps pompant un rythme féroce. "Je suis ton Maître. Ta douleur est ma possession ! Ton plaisir est ma propriété !"
Elle ne pouvait rien dire, les gémissements courts et saccadés. Je l'ai soulevée par les hanches, martelant son corps avec une puissance qui ne laissait aucune place à la tendresse. Elle s'est agrippée à mes épaules, ses ongles s'enfonçant dans ma peau, trouvant sa seule ancre dans l'intensité que j'imposais. Je l'ai chevauchée jusqu'à la limite, jusqu'à ce qu'un spasme violent, d'une force que seule la frustration d'une semaine pouvait engendrer, la secoue.
Le corps d'elle s'est convulsé sous le mien. J'ai terminé dans une série de coups de reins primitifs, libérant mon sperme en elle, mon grognement se mêlant à son halètement vaincu.
Lorsque je me suis retiré, le silence est revenu, lourd, absolu.
Je suis resté au-dessus d'elle un instant, observant les marques du martinet, le brillant du plug qui témoignait de l'interlude terminé. La trêve vanille était finie. Elle était rentrée à la maison.
Chapitre 32
La Consolidation de l'Abandon
Le silence n'était pas le calme, mais l'épuisement. Mon corps était lourd sur le sien, la respiration sifflante, mais satisfaite. Je suis resté ainsi quelques instants, utilisant le poids de ma présence pour ancrer la fin de la séance dans sa mémoire sensorielle. J’avais mis un terme à la trêve. J’avais repris mon dû.
J'ai ensuite rompu le contact, me retirant lentement d'elle et me relevant. La première étape de l'Aftercare est toujours la reprise du contrôle mental. Je me suis redressé, puis je l'ai regardée, nue et offerte sur le lit de repos.
Elle gisait, marquée par le martinet, humide de nos fluides, son corps portant encore la constriction du plug. Elle avait les yeux fermés.
"Ouvre les yeux, Novice. Et respire."
Sa respiration était courte et superficielle. J'ai attendu, impassible, jusqu'à ce que ses paupières s'ouvrent avec difficulté. Ses yeux, embués, cherchaient une direction, une instruction.
"Debout," ordonnai-je, ma voix maintenant douce, mais sans appel.
Elle a obéi, ses mouvements raides et lents, chaque muscle protestant. Je l'ai forcée à se tenir face à moi, corps à corps.
J'ai pris le temps de retirer le plug anal. Le geste, lent et délicat, fut le premier signe physique de réconfort, bien que le soulagement qu'il lui apportait ne fût qu'une autre forme de gratification que j'avais orchestrée. Elle a fermé les yeux, le visage extatique.
"La séance est finie," ai-je murmuré, tenant le plug dans ma main. "Maintenant, le débriefing. Assieds-toi. Et raconte-moi ce que tu as appris ce soir."
Elle s'est assise sur le bord du lit, les mains croisées sur son ventre, le regard toujours fixé sur moi. Le changement de ton et de contexte était un ordre en soi : passer de la bête à la femme, du corps à l'esprit.
"Maître... Je... J'ai appris que l'attente est une douleur plus forte que la cravache," a-t-elle commencé, sa voix encore rauque. "J'ai joué mon rôle toute la semaine, mais mon esprit n'était pas libre. Chaque contact "vanille" était une taquinerie, un rappel de ce qui était refusé. "
Je hochai la tête, l'incitant à continuer.
"La sensation du martinet... C'était une libération. Le bruit du fouet, le rose qui montait... Cela a vidé mon esprit. Je n'avais plus la place pour les dossiers ou les réunions."
Elle a fait une pause, ses yeux brillant d'une intelligence que j'appréciais. Sa capacité d'analyse, sa volonté d'intégrer chaque facette de son éducation, était remarquable.
"Le plug," a-t-elle continué, chuchotant presque. "C'était une propriété constante, même quand je rampais. Et la laisse... m'a ramenée à la vérité de ma nature. J'étais une créature pour votre plaisir. C'était... si intense."
"Très bien," dis-je, me penchant légèrement vers elle. "Cette séance a été un succès. Tu as dépassé mes attentes. Chaque sensation, chaque émotion que tu as décrite, est une étape vers la soumission totale que nous cherchons."
Un sourire épanoui éclaira son visage. Le débriefing n'était pas seulement une évaluation, mais aussi une validation, une reconnaissance de ses efforts et de ses progrès.
"Tu as géré la frustration et tu as embrassé l'abandon. C'est la marque d'une Novice qui comprend la valeur de la discipline," ai-je conclu. "Maintenant, la phase suivante."
Je me suis approché d'elle. Mon geste, cette fois, n'était pas un ordre, mais un soin. Je l'ai tirée contre moi, enveloppant son corps nu de la douceur d'une couverture de laine chaude. Ce contact, doux et protecteur, était tout aussi puissant que la cravache.
"Tu es en sécurité, Novice. Tu as bien servi. Tu es revenue de l'autre côté."
J'ai caressé son dos, évitant les zones les plus sensibles, lui donnant le poids de ma présence, non plus comme un bourreau, mais comme son ancre. Elle a enfoui son visage dans ma poitrine, ses bras m'encerclant avec une intensité désespérée. Elle s'accrochait à l'homme qui avait été son Maître, un paradoxe essentiel à la dynamique.
J'ai attendu qu'elle retrouve une respiration calme et régulière.
"Prends une douche. L'eau chaude enlèvera les traces de cette chambre. Mais n'oublie jamais la leçon qu'elles t'ont laissée."
Elle a hoché la tête contre moi.
"Maître," murmura-t-elle, ses mots mouillés contre ma chemise. "Pourriez-vous me rejoindre sous la douche ?"
Ce n'était pas une demande d'ordre, mais une quête de réconfort et de proximité, une supplique de sa Novice. La discipline était finie, mais le besoin de ma présence était absolu.
"Bien sûr," ai-je répondu, ma voix ne perdant rien de sa gravité, mais se teintant d'une douceur réservée à ces moments de vulnérabilité. "Je te rejoins."
Je l'ai soulevée et l'ai portée hors de la chambre, le corps toujours sous mon contrôle, mais maintenant enveloppé de tendresse.
Le week-end n'était pas terminé.
Je l'ai déposée doucement sur le carrelage frais de la salle de bain. J'ai allumé l'eau, réglant la température pour qu'elle soit brûlante, presque inconfortable. Une dernière dose de sensation pour chasser la fatigue.
Elle est entrée sous la colonne d'eau, fermant les yeux, laissant la chaleur détendre ses muscles endoloris. J'ai retiré mes propres vêtements, le silence n'étant brisé que par le bruit de la pluie artificielle.
Je l'ai rejointe. Sous l'eau, il n'y avait plus de Maître ni de Novice, seulement deux corps, mais le contrôle restait mon privilège.
J'ai pris le savon et j'ai commencé la toilette. C'était un acte de soin, mais aussi une réappropriation minutieuse de chaque parcelle de sa peau. J'ai commencé par son dos et ses fesses, massant doucement les zones rougies par le martinet. Mes doigts pressaient, ne cherchant pas la douleur, mais le soulagement et le rappel que même la tendresse venait de ma main.
Elle a gémi, un son de pur contentement cette fois. Elle s'est penchée en avant, offrant son corps à mon toucher.
Je me suis concentré sur les détails : le cou, où le collier avait laissé une légère marque ; l'intérieur de ses cuisses, où la tension du plug et de la pénétration persistait. Je l'ai lavée comme on lave un objet précieux après usage, avec une dévotion calme et totale.
"Tu as donné tout ce que j'attendais," ai-je murmuré, mon souffle se mêlant à la vapeur. "Tu t'es abandonnée complètement."
"Je vous appartiens, Maître," a-t-elle répondu, son corps mou et détendu sous mes mains. La phrase était l'équivalent de l'orgasme : la reconnaissance et la validation finales.
J'ai glissé mes mains vers l'avant, lavant son sexe avec une intimité qui n'était pas sexuelle, mais réparatrice. L'eau emportait le reste de mon sperme, lavant les preuves de la discipline pour ne laisser que la sensation.
Une fois la toilette terminée, je l'ai enlacée fermement sous le jet, sa tête reposant sur mon épaule. Nous sommes restés là, le temps qu'il fallait, jusqu'à ce que la chaleur de l'eau soit moins thérapeutique et plus réconfortante.
Je l'ai sortie de la douche, l'enveloppant dans une serviette chaude, puis dans mes bras.
"Tu es mienne," lui ai-je soufflé en essuyant l'eau de son visage. "Entièrement. Pour cette nuit et pour la semaine à venir. N'oublie jamais cela."
Le week-end n'était pas terminé, mais cette première session l'avait été. Je l'ai portée, enveloppée et apaisée, hors de la salle de bain. La discipline était finie. La consolidation de l'abandon commençait.
Suite prochainement ....
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N'importe, l'océan, comme le ciel, emprunteraient alors le même chemin dans mon cœur, comme les étoiles guignent leurs lumières, les forces éternelles de la nature subsisteraient à ma poussière. J'allais savoir le goût, l'odeur de l'iode. La mer est comme cela. Elle peut accumuler les malveillances, multiplier au-delà de l'imaginable les mauvais hasards et, lorsque tout semble perdu, détourner sa fureur et faire une fleur à ceux contre qui elle s'est acharnée. Il y avait peu de chances que la tempête ramène "Capsa" près de son point de départ à Sauzon. Il y avait peu de chances que le soleil se démasque juste à temps pour permettre enfin d'identifier la côte et de corriger le cap qui plaçaient le bateau juste au vent de son port. Le romantisme est une attitude séduisante et la terre d'élection des adolescents, mais tant de fausses monnaies y ont cours qu'il faut se garder de se payer de mots. Mais par mauvais temps, à bord, les yeux se ferment mais on ne dort pas, c'est un état intermédiaire, pas exactement le demi-sommeil, plutôt une torpeur éveillée, l'esprit reste en alerte mais le corps s'absente, le temps se ralentit. Le drap remontait jusqu'au menton, laissant nus les bras et les épaules. Elle ferma les yeux. Juliette contempla impunément le pur ovale du visage de Charlotte. Sur la peau mate des joues et du front, sur les paupières bistrées passaient, comme des risées sur la mer, de brefs frissons qui gagnaient les belles épaules, les bras, la main tenue par son amante. Une émotion inconnue s'empara d'elle. Serrer une femme dans ses bras, c'est se priver de la voir, se condamner à n'en connaître que des fragments qu'ensuite la mémoire rassemble à la manière d'un puzzle pour reconstituer un être entièrement fabriqué de souvenirs épars: la bouche, les seins, la chute des reins, la tiédeur des aisselles, la paumes dans laquelle on a imprimé ses lèvres. Or parce qu'elle se présentait ainsi allongée, pétrifiée telle une gisante, Juliette découvrait Charlotte comme elle ne croyait ne l'avoir jamais vue. Elle ne reconnaissait pas la fragile silhouette à la démarche vacillante sur la jetée du port, menacée dans son équilibre par la bourrasque qui se ruait sur Sauzon. Elle était infiniment désirable, ce à quoi, elle avait peu songé depuis leur première rencontre. Plus surprenante était l'immersion de Charlotte dans le sommeil dans la tempête, comme si seule une pression de la main de sa maîtresse libérait d'un torrent de rêves. Un souffle à peine perceptible passant ses lèvres entrouvertes. Comme le suaire que les sculpteurs jettent sur une statue d'argile ocreuse encore fraîche, le drap mollement tendu épousait les formes secrètes de la jeune fille: le ventre à peine bombé, le creux des cuisses, les seins attendant les caresses. Juliette se pencha sur ce masque impassible comme on se penche sur un livre ouvert. En la serrant dans ses bras, elle la réveillerait, la rappellerait sur l'île où un avis de grand frais s'était abattu. Un élan de tendresse étrangla Juliette. De très près, son front apparaissait comme un mur impénétrable derrière lequel se cachait un courage inouï. On pouvait y lire aussi de la crainte. Un peu de sueur brillait sous ses aisselles épilées et Juliette en sentit l'odeur âpre et fine, un peu végétale et se demanda comment une femme si belle pouvait parfois se montrer d'une si grande docilité. Elle savait qu'elle lui appartenait mais se demandait où étaient sa bouche, ses seins, ses reins. Les exigences de Juliette, le plus difficile n'était pas de les accepter, le plus difficile était simplement de parler.
En cet instant même, des étoiles inconnues dépêchent leur éclat à travers les abîmes noirs pour éclairer notre nuit. Nous avançons à leur rencontre, elle dans l'espace, nous dans le temps. Tu as toujours rêver de dépasser l'étoile polaire et moi la Croix du Sud, chère à Mermoz. Et à l'heure dite, nous perdrons le nord. Dans la moiteur de la nuit, elle avait les lèvres brûlantes et la bouche sèche, la salive lui manquait, une angoisse de peur et de désir lui serrait la gorge, et ses mains étaient froides. Si au moins, elle avait pu fermer les yeux. Mais non, elle veillait sur la lancinante douleur des traces. La veille, elle avait accepté d'être fouettée jusqu'au sang par Juliette. Elle se souvint seulement qu'elle ne lui avait jamais dit autre chose qu'elle l'aimait. Un ordre l'aurait fait se rebeller, mais cette fois-ci, ce qu'elle voulait d'elle n'était pas qu'elle obéît à un ordre, mais qu'elle vînt d'elle-même au-devant de ses désirs sadiques. Encore un instant, avait-elle dit. Charlotte se raidit, mais en vain. Elle reçut quarante coups de cravache. Elle le subit jusqu'au bout, et Juliette lui sourit quand elle la remercia. Dans le lit, elle ne pouvait cesser de désirer refermer ses cuisses meurtries. Juliette s'était révélée chaque nuit de leur vie languissante toujours plus fougueuse dans leurs ébats d'alcôve. Toutes les femmes amoureuses ont le même âge, toutes deviennent des adolescentes exclusives, inquiètes, tourmentées. Charlotte endormie n'échappait pas à la règle. La mer est comme ça. Elle peut accumuler les malveillances, multiplier au-delà de l'imaginable les mauvais hasards, les coïncidences mortelles et, lorsque tout semble perdu, détourner sa fureur et faire une fleur à ceux contre qui elle s'est acharnée. Mais il y avait peu de chance que la tempête ramène le voilier près de son point de départ. Le canot tous temps de la SNSM était sorti en fonçant dans les rouleaux d'écume au large de la pointe des Poulains. Rien de plus stupide que la bravoure frôlant l'inconscience. La fin était là, tracée par les rochers. Le cercle se resserrerait autour d'eux pour la curée. Ce serait au tour de Juliette d'être muette. Le froid ne les referait pas vivre. La vague envahirait le carré, l'ancre flottante ne tiendrait pas. Le bateau se coucherait et se relèverait mais pour combien de temps. Il faudrait apprendre à mourir car le flot reprendrait possession de son domaine. Rien n'est plus important que les vertiges de Monet et de son ami, le pêcheur Poly. La découverte des aiguilles de Port-Coton des rochers du Lion de Port-Goulphar et de Port-Domois. Un soleil rouge, un soleil de fiction incendie le couchant. Lisse comme un toit de zinc, la mer est morte, on la croirait déserte sans le friselis. La côte a disparu. Admirable justesse du langage marin dont ricanent les niais. Au-delà du jargon de pure technique, les mots cernent au plus près la vérité des choses dans toutes leurs dimensions avec tant d'exactitude et de simplicité qu'ils en sont poétiques. Les sémaphores signalent "mer belle". Le langage des gens de mer ne se prête pas à l'épopée. Les voiles, bien ferlées, n'ont pas contrarié le redressement du mât pour notre plus grand bonheur. Les drisses ne battront pas contre lui cette nuit.
La panique s'apaise. Les corps se détendent et accueillent la mer qui les investit. Une harmonie nouvelle s'établit, une sorte de bien-être. L'océan est en nous comme nous sommes en lui, à la rencontre des grands fonds marins. Renaître à la vie est heureux pour les amoureux. Pour qu'un rêve soit beau, il ne faudrait pas s'éveiller. En aucune façon, Juliette demandait à Charlotte de se renier mais bien plutôt de renaître. C'est bon, les autres, c'est chaud, c'est nécessaire. Juliette avait du goût pour les autres. Pour elle, c'était une attitude moins altière que l'imprécation et l'anathème, moins chic aussi. Le monde est peuplé de mains tendues et de cœurs entrouverts. Le jour n'en finissait pas de se lever. Le spectacle de l'aube réticente n'était pas exaltante. Des nuages bas galopaient sous une couche de cumulonimbus plombés. Le vent, contre la houle, créait une mer confuse, heurtée, rendant la navigation confuse. Ce fut un soulagement de revoir la lumière. Il fallait prendre un autre ris dans la grand-voile et envoyer un petit foc car, sous les rafales qui forcissaient, le vieux ketch commençait à fatiguer, descendre dans le carré et regarder une carte marine de plus près. Charlotte faisait semblant de dormir dans le joyeux charivari des objets usuels livrés au roulis. Nous étions dans le sud de Groix. Continuer sur ce bord en espérant identifier à temps les dangers de Belle-Île ou changer d'amures et courir un bord hasardeux vers le large en attendant l'embellie. C'était la meilleure solution quitte à tourner le dos volontairement à la terre. C'était l'heure du bulletin météo de Radio-France annonçant un vent frais du nord-est. C'était le vrai mauvais temps. Raison de plus pour virer de bord, vent devant si possible, sinon lof pour lof et à la grâce de Dieu. Sous son seul petit foc, "Capsa" allait vite, trop vite, il ventait en furie. Il souffrait. Lorsqu'il dévalait la pente d'une lame, nous avions peur qu'il se plante dans la lame suivante. Le bout-dehors plongeait sous l'eau. Chavirer par l'avant n'est pas une légende. La barre franche devenait dure. À bord, les yeux se fermaient, mais personne ne dormait, c'était un état intermédiaire, pas exactement le demi-sommeil, plutôt une torpeur éveillée. Le corps s'absentait mais l'esprit demeurait en alerte. Des torrents d'eau mousseuse s'écoulaient par les dalots. La mer était grise tout autour mais d'un vert profond. Sur ses pentes ruisselaient des cascades blanches. Combien de temps "Capsa" avait-il souffert contre la peau du diable ? La mer était grise. La tempête cessa et nous rentrâmes à Sauzon.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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Chapitre 29
Les Non-Dits de l'Attente
Le bruit du café qui coule dans la cuisine est le premier signal du retour au monde. Le seul son qui a le droit d’être mécanique et prévisible dans mon existence. Le silence qui règne sur mon appartement, ce lundi matin, n’est pas le vide total, mais l’absence de la discipline explicite, une trêve que j’impose.
Je la regardais discrètement, accoudé au plan de travail en marbre. Elle était vêtue de son uniforme de camouflage : un tailleur impeccable, le genre de vêtement qui crie " compétence " et " inaccessibilité ". Elle était la parfaite femme d'affaires. Une performance d'acteur qu’elle jouait à la perfection.
Pourtant, je voyais les détails, ceux qui déchiraient la façade " vanille ".
Je voyais la légère lenteur avec laquelle elle ramenait sa tasse à ses lèvres, une fatigue sous-jacente qui n'était pas celle du sommeil, mais celle de l'épuisement sensoriel. La façon dont sa nuque, hier soir encore courbée sous ma main, se tenait droite, peut-être même un peu raide, portant le souvenir invisible du collier.
Et surtout, je voyais le rouge invisible. Elle avait opté pour des matières plus douces, des coupes moins serrées – un choix dicté par une sensibilité que je lui avais imposée. Elle était marquée, même si personne, à part moi, ne pouvait le déceler sous le tissu.
Le Maître en moi prenait note. Le contrôle était là, non pas par une laisse visible, mais par la douleur résiduelle, une connexion secrète que seuls nous partagions. L’attente était le nouveau jeu.
" Je serai au bureau vers neuf heures. Réunion trimestrielle en début d’après-midi. "
Sa voix était professionnelle, son débit parfaitement maîtrisé. Elle cherchait ma validation sans la demander.
" Concentre-toi sur tes obligations. Cette semaine appartient au monde extérieur. "
Je pris ma veste. Le passage de la possession intime à la distance professionnelle est toujours abrupt, mais nécessaire.
" Je ne te rappellerai pas les règles de nos jours de " vanille ", " ai-je continué, mon ton neutre. " Tu es mon actif. La discipline de la semaine, c’est l’excellence professionnelle. N’oublie pas que tout manquement rejaillit sur nous deux. "
Elle a hoché la tête. " Oui, Maître. " Le murmure, prononcé dans la zone de sécurité entre ma table de nuit et la porte d'entrée, était un aveu.
Les jours suivants ont été une lente torture, une longue, délicieuse taquinerie. La " vanille " était notre test de self-control, l'érotisme de la retenue.
Le Mardi, nous avons fait l'amour, mais c'était un sexe civil, sans aucune de nos règles. J'ai pris soin de ne pas utiliser d'objet, de ne pas donner d'ordre, de ne pas la forcer à la position de soumission. Mais mon corps, lui, savait. J'ai lu dans ses gémissements la faim de l'interdit, le désir de me voir reprendre le contrôle. Elle s'est accrochée à moi comme à son partenaire, mais j'ai senti le frisson de l'obéissance dans la tension de ses muscles. Elle me respectait dans le désir, un plaisir pur qui n’était pas le mien, mais notre connexion. Elle cherchait les traces du Maître, je lui donnais l'homme.
Le Mercredi fut le jour où j'ai testé les limites. Dans le silence de l'ascenseur privé menant à nos étages, j’ai posé ma main sur sa taille. Un geste anodin, mais pour elle, cela fut un choc. J’ai senti son souffle se bloquer, son corps se raidir. Je l'ai poussée contre le mur, notre baiser était profond, mais strictement vanille – aucune contrainte, aucune parole. Pourtant, mon baiser était une revendication. Je me suis retiré, mon regard lui signifiant que ce plaisir intime était permis, mais le vrai abandon était réservé. La jouissance n'est rien sans la frustration qui la précède.
Le Jeudi, la discipline commençait à peser. Elle était fatiguée, mais plus concentrée. Nous lisions, chacun notre livre, dans le salon. Une scène banale, domestique. J’ai laissé ma main reposer sur sa cuisse. Pas un effleurement. Un poids constant, inamovible, anodin pour le monde, mais un rappel permanent de mon droit de propriété. La main ne bougeait pas. Mais à travers le tissu, je sentais la chaleur monter, son corps attendant une caresse, un pincement, une punition qui ne venait pas. Le contrôle n'était pas l'action, mais l'attente de l'action.
Le Vendredi soir, l'attente a atteint son paroxysme. Elle avait tenu bon, elle avait brillé, elle avait obéi à ma règle de distance BDSM. Maintenant, je devais lui offrir la récompense.
J’étais dans le cadre de la porte de la salle de bain, observant la façon dont elle se déplaçait, plus hésitante. Elle avait rempli sa part du contrat.
" Elle a été parfaite cette semaine, " ai-je dit, mon ton se transformant, abandonnant l'ennui professionnel pour l'autorité pure du Maître. Elle s’est retourné brusquement, ses yeux, enfin, sans défense.
" Et le week-end, Novice… " J'ai fait un pas vers elle. " Le week-end, nous continuerons ton éducation là où nous l’avons laissée. Tu as eu le temps de penser à la suite. "
J'ai tendu la main. J'ai touché la peau exposée de son épaule.
" Je veux que tu portes la soie rouge demain soir. Et rien d'autre. "
Ce furent les premiers mots qui ont officiellement rompu la trêve. Son corps a frissonné sous ma main. Ce n'était pas un ordre pour le monde extérieur. C'était un ordre pour le sanctuaire que nous allions créer.
Elle a fermé les yeux, le visage extatique. Elle savait ce que la soie rouge et le ton de ma voix signifiaient : l'abandon imminent.
" Oui, Maître. " Le murmure était un soupir de soulagement.
Le jeu ne s'arrête jamais. Il prend juste des formes différentes. Et cette attente, ce contrôle exercé à distance, avait rendu la promesse du week-end infiniment plus douce.
Chapitre 30
L'Heure de l'Abandon
Le silence du Vendredi soir n'avait rien à voir avec le calme imposé de la semaine. Il était lourd de promesses et d’une tension que nous avions tous deux alimentée pendant cinq jours. Je l'avais vue accomplir ses tâches, son esprit ligoté par la discipline professionnelle, son corps luttant contre les souvenirs. Maintenant, la trêve était rompue.
J'étais assis dans le salon, un verre de cognac à la main, le feuillage de la ville s'étendant sous la baie vitrée. Je n'avais pas besoin de la regarder pour savoir ce qu'elle faisait. Chaque bruit émanant de la chambre était une note dans ma symphonie de contrôle.
Le bruissement du peignoir tombant sur le parquet. Le silence qui suivit. Elle ne s'était pas précipitée. Elle prolongeait l'attente, savourant le moment où elle se dépouillait de sa carapace "vanille". C'était une forme de soumission silencieuse, une offrande retardée.
Puis, elle est apparue.
Elle portait la soie rouge que j'avais commandée. Non pas une robe, mais une parure intime, simple, qui ne masquait rien. La couleur, brute, criarde, contrastait avec le blanc de sa peau encore pâle des traces du début de semaine. Elle marchait lentement, non pas avec arrogance, mais avec la solennité de celle qui entre dans un temple.
Je n'ai pas bougé, ne lui offrant qu'un regard intense qui balayait son corps, l'évaluant, le réclamant. L'excitation était si dense qu'elle était presque palpable. La soie rouge était l'uniforme de son abandon.
Elle s'est arrêtée à distance, le respect de l'autorité ancré même avant le premier ordre formel. Le léger mouvement de sa respiration était visible sous le tissu fin.
" Vous avez obéi à mon ordre, " ai-je dit, ma voix grave et posée.
" Oui, Maître. " Sa voix était un souffle, déjà brisée par l'anticipation.
" Approche. "
Elle a fait les quelques pas restants. Le parfum de sa peau, son odeur naturelle, mêlée à une faible note de lavande, a atteint mes sens. J’ai posé mon verre, le bruit cristallin du cognac sur la table de verre tranchant le silence. Ce bruit était le signal du basculement.
Je l'ai prise par le menton, forçant ses yeux à s'ancrer dans les miens. Je cherchais à y lire la dernière once de résistance, mais il n'y avait que la faim et le désir de la discipline.
" Durant cinq jours, tu as porté le poids de la bienséance. Tu as joué ton rôle d'associée, d'égale. Je t'ai autorisé un plaisir d'homme et de femme, sans contrainte. C'était un test de ta capacité à te retenir. "
Je me suis penché, murmurant contre sa bouche sans la toucher : " Tu as été parfaite. Et maintenant, cette attente va payer. "
Mon baiser n'était pas tendre. Il était une possession instantanée, une reprise brutale de ce qui m'appartenait. Ma main s'est glissée sous la soie, agrippant fermement sa fesse, la compressant. J'ai senti son corps entier se dénouer de la tension accumulée. Le son étouffé qu'elle a émis dans ma bouche n'était pas de l'amour, mais la libération de la soumission.
J'ai rompu le baiser. Ses yeux étaient fermés, son corps tremblant, cherchant déjà ma main.
" La soie rouge est une promesse, " ai-je continué, ma voix retrouvant le ton de l'autorité absolue. " Tu vas te déshabiller. Et tu vas m'attendre dans la chambre de jeu. À genoux. "
C'était le premier ordre BDSM explicite depuis la semaine. Il claqua comme un fouet invisible.
Elle n'a pas répondu. Elle s'est simplement inclinée, une flexion rapide et totale de la nuque. Puis, lentement, sans hâte, ses doigts se sont glissés sur sa poitrine et ont tiré le tissu de soie rouge. Le tissu a glissé, s'accumulant sur le tapis autour de ses chevilles.
Elle était ma toile. Je regardais sa peau nue, mes yeux traçant les endroits exacts où les outils allaient laisser leur marque. Le week-end commençait. Et cette fois, il n'y aurait aucune retenue.
" Maintenant, va. Et sois impatiente, petite. Ta patience a été récompensée, mais l'attente est terminée. "
Elle s'est dirigée vers la porte de la chambre de jeu, son corps nu portant la seule tenue qu'elle devait porter : l'anticipation.
Suite prochainement ...
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Chapitre 4 – Mon initiation
Les jours suivants, je me rendais à son domicile après les cours. Philippe me faisait l’amour, j’étais heureuse de constater à quel point il me désirait. Je n’avais pas été uniquement la bonne occase lui permettant d’assouvir son fantasme de sauter une midinette, vierge de surcroît. En revanche, il était beaucoup moins doux. Il me prenait brutalement. Lorsque j’arrivais, j’avais droit à mon verre de Coca, puis il me déshabillait et m’emmenait directement dans son lit. Je devais lui faire une fellation pour faire durcir son pénis et ensuite il me pénétrait d’un seul coup. J’avais l’impression qu’il me considérait comme une vraie femme, expérimentée. Heureusement, mes douleurs avaient disparu et je prenais de plus en plus de plaisir à la pénétration.
Une semaine plus tard, je suis rentrée chez lui avec ma clé, il était au téléphone. Je me suis installée dans le salon, sur le canapé. Comme son appel s’éternisait, j’ai voulu en profiter pour l’exciter sans qu’il puisse réagir. J’ai donc retiré mon string devant lui, tout en le regardant droit dans les yeux. Ensuite, je me suis amusée à le faire tournoyer devant son visage, le passer sur ses épaules, son cou, ses bras. Il me lança un regard qui en disait long sur son désir. Mais comme l’appel se prolongeait, par jeu, je m’agenouillais devant lui avec l’intention de le sucer. Il bandait comme un taureau.
Lorsqu’il raccrocha, il était comme fou. Il me traita de petite salope, de traînée. Tout en m’attrapant par les cheveux, il engouffra son sexe jusqu’au fond de ma gorge. J’eus un haut le cœur, mais ses mots et son geste m’excitèrent énormément. A cet instant précis, je compris le sens de ses propos concernant ses goûts en matière sexuelle. Je réalisais alors que j’allais être soumise à ses envies.
Avant d’éjaculer, il me releva en me prenant par la nuque. Il me contraignit à poser mon buste sur la table, mes pieds touchant le sol. Il écarta mes jambes et me pénétra brutalement avant de me pilonner sans ménagement, tout me disant que je ne devais pas me plaindre car je l’avais bien cherché. Bien que ses grands coups de reins me fassent mal, j’adorai être ainsi prise de force, j’ai alors ressenti mon premier orgasme vaginal mémorable.
Mais, je n’étais pas au bout de mes surprises. Au moment de jouir, il me retourna comme une crêpe, m’attrapa une nouvelle fois par les cheveux afin que je le suce à nouveau. Je me suis exécuté. Son sexe était très dur et tendu, enduit de ma cyprine. Il a continué à me tenir par les cheveux et a joui dans ma bouche. Des longs jets amers et gluants se sont déversés dans mon orifice buccal. Alors que je m’apprêtais à recracher sa semence, il m’ordonna d’avaler sur un ton qui ne tolérait pas le refus.
Ce jour-là, je compris que j’allais devenir son jouet sexuel et curieusement cette idée me plaisait. Mon choix s’était porté sur cet homme mature, mais ce n’était pas le fruit du hasard. Je l’avais choisi pour vivre quelque chose de différent, voire de tabou pour mon âge. Ce qui me parait aujourd’hui le plus incroyable, c’était mon ignorance totale de ce que pouvait être le BDSM, ce sigle et les pratiques qu’il recouvre m’étaient totalement inconnus.
Les semaines passèrent et nos étreintes étaient toujours aussi passionnées, nous faisions l'amour presque tous les jours. Au fur et à mesure que notre relation s'installait, il me faisait découvrir ses goûts. Ainsi, il commença par m'offrir un masque afin découvrir les sensations que procuraient les yeux bandés. Une autre fois, il m'attacha les mains dans le dos.
Pour l’adolescente que j’étais, tout cela n’était que des jeux osés. A aucun moment, je n’étais effrayée ou me sentais en danger. J’avais confiance en lui, je l’aimais éperdument, je lui vouais un amour fou, c’était mon professeur d’éducation sexuelle. Sans en prendre conscience, je devenais sa soumise, mon apprentissage avait commencé.
Les premières semaines nous faisions l’amour dans la position du missionnaire. Je me sentais bien avec ce sentiment de revivre mon dépucelage et mon accession au statut de femme. J’appréciais sentir sa queue s’enfoncer au plus profond de moi et sentir sa semence chaude se répandre en moi. J’adorais l’entendre jouir et me serrer fort dans ses bras. Une fois habituée à la pénétration vaginale très virile, sans ressentir de douleurs, Philippe m’a imposé la levrette. Très rapidement, j’y ai pris goût. Il me prenait sans ménagement par les fesses et me pénétrait comme une chienne. Sa petite chienne qu’ii avait adoptée et dont il ne pouvait plus se passer. Je sentais grandir en moi un sentiment d’appartenance qui se concrétisera plus tard par le port d’un collier et d’une laisse pendant nos rituels.
Puis, il passa à d’autres pratiques, ses mains, sa langue s’égaraient sur mon anus. J’étais très gênée. Un jour, il me confia qu’il avait très envie de mes fesses, qu’il les adorait. Bien que cette zone soit tabou pour moi, je le laissai me caresser, me lécher. En fin de compte, j’étais flattée qu’il aime à ce point mon corps. J’avais envie de découvrir des sensations nouvelles, je redoutais seulement d'avoir mal lorsqu’il me pénétrerait.
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Suite des aventures de Julien, dans ce monde parallèle au notre, où les rôles sont si subtilement inversés...
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— Peux pas rentrer… hic… chez moi ! Mon mec croit que j’dors… hic… chez une copine…
Soutenant tant bien que mal Angélique, dont la masse imbibée me faisait dangereusement tanguer sur le pavé, j’étais en train de lui demander son adresse pour la raccompagner chez elle en IREN quand elle m’avait sorti cette cocasse information.
Malgré son insistance, je n’avais pas voulu partager la bouteille de vin qu’elle avait commandée avec nos plats. Et comme ce nectar avait dû lui coûter un rein, Angélique n’avait pas voulu en laisser une goutte. À mes remarques sur le fait qu’elle ne devrait pas boire autant, elle m’avait tour à tout rétorqué qu’elle n’était pas une tapette et qu’elle, elle tenait l’alcool, que tout allait bien, merci, que je devrais plutôt m’occuper de mon plat, et finalement que je n’avais qu’à contribuer un peu à la descente de la bouteille. Ce que j’avais fait, mais de façon modérée.
Eh bien, j’avais été bien inspiré ! Du coup, je me retrouvais à charrier une soularde à 1 heure du mat’ en plein Paris. Bien joué, Julien ! Cette soularde, j’allais plus que probablement devoir la ramener dans mon minuscule studio de la rue Dupic. Non pour une nuit d’amour, comme dans le film qu’elle s’était projeté toute seule, mais pour une pénible cohabitation de quelques heures, entrecoupée de ronflements sonores.
L’espace d’une minute, j’avais sérieusement envisagé de la laisser là, assise par terre, le dos calé contre un réverbère. Et puis je m’étais dit que non, je ne pouvais quand même pas abandonner une collègue de bureau à la merci des petites frappes du quartier… Ah, j’te jure ! J’étais champion pour me mettre dans des situations de merde !
En priant pour qu’Angélique ne s’évanouisse pas avant l’arrivée de l’IREN, j’avais orienté nos pas incertains vers le lieu de prise en charge, juste au coin de la rue. À l’angle, une musique tonitruante s’échappait d’un bar où traînaient encore quelques consommatrices. Comme de bien entendu, plusieurs zonardes attablées à la terrasse du bar nous regardaient, levant le coude et rigolant à gorge déployée.
— Oh, les meufs, petit cul à 10 heures. Et mignon comme un ange, en plus !
— Un ange, un ange… plutôt un beau puteau ! J’me le ferais bien au quatre heures !
— Le petit minet a l’air occupé, avec sa grande gigue dans les bras… Mais c’est pas elle qui lui fera sa fête ce soir, elle est schlass !
— Oh, gueule d’ange ! Ça te dit pas, une bonne baise avec des vraies femmes ? On est quatre, mais on est partageuses… ha-ha-ha !
— Je ne crois pas, ai-je répondu, priant pour que la chauffeuse arrive rapidement. Mais merci d’avoir proposé.
J’essayais de ne pas montrer ma peur en restant détaché et souriant. Intérieurement, je me liquéfiais. Et cette voiture qui n’arrivait pas !
— Ce salop se foutrait pas un peu de notre gueule, par hasard ? Vous croyez qu’il se marrerait autant, si on lui fistait le cul ?
— Nan, j’crois pas. Quel pied ce serait, de lui éclater sa petite pine à coup de chattes…
— Hé, dugland ! Regarde-nous quand on te cause ! Fait pas comme si t’entendais rien…
— Il se croit sans doute trop bien pour nous, ce petit puteau !
— Vas-y Norberte, attaque !
Je tournai la tête vers leur tablée où s’amoncelaient les chopes vides. L’une des meufs s’était levée et s’avançait vers moi, un sourire mauvais épinglé sur sa tronche de cake. Le nez écrasé, légèrement tordu, le crâne rasé sur les côtés avec une longue mèche de cheveux huileux lui retombant dans les yeux. Des billes de haine, injectées de sang et ne cillant pas, qui me lançaient un message pas très compliqué à décoder.
Danger en approche rapide… Avec Angélique dans les bras, qui pesait autant qu’un cheval mort, l’option fuite était hors de portée !
— Alors, mon joli, on te plaît pas ? Tu sais quoi, avec nous tu prendrais bien ton pied… Ça te branche ? Oh ! Tu réponds quand j’te cause, salop !
— C’est bon, lâchez moi, dis-je entre mes dents serrées.
Ça commençait à puer grave. Et ce n’était pas seulement l’odeur de bière chaude et de sueur grasse que dégageait ma nouvelle amoureuse : ça puait la peur, l’effroi, le stress montant en flèche et submergeant mon jugement, qui m’empêchait de trouver la moindre issue à cette situation se dégradant de minute en minute…
Les rares passantes traînant dans le quartier à cette heure avancée ne m’étaient d’aucune aide. Soit elles pressaient le pas, baissant le regard comme si l’agression ne les concernait pas, soient elles s’arrêtaient un peu plus loin pour regarder. Aucune de ces braves dames n’esquissait un geste pour me venir en aide ou appeler les fliques. Elles étaient simplement curieuses de ce qui allait arriver, sans être plus impliquées que ça…
Encouragée par le rire de ses copines, la loubarde s’était collée à moi en ondulant du bassin, poussant des petits cris étranglés et moqueurs.
— OH OUI, BABY… ! Comme c’est trop bon de te baiser, mon petit puteau !
La tête d’Angélique avait roulé sur mon épaule ; à force de soutenir ma collègue comateuse, je ne sentais presque plus mon bras. Et là, j’étais franchement épuisé, mes jambes flageolantes me soutenant à peine. Tout ça allait très mal finir !
Devant mon manque de réaction, la loubarde s’était enhardie et avait glissé sa main sous ma chemise, caressant mon dos de ses ongles ébréchés. Je fis alors un geste brusque, plantant involontairement mon coude dans la masse molle de son sein. Mon assaillante lâcha un juron. Mais vu sa carrure, c’était probablement plus dû à la surprise qu’à la douleur.
Dans un crissement de pneus, une berline de grosse cylindrée s’arrêta soudain à mon niveau. Une portière s’ouvrit et une très belle femme jaillit de la voiture avec un sourire avenant.
— Vous avez demandé une IREN, me voici ! Déso pour le retard, j’étais coincée porte de Vanves… Ça va ? Attendez, je vais vous aider à installer votre amie à l’arrière.
Sous le regard incrédule de la loubarde, bras ballants et ne sachant comment réagir, la chauffeuse vint me débarrasser d’Angélique. J’avais l’impression d’être extrait de sous une montagne. Cette magnifique blonde était ma sauveuse ! Depuis 10 secondes, je m’étais mis à l’aimer très fort…
Profitant de cette intrusion inespérée, j’essayai de m’engouffrer dans la Mercedes rutilante. Au moment où j’allais y parvenir, j’ai senti qu’on me tirait en arrière. Mon attaquante me tenait fermement par le bras ; elle avait repris ses esprits juste à temps pour me bloquer.
— Tu vas pas t’en tirer comme ça, p’tit lécheur de chattes ! Mes copines et moi, on va t’expliquer la vie, et on a toute la nuit devant nous…
— Vous voulez bien lâcher ce jeune homme, Madame ? Je ne crois pas que vous fassiez partie de ma course, et je suis déjà assez en retard comme ça…
— Fous-moi la paix, connasse ! Y va nulle part, ce sale pédé ! Il est à moi !
La blonde me fit un signe discret, un coup de menton en direction des sièges moelleux et accueillants de son carrosse. Elle était sur le point de tenter quelque chose, mais quoi !? L’autre devait bien faire 30 kilos de plus qu’elle !
Avant que la loubarde n’ait le temps de réagir, notre chauffeuse avait sorti de sa veste un shocker électrique et le brandissait dans sa direction. L’engin bourdonnait méchamment en lançant de petits éclairs orangés.
— Tut-tut, ma grosse, va pas faire d’histoires. Là, je plaisante plus. Tu enlèves tes sales pattes de mon client et tu te casses !
Sentant la poigne de Miss Hulk se desserrer autour de mon bras, je me jetai aussitôt dans la voiture et claquai la portière derrière moi. Sauvé ! Reculant vers le siège conductrice sans baisser son taser, la jeune femme blonde prit place à son tour dans le véhicule avant de mettre les gaz et nous emporter loin de ce bout de trottoir glauque, à présent peuplé d’une foule de curieuses.
Dans la lunette arrière, je voyais mon agresseuse nous hurler des insanités, ses deux index tatoués dressés vers le ciel. Jamais je n’avais été aussi soulagé de ma vie !
— Oh, putain ! On peut dire que vous êtes tombée à pic ! Je crois que je pourrai jamais assez vous remercier !
— En fait, un simple pourboire fera l’affaire. Même si j’adore voler au secours des jolis princes, il faut aussi que je paie les traites de mon carrosse…
À mes côtés, Angélique commençait à reprendre ses esprits. Elle était pâle et défaite, avec ses cheveux en bataille collés sur son front moite de sueur. Ses yeux n’arrivaient pas à se stabiliser sur un point fixe. Chose plus inquiétante, elle virait de couleur à vue d’œil.
— Excusez-moi, mais… je crois que mon amie va être malade ! Arrêtez-vous, vite !!!
La voiture n’avait pas encore fini de freiner que j’ouvrais la portière. Sa main plaquée sur la bouche, Angélique se pencha au-dessus de mes genoux et se mit aussitôt à gerber. Une cascade nauséabonde, seulement interrompue par quelques éructations sonores et autres gémissements, déferla dans le caniveau.
J’étais aux premières loges pour profiter des soubresauts bruyants de son estomac. Bonjour le spectacle et l’odeur ! Et les éclaboussures, en prime ! Génial…
Après qu’Angélique eut bien tout vomi et pris un peu l’air, elle semblait aller mieux. Je lui ai tendu un Kleenex pour qu’elle puisse s’essuyer la bouche, ce dont elle me remercia avec un haut-le-cœur et un dernier rot.
