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Par : le Il y a 6 heure(s)
"Ma volonté est de te plaire, de t'adorer. Une lettre est le portrait de l'âme, je presse la tienne contre mon cœur". Rien ne destinait la séduisante Joséphine à devenir impératrice, si ce n'est sa grande beauté et son ambition. Marie-Josèphe-Rose Tascher de la Pagerie est née aux Trois-Ilets sur le domaine de la Petite Guinée face à Fort de France, à la Martinique le 23 juin 1763. Ses parents, Joseph et Rose-Claire des Vergers de Sannois, sont tous deux issus de familles installées aux îles au commencement du XVIIIème siècle. Rose reçut une éducation sommaire dans un couvent de Fort-Royal, aujourd’hui Fort-de-France. Elle a seize ans, lorsqu’elle quitte son île en 1779 pour épouser, le 13 décembre, dans l’église de Noisy-le-Grand, le vicomte Alexandre de Beauharnais, fils d’un ancien gouverneur de la Martinique, alliance arrangée pour effacer les soucis financiers de sa famille. Le couple s’installe en région parisienne. Deux enfants naissent de ce mariage, Eugène, le trois septembre 1781, puis Hortense, le dix avril 1783. Mais Alexandre et Rose ne s’entendent guère. Le couple se sépare, le cinq mars 1785 à l’amiable, sans divorcer. Rose obtient la garde d’Hortense mais Eugène doit vivre avec son père. Les difficultés financières rattrapent Rose qui vend une partie de ses bijoux pour subvenir à ses besoins. Cette pression financière est si importante qu’en 1788, Rose revient à la Martinique avec Hortense et qu’elle y reste deux ans. En 1789, la Révolution française éclate en métropole, et la Martinique ne tarde pas à connaître des troubles en 1790. Rose décide de rejoindre Paris avec sa fille. En novembre 1790, elle retrouve alors bientôt son mari qui fait une carrière politique éclatante et deviendra président de l’Assemblée constituante en juin 1791. Rose se rapproche de lui pour profiter de son influence et cultiver des amitiés politiques. Mais la situation sous la Terreur est instable. Des coalitions étrangères sont montées contre la France révolutionnaire. Chargé de défendre la ville de Mayence devant les Prussiens et les Autrichiens, Alexandre ne peut empêcherl a capitulation. Il est exécuté le 23 juillet 1794. Rose échappe à la guillotine grâce à la chute de Robespierre.   "Mon mari et amant, je t'envoie mille choses aimables, et un baiser d'amour. Je t'aime comme au premier jour". Le neuf Thermidor lui rendit sa liberté, (le 6 août), mettant fin à sa liaison avec le général Lazare Hoche, lui aussi incarcéré au même endroit. C’est à cette époque qu’elle fit la connaissance de Thérésa Cabarrus, épouse Tallien. Avec Thérésa, et une de leurs amies Fortunée Hamelin, elle arpenta en véritable muse l’époque du Directoire. Son univers n’était alors que frivolités et relations mondaines. C'est ainsi qu’elle fut l’égérie des salons de Barras. La ravissante jeune femme créole remporte beaucoup de succès masculin avec son numéro de danseuse quasi nue. Passionnée par les toilettes et grisée par la joie de se produire, Rose comme plus tard Joséphine n’avait jamais su compter. C'est dans les salons parisiens qu’elle va faire la connaissance d’un jeune général, protégé de Barras, qui le douze vendémiaire, (4 octobre 1795) a sauvé la Convention d’une tentative de renversement menée par les royalistes: Napoléon Bonaparte. En 1795, Rose possède une éducation acquise avant la Révolution, une tradition de distinction et de bonnes manières. Elle dégage une sensation de gentillesse qui en font une personne souvent sollicitée pour obtenir son aide. La mode pour Joséphine comme pour ses amies était un retour à la sensualité, au charme que les toilettes de l’Ancien Régime avaient étouffé. Libre et découvert, le corps avait une importance aussi grande que le visage et on se devait de l’entretenir, de le conserver mince et souple, parfaitement parfumé.   "Ne penser qu'à toi, n'aimer que toi, ne vivre que pour toi, et ne penser qu'à ton bonheur. Pour la vie, à toi, à toi". Rose est de taille moyenne, sa chevelure brune tombe en anglaises des deux côtés du visage ainsi que sur le front. Son visage oblong n’exprime pas ce qu’on pourrait appeler une beauté parfaite. Ses lèvres sont bien dessinées, son nez fin et long, ses yeux sont de couleur verte, sa voix agréable et douce. Elle est extrêmement sensuelle. Bonaparte succombera immédiatement à ses charmes, de celle qu’il n’appellera plus que Joséphine. Elle lui cède rapidementet dès le lendemain, il entame une relation épistolaire des plus enflammées: "Je me réveille plein de toi. Ton portrait et le souvenir de l’enivrante soirée d’hier n’ont point laissé de repos à mes sens. Tu pars à midi, je te verrai à trois heures. En attendant, mio dolce amor, reçois un millier de baisers, mais ne m’en donne pas, car ils brûlent mon sang." Très amoureux, Napoléon ne tarde pas à renommer Rose, "Joséphine." Plus âgée de six ans, déjà mère de deux enfants, Joséphine semble moins enflammée. En revanche, tous les deux sont très ambitieux. Joséphine introduit le jeune militaire dans la haute société, alors que Napoléon apporte sa renommée grandissante et la sécurité financière à sa nouvelle famille. Ils se marient civilement le 9 mars 1796. Nommé commandant en chef de l’armée d’Italie le deux mars, Napoléon quitte Paris dès le onze mars. La Première campagne d’Italie et la gloire naissante sont en marche.   "Ma douce et tendre amie, rien n'égale l'amour que j'ai pour toi. Être près de toi, c'est mon vœu le plus ardent. Aime moi autant que je t'aime". Dès le début, les relations entre Napoléon et Joséphine sont houleuses, car tous les deux ont un fort caractère. Napoléon doit s’absenter longuement lors de ses campagnes militaires. Et Joséphine tarde à le rejoindre, préférant la vie mondaine parisienne. Pourtant elle profite des triomphes de son général de mari, comme à Milan en juillet 1797. Joséphine retrouve Napoléon à Toulon en mai 1798, et le voit partir pour de longs mois mener la campagne d’Égypte. Elle continue de séduire à tout va, notamment le capitaine Hippolyte Charles, avec lequel elle entretiendra une longue liaison. S’ensuivent des années de conflits où elle suit son époux, en pleine ascension sociale. Il l’adore, elle minaude. Il s’éloigne, elle a peur de le perdre. Intimement liés, ils traversent des époques gouvernementales intenses, l’attraction du pouvoir tient une place prépondérante dans leur relation. Les événements politiques se succèdent, dont Napoléon sort le plus souvent victorieux même si les frasques de son épouse finissent par l’épuiser. Joséphine est aussi très dépensière et fait des opérations financières qui se révèlent de véritables gouffres pour le couple. Lorsque Joséphiner etrouve tardivement à Paris Napoléon, après l’avoir manqué à son retour de la campagne d’Égypte, ce dernier refuse de la voir. Perspicace, Joséphine tente de se réconcilier coûte que coûte avec Napoléon. Le couple résiste néanmoins à ces disputes, en partie grâce au talent de Joséphine pour adoucir son mari et donner de l’éclat à leur couple en public.   "Ma douce, quand me rejoindras-tu ? T'aimer, te rendre heureuse, voilà sincèrement le destin et le but premier de ma vie. Je t'envoie un million de baisers". Avec le coup d’État du 18-Brumaire (9-10 novembre 1799), Napoléon prend le pouvoir et devient Premier Consul. Le couple s’installe au palais des Tuileries, où Joséphine montre son don inné pour organiser des soirées officielles inoubliables. Lors de ses apparitions en public, par exemple lorsqu’elle se rend au théâtre avec Napoléon, elle se montre sous son meilleur jour. Il s’agit de faire honneur, à sa façon, au pouvoir politique du couple. En 1799, Joséphine achète le château de Malmaison. Elle dépense sans compter, temps et argent, pour en faire une demeure agréable. Napoléon y vient souvent, pour se détendre mais aussi pour y travailler avec ses ministres. La propriété devient célèbre pour son jardin de roses, ses serres aux plantes rares et ses animaux exotiques, comme des kangourous, des singes, des cygnes noirs, des zèbres, ou des autruches. Joséphine avait une véritable passion pour la nature et les animaux. Extension des bâtiments, aménagement du parc, l'épouse du Premier Consul s'occupait de tout en témoignant d'un véritable engouement pour la faune et la flore des contrées lointaines, comme si la créole n'était jamais parvenue à faire le deuil de son île natale, la Martinique. Chaque cargaison rapportait son lot de bêtes insolites et des animaux domesticables arrivaient dans le parc de Malmaison. On construit des enclos spécifiques où se prélassent des gnous, des gazelles d'Égypte, des lémuriens de Madagascar et même des lamas péruviens qui embrassent parfois Sa Majesté sur la joue. Un jour, le gouverneur de la Martinique expédie une femelle orang-outan, très vite adoptée par Joséphine qui n'hésitait pas à l'exhiber à ses côtés, d'autant qu'elle multipliait grimaces et facéties pour son bonheur.   "Quand répondras-tu à mes lettres ? Je te couvre d'un millier de baisers brûlants. Une belle nuit, les portes enfoncées, et me voilà enfin dans votre lit". Joséphine se lance également dans des expériences, en relation étroite avec les savants du Jardin des plantes. Elle leur offre un jour un zèbre femelle pour qu'on l'accouple avec un âne de Toscane. Les scientifiques lui feront parvenir un tableau du "métis" ainsi créé, en guise de souvenir. Partout, les animaux sont les maîtres, dans le parc comme dans les salons du château, égayés notamment par les oiseaux exotiques. Elle emplit ses volières avec des hoccos de Guyane, des promérops à longue queue, des aras à ailes vertes, des casoars, des perruches. Dans le parc, on peut croiser une autruche, des faisans dorés de Chine, un vautour indien et des cygnes noirs d'Australie, qui s'acclimatent parfaitement dans l'étang parisien. La cohabitation avec cette ménagerie n'est pas toujours de tout repos. Pour tenir son rang et être à la pointe de la nouveauté, Joséphine dépense énormément, ce qui occasionne de nouvelles tensions quand Napoléon découvre les factures. Mais le charme irrésistible de Joséphine finit toujours par apaiser son mari qui reconnaît tout simplement: "je gagne des batailles, Joséphine gagne les cœurs."   "Toute mes pensées vont vers toi. Tout à toi, ma vie, mon plaisir, ne sont que ce que tu les fait. Je me couche le cœur plein de ton adorable image". Mais Joséphine ne fait pas l’unanimité, parmi les proches de Napoléon. Mariée en mars 1796, elle ne rencontre la mère et les sœurs de Napoléon qu’en 1797, en Italie. Letizia, la mère de Napoléon, ne pense pas que cette femme, plus âgée que son fils, soit un bon parti. Des rivalités s’installent entre les Bonaparte et les Beauharnais. L’adoption d’Eugène par Napoléon et le mariage d’Hortense avec Louis Bonaparte, le frère de Napoléon, doivent resserrer les liens familiaux mais il n’en est rien. Les Bonaparte enjoignent clairement Napoléon, dont le pouvoir s’affirme, à quitter Joséphine qui ne parvient pas à lui donner un