— Oh putain, Julien… Vraiment chuis désolée… Je sais pas ce qui m’a pris de boire autant…
— J’espère qu’elle n’a pas tâché les sièges de ma bagnole, interrogea la blonde, son regard dur planté dans le mien via le rétro central de la Mercedes.
— Non. Bonne nouvelle pour les sièges, ils n’ont rien. Moins bonne nouvelle pour mon futal : il est bon pour un lavage en machine. Sinon tout va bien, on peut continuer à rouler.
Le temps qu’on arrive en bas de mon immeuble, Angélique s’était rendormie. Et une fois encore, sa tête reposait sur mon épaule. Ça devenait une habitude. Je fouillai dans mon sac à main et en sortis deux billets de 20 euros, proposant à notre ange gardienne de garder la monnaie.
— Je ne sais vraiment pas comment vous remercier, Madame. Vous ne voulez pas monter boire quelque chose de frais avec nous ?
— Une autre fois peut-être, dit-elle avec regret. Là, il est vraiment tard ; mon mari m’attend, et il n’aime pas que je traîne en route…
Elle tira une carte du réceptacle collé sur son tableau de bord et me la tendit.
— À charge de revanche, si vous avez besoin d’une course. Appelez-moi, jeune homme, j’aimerais bien vous revoir…
Elle vint m’ouvrir la porte et m’aida à extraire Angélique de la Mercedes… avant de faire une moue dégoûtée lorsqu’elle découvrit la décoration laissée par ma collègue sur le bas de caisse de sa voiture.
— Vous ne devriez pas laisser votre copine boire comme ça, elle ne tient pas l’alcool.
— C’est noté, merci du conseil.
— Si elle est sobre la prochaine fois, elle pourra au moins vous protéger… Parce que là, c’était vraiment chaud. Vous avez manqué de peu de vous faire violer !
Comme si je ne m’en étais pas rendu compte.
— Je sais me défendre, vous savez, ironisai-je.
— Oui, j’ai vu… Enfin, toujours est-il qu’un garçon aussi mignon que vous, traînant en pleine rue, la nuit, sans défense, et en plus habillé comme vous êtes… bah, c’est un pousse-au-crime, quoi !
— Rassurez-moi : vous n’êtes pas en train d’insinuer que j’ai provoqué cette agression ?
— Non, bien sûr. Même si les ennuis sont inévitables quand on ne fait pas attention…
Je bouillais d’une rage toute intérieure. Toutefois, ce n’était pas le moment d’expliquer à cette nana qu’aucune victime ne mérite qu’on l’accuse de « l’avoir cherché » ou d’avoir « provoqué » ses agresseuses. Cette façon de blâmer les hommes – ou du moins d’impliquer une responsabilité de leur part en cas d’agression sexuelle ou de viol – s’était malheureusement ancrée dans l’esprit de la plupart des femmes. Et même de certains mecs, c’est dire !
— OK. Il est tard, on va rentrer. Encore merci d’être arrivée à temps !
La blonde me fit un signe de tête avant de réintégrer l’habitacle de son monstre de tôle et d’acier. Elle leva la main et lâcha les chevaux, disparaissant rapidement au coin de l’avenue. Dès qu’elle se retrouva hors de vue, je balançai sa carte dans le caniveau. Dommage pour elle, mais je n’étais plus intéressé.
(à suivre...)
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Autrefois capitale du royaume d'Écosse, place forte disputée au XIVème siècle, entre les anglais et les écossais, la nature a bâti, au pied des Monts Grampians, un gigantesque cirque de près de trois cents mètres de diamètre bordé par une paroi rocheuse, comme tranchée dans le massif, atteignant par endroits la hauteur de quatre cents mètres. La passe menant à ces paysages, baptisée la vallée magique n'est large que d'une vingtaine de mètres. Depuis la nuit des temps, ce fier caprice de la nature appartient à la famille noble Lauderdale qui a édifié là, vers la fin du XVIIème siècle, un château majestueux et inquiétant, au milieu d'une forêt assez dense. Les Lauderdale devaient leur immense richesse à l'élevage bovin, à la culture des céréales et à l'exploitation, tout à fait de mise à l'époque, des miséreux agriculteurs du comté. À l'aube du XXème siècle, les descendants du clan s'étaient contentés de cette fortune amassée durant des décennies. Mais, aucune mine d'or n'étant inépuisable, après la Seconde Guerre mondiale, à deux doigts de la ruine, Robert Lauderdale avait eu l'idée de reconvertir son château en prison dorée pour jeunes gens délinquants, où les les plus grandes familles britanniques pouvaient cacher le fruit de leur honte pour un loyer annuel très substantiel, prix justifié de leur tranquillité. Personne ne rendait jamais visite aux pensionnaires. À la mort de Robert, veuf depuis six ans, Sean Lauderdale, son fils unique et également ultime représentant mâle de la lignée, continua l'entreprise familiale en la modifiant partiellement : le centre devint un havre de paix pour les victimes du stress contemporain. En 2020, après un long séjour aux USA, la dernière des Lauderdale ajouta alors à son château, la vocation de clinique sexuelle. Comme certains sexologues américains, elle se proposait d'épanouir la libido de ses patients ou de guérir les déficients, en se gardant bien de préciser sa dévorante passion pour l'univers du BDSM. Rapidement, elle était devenue une dominatrice célèbre et réputée pour le raffinement des traitements qu'elle réservait aux esclaves en devenir, venus la rencontrer depuis l'autre bout du monde. Juliet Lauderdale était la figure emblématique du sadomasochisme. Sans être lesbienne, elle avait une préférence marquée pour les femmes, surtout les plus jeunes, qu'elle pouvait modeler à sa guise, au cours d'un long et éprouvant apprentissage. Les plus douées apprenaient à se muer rapidement en chiennes soumises et dociles capables de supporter les pires tortures et humiliations, enchaînées la nuit, nues dans des cellules, et subissant le jour des séances de flagellation ou de supplices sexuels. Parmi les favorites, Charlotte était devenue son esclave attitré, allant toujours au-delà des fantasmes de sa Maîtresse, voire même les plus abjects. Sa chevelure chatain clair conférait à son visage un air juvénile et paradoxalement timide. En vérité, c'était une jeune fille mystique, ayant appris toute la grâce de l'esclavage, et surtout, qui ne s'ingéniait jamais à opposer à la cruauté un refus.
Le carillon de la vieille pendule sonne minuit. La nuit est noire, longue, interminable. La dernière des Lauderdale baisse les yeux et contemple le feu dans la cheminée. Deux énormes bûches se consument doucement et dispensent une chaleur qui emplit la pièce. Dans le vaste salon décoré somptueusement trônent sur les murs des tableaux d'ancêtres de la famille. Aux quatre coins du salon, de gigantesques chandeliers blancs projettent leurs ombres dorées sur des corps féminins dénudés et à moitié endormis, attachés robustement à des croix de Saint-André. Au centre de la salle, sur un massif guéridon en chêne repose un impressionnant assortiment de fouets, de martinets aux manches de cuir, de métal et d'ivoire aux lanières tressées, plombées, garnies de pointes, ainsi qu'une collection exhaustive de vibromasseurs et autres olisbos. La maîtresse des lieux est assise dans un confortable fauteuil en cuir et contemple le spectacle de la nudité entravée de Charlotte sur une croix. Son corps semble comme engourdi par la douleur de la crucifixion qui entaille cruellement ses poignets et ses chevilles. En les détaillant, Juliet se prit un instant à les imaginer scandaleusement ensanglantés, cloués dans le bois des poutres. Elle eut du mal à chasser de son esprit cette pensée criminelle et blasphématoire mais combien exaltante, tandis que les flammes des bougies vacillaient sur l'or des pierres centenaires en faisant surgir des ombres sinueuses et menaçantes. Les invités semblent fascinés par la noblesse et la prédestination évidente de ce lieu. Le salon paraît avoir été conçu depuis la nuit des temps pour la souffrance et tous les désirs, pour les rites les plus secrets et autres cérémonies sataniques. Ils étaient tous masqués. Ils tirèrent au sort la victime qui allait être suppliciée. Ce fut Charlotte qui fut désignée. Quand Juliet décida de la descendre de la croix, aux premières heures de la nuit, frigorifiée et à demi endormie, Charlotte, glissant dans les bras d'une femme vêtue d'une cape et d'un masque sur les yeux, eut le temps, avant que tout eût tourné autour d'elle, d'entendre la voix cruelle de la maîtresse des lieux, briser le silence régnant dans l'assemblée des couples venus assister à son dressage, prononcer froidement la sentence : "- Qu'on l'harnache fermement. Quand elle aura été fouettée, elle sera toute à vous." Charlotte sentit qu'on la tirait en avant, et marcha. Le contact de ses pieds nus qui se glaçaient sur le sol de pierre finit par la réveiller. Juliet, entièrement vêtue de cuir, traversa la salle en la tirant par une laisse puis monta sur une estrade surmontée d’un majestueux fauteuil. Là, elle la fit s’asseoir à ses pieds sur le sol, s’assit à son tour et fit signe à l’assemblée de reprendre les festivités. Il devait bien avoir une vingtaine d’invités, habillés en tenue de soirée, regroupés autour d'un grand lit en fer forgé noir, érigé en autel au centre de la salle. Il parut naturel à Juliet de la présenter dans sa condition d'esclave femelle, marquée et annelée afin qu'elle fut prête à être offerte. La Maîtresse des lieux prit grand soin, rituellement de lui renverser les jambes pour qu'elle pût la voir en détail. Sur le bas-ventre de Charlotte, le monogramme J témoignait de son appartenance de soumission. Intégralement lisse, offerte, toujours ouverte aux désirs de Juliet ou à ceux des inconnus à qui elle la destinait, ses grandes lèvres portaient deux anneaux d'or. Une jeune soumise nue, à la tête rasée, déploya à ses pieds un harnais en cuir noir, faisant luire l'acier des anneaux qui maintenaient les sangles entre elles. Elle se glissa enfin derrière elle et entoura le buste des bras pour l'enrouler autour des seins de Charlotte.
Elle cercla chaque sein par les plus gros anneaux. Ensuite, elle fixa une première boucle sur la nuque, vérifia le centrage des seins dans leur bonnet métallique et attacha fermement la seconde sur les reins. Il ne lui resta plus qu'à se baisser, à passer les doigts entre ses cuisses et à saisir la dernière sangle qui pendait à l'avant. Elle la fit alors venir vers elle pour la remonter entre les fesses jusqu’à la boucle fixée sur l’anneau dorsal. La sangle se plaça ainsi d'elle-même dans l'axe du sexe, et le cuir, écartant les chairs, creusa un sillon sombre entre les grandes lèvres. On glissa profondément entre ses reins un rosebud anal afin d'élargir et de rendre ultérieurement cette voie plus commode. Jamais son sexe ne fut autant mis en valeur. La sangle verticale, qui écartait douloureusement ses chairs intimes, accentuait la ligne de ses grandes lèvres, de sorte que l’ensemble de la vulve semblait avoir doublé de volume tant elle était comprimée. Elle demeura interdite devant l’image que lui renvoyait le miroir. Jamais elle n'accueillit avec tant de joie, les bracelets qui joignaient ses poignets et le collier trop serré à son cou, annonçant son supplice. Sans qu'on l'interrogeât, on entendit des gémissements autour de l'autel, où maintenant des corps s'entremêlaient. Une grande femme brune, aux seins fermes, à peine dissimulés sous un chemisier transparent, chaussée de talons hauts, aux jambes interminables, galbées dans des bas à couture noirs, s'offrait à trois hommes qui la prenaient, allant et venant, dans les trois voies qui leur étaient offertes, pour finalement se répandre dans sa bouche. Plus loin, l'esclave à la tête rasée, les cuisses renversées, gémissait sous les caresses fougueuses d'une invitée déchaînée. Dans une alcôve plongée dans la pénombre, une ravissante blonde aux cheveux courts, commençait à se déshabiller. Sa robe flottait au gré de ses mouvements. Par moments, elle s’ouvrait sur le côté laissant apparaître la blancheur d’une cuisse nue jusqu’au niveau de l'aine. Elle attrapa le bas de la robe et la fit voler, découvrant volontairement ses jambes au regard de l’assistance. Elle défit les boutons de son chemisier dévoilant son ventre en ondulant des hanches dans un balancement lascif. Un homme s'enhardissant lui ôta. Le soutien-gorge descendu fit apparaître l'aréoles de ses seins. Elle s’exhibait sans retenue. Deux autres invités s’approchèrent. Le premier dégrafa le soutien-gorge, libérant les seins dont les pointes étaient déjà fièrement dressées. Il les caressa et les malaxa sans douceur. Le second attoucha ses fesses. Elle était maintenant totalement nue. De nombreuses mains prirent alors possession de son corps offert, aucune partie ne fut oubliée. Les doigts fouillèrent son vagin et son anus. Elle demanda alors à être prise. Un homme s’allongea sur elle, la pénétra tout aussi rapidement et commença des mouvements de va-et-vient, tandis qu'un autre sexe s’approcha de sa bouche, elle happa le membre viril qui s'enfonça durement dans sa gorge. Elle exigea bruyamment des hommes d'être "remplie jusqu'au fond".
Un cercle se forma bientôt autour de l'alcôve, avec autant de verges tendues que de participants, n’attendant plus que sa langue et sa bouche pour les satisfaire. Elle voletait de l’un à l’autre, au gré de leur ardeur. Le premier à se libérer maintint fortement sa tête, jusqu’à ce que la source ne fut tarie. Elle avala la précieuse semence qui inondait sa gorge. L’un après l’autre se délivrèrent. Le sperme s'écoulait de ses lèvres, en filaments visqueux qui se balançaient sous son menton. Bientôt, l'un des invités se coucha sur le dos et la fit l’allonger sur lui, il la bloqua aux épaules et la pénétra dans son sexe, en la forçant à se cambrer. Pendant qu’il la prenait, un autre s’intéressa à son orifice le plus étroit et y introduisit alors un doigt. Approchant sa virilité de ses reins offerts, il la sodomisa brutalement avant de se retirer repu et rassasié. Un autre, stimulé par la facilité à laquelle elle se prêtait à cette double pénétration, prit rapidement la place et éjacula bientôt en longues saccades. Ils furent quatre à choisir cette voie exiguë, à mêler leur foutre dans les entrailles de la jeune femme masquée qui n'était plus qu'un réceptacle béant. Du plafond pendaient des cordes. Le seul objet qui fût au plafond, outre le lustre à la même hauteur que la croix était un gros anneau brillant, où passait une longue chaîne d'acier. On attacha Charlotte par ses poignets, debout les bras écartés, face à l'assemblée, offrant son corps nu, au reflet d'or des flambeaux qui ornaient chaque angle de la cave. Juliet s'approcha, contempla les seins arrogants qui s'offraient à elle et étonnamment avec des gestes plein de délicatesse, dégrafa le harnais, après avoir passé la main sur le ventre, s'assura que son anus était forcé par l'épais rosebud. Un peu de rougeur monta au visage de la jeune femme, tandis qu'une douce chaleur envahissait son intimité. Les yeux de Charlotte regardaient la croix, mais ne virent pas la jeune esclave qui retirait un carré du tapis, libérant un miroir dans lequel étaient creusées, à une distance convenable, de chaque coté, deux encoches en forme de pied. La maîtresse des lieux attira Charlotte au dessus du large miroir que rien n'illuminait. Alors du plafond descendirent les deux cordes sur lesquelles étaient reliées deux bracelets en cuir. Juliet en fixa un à chaque poignet de Charlotte et les cordes s'élevèrent, entraînant les mains de la jeune femme anxieuse. Ses bras formaient un angle ouvert au dessus de ses épaules. Les longes s'arrêtèrent de monter, une lueur douce et dorée s'éleva du miroir, illuminant les cuisses de la soumise, ainsi exhibée, face à l'assistance. L'ordre pour elle, était de se montrer obéissante tout au long de la soirée. Juliet examina longuement les seins insolents et posa ses mains sur les globes fermes et de douces caresses les parcoururent. Charlotte ferma les yeux, se laissant griser par le reflet du miroir de l'intimité qu'elle offrait impudiquement aux invités. Ainsi mise à nu, elle était prête.
La bouche et les paupières légèrement maquillées, la pointe et l'aréole des seins brunies, de l'onguent appliqué sur le pubis, dans le sillon entre les reins et les cuisses, Charlotte entendit des murmures de satisfaction dans l'assemblée. Alors la maîtresse des lieux se saisit d'une longue cravache et, doucement, effleura un mamelon d'une lente caresse sur la pointe extrême. Bientôt une sensation de chaleur envahit le corps de Charlotte, déjà parcouru de frissons. Cuisses serrées, la jeune femme tordait doucement son bas-ventre que gagnait peu à peu la moiteur du désir refoulé. Juliet suivait, penchée sur le miroir, la danse lascive de la croupe soumise. Des soupirs saccadés et hoquetants s'échappaient de sa bouche. Elle comprit que loin de vouloir l'épargner, Juliet échauffait son corps pour mieux le rudoyer ensuite. Elle regarda son bourreau, mais déjà le visage s'était revêtu d'un masque impassible et les fines lanières en cuir meurtrissaient ses seins. On éloigna alors ses chevilles de sorte que ses pieds se placèrent dans les encoches du miroir au sol. Ainsi dans une position d'écartèlement extrême, les cordes tendues semblaient la démembrer, Charlotte ne se possédait déjà plus. Juliet s'écria soudainement :
"Écoute bien, tu as reçu du sperme dans la bouche, tu as reçu du sperme dans le sexe, tu as reçu du sperme dans l'anus, tu es désormais une femme, tu es physiquement dépucelée, mais mentalement vierge. Nous allons te bander les yeux et nous allons te fouetter et tu devras compter jusqu'à cent, sans la moindre hésitation. Ce n'est pas tant pour notre agrément que pour ton dressage, que de te faire comprendre par le moyen de la douleur que tu es contrainte à l'esclavage et de te signifier que tu n'es vouée qu'à cela. Tu pourras répandre des larmes, implorer mais nous voulons t'entendre hurler et au plus vite. Ensuite, et pour notre seul plaisir, tu seras prise par tous les orifices que, comme tous les animaux, la nature t'a dotée."
La jeune femme écoutait et tremblait de bonheur, si Juliet daignait l'outrager, c'est qu'elle l'aimait. Charlotte allait répondre qu'elle était son esclave mais elle se tut. Au premier coup de fouet qui atteignit ses seins, ses cuisses se contractèrent, son ventre se tendit, se recula et les contractions nerveuses, ouvrirent sa vulve au dessus du miroir. Magré elle, Charlotte râla de plaisir. Dans un sursaut animal, elle referma ses jambes instinctivement, mais Juliet la saisit et la remit dans les encoches. Elle s'abandonna et ne refusa pas le spasme qui montait en elle. On emprisonna fermement ses chevilles dans deux bracelets scellés au sol pour tenir ses jambes immobiles. De nouveau, Juliet levait le bras, une méthodique flagellation commença. Les coups étaient dosés, mesurés pour ne pas blesser Charlotte qui, les yeux clos, sentait monter en elle une chaleur intense. Sa poitrine était martyrisée par des coups de plus en plus secs et cinglants, comme une caresse de feu qui irradiait sa chair. Les seins devenaient de plus en plus marqués. Soudain, Juliet frappa de bas en haut les globes, qui musclés et durs, frémirent à peine et parfois, sous un coup de coté, ils se choquaient entre eux. Puis on la cingla en tout sens de façon à l'entendre hurler et au plus vite. L'orgueil qu'elle mettait à résister ne dura pas longtemps. On l'entendit même supplier qu'on arrêtât juste un seul instant et qu'on la détachât. Elle se tordait avec une telle frénésie pour échapper aux morsures des lanières qu'elle tournoyait presque sur elle même, les bracelets enfermant ses chevilles devenant lâches. Tel un pantin désarticulé, elle s'agitait dans ses entraves. Son ventre se tendait, son sexe contorsionné s'ouvrait puis se fermait. Le reflet dans le miroir de son pauvre corps supllicié attirait le regard lubrique des invités. Alors la maîtresse des lieux la frappa encore plus fort et dès cet instant, les coups ne s'égarèrent plus, sinon délibérément. Une chaleur intense inonda la poitrine de Charlotte comme une boule de feu volcanique. Ses seins, violemment fouettés, se choquèrent dans un bruit mat, les lanières de cuir s'entouraient autour d'eux, giflaient la chair, lacéraient les pointes, cinglant les aréoles brunies.
La Maîtresse de Charlotte, après trois derniers coups, cessa de la flageller pour écarter ses cuisses. Elle plongea ses doigts humides dans l'intimité moite, constatant non sans fierté, que la soumise avait réellement joui. Les portant à sa bouche après, elle les lècha longtemps entre ses lèvres, se délectant de l'éjaculat mêlé à la cyprine. Les invités l'observaient attentivement et commentaient chaque fois que la main qui la tenait, la fouillait, revenait, de plus en plus profondément, à la fois dans son ventre et dans ses reins qui s'enflammèrent. Le silence tomba : seuls s'élevaient de l'assemblée, les soupirs profonds de la suppliciée, et les gémissements des femmes masquées se donnant aux hommes. On la détacha pour la conduire sur le lit en fer forgé qui trônait en autel au centre de la salle. La maîtresse des lieux fit alors venir un esclave mâle endurant et bien bâti, dont elle s'était assurée par une longue privation à toute satisfaction, de sa capacité à se raidir, avant d'être forcé à répandre son foutre là où elle exigerait qu'il le fut, avec la préférence qu'elle lui connaissait à toujours choisir l'orifice le plus étroit, commun aux hommes. Elle lui ordonna de rejoindre Charlotte. Elle trouva un coussin, y appuyait ses mains les bras tendus, les reins offerts. Alors, avec une angoisse folle, elle sentit derrière elle, un autre homme qui quitta l'assemblée pour rejoindre l'estrade. En quelques secondes, il lui lia les mains derrière le dos. Nue et écartelée, son sexe et ses intimités béants s'offraient à la vue des deux autres dont elle sentait le souffle chaud frôler son dos. Elle voulut crier, mais la peur la paralysait. L'invité lui malaxait les seins, pressant les pointes avec force. Des doigts s'infiltrèrent entre ses fesses puis forcèrent l'ouverture de son étroit pertuis. Le sexe de l'esclave, nu et harnaché, était encagé dans une poche faite de lanières cloutées. Un trouble mélangé de honte, de volupté, de rébellion et d'impuissance à la fois la saisit. Cherchant le regard de l'invité, mais celui-ci, les yeux fixés sur l'anus, ne relevait pas les paupières jusqu'au visage de Charlotte. Il força brusquement ses reins avec son doigt en la pénétrant avec violence. Surprise par la douleur, elle tenta d'échapper à l'index qui continuait à vouloir s'insinuer en elle. Elle se cambra de toutes ses forces. Le doigt se retira aussi brutalement qu'il était entré et vint se promener sur ses lèvres, qui furent écartées et ouvertes pour que sa bouche fût imprégnée du goût âcre et musqué de sa cavité anale. Obéissant à la maîtresse des lieux, l'esclave mâle ôta le rosebud anal qui dilatait déjà l'anneau de chair de Charlotte pour le substituer par de plus épais afin de l'évaser davantage. Un sourd gémissement marqua l'écartèlement de l'étroite voie, souillée par un braquement oblong. Fesses tendues, bouche tordue par la jouissance impérieuse, elle râlait doucement, goûtant avec ferveur le cruel supplice raffiné. Mais le gode, plus gros encore, distendit l'anneau de chair, tandis que la main de l'homme appuyait à peine pour faire pénétrer le phallus en elle.
Et un autre prit la place dans la gaine gluante et chaude, distendue mais docile et souple. L'anus plissé disparaissait derrière le renflement émergeant au milieu de l'olisbos. Mais le gode saillant était énorme et noueux, zébré de veines saillantes. L'homme poussa avec force, avec un intense bruit de succion, tandis que les sphincters s'ouvraient et se fermaient aspirant l'olisbos sous les regards lubriques des invités. Sa croupe s'infléchit, l'anus résista un peu tandis que Charlotte sentait une souffrance sourde monter dans ses reins, puis la voie céda. Il lui sembla que ses muscles se déchiraient, que son cul s'emplissait totalement. La bouche ouverte, un râle s'arrêta au fond de sa gorge, les yeux hagards, elle demeura tendue, haletante, puis il y eut un cri, suivi d'un sursaut de mouvements convulsifs, le gode énorme fut aspiré. Elle s'affaissa sur le coté, les doigts crispés sur le matelas. Pour la maîtresse des lieux, le jeu avait assez duré. Elle ordonna à l'esclave mâle d'ôter la cage de cuir qui emprisonnait son sexe. Libéré, le membre monstrueux se tendit aussitôt. Non sans impatience, il lâcha le factice. Sur un signe, tous les invités se levèrent en silence et vinrent en demi-cercle, autour du lit érigé en autel, pour contempler le spectacle. Le gland affleura, puis le membre tout entier s'enfonça, et l'étalon sodomisa Charlotte. Un bruissement gras s'éleva, silencieuse, elle se laissa enculer et nul ne songea dans l'assemblée à faire cesser son sacrifice. Il se retint une dizaine de minutes avant de se libérer en longues saccades dans les entrailles de la suppliciée. L'homme qui les avait rejoint ne tarda pas à le remplacer. Il la plaqua sur le dos et écarta ses reins afin qu'un autre puisse s'introduire simultanément en elle, glissant dans le sperme. Ce fut une dizaine d'hommes qui se succédèrent, remontant et frappant au fond de la gaine de ses reins. Pour Charlotte, la douleur ressentie lors de la double pénétration se transforma en jouissance. Le corps marqué par de longues estafilades, elle avait gémi sous les coups de Juliet comme jamais sa Maîtresse ne l'avait fait gémir, crié sous les membres des invités, comme jamais elle avait crié. Elle devait être soumise et les accueillir avec le même respect avec lequel elle vénérait Juliet. Elle était là dans la soirée pour servir de réceptacle à la semence des hommes, qu'elle devait recevoir par tous les orifices prévus par la nature, sans jamais protester ni trahir un quelconque sentiment, comme un objet muet. Lorsque tous les invités furent repus, on la conduisit dans sa cellule et on l’étendit sur un lit de fer. Viciée de sperme et de sueur, le corps lacéré, l'orifice le plus intime endolori, elle s'endormit profondément.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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La punition dans le BDSM est une expérience ambivalente, mêlant à la fois peur et fascination, douleur et plaisir, autorité et abandon. Elle dépasse largement la simple idée d’une correction ou d’une sanction : elle s’élève à un art subtil, un langage codé entre dominant et soumis, un échange intime et chargé de sens. Cet article explore cette dimension symbolique, émotionnelle et sensuelle où la douleur devient un moyen d’expression unique, renforçant la complicité et l'intensité du lien.
La punition au-delà de la simple sanction
Dans nos jeux, la punition n’est jamais une vengeance ni une forme d’abus. Elle est encadrée, consentie, réfléchie. Elle s’inscrit dans un contrat tacite ou explicite, dans des règles établies et acceptées. La punition devient alors un outil, une forme de dialogue au sein d’un cadre sûr, où la confiance est reine. C’est un acte volontaire, chargé d’intentions précises, bien loin de la simple réaction punitive du quotidien.
La douleur comme langage corporel et émotionnel
La douleur ressentie n’est pas un simple stimulus à subir ; elle est une expression. Chaque cri, chaque halètement, chaque tremblement devient un message. C’est un corps qui parle à travers ses sensations, livrant ses émotions brutes. Le dominant lit ces signaux avec attention et respect, transformant chaque coup ou chaque fessée en une phrase d’un langage secret où se mêlent pouvoir, soumission et plaisir. Dans cette communication non verbale, le consentement et la capacité de lire les signes sont essentiels.
Les codes et rituels de la punition
La punition est aussi une mise en scène faite de gestes, de mots, d’attitudes. L’atmosphère, la préparation et le choix des accessoires (fouet, cravache, main...) instaurent une tension unique, sensuelle et prenante. Chaque mouvement est dosé, chaque instant rythmé pour construire une expérience qui va bien au-delà de la douleur physique. Ces rituels, empreints de symbolique, renforcent la profondeur du jeu et lui donnent son intensité particulière.
Le lien émotionnel renforcé par la punition
Punir, c’est aussi aimer. C’est offrir une preuve de confiance et de dévotion mutuelle. Les moments qui suivent la punition, le aftercare, sont tout aussi essentiels : ils permettent de réparer, d’apaiser, de reprendre pied et de renforcer le lien. Ces instants de vulnérabilité partagée créent une intimité rare, où la soumission n’est plus un acte de faiblesse, mais une force partagée.
Quand la douleur devient extase
À la frontière entre souffrance et plaisir, la punition invite au lâcher-prise et à la transcendance. Dans cet espace singulier, le contrôle s’efface pour laisser place à une forme de connaissance de soi et de libération. La douleur cesse d’être une simple contrainte pour devenir une source d’extase, un voyage sensuel et spirituel qui transforme profondément.
Conclusion : L’art du geste juste
La punition dans le BDSM est bien plus qu’un acte punitif : c’est un langage, une danse complexe faite de confiance, d’émotions et de sensations. Sa justesse réside dans cette capacité à communiquer avec le corps et l’âme, à créer une complicité où la douleur partagée devient douceur. Et si, derrière chaque coup, chaque ordre, résidait la véritable tendresse du BDSM ?
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La voiture quitta la route pour s'arrêter en contrebas d'un bouquet d'arbres jouxtant une grange délabrée. Hormis quelques chants d'oiseaux et le bruissement du vent entre les feuilles, l'endroit était parfaitement silencieux. Le soleil était chaud, et l'endroit désert. Pourquoi, ne pas se laisser aller ? D'un geste, Charlotte dégrafa sa minijupe et la fit glisser le long de ses jambes en même temps que son string. Puis elle ôta son chemisier, son soutien gorge, et jeta le tout sur la banquette arrière. "- Est-ce que je plais comme ça ?", minauda-t-elle. Juliette ne répondit pas, comme si elle n'avait même pas remarqué le rapide effeuillage de son amie. Pourtant, Charlotte la vit serrer les dents et presser un peu plus fort le volant entre ses poings. Enhardie par cette réaction, elle se pencha un peu et déboutonna le short de Juliette, juste assez pour que sa main puisse se frayer un passage jusqu'en bas de son ventre. Elle découvrit à tâtons un pubis parfaitement lisse, un peu plus bas encore, le léger relief intime des lèvres moites. Juliette se laissa faire quelques instants sans réagir. Brusquement, elle aggripa les cheveux de Charlotte et lui colla violemment la joue contre sa cuisse. "- Écoute-moi bien Charlotte, gronda-t-elle sur un ton abrupt, Il faut que tu saches que je n'aime pas beaucoup que l'on prenne les initiatives à ma place, tu as compris ?." Charlotte acquiesça sans mot dire. Elle qui, quelques instants plus tôt, était persuadée d'avoir gagné le cœur de son amie, subissait à nouveau sa violence. Elle se sentait anéantie, ridicule ainsi vulnérable et nue, mais en même temps, elle éprouvait un étrange plaisir qui l'empêchait de tenter de se dégager ou de fondre en larmes. Le sexe de Juliette était là, tout près de son visage. Elle en devinait le parfum intime. Elle l'avait touché du doigt. Elle l'avait senti humide et cela ne pouvait pas la tromper. Une femme ne se trompe jamais à ce sujet. L'amour, c'est quand on dépend, dans le désir de plaire.
On réagit alors à mille choses baroques : un décolleté pigeonnant, une bouche prometteuse, un parfum suave et musqué, une épaule nue et la façon qu'elle a de monter et de descendre, un regard un peu plus humide et un corps étranger, avec l'esprit, qui peut devenir à chaque instant plus éblouissant que le soleil. Juliette était excitée elle aussi. Son amie relâcha sa pression qui devint caresse. Elle releva jusqu'à sa bouche les lèvres de Charlotte et l'embrassa à nouveau, plus tendrement cette fois. "- Xavier ne t'a jamais emmenée ici ?", demanda-t-elle d'une voix de miel. Cet endroit appartient à l'un de mes cousins. Tu ne trouves pas cet endroit magique ?" Elle demeura songeuse, appuyée contre le volant à observer les alentours. La grange, dont une partie de la toiture s'était effondrée depuis longtemps était dévorée de lierre et de chèvrefeuille. Un doux parfum de liberté et de sensualité flolttait dans l'air, enveloppant les deux jeunes corps d'un irrépréssible désir. Seul, un chemin serpentait entre les coquelicots et les fougères jusqu'aux ventaux vermoulus du portail. On le distinguait à peine derrière un groupe de jeunes sureaux indisciplinés qui en gardaient l'entrée. "- Sors de la voiture, Charlotte, j'ai envie de te voir nue." La jeune femme obéit alors à nouveau. Dehors, sous les arbres, le sol moussu dégageait une odeur puissante d'humus. Elle demeura quelques instants immobile à sentir le parfum du vent tiède glissant sur sa peau. Être nue sous le feuillage, au bord d'une route de campagne, ne lui semblait en rien extravagant à cause du regard de son amie posé sur elle. Elle s'aventura de quelques pas dans la futaie. Sous la plante de ses pieds, les brindilles sèches craquelaient, tandis qu'à l'odeur fraîche de l'humus se mêlaient celles, plus entêtantes encore, des herbes chaudes et des fleurs gorgées de soleil. Tout éveillait en elle son animalité. Elle se retourna. Juliette avançait vers la grange d'un pas lent, à l'élasticité féline. Charlotte eut tout à coup le désir de posséder son amie. La prendre par les hanches et l'attirer brutalement vers elle. Caresser ses fesses, embrasser ses seins fermes, en mordiller les aréoles brunes. Humer son ventre chaud et lisse.
N'être que désir pour elle. Elle marcha à son tour vers la grange. Dans le fond du bâtiment, une échelle en bois menait à l'étage, une sorte de mezzanine sombre. Charlotte adora aussitôt cet endroit. Elle aimait le bruissement tranquille des arbres, la lumière dorée du soleil filtrant à travers le toit éventré, et le suave parfum d'été qui se dégageait de la paille. "- J'aime bien te voir nue dans ce lieu." Elle roulèrent sans un mot sur le sol paillé. Leur envie réciproque de se posséder les transforma en lutteuses. Elles s'encastrèrent l'une contre l'autre en s'embrassant, se mordant et se griffant, seins contre seins, ventre contre ventre, en un jaillissement furieux. "- Raconte-moi ce que tu ressens quand Xavier commence à nouer des cordes autour de toi", demanda Juliette. Quelle sensation cela procure de se retrouver nue et vulnérable ?" "- J'ai peur, et en même temps, je suis impatiente." "- Il te caresse en t'attachant ?" "- Non, il est comme absent, on dirait un peintre occupé à préparer ses pinceaux." - Il t'a déjà fouettée ?" "- Non, jamais". Juliette marqua une légère pause avant de reprendre : "- Et tu le regrettes ?" "- Peut-être, oui." Charlotte fut surprise de sa propre réponse, comme si ce n'était pas elle qui avait répondu mais une autre. Sans attendre, Juliette dit à Charlotte de se lever pour lui lier les poignets d'une épaisse corde de chanvre qu'elle attacha à une poutre, bien tendue pour l'obliger à se tenir bras levés et sur la pointe des pieds. Elle entendit le cliquetis de la boucle de la ceinture tandis que Juliette l'ôtait de son short. "- Qu'est-ce que tu fais ?" "- Je répare un oubli", répondit Juliette. "- Tu veux que je te bâillonne ?" Charlotte secoua la tête. Non, elle ne voulait pas être bâillonnée. Elle voulait sentir la douleur pour exploser de bonheur. Cela devait faire partie du rituel. Il fallait que quelque chose sorte d'elle.
Si ses seins, son ventre et ses reins cessaient de lui appartenir, elle ne serait qu'amour pour Juliette. Elle osa un regard par dessus son épaule. Indifférente, bien campée sur ses jambes fuselées, ses seins dressés tressautant au rythme de ses larges mouvements. Juliette éprouvait la souplesse du ceinturon en fouettant l'air. Ainsi nue et armée, elle ressemblait à une déesse antique. Charlotte ferma les yeux. Elle désirait être fouettée et Juliette seule pouvait lui faire subir cette épreuve. Ce serait non seulement s'offrir en captive à l'amour, mais mieux encore, se donner en esclave, à une autre femme de surcroît. Accepter ses coups, encaisser à travers elle, la fureur de toutes les femmes du monde, devenir leur proie et se griser à l'idée de payer par le fouet, le fait dêtre leur plus dangereuse concurrente. Le premier coup claqua séchement contre ses fesses. Juliette n'était pas du style à y aller progressivement. Elle avait frappé fort avec l'assurance qui lui était coutumière et Charlotte sentit sa peau d'abord insensible, réagir rapidement à la brûlure du cuir. Le deuxième coup tomba, plus assuré encore et elle gémit de douleur en contractant les muscles de ses fesses. Sa réaction sembla plaire à Juliette. Elle leva le bras encore plus haut, abbatit le ceinturon avec plus de force et cette fois, Charlotte poussa un cri bref en se cramponnant à la corde. Juliette la fouetta avec application. Ses coups précis, parfaitement cadencés, atteignirent alternativement une fesse, puis l'autre, parfois le haut des cuisses, parfois le creux des reins. Trente, quarante, cinquante coups, Charlotte ne comptait plus. Aux brûlures locales d'abord éprouvées s'était substituée une sensation d'intense chaleur, comme si elle avait exposé son dos à un âtre crépitant. Le supplice était le prix à payer pour que sa Maîtresse continuât à l'aimer, elle souhaitait seulement qu'elle fût contente qu'elle l'eût subi et attendait muette. "- Retourne-toi", dit Juliette d'une voix calme. Aggripée à sa corde, ruisselante de sueur, Charlotte était épuisée. "- Non, pas devant Juliette", haleta-t-elle, "Pas devant. " " -Tu dois aller jusqu'au bout de ton désir, Charlotte, Allons retourne-toi vers moi." La jeune femme pivota alors lentement sur elle-même.
Elle avait gardé les yeux baissés mais elle aperçut quand même le ceinturon s'élever dans l'air et s'abattre sur elle, au sommet de ses cuisses. Elle hurla à nouveau et releva la jambe pour se protéger du coup suivant qui atteignit ses seins. Elle sentit soudain qu'elle n'y échapperait pas et se vit perdue. Juliette ne refrappa pas immédiatement. Elle attendit que Charlotte ne puisse plus se tenir ainsi sur la pointe du pied et qu'épuisée, elle s'offre à nouveau au fouet. Au coup suivant, elle ne tenta plus d'esquiver. N'avait-elle pas désiré cette correction ?Juliette avait raison. Elle devait savoir ce qu'il y avait au-delà de cette douleur qui lui arrachait des cris et des larmes. Par dépit, elle plongea son regard dans celui de son amie et elles ne se lachèrent plus des yeux tout le temps que dura la flagellation. Elle se voyait onduler au bout de sa corde, en sentant ses seins frétiller, ses cuisses tendues, son ventre creusé. Elle se voyait brûler sous les coups, s'enflammer toute entière. Juliette continuait à la fouetter méthodiquement sur les hanches et sur les seins. Quand le cuir atteignit le renflement de sa vulve, subitement son corps fut traversé de part en part par une fulgurante flamme de couleur rouge orangé. Elle en sentit la chaleur l'irradier et plonger dans son ventre comme une boule de feu. La douleur et le plaisir fusionnèrent ensemble. Elle hurla à nouveau mais de plaisir cette fois. Juliette cessa aussitôt de la frapper et tomba à genoux devant elle. Posant avec une infinie délicatesse les doigts sur ses reins meurtris, elle attira jusqu'à sa bouche la peau empourprée des cuisses et du ventre qu'elle couvrit de baisers. Elle aspira entre ses lèvres, les lèvres de son sexe, les lécha avec douceur. Se suspendant à sa corde, Charlotte jeta le bassin en avant, enroula ses jambes autour du cou de son amie pour emprisonner son visage contre son sexe ouvert. Juliette réagit en dardant une langue aussi droite et rigide qu'un membre d'homme sur son clitoris. À ce seul contact, Charlotte jouit aussitôt. Enfin Juliette se détacha d'elle. La corde à laquelle elle était suspendue fut coupée et se laissa tomber sur le sol, savourant l'étrange bonheur de sa soumission. Les parties de son corps offensées, devenues douloureuses, lui apparaissèrent plus belles, comme anoblies par les marques fraîches, stigmates de la flagellation. Elle se perdit alors dans une absence d'elle-même qui la rendait à un amour défendu.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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Elle était à nouveau devant moi. Depuis combien d'années avions-nous cessé de nous voir ? Le malentendu qui nous avait séparés semblait soudain absurde. Tant de petites choses nous égarent. Maintenant je renouais le fil enchanté que j'avais perdu. Elle parlait, je l'écoutais, la vie avait repris sa magie. Sur son visage d'alors sont venus se poser, dans la mémoire de leur amour, son visage ultérieur. Front haut, pommettes hautes, yeux bleu clair, lèvres sensuelles aux courbes régulières. Un beau visage déssiné à traits fins, délicat et féminin. Elle lui avait dit qu'elle l'aimait. "-Juliette, donne-moi deux ans de bonheur. Donne-les-moi, si tu m'aimes". Si tu m'aimes ! Mais le pire n'est pas dans la cruauté des mots, il est dans les images qui font haleter de douleur. Il lui arrivait d'aller jusqu'à la fenêtre et de l'ouvrir pour tenter de respirer mieux. Une sorte de bref répit de l'air, un sauvetage miraculeux. Sa jalousie ne la trompait pas. Il est vrai qu'elle était heureuse et mille fois vivante. Elle ne pouvait pourtant faire que ce bonheur ne se retourne aussitôt contre elle. La pierre aussi chante plus fort quand le sang est à l'aise et le corps enfin reposé. Ce n'est qu'aux moments où elle souffrait qu'elle se sentait sans danger. Il ne lui restait qu'à prendre goût aux larmes. Aussi longtemps et fort qu'elle la flagellait, elle n'était qu'amour pour Juliette. Elle en était là, à cette simple mais ferme conviction. Une femme comme elle ne pouvait pas la faire endurer volontairement. Pas après avoir déjà pris la mesure de cette douleur. Elle ne pouvait y trouver ni plaisir ni intérêt. C'est donc qu'il y avait autre chose. Ce ne pouvait être que l'ultime scénario envisagé, celui qui aurait dû s'imposer en tout premier, n'eût été ce délire qui pousse tout amoureux à se croire le centre du monde de l'autre. Depuis, de Juliette, elle attendait tout mais n'espérait rien, du moins le croyait-elle. Le sujet avait été évacué. Il y aurait toujours cela entre elles. Puisqu'elle l'avait fait une fois, pourquoi n'en serait-elle pas capable à nouveau ? Son esprit et son corps la comblaient, mais elle nourrissait des doutes sur la qualité de son âme. Rien ne démentait en elle une mentalité de froide amante dominatrice. Après tout, leurs deux années de vie commune dans la clandestinité la plus opaque qui soit, non pour cacher mais pour protéger, les avaient fait passer maîtres dans l'art de la dissimulation. Charlotte était bien placée pour savoir que Juliette mentait avec aplomb, et vice versa. Elles s'adaptaient différemment à la déloyauté, et cloisonnaient leur existence avec plus ou moins de réussite. Mais jamais elles n'auraient songé à élever la trahison au rang des beaux arts. Puisqu'elle lui mentait, et par conséquent au reste du monde, Charlotte pouvait supposer qu'elle lui mentait aussi. Juliette avait-elle échafaudé ce scénario pour s'évader de tout et de tous avec une autre. L'amour impose le sacrifice et le privilège de l'être aimé. Il leur fallait se reconquérir, alors tous les matins seraient beaux, les lèvres dessinées en forme de baisers, frémir de la nuque, jusqu'au creux des reins, sentir le désir s'échapper de chaque pore de la peau, la tanner comme un soleil chaud de fin d'après-midi, et la blanchir fraîchement comme un halo de lune, que les draps deviennent dunes, que chaque nuit devienne tempête. L'indifférence prépare admirablement à la passion. Dans l'indifférence, rien ne compte. L'écriture donne une satisfaction, celle de l'amour partagé.
Comme la vie passait vite ! Elle me trouvait jeune, je me sentais vieillir. Comme le temps avait le pouvoir de tout transformer ! La vérité était aussi insaisissable et fragile à détenir que ce rayon de soleil qui folâtrait au milieu des arbres et donnait une lumière si belle, à cette promenade. Dans la passion, rien ne compte non plus, sauf un seul être qui donne son sens à tout. Seul est pur l'élan qui jette alors les corps l'un contre l'autre, les peaux désireuses d'un irrésistible plaisir. Un lit où l'on s'engouffre sous les cieux, un rêve où l'on s'enfouit à deux, des doigts soyeux, un arpège harmonieux. Avait-elle pensé à l'intensité de ces visions d'elles ensemble, à leur féroce précision ? Elle connaissait si bien son corps, Juliette le voyait comme personne ne pouvait le voir. Elle l'avait baigné, séché, frotté, passé au gant de crin. Il arrivait à Charlotte d'hurler comme une bête, quand elle entendait un sifflement dans la pénombre, et ressentait une atroce brûlure par le travers des reins. Juliette la cravachait parfois à toute volée. Elle n'attendait jamais qu'elle se taise et recommençait, en prenant soin de cingler chaque fois ou plus haut ou plus bas que la fois précédente, pour que les traces soient distingues. Elle criait et ses larmes coulaient dans sa bouche ouverte. Refaire sa vie ailleurs, là où on est rien pour personne. Sans aller jusqu'à s'installer à Sydney, combien de fois n'avait-elle pas rêvé à voix haute de vivre dans un quartier de Paris ou une ville de France où elle ne connaîtrait absolument personne. Un lieu au cœur de la cité mais hors du monde. Un de ces Finistères ou Morbihans où elle ne représenterait rien socialement, n'aurait de sens pour personne, ni d'intérêt pour quiconque. Où elle ne serait pas précédée d'aucun de ces signes qui préméditent le jugement, vêtements, coiffure, langage, chat. Une parfaite étrangère jouissant de son anonymat. Ni passé, ni futur, sérénité de l'amnésique sans projet. N'était-ce pas une manière comme une autre de changer de contemporain ? Une fuite hors du monde qui la ferait échapper seule à la clandestinité. À tout ce qu'une double vie peut avoir de pesant, de contraignant, d'irrespirable. Vivre enfin à cœur ouvert. Ce devait être quelque chose comme cela le bonheur. Un lieu commun probablement, tout comme l'aventure intérieure qu'elle avait vécue avec elle. Mais souvent hélas, la vie ressemble à des lieux communs. Les bracelets, les gaines et le silence qui auraient dû l'enchaîner au fond d'elle-même, l'oppresser, l'effrayer, tout au contraire la délivraient d'elle-même. Que serait-il advenu de Charlotte, si la parole lui avait été accordée. Une mécanique perverse fait que le corps s'use durant la brève période d'une maturité dont nul n'ignore qu'elle est un état instable. Rien de plus menacé qu'un fruit mûr. Des mois précèdent cet instant de grâce. Des semaines accomplissent l'épanouissement. Entre ces deux évolutions lentes, le fruit se tient, l'espace d'un jour, à son point de perfection. C'est pourquoi la rencontre de deux corps accomplis est bouleversante. Juliette en était là. Charlotte aimait la retrouver parce que, en elle, elle se retrouvait. De ce qui n'était qu'un grand appartement sans âme, elle en avait fait un refuge à semblance: lumineux, paisible, harmonieux. Les chambres qu'habitèrent des générations de gens sans goût dont la vie morne avait déteint sur les murs, Juliette les avaient meublées de couleurs exactes et de formes harmonieuses. Le baroque engendre souvent la tristesse et le confort l'ennui lorsqu'il se résume à une accumulation de commodité. Chez elle, rien n'offensait ou n'agaçait. C'était un endroit pour états d'âme et étreintes joyeuses.
Elle avait crée chez elle un microclimat privilégié fait d'un confort invisible qui se haussait à la dignité de bien-être et de cette forme supérieure du silence, le calme. Les yeux de Charlotte la voyaient telle qu'elle était. Juliette la dominait mais en réalité, c'est Charlotte qui devait veiller sur elle et la protéger sans cesse de ses frasques, de ses infidélités. Elle ne supportait mal d'être tenue à l'écart. Avec une patience d'entomologiste, elle avait fait l'inventaire du corps de Juliette et souhaitait chaque nuit s'en régaler. Elle s'arrêtait pas sur ce qui, dans le corps, atteignait la perfection. La ligne souple du contour de son visage, du cou très long et de l'attache de ses épaules, cette flexibilité qui fascinait tant Modigliani en peignant sa tendre compagne, Jeanne Hébuterne. Elle regardait naître une lente aurore pâle, qui traînait ses brumes, envahissant les arbres dehors au pied de la grande fenêtre. Les feuilles jaunies tombaient de temps en temps, en tourbillonnant, bien qu'il n'y eût aucun vent. Charlotte avait connu la révélation en pénétrant pour la première fois dans l'appartement de celle qui allait devenir sa Maîtresse et l'amour de sa vie. Elle n'avait ressenti aucune peur, elle si farouche, en découvrant dans une pièce aménagée les martinets pendus aux poutres, les photos en évidence sur la commode de sycomore, comme une provocation défiant son innocence et sa naïveté. Juliette était attentionnée, d'une courtoisie qu'elle n'avait jamais connue avec les jeunes femmes de son âge. Elle était très impressionnée à la vue de tous ces objets initiatiques dont elle ignorait, pour la plupart l'usage, mais desquels elle ne pouvait détacher son regard. Son imagination la transportait soudain dans un univers qu'elle appréhendait sans pouvoir cependant en cerner les subtilités. Ces nobles accessoires de cuir, d'acier ou de latex parlaient d'eux-mêmes. Ce n'était pas sans intention que Juliette lui faisait découvrir ses objets rituels. Eût-elle voulu jouer les instigatrices d'un monde inconnu ? Elle eût pu y trouver une satisfaction.
Assurément, elle ne serait pas déçue et les conséquences iraient bien au-delà de ses espérances. Elle savait qu'elle fuyait plus que tout la banalité. Elle avait pressenti en elle son sauvage et intime masochisme. Les accessoires de la domination peuvent paraître, quand on en ignore les dangers et les douceurs d'un goût douteux. Comment une femme agrégée en lettres classiques, aussi classique d'allure pouvait-elle oser ainsi décorer son cadre de vie d'objets de supplices ? L'exposition de ce matériel chirurgical, pinces, spéculums, anneaux auraient pu la terroriser et l'inciter à fuir. Mais bien au contraire, cet étalage la rassura et provoqua en elle un trouble profond. Juliette agissait telle qu'elle était dans la réalité, directement et sans détours. Elle devrait obéir que Juliette soit présente ou absente car c'était d'elle, et d'elle seule qu'elle dépendrait désormais. Juliette la donnerait pour la reprendre aussitôt, enrichie à ses yeux, comme un objet ordinaire, corps servile et muet. Instinctivement, Charlotte lui faisait confiance, cédant à la curiosité, recommandant son âme à elle. Elle ne marchait plus seule dans la nuit éprouvant un véritable soulagement d'avoir enfin trouver la maîtresse qui la guiderait. Malgré le cuir, l'acier et le latex, elle est restée avec elle ce soir-là. Elle n'a plus quitté l'appartement et elle devenue l'attentive compagne de Juliette. Car, en vérité, si elle avait le goût de l'aventure, si elle recherchait l'inattendu, elle aimait avant tout se faire peur. Le jeu des situations insolites l'excitait et la séduisait. Le danger la grisait, la plongeait dans un état second où tout son être se dédoublait, oubliant ainsi toutes les contraintes dressées par une éducation trop sévère. Ce double jeu lui permettait de libérer certaines pulsions refoulées. De nature réservée, elle n'aurait jamais osé jouer le rôle de l'esclave jusqu'à sa rencontre avec Juliette. La fierté dans sa soumission lui procurait une exaltation proche de la jouissance. Était-ce seulement de ressentir la satisfaction de la femme aimée ? Ou de se livrer sans condition à un tabou social et de le transgresser, avec l'alibi de plaire à son amante, d'agir sur son ordre. Elle apprit à crier haut et fort qu'elle était devenue une putain quand un inconnu la prenait sous les yeux de Juliette. Agir en phase avec son instinct de soumise la faisait infiniment jouir. Étant donné la manière dont sa Maîtresse l'avait livrée, elle aurait pu songer que faire appel à sa pitié, était le meilleur moyen pour qu'elle redoublât de cruauté tant elle prenait plaisir à lui arracher ou à lui faire arracher ces indubitables témoignages de son pouvoir. Ce fut elle qui remarqua la première que le fouet de cuir, sous lequel elle avait d'abord gémi, la marquait beaucoup moins et donc permettait de faire durer la peine et de recommencer parfois presque aussitôt. Elle ne souhaitait pas partir, mais si le supplice était le prix à payer pour que sa Maîtresse continuât à l'aimer, elle espéra seulement qu'elle fût contente qu'elle l'eût subi, et attendit, toute douce et muette, qu'on la ramenât vers elle. Sous le fouet qui la déchirait, elle se perdait dans une délirante absence d'elle-même qui la rendait à l'amour. On s'étonna que Charlotte fût si changée. Elle se tenait plus droite, elle avait le regard plus clair, mais surtout, ce qui frappait était la perfection de son immobilité, et la mesure de ses gestes. Elle se sentait désormais, au cœur d'un rêve que l'on reconnaît et qui recommence.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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Ici, la fin d'une relation assez étrange car très brève. Je ne publie pas les autres passages, c'est un format bien trop long pour ici. Je précise que j'ai expurgé certains endroits du texte.
Pour le contexte : nous sommes au bout de nos trois jours, c'est à dire au milieu du troisième jour. Le lendemain, nous devrons nous séparer pour diverses raisons personnelles à chacun. Elle est à deux doigts de commencer une relation vanille, engagée avant qu'on se rencontre. Parmi nos règles, il y avait que nous n'avions ni l'un ni l'autre le droit de donner de l'attention à d'autres personnes durant ces trois jours. Problème : son "futur" n'arrête pas d'appeler...
PROMESSE NON TENUE
dernier chapitre
Je commence à débarrasser la table. Lentement, comme si de rien était. Elle est toujours à quatre pattes, culotte déchirée d’un côté, et avec deux bougies dans les orifices.
« Je peux me relever, Maître ? », et je sens toute la provocante ironie dont Mélissa est capable dans ce terme de « Maître » dont elle m’affuble pour la toute première fois, et que je n’ai jamais réclamé.
« Tu fais ce que tu veux. Tant que tu ne cèdes pas à l’orgasme.
— Ce que je veux ?
— Oui.
— Je peux retirer les bougies ? »
J’ai très bien compris son petit manège idiot. Elle joue à la conne. Pour le coup, elle a un vrai maître en face d’elle : pour jouer au con, je frôle l’Olympe et j’y mets du génie. Elle va tenter, après, de me faire croire qu’en lui disant de faire ce qu’elle voulait, je l’ai implicitement autorisée à appeler son crétin.
Certes, j’ai bien voulu qu’elle le croie, mais ce n’est pas moi qui lui ai dit de me demander l’autorisation de se lever, et jusqu’à maintenant, on ne fonctionnait pas comme ça. Elle veut jouer à la plus fine. Comme disait ma grand-mère « Le jeu ne demande que faute ».
Je règle le CD de Mozart sur le Dies Irae. Clairement, son temps va venir. Je vais faire la vaisselle. Je prends du temps. Beaucoup. Je vais ensuite sur la terrasse.
Elle me rejoint. Elle semble… Libérée ? Je ne sais pas si c’est le mot.
« Ça va ? je demande.
— Oui, pourquoi ?
— Tu l’as appelé ?
— Oui, pourquoi ?
— Putain prévaricatrice.
— Hein ?
— Un prévaricateur manque aux dignités de sa tâche ou de sa fonction, par intérêt et volontairement. Tu es donc une prévaricatrice en plus d’être à demi illettrée.
— Attends, tu m’as dit de faire ce que je voulais ! »
Je lui souris en penchant la tête légèrement de côté.
« Je ne vais pas entrer avec toi, pute à foutre, dans un débat dialectique. Soit, tu m’obéis, soit, tu dégages. Tu vas donc aller contre la jardinière, tes phalanges délicatement agrippées à elle, et tu vas hurler de toutes tes forces : « Je suis une grosse chienne. Je suis une sale putain ! J’ai envie de sperme et de bites !», et j’ajoute « Tu le crieras trois fois ».
*
Le salon. Le Requiem. Dies Irae : c’est un jour de colère, que ce jour-là. Elle est agenouillée sur la grande table, jambes repliées sous elle. Un manche à balai sur la nuque et les épaules, à l’horizontale, les bras enroulés autour. Cette posture un peu moyenâgeuse de condamné impose une cambrure qui fait bien ressortir son cul. Elle est nue avec un chignon.
C’est un jour de colère que ce jour-là.
Ma ceinture fouette l’air, virevolte, elle décrit des huits autour de moi et de temps en temps, profitant de l’inertie du mouvement, s’abat sur son dos, sur ses épaules ou ses reins.
Dies irae, dies illa !
Combien grand sera l’effroi quand le juge apparaîtra et tranchera de se rigueur !
Elle a interdiction de gémir ou de crier sa douleur. La pénitence doit être sobre et emprunte de dignité.
Dies irae, dies illa !
C’est la piste numéro quatre, elle est en boucle dans la chaîne pour que nous ayons le temps d’accomplir ce qui doit être accompli. Je crois qu’il est joué quatre fois, ce qui ne fait pas un supplice si long. Son dos redevient beau : il saigne presque, beaucoup de sang affleure sous la chair gonflée, bleue par endroits. Je bande. Elle pleure.
Je lance la piste cinq : Tuba Mirum.
« Tu aimes ta pénitence, putain ? »
Pas de réponse. Je claque l’air, sa chair, et, surtout, toujours, je prends beaucoup de temps entre deux coups de ceinture : je laisse son imaginaire faire le boulot. Et parfois, au contraire, je lacère deux voire trois fois de suite, et j’essaie de contenir la puissance de la morsure du cuir : les coups enchaînés ne sont pas là pour faire beaucoup plus mal physiquement, mais pour faire céder son esprit.
Je laisse la ceinture reposer sur son épaule, son extrémité de son côté à elle, sur son sein pendant.
« Tu aimes ta pénitence, putain ?
— Je… Je crois, oui… Mais s’il te plaît… pas trop de marques…
— Tu es trempée ou non ?
— Non…
— Constate : tâte ton con du doigt.
— En fait, si… Continue, s’il te plaît… »
Je vais souffler sur son dos. Elle frémit.
« Le texte suivant est très intéressant aussi. À un moment, ils vont dire : ‘Lorsque le juge siégera, tous les secrets seront dévoilés, et rien ne demeurera impuni. Malheureux que je suis, que dirai-je alors ?’ Tu ne trouves pas que c’est une vraie bonne question ? » Et, en disant cela, je place le cuir de ma ceinture sur son entrejambe, que je n’effleure même pas d’un doigt. Je l’astique avec mon serpent de cuir qui comprime ses lèvres et pénètre un peu sa vulve tellement cette dernière est molle et béante. Je vois la mouille luire à la lumière.
Je répète : « Lorsque le juge siégera, tous les secrets seront dévoilés, et rien ne demeurera impuni. Malheureux que je suis, que dirai-je alors ?
— Tu siégeras en moi ? Dans ma chatte ou mon cul de pute ? »
Je stoppe la malaxation. Je passe devant elle. Une gifle aussi cinglante que surprenante tombe sur sa joue gauche. Sa gueule vire et le balai manque de tomber. Ce qui aurait été pire pour elle. Ses yeux sont perdus, noyés de doutes : « Mais qu’est-ce que j’ai dit ?
— Tu es en pénitence, sale putain désobéissante. Tu n’as absolument pas le droit d’ouvrir ta bouche à sperme pour dire ce qui passe dans ta tête de chienne. Tu peux répondre à une question, ça oui, ou, à la rigueur, me regarder fixement pour me faire comprendre que tu aimerais dire quelque chose. »
Elle me regarde fixement. « Quoi, chienne ? — J’aimerai… ta queue… dans ma bouche de chienne… »
Quand c’est demandé comme ça… Je la fais descendre de la table, mais je lui explique qu’elle conservera le balai sur les épaules car il symbolise sa pénitence et que cette dernière n’est pas encore terminée. Je lui intime d’ouvrir grand sa bouche, j’attrape ses cheveux en chignon et je lui baise la bouche comme un taré baiserait une morte.
Aucune envie de jouir ne monte en moi, ce qui est pratique, car il aurait été hors de question de lui donner ce plaisir. S’en suivent le Rex tremendea, et le Recordare, qui tous deux sont parfaits pour une fellation de salvation. Et c’est vrai que rien chez elle n’est plus digne et à même d’obtenir un pardon que lorsque de tout son être elle suce une queue. Je le lui dis, dans un moment de faiblesse sans doute :
« Peut-être deviendras-tu un ange à force de sucer des queues ».
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Chapitre 3 – Le grand jour
Au lycée, ma meilleure amie me demandait ce qui m’arrivait tant j’étais radieuse et souvent dans la lune. Je brûlais de partager mon secret avec Céline, mais Philippe m’avait mis en garde et j’avais promis. Le mercredi, après les cours, en fin de matinée, je rentrais chez moi en hâte. Je pris une douche et me préparais, traversé par un sentiment d’appréhension et d’excitation. Je choisissais dans mon dressing une petite robe d’été d’un vert clair printanier. Je renonçais à mettre un soutien-gorge et j’enfilais un joli string blanc immaculé, comme une jeune mariée avant sa nuit de noces. Fallait-il raser les poils de mon pubis ? Je réfléchissais longuement à la question, puis j’abandonnais cette idée en me disant que ce serait à lui de décider. Je ne déjeunais pas, il m’aurait été impossible d’avaler quoi que ce soit tant j’avais l’estomac noué.
A l’approche de sa maison, je ralentissais le pas. J’avais le tract, mon cœur battait très fort, mes jambes se dérobaient sous moi, mon ventre gargouillait. Arrivée devant sa porte, j’appuyais sur la sonnette d’une main hésitante. Il ouvrit presque aussitôt, il m’attendait. Tout à coup, je me sentais intimidée devant cet homme mature, mais son sourire et son compliment en me disant que j’étais très jolie me redonna confiance.
Je m’avançais pour l’embrasser, mais il me prit le bras pour me faire rentrer et ferma la porte.
Ludivine, nous devons rester discret, ne l’oublie pas.
Pardon, c’est l’émotion.
Pour cette fois-ci tu es pardonnée.
Il m’attira alors vers lui et m’embrassa dans la pénombre de son entrée dans un long baiser. Je me blottis dans ses bras, totalement offerte à sa bouche. Je sentais ses mains sur moi, sur ma taille, puis mes hanches et enfin mes fesses qu’il se mit à caresser avec de plus en plus d’insistance, passant sa main sous ma robe. Ensuite, il m’entraîna dans le salon, me fit assoir sur le canapé, m’offrit un verre de coca et alla mettre un CD de musique classique dans le lecteur de la chaîne Hi-Fi. Je l’observais émue, je ressentais de la fierté de l’avoir conquis, moi une gamine de seize ans et en même temps une certaine crainte face à l’épreuve qui m’attendait. Il revint s’asseoir près de moi. Je sentais ses yeux sur moi, son envie de moi alors que nous discutions de tout et de rien. Puis, il se pencha pour m’embrasser une nouvelle fois. Ses mains se promènent partout sur mon corps. Sa bouche alla ensuite explorer mon cou, puis mes épaules pour finir par mes seins après avoir dégrafé ma robe. C’était la première fois qu’un homme me déshabillait, me léchait, me tétait les seins. J’adorais ces sensations nouvelles. Il s’interrompit pour me demander pour la dernière fois si j’étais bien sûr de moi. Je lui répondis par l’affirmative même si je n’en menais pas large.
Alors il se leva, me prit la main et m’emmena dans sa chambre. Au pied du lit, il m’embrassa de nouveau, fit tomber ma robe au sol, contempla mon corps, puis s’agenouilla pour venir embrasser mon sexe à travers mon string, plaqua sa bouche sur le tissu puis souffla de l’air chaud avant de prononcer ces paroles.
Aujourd’hui est un grand jour, tu vas découvrir le plaisir et j’espère ton premier orgasme, prépare-toi ma jolie petite chatte à avoir de la visite.
J’étais debout, mi-interloquée, mi-amusée. Son souffle chaud me fit de l’effet, j’avais les pointes de seins dressées. Il se releva, m’embrassa de nouveau, suça mes tétons. Je fermais les yeux me concentrant sur ces sensations nouvelles, si agréables. J’entendais la musique dans le salon, je reconnus Prélude à l’après-midi d’un faune. Je ne pus m’empêcher de sourire à ce choix facétieux. Lorsque je les ouvrais il avait enlevé sa chemise et son short. Il me poussa alors doucement sur le lit et s’allongea à mes côtés.
Tout d’abord, il me caressa, m’embrassa partout. Je me laissais faire, appréciant ses gestes doux. Je ne quittais pas des yeux son caleçon dont le tissu était très tendu. Grâce à la fellation dans sa voiture, je me n’avais pas peur de saisir son sexe. Je prenais l’initiative de le libérer et de le caresser pendant qu’il promenait sa bouche sur mon corps. Il descendit progressivement sur mon ventre, puis sur mon string qu’il m’enleva et reprit son exploration avec sa bouche jusqu’à mes pieds, puis remonta jusqu’à mon entre jambes. A ce moment-là, je ressentis un sentiment de honte mêlé au désir d’être pénétré. Je le laissais faire, il m’avait dit de lui faire confiance.
Il commença à me lécher très lentement avec le bout de sa langue, puis avec ses mains il m’écarta les cuisses afin que je lui offre ma vulve. Je sentais mon plaisir monter de plus en plus alors qu’il me léchait en faisant pénétrer sa langue dans mon sexe, puis descendre vers mon anus. Ses caresses buccales devenaient de plus en plus rapides et se concentraient maintenant autour et sur mon clitoris. C’est alors que je ressentis, à ma grande surprise, mon premier orgasme. Je découvrais cette sensation si forte prenant naissance dans mon bas ventre, les spasmes et le lâcher prise.
Il me laissa redescendre doucement tout en continuant ses caresses, puis il présenta son pénis devant ma bouche. Le message était clair, il voulait que je le suce. Je m’appliquais alors en léchant et suçant avec amour, beaucoup mieux que dans la voiture. Au bout d’un moment, il s’est retiré de ma bouche, pour venir sur moi. Il m’embrassa avec fougue alors que je sentais son sexe tendu se présenter à l’entrée de mon vagin. Je relevais mes jambes pour faciliter l’introduction de son pénis avec une certaine appréhension. Je le sentais entré doucement en moi, tout en commençant des mouvements de va et vient. Plus il pénétrait, plus j’avais mal, mais je me taisais sachant que c’était un passage obligé. Je le laissais faire jusqu’à ce qu’il me pénètre entièrement. La douleur s’est alors atténuée. Il m’a fait l’amour ainsi, lentement au début, puis de plus en plus vite, avant de jouir en moi, profondément. J’ai eu très mal quand il a joui, car il m’avait pénétré entièrement. Mais cette douleur ne représentait rien comparée au fait que j’étais devenu femme dans ses bras.
Nous sommes restés un long moment côte à côte, tout en discutant. Il m’a beaucoup parlé de sexe, de ce qu’il aimait, ce qu’il attendait de moi. Je me laissais bercer par ses paroles comme par une douce mélopée. Je ne me représentais pas vraiment tout ce que cela pouvait impliquer. Je baignais encore dans un sentiment d’euphorie après avoir éprouvée cette volupté suite au premier orgasme de ma vie. Je l’ai fait éclater de rire lorsque, lorsqu’à ma grande surprise, j’ai senti son sperme s’écouler sur ma cuisse. Je pensais naïvement que tout ce liquide resterait à l’intérieur de mon vagin après l’éjaculation. Philippe m’essuya avec le drap sur lequel quelques gouttes de sang s’étaient répandues. Alléluia, je n’étais plus vierge !
Cette première fois par un bel après-midi de printemps est un magnifique souvenir que j’ai chéri longtemps, tant ce moment m’avait apporté de bonheur et de plénitude. Par la suite, je suis allée de surprise en surprise en découvrant ses goûts insolites en matière sexuelle.
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Il y a des rencontres qui ne commencent pas par des encouragements. Si elle avait ressenti un coup de foudre pour Juliette, elle le dissimulait bien. Mais pourquoi n'avoir dans la tête que cet horrible mot de réciprocité. La réciprocité en amour est un calcul bourgeois : pas d'investissement du capital sans un rendement substanciel. Dans les premiers temps, Charlotte avait beau rabrouer Juliette, elle lui plaisait. Elle l'attirait pour une raison qu'elle ne cherchait pas à expliquer. Mais après tout exige-t-on de Dieu qu'il vous donne des preuves de réciprocité ? Et puis en amour, on a l'impression sans savoir pourquoi, qu'en dépit des obstacles le destin a déjà gravé notre avenir. Et cette histoire aussi était probablement déjà écrite dans un mystérieux livre qu'hélas Juliette n'avait pas lu. Comme ce serait plus simple de pouvoir consulter le livre des destinées avant d'inviter une amie à dîner. On éviterait tant d'impairs, de temps perdu, de malentendus, mais on passerait à côté de la vie. Pourquoi fallait-il que quelque chose d'aussi fervent, chaud, intense, doive disparaître à jamais ? Que resterait-il de nous, de ces instants habités papr notre présence ? Et les souvenirs n'ont même pas la douce consistance de la poussière. Ils sont aussi impalpables et inexistants que les rêves. Juliette, accoudée à la fenêtre de sa chambre bleue, regardait le soir descendre sur la vallée. Le soleil venait de passer derrière les grandes collines, presque des montagnes, que le contre-jour rendait noires, avec des franges de lumière sur le dos des châtaigniers qui montaient courageusement en escalade jusqu'à leurs faîtes. Elle se sentait en paix. Il y avait au loin le tintement des cloches de vaches dans l'ombre, de rares grondements de moteurs d'automobiles que l'on ne pouvait discerner sur la route sinuant sous les arbres, en bas. Des fumées s'élevaient des toits de tuiles des fermes tapies à la lisière des bois. Quelle merveille d'ajouter les fumerolles d'une cigarette aux volutes qui montaient aux flancs des collines, un verre de meursault à portée de la main. La petite ville de La Roche-Guyon était bâtie sur une corniche de rochers dominant la vallée. Les quelque cents maisons qui la composaient se groupaient en troupeau au pied d'un château féodal dont deux tours ébréchées subsistaient seules. Le clocher de l'église, un peu plus bas, ne s'élevait pas très haut au dessus des toits pointus des maisons anciennes. C'était un village typique, les habitants disaient ville, ils y tenaient, "bien de chez nous", dominant de façon assez abrupte, un des plus beaux paysages du monde.
La jeune femme s'arrachait à la vue de ce château avec une impression d'irréalité. Quels fantômes le peuplaient, assez puissants pour lui suggérer leur présence et s'être un moment animés ? Était-ce cet amour contrarié qui n'avait pu les unir et demeurait alors dans ces lieux, avec son énergie intacte, survivant ainsi par-delà la poussière des corps des derniers La Rochefoucauld ? Maintenant, il règne un silence parfait, un silence villageois, à l'heure où les travaux des champs sont abandonnés, un concert de chiens emplit la maison. Juliette, en déshabillé noir, cache pudiquement son corps bruni par le soleil. Elle pense à Charlotte. Elle n'oublierait jamais leur première rencontre, la mémoire de leur amour à naître, brûlante, glacée, courbées par le désir, comme une bataille d'enfants avec la même innocence et les mêmes rêves. Les yeux fermés, à sa fenêtre, sans pensée, toute envahie de son absence, elle ne peut interdire sa main de glisser le long de son corps et de se caresser. Les amours l'avaient laissé indemne jusqu'à Charlotte. Elle adore voir la joie de vivre dans ses yeux malicieux, avec la parfaite connaissance de ses doigts soyeux du corps féminin, jamais lasse d'étreintes fiévreuses, toujours à l'assaut. Pour Juliette, les hommes sont le mensonge, avec leurs lourdes mains fausses, leur appétit, la politique dont ils parlent; ils font impression jusqu'au jour où leur faiblesse éclate; pour la plupart, ils sont peureux et paresseux, et la faiblesse engendre la vulgarité. Charlotte était la femme de sa vie. Avec le temps, les corps s'apprivoisent et les caractères se sculptent. Elle avait accepté de se soumettre à elle dans une totale abnégation. La flagellation et les humiliations sexuelles, ça faisait partie de la poésie de Charlotte. Entre douleur et langueur, supplices et délices, telle de la glace sur du granit, le désir était devenu une terre ardente où s'épanouissait son corps. Quand Juliette évoquait l'anatomie altière de Charlotte, sa grâce solaire, brune et allongée, femme-enfant nue, fragile et éternellement adolescente, ses seins parfaits, ses longues jambes toujours brunies par le soleil, elle avait peur pour elle, du soleil, des coups de cravache trop violents qui semblaient devoir la brûler. Elle l'aurait voulue, idéalement dans la pénombre d'un boudoir, dans un décor vaporeux qu'elle aurait éclairé de la lueur de ses longs cheveux noir de jais croulant en cascade sur ses épaules nues. Fragile et forte, forte mais attendrissante de faiblesse pensait Juliette en regardant la nuit monter dans le ciel immense. Que ferait-elle sans elle ? Elle serait totalement perdue, désemparée. Juliette s'ouvrit et se cambra au contact de son doigt qui remontait et qui se mit à masser doucement son bouton de chair turgescent qui gîtait dans l'ombre de son pubis. Ineffable lui fut la caresse de son index à l'orée de sa voie la plus étroite, provoquant en elle une sensation de plaisir telle que jusqu'au fond de ses reins, elle fut traversée d'une tension exquise, presque insoutenable. Bientôt, ce furent deux doigts avides et enragés qui pénétrèrent la même zone intime.
Confiante, elle ne fut pas longue à être totalement nue, et radieuse de l'être, avec cette fierté jusqu'au bout des seins qui l'encourageait à fouiller dans sa féminité. Juliette eut la faiblesse de caresser son intimité dont l'effet était garanti. Le temps sembla alors se figer pour l'éternité. Elle s'abandonna à cette jouissance, à cette extase irradiante. C'était comme si son être entier, tout son corps, tous ses nerfs, tout son sang bouillonnant affluaient dans son hédonisme solitaire. Elle eut un éblouissement d'impudicité. Elle cria sa lasciveté, avec des saccades et des soubresauts. Tout son corps de contracta violemment. Elle demeura debout, les cuisses écartées, les bras mous immobiles le long du corps. Elle avait encore en elle des ondes d'orgasme qui se répandaient dans une fréquence de plus en plus lente, comme les vagues qui meurent sur le sable quand la mer est calme sous un ciel étale. Une femme experte n'aurait pas été plus habile à lui donner autant de plaisir, sauf Charlotte. Mais elle était heureuse de dormir seule dans le grand lit, avec le calme de la campagne tout autour. Elle allait bientôt tirer les rideaux, laisser entrer la lumière du soir recouvrir ses rêves érotiques et la lune éclairer les arbres.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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Parfois, les nuits étaient très longues. La jeune fille réduite à la servilité avait découvert l'insomnie avec son cortège d'idées noires. Avant d'accepter cette soumission lui apportant paradoxalement un apaisement devenu indispensable, elle était si fatiguée en se couchant qu'elle sombra aussitôt. Elle était submergée par le grondement de ses sens dans lesquels il y avait du bien-être, étranger aux objets qui l'entouraient, comme un œil fermé sur le monde. Charlotte goûtait d'un bonheur tout amendé d'incertitudes, mais paradoxalement chargé de volupté. Juliette sembla se réjouir en pénétrant dans la salle. La porte refermée qui donnait sur le corridor, débouchait sur une antichambre, déserte et éclairée par une seule fenêtre. Sur la même paroi ouvrait de la chambre, une autre porte, sur la salle de bain. Les traits très particuliers à la pièce d'eau étaient un large fauteuil de massage, accolé au mur du fond, et le fait que le plafond et les parois étaient entièrement revêtues de glace. Le plancher était noblement recouvert de bois, au motif blanchi de point de Hongrie. Elle était vaste et comprenait outre une douche, une baignoire et deux vasques en marbre blanc, une coiffeuse, ce qui n’empêchait pas deux femmes de disposer de ces commodités sans se gêner. Juliette se déshabilla et invita Charlotte à faire de même. À la réserve du collier et des bracelets de cuir, que l'eau avait durcis quand elle s'était baignée, et qui la serraient davantage, la jeune soumise était presque nue. Juliette, avant de l'imiter lui caressa la pointe de ses seins. En se dénudant lentement, Charlotte, qui restait debout au milieu de la pièce, interdite, se fit alors la réflexion qu’elle n’avait jamais vue Juliette nue. Sans ses talons hauts, elle paraissait toujours aussi grande. Sa poitrine parfaite faisait oublier sa sihouette un peu androgyne, accentuée par sa coupe de cheveux à la garçonne. Sa peau parsemée de taches de rousseur accentuait le hâle de son corps élancé. Elle avait les cuisses et des fesses musclées, les reins cambrés et le pubis imberbe, intégralement rasé, aussi lisse qu'à sa naissance. Elle était désirable et tenait toujours à le faire savoir, mais sans ostentation. Elle avait conscience qu'avant tout, son pouvoir d'asservissement provenait de son autorité spontanée, savant mélange de l'aura qu'elle dégageait naturellement et de la maîtrise dont elle faisait toujours preuve. Juliette prit un flacon d’huile qui reposait dans un des lavabos rempli d’eau chaude et versa un peu de liquide au creux de sa main. L’huile coulait par petites touches le long de la colonne vertébrale de sa soumise. Les deux mains se posèrent sur les épaules et commencèrent à masser. Charlotte ferma les yeux, ce n’était pas la première fois qu’elle se faisait masser par une femme, mais elle devinait qu’à partir de maintenant, à un moment ou à un autre, la séance allait basculer pour son plus grand plaisir. Elle s'abandonna sensuellement à cette idée. "- Assieds-toi, je vais te masser". Charlotte s'installa dans le fauteuil, la tête calée dans l’appuie-tête et attendit. Après avoir fixé ses chevilles aux repose-jambes par des cordelettes, Juliette lui passa la mains entre les cuisses. Charlotte la regarda amoureusement un temps qui lui parut interminable, et brusquement glacée se souvint qu'il était interdit de regarder sa Maîtresse au dessus des hanches. Elle ferma les yeux, mais trop tard et l'entendit rire. Juliette abandonna bientôt les cuisses et descendit jusqu’aux reins en massant également les flancs puis abaissa encore et posa ses mains sur les deux globes charnus mais fermes. Malgré elle, Juliette résistait pour ne pas brûler les étapes. Elle voulait que ce massage soit lent et progressif pour que sa partenaire ait le temps de s’abandonner complètement à ses doigts à la fois doux et audacieux. Elle s’aventura dans le sillon des reins de Charlotte en passant son pouce à l'entrée de son anus. Tout ne lui serait pas infligé à la fois, son cœur battait très fort. Elle frissonna retrouvant ainsi les quelques sensations ressenties le jour de leur première rencontre.
Et tandis qu'elle sombrait dans la volupté, quoiqu'un tel plaisir ne donne pas plus de valeur à l'être auquel il se rattache, il lui semblait pourtant que l'amour ressenti pour son amante était quelque chose de puissant, presque irrésistible. La jeune fille accueillit la chaleur avec reconnaissance, car elle s'était mise à grelotter. Elle n'essaya même pas de retenir ses larmes sans se soucier qu'on puisse l'entendre ou se moquer d'elle. Plus rien ne lui importait. Le cœur qui bat un peu plus vite, les fourmillements dans le triangle du ventre, le délicieux frisson parcourant l’épine dorsale, et surtout l'humectation de son sexe. Juliette massait les fesses de Charlotte avec application, faisait glisser ses doigts sur les lèvres intimes, la fouillait, revenait, et s'emparait à la fois, de plus en plus profondément, de son ventre et de ses reins qui s'ouvraient davantage, lui arrachant un gémissement qu'elle ne pouvait retenir. Quand elle s'arrêta, elle se saisit d'une petite seringue à bout arrondi remplie d'huile. Juliette présenta le bout du tube à l’évasure de l'anneau de chair de ses reins et appuya, plusieurs fois, chaque fois davantage, s'assurant de son intrusion. La seringue pénétra de trois ou quatre centimètres. Charlotte, hébétée, écarquilla les yeux, mais céda. Juliette vida la moitié du contenu de la canule dans l'anus de sa soumise qui lui offrait sa croupe en se cambrant, accentuant la courbe de ses reins. "- Ça va t’aider, et dis-moi si je te fais mal. Elle fit un geste de la main en guise d’approbation. Elle enfonça son pouce dans l’anus bien lubrifié, elle le sentait à la fois récalcitrant et souple, et elle savait que Charlotte, pas encore tout à fait détendue, luttait inconsciemment contre cette intromission inattendue. Dès lors, Charlotte abritait profondément, au centre de ses reins, un clystère fin à l'imitation d'un sexe dressé. Elle commença à avoir le souffle saccadé et sourd, la bouche sèche et semi-ouverte, dans un état second où l’appréhension des gestes de Juliette conjuguée au désir de l’interdit la laissaient totalement passive mais nullement insensible. Bientôt, l'autre main alla s’aventurer dans l'autre voie déjà abandonnante, les lèvres acceptèrent la double caresse forçant délicatement le périnée, les doigts s'attardant sur le clitoris impatient. Charlotte se laissa aller à ces doubles caresses en retenant son désir de jouissance, en s'interdisant des mouvements du bassin qui l'auraient trop rapidement extasiée. Juliette le devina et s'arrêta, puis s'éloigna. Charlotte s'accouda et la chercha du regard. Elle était dos à elle, face à sa table. Elle n'avait aucun droit de se sentir trahie. Peut-être qu'elle le méritait même. Peut-être qu'elle recevait là sa punition pour sa faiblesse et sa trop grande docilité. Lorsqu'elle se retourna, elle lui sourit et dans ses yeux, Juliette devina qu'elle était prête à rendre les armes en acceptant de se livrer. C'était la première fois mais de toutes leurs forces, son corps et ses reins l'imploraient. Juliette fit courir une main sur ses fesses et lui caressa les seins. Elle avait posé les bras le long de son corps et avait l’impression d’entendre tous les bruits amplifiés de la pièce, jusqu’au moindre petit froissement de tissu. Lorsque trois doigts forcèrent son anus, elle serra les dents avec un faible gémissement de douleur. Elle n'avait jamais accepté de pénétration dans sa partie secrète, jusqu’à ce jour. Bientôt, ce furent quatre doigts délicats qui pénétrèrent son anus. La chair autour des phalanges s’épousait parfaitement, l'anneau acceptait l'intrusion. Juliette admirait Charlotte qui acceptait sa sujétion, en se détendant. Elle se saisit d'une paire de gants et en passa un à sa main droite, puis ses doigts furent remplacés par un large olisbos en verre transparent avec une nervure qui s’enroulait autour. Elle enfonça l’olisbos dans l'anneau de chair puis arrêta la progression de la tige pour l'envahir de nouveau. Charlotte se laissait sodomiser en douceur et sentait toujours la vibration tapie au plus profond d’elle-même, grandissant inéluctablement. Qu'il était doux de s'abandonner. Juliette avait à sa disposition un assortiment d'olisbos, dont les tiges allaient des plus minces aux plus épaisses. Elle décida que la grosseur du phallus de verre suffisait, au risque contraire de relâcher immodérément l'anneau. Elle pouvait retirer totalement le sextoy pour mieux le réintroduire encore un peu plus loin à chaque fois. Charlotte avait l’anus bien dilaté. Juliette écarta alors ses fesses pour mieux évaluer l’élargissement, son rectum avait la forme d’un cercle souple. Le godemichet était entièrement entré, ne laissant que le rebord évasé, pour éviter que même au fond de ses entrailles, il ne se rehausse pas à l'intérieur du corps bafoué et outragé. Il reflétait la lumière dorée du plafonnier dévoilant la nudité des jeunes femmes.
La jeune fille ne savait plus si elle aurait préféré se laisser attendrir, ou si elle aimait mieux la suave indifférence qu'elle ressentait. Avec douceur et détermination, Juliette continua sa progression. Le corps de Charlotte réclamait toujours davantage. Le devinant, Juliette ôta l'olisbos de son fourreau charnel, pour le remplacer doucement par ses doigts gantés. Deux, trois, quatre et enfin cinq, les sphincters anaux se dilatèrent, le pertuis lubrifié s'élargit, acceptant l'introduction jusqu'au fin poignet de Juliette. Alors Charlotte se laissa aller à des va-et-vient lascifs de son bassin en se cambrant. La décharge fut intense, l'orgasme violent. Charlotte mis ses bras autour du cou de Juliette, la serrant fermement et elle hurla, sa jouissance fut si intense que son cœur sembla exploser, le ventre ruisselant. Elle crut un instant que de la cyprine coulait le long de ses cuisses. Juliette ôta soudain son poignet. Sa Maîtresse la délia de ses liens, Charlotte s'affaissa dans le fauteuil. Il lui sembla que son amour pour Juliette n'était plus quelque chose de scandaleux et dont on pouvait sourire.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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CONTRAT DE DOMINATION-SOUMISSION
Entre :
Maîtresse Elie, ci-après dénommée « La Maîtresse »,
et
Sabine, homme dans la vie civile, ci-après dénommé « La Soumise ».