héritier. Devant la menace d’un divorce, Joséphine utilise les alliés qu'elle peut trouver. Peu de jours avant le sacre de Napoléon, en décembre 1804, le Pape Pie VII apprend que le couple n’a été marié que civilement. Devant la menace de voir Pie VII refuser de le couronner, Napoléon accepte la célébration religieuse du mariage, le 1er décembre 1804, la veille même du sacre. Pour Joséphine, c’est un soulagement, le divorce est désormais rendu plus difficile. Face aux querelles familiales, Napoléon défend et protège Joséphine. En 1804, il oblige ainsi ses sœurs à porter sa traîne lors de la cérémonie du sacre, et tient à couronner sa femme comme impératrice. Mais une fois l’Empire établi, sa propre pression s’exerce sur Joséphine afin de lui donner un héritier. L’Impératrice, consciente de ce besoin politique, multiplie les cures thermales à Plombières ou Aix-les-Bains afin de retrouver sa fécondité, mais elle ne parvient pas à tomber enceinte. Or Napoléon a besoin de fonder une dynastie.   "Pourquoi je ne songe qu'à toi ? Sans toi, sans ton cœur, sans ton amour, il n'est plus de bonheur pour moi. Seul la mort peut rompre notre amour". Mais que d’ennemis autour de Joséphine. Ses beaux-frères et belles-sœurs n’ont jamais désarmé à son égard. Sa belle-mère, Madame Mère n’avait cessé de l’appeler la dévergondée. Pourtant, elle n’était plus la femme frivole du Directoire. Elle s’était résignée au rôle d’épouse docile et presque indulgente. Mais, elle ne donna pas d’enfant à l’Empereur et la question du divorce devait être abordée. L’Empereur eut beaucoup de mal, tant son affection pourelle était grande. Il l’aimait véritablement, il considérait ses enfants comme ses propres enfants. Il haïssait l’idée du divorce et s’affligeait de devoir y recourir, mais la raison d’Etat devait l’emporter. Il lui fallait consolider son système, la grandeur, le repos, la prospérité de la France. Il savait que s’il venait à mourir le problème de sa succession serait vif. Ses frères étaient des hommes, alors qu’ils auraient dû être des héros, n'étaient que des chefs de faction. Ses maréchaux voudraient se partager sa dépouille. L’Europe regarderait le trône comme vacant. Sa décision est prise, il faut à la France un chef héréditaire, né de son sang. Même si son cœur est brisé, il doit se résoudre à divorcer.   "Loin de toi, ma vie est un cauchemar. Quand je serai dans tes bras, je te couvrirai de baisers les plus tendres. Je t'embrasse tendrement un million de fois". Le quatorze décembre 1809, le conseil privé arrêta le texte des actes du divorce. Le lendemain, Joséphine quittait lesTuileries à quatorze heures, pour se rendre à la Malmaison. Ironie de l’histoire, la femme qui n’a pas su donner un héritier à Napoléon va, par l’intermédiaire de son fils Eugène marié à Augusta de Bavière et père de sept enfants, peupler de sa descendance toutes les cours d’Europe du Nord. Une de ses petites-filles, également prénommée Joséphine, se marie au fils de Bernadotte et devient reine de Suède. Sa lignée s’est retrouvée au fil du temps, au Danemark, en Norvège, au Luxembourg, en Belgique et en Grèce, entretenant ainsi, sans le savoir, sa mémoire. Napoléon promet dans sa déclaration de ne pas oublier l’impératrice et d’assurer son avenir: "Elle a été couronnée de ma main; je veux qu’elle conserve le rang et le titre d’Impératrice, mais surtout qu’elle ne doute jamais de mes sentiments et qu’elle me tienne toujours pour son meilleur et son plus cher ami." Joséphine conserve la propriété de Malmaison où elle s’installe définitivement. En mai 1810, Napoléon se remarie avec la jeune archiduchesse d’Autriche Marie-Louise. Mais il continuera d’écrire à Joséphine et à s’inquiéter de sa santé, provoquant une certaine jalousie chez sa seconde femme. Ainsi, c’est en secret qu’il présentera à Joséphine son fils, le petit roi de Rome.   "Ton absence me déchire, mio amore. Mille baisers bien doux, bien tendres, bien exclusifs. Je brûle de plaisir de te voir. Mon cœur est à toi pour la vie". Libérée de ses tâches officielles, Joséphine se consacre dès lors à ses passions à la Malmaison. Elle poursuit les travaux et les embellissements de la demeure et des jardins. Elle enrichit sa collection d’art qui compte plus de deux cents toiles, et prend plaisir à la présenter elle-même à ses visiteurs, prévus ou spontanés. L’Empereur se rend parfois à l’improviste à la Malmaison, comme ce trente avril 1812 avant son départ pour la campagne de Russie. Bientôt, l’échec de cette campagne et le retournement des grandes puissances européennes contre Napoléon assombrissent l’avenir de l’Empire. En 1814, la France est envahie. Paris capitule le trente mars, et est occupée pour un an par les troupes du tsar Alexandre Ier. Joséphine suit ces événements depuis Malmaison, puis depuis le château de Navarre, près d’Évreux en Normandie. La chute de l’Empire et l’exil de l’Empereur se jouent durant le printemps 1814 sans qu’elle ne puisse revoir Napoléon avant son départ pour Elbe. En avril 1814, Joséphine peut revenir à la Malmaison. Louis XVIII, le nouveau roi de France, n’est pas opposé à la famille des Beauharnais, qui peut compter sur le soutien du Tsar Alexandre Ier. L’ancienne impératrice des Français et le Tsar de Russie entretiennent une profonde amitié, fondée sur l’amour de l’art, et le monarque russe apprécie également beaucoup ses enfants, Eugène et Hortense.   "Mon cœur t'appartient. Mes yeux te désirent. Ton corps est le tison ardent qui enflamme chaque parcelle de mon âme. Je suis tout à toi, éternellement à toi". Mais lors d'une autre visite, à Saint-Leu, Joséphine prend froid et contracte une sévère pneumonie. Veillée par sa fille Hortense, elle s'éteint le vingt-neuf mai 1814, à l'âge de cinquante-et-un ans, dans sa chambre de la Malmaison. Ses funérailles ont lieu à l’église de Saint-Pierre-et-Saint-Paul à Rueil quatre jours plus tard. On peut encore admirer aujourd’hui le gisant de marbre blanc qui surplombe sa tombe. Napoléon Bonaparte mourra quant à lui le 5 mai 1821 à Saint Hélène, où il fut déporté six ans plus tôt. Dépensière, coquette et séductrice mais toujours gracieuse, la grande victoire de Joséphine fut d’avoir gagné dans l’Histoire sa place parmi les couples les plus célèbres de la France.   Bibliographie et références:   - Charles-Henri de Beaurepaire, "L'impératrice Joséphine" - Pierre Branda, "Joséphine, le paradoxe du cygne" - Frédéric Masson, "Joséphine de Beauharnais" - Frédéric Masson, Madame Bonaparte" - Jean Hanoteau, "Le ménage Beauharnais" - André Castelot, "Joséphine" - Bernard Chevallier, "Douce et incomparable Joséphine" - Françoise Wagener, "L'Impératrice Joséphine" - Erick Noël, "Les Beauharnais, une fortune antillaise" - Liesel Schiffer, "Femmes remarquables au XIXème siècle" - Jean-Claude Fauveau, "Joséphine l'impératrice créole" - Philippe de Montjouvent, "Joséphine, une impératrice de légendes" - Andrea Stuart, "The Rose of Martinique"   Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : le Il y a 6 heure(s)