Préambule – Transformation
Dans le cadre de leur relation intime, domestique et consentie, les parties conviennent par le présent contrat que Sabine, homme dans la vie civile, endosse volontairement et pleinement le rôle de Soumise sous l’autorité de Maîtresse Elie.
Par cet acte symbolique et contractuel, Sabine abandonne son statut d’homme autonome dans l’intimité et la vie quotidienne définies par ce contrat et se transforme en Soumise, destinée à servir et vénérer La Maîtresse, selon les termes énoncés ci-dessous.
Cette transformation est volontaire et librement consentie.
Article 1 – Objet
Le présent contrat définit les rôles, engagements, limites et règles de la relation de domination-soumission entre La Maîtresse et La Soumise, y compris dans le cadre de leur vie commune quotidienne.
Il établit un cadre permanent d’organisation, de rituels et de comportements pour structurer et sécuriser cette relation.
Article 2 – Consentement
Les parties déclarent agir librement et volontairement, sans contrainte extérieure.
La sécurité physique et psychologique de chacune reste prioritaire.
Le présent contrat est conclu pour une durée permanente mais reste, par nature, réversible à tout moment par consentement mutuel.
Article 3 – Rôles
La Maîtresse détient l’autorité dans le cadre défini par le présent contrat.
La Soumise, homme dans la vie civile et placé sous l’identité féminisée de « Sabine », accepte de se soumettre à l’autorité de La Maîtresse et d’exécuter ses instructions, dans le cadre des limites établies.
Cette dynamique s’applique tant dans l’intimité que dans l’organisation quotidienne de leur vie commune.
Article 4 – Limites et Sécurité
1. Un mot de sécurité (« safe word ») choisi d’un commun accord est obligatoire.
2. En cas d’utilisation du mot de sécurité, toute action doit cesser immédiatement.
3. Les pratiques interdites sont listées à l’article 8.
Article 5 – Engagements de La Maîtresse
La Maîtresse s’engage à :
Respecter les limites fixées par la Soumise.
Assurer la sécurité physique et psychologique de la Soumise.
Garantir un espace d’expression pour que la Soumise puisse communiquer ses besoins, limites ou inconforts.
Article 6 – Engagements de La Soumise
La Soumise, en tant qu’homme acceptant sa position féminisée et soumise, s’engage à :
Respecter et exécuter les instructions de La Maîtresse dans le cadre défini par ce contrat.
Signaler immédiatement tout inconfort ou problème lié à une pratique.
Se préparer et se présenter selon les règles établies par La Maîtresse.
Respecter un monogamisme absolu vis-à-vis des relations intimes et de soumission, sauf décision expresse de La Maîtresse.
Étendre son rôle de soumise aux aspects de la vie commune définis par La Maîtresse, dans le cadre permanent de ce contrat.
Article 7 – Pratiques autorisées
1. Féminisation et transformation
Port de vêtements, maquillage ou accessoires féminins.
Adoption d’un nom, d’un rôle ou d’une identité féminisée sous l’autorité de La Maîtresse.
2. Contrainte et contrôle
Utilisation de liens, cordes ou entraves.
Usage d’une cage de chasteté ou de dispositifs de contrôle de la sexualité.
3. Pénétration et discipline corporelle
Pratiques de sodomie (dans le respect des règles d’hygiène et de sécurité).
4. Rituels symboliques et purification
Pratiques incluant l’utilisation d’urine à des fins de purification ou de rituel, sous la supervision et avec le consentement de La Maîtresse.
Article 8 – Pratiques interdites
Les pratiques suivantes sont strictement interdites et ne pourront en aucun cas être imposées à la Soumise :
Scatologie.
Douleurs extrêmes.
Marques persistantes ou atteintes permanentes à l’intégrité physique.
Article 9 – Règles de comportement de La Soumise
La Soumise s’engage à :
Se conformer aux règles de présentation, de langage et de tenue définies par La Maîtresse.
Adopter une attitude respectueuse, obéissante et sincère envers La Maîtresse.
Tenir à jour un journal ou tout autre rituel demandé par La Maîtresse.
Ne jamais cacher des informations importantes concernant son état de santé, son consentement ou son ressenti.
Article 10 – Punitions
En cas de manquement aux règles définies dans ce contrat ou aux instructions de La Maîtresse, la Soumise reconnaît que La Maîtresse peut appliquer des punitions proportionnées et non dangereuses, préalablement définies.
Les types de punitions et leur gradation sont listés dans l’annexe I.
Article 11 – Monogamisme et « prêt »
La Soumise reconnaît un engagement de monogamisme absolu dans le cadre de la présente relation et ne peut avoir de relations de soumission avec d’autres personnes, sauf autorisation expresse de La Maîtresse.
La Maîtresse se réserve le droit de « prêter » ou présenter la Soumise à d’autres partenaires, dans un cadre défini et sûr.
Article 12 – Dévotion et Vénération
La Soumise reconnaît et accepte que, dans le cadre du présent contrat et dans l’intimité définie par celui-ci :
Elle voue une adoration et une vénération totales à La Maîtresse, la considérant comme son autorité suprême.
Elle abandonne volontairement ses désirs personnels pour se mettre au service des désirs et volontés de La Maîtresse, dans les limites et la sécurité définies par ce contrat.
Elle accepte que son plaisir et son épanouissement découlent de l’obéissance et du service rendus à La Maîtresse.
Cette vénération reste un choix consenti et peut être suspendue ou retirée par la Soumise en dehors du cadre du contrat.
Article 13 – Caractère permanent
Le présent contrat est conclu pour une durée permanente et encadre la vie commune de La Maîtresse et de La Soumise.
Il ne peut être suspendu ou révoqué que par décision expresse et mutuelle des deux parties.
Article 14 – Signature
Fait en deux exemplaires originaux.
Annexe I – Punitions graduelles
Niveau 1 – Punitions légères (symboliques)
Posture de soumission prolongée.
Obligation de tenir une position spécifique (agenouillé, mains derrière le dos…).
Rappel écrit des règles et excuses formelles.
Privation d’un privilège léger.
Niveau 2 – Punitions modérées (discipline)
Tâches supplémentaires (ménage, écriture de lignes, services précis).
Réduction des privilèges accordés (temps de détente, accessoires…).
Mise en cage symbolique (cage de chasteté, espace restreint).
Niveau 3 – Punitions fortes
Intensification temporaire des règles de contrôle (plus stricte posture, privation prolongée).
Exercices imposés de renforcement de l’obéissance (rituels plus longs, tenue renforcée).
Humiliation (verbale ou symbolique) dans le cadre privé.
Niveau 4 – Punitions extrêmes
Prolongation sévère d’un état de contrainte ou d’une posture, toujours sous surveillance.
Toute mesure d’humiliation ou de contrôle intensif définie d’avance dans une liste validée par les deux parties.
Par décision unilatérale et sans préavis, La Maîtresse peut décider de bannir la soumise pour tout manquement qu'elle jugera inacceptable.
La soumise reconnait expressément qu'aucun recours ni réclamation ne seront possibles.
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La dame en rouge s’était levée, son verre de cristal élevé à la hauteur de son sourire. D’une voix suave et impériale, elle annonça la suite attendue : le donjon nous attendait. Aussitôt, un frisson parcourut l’assemblée. Dans un silence presque religieux, les convives, repus de luxure et de curiosité, se levèrent à leur tour. La maîtresse de cérémonie tenait toujours la laisse de ma soumise et, d’un geste lent de la main, invita quatre esclaves à encadrer notre procession solennelle.
Ma soumise, nue et frissonnante, peinait à reprendre son souffle. Sur sa peau luisante de sueur et de vin, on devinait une mosaïque de rougeurs et de coulures qui témoignaient des épreuves déjà subies. Malgré la fatigue et la honte qui empourpraient ses joues, elle restait digne dans son abandon : son dos demeurait droit autant que possible, ses épaules ouvertes, comme si une force intime la tenait encore fièrement. Je voyais sa poitrine se soulever rapidement, ses lèvres trembler d’anticipation et d’angoisse mêlées, mais aucune résistance ne vint ternir son obéissance parfaite.
Les quatre esclaves nus s’avancèrent pour l’encercler. Leurs visages étaient baissés, anonymes et dévoués, et chacun d’eux portait autour de la taille la cage de chasteté métallique qui enfermait sa virilité captive. L’un exhibait sur ses cuisses et ses fesses les stries écarlates de la correction reçue plus tôt dans la soirée – souvenir cuisant de l’indiscipline châtiée devant tous. Ils prirent place autour de ma soumise : deux devant pour ouvrir la marche, et deux derrière pour la soutenir ou la corriger au besoin. Lorsque la dame en rouge s’élança d’un pas lent hors de la salle, tirant légèrement sur la laisse, ma soumise lui emboîta le pas. Je la vis vaciller un instant au moment d’entamer la descente, ses cuisses encore tremblantes peinant à obéir, mais un esclave posa fermement une main sur le creux de ses reins pour l’aider à retrouver son équilibre. Un autre lui saisit doucement le bras pour la guider. Ainsi encadrée, soutenue et surveillée, elle avança docilement.
Nous quittâmes l’éclat chaleureux de la salle de banquet pour nous engager dans un couloir de pierre beaucoup plus sombre. Les murs épais renvoyaient l’écho feutré de nos pas. Quelques torches étaient fixées çà et là, leurs flammes vacillantes projetant sur les voûtes de lourdes ombres mouvantes. La température chuta légèrement tandis que nous descendions, pas à pas, vers les entrailles de la demeure. Je marchais à quelques pas derrière ma soumise, mon regard rivé sur sa silhouette frêle et fière tout à la fois. La flamme des torches faisait danser des reflets orangés sur sa peau nue maculée de cire et de vin, sur les marques rouges qui constellaient ses cuisses et sa poitrine. Elle avançait du mieux qu’elle pouvait, chaque pas un effort offert à mon honneur, et je lisais dans la tension de ses muscles la volonté de ne pas faillir. Autour de nous, les convives suivaient en file silencieuse. J’entendais à peine leurs murmures excités : l’expectative bridait leurs voix. Seul le cliquetis occasionnel d’une chaîne de chasteté ou le froissement discret d’une robe troublait de temps à autre la procession liturgique.
La dame en rouge ouvrait la marche en grande prêtresse du vice, nous guidant toujours plus bas. Finalement, un lourd vantail de bois apparut, encadré de deux torches flamboyantes. Elle s’arrêta devant la porte massive bardée de fer et sortit d’un pli de sa robe une clé ancienne. Dans un grincement sourd, la serrure céda, et la porte s’ouvrit sur une obscurité épaisse.
Nous pénétrâmes dans le donjon.
La pièce s’illumina peu à peu à la lueur des torches que plusieurs esclaves allumèrent sur un signe de la maîtresse de maison. C’était une vaste salle voûtée aux murs de pierre brute. Des chaînes pendaient ici ou là aux murailles, et divers instruments de bois et de cuir – bancs de supplice, croix de Saint-André, anneaux d’attache – attestaient que cette cave servait de sanctuaire aux plaisirs les plus noirs. Au centre, dégagée de tout meuble, s’étalait une large surface circulaire délimitée par des chandelles disposées en cercle. Le sol de pierre y était lisse, comme usé par les genoux de générations de suppliciés consentants. C’est là, dans ce cercle de flamme et d’ombre, que la dame en rouge conduisit ma soumise.
Ma soumise fut amenée au milieu du cercle, face à un petit autel de bois noir placé à l’une des extrémités. Sur ce meuble bas recouvert de velours pourpre étaient posés les objets du rituel à venir : j’aperçus, alignés avec soin, une rose blanche aux pétales diaphanes, une rose rouge d’un carmin profond, presque noir dans la pénombre, et un collier de cuir orné d’un anneau argenté, entrouvert et prêt à être refermé. À côté, une fine chaîne d’acier luisait en serpentant, terminée par un mousqueton. Mon cœur s’accéléra légèrement à la vue de ces symboles : c’était donc ici que tout se jouerait, que le lien final serait scellé.
Mais avant cela, l’épreuve devait s’accomplir entièrement. La cérémonie n’atteindrait sa consécration qu’après le passage par la douleur et l’humiliation totales, comme un baptême impie préparant l’offrande suprême.
La dame en rouge fit un signe bref. Aussitôt, les esclaves entourant ma soumise la placèrent exactement où il le fallait, au centre du cercle. Deux d’entre eux écartèrent doucement ses bras à l’horizontale, la forçant à offrir sa silhouette en croix à l’assemblée. Les deux autres se postèrent derrière elle, prêts à la maintenir si ses jambes flanchaient. Ma soumise, épuisée, vacilla un instant lorsque les esclaves la lâchèrent pour se mettre en position, mais elle se força à demeurer debout, la nuque courbée en une humble soumission. Ses cheveux collés de sueur retombaient en mèches folles autour de son visage rougi. Sa poitrine haletait, les pointes de ses seins durcies autant par la peur que par le froid humide du donjon.
Les convives formèrent un large arc de cercle autour de la scène, à une distance respectueuse. Leurs visages s’animaient d’un éclat avide dans la pénombre, les flammes vacillantes dessinant sur leurs traits des masques d’ombre et de lumière. Je me tins parmi eux, légèrement en retrait pour mieux tout contempler. Mon cœur battait plus fort, mais mon visage restait de marbre. J’étais le Maître, l’observateur souverain de ce rituel, et rien ne devait troubler le calme fier que j’affichais.
Dans le silence épais de la cave, on n’entendait plus que le crépitement discret des torches et le souffle court de ma soumise. Ses yeux restaient baissés, fixés sur la pierre à ses pieds. Ainsi exposée, offerte en spectacle au centre du cercle, elle ressemblait à un agneau sacrificiel, tremblante d’appréhension mais résignée par la foi profonde qu’elle avait en moi. J’aperçus un léger tressaillement parcourir ses cuisses lorsqu’un convive s’avança d’un pas.
Il était temps de plonger ma soumise dans la dernière phase de son supplice – celle qui la briserait et la consacrerait tout à la fois.
D’un regard, la dame en rouge invita les convives à s’approcher. Deux d’entre eux s’avancèrent immédiatement dans le halo de lumière vacillante, comme attirés irrésistiblement vers le corps offert. Le premier était un homme au sourire carnassier que je reconnaissais : c’était le jeune convive à l’air narquois qui, plus tôt, avait éprouvé la souplesse de la bouche de ma soumise. Le second était une femme grande, aux yeux brillants d’une cruauté raffinée ; ses lèvres rouges s’étirèrent en un rictus de plaisir anticipé.
L’homme fit le tour de ma soumise, lentement, effleurant du bout des doigts sa peau déjà marquée. Il passa une main dans ses cheveux humides et les empoigna soudain, tirant sa tête en arrière. D’un geste brusque, il força son menton vers le haut, contraignant ma soumise à ouvrir la bouche. Dans un murmure qui claqua dans le silence, il ordonna : « Ouvre. »
Elle obéit, lèvres tremblantes, dévoilant l’intérieur humide de sa bouche. L’homme y plongea alors deux de ses doigts sans ménagement. Je le vis s’enfoncer jusqu’au fond de sa gorge, testant ses réflexes. Ma soumise eut un haut-le-cœur ; un spasme la secoua tandis qu’il la tenait ainsi, impitoyable, les doigts enfoncés profondément qui la réduisaient au silence. Des larmes perlèrent au coin de ses yeux sous l’effet de l’étouffement, et son corps chercha instinctivement à reculer.
La convive aux lèvres rouges, postée dans son dos, la rattrapa aussitôt. Glissant un bras autour de la taille de ma soumise, elle l’immobilisa contre elle. « Tiens-toi tranquille… » susurra-t-elle à son oreille d’un ton faussement doux.
Ma soumise, étranglée, toussa autour des doigts qui bâillonnaient sa gorge, un filet de salive coulant le long de son menton. L’homme retira alors vivement sa main, la libérant de son étau. Ma soumise haleta, suffoquant et cherchant son air. Son répit fut bref : la femme qui la maintenait en profita pour lui fourrer aussitôt deux doigts entre les lèvres avant qu’elle ne referme la bouche. Elle les força à nouveau dans cette cavité déjà souillée, frotta ses doigts contre la langue offerte, puis les retira pour les glisser sans vergogne le long de son menton et sur sa poitrine luisante. « Quel goût a ta honte ? » siffla-t-elle en riant doucement, essuyant ses doigts humides contre le téton dressé de ma soumise.
Ma soumise rougissait de plus belle, humiliée d’être ainsi manipulée comme une poupée par ces inconnus sous mon regard. Son souffle, heurté, formait de petits nuages blanchâtres dans l’air froid du donjon. Elle voulut articuler un mot – peut-être un réflexe d’excuse ou de remerciement – mais l’homme ne lui en laissa pas le temps. Il s’était emparé d’une coupe de vin qu’un autre convive lui tendait depuis le bord du cercle. Sans un mot, il approcha le bord du verre des lèvres de ma soumise. Elle eut le réflexe d’entrouvrir la bouche, assoiffée et docile.
« Bois », ordonna-t-il sèchement.
Il renversa d’un coup la coupe. Le vin pourpre s’engouffra entre les lèvres de ma soumise, puis déborda volontairement sur son menton et sa gorge. Elle avala une partie du liquide en suffoquant, le reste ruisselant sur sa poitrine et plus bas sur son ventre. Le breuvage écarlate traça des sillons sur sa peau, se mêlant à la sueur et aux traces de cire séchée. Un rire feutré circula parmi les convives en la voyant ainsi maculée de rouge. « Comme c’est joli… » murmura quelqu’un, fasciné par l’image de ce corps ruisselant de vin, telle une statue antique consacrée dans le sang de Bacchus.
Ma soumise frissonnait, collante de vin, les yeux clos sous l’humiliation. Le liquide, légèrement acide, piquait les lésions sur sa peau où les ongles avaient laissé leur empreinte. Elle ne tenta pas d’en essuyer la moindre goutte : ses poignets restaient tenus en croix par les esclaves vigilants. Ses seins, souillés de rouge, se soulevaient au rythme de ses sanglots silencieux qu’elle s’efforçait d’étouffer.
La convive derrière elle la maintenait toujours fermement. Je la vis faire un signe à un troisième larron : un autre invité s’approcha, une fine bougie allumée à la main, récupérée sans doute sur l’un des chandeliers du cercle. Avec un sourire complice, il tendit la bougie à la femme, qui la prit sans lâcher sa prise sur ma soumise. Un filet de cire coulait déjà le long du cierge, dégageant une odeur de paraffine chaude.
La femme inclina la bougie au-dessus du sein gauche de ma soumise. « Ne bouge pas… » souffla-t-elle d’un ton moqueur. Ma soumise, de toute façon, n’aurait pu s’échapper de l’étreinte de fer qui l’enserrait.
Une première goutte de cire brûlante tomba sur l’aréole rougie de sa poitrine. Ma soumise émit un cri étranglé, son corps se contorsionnant dans un sursaut incontrôlé. Aussitôt, la femme resserra son étreinte autour de sa taille pour la tenir immobile. D’autres gouttes suivirent, lentes et impitoyables, venant parsemer la courbe tendre de son sein de points blanchâtres qui séchèrent presque aussitôt en emprisonnant la douleur dans la chair. Chaque perle de cire arrachait à ma soumise un gémissement aigu malgré elle. Je la vis mordre sa lèvre jusqu’au sang pour tenter de retenir ses cris, et ses yeux se remplir de larmes qu’elle refusait de laisser couler.
Quand la bougie fut consumée au point de menacer les doigts de la convive, celle-ci s’écarta enfin, jetant le mégot fumant au sol. Ma soumise haletait, secouée de sanglots muets. Son sein gauche était constellé de gouttes de cire figées, autant de stigmates d’un étrange sacre. Ses jambes flageolaient ; elle ne tenait debout que grâce aux esclaves qui encadraient encore sa frêle carcasse soumise.
Mais déjà, d’autres convives prenaient le relais pour la pousser plus loin encore dans l’abandon d’elle-même. Un homme surgit sur sa droite et, sans crier gare, lui asséna une gifle retentissante. La paume claqua violemment sur sa joue détrempée de larmes et de vin, faisant tourner sa tête sous l’impact. Je vis une éclaboussure pourpre voler dans l’air alors qu’une partie du vin sur ses lèvres fut projetée par le coup. « Regarde-nous quand on t’honore, chienne », siffla-t-il entre ses dents.
Ma soumise rouvrit les yeux, son regard embué se perdant devant elle. Elle chercha un point d’ancrage, mais tout vacillait. L’homme agrippa sa mâchoire d’une main brutale pour la stabiliser. Je reconnus en lui le convive flegmatique qui plus tôt avait testé l’offrande de ses poignets. Son masque d’indifférence avait fondu, révélant une ardeur cruelle. Il planta son regard dans les yeux noyés de larmes de ma soumise. « Tu es notre jouet ce soir, comprends-tu ? » articula-t-il froidement. Elle hocha faiblement la tête, incapable de parler tant sa gorge était nouée de sanglots retenus. Pour toute réponse, il cracha sur son visage – un crachat méprisant qui vint souiller sa joue déjà en feu.
Un murmure d’excitation parcourut l’assistance. Je sentis mon sang bouillir dans mes veines à cette vision. Pourtant, je ne bronchais pas. Mon rôle était d’assister à sa dégradation totale, d’en être le témoin souverain. Ma soumise, humiliée au-delà de toute mesure, me cherchait confusément du regard, mais je restai immobile, dissimulant les flammes de possessivité et de désir féroce qui menaçaient de trahir mon calme.
L’homme lâcha le visage de ma soumise, qui retomba mollement en avant, le menton trempé de larmes, de bave et de vin. Un autre convive s’approcha aussitôt, se plaçant à genoux devant elle. Profitant de ce qu’elle était chancelante, il explora sans vergogne son intimité offerte. Ses mains écartèrent rudement les cuisses tremblantes de ma soumise, exposant son sexe humide et vulnérable. Sans cérémonie, il y enfonça deux doigts, puis trois, jusqu’à la dernière phalange. Ma soumise laissa échapper un râle rauque, son corps se cambrant sous la pénétration brutale malgré les bras fermes qui la tenaient. L’homme commença à la fouiller de ses doigts épais, les mouvant en elle avec une détermination obscène. Son autre main vint claquer contre le bouton sensible de ma soumise, non pour lui donner du plaisir, mais pour intensifier le choc de l’humiliation. « Voyez comme elle se cambre ! » ricana-t-il en se tournant vers ses comparses. « On dirait que son corps en redemande… même maintenant. »
Un éclat de rire général lui répondit. Autour du cercle, je voyais des sourires féroces et des regards brillants de lubricité. Certains convives se caressaient distraitement devant le spectacle, une main glissée sur un sexe tendu ou un téton durci sous un corsage. L’atmosphère s’était chargée d’un érotisme cru et sans pitié.
Ma soumise, elle, semblait au bord de l’évanouissement. Ses gémissements rauques résonnaient sous la voûte, et son corps n’était plus qu’un pantin qui frémissait à chaque nouvelle agression. Quand enfin l’homme retira ses doigts de son sexe, ce fut pour les faire glisser sur les lèvres de ma soumise. Elle sentit le goût de sa propre moiteur mêlée au vin et à la poussière du donjon. Sa langue effleura mécaniquement ces doigts souillés, par pur réflexe d’obéissance. « Bonne fille… » murmura-t-il avec un sourire mauvais en se relevant.
La dame en rouge, jusqu’alors silencieuse spectatrice, leva soudain la main. Instantanément, les convives reculèrent d’un pas et le silence retomba comme un couperet. Seul le sanglot étouffé de ma soumise, brisée, subsistait encore dans l’air stagnant.
Je parcourus du regard le corps de ma soumise. Elle n’était plus qu’un sublime désastre : son maquillage avait coulé en traînées sombres sur ses joues, son visage était maculé de larmes, de salive, de crachats et de vin. Sa poitrine et son ventre dégoulinaient de vin et portaient les taches blanches de la cire figée. Ses seins étaient zébrés de stries rouges, ses tétons meurtris par les pincements et la chaleur. Sur son cou et ses épaules, on devinait la marque violette de morsures et de baisers brutaux. Son ventre et ses cuisses luisaient de sueur et d’intimité forcée. Partout sur son épiderme se lisaient les empreintes des mains, des fouets invisibles et des griffes : elle était marquée, souillée, anéantie par le rituel… et, dans cette destruction magnifique, elle resplendissait d’une étrange beauté sacrée.
La dame en rouge s’approcha d’elle, régnant à nouveau sur l’assemblée domptée. Du bout des doigts, elle releva le menton tremblant de ma soumise. Celle-ci ouvrit difficilement les yeux. Son regard, brouillé de larmes, chercha confusément celui de la dame en rouge puis, au-delà, le mien. J’étais sorti légèrement de l’ombre, avançant d’un pas instinctif lorsque la maîtresse de cérémonie avait arrêté le supplice. Nos yeux se croisèrent un instant. Je lui envoyai en silence toute ma fierté et tout mon soutien dans ce regard muet. Elle n’y répondit qu’avec une faiblesse adorable : ses paupières palpitaient, ses lèvres bleuies frémirent autour d’un sanglot, mais je vis au fond de ses prunelles vacillantes une flamme intacte. Fierté. Amour. Elle tenait bon, pour moi.
— À genoux, ma chère, ordonna doucement la dame en rouge.
Les esclaves desserrèrent leur étreinte et accompagnèrent ma soumise vers le sol. Son corps supplicié se plia avec soulagement. Elle tomba à genoux sur la pierre froide, ses cuisses nues se posant dans une flaque de vin renversé. Ses mains cherchèrent un appui, puis retombèrent le long de son corps frissonnant. La dame en rouge l’aida à redresser le buste pour qu’elle se tienne aussi dignement que possible malgré l’épuisement. Ainsi présentée, nue, à genoux, ruisselante de souillures et de honte, ma soumise paraissait offerte en sacrifice devant l’assemblée recueillie.
La maîtresse de cérémonie se tourna vers l’autel où reposaient les roses et le collier. Elle prit d’abord la rose blanche entre ses doigts délicats. Sa voix s’éleva, claire dans le silence : « Approchez, mes chers. Le moment est venu. »
Les convives s’avancèrent en demi-cercle, retenant leur souffle. J’avançai moi aussi, jusqu’à me tenir à quelques pas seulement de ma soumise agenouillée. Son visage était au niveau de mon bassin, ses yeux toujours baissés fixés sur mes chaussures comme une dernière ancre. Je sentis mon cœur se serrer devant sa docilité absolue : jamais elle ne m’avait paru aussi belle que couverte ainsi d’ignominie et de gloire mêlées.
La dame en rouge leva la rose blanche bien en vue. Sa main libre vint caresser la joue de ma soumise, effleurant sa peau souillée avec une tendresse solennelle. « Tu as été digne, ma belle, » murmura-t-elle avec douceur, comme on féliciterait un enfant méritant. Ma soumise ferma les yeux et laissa échapper un sanglot de reconnaissance ; de nouvelles larmes roulèrent sur ses joues meurtries.
D’un geste lent, la dame en rouge fit glisser la tige de la rose le long du cou de ma soumise. Les épines caressèrent la peau frissonnante, traçant un chemin de velours cruel. Arrivée à la naissance de sa poitrine, la maîtresse de cérémonie appuya légèrement, suffisamment pour qu’une épine plus acérée perce la chair tendre du haut de son sein gauche. Ma soumise sursauta au moment de la piqûre, mais elle ne bougea pas. Une perle de sang rouge sombre perla sur sa peau pâle.
La dame en rouge redressa la rose et, délicatement, inclina un pétale immaculé pour recueillir la goutte de sang. Le blanc immaculé se teinta de carmin. Un murmure admiratif parcourut l’assemblée : on aurait dit qu’une goutte de vie venait d’éclore sur la fleur. La dame en rouge tendit ensuite la rose ensanglantée à ma soumise. « Prends-la, offre-la. »
Ma soumise, les mains tremblantes, saisit la tige de la rose blanche et la serra contre son cœur, sans craindre les épines qui s’y enfoncèrent. Quelques gouttelettes de sang supplémentaires perlèrent sur ses paumes abîmées. Ainsi agenouillée, tenant la rose marquée de son propre sang contre sa poitrine nue, elle semblait une martyre extatique, offerte corps et âme.
La dame en rouge se tourna alors vers moi. Son regard croisa le mien, et elle m’adressa un imperceptible signe de tête – à la fois salut et invitation. Il était temps que je prenne ma place au centre du rite.
Je m’avançai d’un pas sûr vers ma soumise. Mon cœur battait furieusement dans ma poitrine, mais je conservai un masque serein. Plus rien n’existait hormis la femme anéantie et magnifique qui s’offrait à mes pieds. La dame en rouge laissa la rose blanche serrée contre le cœur de ma soumise, puis prit sur l’autel le collier de cuir noir orné de métal. Elle me le présenta avec respect sur ses deux paumes ouvertes, comme on offrirait une couronne au roi du jour.
Je saisis le collier. Le cuir en était souple mais solide, lourd du poids des symboles qu’il portait. Je fis un pas de plus et me tins juste devant ma soumise. Doucement, je passai le collier autour de son cou gracile, par-dessus celui qu’elle portait déjà depuis le début de la soirée. Je serrai les lanières jusqu’à ce que le cuir épouse parfaitement la peau marquée de son cou. Un anneau d’acier froid vint se placer au creux de sa gorge. La dame en rouge tendit alors la petite clé du fermoir. J’enclenchai le verrou et un déclic sec résonna dans le silence : le collier était refermé, irrévocablement scellé à son cou.
Ma soumise expira longuement, comme si ce bruit venait de sceller son destin et de la délivrer à la fois. Ses épaules s’affaissèrent légèrement, dans un abandon total. Elle releva alors ses yeux vers moi pour la première fois sans y être invitée, et je ne vis dans ses prunelles qu’une infinie adoration.
Je pris la fine chaîne d’acier posée sur l’autel. Avec un calme cérémonieux, je fixai le mousqueton à l’anneau du collier tout juste fermé. Désormais, un lien tangible me rattachait à elle. Je sentis un très léger tremblement la parcourir lorsque le métal froid effleura sa peau brûlante.
C’était l’instant que j’attendais, celui que toute cette nuit avait préparé. Je tirai doucement sur la chaîne, forçant ma soumise à avancer de quelques pas à quatre pattes, jusqu’à ce que sa tête frôle mes genoux. Puis je prononçai mes premiers mots de la cérémonie, d’une voix basse mais parfaitement audible dans le silence total :
— Par le sang versé ce soir et par ce collier qui te marque, je te prends comme mienne à jamais.
Ma voix, calme et posée, vibrait d’une intensité contenue. Chaque mot résonnait contre les pierres, s’insinuait dans chaque cœur présent. Ma soumise, pantelante, retenait son souffle en m’entendant parler. J’appuyai la main sur le sommet de son crâne, dans une caresse possessive presque bienveillante. Puis j’ajoutai, mon regard ancré au sien :
— Ton corps, ton cœur et ton âme m’appartiennent dorénavant. Devant ces témoins réunis, notre lien est scellé.
À ces mots, ma soumise ferma les yeux et laissa deux larmes lourdes rouler sur ses joues ravagées. Un sourire faible, extatique, glissa sur ses lèvres tuméfiées. Elle s’inclina davantage, posant son front contre mes genoux en un geste d’allégeance absolue.
Je lâchai la chaîne et me redressai pour faire face à l’assemblée. Les convives nous observaient, suspendus à l’instant comme à une vision mystique. La dame en rouge, debout près de nous, rayonnait d’un triomphe serein.
— Mes chers amis, proclama-t-elle alors d’une voix vibrante, l’offrande a été acceptée et le pacte est conclu.
Elle leva le verre qu’elle avait conservé en main, et les convives l’imitèrent aussitôt. Dans un murmure fervent, tous répondirent : « À la soumise, à son Maître. » Puis, en silence, ils burent à l’unisson.
Je baissai les yeux vers ma soumise toujours prosternée à mes pieds. D’une main, j’ôtai doucement la rose blanche qu’elle tenait encore contre sa poitrine et la remis à la dame en rouge. Celle-ci, en échange, me tendit la rose rouge qui restait sur l’autel. Je savais ce qu’il convenait d’en faire : c’était l’ultime symbole.
Je glissai deux doigts sous le menton de ma soumise, relevant son visage vers moi. Ses paupières s’ouvrirent, dévoilant un regard brumeux d’adoration. Entre ses lèvres entrouvertes, je plaçai délicatement la tige de la rose rouge. « Mords », murmurai-je.
Elle obéit. Ses dents se refermèrent sur la tige, et la fleur écarlate orna sa bouche comme un baillon fleuri. Une ultime larme roula sur son visage tandis qu’elle soutenait mon regard quelques secondes. Cette larme n’était plus de la douleur ni de la honte ; elle était l’exutoire d’une joie profonde, celle d’avoir été jusqu’au bout d’elle-même pour moi.
La dame en rouge, après avoir observé la scène avec un sourire satisfait, claqua doucement dans ses mains. Comprenant le signal, les convives s’inclinèrent respectueusement. À pas feutrés, encore saisis par la solennité de l’instant, ils commencèrent à se retirer du donjon. Les esclaves les guidèrent vers la sortie, s’éclipsant un à un dans l’ombre du couloir. Nul ne rompit le silence sacré qui baignait la cave.
Bientôt, il ne resta plus que nous trois : ma soumise agenouillée, la dame en rouge et moi-même. La maîtresse de cérémonie me fit face, s’inclina légèrement avec une grâce infinie. « Maître », dit-elle simplement en guise d’adieu, son regard étincelant à la lueur des torches. Je lui rendis son salut d’un hochement de tête empreint d’une gratitude muette. Alors, sans un bruit de plus, elle se fondit dans l’ombre de la sortie, refermant le lourd vantail derrière elle.
Le silence retomba, absolu, seulement troublé par le crépitement de quelques torches et le souffle encore tremblant de ma soumise.
Je m’approchai d’elle. Elle était toujours à genoux, tenant fièrement sa posture malgré l’épuisement extrême qui devait ankyloser chacun de ses membres. Son dos restait droit, sa tête haute, la rose rouge bien serrée entre ses lèvres en un mutisme volontaire. Ses mains reposaient sagement sur ses cuisses souillées. Elle était splendide : couverte d’ecchymoses, de cire et de vin séché, collante de sueur, de larmes et de sang, marquée par les coups et les morsures – et pourtant rayonnante d’un éclat nouveau, comme transfigurée. Le collier noir scellé à son cou attrapait la lumière vacillante, symbole indéniable de son allégeance accomplie.
Je m’agenouillai lentement devant elle, de sorte que nos yeux se trouvent au même niveau. Elle osa alors planter son regard dans le mien sans crainte. Ce que j’y lus me bouleversa : une tendresse infinie, une gratitude qui conférait à ses prunelles un éclat de joyau, et une sérénité presque religieuse. Je tendis la main et dégageai délicatement une mèche de cheveux collée sur sa joue. Du pouce, j’essuyai une traînée de fard mêlé de larmes séchées sous son œil. Elle ferma un instant les paupières à ce contact, frissonnante.
Je retirai doucement la rose d’entre ses lèvres pour lui permettre de parler. Elle inspira difficilement, sa voix brisée n’étant plus qu’un souffle rauque.
— Merci, Maître…
Ce murmure à peine audible résonna en moi comme un coup de tonnerre. Je posai deux doigts sur ses lèvres tuméfiées pour la faire taire doucement. Il n’y avait plus besoin de mots.
Je passai un bras autour de ses épaules pour la soutenir. Son corps s’abandonna contre le mien dans un tremblement extatique. Je la serrai contre moi, effleurant de mes lèvres son front brûlant. L’odeur de son sacrifice – mélange âcre de sueur, de vin et de cire – monta à mes narines comme un parfum enivrant.
Un long moment, je la tins ainsi, agenouillé avec elle sur la pierre froide, entourés du halo vacillant des torches. C’était notre apothéose silencieuse : au-delà du plaisir, au-delà de la douleur, nous venions de sceller un pacte plus fort que tout. Elle m’avait tout donné, je l’avais acceptée en entier.
Je reculai légèrement pour croiser une dernière fois son regard. J’y vis briller la dévotion la plus pure.
Dans le calme solennel du donjon, alors que les dernières flammes dansaient sur les murs, j’eus le sentiment d’éprouver quelque chose de raréfié et d’immortel.
Ma soumise était mienne, à présent, à jamais. Dans la pénombre sacrée de ce sous-sol, nos âmes liées s’appartenaient pour l’éternité.
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Se livrer lui paraissait inconvenant et désuet et pourtant comme une contradiction absurde, force est de reconnaître que l'expression n'était pas contradictoire. Je ne savais pas encore ce jour-là que j'allais l'aimer. Roméo, dans la tragédie de Shakespeare, est très amoureux de Rosaline lorsqu'il rencontre Juliette. Ce sont souvent des cœurs déjà occupés d'un autre être que l'amour frappe le plus fort. Les ciels du Berry servaient de paysage à une campagne sauvage. Le relief des nuages dessinait des vallées bleues et les soirs d'été teintaient l'horizon de toutes les couleurs qui manquaient à la plaine couverte de chaumes gris, brûlés par le soleil. Elles descendirent le long du lac. Quelques fiancés se promenaient sur le sentier qui le longeait. Elles les croisaient et s'embrassaient quand elles étaient seules. Une fine brume froide et blanche les enveloppait. Partout, le calme et l'absence, un paysage lunaire, une vie désertique, des branches mortes, des lumières glacées dans la nuit qui commençait à venir. Juliette tournait son visage vers le sien. D'elle, elle voulait savoir quelque chose et n'apprenait rien. Charlotte demeurait silencieuse. Quelle peur des êtres ou quel ennui l'enfermait à l'intérieur de cette armure. Qu'avait-elle fait ? Elle serra les lèvres, demeura une seconde immobile. Elle ne voyait rien, mais elle souriait. Quand elle avait le courage, ou plutôt le cœur, d'accepter cette insensibilité, elle lui parlait tendrement, comme on parle à un fantôme. Elle avait toujours envie de lui demander: "Pourquoi acceptes-tu de souffrir ? Pourquoi aimes-tu être fouettée ?" Elle disait seulement: "Cela n'a pas d'importance, je t'aime." Charlotte avouait son amour dans la soumission et la douleur. Juliette la croyait. La brume l'aidait alors à supporter cette idée. Dans la brume, parfois tout parait étonnament vrai. Il y avait des reflets brouillés sur le lac. Le plus frappant était l'air de bonheur qui illuminait leur visage. Elles regardaient tout autour d'elles, très loin, comme si elles eussent douté d'être bien rentrées dans leur terroir. Il n'y avait plus de trace en elles des tumultes que produisent les désirs inassouvis ou les ambitions perdues. Un privilège qui n'était assurément pas donné à tout le monde.
De toutes les choses au monde qui sont admirables et belles, ces premières rencontres sont les plus belles. L'instant où s'établissent entre deux corps et deux âmes, par des signaux dérisoires de détresse et d'espoir, le langage, le regard, un sourire, les liens fragiles et précieux qui deviendront si solides, éveille toujours toute la douleur, toute l'admiration du monde. On sentait que la plénitude de leurs vie, y compris la chute qu'elles avaient subie, libérait l'instant présent de toute inquiétude et de toute frustration. Les yeux extasiés de Charlotte, sa voix douce, chavirée, son air de marcher sur les nuages, en apesanteur, son succès, tout montrait la vérité. Comme les traces nettes que laissait le fouet sur son corps de bronze. Elle n'avait pas le droit de se plaindre, elle avait parfois l'autorisation de jouir. Sur un lit blanc, elle avait alors rencontré sa maîtresse. Juliette avait pris ce visage entre les mains, elle l'avait regardé de toutes ses forces. Elle s'était allongée sur elle. Quel plaisir nouveau ce fut quand Charlotte la remercia de l'avoir fouettée. Sa bouche refermée sur son sexe, les pointes de ses seins constamment froissées, les cuisses écartelées sur le chemin de son ventre, labouré à plaisir quand à sa fantaisie, Juliette imitait l'homme, ceinte d'un olisbos, chaque jour, de plus en plus épais, la déchirait. Le spectacle constant de son corps toujours offert, mais aussi la conscience de son propre corps. Charlotte en était éclairée comme par le dedans, et l'on contemplait en sa démarche le calme, et sur son visage l'impalpable sourire intérieur que l'on devine dans les yeux des soumises. Tu as commencé à te taire. Tu as voulu m'aimer. Sans doute la vie n'est-elle pas faite pour les adolescentes. Elles lui demandent la lune, elle ne peut offrir que la juste densité de la terre. La vie, elle la supporte à peine. Les outrages et les châtiments corporels, aussi. Elle les aime tant, que parfois, elle ne se reconnaît plus, elle s'invente pour se rendre semblable à l'autre, mais l'illusion est brève. Charlotte rêvait. Des êtres juvéniles étaient partis et c'étaient des adolescentes qui revenaient. Quelque chose d'apaisé, de doux, d'accompli émanait d'elles. Pendant ces trois semaines, elles purent prendre conscience de cette transformation. Mais lorsque elle s'apercevra que sa vie rêvée est en rupture de réalité, pour la plupart des dons qu'elle réclame d'elle, elle sombrera dans la mélancolie. Il n'est ni plaisant de changer de peau, d'autant moins que la mue des femmes s'accomplit à contresens, du papillon à la chenille, et que la perspective de perdre ses ailes et d'apprendre à ramper sous le fouet n'est pas exaltante. Alors on refuse, on se cogne contre les barreaux de sa cellule.
Quand le désir vous prend, tout se qui se rattache à lui devient motif de rêverie et d'émotion. Le spectacle de ces solitudes se rompant tout à coup, se ruant dans l'espor, dans le bonheur fou, et souvent dans le malheur, semble plus beau que tout. Tu te heurtes depuis trop longtemps aux contours aigus de la réalité, il fallait qu'enfin, tu te résignes car rien n'est plus triste que le regard d'une recluse. Ah, comment l'aurait-elle oublié ? Elle était la main qui lui bandait les yeux, le cuir qui lui tannait la peau, la chaîne au-dessus de son lit, et parfois des inconnues qui lui mordaient les seins au sang, et toutes les voix qui lui donnaient des ordres étaient sa voix. Se lassa t-elle ? Non, à force d'être offensée, elle aurait dû s'accoutumer aux outrages, à force d'être caressée, aux caresses, sinon au martinet à force d'être flagellée. En même temps, il y avait en elle la passion pour Juliette, sa sauvage origine, la force et la gravité qu'elle mettait. Une ignoble satiété de la douleur et de la volupté dût la rejeter peu à peu dans un monde irréel. Mais au contraire, le harnais qui la tenait droite, les liens qui la gardaient soumise, le bijou anal qu'elle portait, le silence, son refuge y étaient peut-être pour quelque chose, comme le spectacle fréquent des très jeunes femmes livrées comme elle. S'y ajoutaient bien d'autres griefs liés à ses souvenirs d'enfance. Avec le temps, elle avait fini par la comprendre et lui pardonner. Elle avait été roulée par un destin terrible, comme un nageur dans une vague, et elle avait fait de son mieux pour ne pas couler, accomplir ce à quoi sa nature l'avait préparée, en épargnant ainsi ses proches. Je t'approuve d'avoir voulu rester de l'autre côté de cette muraille mais c'était une mauvaise idée de tenter de m'entraîner avec toi. cela s'appelle de la désobéissance. La soumission heureuse est une invention d'intellectuels. Aucune soumise adolescente n'a exprimé autre chose que l'incertitude, la difficulté d'être, le trouble et le désespoir et c'est seulement à partir d'un certain niveau d'abnégation, qu'elles se font les poétesses du fouet, comme du charme du blé en herbe. La même réflexion vaut pour les amours passées. C'est vrai qu'elle était si belle et sans doute bouleversante avec son corps inachevé et la simplicité peureuse qui donne tant de velouté aux âmes à fleur de peau des adolescentes. C'est vrai que le premier soupir arraché l'une à l'autre est inoubliable. La passion la plus absolue pour un être est toujours la passion d'autre chose. Tu l'as oubliée. Le lac, au loin, était comme un bouclier d'argent sur lequel le soleil plaquait le dessin des nuages et d'aveuglantes flaques de lumières. Et sur chaque ondulation de l'eau une lueur d'or reflétait le coucher du soleil.
C'est un grand charme ajouté à la vie de savoir s'abandonner sans retenue. On se délecte de douleur comme d'une fleur. Les maximes sur l'amour semblent souvent si justes et si profondes: tout est possible, tout est vrai dès que l'on parle de ces bouleversements qui illuminent les cœurs. Elle comprenait mieux qu'en en un tel endroit la joie la plus éclatante pouvait succéder à la mortelle nostalgie que provoquait la tempête. Derrière ses faiblesses perçait un respect un peu naïf et au-delà, une sensibilité extrême qu'elle cherchait à faire partager, sans avoir les moyens pour y parvenir. Alors, tu veux ça, tu veux vraiment ce que je t'ai promis ? Ton visage se retourne vers mon sourire. Te taire, tu dois te taire. Nous en avons convenu ainsi. Tu devras t'efforcer de ne pas crier quand je te fouetterai jusqu'au sang. C'est la règle du jeu. Si tu désobéis, ce sera l'arrêt irréversible du jeu. Tes longs cils recourbés de siamoise, la fente de tes pupilles. Tes yeux rieurs. Juliette sait ce qu'elle veut. La fouetter, oui mais plus pour son plaisir. Elle va y prendre goût. Comme la semence des hommes. Elle s'en délecte maintenant. Déjà par dessus la nuque glisse le harnais en cuir. Ton corps supplie. Toujours de dos, nue à mes genoux. Bientôt, mes doigts simultanément, à gauche, et à droite, ont glissé, les lanières de cuir sur tes épaules et dans la fente de ton sexe. Les épaules de papillon, tes omoplates, ont frissonné. Les reins soudain cambrés par un flux de désir. Mon souffle effleurant le profil de tes seins érigés avec cette envie de toi qui tangue, cette envie de tout arrêter, cette envie de suspendre les gestes. Je t'attrape par le cou. Je te renverse sur le grand lit. Je te mords. Tu te rebelles. Tu me supplies. Charlotte n'a pas de honte à exposer son corps asséché de plaisirs. Tout était évident. Tu es allongée. Au-dessus de toi, la caresse est légère presque rêvée, précisant l'ondoiement sur l'entrejambe à peine ouvert. Ton désir est envahissant. Tu écoutes les lèvres de ton sexe. Tu cèdes enfin, je ranime les flammes. Tes mains renversées, abandonnées, la paume en l'air, haletante de bonheur. Elle se rappelait que, dans le long calvaire que fut sa vie, elle n'avait jamais exprimé ni plaintes, ni désespoir. Au plus noir des jours, elle cueillait des fleurs pour en faire un bouquet et elle respirait son parfum, les yeux fermés. Il n'y avait plus ni cabales à affronter, ni critiques à redouter. L'écho de ce bonheur passé se répandait bientôt en elle. Le feu envahit tes reins. Tu es foudroyée. Tu me fuses au visage les vagues de ton plaisir. L'orgasme est à nouveau proche d'enfler ton ventre. Il te pénètre. Mes doigts profondément en toi pour t'avoir encore de plus près, pour te fouiller encore plus loin, pour t'empêcher de te dérober à l'extase qui nous unit. Nos cris meurent en un baiser sauvage et cannibale, brutal comme la secousse qui nous bascule. Un baiser fou qui exacerba chaque gouttelette de jouissance. Bienheureuse soirée pareille à nulle autre, jamais Charlotte ne l'accueillit avec autant de joie. Elle avait joui sans le fouet. Le temps cessa d'être immobile. Juliette lui défit les bracelets et le collier qui la tenaient captive. La nuit tomba sur elles. Charlotte craignit de subir une nouvelle colère. Mais Juliette reprit sa marche, les yeux fixés loin devant elle. Le plaisir se changea en chagrin.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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Elle se rendait compte depuis, qu'en étant amoureuse de sa Maîtresse, qu'elle projetait seulement en elle un état de son âme et que par conséquent, ce qui était admirable n'était pas sa propre vaillance, mais bien la profondeur de son état. Si en ce goût de la soumission, Charlotte avait quelque chose de Juliette, c'est qu'une certaine ressemblance existait entre les deux femmes qui s'aimaient, ressemblance qui tenait à la fixité de leur tempérament parce que c'est lui qui les choisissait, c'est à dire propre à satisfaire leurs sens, à la fois opposés et contraires. Au fil des ans, la jeune femme s'était découvert une envie d'audace dans la façon d'être prise et fouettée, de rupture dans les rythmes de leur érotisme érodé, le besoin même d'être forcée et vaincue, emmenée très loin de ses balises ordinaires par la Maîtresse qu'elle aimait, conduite par elle seule jusqu'au cœur de ses peurs les plus tentantes. Elle lui en voulait qu'elle n'eût pas deviné qu'elle souhaitait désormais être sa chienne, et regardée comme telle. Charlotte passa enfin dans la salle de bain, se fit couler un bain, vérifia la température. Tout en traversant nue la chambre en direction de la coiffeuse, elle ôta ses boucles d'oreilles en or. Dans sa trousse à maquillage, elle prit un rasoir et une savonnette, puis se déshabilla devant la commode. Depuis qu'elle était jeune fille, on lui disait qu'elle était ravissante et qu'elle possédait un charme ravageur. Elle s'observa dans la glace: un corps ferme et bien proportionné, des seins hauts placés et doucement arrondis, le ventre plat et les jambes fines. De sa mère, elle avait hérité les pommettes saillantes, la peau toujours hâlée et les cheveux bruns. Mais ce qu'elle avait de mieux était bien à elle, ses yeux, des yeux comme les vagues de l'océan ou le ciel, d'un bleu azur, se plaisait à dire sa Maîtresse, Juliette. Dans la salle de bain, elle posa une serviette à portée de main et entra avec plaisir dans la baignoire. Prendre un bain la détentait. Elle se laissa glisser dans l'eau. Quelle agréable journée. Elle avait le dos crispé, mais elle était contente d'avoir enfin terminé ses courses. Elle se couvrit les jambes de mousse et entreprit de les raser, songeant à Juliette, à ce qu'elle penserait de son comportement. Elle le désapprouverait sans aucun doute. Elle resta encore un moment allongée dans le bain, avant d'en sortir. Elle se dirigea vers la penderie pour se chercher une robe. La noire avec un décolleté un peu plongeur ? Le genre de toilette qu'elle portait pour des soirées privées. Elle la passa et se regarda dans le miroir, se tournant d'un coté, puis de l'autre. Elle lui allait bien, la faisait paraître féminine. Mais non, elle ne la porterait pas. Elle se voulait rien que chienne.
Dans l'eau chaude, elle était parvenue à se rejoindre, à faire de sa propre personne, sa plus attentive confidente. Elle considéra cette impression d'intimité avec elle comme une manière de tendresse, un réconfort offert. Elle en choisit une moins habillée, moins décolletée, bleu clair, boutonnée devant. Pas tout à fait aussi jolie que la première, mais mieux adaptée aux circonstances. Un peu de maquillage, maintenant un soupçon d'ombre à paupière et de mascara pour faire ressortir ses yeux. Une goutte de parfum, pas trop. Une paire de boucles d'oreilles, des petits anneaux. Elle chaussa des talons hauts que sa Maîtresse exigeait, comme elle exigeait qu'elle soit nue sous sa robe, d'autant plus nue qu'elle était toujours intégralement rasée, lisse, offerte, ouverte à ses désirs ou à ceux des inconnues auxquelles elle la destinait. Depuis son infibulation, elle ne portait plus aucun sous-vêtement, la culotte la plus légère irritait sa chair et lui faisait endurer de véritables tourments. Juliette l'obligeait à en porter lorsqu'elle n'avait pas été assez docile pour la punir. Elle portait deux anneaux d'or sur ses petites lèvres, signe de son appartenance à sa Maîtresse. Les marques imprimées sur son pubis, étaient creusées dans la chair. Rien que de les effleurer, on pouvait les percevoir sous le doigt. De ces marques et de ces fers, Charlotte éprouvait une fierté insensée presque irraisonnée. Elle subissait toujours les supplices jusqu'au bout, faisant preuve en toutes circonstances d'une abnégation totale. Qu'une femme fût aussi cruelle, et plus implacable qu'un homme, elle n'en avait jamais douté. Mais elle pensait que sa Maîtresse cherchait moins à manifester son pouvoir qu'à établir une tendre complicité, de l'amour avec les sensations vertigineuses en plus. Charlotte n'avait jamais compris, mais avait fini par admettre, pour une vérité indéniable, l'enchevêtrement contradictoire de ses sentiments. Toujours docile, elle aimait le supplice, allant jusqu'à regretter parfois qu'il ne soit pas plus long et plus féroce, voire inhumain. Mais sa nature masochiste ne suffisait pas à expliquer sa passion. Elle prenait tous les prétextes pour faire monter à sa conscience des parties intimes d'elle-même, plus essentielles, que le plaisir lui-même. Peut-être les deux sont-ils inséparables de l'amour réel, dès lors s'opéraient déjà en elle ces attirances qui se renouvellent au cours d'amours successives, pouvant du reste se reproduire, mais alors plus personnelles et plus lointaines, à travers les périodes périodiques de sa vie, de sorte à leur donner un caractère général. Ainsi, elle dut finir par obéir à ses instincts les plus vils, non pas qu'elle fut médiocre, bien au contraire.
Combien de fougues impatientes et non sereines, lui fallait-elle recueillir de ces mondes inconnus avant de pouvoir être certaine qu'elle ne se laissait pas abuser par des coïncidences, mais de dégager les lois, certes certaines acquises au prix d'expériences cruelles, de son âme asservie ? Elle aimait cette partie obscure qui faisait partie d'elle et que sa Maîtresse nourrissait. Juliette la hissait, la projetait en révélant les abysses de son âme, en les magnifiant, la sublimant en tant qu'esclave, en lui faisant accepter son rôle d'objet. Elle avait créer entre elles un lien indestructible. Elle ne pourrait jamais oublier le jour de ses vingt ans. Ce jour-là, Juliette quitta tôt les cours qu'elle donnait à la Sorbonne pour venir la chercher à la sortie de la faculté. La soirée s'annonçait douce et agréable. Charlotte écoutait le bruissement des feuilles, en songeant à la beauté naturelle du jour. La nature vous rend plus qu'elle ne vous prend et ses bruits obligent à penser à son destin. Le grand amour vous fait cet effet-là. Les nuages traversaient lentement le ciel du soir. Ils s'épaissirent un peu. Désormais, la réalité de la nuit et la réalité du jour seraient la même réalité. Chez elle, Juliette lui demanda de se mettre nue, la regarda sans un mot lui obéir. N'avait-elle pas l'habitude d'être nue sous son regard, comme elle avait l'habitude de ses silences. Elle l'attacha et lui demanda pour la première fois, son accord. Elle voulait la fouetter jusqu'au sang. Elle lui dit seulement qu'elle l'aimait. Alors elle la battit si fort qu'elle suffoqua. Au petit matin, Charlotte était allongée près d'elle et elle ne pouvait penser à meilleure occupation que de la dévorer des yeux. Le soleil du matin qui entrait par raies obliques entre les lamelles du store rehaussait le brun luisant de son corps. Elle était assoupie sur le ventre. Le haut de ses bras étirés au dessus de sa tête était bronzé et ses aisselles blanches. Juliette glissa un doigt sur la courbe sinueuse de son dos et sa peau satinée se couvrit d'un frisson. Elle était grande et très blonde. Une femme idéalement belle. Bientôt, son regard s'attarda sur ses cuisses écartées et une tension sourde s'empara d'elle. De ses lèvres, elle lècha sa peau tout en dessinant ses omoplates avant de laisser glisser le majeur jusqu'au creux de ses reins. Elle frôla l'œillet secret qui déjà cédait aux effleurements. Les chairs se distendirent, pour se raffermir aussitôt comme déjà brusquées. Ses doigts, objets de l'irréparable, contournaient les formes plissées qui sertissaient l'anus. Ils lissèrent bientôt les veinules, les unes après les autres, consciencieusement.
Elle la vit approuver d'un mouvement de reins, une cambrure pour l'instant étudiée, maîtrisée. Rien du domaine de l'abandon. Ils se confinaient encore dans la séduction. Ou en tout cas, le crut-elle. L'amante ne trichait pas. Elle était sexuelle. Mais Charlotte se l'imaginait t-elle, bien trop impatiente pour le savoir et cette caresse qu'elle n'acceptait jamais sans résister et sans être comblée de honte, elle sentit soudain qu'elle n'y échapperait pas. Bientôt l'anus ne se défendit plus. Il rougit en acceptant, s'humidifia, larmoya une liqueur d'acquiescement, frémit au moindre toucher et enfin sursauta. Elle ressentit la naissance d'une jouissance s'inscrire dans les va-et-vient de ce ce trou qui appelait. La sève s'écoula et lubrifia l'orifice pour permettre le passage. Voilà, elle ne joue plus, elle le sait; elle peut maintenant tout imposer, froidement, à ce corps qui ordonnait l'intromission. Elle supposa qu'elle aimerait être capable de hurler les mots et les actes qu'elle attendait. Elle se rembrunit, chercha à dégager son visage d'entre les draps. L'amante s'irritait parce qu'elle ne supportait pas l'affront d'un quelconque échec. Elle devait la soumettre. La douleur vive s'était évanouie alors Juliette la vit qui hésitait: devait-elle reprendre le fil de ses paroles susurrées ? Allait-t-elle l'accepter ? Elle désirait la faire oser pour elle, pour qu'elle puisse dérouler le fantasme d'une femme. Une femme objet. Bien sûr, il est à craindre que pour une autre, cela ne se passerait pas comme cela. Elle se tairait. Mais sa Maîtresse la voulait obscène, pour mieux la prêter. Elle la sentait brûlante, raidie sous ses doigts. Il courtisait ses hôtes, il les choyait, savoureusement. Le giclement séminal accompagna les mots venus se fracasser comme une éclaboussure. Le cœur s'était déplacé au fondement du corps. Il battit, se contracta et se rétracta comme l'aorte qui donne vie. Son âme n'était plus qu'un organe, une machine qui répondait à des mécanismes vitaux. Juliette sentait la jouissance envahir Charlotte peu à peu. Le désir brûlait, et retombait, suspendu à la prochaine salve en la dévorant. L'amante fut animale. Elle exigea tout, tout de suite. Elle écarta les doigts et en introduisit subrepticement un troisième. Là, la femme soumise s'attendit à ce qu'elle eut exigé un quatrième puis un cinquième. Mais elle se trompait.
Alanguie dans la douce conscience d'exister dans son abandon, elle s'écouta et entendit clairement son plaisir. Reconnaître ce doux sentiment ne l'en délivra certes pas mais cette disposition lui permit de ne plus se laisser dominer par son émotion qui, accueillie, ne cessa d'infecter tout son être. Charlotte songea que seule sa Maîtresse, pouvait abuser d'elle avec une telle luxure, forcer ses reins et pénétrer avec son poing, sans auncune hésitation, l'étroit pertuis. Mesurait-t-elle seulement combien, elle se trompait ? L'amante est toujours dans la force. La prouesse n'est bien souvent qu'un détail. Elle l'empala d'un mouvement violent pour se caler en terrain conquis, profondément. Le cri résonna en écho venant lécher les parois d'une chambre que l'on imaginait forcément sombre. Les murs étaient d'un blanc clinique; un matelas flanqué à même le sol pliait sous les corps nus, brunis par le soleil, soudés et parfaitement imberbes. Maintenant, Charlotte allait supplier. Il fallait qu'elle se livre totalement. Les chairs résistèrent, se plaignirent, s'insurgèrent puis craquèrent, obéissantes. Elle desserra les dents de son index meurtri, bleui par la morsure. La jouissance sourde venait de loin, d'un tréfonds dont elle ne soupçonnait pas l'existence. Elle hurla. Qu'elle voulait le poignet. Qu'elle voulait plus encore. Qu'elle irait le chercher, elle même si sa Maîtresse ne cédait pas. Elle vit la fureur s'emparer du corps, et le vriller, l'hystérie libérer toute l'énergie de l'organisme. D'un mouvement brusque, le poignet venait d'écarteler ses reins, elle avait joui. La nuit tombée, jamais Charlotte fut alors plus heureuse d'être nue et enchaînée, après avoir été honorée par sa Maîtresse, songeant seulement que l'évasure de ses reins se devait d'être toujours accueillante, puisque Juliette daignait s'y enfoncer. Pas un instant, elle se sentit sale ou souillée car ce plaisir n'était pas un plaisir subjectif et que ce plaisir, Juliette ferait tout pour l'entretenir, sans ignorer qu'elle le souhaita.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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Y a des jours où je tombe sur une vieille série de mon et, sans prévenir, le regard de la pratiquante que je suis devenue depuis en fait une gifle en pleine face. dernier exemple en date ? Legend of the Seeker ! Un programme gentiment ringard en deux saisons, diffusé à la fin des années 2000, qui passionnait mon fils et que que je regardais d’un œil distrait pour ses jolies forêts, ses ralentis grotesques et ses torses huilés. Sauf que maintenant, après avoir fait mon chemin dans le BDSM, en retombant sur un épisode sur je ne sais plus quelle chaine en zappant machinalement (Edit : en regardant la fiche Wikipedia, je découvre que ca devait etre sur TF6!), je ne vois plus que ça : du cuir, du contrôle, de la soumission consentie (ou pas), des femmes en dominatrices rouges, des hommes entravés... Bref, un délire BDSM qui ne dit pas son nom, mais qui transpire à chaque épisode. Alors, j'ai redemandé à mon fiston son coffret DVD (et j'ai ressorti le pc portable qui est le seul ordinateur ici à disposer encore d'un lecteur DVD !).
Et franchement, pour le coup, ce n’est pas juste un délire de spectatrice lubrique. C’est une structure narrative entière qui repose sur des dynamiques de pouvoir érotisées. Le tout sous prétexte de fantasy pseudo-morale. Un refoulé érotique d’autant plus saisissant qu’il vient d’un univers calibré pour les familles. Oui, oui.
Commençons par ce qui saute aux yeux. Les Mord-Sith. Ce nom seul sonne comme une promesse fétichiste. Guerrières d’élite vêtues de cuir rouge moulant, leur rôle est simple : briser la volonté des hommes. Littéralement. À coup de trucs qui font mal, de dressage, d’humiliation.
Elles utilisent une arme appelée Agiel, qui inflige une douleur extrême par simple contact. Une extension de leur pouvoir, mais aussi une métaphore limpide : ce n’est pas une bagarre, c’est un rite initiatique. Richard, le héros, passe d’ailleurs tout un arc narratif sous la coupe de Denna, une Mord-Sith qui le ligote, le soumet, le torture... jusqu’à le transformer en compagnon docile et soumis, et sans doute un brin amoureux.
Et soyons honnêtes : à l’écran, ça ne ressemble pas à une scène de guerre. Ça ressemble à une séance de domination bien rodée, en latex et high fantasy.
Mais ce n’est pas tout. L’autre héroïne, Kahlan Amnell, est une Inquisitrice. Une sorte de prêtresse-magicienne capable de forcer quiconque elle touche à dire la vérité… puis à lui obéir. Avouez que, présenté comme ça, on est à mi-chemin entre le mind control kink et l’hypnose érotique.
Ce pouvoir, dans l’univers de la série, est à la fois sacré et dangereux. Kahlan pleure chaque fois qu’elle l’utilise… mais l’utilise quand même. C’est tragique, bien sûr, mais surtout très fetish-coded. Cette image d’une femme toute-puissante, dont le contact réduit les hommes à l’état de pantins dévoués, ça ne vous rappelle rien ? Le lasso de Wonder Woman, par exemple ? (Spoiler : son créateur était un grand amateur de bondage. Oui oui, vraiment.).
Ce qui me frappe dans ce Legend of the Seeker, c’est ce double discours constant entre l’esthétique et le récit. Ces deux degrés de lectures. Les combats chorégraphiés sont presque sensuels, les plans insistants sur les abdos de Richard frôlent l’indécence, les costumes féminins sont taillés comme pour une soirée Démonia: robes fendues, bustiers serrés, capes dramatiques.
Et le méchant ? Darken Rahl. Mi-sorcier, mi-stripper. Il passe de longues scènes à chuchoter des menaces en regardant la caméra, vêtu de gilets ouverts sur un torse lustré comme pour une pub Axe édition Donjon. Son charisme repose sur une sensualité trouble, dangereuse, dominatrice.
Mais alors, pourquoi ces sous entendus riches ne deviennet-ils jamais explicites ? Pourquoi ne pas assumer ce fantasme cuir-latex au grand jour ?
Parce que Legend of the Seeker, comme beaucoup d’œuvres américaines calibrées pour le prime time, a peur de son propre désir. On y frôle l’interdit sans jamais l’embrasser. On filme des scènes de torture mais sentimentale, de domination mais symbolique, de consentement arraché… sans jamais nommer ces pratiques. Parce que le mot "BDSM" ferait peur aux sponsors, aux parents (tu m'etonnes !), aux chaînes du cable.
Et pourtant, tout est là. Sous vos yeux décillés. Et ça n’est pas un accident.
Ce qui me fascine, ce n’est pas juste le fétichisme involontaire d’une série fantasy oubliée. C’est ce que ça révèle d’une époque, d’une culture. Legend of the Seeker a tenté de gommer les aspérités sexuelles des romans de Goodkind (lui-même ultra controversé à ce que j'en ai lu). Mais elle n’a pas pu effacer ce qui, dans le fond, structure tout : une obsession pour la douleur comme rite de passage, la vérité comme domination, l’amour comme soumission.
Des dynamiques puissantes, ambivalentes, profondément BDSM mais honteuses. Camouflées. Travesties en combat du Bien contre le Mal.
Mais c’est surtout une belle excuse pour attacher un garçon torse nu à une pierre et le faire supplier une dominatrice en cuir. Et vous savez quoi ? Ça fonctionne.
Je ne dis pas qu’il faut ériger Legend of the Seeker en chef-d’œuvre BDSM. Mais peut-être qu’on peut le regarder avec d’autres lunettes. Pas celles de la nostalgie naïve (si vous avez l'âge, moi j'avais suivi ca de loin, par procuration à l'époque), mais de l’analyse perverse et curieuse. Peut-être qu’on peut s’amuser de ce refoulé collectif, de ces récits qui hurlent leur désir tout en jouant les vierges effarouchées.
Et surtout, peut-être qu’on peut arrêter de croire que le BDSM n’a sa place qu’en huis clos ou dans des œuvres "adulte". Parce que, franchement, il est déjà partout.
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- Monsieur, s'il vous plaît... J'aimerais les aiguilles.
Samedi soir.
Elle est allongée sur la table de massage. Nue. Attachée. Offerte. Ses jambes sont écartées. La corde est serrée. Elle encercle ses chevilles, s'enroule plusieurs fois autour de ses mollets, remonte sur les cuisses, enlace son bas ventre, glisse sous les seins, passe autour des poignets, caresse son cou et disparaît sous la table. Elle ne peut pas bouger. Simplement être.
La psychologue qu'elle a vu deux fois avant de comprendre que ce n'était pas d'analyse qu'elle avait besoin mais de ce vertige là, avait osé dire: ce n' est que de la mise en scène.
Si elle savait! Si elle savait que derrière la mise en scène il y a l'abandon, la vérité nue, le silence absolu qui s'ouvre quand on se laisse tomber.
Sous le masque, impossible de voir. Elle ne distingue pas la lumière tamisée, ni les flammes des bougies. Mais, ses sens en éveil, elle est aux aguets. Elle entend tout: le froissement du papier stérile, le cliquetis des pinces, l'ouverture d'un flacon, le crissement du plastique des gants, le claquement léger de ses pas. Elle devine ses gestes. Il est tout près. Le silence pèse.
La chaleur de ses mains caresse sa poitrine. Une pince serre doucement son mamelon. La sensation est vive, puis supportable. Une deuxième pince se pose sur l'autre mamelon. Il fait de même sur les lèvres génitales. Puis, ajuste la pression. Plus. Il resserre les pinces des seins. Celles des lèvres. Elle perçoit la tension progressive qui augmente, et s'arrête, juste avant la limite. Le calme la recouvre entière. Elle sait qu'il est attentif, qu'il ressent sa peur, sa sensibilité exacerbée. La crainte de la suite, du moment où elles seront retirées.
Plus tard, il lui montrera. Il a réalisé comme un dessin avec une chaînette qui relie de part et d'autre les deux pinces, en haut et en bas.
- tu es belle.
Elle laisse parler sa peur. Il comprend. Avec douceur, il enlève les pinces. Lentement, en tenant les extrémités avec ses doigts. Chaque geste comme un chuchotement délicat.
Soudain, au dessus d'elle, la grande lumière du plafond s'allume.
- j'ai besoin de bien voir. Tu sais ce qui t'attend ?
- oui Monsieur
- est-ce-que tu es prête ?
- j'ai peur
- oui...mais tu en as envie
- oui mais j'ai quand même peur
- tu te rappelles du mot de sécurité ?
- rouge
- bien. Ne t'inquiète pas. Fais moi confiance. Laisse toi aller.
Un liquide froid coule sur sa poitrine. Une compresse l'essuie. Une odeur d'hôpital. Puis à nouveau le désinfectant. Sa main chaude se pose sur son ventre. Une pointe. Elle effleure sa poitrine. Se fixe. S'enfonce. A peine. Elle se prépare à la douleur. Elle l'attend. Puis, quasiment rien. Juste une piqûre légère, à peine réelle. Ni douleur, ni sang. Elle est surprise, presque déçue mais rassurée. Alors ses muscles se détendent. Sa respiration s'apaise, et elle accueille les aiguilles suivantes. Deuxième. Troisième. Encore. A mesure qu'il les plantes, elle sent le lien qui se creuse, plus intime, plus profond.
Un autre jour.
- Ma soumise, dis moi encore un de tes fantasmes.
- Monsieur...s'il vous plaît, j'aimerais le couteau.
Et elle éclate de rire , un rire franc et léger, en imaginant ce qu'il doit penser: on pourrait pas faire quelque chose de soft pour une fois?
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Cette histoire se situe dans un futur proche, où un scientifique pervers et voyeur a mis au point l’antigravité. Laura, belle journaliste en recherche de scoop, devient la première personne à « jouir de cette expérience », en compagnie de Paul, bras droit du Pr. Milton. Au moment où la jouissance la traverse, elle perd soudain connaissance, et tombe dans un coma étrange de près de trente heures.
Ce résumé rapide n’est qu’un bref rappel de l’histoire. Je vous encourage vivement à découvrir ce récit depuis son premier épisode : https://www.bdsm.fr/blog/11321/Antigravit%C3%A9---1/
Les 4 premiers épisodes ont été écrit il y a assez longtemps. À partir de celui-ci, l’histoire originale suit une branche parallèle, plus BDSM, spécialement rédigée pour ce site…
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Laura observe la pièce où elle a repris connaissance. Hormis le lit, il n’y a pas grand-chose qui rappelle une chambre d’hôpital. Elle ne perçoit aucun bruit autour d’elle, donc elle n’est pas dans un service d’urgence. Détail troublant, la pièce ne possède ni fenêtres, ni meubles de rangement, pas même un vulgaire placard.
— Vous ne m’avez pas répondu, Paul. Où est-ce qu’on est, exactement ? lui demande-t-elle en plantant son regard dans le sien.
— Non… Nous sommes toujours dans le centre de recherche, au bloc santé. C’est là que vous avez été prise en charge, lui avoue-t’il, un brin de nervosité dans la voix.
Sonnée par sa réponse, Laura reste silencieuse quelques secondes avant d’exploser.
— Mais vous êtes tous complètement malades, ici ! Et en cas d’hémorragie cérébrale, c’est votre bande de boy-scouts qui m’aurait tiré d’affaire ? À moins que vous n’ayez déjà eu d’autres « cobayes », qui ont subi la même chose que moi… et que vous sachiez déjà à quoi vous en tenir ! lui lance-t-elle, avec un regard mauvais.
— Calmez-vous, Laura ! C’est la première fois qu’un incident pareil se produit ! Et je vous assure, vous allez parfaitement bien, lui répond-il d’un ton qui se voudrait apaisant.
— Ça n’excuse absolument pas que…
— On ne pouvait pas courir le risque de vous placer dans un hôpital, la coupe Paul. Si on nous avait questionnés sur les circonstances de votre… mésaventure, nous aurions été dans l’obligation de dévoiler des secrets industriels. Une possibilité tout simplement inenvisageable pour la firme.
Ce contraste entre le calme de Paul Tournier et l’énormité de ce qu’il vient de lui asséner, c’est presque comique. Laura reste sans voix, outrée par l’attitude de ces soi-disant scientifiques, faisant passer leurs petits secrets avant tout le reste ! L’assistant de Milton profite de son silence choqué pour entamer un repli stratégique.
— Je vais vous laisser vous reposer un peu. Quand vous aurez récupéré, vous n’aurez qu’à faire signe à la caméra. Les vigiles me préviendront et je vous ramènerai chez vous, lui dit-il en s’éclipsant.
Elle se retrouve seule dans la petite pièce rectangulaire, l’œil de la vidéosurveillance braquée sur son lit. Elle repense à son réveil dans cette pièce inconnue, et cette sensation d’être « différente » - de façon à la fois subtile et radicale. Au moins ce sentiment d’étrangeté s’est-il un peu atténué. Elle met cette impression déstabilisante sur le compte des saloperies qu’ils ont dû lui administrer pendant son espèce de coma.
Dans son esprit, des interrogations angoissantes sur ce qui lui est vraiment arrivé continuent de virevolter. Après quelques instants à retourner sans succès les données du problème, Laura, prête à quitter le centre au plus tôt, tente de se lever — sans tenir compte de la perfusion à son poignet, ni des cuisantes morsures qu’elle lui inflige à chaque mouvement. Mais à peine a-t-elle pivoté sur le lit pour se redresser que des vertiges violents l’assaillent. Elle doit s’allonger à nouveau, secouée par la nausée.
Les minutes passent, la houle démente qui ballotte son corps se calme peu à peu. Retrouvant une respiration normale, elle finit par se laisser gagner par une certaine somnolence, qui, lentement, se transforme en profond sommeil.
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Laura est à bord d’un paquebot de luxe, en partance pour la croisière de ses rêves. Elle a pris ses quartiers dans une suite spacieuse, où chaque détail de la décoration respire l'opulence. Tandis que le navire s'éloigne du port, un léger tangage se fait sentir, provoquant chez elle une pointe de mal de mer. À travers l'immense baie vitrée, la côte s'estompe peu à peu, disparaissant au loin…
Interrompant sa contemplation oisive, elle s’approche de la petite coiffeuse en teck rehaussée de verroteries pour rafraîchir son maquillage ; elle est sur le point de sortir pour participer à une soirée animée prévue sur le pont supérieur, soirée qui doit débuter dans quelques instants. Une pensée alarmée s’immisce en elle : « Ça va pas du tout… qu’est ce que je fous ici ? »
Son reflet dans la psyché ovale lui renvoie l’image d’une belle jeune femme, une blonde aux traits réguliers, rendus un peu trop durs par son expression tendue et angoissée. Elle se regarde avec plus d’intensité. « Y’a vraiment quelque chose qui cloche… »
Elle sent une présence dans son dos, un souffle sur sa nuque ! Figée par la peur, Laura scrute le miroir sans oser se retourner. Juste derrière elle se tient un homme élégant, penché sur son épaule, qui la fixe droit dans les yeux avec un sourire amical. Poussant un cri de surprise, elle se retourne pour lui faire face.
— Ne t’inquiète pas, Laura, tout va bien.
Il est grand, brun, avec un bouc bien taillé et un air de supériorité calme. Sa voix est douce, caressante, presque envoutante. Rien qu’à l’entendre susurrer à son oreille, elle se détend. Sentant qu’elle commence aussitôt à mouiller, elle frémit. C’est comme si ce type parlait directement à son sexe. Et que celui-ci réagissait en entendant la voix… de son Maître ? Pourquoi utilise-t-elle ce mot-là ? Et pourquoi le visage de ce parfait inconnu lui semble aussi familier ?
— Je… je vous connais. Mais je n’arrive pas à me rappeler qui vous êtes.
Ses cuisses se contractent involontairement, une pulsation chaude et humide s’éveillant au creux de son ventre, comme si son corps répondait à un appel primal qu’elle ne peut ignorer.
— Je m’appelle Xôolh. Nous sommes intimement liés, tous les deux.
À ces mots, une onde de chaleur se propage de sa poitrine à ses reins, comme si une main invisible pressait doucement contre son bas-ventre, attisant un feu latent.
— Comment ça ? s’étonne Laura.
— Je sais, tu as beaucoup de questions. Mais rassure-toi, la mémoire va te revenir…
Cet homme lui tend une main gantée de cuir. Un anachronisme qui va parfaitement bien avec le look daté de sa robe de bal en crinoline. Lui porte un costume trois-pièces sur mesure, en velours noir profond, avec une cravate fine comme une lanière de fouet, nouée avec une précision chirurgicale. Laura dépose une paume moite et un peu tremblante sur son bras, comme si elle prenait appui sur sa force tranquille pour trouver le courage de quitter sa cabine et le suivre, où qu’il décide de l’emmener.
Ils déambulent au milieu des fêtards et des rires, mais personne ne semble les remarquer, comme s’ils n’étaient tout simplement pas là, comme effacés du monde. La corne du paquebot hurle soudain, la faisant tressaillir. Elle crispe ses doigts dans la main gantée de son mentor, se presse contre lui, sentant la chaleur de ses muscles saillant pulser sous la manche impeccable du costume.
Un long couloir impersonnel à présent, le bruit de la fête s’amenuise. Laura pensait qu’ils rejoignaient le pont supérieur pour profiter du feu d’artifice, mais non, ils s’en éloignent. Xôolh stoppe soudain son avancée, serrant impérieusement le poing sur son poignet. Sans prêter attention à son petit cri étranglé, il désigne alors à Laura la porte d’une cabine, d’apparence semblable à toutes les autres.
— C’est ici.
— Quoi donc ? interroge Laura, sans oser lever les yeux sur lui.
— Que tout commence pour toi. Entre…
Interdite, Laura pose la main sur la lourde poignée en métal.
— Dépêche‑toi ! s’impatiente Xôolh devant son indécision.
Elle entrouvre la porte, puis la pousse jusqu’à ce que son regard embrasse une pièce bien plus grande que ne pourrait jamais l’être une cabine de paquebot. Même une suite présidentielle. Et dans cette immense salle… une vision qui la fait soudain frémir.
Des hommes tirés à quatre épingles. Mais aussi des femmes, dévêtues, pour certaines à quatre pattes et tenues en laisse. D’autres sont agenouillées, cuisses largement écartées, intimité révélée, les mains croisées dans le dos ou sur la tête. Qui sont-elles ? Pourquoi acceptent‑elles de s’humilier en s’exhibant ainsi ? Et pourquoi ce spectacle dégradant lui fait-il à ce point de l’effet ?
— Allez ! Fais pas ta timide, tu sais très bien que tu en meurs d’envie, lui lance son compagnon.
Secouant cette langueur étrange qui s’est emparée d’elle, Laura fait un pas en avant, puis un autre. Xôolh lui colle au train, avec un sourire sardonique tandis qu’il détaille sa gêne et les couleurs qui empourprent son visage. Laura, elle, n’ose rien regarder d’autre que ses pieds.
Elle ne sait même pas mettre des mots sur ce qu’elle voit. Mais aucun doute possible : ce qui se passe ici se rapproche de façon troublante de ce livre interdit, tombé sous ses yeux d’ado par hasard – des photos gravées dans son cerveau, après les centaines de masturbations fiévreuses où elle s’imaginait à la place de ces femmes, ses cuisses tremblantes, son sexe pulsant d'un désir coupable, humide et insatisfait. Oui, ce qui se passe ici la ramène bien à cette faim de soumission qu'elle a toujours enterrée sous ses principes.
« Détends-toi et profite. Tu es en train de rêver, ça pourrait être agréable de te laisser faire, non ? De ne pas toujours être cette femme forte et indépendante, qui trace sa route en se foutant de tout et de tout le monde… »
On dirait que ce sont ses pensées les plus intimes, murmurées à son oreille par une voix intangible. Pourtant, personne au monde ne la connaît assez bien pour lui tenir un tel discours. Serait-ce son subconscient, qui s'adresse ainsi à elle ? Un frisson durcit ses tétons contre le tissu, une chaleur sournoise monte dans son ventre tandis qu’une humidité traîtresse sourd entre ses cuisses. Ce rêve d’orgie et de soumission, c’est une façon de la ramener à ce qu'elle est vraiment, au fond ? Juste une…
— … salope ?
— Pardon, s’excuse Laura. Je crois que j’étais perdue dans mes pensées. Qu’avez-vous dit ?
— Je te demandais : « Tu apprécies la vue, salope ? » Ça te fait quoi, d’être ici ?
En temps normal, Laura aurait bondi toutes griffes dehors. Mais dans cet endroit étrange, c’est comme si son sens moral devenait élastique, et le temps une guimauve qui amortirait tout, un cocon où ses envies, enfin libres, pulsent sans déni, où chaque insulte semble faire vibrer son corps d'un désir cru, ancré dans sa chair qui s'éveille. Et c’est avec ce même désir qu’elle observe un des hommes présenter sa verge en érection à une soumise, qui se met à le sucer séance tenante, sans aucune hésitation.
— Est-ce que vous m’avez droguée ? murmure Laura, incapable de lâcher du regard la scène hallucinante.
— Au contraire. Tu n’as jamais été aussi lucide sur qui tu es vraiment, au fond de toi. Sur ce que tu rêves depuis toujours de pouvoir assumer pleinement…
Xôolh la prend par la main et la conduit vers un large fauteuil en osier de style Peacock, dans un recoin plus sombre de la pièce. Un trône en vannerie qui lui rappelle l’affiche d’un vieux film érotique Français, dans lequel la jeune épouse désœuvrée d’un diplomate se laisse aller à toute sorte de débauches.
Si elle le voulait vraiment, Laura pourrait bander sa volonté pour sortir de ce songe. Mais pour quoi faire ? Se réveiller dans cette lugubre chambre médicalisée, où repose son corps ? Cette réalité-là peut attendre… Elle se laisse donc guider par cet étranger si familier, qui, finalement, lui intime de s’assoir sur ce siège en rotin taillé pour la luxure.
— Retire ton string, lui glisse-t-il à l’oreille, d’une voix suave qui la fait couler de plus belle.
L’envie de protester ne lui vient même pas à l’esprit. Comme un automate fragile mais obéissant, Laura glisse ses mains sous sa robe de bal remontée sur ses cuisses et, le plus discrètement possible, entreprend d’ôter le sous-vêtement déjà moite. Xôolh lui tend une main impérieuse. Rougissante, Laura y glisse sa dentelle odorante. Sans un mot, son mentor porte à ses narines le tissu noir et chiffonné pour le humer longuement.
— C’est bien ce que je pensais… Une vraie salope.
L’injure lui fouette le sang comme une lanière perfide, la faisant se cabrer physiquement et mentalement, le rouge aux joues.
— Vous êtes content, non ? C’est ce que vous vouliez…
— Oh non, Laura ! Je veux bien plus que ça… et toi aussi.
Xôolh se penche sur elle pour lui glisser à l’oreille quelques phrases sèches et impérieuses. Un vertige la prend, à l’idée de mettre à exécution ce qu’il lui ordonne. Elle devrait se lever à l’instant et le gifler, puis quitter sans regrets cette pièce infernale. Alors, pourquoi diable son bas-ventre crie soudain famine ? Pourquoi sent-elle une mouille que plus rien n’arrête suinter de sa moule entrouverte par l’excitation ?
Laura ferme les yeux. Elle n’arrive pas à le croire, mais elle s’apprête bel et bien à faire ce qu’il lui demande, là, dans cette pièce pleine de monde où, même dans ce coin sombre, elle va être totalement exposée.
Elle se déchausse lentement et remonte ses pieds nus sur les larges accoudoirs du siège, ce qui la place dans une position si ouverte que même un gynéco pervers n’oserait la suggérer à une patiente. Puis, dans une reptation d’étoffes qui caressent sa peau mise à nu, elle remonte sa robe sur son ventre, se dévoilant peu à peu aux regards de tous. Tête rejetée en arrière, le souffle court et le con à l’air, Laura crispe les paupières, perdue dans son monde de vices, n’osant pas affronter les yeux qui fouillent sa vulve en éruption continue.
Une honte carabinée la submerge et attise le plaisir de cette transgression inédite, qui à son tour aiguillonne son embarras… Un cercle vicieux alimentant tout à la fois la source dégoulinante qui perle à la jonction de ses cuisses et son sentiment de délicieuse déchéance. Il lui a suffi de quelques instructions simples soufflées à l’oreille pour qu’elle s’autorise à faire ce qu’elle a si longtemps fantasmé sans jamais oser le tenter. S’exhiber avec une impudeur totale, exposer à tous son abricot largement fendu, gonflé par l’excitation et dégorgeant de sucs, au vu et au su de toute l’assemblée.
— Est-ce que tu as envie de te branler ? questionne Xôolh dans un souffle.
— Ouh… oui…
— Oui, quoi ? Explique-toi mieux ! la presse son mentor, inflexible.
— Oui… j’ai envie… de me branler. Devant tout le monde…
— Pourquoi ?
— Parce que… je suis une… une salope. Et que ça m’excite…
Une pulsation irrépressible émane de son clitoris bandé, scruté par les faisceaux lasers de tous ces regards inconnus, concentrés sur son intimité offerte et impudique. C’est comme une démangeaison géante qui ferait se tordre son sexe trempé, une démangeaison qui se mue en brûlure incandescente à l’idée de se masturber en public.