"C'est à Sainte-Hélène que l'empereur écrira ces mots sur le conquérant de la Haute-Égypte qui scelleront sa légende: Le talent de Desaix était de tous les instants. Il ne vivait, ne respirait que l'ambition noble et la véritable gloire. C'était un caractère tout-à-fait antique. Droit et honnête, il s'indigne des pillages, il est animé d'un sens très aigu de la justice". Le plus jeune général de la république, soldat philosophe, membre éphémère de l'Institut d'Égypte qui mourut trop tôt pour devenir maréchal de France, duc ou roi, reçut sans nul doute a posteriori le plus grand des titres, occuper les pensées de l'Empereur déchu à la fin de sa vie. "Il est rare et difficile de réunir toutes les qualités nécessaires à un grand général. Desaix possédait à un degré supérieur cet équilibre précieux entre l’esprit ou le talent et le caractère ou le courage". Dans son "Histoire de la Révolution", Michelet rend un vibrant hommage aux volontaires de 1792 et aux jeunes officiers qui les encadrèrent: "C’était le jeune, l’héroïque, le sublime Hoche, qui devait vivre si peu, celui que personne ne put voir sans l’adorer. C’était la pureté même, cette noble figure virginale et guerrière, Marceau pleuré par l’ennemi. C’était l’ouragan des batailles, le colérique Kléber, qui, sous cet aspect terrible, eut le cœur humain et bon. C’était l’homme du sacrifice, qui, pour lui, voulut toujours le devoir, et la gloire jamais, qui la donna aux autres, et même aux dépens de sa vie. Un juste, un héros, un saint, l’irréprochable Desaix". Quoiqu’il fut général en chef, Louis-Charles-Antoine Desaix accepta avec ferveur et gratitude de devenir le second du général Bonaparte commandant en chef de l’armée d’Angleterre, convertie en armée d’Orient le cinq mars 1798. Pendant deux années, il fut le délégué à pleins pouvoirs pour la Haute-Égypte. Et quand il reprit pied sur le sol de France, à Toulon, ce fut pour courir au combat auprès de son général jusqu’à contribuer par une charge héroïque à la victoire de Marengo, où il tomba mortellement blessé d’une balle au cœur le quatorze juin 1800. Plus proche par l’esprit de Vauvenargues et de Vigny que des maréchaux de l’Empire qu’il valut en art militaire, le général Desaix eut le rare privilège d’être l’ami de Bonaparte qui lui témoigna des sentiments avec une amitié que son cœur, connaissant trop profondément les hommes, n’avait pour personne. Seuls, par la suite, les généraux Duroc et Drouot deviendront les amis de l’Empereur. Louis-Charles-Antoine des Aix de Veygoux naît au château d'Ayat, à Ayat-sur-Sioule dans l'actuel Puy-de-Dôme, le dix-sept août 1768. Le manoir de Veygoux fut vendu en 1830, transformé en ferme, de telle sorte qu’il a perdu son visage d’antan. Le site auvergnat reste charmant: un ruisseau, des blocs de granit, de larges prairies à l’est. Ce fut le cadre de l’enfance du général Desaix. Il est le troisième fils de Gilbert de Beaufranchet d'Ayat de Boucherol Desaix et d'Amable de Beaufranchet. Sa mère est la sœur de Jacques de Beaufranchet seigneur d'Ayat qui épouse le quinze novembre 1755, la ravissante Marie-Louise O'Murphy, ancienne maîtresse de Louis XV et surtout un modèle du peintre François Boucher.    "Ceci est un bel exemple des conséquences positives de la révolution française. Cette dernière ayant permis d'ouvrir les portes des grands offices de la carrière militaire aux plus humbles des roturiers, l'armée peut désormais compter sur des gens peu éduqués, mais habitués à vivre à la dure. Desaix était aussi un amateur d'art et un homme érudit féru d'histoire". Si modeste soit-il, le cadre de son enfance est bucolique et sauvage à souhait. Le château natal de Desaix a hélas disparu, démoli au XIXème siècle. Celui des de Veygoux, vendu par la famille sous la Restauration au comte de Chabrol, existe lui toujours, restauré par son précédent propriétaire, l'écossais Ian Munn Mac Garvier. Malgré les hivers très vigoureux, la vie semble douce à Veygoux pour le jeune Louis qui, passant ses journées à courir les