Depuis la lointaine découverte de ce plaisir ineffable, Laura a toujours été une branleuse compulsive. Et ce soir plus que jamais, elle sait qu’elle ne pourra pas résister longtemps au plaisir que vont lui procurer ses doigts. Un plaisir si intense qu’il pourrait même se mettre – horreur suprême ! - à gicler de son con, en longs jets translucides et odorants ! Ce serait si humiliant, tous ces gens bien habillés pensant qu’elle se vide devant eux comme une gamine, incapable de retenir son urine…
Pendant que ces pensées boueuses envahissent son esprit enfiévré, la main droite de Laura a rampé de son propre chef vers la source de tous ses tourments. Comme des lianes envahissantes qui savent exactement où s’immiscer, ses doigts rassemblés en cône ont pénétré son sexe dans un élan puissant, maltraitant ses nymphes sous leur pression tandis que son pouce s’agite désespérément sur son clito. Laura sent – de première main – à quel point ses intérieurs sont bouillants. La lave ne va pas tarder à jaillir !
— Retiens-toi ! aboie Xôolh, comme s’il lisait dans son esprit.
— Pourquoi ? proteste Laura, qui accélère le rythme, au contraire, électrisée par son exhibition.
Elle n’est plus très loin ; en fait, elle entame même le galop final vers la jouissance libératrice… quand son mentor, se saisissant à pleine main des frisottis trempés couvrant son mont de Vénus, tire sur ses poils de façon sadique.
Laura hurle de douleur, les larmes aux yeux, choquée par la violence de Xôolh… et en même temps, comme amollie de l’intérieur, éprouvant une soudaine lascivité à l’idée que la volonté de cet homme étrange puisse s’imposer à la sienne. La souffrance qui pulse dans son con le dispute à l’envie de jouir — tenue fermement en laisse, canalisée par la maitrise dont fait preuve son mentor. Laura halète, cherchant à tenir à distance la sensation désagréable, se concentrant sur le plaisir qui pulse juste en dessous. Et pendant qu’elle lutte pour ne pas laisser couler ses larmes, elle pense à tous ces gens qui l’observent, en train de se faire durement empoigner par la chatte… Flambée d’humiliation et de désir.
— Parce que ma chienne ne peut jouir que lorsque je l’y autorise ! répond froidement Xôolh, relâchant enfin sa motte martyrisée.
Pour la première fois, la belle journaliste fait l’expérience de cette relation intime entre plaisir et douleur, que son cerveau mélange en un cocktail détonnant. Une véritable découverte... et le premier shoot d’une drogue dure, offerte sur un plateau.
A suivre…
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Chapitre 1 - Séduction
A l’âge de 16 ans, je suis tombée raide amoureuse d’un homme plus âgé. Philippe avait alors 42 ans. Il m’a fait comprendre que j’étais encore trop jeune pour vivre une aventure avec un adulte. C’était sans compter sur la détermination de l’ado que j’étais qui ne doutait de rien à cette époque et n’avait pas l’intention de renoncer. Mon premier, ce serait lui et pas un autre. Alors, je n’ai pas ménagé ma peine pour le pister, m’approcher de lui le plus souvent possible, devenir familière de son quotidien, me maquiller, m’habiller sexy pour lui plaire, le dévorer des yeux lorsque nous nous croisions.
Je le sentais intrigué et certainement flatté que son charme opère sur une lycéenne. Un jour d’avril, il me prit par le bras et me conduisit chez lui. Sur le chemin de son domicile, mon cœur battait la chamade. Allait-il enfin cédé à mes avances ? Est-ce que j’allais découvrir le goût de ses baisers, fondre de plaisir dans ses bras musclés ?
Il m’a fait asseoir à sa table de cuisine, lui est resté debout. Il m’a demandé de le laisser tranquille. Qu’allez penser mes parents en voyant leur fille au bras d’un homme qui pourrait être son père ? Pourquoi, je ne m’intéressais pas aux garçons de mon âge ? Je lui ai répondu que c’est lui que j’avais choisi, que j’étais amoureuse de lui et pas d’un autre, que les garçons de mon âge ne m’intéressaient pas, qu’ils ne cherchaient qu’à se vanter auprès de leurs copains d’avoir couché avec une fille. Je voulais me donner à un homme expérimenté, je voulais vivre une véritable histoire d’amour, pas une bleuette qui tournerait court.
Ce jour-là j’avais mis une jupe courte et un chemisier qui laissait voir mon soutien-gorge. Je voyais bien qu’il n’était pas indifférent à mon physique. J’ai écarté les cuisses pour montrer que je n’étais pas farouche et prête à tout. Il a profité du spectacle, puis il m’a demandé si je voulais boire quelque chose. Il est allé me chercher un Orangina dans le réfrigérateur. Le silence s’est installé, mais il ne me semblait pas pesant, mesurant la chance qui m’était offerte de me trouver seule à seule avec lui. Il a attrapé un verre dans son buffet, m’a servi et est venu s’‘asseoir près de moi. Il m’a laissé me servir. J’avais le sentiment qu’il pesait le pour et le contre tout en me détaillant de la tête au pied pendant que je sirotais mon verre. Je ne cherchais pas à interrompre ce silence qui m’arrangeait craignant de dire quelque chose qu’il jugerait puéril, annihilant définitivement mes chances. Après un long moment, alors qu’il me détaillait de la tête aux pieds et que je me sentais rougir jusqu’aux oreilles, il m’adressa à nouveau la parole :
Quel âge as-tu exactement ?
J’ai 16 ans.
Tu les as eues ou tu vas les avoir.
Je les ai eu, il y a deux mois.
Si j’accepte tes avances, personne ne doit savoir, pas même ta meilleure copine. Avoir une relation avec une mineure peut me créer beaucoup d’ennuis. Tu le sais. Tu viendras certains jours de la semaine en fonction de mon emploi du temps passer une heure ou deux. Tu devras être très discrète, je te confierai une clé. Si des voisins t’interrogent tu diras que tu viens faire le ménage pour te faire de l’argent de poche. Pour le reste tu conserveras tes habitudes pour ne pas éveiller les soupçons de tes parents et de tes amis. Je veux que tu me promettes de respecter scrupuleusement ce que je viens de dire.
Promis, juré. Je serais très prudente et ferais tout ce que vous exigerez de moi.
Mes yeux brillaient, mon vœu se réalisait enfin. J’avais tellement espéré ce moment.
Tu ne crois pas si bien dire. J’attends beaucoup de toi. Je veux une obéissance totale. Je ferais ton initiation. Est-ce que tu te sens prête ?
Oui, je veux devenir femme avec vous.
Réfléchis bien, pas question de reculer ensuite.
C’est tout réfléchi.
Il me prit alors par le bras et m’attira sur ses genoux. Je me laissais faire, excitée comme jamais. Il posa sa main entre mes cuisses et déposa un baiser dans mon cou. J’étais tellement heureuse après des tous ces mois d’espérances, je vivais enfin mon rêve. Sa main remonta lentement jusqu’à ma culotte qui commençait à être humide. Il passa son index sur ma fente à travers le tissu, puis il me fit mettre debout, en lui tournant le dos. Il me plaqua les bras le long du corps.
Maintenant, je vais soulever ta jupe et baisser ta culotte pour voir tes fesses. Es-tu d’accord ?
Faites ce que vous voulez de moi.
Très bien, c’est la réponse que j’attendais.
Il s’exécuta en prenant son temps. Je sentis ma jupe se relever et ma culotte glisser le long de mes jambes jusqu’à mes chevilles. Malgré tout, je n’étais pas rassurée. Allait-il me prendre comme ça, à la hussarde, sur la table de la cuisine alors que j’étais vierge ? Me prenait-il pour une putain ? Il me caressa les fesses, puis me fit retourner pour découvrir mon pubis, caressa ma toison et m’attira vers lui en m’entourant de ses bras. J’étais liquéfiée.
Très bien, tu es docile. C’est ce que j’attendais. Si ce n’est pas le cas je te prendrai sur mes genoux pour te donner la fessée. Tu peux te rhabiller maintenant. Tu viendras mercredi prochain à 17H00 précises.
Bien Monsieur !
Une fois dehors, je me trouvais idiote de l’avoir appelé Monsieur. Je repartis complétement abasourdie par ce qu’il venait de se passer. Je lui avais livré mon intimité sans l’ombre d’une hésitation. Il avait parlé, j’avais obéi, sans broncher. Qu’allait-il me demander la semaine prochaine et qu’est-ce qu’il pouvait bien entendre par initiation ? Me dépuceler ou autre chose ? Je suis rentré à la maison et je suis monté directement dans ma chambre en prétextant que j’avais des devoirs à faire. Je me suis allongé sur le lit et j’ai pensé à lui en me remémorant tout ce qui s’était passé. J’essayais d’imaginer comment ça pourrait se passer dans sa chambre, sous les draps. Je me caressais en imaginant ses baisers, ses caresses éludant avec la douleur que mon dépucelage allait me provoquer. J’étais impatiente et anxieuse de cette étape qui s’annonçait la semaine suivante. Puis des pensées plus futiles m’assaillirent. Comment allais-je m’habiller pour lui plaire et l’exciter ?
Chapitre 2 - Pierrot Gourmand (à suivre)
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Non, les kinksters ne sont pas des paumés en mal d’amour ou des âmes torturées. Au contraire. Ce que l’étude de Psychology & Sexuality confirme, c’est ce que beaucoup de membres du microcosme ressentent, incarnent, pratiquent au quotidien : un rapport à soi et aux autres profondément conscient, lucide, ajusté. Bref, sécurisé !!!
Le mythe du BDSM comme symptôme psy
Je suis fatiguée d’entendre que le BDSM serait une forme de déviance, une conséquence d’un passé traumatique non résolu, ou pire : un échapatoire. Comme si l’intensité du plaisir ou de la douleur dans nos pratiques ne pouvait venir que d’une carrence, d’un vide, d’un dysfonctionnement.
Et pourtant. Les kinksters ne vont pas plus mal que les autres. L’étude dit même qu’ils vont mieux. Moins d’anxiété d’attachement, moins d’évitement relationnel. Traduction : une meilleure capacité à être en lien, à faire confiance, à poser des limites claires. Une meilleure tolérance à la proximité. Une moindre peur du rejet.
On est loin du cliché du Dom tyrannique et de la soumise brisée.
BDSM et attachement : un binôme évident
Ce qui me fascine dans cette étude, c’est ce qu’elle laisse entrevoir : pour s’adonner au BDSM de manière consciente et épanouie, il faut une forme de stabilité intérieure. C’est presque une condition de possibilité. Et ceux qui la possèdent sont plus à même de passer à l’acte.
Ça paraît logique, non ? Pour dire à quelqu’un : "je veux que tu m’attaches, que tu me fasses mal, que tu me fasses jouir en me privant", il faut une sacrée confiance. En l’autre, bien sûr. Mais aussi en soi. Il faut savoir ce qu’on veut, savoir l’exprimer, oser le formuler, négocier, ajuster, arrêter si besoin.
Cest tout sauf la peur du lien. C’est sa maîtrise !
Le paradoxe : pour jouer avec la perte de contrôle, il faut... du contrôle
J’adore ce paradoxe. Et c’est probablement ce qui distingue les praticiens sincères du BDSM des touristes ou des abuseurs : cette capacité à se mettre en danger (symboliquement, corporellement), sans mettre en péril le lien.
Un(e) Dom(me) solide, c’est pas quelqu’un qui veut tout contrôler. C’est quelqu’un qui sait comment tenir l’espace. Qui sait quand guider, quand écouter, quand faire baisser la pression. Ce n’est pas une figure toute-puissante, c’est une figure fiable.
Et un(e) soumis(e) sécure ? Ce n’est pas quelqu'un(e) qui s’abandonne parce qu’elle n’a pas d’autre choix. C’est un homme ou une femme qui choisit. Qui connaît sa valeur. Qui sait ce que vaut sa confiance ... et qui la donne, en conscience.
Le BDSM n’est pas le terrain des personnalités dysfonctionnelles. C’est le terrain de celles et ceux qui savent qu’elles ont le droit d’avoir des désirs puissants. Et de les vivre.
Mais alors… pourquoi ce mythe de fragilité ?
Pourquoi cette idée persiste, encore et toujours, que les soumis(es) seraient forcément cabossé(e)s, abîmé(e)s, « à soigner » ? Je crois que ça arrange tout le monde. Ça évite de voir le BDSM pour ce qu’il est : une sexualité complexe, adulte, exigeante.
C’est plus rassurant de croire que ceux qui pratiquent le BDSM sont des gens « à part ». Que ce n’est pas pour vous, pour nous, pour les gens « normaux ». Sauf que… c’est faux. Et tant mieux.
Ce que cette étude révèle, au fond
À mes yeux, elle ne dit pas seulement : les kinksters sont plus sécures. Elle dit quelque chose de plus profond, presque subversif : que la sexualité peut renforcer la sécurité affective. Que jouer avec les rôles, les cordes, les ordres ou les douleurs peut (s’il est fait dans un cadre consenti) être un moteur de stabilité, pas une menace.
Et là, je dis oui. Mille fois oui.
Parce qu’à force de nommer ses besoins, de poser des limites, de traverser ses peurs dans un jeu érotique maîtrisé... on apprend à se connaître. À se faire confiance. À se donner de la valeur. À devenir plus sécure.
Pas besoin d’être parfait(e) pour entrer dans le BDSM. Mais ce que je vois, c’est que le BDSM peut rendre plusus serein(e), plus lucide....
Alors, le kink comme école de l’attachement sécure ?
Et si on regardait les choses dans l’autre sens ? Si, au lieu de penser qu’il faut être sécure pour pratiquer le BDSM, on envisageait que le BDSM est un chemin vers cette sécurité ?
Ce serait quoi, alors, une relation D/s bien menée ?
Un espace de confiance absolue, où l’on peut être nu(e), vulnérable, entier(e).
Un contrat explicite, où chacun(e) connaît les règles du jeu.
Une écoute fine, un ajustement constant, une conscience aiguë du consentement et des affects.
Franchement… quel couple vanille propose tout ça, dès le début ?
Bref ...
Le BDSM n’est pas en marge de la sexualité. C’est peut-être son cœur, le plus sincère, le plus lucide, le plus adulte.
Et si vous doutez encore… posez-vous cette question : est-ce que vous avez déjà eu, dans vos relations "classiques", un espace aussi clair, aussi libre, aussi sécure que dans une bonne scène D/s ?
Moi, j'ai ma réponse.
C'est aussi un peu de ça que l'on parle dans notre bouquin avec Pierre (voir Livre "BDSM: Guide pratique de l'homme soumis").
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1er observation : les personnes que nous recevons en séance aiment rentrer dans les bulles que nous créons pour eux.
2eme observations : la bulle sm est fine et délicate
3eme observations : on peut manipuler n'importe qui du moment qu'on arrive à trouver les bons ressorts.
De ce petit cherry picking personnel nous sommes arrivés à la conclusion que nous pourrions déstructurer une séance, ou encore mieux faire une séance qui ne soit que destructuration.
Nous avons donc décidé de monter une séance qui sera à la fois une sorte de best of de certains de nos personnages préférés, comme kewin et Vanessa, le capitaine Kirk et le lieutenant salope, les deux fous échappés de l'asile ; le tout déstructuré par de courtes scènes complètement absurdes.
Le but étant au début de mettre en confiance notre petit maso pour qu'il pense que nous sommes en train de lui jouer la suite de châteauvallon, qu'il se crée sa petite bulle et que nous puissions l'éclater au bout de 10 minutes maximum. Après châteauvallon nous avons prévu de faire une petite scène très dérangeante où nous mettrons des extraits du discours annonciateur du pape entrecoupé de discours du chancelier du Reich en 1936.
Ça c'est pour permettre de commencer à ramollir la cervelle de notre sujet, ensuite la scène suivante c'est un tirage de carte exécuté par ma soumise avec un jeu de 7 familles, pendant que moi je joue de l'ocarina derrière.
La scène 4 était un remix de nos personnages du capitaine Kirk et du lieutenant salope, cela dura 10 minutes pendant lesquelles nous lui avons fait des choses très douces, de la roulette en plastique qui ne fait pas mal, des plumes, des vibrations sur le corps, lui passer une éponge moussante sur le torse. Cette partie là l'a complètement terrorisé car il était dans l'attente de quelque chose d'affreux.
Pour la scène 5, nous lui avons mis devant les yeux une image de spirale sur de la musique type Goa, ma soumise dansait en arrière-plan, vêtu d'une couche et d'un masque de clown effrayant en latex. Je tenais la tête de notre soumis ainsi que le téléphone sur lequel nous avions mis la spirale et ce fut très dur pour moi de rester sérieux devant le spectacle.
La scène 6, nous avons retourné notre petit soumis, nous lui avons mis le cul en l'air et au son d'une musique militaire de John Philippe soussa, nous lui avons gonflé le cul avec une pompe un cul pendant 2 minutes.
Pour la scène 7, nous avons relevé notre soumis et nous lui avons fait notre petit numéro des deux fous du village qui semblaient avoir un âge mental d'environ 4 ans. C'était un moment terrifiant pour lui et nous avons pris beaucoup de plaisir à faire les enfants odieux ; la majorité de la scène a été composé de torture à coup de doigts et du fait que nous l'avons fait tourner comme une toupie en nous comportant comme des enfants insupportables.
L'effet de terreur fut largement atteint lors de cette scène.
Pour la dernière scène, nous l'avons allongé sur le ventre et sur une marche militaire, je lui ai fait des baguettes de batterie sur les fesses et les cuisses, sans aucune compassion, juste préoccupé par le sens du rythme.
Conclusion :
Le but de cette séance était la déstabilisation et après discussion post séance, il est clair que la déstabilisation a bien marché et que le ratio voulu entre la terreur psychologique et la déstabilisation a été atteint dans ses grandes lignes. Nous en retenons que l'angoisse, la terreur, la déstabilisation dans le BDSM ne sont pas incompatible avec l'humour et la dérision.
De plus la constatation de base qui concernait la bulle SM a été atteinte puisque nous avons réussi à créer plusieurs bulles et à les fracturer. Il est donc intéressant de noter que lorsque l'on connaît la personne et que l'on s'intéresse vraiment à la chose, on peut assez facilement faire rentrer quelqu'un dans une bulle.
Les petites scennettes incohérentes qui nous ont servi à déstructurer la chose, à savoir le tirage de carte, les discours, le pompage de cul et la spirale n'avaient pas pour but d'être des bulles et ne l'ont pas été. Les effets de bulle sm étaient principalement recherché lors des scènes 1 et 4. Nous pensions également qu'au bout d'un moment de manipulation, sa capacité à rentrer dans les bulles serait alternée et qu'il était probable que les 2 dernières scènes malgré un certain potentiel, ne donneraient pas lieu à la même introspection que les premières. Cela fut confirmé même si en pratique, la dernière scène avec les baguettes sur les jambes fut tellement intense d'un point de vue de douleur pour lui qu'il est rentré dans une bulle de souffrance ( quand même).
Ossature de scéance :
Scène 1 : Châteauvallon suite
Scène 2 : extrait disc annonciateur pape coupé avec extrait de discours en allemand
Scène 3 : tirage de carte avec un jeu de 7 familles. karl joue de l'ocarina
Scène 4 : le capitaine et la lieutenant
Scène 5 : exposition de 2min à une fractal avec Clara en train de danser avec couche et masque de clown
Scène 6: gonflage et dégonflage de cul, musique martial de j Philip Sousa
Scene 7: les deux fous du village cercle et coup de pouce, pression psychologique
Scène 8: baguette de batterie au rythme d'une pompeuse marche militaire.
Je tiens à préciser que ce sont des pratiques consenties, et notre maso est quelqu'un avec lequel nous jouons depuis 5 ans. Tout ceci n'est pas le genre de pratique pour débutant.
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Nous entrons. Il règne une atmosphère douce et conviviale. Des visages qui se connaissent, des regards qui s'attardent. Je tiens la main de mon Maître. Elle me suffit pour me sentir à ma place.
Je me change dans le vestiaire. Mes talons, ma tenue rouge et noire. Elle me transforme, m'entraîne dans un autre monde. Quand il ferme le collier autour de mon cou, je ressens ce frisson si particulier, comme un fil invisible qui nous relie. Il accroche la laisse qui retombe doucement. Je suis à lui.
Le soumis S, celui du mail, vient à nous. Son sourire est franc et accueillant. Sur le bar sont disposés des pains surprises, des brochettes de fruits, des boissons. Cet univers qui ressemble à un monde d'ombres et de chair est en réalité une fête.
Une quarantaine de personnes. Chacun se présente : soumis, soumise, dominant, dominante. Certains se disent " masochistes", d'autres " sadiques".
Peu de couples. Beaucoup d'âmes solitaires venues chercher un écho à leur pratique, la partager et se retrouver en amitié. Il y a dans leurs mots une quête, un besoin d'être reconnu autrement et d'exister dans ce qu'ils portent de plus secret.
La couleur du lieu est celle de la nuit, tamisée de rouge, en transparence, presque liquide. Le sous-sol respire comme un ventre avec ses alcôves, ses instruments qui patientent : une croix Saint André, un banc à fessée, un fauteuil fait de cordes avec des attaches pour écarter les jambes. Plus loin, un placard avec une chaise au milieu et des trous dans les murs. Ici tout parle d'abandon et de maîtrise.
Les regards se croisent, se retiennent, s'échangent. Des sourires au fond des yeux où on devine peut-être une histoire, des blessures anciennes, un désir apprivoisé, une autre façon d'être au monde, de dire : "j'existe", "je suis là".
Chacun est venu avec son BDSM, sa manière de le comprendre, inscrit dans son cœur, gravé sur sa peau. Ce n'est pas un caprice, mais un besoin vital. Suffisamment fort pour se déplacer, venir parfois de loin, oser franchir la porte, traverser le seuil, se livrer au partage.
Le monde extérieur s'efface. Il ne reste que cet univers décalé, hors de la réalité. Des gémissements s'élèvent, des cris discrets se mêlent à des rires étouffés. Des corps déjà nus offrent leur fragilité. Moi aussi, presque dévêtue, je me sens à la lisière de moi-même.
Mon Maître est assis.
- Mets toi à genoux.
Je m'exécute. Ma tête repose contre ses jambes. Sa main caresse mes cheveux. Je sens la chaleur, la sécurité. Tout autour, des voix, des conversations, des claquements de fouet. Mais, entre lui et moi, le bruit disparaît. Il ne reste que le silence épais, vibrant, comme une prière.
- Relève-toi.
Une domina s'avance. Nous partageons des paroles, des sympathies. Il est question de pratique, mais aussi d'écriture. Un livre circule. Je le prends. Déja je sais que je le lirai seule, plus tard, dans mon cocon, pour prolonger la trace de cette nuit, ancrer mon désir, et faire un compte rendu à mon Maître.
Tout près, dominants et soumis sont à l'œuvre dans leur art. Ils jouent leur partition intime dans un jeu qui n'en est pas un. Nous sommes bien réels. Cette facette de nous existe.
Avec un petit groupe, nous parlons d'aiguilles. Je sens une excitation monter en moi. A la fois peur et envie. Comme si la douleur pouvait dessiner une beauté, se transformer.
Mon Maître me demande plusieurs fois comment je me sens dans cet endroit. Je suis bien. Il m'apporte une coupe, quelques douceurs. Je suis touchée par cette attention. Dans ce monde de codes, de marques et de contraintes, son geste me rappelle que mon abandon repose aussi sur sa tendresse. Puis, il m'entraîne plus bas, dans les profondeurs du sous-sol...
Lorsque nous repartons, l'air de la nuit semble différent. Comme si nous étions sortis d'un rêve. Et pourtant, la réalité nous surprend encore : un prêtre en soutane blanche, en train de fouiller dans les poubelles. Nous nous arrêterons net, incrédules, pour être sûr de ne pas halluciner. Je regrette de ne pas avoir eu le réflexe d'une photo. Personne ne nous croira.
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Dans une brume intemporelle, où les âmes errantes des philosophes antiques se mêlent aux ombres des vivants – et où, apparemment, même les sages grecs ont besoin d'un safe word –, Socrate apparut soudain dans une chambre obscure aux murs tapissés de cuir et de chaînes. L'air était chargé d'une tension palpable, rythmée par le claquement d'un fouet et les gémissements étouffés d'un homme attaché à une croix de Saint-André. Antoinette, une dominatrice aux cheveux noirs comme la nuit, vêtue d'une robe de latex moulante qui crissait comme un argument philosophique mal huilé, tenait fermement le manche d'un martinet. À ses pieds, Maso, son soumis, nu et entravé, tremblait d'anticipation et de douleur, son corps marqué de stries rouges qui ressemblaient vaguement à une carte routière athénienne.
Socrate, avec sa tunique usée et sa barbe grise – probablement pas lavée depuis l'Académie –, observa la scène sans jugement apparent, ses yeux pétillants de curiosité. Il s'assit sur un tabouret de fer, comme s'il était dans l'Agora d'Athènes, et commença à questionner, d'une voix calme et insistante.
Socrate : Ô noble Antoinette, toi qui commandes aux corps et aux âmes dans cet art que tu nommes BDSM, permets-moi de m'interroger avec toi. Je vois ici un homme, Maso, que tu soumets à la morsure du fouet. Dis-moi, où réside le Beau dans cette pratique ? Est-ce dans la symétrie des marques sur sa peau, ou dans l'harmonie de la souffrance consentie ?
Antoinette, sans interrompre son geste – elle abattit le martinet sur les cuisses de Maso, provoquant un cri rauque qui fit sursauter même le philosophe –, répondit avec un sourire énigmatique, ses yeux verts fixés sur Socrate. Elle ajouta une pointe d'humour fin, comme un fouet qui chatouille l'esprit.
Antoinette : Socrate, le sage qui n'a rien écrit mais qui a laissé Platon faire tout le boulot, bienvenue dans mon royaume de velours et de fer. Le Beau, dans le BDSM, n'est pas dans tes statues grecques idéalisées – celles qui ont l'air d'avoir abusé des stéroïdes divins. Il naît de l'équilibre entre domination et soumission, entre le contrôle et l'abandon. Regarde Maso : ses marques ne sont pas des blessures, mais des poèmes tracés sur la toile de sa chair, un peu comme tes dialogues, mais avec moins de pages et plus de piquant. Et toi, Maso, qu'en dis-tu ? Parle, même si ta voix tremble – ou chante, si tu préfères l'opéra tragicomique.
Maso, haletant, les poignets attachés haut au-dessus de sa tête, leva les yeux vers Socrate. Son corps ruisselait de sueur, mais son regard portait une lueur de clarté inattendue, comme s'il avait trouvé l'illumination au bout d'un martinet.
Maso : Maître Socrate... la douleur... elle est belle parce qu'elle me dépouille. Sans elle, je suis prisonnier de mes masques quotidiens. Ici, sous le fouet d'Antoinette, je me sens nu, vrai. Le Beau est dans cette nudité de l'âme – et franchement, c'est plus excitant qu'une toge mal ajustée.
Socrate hocha la tête, pensif, tandis qu'Antoinette ajustait une pince sur le torse de Maso, lui arrachant un gémissement profond. Elle ne put s'empêcher d'ajouter, avec un clin d'œil malicieux :
Antoinette : Attention, Socrate, ne te pince pas les doigts en philosophant. Ces pinces sont pour les âmes aventureuses, pas pour les barbes pensives.
Socrate : Intéressant. Mais dis-moi, Antoinette, où se trouve le Bien dans tout cela ? Le Bien, selon moi, est ce qui élève l'âme vers la vertu. Or, la souffrance n'est-elle pas un mal, un obstacle à la sagesse ? Comment le Bien peut-il naître de la chaîne et du cri ?
Antoinette, avec une grâce féline, s'approcha de Maso et caressa doucement sa joue rougie, contrastant avec la sévérité de ses actes. Elle répondit en fouettant à nouveau, précisément, comme un sculpteur taillant le marbre – ou un philosophe taillant dans le vif du sujet.
Antoinette : Le Bien, Socrate, n'est pas dans l'absence de douleur, mais dans le consentement et la confiance. Dans le BDSM, le Bien réside dans le contrat invisible entre nous : je domine, il se soumet, et ensemble nous explorons les limites de l'humain. Ce n'est pas une tyrannie, mais une dialectique, comme tes dialogues – sauf que les miens finissent souvent par un "merci, Maîtresse" au lieu d'un hemlock. Maso, n'est-ce pas le Bien que tu ressens quand je te pousse au bord du vide ? Ou préfères-tu que je te pousse littéralement ?
Maso : Oui, Maîtresse... et Socrate, le Bien est dans la catharsis. Chaque coup me purge de mes peurs, de mes doutes. C'est comme si le fouet ouvrait des portes en moi, révélant une force que j'ignorais. Sans cela, je serais faible, enchaîné par la société. Ici, je suis libre dans mes chaînes – et au moins, ces chaînes-là ne me forcent pas à boire du poison pour mes idées.
Socrate se leva, marchant lentement autour de la croix, observant les tremblements de Maso comme s'il étudiait une énigme – ou un puzzle un peu trop serré.
Socrate : Ah, la liberté dans les chaînes ! Voilà un paradoxe digne d'Athènes. Mais approfondissons : la douleur peut-elle révéler ou accoucher une âme, comme la maïeutique accouche les idées ? Dans ma méthode, je questionne pour faire naître la vérité de l'interlocuteur. Toi, Antoinette, utilises-tu la souffrance comme une sage-femme de l'âme ? Maso, sens-tu ton esprit s'éveiller sous les coups ?
Antoinette posa le martinet et attacha un collier plus serré autour du cou de Maso, le forçant à lever la tête. Elle parla avec une intensité philosophique, mais glissa une touche d'ironie subtile, comme un fouet enveloppé de soie.
Antoinette : Exactement, Socrate. La douleur est ma maïeutique moderne – version 2.0, avec des accessoires en option. Dans le BDSM, elle n'accouche pas seulement des idées, mais de l'âme elle-même. Elle brise les illusions, force l'ego à capituler, et révèle l'essence pure. Regarde Maso : avant moi, il était perdu dans le bruit du monde, comme un philosophe sans auditoire. Maintenant, chaque séance l'accouche de lui-même, plus fort, plus conscient. La souffrance, consentie, n'est pas destruction, mais renaissance – et bien moins salissante qu'un accouchement traditionnel, je t'assure.
Maso : Socrate... oui, elle accouche mon âme. La douleur me vide, puis me remplit de lumière. C'est comme plonger dans le Styx pour en ressortir invulnérable – sans le talon d'Achille, espérons-le. Sans Antoinette, je serais une ombre ; avec elle, je suis vivant, éveillé. La souffrance révèle ce qui est enfoui : le courage, l'humilité, l'amour même – et parfois, un bleu inattendu.
Socrate sourit, ses yeux brillants d'une sagesse éternelle, amusé par ces joutes verbales pimentées.
Socrate : Fascinant. Dans cet art du BDSM, je vois un écho de mes propres quêtes : la recherche du Beau dans l'harmonie des opposés, du Bien dans la vertu consentie, et de la vérité par la confrontation. Peut-être, Antoinette et Maso, êtes-vous des philosophes du corps, des accoucheurs d'âmes par le feu de la sensation. Mais dites-moi, si la douleur accouche l'âme, quel est l'enfant qui naît de cette union ?
Antoinette, libérant légèrement les entraves de Maso pour qu'il puisse s'agenouiller, répondit en le caressant tendrement, avec une dernière pointe d'humour fin comme une lame bien aiguisée.
Antoinette : L'enfant, Socrate, est la plénitude. Une âme libérée des chaînes invisibles de la peur, prête à embrasser le monde avec authenticité. Dans le BDSM, le Beau, le Bien et la Vérité se fondent en une extase philosophique – et si Platon était jaloux, il pourrait toujours venir tester une séance. Après tout, qui sait, peut-être que la caverne allégorique avait besoin d'un peu plus de latex.
Maso : Et cet enfant, c'est moi... renaissant à chaque séance – et prêt pour la prochaine, Maîtresse.
Socrate, satisfait et un brin espiègle, s'effaça dans la brume, laissant derrière lui un écho : "Connais-toi toi-même, même dans la douleur – et n'oublie pas de rire un peu." La séance continua, plus profonde, imprégnée de sagesse antique et d'un humour qui chatouillait l'âme.
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Maitresse Kate me passe en revue........
Mes paupières toujours cachées sous le bandeau de satin noir, tendu juste assez pour m’isoler du reste monde.
Je les sens, ils m'observent . Leurs silences caressent ma peau, amignonnent mes fesses, becquettent mes mamelons.
Elle s’approche. Sa main touche ma nuque, effleure ma clavicule. Ses doigts précis défont le bandeau comme l'on retire une peau morte. La lumière me revient, douce mais aveuglante. Je cligne des yeux, instinctivement les baissent à la pointe de mes pieds. Telle une brise elle promène ses doigts dans mes cheveux , puis, calmement, interrogative, s’adresse à son époux....
— Regarde donc dans son sac, je suis curieuse de découvrir ce que la petite m'a apporté.
Elle est là, derrière moi, je ne sais que penser et faire. Posée là entre eux deux.
Sans mot dire, il se saisit des lanières, fait crisser le cuir. L’ouvre. Je le regarde fouiller, mon cœur s’accélère. Ses gestes sont lents, il sait ce qu'il va y trouver, fait durer chaque instant.
Sort un coffret d'inox poli, aux angles nets, sans l'ouvrir le pose sur la table. Ses yeux se fixent par dessus mon épaule pour enlacer les siens. Je me sens étrangère, presque de trop dans ce huis clos amoureux, pourrait disparaitre leur laissant juste l'enveloppe de mon corps.
Il poursuit ses investigations
Visage impassible. Je n’ose respirer.
Il sort mon cahier, le plus intime, celui où mes pensées n’ont ni filtre ni pudeur. Chaque page y porte la trace de mes failles, mes désirs tus, solitudes dépliées, chaque mot écrit est une lame tailladant mes abandons les plus fous. Un souffle d’âme couché, à l’abri, jusqu'à cet après midi encore, du regard des autres.
D’un pas lent, solennel, elle traverse l’atelier. Sa robe éthérée, irréelle laisse deviner les lignes somptueuses de son corps. La lumière tamisée s’y accroche comme à une seconde peau, révélant plus que l’œil ne devrait voir. Il y a dans sa démarche une volonté tranquille, une assurance féline qui défie le silence tendu de la pièce.
Elle ne demande rien.
Arrivée près de lui, sans un mot, sans même me regarder, elle tend une main autoritaire. Il hésite un instant, puis amusé lui cède le cahier , comme une offrande. Elle s’en empare avec une délicatesse feinte, une lenteur tiède.
Nonchalamment , s’installe dans le fauteuil en rotin au dossier haut et incurvé tel un trône païen.
S'y enroule, jambes croisées, paresseuses, le carnet ouvert dans ses mains. Sa robe glisse un peu sur sa cuisse, découvrant d'avantage la beauté satinée de sa peau. Silence lourd, ses yeux me déshabillent page après page.
Je reste debout. Immobile. Tendue comme une corde prête à rompre.
Lui ? Il est incrusté dans le décor. Présent, intensément, Maître de ce théâtre d’ombre et de lumière. Observe mon corps jeté au cœur de la reine.
Il ne parle pas, à peine bouge. La regarde glisser ses doigts sur la couverture, la caresser , soupeser le poids de mes confidences avant d’en feuilleter les premières pages. Silencieuse, son souffle parfois se glace, ses lèvres s’entrouvrent, mes secrets résonnent en elle.
Sans les froisser, elle tourne les feuillets.
Par moment, ses prunelles quittent les lignes tracées sur le papier pour revenir aux contours de mon corps dépouillé de pudeur, puis aussitôt replongent, fronçant les sourcils, sourire amusé à la commissure des lèvres.
Sans logique apparente, elle tourne les pages piochant ici une confidence, là une outrance plus juteuse que les autres, elle fait son marché, flânant à la criée.
Ses lèvres se pincent, un mot, une phrase lui aura sauté à la gorge, elle esquisse un rire muet et continue d'éplucher l'intime de ma vie pour en faire des lamelles, garnir ses pensées.
Elle est chez moi, totalement maintenant, au plus profond de mon être.
Puis, une moue de dégout, une langue pourléchant ses babines, je l'observe, lorsque soudain la grille de ses paupières se relève, laissant s'échapper deux fauves venus mordre mon visage.
Pris en flagrant délit de fascination, mes yeux vacillent, cherchent une échappatoire, le bord du fauteuil, la tache de lumière sur le carrelage, le rideau qui bouge mais rien ne me sauve, impossible d'échapper à son attention soutenue. Elle m'attend, veut croiser le fer.
Acculée, perdue, je rassemble le peu qu'il me reste de courage pour relever le défi.
Péniblement je hisse mes yeux, l'air est dense, irrespirable, mes paumes moites posées au sommet de mon crâne, m'écrasent au sol.
Je dégaine mes paupières face aux siennes, prête à en découdre mais tranchante comme le rasoir, en deux mouvements sec des cils, elle estafile ma chair, plonge dans la moelle de mes yeux.
Fulgurant, à peine débuté, sa victoire est brutale . Ma défaite cinglante. J'abdique, dépose à ses pieds mon insolente morgue.
Erodess en profite et poursuit la fouille de mon sac, sort une seconde boite, plus petite.
La plus précieuse des deux.
Il sait.... puisque les a lui même choisies.
Délicatement, il tend le bras pose le paquet sur la ta.....
Aussitôt d'un coup de griffe, la chatte s'empare du jouet.
Emporte avec elle, tirés par une invisible chaine , à sa traine, mes yeux.
Curieuse, elle soupèse le contenu, l'amène à ses narines, le hume. A ses oreilles ensuite, le secoue.
Elle pourrait l'ouvrir, du tranchant de l'ongle, déchirer l'emballage carminé, en connaitre le contenu mais préfère tout en me fixant attendre. Elle sait que mon temps à ses lèvres est désormais suspendu.
Au lieu de cela, elle s'amuse encore avec mon présent, le fait lentement glisser le long de sa cuisse nue, juste sous le tissu flottant de sa robe. D'un geste terriblement étudié. Elle caresse sa peau et le promène distraitement sur elle, comme si le contact du papier suffisait à éveiller quelque chose. une promesse, une provocation, un pouvoir.
Elle le fait passer de sa cuisse à son ventre, le presse un instant contre sa poitrine, puis lassée l’abandonne sur la table et replonge avide dans le brulot de mes confidences.
Sans heurt, sans hâte, son corps glisse hors du fauteuil. La robe suit le mouvement, fluide, paresseuse, ondulant autour de son évanescente silhouette. Ses pieds nus effleurent le sol. Elle s’approche, décrivant à chaque pas un large cercle autour de moi.
Je suis figée, sens le souffle de son corps alimenter mon brasier.
Lui, appareil photo à la main, d’un geste lent, cérémoniel, cadre, immortalise. Pas d'autre bruit que le doux cliquetis du déclencheur. Il change d’angle. Se déplace à peine, ombre qui glisse contre les murs, voyeur et artiste, prédateur tendre, presque bienveillant.
Il capture l’instant, saisit la danse de son aimée, femelle qui se révèle sous ses yeux. Elle si longtemps frustrée, peut se libérer.
Seuls mes globes oscillent à chacun de ses passages. J'attends l'instant où de nouveau se lèvera sa main sur moi. Serais je juste effleurée, tendrement caressée, pincée même, qui sait va t elle me broyer ?
A chaque cercle, elle m'enserre. Tisse son invisible toile silencieusement. Plus question de lui échapper. La prédatrice savoure le parfum de ma peur. Le froissement léger de ses vêtements, le crissement délicat des pages qu'elle tourne.
Les bras commencent à me brûler, une douleur sourde s'installe dans mes épaules, se répand dans mes coudes, les crampes menacent, mes muscles tremblent. J'aimerais pouvoir reposer mon corps. Je n'ose broncher, continue de contenir le flux de ma salive, attendre qu'enfin elle passe à l'action. Pourtant lui demander, la supplier même serait lui faire honneur. Confirmer sa supériorité, sa tacite victoire.
Elle ne semble guère se soucier de mon sort, poursuit sa danse, tresse ses mailles.
Et puis soudain, devant moi, arrête le métronome de ses pas. Ses yeux se figent sur une ligne.
Elle brandit mon cahier tel le procureur fustigeant l'accusée devant la cour. Je distingue une jouissance froide.
De Maitre je ne perçois que les déclics qui lèchent mon dos. Nous sommes toutes deux dans l'axe de son objectif, mes fesses et le visage outré de son épouse.
Elle éclate d'un rire bref, hystérique, porte sa main à la bouche pour tenter de masquer sa stupeur.
-Mon Dieu, Mon Dieu mais quelle horreur !!!!!!!!!
D'un léger mouvement du menton, dédaigneuse, brandissant la preuve du délit, me désigne à son époux.
— Regarde la.
Joignant le geste à la parole, d'un pas décidé elle se porte jusqu'à moi et telle une toupie sans ménagement me tourne. Face à lui, honteuse, aussitôt il emprisonne dans l'appareil ma mine déconfite et le regard d'acier de son aimée.
— Non mais regarde la ! Même à poil devant nous, on lui donnerait le bon dieu sans confession mais quand je lis toutes ces horreurs !!!!!!
Je serre les dents, résiste à l'envie de me disperser, liquéfier, couler sous le rai de la porte, m'enfuir, même nue, traverser la ville en courant à travers la foule.
Il est beaucoup trop tard maintenant, le ver est dans mon fruit.
Elle poursuit à quelques centimètres de mon oreille.
— On jurerait qu’elle n’a jamais rien fait de mal. Qu’elle ne pourrait pas. Et pourtant…pourtant.....
Pendant un instant, elle ne dit rien puis soudain explose, vocifère.
— Tu as vu !!!!!!!!!!!!!!! Mais c'est quoi ca ?!
Elle a osé coller ca !!!!! Elle voulait qu'on sache mais aussi qu'on la voit ! Mais c'est quoi toutes ces photos plus sales les unes que les autres ? Tout est donc vrai, rien ne la rebute pas même ..........ohhhhhh non pas ca aussi ?
— On ne distingue même plus son corps tellement ils sont nombreux et gras ! Oh la petite pouffiasse, c'est plus de l'appétit mais de la boulimie !
La revoilà qui tourne et Maitre d'ajouter à mon trouble en lui tend une cravache qu'elle saisit avec délice. Elle libère sa main, pose le cahier grand ouvert sur la double et indécente page .
La veille, j'y ai collé avec la minutie d'une écolière, ajustées avec soin mes plus intimes et dégradantes photos, exposant ma honte et mon irrévocable besoin d'abandon. Dégringoler l'escalier de son estime, m'étaler déconfite, cuisses ouvertes, à ses yeux.
Quand, enfin prendra t elle possession de son bien ?
Lui a t il dit depuis combien de jours, combien de nuit mon corps est sevré de plaisirs ?
Cruelle elle reprend sa danse, écume aux lèvres, chaloupe ses hanches mais cette fois, une badine à la main.
Fait glisser d'un mouvement souple l'instrument menaçant entre ses doigts.
Longue, fine, noire elle joue avec. S'approprie l'espace, la tend vers moi sans pour autant me toucher elle jauge la distance qu'il lui faudra pour atteindre mes chairs.
Les nuages s'amoncèlent au dessus de nos têtes, la tempête menace.
Quand portera t elle le coup, où s'abattra la foudre ?
Laquelle de nous deux est véritablement en cage ? Elle pourrait tout prendre, dominer et pourtant lorsqu'elle avance d'un pas, aussitôt semble reculer, quand elle me touche enfin, se brûle les doigts.
Elle à l'ascendant c'est certain, tout le crie mais quelque chose au fond semble dire le contraire. Elle sourit avec assurance tandis que ses yeux cherchent une issue. Ce n'est pas moi qu'elle craint mais ce que je réveille en elle. Peur soudain de lâcher prise, s'enfoncer dans ses abysses. Comment l'aider, pétrifiée devant elle, que je suis ?
Friable, poreuse, je suis aux portes de l'effondrement.
De ma tempe perle une goutte qui ruisselle doucement le long de ma joue. En dedans aussi je suinte. Il me tarde qu'elle endhuile un de ses doigts dans le craquant de mon feuilleté.
Au lieu de ca, la voleuse, feint, ignore son butin.
S'approcher d'avantage serait fatal, reculer lui coûterait plus encore.
Plutôt que s'emparer de mon corps, elle saisit au passage mon sac, le vide négligemment au sol. Répands le désordre à mes pieds pour faire ménage du sien.
Elle pose la badine avec détermination sur la table, la contourne, ouvre un tiroir, saisit une longue paire de ciseaux, qui coupe mon souffle. Je la regarde, déterminée, quelque chose est en train de lâcher en elle, pas dans un cri non mais un silence bien plus violent. Elle revient vers moi, me fait face, me fixe. Je vois le feu, le refus de continuer à fuir.
D'un geste elle saisit ma robe, les ciseaux suivent pénètrent glissent et tranchent le tissu.
Rien ne sera plus comme avant désormais.
Elle découpe ce qui la retenait, ce qui me protégeait, ce qui nous séparait.
Acte de rage, de désir, de libération.
Peut-être d’amour. De folie même.
Elle baisse les yeux, examine avec soin mes derniers présents, nul besoin d'explications.
Du bout de la badine, désigne les quatre bracelets de cuirs noirs.
— Hummmmm . Parfait, .....parfait.
Son attention se détourne, d'un coup sec et précis fait rouler le gros feutre noir qui vient mourir au bout de mes orteils.
— Ce marqueur, oh quelle bonne idée ma blondasse !
Elle s’arrête à quelques centimètres, frontière exacte entre distance et promesse.
Son regard est une caresse lente, méthodique. Il glisse sur ma peau, suit la ligne de mes épaules, descend le long de mon bras nu. Elle murmure alors, dans un souffle :
— Ce bras...là, dis moi, Il est à qui, ce bras ? À toi… ou celle qui te parle ?
Je reste figée, humide, n'osant la fixer de peur qu'elle perde le fil.
— A vous Maitresse.
— Tes poignets, tes chevilles...elle tourne son visage, du bout de la badine, effleure les bracelets de cuir noir tombés du sac...c'est pour eux que tu les as apporté petite salope ?
— Oui Maitresse.
Me toise.
— Qu'attends tu , tu ne vas pas rester à poil toute la soirée. Habille- toi, enfile tes accessoires, ton séjour ne fait que commencer..........
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La Double Vie d'Emma : Les Règles de Maîtresse Hyde
Après leur nuit d'extase partagée, Hyde ne laissa pas le répit s'éterniser. Le lendemain matin, alors que les rayons du soleil filtraient à travers les voilages de la chambre, elle réveilla Mon Petit d'une caresse légère sur l'épaule, son corps encore nu et enlacé au sien. Il ouvrit les yeux, le cœur battant déjà d'un amour fou, comme si chaque regard d'elle était une flèche enivrante qui le transperçait. Hyde, splendide dans sa nudité matinale, ses courbes sculpturales baignées d'une lumière dorée, s'assit au bord du lit, ses cheveux en cascade sauvage encadrant un visage aux lèvres pulpeuses et aux yeux verts perçants. Elle était une déesse descendue parmi les mortels, sa peau laiteuse invitant au toucher, ses seins fermes et ronds comme des fruits interdits, son ventre plat menant à des hanches généreuses qui ondulaient avec une grâce hypnotique. Mon Petit la dévorait des yeux, déjà captivé, son âme entière offerte en sacrifice.
"Écoute-moi bien, mon Petit," murmura-t-elle d'une voix suave, presque hypnotique, posant un doigt sous son menton pour le forcer à la regarder droit dans les yeux. Sa domination était psychologique, un filet de soie qui l'enserrait sans qu'il s'en rende compte, le rendant dépendant de son approbation. "À partir de maintenant, tu es à ma disposition totale. Tu ne me contactes jamais – pas un message, pas un appel. C'est moi qui décide quand j'ai besoin de ta présence, quand ton corps et ton esprit doivent me servir. Tu attends, tu anticipes, tu rêves de moi. Et quand je t'appelle, tu viens, prêt à obéir sans question. C'est clair ?" Il hocha la tête, les yeux brillants d'adoration, son cœur gonflé d'un amour qui le consumait. Pour lui, ces règles n'étaient pas des chaînes ; elles étaient un honneur, une preuve qu'il comptait pour cette femme divine.
Hyde sourit, un sourire carnassier mais tendre, et se leva avec une fluidité féline, son corps se mouvant comme une vague sensuelle. "Viens, mon amour. Il est temps que je t'enseigne comment me chérir comme il se doit." Elle le guida vers la salle de bain adjacente, une oasis de marbre blanc et de vapeur, où une baignoire profonde trônait comme un autel. L'eau chaude coulait déjà, parfumée d'huiles essentielles à la rose et au jasmin, emplissant l'air d'un voile érotique et enivrant. Hyde entra dans la baignoire la première, s'immergeant jusqu'à la taille, ses seins flottant légèrement à la surface, leurs pointes rosées durcissant sous l'effet de l'eau tiède. Elle était d'une beauté à couper le souffle : ses épaules rondes luisant d'humidité, l'eau cascadant le long de son décolleté en rigoles paresseuses, soulignant la perfection de sa poitrine généreuse, puis descendant vers son ventre, où une fine toison brune luisait comme un secret précieux.
"À genoux, Mon Petit," ordonna-t-elle doucement, sa voix un murmure dominant qui le fit frissonner. Il obéit, s'agenouillant au bord de la baignoire, ses mains tremblantes d'anticipation. "Maintenant, lave-moi. Commence par mes épaules, avec une éponge douce, comme si tu effleurais une œuvre d'art fragile." Il prit l'éponge, la trempant dans l'eau parfumée, et la glissa sur sa peau, sentant la chaleur de son corps à travers le tissu. Hyde ferma les yeux, un soupir de contentement s'échappant de ses lèvres, tandis qu'il descendait lentement, effleurant ses bras, puis ses seins. "Doucement... fais des cercles lents autour de mes tétons, mon Petit. Sens comme ils se dressent pour toi, mais souviens-toi : c'est pour mon plaisir." L'érotisme était palpable, l'air chargé d'une tension douce ; ses gémissements légers, comme des ronronnements, le rendaient fou d'amour, son désir grandissant malgré lui.
Elle le guida plus bas, le faisant laver son ventre, ses cuisses, puis l'inviter à écarter doucement ses jambes pour atteindre les replis intimes. "Nettoie-moi là, avec révérence," souffla-t-elle, sa voix chargée d'une autorité psychologique qui le faisait fondre. Ses doigts, via l'éponge, glissaient sur sa féminité veloutée, chaude et invitante, arrachant à Hyde des soupirs profonds qui résonnaient comme des récompenses. "Parfait... maintenant, rince-moi, et sèche-moi avec ta langue si tu es digne." Mais elle se contenta de le laisser l'essuyer avec une serviette moelleuse, prolongeant le rituel pour le détendre autant qu'elle-même, son corps se relâchant sous ses soins attentionnés.
Une fois sortie de l'eau, ruisselante et divine, Hyde s'allongea sur le lit, nue et offerte comme une sirène échouée. "Maintenant, masse-moi. Partout. Commence par mes pieds." Mon Petit, les mains huilées d'une lotion parfumée à la vanille, obéit, pétrissant ses orteils délicats, remontant le long de ses mollets galbés, puis ses cuisses fermes et soyeuses. Hyde gémissait doucement, ses hanches se cambrant légèrement sous le toucher, sa beauté rayonnante amplifiant chaque sensation. "Plus haut... masse mes fesses, sens leur rondeur sous tes paumes." Il explora son corps entier : dos arqué, épaules souples, puis ses seins, qu'il massa avec une tendresse presque douloureuse, sentant leurs poids lourds et parfaits se lover dans ses mains. "Et mon intimité... effleure-la sans pénétrer, juste pour me détendre." L'érotisme était doux, une danse de pouvoir où chaque caresse était une leçon d'adoration, Hyde dominant par sa simple présence, son corps un temple qu'il vénérait.
Mais alors qu'il la massait, Mon Petit sentit son excitation monter, son membre se raidissant malgré lui face à cette splendeur vivante. Hyde le remarqua immédiatement, ses yeux s'ouvrant comme des lames affûtées. "Qu'est-ce que c'est que cela ? Je t'interdis toute érection sans ma permission, mon Petit. Ton plaisir est mien, et seulement quand je le décide." Sa voix était un filet de miel empoisonné, psychologique et implacable. Il rougit, mortifié mais plus amoureux que jamais, balbutiant des excuses. "Viens ici," dit-elle, l'attirant sur ses genoux comme un enfant récalcitrant. Allongé en travers de ses cuisses nues, ses fesses exposées, elle lui administra une fessée douce mais ferme – des claques rythmées sur sa peau, qui rougissait légèrement sans douleur excessive. Chaque impact était accompagné d'un murmure : "Contrôle-toi pour moi... sens comme je te possède, corps et âme." Les fessées étaient érotiques dans leur tendresse, un rituel de correction qui le faisait gémir d'un mélange de honte et d'extase, son amour pour elle s'approfondissant à chaque coup.
Pourtant, voyant qu'il luttait encore, Hyde décida d'agir avec une dominance plus profonde. "Pour ton bien, mon amour fou, nous allons régler cela." Elle se leva, gracieuse et impérieuse, et sortit de son tiroir secret une cage de chasteté en acier finement ouvragé, élégante comme un bijou. "À genoux." Il obéit, le cœur battant d'adoration absolue. Avec des gestes précis et doux, elle l'ajusta autour de son membre, le verrouillant d'un clic discret. "Maintenant, plus d'érections sans ma clé. Ton désir est enfermé pour moi, libéré seulement quand je le jugerai bon. C'est mon cadeau, pour que tu te concentres sur mon plaisir." Mon Petit, les yeux embués de larmes d'émotion, l'embrassa sur les pieds. "Merci, Maîtresse. Je suis tien, pour toujours."
Hyde l'enlaça ensuite, son corps splendide contre le sien, murmurant des promesses de récompenses futures. Pour elle, cette domination psychologique était l'essence de leur lien – un amour où elle régnait en absolue, et lui, en soumis éperdu. Jekyll attendrait son tour ; pour l'instant, Hyde savourait son empire.
A suivre .../....
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Une semaine s’était écoulée depuis notre dernière séance. Fidèle à ma résolution, je n’avais rien proposé entre-temps, laissant volontairement le désir monter en elle jusqu’à ce que Vicky vienne d’elle-même me réclamer cette nouvelle nuit d’obéissance. Lorsqu’elle a finalement osé demander, d’une petite voix teintée à la fois de manque et d’appréhension, j’ai su que mon approche portait ses fruits. J’ai accepté sobrement : « Ce soir, même heure. Prépare-toi. » Mon intention était claire : poursuivre sur la lancée de la première séance, en poussant un peu plus loin la stimulation sexuelle, tout en maintenant la même privation finale. Il n’y aurait toujours pas d’orgasme pour elle ce soir, seulement une frustration savamment entretenue, gage de sa transformation profonde.
Plus tard dans la journée, nous sommes allés à la plage en famille. Le climat était idéal, doux et tempéré, l’air salé caressant la peau. Cette sortie anodine a pris pour moi une saveur particulière : l’anticipation de la soirée à venir faisait déjà bouillir mon sang. Je me surprenais à être fébrile, excité au point d’en oublier ma pudeur naturelle. Dans l’eau comme sur le sable, mes regards vers Vicky se chargeaient d’intentions silencieuses. À un moment, je l’ai attirée contre moi pour l’embrasser longuement, sans me soucier des rires d’enfants au loin ni des passants. Nous avons marché ensuite côte à côte, main dans la main, en amoureux ordinaires en apparence, si ce n’est que mon sexe tendu déformait nettement mon maillot de bain. Je voyais bien que cela la faisait sourire, légèrement troublée par ce signe ostensible de mon désir. Sur la serviette, profitant d’un instant où nos enfants jouaient plus loin, je me suis placé derrière elle pour masser lentement son dos nu. Mes mains s’appliquaient avec tendresse et fermeté, pétrissant chaque muscle tendu par l’impatience. Vicky s’est peu à peu abandonnée sous mes paumes, soupirant d’aise. Le temps semblait suspendu autour de nous. Plus elle s’autorisait à lâcher prise, ne fût-ce qu’au travers de ce simple massage en public, plus un élan protecteur et possessif montait en moi. J’éprouvais un besoin presque viscéral de m’occuper d’elle, de préparer son corps et son esprit à ce qui l’attendait ce soir. Cette connivence muette sur la plage, ces gestes d’affection mêlés de sous-entendus, tout cela faisait partie du rituel avant la séance : déjà, elle renouait avec sa soumission, et moi avec ma dominance.
De retour à la maison en fin d’après-midi, le ton a changé subtilement. D’une voix calme mais autoritaire, je lui ai ordonné de se doucher sans savon, en prenant soin de ne pas frotter ses aisselles. Elle a compris immédiatement : je voulais qu’elle conserve son odeur naturelle intacte, cette essence musquée de sa peau que j’affectionne tant. « Oui, Maître », a-t-elle murmuré en baissant les yeux, avant de filer à la salle de bain. Pendant qu’elle se lavait à l’eau claire, je rassemblais le matériel qui servirait ce soir, vérifiant chaque accessoire comme un metteur en scène répète son numéro. Lorsqu’elle est sortie de la douche, la peau rosie et perlée de gouttes, je l’attendais déjà avec le premier instrument de sa mise en condition : un plug anal de taille moyenne. Sans un mot, je lui ai signifié de se pencher en avant. Vicky s’est exécutée, posant les mains contre le mur pour s’équilibrer, les reins cambrés. J’ai écarté ses fesses du bout des doigts et, après avoir enduit l’objet d’un peu de lubrifiant, je l’ai lentement introduit dans son intimité arrière. Un petit gémissement lui a échappé lorsque le plug a pris sa place, mi-surprise, mi-plaisir. Je savourais cette vision : son anneau de muscle se refermant autour de la base, la petite gemme du plug dépassant entre ses fesses comme un sceau de propriété. « Tu le garderas en toi jusqu’à ce soir », ai-je précisé d’un ton neutre. Elle a simplement répondu « Oui », les joues légèrement empourprées.
Avant de vaquer aux obligations du début de soirée, je lui ai rappelé le rendez-vous : « 22h15, dans la chambre. » À cette heure précise, elle devrait m’attendre, entièrement nue, assise bien droite sur le tabouret devant sa coiffeuse. Je voulais qu’elle pose ses mains bien à plat sur la coiffeuse, doigts écartés, le buste fièrement dressé, et surtout que son regard reste fixé dans le miroir, planté dans son propre reflet. « Si tu détournes les yeux, tu seras punie », ai-je insisté en plongeant un instant mes yeux dans les siens pour sceller l’ordre. Vicky a dégluti et acquiescé. Je voyais déjà poindre dans son maintien un mélange de nervosité et d’excitation retenue. Elle connaissait la position et son inconfort : tenir ainsi immobile, offerte à son image, c’était entrer mentalement en soumission avant même que la séance ne commence. J’ai laissé ces consignes s’imprimer en elle et me suis éloigné pour nous laisser le temps, à l’un comme à l’autre, de nous préparer intérieurement.
À l’heure dite, 22h15, j’ai poussé la porte de notre chambre, deux tasses fumantes de verveine à la main. La lumière tamisée jouait doucement sur les murs, j’avais allumé seulement la guirlande lumineuse au-dessus du lit, ce qui baignait la pièce d’une pénombre dorée, propice à l’intimité. Vicky était déjà en position, fidèle à mes instructions. Assise nue sur le petit tabouret devant sa coiffeuse, elle offrait à la fois un spectacle magnifique et vulnérable. Son dos était droit, trop droit, signe d’une tension intense qu’elle s’efforçait de maîtriser. Je notai aussitôt le détail de ses mains posées sur le meuble : paumes bien à plat, doigts écartés comme je l’avais exigé. Son regard, lui, avait plus de mal à se discipliner : j’observai, dans le miroir, qu’elle luttait pour se fixer dans ses propres yeux. Par instants, ses prunelles fuyaient, glissant vers le bas comme pour chercher une contenance dans l’étude de ses mains. Elle se tortillait par à-coups infimes sur son tabouret, mal à l’aise et déjà parcourue de frissons d’anticipation. Le plug qu’elle portait depuis des heures accentuait sans doute cette gêne, la rappelant constamment à sa condition du soir. J’ai remarqué tout cela d’un œil clinique, en silence, sans relever ses petits manquements. Pas encore. Ce n’était pas le moment de la réprimander, je me contentai de graver ces observations dans un coin de mon esprit. L’intensité monterait bien assez tôt, et j’aurais l’occasion de revenir sur sa discipline vacillante.
Je refermai la porte derrière moi sans bruit et m’avançai lentement. Nos regards se croisèrent dans le miroir lorsque je me plaçai juste derrière elle. Je lui offris l’une des tasses de verveine par-dessus son épaule. « Bois », lui dis-je doucement. Elle obéit, soumise et docile, portant la tasse à ses lèvres. Je pouvais voir dans son reflet le mouvement nerveux de sa gorge qui avalait par petites gorgées. Moi-même, je bus quelques lampées de l’infusion chaude, profitant de ce court répit pour ancrer le calme en moi. Tout en la laissant finir sa tasse, j’ai commencé à disposer tranquillement le matériel que j’avais apporté. Sans un mot, presque cérémonieusement, j’ai déposé sur le lit ou la commode divers objets : une corde de jute souple soigneusement enroulée, la fameuse culotte double gode (un harnais équipé de deux sextoys destinés à être insérés simultanément en elle), une petite roulette de Wartenberg aux picots métalliques luisant faiblement, un stick électrique pour de légères décharges, le martinet à lanières de cuir souple, une paire de gants en latex noirs qui montaient jusqu’aux coudes, un vibromasseur rechargeable, un plug anal gonflable muni de sa poire, et enfin un collier de cuir avec sa laisse assortie. Vicky observait du coin de l’œil ce manège impressionnant dans le reflet, incapable de cacher un frisson à chaque nouvel instrument dévoilé. Je percevais l’accélération de sa respiration lorsqu’elle reconnut certains objets plus intimidants, la fine baguette électrique notamment la fit tressaillir sur son tabouret. Malgré cela, elle restait silencieuse, s’astreignant tant bien que mal à garder sa pose.
Je sortis délicatement les gants de latex noirs et les lui tendis : « Enfile-les. » Elle s’exécuta en silence, glissant d’abord sa main droite, puis sa main gauche dans la matière luisante. elle tirai sur le bord supérieur pour bien dérouler chaque gant jusqu’à son biceps. Le résultat était saisissant : ses bras gainés de noir contrastaient avec la pâleur de sa peau nue. Elle ressemblait à une poupée articulée, un joli jouet fétichiste prêt à être manipulé. Satisfait, je laissai mes doigts courir un instant sur le latex tendu sur son bras, puis jusqu’à son épaule dénudée. Je la vis frémir dans le miroir, les lèvres entrouvertes sous l’effet d’un souffle court. Un sourire imperceptible étira le coin de ma bouche. Parfaite.
Calmement, j’ai ensuite saisi sa brosse posée sur la coiffeuse et entrepris de la coiffer. J’ai séparé ses cheveux en deux sections égales, puis coiffé patiemment deux couettes serrées de chaque côté de son crâne. Mes gestes étaient lents, appliqués, presque tendres. Vicky me laissait faire, immobile sous mon attention méticuleuse. Bientôt, ses longues mèches brunes furent transformées en deux couette épaisses retombant sagement de part et d’autre de son cou. J’ai noué les extrémités avec de petits élastiques noirs. Cette coiffure lui donnait un air d’innocence fragile, juvénile, contrastant avec sa nudité et la tension érotique de la scène. Je détaillai un instant son reflet : son visage était sérieux, ses yeux brillaient d’une lueur fiévreuse. Ainsi apprêtée, gantée de latex et coiffée comme une poupée dont j’aurais choisi l’apparence, elle m’appartenait entièrement du regard jusqu’au bout des cheveux.
L’instant était venu de plonger véritablement dans la séance. Je me suis penché près de son oreille et ai murmuré d’un ton posé, presque doux : « Regarde-toi. Ce soir, tu redeviens ma soumise. Debout. » Vicky inspira profondément, planta ses yeux dans les siens dans le miroir et se leva lentement du tabouret. Elle resta là, debout face à la coiffeuse, les bras ballants le long du corps, n’osant bouger sans une instruction de plus.
D’une pression ferme sur son dos, je la fis se pencher vers l’avant, jusqu’à ce que sa poitrine nue se projette un peu vers le miroir et que ses mains trouvent appui sur le rebord de la coiffeuse. Dans cette position, son dos formait un angle droit accentuant la cambrure de ses reins. J’écartai du bout des doigts l’une de ses fesses rondes pour vérifier le plug anal que j’avais placé plus tôt. La base dorée de l’objet dépassait toujours entre ses chairs, bien en place. « Parfait... » murmurai-je en effleurant le petit disque métallique.
Vicky ferma brièvement les yeux à ce contact intime, mais ne bougea pas. Je me redressai et ordonnai d’un ton sec : « Retire-le. Lentement. Et donne-le-moi. » Elle hésita à peine une seconde, puis sa main gantée se porta derrière elle. Je la regardai tandis qu’elle tâtonnait pour saisir la tige du plug. C’est toujours une épreuve modeste que de retirer elle-même un objet planté si profondément dans son intimité, et elle savait que j’observais chaque détail. Enfin ses doigts agrippèrent fermement la base ; avec précaution, elle commença à l’extraire. Un léger râle rauque lui échappa en sentant la partie la plus épaisse s’extirper de son corps. Elle tira doucement, centimètre par centimètre, le visage crispé par l’étrange mélange de soulagement et de manque que laissa le retrait du plug. Lorsqu’il sortit finalement avec un petit bruit humide, Vicky retint son souffle. Elle se redressa et se retourna à demi pour me remettre l’objet souillé. Elle était plus posée, plus précise que la semaine passée, quand l’hésitation l’avait souvent emportée sur l’initiative. Ce soir, Vicky était visiblement plus disponible, plus déterminée à bien faire. Un fin sourire de satisfaction effleura mes lèvres. La séance partait sur de bonnes bases.
Quand elle me remit le plug nettoyé, je caressai brièvement ses cheveux en guise de récompense tacite puis posai l’objet de côté. J’attrapai alors sur le lit la fameuse culotte double gode, un accessoire qu’elle connaissait bien, même si cela faisait des mois qu’il n’avait pas servi. C’était un harnais en latex noire, équipé de deux godemichets intégrés : l’un destiné à son vagin, l’autre à son anus, de sorte qu’une fois la culotte enfilée, les deux orifices de Vicky seraient comblés simultanément. Je vis ses yeux s’agrandir légèrement en comprenant mon intention. Elle eut un petit mouvement de recul, infime, et sa bouche se tordit en une moue inquiète.
— « Mets-la. » dis-je en lui présentant l’objet.
Vicky pinça les lèvres. « Maître... je... cette culotte ne tiens pas... » balbutia-t-elle d’une voix hésitante. Je fronçai aussitôt les sourcils. Ce n’était pas une réponse acceptable. Mon ton tomba, glacial : « Enfile-la. » Elle ravala la fin de sa protestation et s’exécuta en silence. Rapidement, elle passa une jambe, puis l’autre dans la petite culotte, et la remonta jusqu’à mi-cuisses. Là, plus délicat : il lui fallait insérer les deux godes en même temps en elle. D’ordinaire, lorsque nous pratiquions cela régulièrement, son corps s’y ouvrait sans difficulté mais ce soir, je pouvais deviner son manque d’entraînement récent. Vicky s’accroupit légèrement pour ajuster l’angle. Elle guida d’une main le godemichet arrière vers son anus, déjà dilaté par le plug précédent : celui-ci glissa relativement bien, disparaissant en elle dans un petit soupir de sa part. En revanche, le second gode se présenta devant son sexe luisant sans parvenir à s’y frayer un chemin. Je la vis tenter d’écarter un peu plus ses cuisses, appuyer le bout rond contre son vagin, rien n’y fit, son corps se dérobait, pas assez lubrifié ou peut-être pas assez consentant pour accepter cette intrusion additionnelle. Vicky s’acharna quelques secondes, le front plissé par la concentration et la gêne. Elle haletait légèrement sous l’effort. Finalement, elle leva vers moi un regard embarrassé : « Je... ça ne rentre pas... » avoua-t-elle dans un souffle.
Je sentis un bref élan d’agacement me chauffer la poitrine. J’aurais pu m’irriter de ce contretemps ; une part de moi en avait envie, frustrée de voir l’exercice échouer. Mais je me contraignis au calme, respirant profondément pour rester Maître de moi autant que d’elle. Inutile de braquer Vicky maintenant pour si peu : après tout, cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas subi ce genre de contrainte, son corps avait perdu l’habitude.
« Arrête. » dis-je simplement d’une voix basse.
« On ne force pas, laisse tomber. »
Soulagée d’entendre que je ne la poussais pas plus loin, elle hocha la tête et commença à retirer lculotte. Avant qu’elle ait terminé, un sursaut d’orgueil sembla toutefois la saisir : « S’il vous plaît, Maître... je peux réessayer une dernière fois ? » Son regard suppliant cherchait mon approbation. J’ai marqué une courte pause, puis acquiescé d’un signe de tête, par curiosité de voir si sa détermination suffirait. Vicky inspira et replaça à nouveau le jouet. Cette fois, elle porta deux doigts à son sexe et tenta de s’écarter les lèvres, s’humectant elle-même dans l’espoir de mieux l'accueillir. Je la laissai faire, observant ses efforts maladroits. Elle poussa, poussa... Un gémissement de frustration lui échappa ; le vagin refusait toujours obstinément l’envahisseur, se refermant dès qu’elle relâchait la pression. Au bout de quelques instants, il fallut se rendre à l’évidence : c’était un échec. Ses mains retombèrent, découragées.
« Assez. » lâchai-je froidement.
Vicky baissa la tête tandis que je la relevais par le menton d’un doigt sous son petit collier invisible de ce soir. Je plantai mes yeux dans les siens, sévère mais calme : « Pose-la sur le lit. Nous ferons sans. » Elle déglutit, mortifiée d’avoir failli à me satisfaire, et s’empressa de se débarrasser de la culotte à godes. Elle la déposa sur le bord du lit, les mains légèrement tremblantes. Sa poitrine se soulevait encore du stress de l’essai infructueux. Je n’ajoutai rien et ne la grondai pas davantage. On ferait sans, en effet. Ce jouet n’était pas indispensable au programme, mieux valait poursuivre autrement : la soirée était encore longue et riche d’enseignements à lui apporter.
Je repris sans tarder le fil de la séance. Saisissant Vicky par le bras, je la guidai hors de la chambre jusque dans le couloir tout proche, où un grand miroir rectangulaire était accroché au mur. Ce miroir-là offrait une vue en pied, parfaite pour la suite. Je plaçai ma soumise debout face à son reflet grandeur nature. Dans la semi-obscurité du couloir, seules quelques lueurs diffuses provenant de la chambre éclairaient son corps nu. Elle m’apparut dans cette glace comme une silhouette offerte, nimbée d’ombre, les gants noirs luisants contrastant sur ses cuisses claires. Ses mains pendaient docilement derrière son dos, signe qu’elle commençait à intérioriser son rôle sans que j’aie besoin de le rappeler à chaque seconde. J’ai effleuré son poignet puis je l’ai saisi fermement : il était temps de passer au bondage.
Posé à nos pieds se trouvait la corde de jute que j’avais sortie plus tôt. J’ai commencé à nouer Vicky avec une lenteur calculée, suivant mentalement le rythme de la musique douce qui filtrait depuis la chambre (j’avais laissé un fond sonore léger s’y diffuser). Chaque mouvement était précis, mesuré. Je lui pliai d’abord soigneusement les bras derrière le dos, plaçant ses poignets l’un contre l’autre. Elle se laissa faire, expirant lentement pour se détendre. Avec application, j’enroulai la corde autour de ses poignets et les liai ensemble fermement par un nœud plat que j’avais révisé à l’avance. Je vérifiai que la circulation n’était pas entravée, ses doigts pouvaient bouger un peu. Puis je poursuivis en enlaçant sa poitrine. Le Shinju que j’avais choisi d’exécuter mettait particulièrement en valeur les seins de la soumise : je fis passer la corde en travers de son dos, puis au-dessus de chaque sein, redescendre sous chacun, créant un réseau de lignes qui enveloppaient et comprimaient légèrement sa poitrine. Je serrai progressivement, tirant sur les brins pour ajuster la tension : la chair de ses seins fut délicatement comprimée entre les torsades, les faisant ressortir plus fermes, tendus vers l’avant.
« Ça va ? » murmurai-je.
« Oui, Maître… » souffla-t-elle faiblement.
Sa respiration était courte, mais pas affolée. Son buste tout entier était désormais cadré par la corde, ses bras immobilisés derrière elle. Je fis un pas en arrière pour contempler le résultat dans le miroir. La vision me coupa presque le souffle tant elle était belle : Vicky se tenait ligotée à la perfection, les seins soulignés et présentés, les pointes rosées de ses tétons durcies par l’excitation latente. Ses propres yeux s’écarquillèrent en découvrant son image ainsi saucissonnée. Son visage affichait de la surprise mêlée de trouble, comme si elle peinait à associer la femme du miroir à la femme du quotidien. Le temps semblait suspendu autour de nous, comme figé par la solennité de ce moment. J’ai passé une main autour de sa taille pour la tenir, me penchant à son oreille :
« Magnifique... » ai-je murmuré.
Après un court instant à la laisser s’habituer à ses liens, j’ai entrepris de déployer les premières stimulations. J’attrapai la petite roulette de Wartenberg déposée non loin. En la voyant, Vicky a tressailli imperceptiblement, ses cuisses nues se crispant. Je plaçai ma main gauche sur sa hanche pour la tenir immobile, et de la droite, j’appuyai doucement la roulette contre sa peau au niveau du bas-ventre.
« Ne bouge pas. » ordonnai-je d’une voix basse.
Puis je fis lentement rouler les picots sur sa peau, entamant une remontée languide du pubis vers le nombril. Au premier contact des aiguilles, un violent frisson la traversa : « Ah… ! » Un petit cri lui échappa et ses hanches reculèrent d’un coup, par réflexe de fuite face à la sensation aigüe. Je serrai immédiatement ma poigne sur sa hanche pour la ramener en place. Mon ton claqua, sec : « Qu’est-ce que j’ai dit ? Reste immobile. Accepte la gêne. » Vicky hocha la tête, les joues embrasées de s’être fait rappeler si vite à l’ordre. Elle planta son regard sur un point fixe de son reflet, contractant visiblement tous ses muscles pour se préparer à endurer. Lentement, j’ai repris mon exploration avec la roulette, reprenant là où j’en étais : du bas de son ventre j’ai continué à la faire glisser jusqu’à la base de ses seins ligotés, puis j’ai prolongé la caresse métallique autour de la courbe d’un sein, remontant vers le téton dressé. Vicky inspira brusquement, son abdomen se creusa tandis qu’elle luttait pour ne pas se dérober. Je voyais à son cou tendu qu’elle mobilisait toute sa volonté pour rester immobile, comme je le voulais. Malgré cela, arrivée près de l’aréole, la roulette arracha un nouveau couinement aigu à ma soumise et elle dodelina involontairement des épaules, échappant un instant à ma prise. Excédé, je retirai aussitôt l’instrument et saisis ses deux nattes pour lui tirer légèrement la tête en arrière. Mon visage apparut juste à côté du sien dans le miroir, sombre et menaçant.
— « Qu’est-ce que je t’ai dit, Vicky ? » sifflai-je entre mes dents.
— « D… de ne pas bouger… » articula-t-elle dans un souffle.
— « Exactement. Ce soir, tu vas devoir apprendre à tout accepter sans bouger : la gêne, la douleur, l’envie… tout, en restant parfaitement docile. » Mon regard dur transperçait le sien dans la glace. « Reprends-toi. Il est hors de question que tu te tortilles au moindre stimulus. »
— « Ou-oui, Maître… pardon… » répondit-elle, honteuse, les yeux brillants d’émotion.
Je la relâchai en poussant un léger soupir. Il était normal qu’elle soit encore un peu indisciplinée en début de séance, cette règle de l’immobilité forcée était un véritable défi mental pour elle, et je le savais. Mais il était essentiel de la débarasser de suite de ses mauvaises habitudes. J’ai donc repris la roulette et continué son parcours cruel sur son buste : je la fis rouler cette fois-ci lentement autour de ses deux seins, traçant des cercles concentriques sur la peau fine, rapprochant et éloignant tour à tour les pointes de la tendre aréole. Vicky serrait les dents, ses narines frémissaient sous l’effort pour ne plus bouger. Je sentais ses muscles tressaillir par moments sous l’effet des piqûres multiples infligées par l’instrument. Après de longues secondes de ce supplice, je terminai en redescendant la roulette sur son ventre puis le long de la face interne de ses cuisses, jusqu’à frôler l’aine. Là, un glapissement inattendu lui échappa, un mélange de douleur et de surprise mêlée de plaisir, et elle tressaillit encore. Assez. Je décidai qu’elle en avait eu suffisamment pour l’instant.
Je reposai la roulette et effleurai du regard le corps de Vicky : déjà, de fines traînées rosées zébraient son ventre et la courbe de ses seins, témoins muets du passage des pointes. Ma soumise haletait faiblement, les lèvres mi-closes, comme perdue entre différentes sensations. Je me glissai de nouveau dans son dos, lui murmurant : « Tu vois, tu as survécu. Ce n’était qu’un début. » Elle hocha la tête, encore sonnée. Ses cuisses tremblaient un peu, non seulement de la douleur, mais aussi peut-être d’une étrange excitation : je savais que ce mélange de contrariété et de soumission pouvait la plonger dans un état second grisant.
Je décidai de passer à l’étape suivante. Je décrochai le martinet en cuir de la commode et vins me placer légèrement de biais par rapport à elle. Vicky, qui reprenait ses esprits, avisa dans le miroir le fouet multi-lanières pendouillant à ma main, et je la vis déglutir. Sa respiration s’accéléra de nouveau, non de crainte absolue (elle connaissait ce fouet, ce n’était pas le plus violent), mais d’anticipation anxieuse.
— « Vingt coups. Tu les compteras à voix haute. » annonçai-je posément en faisant jouer les lanières souples entre mes doigts pour les démêler.
Elle acquiesça d’un signe de tête raide et campa fermement ses pieds nus au sol, écartant légèrement les jambes pour s’ancrer. Son regard était fixé droit devant elle, vers son reflet, mais je n’étais pas sûr qu’elle se voie encore vraiment, déjà, elle entrait dans sa bulle de concentration, mobilisant son courage. Un léger mouvement du menton m’indiqua qu’elle était prête.
Je levai le bras et abattis le martinet une première fois en travers de sa poitrine. Un claquement sec retentit, suivi d’un gémissement étouffé. Vicky vacilla à peine, puis reprit son souffle :
— « Un… » compta-t-elle à mi-voix.
Je notai avec plaisir qu’elle n’avait pas oublié de compter. Le deuxième coup siffla aussitôt, venant mordre le haut de son abdomen.
— « Deux… » Sa voix tremblait un peu, mais elle restait intelligible.
J’enchaînai à un rythme lent et régulier. Troisième. Quatrième. Cinquième coup. Les lanières trouvaient leur cible tour à tour sur ses seins, son ventre, parfois ses hanches. Vicky énonçait chaque nombre d’une voix de plus en plus voilée par l’émotion et la douleur.
Je marquai un tout petit temps d’arrêt. « Continue » ordonnai-je fermement pour qu’elle ne perde pas le fil. Elle obéit vaillamment :
— « Sept… »
Je repris les coups sans faiblir. Huit. Neuf. Sa voix se brisa sur le chiffre :
« di… dix ! »
Je décidai alors de lui accorder une pause. Je baissai le bras et fis un pas vers elle. Son corps tout entier frissonnait, parcouru de petites secousses involontaires sous l’effort de résistance. Elle était toutefois restée parfaitement immobile durant toute la correction. Pas un seul instant elle n’avait tenté d’échapper au martinet. La fierté me gonfla la poitrine, voilà, mon entraînement commençait à porter ses fruits, l’habitude reprenait ses droits, son obéissance devenait plus forte que son instinct.
Je me raprochais d'elle et posai ma main sur ses seins meurtries. Sa peau était chaude, zébrée de marques rouge vif où le cuir avait mordu, et elle tressaillit au contact de ma paume. Doucement, j’effleurai ces zébrures du bout des doigts, les caressant comme pour effacer la brûlure. Puis mes doigts glissèrent plus bas, vers son intimité. Je voulus vérifier où elle en était : j’écartai légèrement ses cuisses et fus aussitôt frappé par la moiteur que je sentis sous mes doigts. Son sexe était trempé, coulant littéralement de cyprine qui luisait à la jointure de ses cuisses et dégoulinait lentement le long de l’intérieur de ses jambes. Le fouet et la douleur, loin de la détourner, venaient de l’exciter au plus haut point, bien plus vite que lors de la première séance. Un sourire satisfait étira mes lèvres. Je relevai la main, montrant à la lumière la luisance de sa cyprine collée à mes doigts, et prononçai à haute voix ce qu’elle ne pouvait nier :
— « Je vois que ma salope est déjà bien trempée. » dis-je d’un ton railleur et triomphant.
Vicky, laissa échapper un petit sourire taquin. Elle était complètement plongée dans le rôle, beaucoup plus que la semaine précédente à la même étape. Là où lors de notre reprise elle avait eu du mal à entrer véritablement en soumission, ce soir, elle y glissait comme dans un bain familier et délicieux. Cette prise de conscience éveilla en moi un puissant sentiment de fierté et de pouvoir. Mon sexe, déjà dur, pulsa contre mon pantalon à la vue de cette docilité coulante. Oui... c’est bien, pensai-je intérieurement. Ma salope commence à émerger, enfin.
Je la laissai souffler quelques instants de plus. Elle reprenait peu à peu une respiration plus calme, son corps se détendant légèrement sous la caresse continue de ma main sur ses fesses endolories. Lorsqu’elle sembla remise, je reculai d’un pas et glissai de nouveau à son oreille : « On reprend. Il en reste dix. Continue de compter, sans faute. » Elle rouvrit les yeux, ancrant son regard dans le miroir comme pour s’y donner du courage, et hocha la tête.
Je me repositionnai et levai le bras pour le onzième coup. Il fendit l’air et s’abattit sur sa hanche. Vicky sursauta mais ne cria. « Onze. » Sa voix était posée. J’enchaînai : douze, treize, quatorze… Les nombres sortaient de sa bouche l’un après l’autre, machinalement, comme un mantra l’aidant à transcender la douleur. Quinze, seize… Je notai qu’elle ne bougeait toujours pas d’un pouce : même pas un écart des hanches. Dix-sept, dix-huit…, Dix-neuf… Elle haletait bruyamment, mais sa voix tenait bon. Enfin, je concentrai toute ma force dans le vingtième et dernier coup, qui claqua diagonalement sur ses deux seins en même temps.
— « Vingt ! » lâcha Vicky presque dans un cri, soulagée que le compte s’achève.
Je jetai le martinet sur le côté et, sans attendre, enveloppai Vicky dans mes bras. Ma poitrine collée contre son torse, je sentais son cœur battre à tout rompre. Elle suffoquait légèrement, étourdie par l’effort et la douleur. Je passai mes mains sur son ventre tremblant, en une étreinte apaisante, et déposai quelques baisers légers sur la courbe tendue de son cou. « C’est bien… très bien… » murmurai-je en guise de félicitations. Sous mon étreinte, je la sentis presque se fondre, tout son corps se relâchant d’un coup contre moi. Elle était allée au bout de cette épreuve avec succès, et la fierté irradiait d’elle malgré son épuisement momentané.
Après quelques secondes suspendues où je la berçai doucement ainsi, j’énonçai calmement près de son oreille : « Ce n’est pas fini. » Je la sentis se raidir très légèrement, mais elle acquiesça sans un mot, prête à continuer à me satisfaire autant qu’il le faudrait. Je relâchai mon étreinte et me détachai d’elle.
« Penchée en avant. » ordonnai-je.
Vicky reprit sa position antérieure, cambrant les reins, offrant de nouveau sa croupe à ma vue et à mon accès. J’allai récupérer sur la commode le plug anal gonflable et un flacon de lubrifiant. Le plug était dégonflé pour l’instant, de taille modeste, relié à sa poire en caoutchouc par un fin tuyau transparent. Je revins derrière ma soumise, qui respirait profondément pour se tenir prête, et je posai mes doigts sur son anus encore rougi par l’insertion précédente. Un reste de lubrifiant facilitait la manœuvre : je n’eus qu’à enduire un peu plus l’entrée de son intimité postérieure, puis j’appuyai la pointe du plug gonflable contre son sphincter. Il céda sans grande résistance, Vicky était dilatée et détendue, et le plug entier s’enfonça jusqu’à la garde avec un léger flop. Ma soumise émit un petit gémissement rauque, mêlé de surprise ; elle ne s’attendait peut-être pas à être remplie de ce côté-là de nouveau si vite. Je maintins le plug bien enfoncé de la paume, puis de mon autre main, j’actionnai la poire : psshht. Une pression d’air envoya un premier volume dans le ballon interne du plug.
— « Oh… » fit Vicky en se haussant sur la pointe des pieds tant la sensation de gonflement immédiat la prenait de court.
Je lâchai la poire pour l’instant et passai ma main sur le bas de son dos de façon apaisante. « Ce n’est rien, juste une pression. » lui dis-je. « Redescends. »
Elle reprit appui sur ses talons, s’accommodant de ce nouveau plug qui l’écartait de l’intérieur.
Je me plaçai face à elle, pour qu’elle puisse me voir clairement. Ses yeux accrochèrent aussitôt les miens, cherchant à lire la suite dans mon expression. J’arborai un masque impassible de Dom, la dominant du regard tandis qu’elle était courbée et entravée, exposée sans défense.
— « Écoute les règles. » ai-je déclaré d’une voix posée mais ferme, le ton de celui qui n’admettra aucune contestation. Vicky, haletante, hocha la tête, totalement attentive malgré son état fiévreux.
Je levai un doigt : « Premièrement : nous allons procéder par séries successives de stimulation. Roulette, martinet, stick électrique, vibro, dans cet ordre. »** Elle déglutit en entendant énumérer ainsi les instruments de son supplice, mais ne broncha pas.
— « Deuxièmement : ce sera un travail en pyramide. Les doses vont augmenter de série en série. Puis redescendre. »** Mon regard perçant guettait sa réaction. Elle cligna juste des yeux, signe qu’elle comprenait l’idée sans savoir exactement jusqu’où cela irait.
— « Troisièmement : plus tu restes immobile, plus longtemps tu auras le vibro en récompense. Bouge ou désobéis… et tu verras. »** Un sourire dur accompagna cette dernière phrase, dont je laissai la menace en suspens. J’étais volontairement flou sur la sanction, son imagination ferait le reste pour la dissuader de tester mes limites.
Vicky acquiesça, le souffle court. Son visage reflétait un mélange de peur et d’envie, sans doute terrifiée par le programme annoncé, mais prête à relever le défi pour me plaire. Elle articula d’une voix faible mais résolue :
— « Oui, Maître. »
— « Bon. » conclus-je en m’écartant pour reprendre ma place initiale, légèrement derrière elle. « Alors on va commencer. »
Je vérifiai une dernière fois les attaches de ses poignets et le maintien du harnais de corde sur ses seins. Tout était solide. Ma soumise était fin prête à endurer ce que j’avais imaginé pour elle. J’entamai alors la première série.
D’abord, je ramassai la roulette de Wartenberg sur la petite table à côté. « Vingt secondes, » annonçai-je laconiquement. Aussitôt, Vicky ferma les yeux et je la vis remuer imperceptiblement les lèvres, elle comptait les secondes comme je lui avait ordoné. Je posai la roulette sur sa peau, juste au creux de ses reins cette fois, et déclenchai le chronomètre intérieur. Je la fis rouler lentement le long de sa chute de reins, remontant sur la colonne vertébrale, jusqu’à la base de la nuque, puis redescendant. Ses poings liés derrière elle se serrèrent à blanc, mais elle ne broncha pas. Encouragé, je poursuivis la torture en explorant d’autres zones : la rondeur d’une fesse, puis l’arrière de ses cuisses. Vicky laissa échapper un couinement étranglé lorsque les aiguilles grignotèrent la peau tendre derrière sa cuisse, mais son corps ne bougea pas d’un millimètre. Je la voyais lutter farouchement pour rester figée, et elle y parvenait, galvanisée sans doute par l’enjeu du vibro promis.
— « … 18… 19… 20… » compta-t-elle tout bas.
Je retirai la roulette dès la dernière seconde écoulée. « Bien. » murmurai-je, suffisamment fort pour qu’elle l’entende comme un encouragement.
Sans un instant de répit, je saisis le martinet déposé non loin. « Dix coups. » lançai-je. Vicky redressa instinctivement la tête et inspira profondément. Je la vis ravaler sa salive et se replacer mentalement en position d’endurer. Ses cuisses s’écartèrent très légèrement pour une meilleure assise. J’abattis le fouet sans attendre.
— « Un ! » compta-t-elle d’une voix forte, presque défiant la douleur.
Les coups s’enchaînèrent dans un claquement régulier. Deux ! Trois ! Quatre ! Ses fesses, prenaient des teintes pourpre, mais elle restait de marbre hormis le roulement de sa voix comptant chaque nombre. Cinq ! Six ! Sept !
« Huit ! » claqua-t-elle, défiant son propre corps.
Neuf ! Je mis toute ma force dans le dernier : dix ! Le fouet cingla sa hanche, la faisant vaciller d’un pas sur le côté sous l’impact. Aussitôt elle revint en place, haletante, et acheva dans un souffle : « Dix… » Sa voix se brisa à peine sur la fin. Je sentis mon cœur battre de fierté, malgré ce petit écart, elle avait tenu admirablement. Je décidai de ne pas sanctionner son vacillement, car elle s’était ressaisie d’elle-même sans que j’aie à intervenir.
À peine le dernier nombre prononcé, j’attrapai le stick électrique d’une main et, de l’autre, pressai la paume sur ses omoplates pour la maintenir. « Ne bouge pas. » rappelai-je, anticipant sa réaction. Je posai l’extrémité du petit bâton rouge contre la peau de sa hanche et j’appuyai sur le bouton. Une première décharge sèche jaillit, crépitant dans le silence.
— « Ah ! » cria Vicky, surprise par la vive piqûre électrique. Son corps se tendit comme un arc, mais sous ma main, elle ne chercha pas à s’enfuir. Elle haletait fortement, les yeux écarquillés.
Sans attendre, j’appliquai le stick un peu plus haut sur sa taille et déclenchai une seconde impulsion.
— « Hhnngh ! » Un gémissement rauque s’échappa de sa gorge tandis que son dos se cambra sous la douleur fulgurante. Ses poings s’agitèrent une seconde derrière elle, puis se figèrent de nouveau.
Je retirai l’instrument. Vicky suffoquait, mais elle ne disait mot. Je me penchai et demandai doucement : « Alors ? » Un instant de flottement, puis elle comprit ce que j’attendais :
— « M… merci, Maître… » souffla-t-elle en reprenant son souffle.
C’était notre rituel : remercier pour la douleur reçue. J’esquissai un sourire, satisfait de la voir s’en souvenir malgré son état. Ma main quitta ses omoplates et caressa un instant sa nuque en guise de récompense. Déjà, Vicky cherchait du regard le prochain objet… Je la sentis frissonner en voyant que j’empoignais le vibromasseur.
Je le mis en marche ; un bourdonnement grave emplit le silence. Je me plaçai derrière elle, passant mon bras autour de ses hanches pour venir coller le vibro contre son sexe trempé. Dès le premier contact du gode vibrant sur son clitoris gonflé, elle haletait déjà, secouée par le brusque afflux de plaisir après tant de douleur.
— « Vingt secondes. Compte-les. » intimai-je en maintenant fermement l’embout vibrant appuyé contre son intimité.
— « Un… deux… trois… » commença-t-elle aussitôt dans un souffle. Ses hanches eurent un soubresaut involontaire en avant, cherchant à s’ouvrir plus.
Je faisais glisser le vibro en petits cercles rapides autour de son clitoris, taquinant aussi l’entrée de son vagin d’où coulaient ses fluides. Sa cyprine couvrait l’extrémité de l’appareil, facilitant encore les va-et-vient. Vicky continua à compter tant bien que mal : « …cinq… six… » Sa voix devenait chaotique, entrecoupée de gémissements. Les vibrations profondes la rendaient folle, d’autant plus qu’elles arrivaient sur un terrain exacerbé par la douleur préalable. Je sentais ses cuisses trembler violemment. Sa tête dodelinait en arrière, et je la voyais rouler des yeux, les pupilles dilatées de plaisir.
— « …dix… onze… douze… » Elle continuait vaillamment à égrener les chiffres, mais je la sentais proche de l’explosion. Ses hanches avaient repris un mouvement infime de frottement contre le vibro, comme malgré elle.
— « …quinze… seize… » Son ton montait dans les aigus, se brisant presque en un couinement. Ses liens de corde crissaient, malmenés par les spasmes de son torse.
Je guettai le moment exact où son corps tout entier se mit à tressaillir : elle était en train de grimper la dernière marche avant l’orgasme. « …dix-huit… dix-neuf… vingt… ! » haleta-t-elle finalement, le souffle coupé.
À vingt, je retirai le vibromasseur d’un coup sec. Vicky poussa un gémissement plaintif, ses hanches cherchant quelques secondes le contact perdu dans le vide. Son clitoris devait être en feu, gonflé, suppliant la suite qui ne venait pas. J’éteignis le vibro ; le bourdonnement cessa net, soulignant le silence où résonnait seulement le halètement de ma pauvre soumise frustrée.
— « N’ose pas jouir. » lui lançai-je froidement en venant lui susurrer à l’oreille. Vicky secoua la tête, hagarde, et balbutia « N-non… Maître… » En effet, je pouvais voir sur son visage tordu de plaisir inabouti qu’elle se retenait désespérément de basculer, accrochée à mon interdiction comme à une bouée. Son corps tout entier frémissait encore des secousses du plaisir interrompu.
Je laissai un petit rire moqueur m’échapper. « Bien. » J’étais moi-même fébrile, témoin de la bataille intérieure qu’elle menait pour me rester fidèle. En cette fin de première série, Vicky était déjà au bord, mais elle avait tenu ses positions et respecté les consignes. Cette solide entrée en matière promettait pour la suite.
Je passai brièvement ma main sur ses cheveux humides, la félicitant tacitement. Elle tourna vers moi un regard brillant de reconnaissance et de supplication mêlées, des yeux qui semblaient dire « Fais de moi ce que tu veux » tout en suppliant « Donne-moi la délivrance ». Mais la délivrance n’était pas pour maintenant, et nous le savions tous les deux.
« Deuxième série. » annonçai-je sans transition
Elle eut un hoquet de surprise, clairement, une partie d’elle aurait espéré une pause plus longue, voire que cela s’arrête là. Mais elle ravala bien vite ses illusions et se remit en position, serrant les dents et offrant son corps marqué à la suite du traitement.
Avant toute chose, je posai brièvement la main sur la poire du plug gonflable dépassant de ses fesses et j’y administrai une seconde pression d’air. Pschhht. Je vis le tuyau frémir tandis que l’air s’engouffrait dans le ballon interne, forçant les parois de son rectum à s’écarter davantage.
— « Ah ! » Vicky arqua le dos, sa tête se renversant en arrière, bouche ouverte dans un cri muet. Son anus venait de s’élargir encore d’un cran, provoquant une sensation de plénitude intrusive qui devait la brûler de l’intérieur. Elle souffla bruyamment, mais ne protesta pas. Je palpai délicatement le plug entre ses fesses : bien bombé, toujours bien en place. Parfait. Cette gêne supplémentaire allait se rappeler à elle pendant toute la série.
Je repris alors la roulette de Wartenberg en main. Cette fois-ci, j’augmentai la dose : « Trente secondes. » déclarai-je. Vicky ferma les yeux avec une expression de douleur anticipée, son visage se crispant déjà. Elle commença à compter intérieurement alors que j’approchai la roue cruelle de sa poitrine.
Je fis courir les pointes sur ses seins emprisonnés par la corde, n’épargnant aucune zone sensible. Je les sentis glisser sur ses tétons raides, Vicky poussa un gémissement rauque, elle raffermit sa posture, se ressaisissant pour ne pas s’effondrer. Je continuai : la roulette traça cette fois un chemin sinueux autour de son nombril puis remonta lentement le long de son flanc gauche, effleurant au passage la pointe saillante de ses côtes. Vicky tenait bon, fixée sur son compte mental. Je devinais à peine le mouvement de ses lèvres formant silencieusement les nombres : …vingt-et-un… vingt-deux… À trente, j’ôtai enfin l’instrument.
Ma soumise rouvrit les yeux, hagarde mais toujours debout. Elle inspira profondément, comme si elle émergeait d’une apnée. Ses seins striés de fines marques tremblaient sous l’effet de son souffle erratique.
Sans perdre de temps, je fis de nouveau siffler le martinet dans l’air.
— « Vingt coups. » Ma voix claqua dans la pièce, nette, indiscutable.
Vicky hocha la tête, jambes bien ancrées, le corps offert, solide. Elle savait ce que j’attendais : une endurance sans faille. Son regard fixé droit devant trahissait la tension, mais aucune hésitation.
Le premier coup claqua sur sa cuisse.
— « Un ! »
Sa voix était plus basse qu’à la première série, mais ferme, assurée.
Le deuxième siffla et marqua son dos.
— « Deux ! »
Je n’adoucis rien. Trois, quatre, cinq… Les coups s’enchaînaient avec régularité, nets et précis. Chaque impact résonnait, chaque nombre sortait de sa bouche, parfois haché par l’effort, mais toujours présent. Elle encaissait sans plier, crispée mais fière.
À dix, je fis une pause. Ses cuisses vibraient, sa poitrine se soulevait rapidement, mais elle restait immobile. Je croisai son regard et inclinai la tête : elle comprit qu’elle était à sa place.
Je repris : onze, douze, treize… J’accélérai le rythme, cherchant à la surprendre, à briser sa cadence. Sa voix suivait malgré tout, régulière, déterminée :
— « Quatorze… quinze… »
Les nombres se succédaient, ancrés dans sa discipline. Dix-neuf. Je ralentis, levai le bras et frappai en diagonale, couvrant ses fesses déjà marquées d’une strie supplémentaire.
— « Vingt ! »
Le mot claqua, ferme, précis. Elle avait tenu. Sa tenue et sa constance m’emplissaient de fierté.
Je soulevai son menton du bout des doigts et scrutai son visage. Ses yeux brûlaient d’intensité, fixés dans les miens sans faillir. « Tu as très bien fait ça… regarde-moi. » Elle soutint mon regard sans détour. « Tu es courageuse, et je suis fier de toi. » chuchotai-je. Ses lèvres esquissèrent un sourire crispé par l’effort, mais assuré par la certitude de m’avoir satisfait. Son souffle revenait à un rythme stable.
La série, toutefois, n’était pas finie. Je le rappelai d’une voix basse mais ferme : « Ce n’est pas terminé, Vicky. » Elle hocha la tête, consciente, déterminée à poursuivre sans fléchir.
Je me saisis du stick électrique à proximité. Elle tressaillit en le voyant revenir dans son champ de vision. « Quatre impulsions. » annonçai-je simplement. Sa nuque se raidit, son corps se tendit dans mes bras ; je la maintins plus fermement, mon bras gauche en travers de sa poitrine, ma main serrant son épaule, de sorte qu’elle ne puisse pas esquiver par réflexe.
J’appliquai le stick sur sa hanche et envoyai la première décharge. Crac ! L’étincelle bleutée éclaira un instant sa peau rougie.
— « Haa ! » Un cri bref lui échappa. Elle secoua la tête violemment, mais ne chercha pas à fuir plus loin que mon bras lui permettait.
Seconde impulsion. Je décalai le stick de quelques centimètres et CLAC.
— « Ahhh ! » Son cri monta d’un octave, ses jambes manquèrent de se dérober sous elle. Je l’ai retenue fermement.
Troisième : je posai l’embout sur son flanc, juste sous ses côtes, et déclenchai la petite explosion d’électricité statique.
— « Nnghhh ! » Elle mordit ses lèvres Son corps tout entier se convulsa.
Enfin, quatrième et dernière impulsion : j’appuyai le stick juste à la base de la fesse, là où la peau était la plus meurtrie par le fouet. CLAC !
— « AAAH ! » hurla Vicky en se cambrant brutalement. Sa réaction fut si intense que le shinju se défit légèrement sous la tension. Elle haletait fort, comme asphyxiée par tant de douleur.
— « Merci… Maître… merci… » souffla-t-elle, reprenant le rituel avec constance, la voix rauque de tension mais pleine de fierté.
Puis, m’assurant qu’elle tenait encore debout, je me penchai pour ramasser à nouveau le vibromasseur.
— « Trente secondes. » dis-je simplement.
Vicky hocha la tête, écartant un peu plus ses cuisses d’elle-même, dans un geste de soumission assumée. Elle désirait ardemment le vibro, malgré la torture que cela représentait, car c’était sa seule perspective de plaisir dans ce maelström de douleur.
Je rallumai l’appareil, et sans plus de cérémonie, je le pressai contre sa fente trempée. Un long râle guttural s’échappa de la gorge de Vicky dès que le vibromasseur se mit à vrombir contre son clitoris. Ses yeux se révulsèrent sous l’effet d’une vague de jouissance instantanée.
— « Oh oui… oh… » commença-t-elle à gémir spontanément, oubliant un instant de compter. Je lui mordis aussitôt le lobe de l’oreille en grondant : « Compte ! »
— « P… pardon… un… deux… » s’empressa-t-elle de reprendre, sa voix chevrotante accompagnant le rythme des pulsations dans son bassin.
Cette fois, j’ai décidé de la torturer différemment : plutôt que de rester sagement sur son clitoris, je fis glisser le vibromasseur de haut en bas sur toute la longueur de son sexe ouvert. Je l’insérais d’un ou deux centimètres en elle, puis ressortais pour titiller son bouton, puis redescendais jusqu’à l’entrée de son vagin, l’enfonçant un peu, et ainsi de suite. Un véritable yo-yo de plaisir frustrant, ne lui laissant jamais assez de stimulation constante pour la faire basculer, mais la maintenant dans un état d’excitation affolante.
Vicky haletait, gémissait intensément, incapable de retenir désormais ces sons obscènes qui me ravissaient. Elle comptait toujours, d’une voix de plus en plus faible : « …huit… neuf… dix… » Ses cuisses ruisselaient tant elle coulait, il faisait chaud, le couloir était saturé de l’odeur musquée de son sexe. C’était enivrant. Moi-même, je sentais la moiteur coller ma chemise à mon dos, et mon sexe tendu gonflait douloureusement dans mon pantalon, impatient de délivrance. Mais je ne cédais rien, concentré sur elle.
— « …quinze… seize… » soufflait-elle, entrecoupant ses chiffres de gémissements. Elle était au supplice, et pourtant son bassin restait immobile, elle n’osait bouger de crainte que je n’interrompe le vibro trop tôt. Elle avait compris la règle parfaitement.
J'observait son visage. Quel spectacle sublime ! Ses joues en feu, sa bouche entrouverte, son regard fou… Une vraie salope soumise et perdue dans la luxure, voilà ce que je voyais. Et derrière cette débauchée, il y avait moi, l’homme calme et habillé, la dominant d’une sérénité presque effrayante. Le contraste était exquis.
— « …vingt-deux… vingt-trois… » continuait-elle dans un souffle rauque. Elle avait dépassé les vingt sans même que je le réalise. Je sentis sa vulve se contracter soudainement autour du bout du vibro que j’avais enfoui en elle sur quelques centimètres : un signe infaillible qu’elle était à deux doigts de jouir malgré tout. Je me crispai, hors de question de la laisser atteindre l’orgasme.
Immédiatement, je retirai l’appareil en le collant cette fois très fort sur son clitoris, mais juste une brève seconde, assez pour la faire hurler de plaisir, pas assez pour la faire jouir. Puis je l’éloignai définitivement.
— « …vingt-neuf… trente !!! » cria Vicky d’une voix étranglée alors qu’elle sentait le vibro la quitter au moment critique.
Elle resta un instant figée, suspendue au bord de l’abîme, haletante, le corps réclamant un aboutissement qui ne venait pas. Un râle incontrôlé monta de sa poitrine, mélange de frustration et de supplication. Ses yeux se braquèrent sur moi, suppliants, implorants, cherchant dans mon visage une clémence… qui n’existait pas. Je secouai lentement la tête en signe de dénégation. Sa lèvre inférieure trembla ; elle la mordit aussitôt pour ravaler toute plainte.
Je lui caressai la joue.
« Pas encore. Tu le sais. » chuchotai-je presque tendrement.
Vicky ferma les yeux, acceptant, et hocha la tête.
« Oui Maître… » gémit-elle.
Elle avait compris qu’elle n’aurait pas le droit de jouir, pas dans cette série en tout cas, et elle s’en voulait presque d’avoir espéré.
Les séries s’enchaînèrent ensuite comme prévu, le plug gonflable se tendant un peu plus à chaque étape, les instruments alternant, la frustration grandissant. Vicky compta, encaissa, endura, chaque cycle la poussant plus loin dans son abandon. Jusqu’au moment où je décidai qu’elle avait assez donné.
« Prête ? On enlève ça. » Elle acquiesça, docile.
Je tournai légèrement la valve du plug pour laisser l’air s’échapper lentement. Un sifflement discret se fit entendre tandis que le ballon de silicone se dégonflait peu à peu dans son rectum. Je sentis Vicky se détendre progressivement à mesure que la pression retombait. Lorsque tout l’air fut sorti, je tirai avec délicatesse sur la base du plug. Le cylindre glissa hors d’elle en un seul coup mouillé, provoquant un sursaut chez Vicky et un profond soupir de soulagement. Enfin vide, son pauvre orifice se referma en tressaillant. Je déposai le plug gonflable sur le sol, mentalement ravi de l’avoir menée jusqu’à cinq pressions ce soir, une performance qu’elle n’aurait jamais cru atteindre il y a peu.
L’entraînement était terminé. J’attirai Vicky contre moi et la serrai longuement dans mes bras. Je déposai des baisers légers sur son front, ses cheveux, ses tempes. Elle avait fermé les yeux, se laissant aller complètement.
« C’est bien… c’est fini maintenant… » murmurais-je tout contre son oreille. « Tu as été parfaite… » Chaque mot s’accompagnait d’une caresse rassurante sur ses épaules ou d’un baiser sur sa joue moite.
Vicky referma et ouvrit quelques fois ses mains pour dérouiller ses doigts. Puis, instinctivement, sans même que je le lui demande, elle se laissa glisser d’elle-même à genoux, posant sagement les mains sur le haut de ses cuisses en un geste gracieux. Ses yeux se baissèrent vers le sol, son dos se redressa malgré la fatigue. Position Nadu, impeccable. Un frisson me parcourut, même exténuée, elle revenait chercher sa place de soumise, elle la réclamait presque avec ce geste spontané. Je me sentis sourire, fou de fierté pour elle.
Je reculai d’un pas pour la contempler une seconde. Les deux longues couettes retombant sur ses seins marqués, les gants noirs toujours enfilés sur ses bras qui pendaient de chaque côté, son ventre contracté par l’effort pour rester droite malgré l’épuisement… Et ce regard modestement baissé. Dieu qu’elle est belle, pensai-je, ma poupée, mon esclave… Mon sexe réagit aussitôt à cette vue, se raidissant davantage encore sous mon pantalon. J’avais contenu mon propre plaisir durant tout l’entraînement, trop concentré sur elle pour penser à moi, mais maintenant un désir brûlant et urgent s’éveillait dans mes reins.
Je défaisis rapidement ma ceinture et mon pantalon, de même que mon boxer. Mon sexe jaillit, droit et dur comme du fer, libéré enfin de sa prison de tissu. Je n’avais même pas besoin d’y porter la main pour l’exciter : il était déjà prêt à exploser tant la séance m’avait stimulé mentalement. Vicky, toujours en Nadu au sol, risqua un coup d’œil vers mes hanches nues et ne put retenir un léger sourire en coin devant mon érection imposante qui palpitait littéralement d’envie.
— « Embrasse mes pieds. Vénère ton Maître. » ordonnai-je d’une voix sourde.
Aussitôt, Vicky s’inclina plus bas, ramenant ses bras derrière son dos comme elle pouvait, et posa ses lèvres tremblantes sur mes pieds nus. Elle les couvrit de baisers humbles, du dessus jusqu’aux orteils, avec une ferveur touchante. Ses cheveux glissèrent sur le sol autour de mes chevilles comme un voile brun. Je fermai les yeux un instant, submergé par l’émotion violente que ce geste suscita en moi. C’était plus fort que tout, la voir ainsi, agenouillée en adoration à mes pieds, m’offrait un sentiment de puissance absolue mêlé d’un élan de tendresse indescriptible. J’aurais pu jouir à cet instant, rien qu’à la sensation de ses lèvres douces se pressant contre ma peau, à la vue de cette femme fière ravalant toute dignité pour m’honorer comme un dieu. Mon sexe tressaillit, une goutte de pré-semence perla au bout tant l’excitation était intense. Mais je ne voulais pas finir ainsi, j’avais d’autres plans pour elle et pour moi ce soir.
— « Assez. » dis-je doucement après une minute environ, en posant ma main sur sa tête pour interrompre ses baisers dévots.
Vicky se redressa sur ses genoux. Je voyais dans ses yeux le reflet de ma silhouette nue et dominatrice. J’ai avancé d’un pas pour coller le gland de ma verge contre ses lèvres.
— « Applique-toi. Donne-moi du plaisir. » ordonnai-je en la tenant par la tête.
Elle ouvrit aussitôt la bouche et accueillit mon sexe avec une avidité mesurée. Sa langue fit d’abord le tour du gland, lapant doucement la goutte salée qui s’y trouvait, puis elle glissa ses lèvres autour de ma hampe et s’enfonça davantage. Un long soupir m’échappa en sentant sa bouche tiède et humide m’engloutir. Ses lèvres s’étirèrent jusqu’à englober une bonne moitié de ma longueur, puis elle entama un lent va-et-vient, les joues creusées, les yeux mi-clos de concentration.
Je glissai ma main dans ses cheveux, agrippant l’attache de ses couette pour contrôler le rythme. Doucement, j’initié des mouvements de bassin, pas trop profonds d’abord pour la laisser trouver son souffle. Elle s’appliquait comme jamais, léchant, suçant, aspirant, avec une docilité exquise. Je l’entendais gémir faiblement autour de moi, ces petites vibrations qu’elle produisait volontairement, je les lui avais enseignées pour amplifier mon plaisir. Et en effet, chaque gémissement envoyé gorge profonde faisait vibrer ma verge d’une onde délicieuse. Je fermai les yeux, savourant pleinement ce moment. La douleur de mon désir inassouvi de la soirée se dissolvait dans la soie de sa bouche.
— « Mmmm… oui… » grognai-je, l’une de mes mains tenant fermement son crâne pour guider ses va-et-vient, l’autre s’accrochant à la rambarde du couloir pour garder l’équilibre.
Par instants, je la poussai un peu plus loin sur moi, forçant mon sexe à glisser presque jusqu’au fond de sa gorge. Elle acceptait, disciplinée, malgré les légers haut-le-cœur que je sentais contracter sa gorge contre mon gland. Sa gorge serrée était un délice brûlant autour de moi. Quand je la sentais suffoquer trop fort, je ressortais légèrement et elle reprenait son souffle en continuant de me sucer plus superficiellement, couvrant mon sexe de salive chaude. Nos regards se croisèrent une fois.
Je laissai échapper quelques soupirs de plaisir, que je ne cherchais pas à retenir, ils étaient la meilleure récompense pour elle en cet instant. Elle redoubla d’ardeur en les entendant, passant ses lèvres avec insistance sur chaque centimètre de ma hampe. Par intermittence, elle se retirait presque complètement pour venir lécher frénétiquement mon gland, massant la petite fente sensible avec le bout de sa langue, puis elle replongeait sur moi, gorge profonde, gémissant tout du long pour me donner ces vibrations que j’adorais. C’était un spectacle autant qu’une sensation : voir ma femme d’ordinaire réservée, là, agenouillée nue au milieu d’un couloir, les yeux humides de larmes, me pomper la queue avec une telle dévotion, cela nourrissait mes fantasmes les plus fous.
La pression montait dans mes reins, indubitablement. Je sentais mes testicules se soulever peu à peu, signe que l’orgasme approchait. Vicky le sentit aussi : elle accéléra légèrement, ajustant son rythme au martèlement de mon cœur. Ses mains, jusque-là sagement posées sur ses cuisses, vinrent s’agripper à mes hanches pour mieux m’accompagner. Elle me faisait l’amour avec sa bouche d’une façon experte, en parfait petit instrument de mon plaisir.
Je commençais à perdre le contrôle, chacun de ses va-et-vient me soutirait un gémissement guttural, mes hanches se mouvant d’elles-mêmes pour aller chercher plus loin la chaleur de sa gorge. Vicky elle-même avait les joues en feu, suffoquant et salivant abondamment. Je la voyais lutter pour reprendre son souffle entre deux pénétrations orales, mais elle ne ralentissait pas, animée par l’unique but de me faire jouir dans sa bouche.
Justement, l’idée de me libérer ainsi, au fond de sa gorge offerte, devint de plus en plus tentante au fil des secondes. Je m’imaginais déjà lui tenir la tête et l’enfoncer jusqu’à l’extrême au moment fatidique, la forçant à avaler chaque jet de semence… Cette pensée me fit presque franchir le point de non-retour. Non… Pas encore. Une envie sadique, née de la frustration orchestrée de la soirée, se formula soudain dans mon esprit : je ne lui offrirais pas cette satisfaction-là non plus. Si elle attendait la récompense de sentir ma jouissance couler en elle, elle l’attendrait en vain. Ce serait ma dernière taquinerie, mon dernier pied de nez à ses attentes sensuelles ce soir.
Je retirai brusquement mon sexe de sa bouche juste au moment où le doux halo de l’orgasme commençait à poindre. Un fil de salive relia encore ses lèvres à ma verge palpitante quelques secondes, avant de céder et tomber sur sa poitrine. Vicky, surprise, leva des yeux fiévreux vers moi. Elle reprit sa respiration en haletant, sa poitrine se soulevant rapidement. Je voyais la déception et l’incompréhension se peindre sur son visage exténué. Elle croyait m’avoir mal servi et que j’interrompais pour la sermonner. Elle voulut se pencher de nouveau vers mon sexe pour reprendre la fellation, mais je l’en empêchai en posant ma main sur son front, repoussant sa tête en arrière doucement.
— « Stop. » dis-je d’une voix rauque.
Elle se figea immédiatement, bouche entrouverte, lèvres gonflées et luisantes de salive mêlée de mon fluide pré-séminal. Son regard cherchait une explication dans le mien. J’ai glissé ma main sous son menton et l’ai relevée, l’obligeant à se mettre droite sur ses genoux. Puis délicatement, je lui ai fait tourner la tête de côté et je l’ai appuyée contre le haut de ma cuisse droite. Elle comprit enfin ce que je voulais : elle resta immobile, joues collées contre moi, me servant d’appui. Ainsi, son visage offrait son profil parfait, légèrement levé, et j’étais debout à côté d’elle, dominant la scène de toute ma hauteur.
Je levai ma main libre à hauteur de mon visage. Elle me vit du coin de l’œil cracher légèrement dans ma paume, pour ajouter un peu de lubrification, puis je m’emparai fermement de mon sexe et commençai à me masturber, juste à côté de son visage.
Un petit gémissement sourd monta de sa gorge en comprenant mon intention. Elle ferma un instant les yeux comme si une vague de frustration la traversait, mais elle ne bougea pas d’un iota. Docile, elle m’offrait sa joue et son visage comme toile de mon bon plaisir, acceptant silencieusement ce nouveau caprice cruel qui la privait de l’honneur de me faire jouir directement.
Ma main glissait fiévreusement sur ma tige lubrifiée. J’étais tellement excité que je sentis ma jouissance remonter en quelques va-et-vient. Vicky, de son côté, respirait bruyamment contre ma cuisse, comme un chien en attente. Sa proximité, la chaleur de son souffle sur ma peau, l’idée perverse de la traiter en simple support de mon plaisir sans qu’elle n’y participe… tout cela finit de m’emporter.
— « Ahh… oui… » grognai-je en rejetant la tête en arrière.
L’orgasme me submergea, plus puissant encore que je ne l’avais anticipé. Mes reins se contractèrent violemment et je lâchai ma semence dans un râle profond. Un premier jet épais de sperme jaillit de mon gland et vint s’écraser sur la pommette de Vicky, éclaboussant jusqu’à sa chevelure. Je ne contrôlais plus rien, mes hanches s’avançaient en saccades incontrôlées entre ma main et son visage. Un deuxième spasme propulsa une longue giclée blanche qui la frappa sur le front et le sourcil. Puis encore un troisième moins ample qui atterrit en travers de son nez fin et sur ses yeux. Le reste coula plus lentement : des filets épais s’échappèrent de mon sexe tremblant pour dégouliner directement sur ses lèvres entrouvertes et son menton. Je continuais à me branler férocement, vidant jusqu’à la dernière goutte sur elle, marquant son visage de mon sperme chaud.
Vicky ne bougeait toujours pas. Je l’entendis inspirer fort par le nez lorsqu’un jet l’atteignit près des narines. Elle serra les paupières pour protéger ses yeux de l’assaut. Mis à part ça, elle accueillait passivement ma semence comme une offrande souillée. Son cou frémissait de… plaisir ? De fierté ? Je ne saurais dire, en tout cas, elle ne montrait aucun signe de rejet ou d’écœurement. Au contraire, lorsque j’eus fini, elle rouvrit lentement les yeux et jeta un regard vague et brûlant de soumission vers moi, ses cils alourdis par le sperme qui coulait sur son front jusque dans le coin de son œil.
Je haletais, debout face à ce spectacle dégradant et sublime. J’avais marqué ma propriété sur elle de la façon la plus crue, et elle semblait heureuse de la recevoir. Ma main lâcha enfin mon sexe qui commençait à s’assoupir après l’orgasme. Dans un dernier sursaut de provocation, je donnai de petites tapes de ma verge sur sa joue, étalant les traînées blanches qui s’y trouvaient. Elle ferma docilement les yeux pendant ce geste humiliant, un soupir satisfait s’échappant même de sa bouche entrouverte, comme si cette insulte finale la comblait.
Je repris mon souffle peu à peu. Ma tête tournait légèrement, secouée par l’intensité de la jouissance. Je posai ma main sur l’épaule de Vicky pour me stabiliser. Elle, agenouillée, demeurait parfaitement immobile, en position Nadu stricte malgré le foutre qui coulait de son menton jusque sur sa poitrine. Son buste se soulevait vite, elle aussi respirait fort sous l’effet de l’émotion et, je crois, d’une excitation inassouvie. Mais elle ne dit rien, ne tenta aucun mouvement pour se soulager ni s’essuyer. Son seul geste fut de sortir sa langue pour lécher doucement une goutte de sperme qui glissait près de la commissure de ses lèvres. Elle avala la saveur salée en fermant les yeux, comme on savoure un nectar rare.
Je continuai à la maintenir en Nadu durant de longues minutes. Je récupérais mes esprits en silence, la regardant se couvrir peu à peu d’un manteau glacé : mon sperme, tiède en sortant, commençait à refroidir sur sa peau en minces rigoles laiteuses. Il y en avait partout sur son visage, des coulées striaient son front, sa tempe, d’autres pendaient du menton jusqu’à sa poitrine, l’une dégoulinait de sa narine. Elle ressemblait à une statue païenne profanée de blanc. Et pourtant, jamais je ne l’avais trouvée aussi belle et aussi mienne. Mes mains caressaient distraitement ses cheveux et sa nuque pendant ce temps d’attente, comme pour la garder dans cette bulle d’abandon. Elle n’osait toujours pas bouger. Ses yeux restaient mi-clos, fixés sur un point invisible droit devant elle. On entendait juste nos respirations s’apaiser peu à peu dans le silence de la maison endormie.
Quand je décidai enfin qu’il était temps de la libérer, je tapotai légèrement son épaule. « Viens. » articulai-je tendrement. Je pris son bras et l’aidai à se relever. Elle chancela, ses jambes engourdies peinaient à la porter. Je la soutins fermement contre moi. Puis, d’un pas lent, je la guidai de nouveau dans la chambre, devant la coiffeuse où tout avait commencé.
Je la positionnai exactement au même endroit qu’au début : debout face au miroir, moi juste derrière elle. Dans la glace, l’image reflétée n’avait plus rien à voir avec celle d’il y a quelques heures. Vicky était méconnaissable : un puzzle de souillures et de stigmates. Ses couettes autrefois parfaites partaient en mèches hirsutes, ses seins et ses fesses constellés de marques rouges témoignaient de la brutalité qu’elle avait subie. Son pubis et l’intérieur de ses cuisses luisait de sécrétions séchées. Et pour couronner le tout, son visage dégoulinait encore de mon sperme, immaculant jusqu’à ses cils. Quant à moi, j’apparaissais derrière elle, torse nu, visiblement repu. L’ombre de son Maître triomphant, ayant littéralement marqué son territoire.
Je la maintenais par la taille pour qu’elle soutienne son propre regard. Elle avait commencé par baisser les yeux, peut-être effrayée de se voir ainsi, mais je ne l’entendais pas de cette oreille. D’une pression ferme sur son menton, je la forçai à lever la tête vers le miroir.
— « Regarde-toi. Dis-moi ce que tu vois. »
Ma voix était douce, presque un murmure, mais l’ordre était sans équivoque. C’étaient les mêmes mots qu’au début de la nuit, prononcés alors sur un ton dur, mais qui prenaient maintenant une tout autre dimension.
Vicky soutint son reflet dans le miroir pendant quelques secondes, haletante. Un petit sourire naquit sur ses lèvres souillées, tandis qu’elle continuait de contempler la femme débauchée dans la glace. D’une voix rauque, brisée d’émotion et de fatigue, elle prononça enfin, avec une sincérité vibrante :
— « Une soumise, Maître… Je vois une soumise. »
Cette fois, les mots résonnaient vrais. Aucun automatisme dans sa voix, aucune retenue ; juste la pure vérité de son être en cet instant. Elle se voyait telle qu’elle était devenue ce soir : ma chose, mon esclave, ma soumise absolue, fière de l’être et pleinement consciente de sa transformation. Je plongeai mon regard dans le sien à travers le miroir, et j’y lus cette fierté tranquille, cette gratitude infinie de s’être retrouvée elle-même dans l’abandon. Oui. Ce soir, Vicky avait cessé d’être ma femme pour incarner entièrement ma soumise.
Je hochai la tête lentement, sans la quitter des yeux. Un sourire presque imperceptible étirait mes lèvres.
« Oui… » soufflai-je. « Ce soir, tu es ma soumise. »
Je la laissai quelques minutes ainsi, debout contre moi, à savourer en silence cette révélation. Mon menton reposait au creux de son épaule ; je lui prodiguais de légères caresses du bout des doigts le long de ses bras et sur son ventre pour l’apaiser pleinement. Elle expira plusieurs fois, chassant les derniers tremblements de ses soupirs, jusqu’à ce que sa respiration devienne régulière et profonde. La séance s’achevait dans un calme presque sacré, empreint de recueillement.
Lorsque j’eus fini, je la pris par la main et l’entraînai vers le lit tout proche. Ses jambes vacillaient toujours, je la soulevai carrément dans mes bras pour parcourir les deux mètres restants. Avec précaution, je la déposai sur le matelas, puis m’allongeai à ses côtés. Aussitôt, elle vint se blottir contre moi, son visage cherchant ma chaleur, ses bras entourant mollement mon torse. Je rabattis la couverture sur nous et refermai mes bras sur son corps nu.
Nous sommes restés ainsi un long moment, enlacés, sans un mot. Dans la pénombre de la chambre, je percevais son odeur naturelle, musquée, mélangée à l’âcreté du sperme et au parfum du cuir, un mélange entêtant, signature de cette nuit. Je déposai un baiser sur son front. Elle soupira d’aise, nichant son visage dans le creux de mon cou. Tout son être semblait me dire merci sans le prononcer.
Finalement, après de douces minutes de calme, je lui ai demandé à voix basse :
— « Dis-moi… combien de fois tu t’es masturbée cette semaine ? »
Vicky remua légèrement, surprise par la question soudaine. Je sentis son dos se raidir un peu contre mon bras. Elle hésita mais la transparence primait entre nous à cet instant :
— « Quatre fois… » avoua-t-elle dans un murmure contrit.
Je fermai les yeux, encaissant cette réponse. Quatre, c’était plus que je ne l’aurais souhaité, j’avais bien remarqué qu’elle cherchait souvent du réconfort toute seule ces derniers temps. Je pinçai doucement son menton entre mes doigts et la forçai à lever les yeux vers moi. Dans le noir, ses prunelles luisaient, inquiètes de ma réaction.
— « À partir de maintenant, c’est terminé. » dis-je d’une voix douce mais catégorique. « Aucune masturbation pendant la semaine qui vient. Je confisque ton vibro. »
Ses yeux s’agrandirent légèrement mais elle ne discuta pas. Le verdict était tombé, logique : après la séance extatique qu’elle venait de vivre, il était hors de question qu’elle aille se soulager en solitaire. Je voulais qu’elle croupisse dans sa frustration, pour son propre bien, afin que son désir renaisse plus ardent encore.
Elle déglutit et souffla un petit « Oui, Maître… » résigné.
Je caressai sa joue du revers de la main, apaisant la petite crainte que je lisais en elle. Puis j’ajoutai, en pesant chaque mot :
— « La prochaine fois, je te libérerai et t’accorderai ton plaisir. »
Ses yeux s’illuminèrent d’un espoir presque enfantin à cette promesse. Je souris et embrassai le bout de son nez.
— « Mais seulement si tu viens me réclamer la séance. » achevai-je dans un chuchotement.
Je sentis son souffle se suspendre un court instant contre ma poitrine. Elle comprenait ce que j’insinuais : je ne prendrai pas l’initiative. Pas plus que cette fois-ci. C’est elle qui devrait, le moment venu, revenir quémander encore sa propre délivrance. Et cette fois, j’avais en quelque sorte garanti qu’elle l’obtiendrait, un doux leurre peut-être, ou pas.
Vicky ne protesta pas. Elle savait que c’était ma façon de faire durer le jeu, de prolonger son état de soumission hors de la chambre. J’entendis un timide « D’accord… Maître » s’échapper de ses lèvres. Son corps contre le mien s’était détendu complètement, vaincu.
Je resserrai mon étreinte autour d’elle. Elle enfouit sa tête dans le creux de mon épaule, son souffle caressant ma peau. Avant que le sommeil ne nous emporte, je pris une dernière fois conscience du moment présent : ma femme était là, blottie contre moi, épuisée mais comblée, portant encore sur son corps les traces brûlantes de ma domination. Aucune photo n’immortalisait cet instant, juste nos esprits en gardaient la marque profonde. Et cela suffisait.
Un sourire de triomphe flottait sur mes lèvres dans l’obscurité. Cette nuit, Le Miroir de la soumise avait reflété exactement ce que j’espérais y voir. Et tandis que Vicky sombrait dans le sommeil, je sus qu’au petit matin la réalité reprendrait ses droits, mais que quelque chose en elle était différent désormais. Elle avait renoué avec cette part d’elle-même qu’elle craignait perdue, cette part qui m’appartenait. Et moi, j’avais regagné un peu plus mon trône intime.
Je déposai un dernier baiser sur son front moite en fermant les yeux. Un jour, peut-être, nous prendrions le temps de photographier à nouveau ces instants d’excès… Mais pas ce soir. Ce soir était à nous, rien qu’à nous, gravé dans nos chairs et nos cœurs.
Je la sentis sourire faiblement contre ma peau en murmurant dans un demi-sommeil : « Merci… Maître… »
Comme pour cette séance, j’attendrai que le désir vienne d’elle. Je ne proposerai rien. C’est à elle de réclamer une nouvelle séance. Et très probablement, la prochaine fois, je la libérerai et je lui donnerai son plaisir. Toute la frustration accumulée la fera exploser. C’est ainsi que le jeu se prolonge : elle initie, j’exécute, et le rituel garde toute sa force.
Aucun cliché de nos scènes. C’est l’accord actuel. Pas de corps exposé, pas de trophées. Peut‑être que cela reviendra un jour ; pour l’instant, seuls les accessoires témoignent. L’intimité se grave mieux dans la mémoire que sur une pellicule.
Je réfléchis aussi à ouvrir un axe parallèle : confier ponctuellement Vicky à un autre Maître, détaché, sans enfant, sans épouse, sans le poids de notre quotidien, pour qu’elle soit poussée ailleurs, autrement, avec un regard froid et une main étrangère. Rien n’est décidé. Ce qui m’importe, c’est la progression : la sienne, la mienne, la nôtre.
Ici, rien n’est romantique. C’est discipline, contraste, frustration maîtrisée.
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