champs et les bois avec ses frères, ses cousins de Verrières, du Teilhot et de Beaufranchet, croît en force sinon en sagesse. Il apprend très tôt à monter à cheval, joue à la guerre avec les fils des métayers, grimpe aux arbres pour dénicher les oiseaux, récite avec soin son catéchisme sous la surveillance attentive de sa mère, apprend à lire et à écrire avec le curé du village. La famille est pauvre mais unie, vivant du maigre revenu de quelques terres. À sept ans Louis-Charles-Antoine entre comme pensionnaire boursier à l’École royale militaire d’Effiat, où son frère aîné l’a précédé. Les oratoriens de Riom y dispensaient une éducation virile à des fils de nobles, de gens de robe et de roturiers. De longues courses à travers la campagne par tous les temps afin de fortifier le corps et pendant les haltes les leçons données par les maîtres pour cultiver l’esprit, des études en salle pour la lecture, pas de congé en cours d’année scolaire, des vêtements les mêmes pour tous en gros drap du pays et de solides principes pour bien se conduire. Louis-Charles-Antoine se distingue par sa vive intelligence et sa mémoire exceptionnelle, spécialement en histoire et en géographie. Il rêve de servir dans la Royale et de découvrir le monde. Il se révèle dans l'ensemble bon élève, bien que manifestement comptant plus sur sa facilité que sur l'effort, ce qui après tout, est le propre des enfants intelligents.    "Le général Desaix était très aimé et beaucoup apprécié par ses hommes dont il partageait la vie d'abord dans l'armée de Sambre-et-Meuse sous les ordres de Pichegru, puis dans celle du Rhin sous les ordres de Moreau. Carrière foudroyante". La lecture des bulletins successifs met en lumière une constitution très robuste doublée d'une solide santé, d'un caractère souvent boudeur et une incontestable distraction dans l'étude des matières religieuses. La mémoire est excellente, tandis que l'expression orale est assurée, mais le style écrit négligé, tout comme ses connaissances en danse et en musique. La culture générale, enfin, est satisfaisante et le comportement en société convenable, ce qui est très important en un temps où le paraître compte autant que l'être. Louis Desaix de Veygoux termine ses humanités sans histoire, à la satisfaction de ses parents et de ses supérieurs, sans que rien cependant ne laisse présager son singulier destin lorsque, au seuil de sa quinzième année, les oratoriens l'affranchissent de leur pesante mais affectueuse autorité. Le contrat est rempli, le voici destiné à faire son temps dans l'armée jusqu'au grade de capitaine, jusqu'à l'attribution de la croix de chevalier de Saint-Louis qui fera de lui un vétéran confirmé. En 1783, son père mourut. Son frère était devenu officier à Beauvaisis-infanterie. Il fut affecté le dix-huit octobre, comme troisième sous-lieutenant en pied, sans appointement, à Bretagne-infanterie dont le colonel était le comte de Crillon. Selon l’usage de l’époque, afin de se distinguer de son frère, il choisit le nom de chevalier de Veygoux, signa désormais Desaix de Veygoux. Le huit juillet 1784, le sous-lieutenant reçut un traitement alors qu’il était en garnison à Grenoble, d’où son régiment fut transféré à Briançon. En octobre 1789, il obtint un congé de six mois pour revoir sa famille. Il avait vingt-et-un ans. On sait que pendant cette période d’initiation au métier des armes, il lut beaucoup, marquant d’un ex-libris les livres qu’il achetait. Par ailleurs, il fut sollicité d’entrer dans la franc-maçonnerie mais refusa, témoignant ainsi de son indépendance de caractère. En mars 1790, il quitta l’Auvergne et rejoignit le Bretagne-infanterie à Huningue. Après un bref séjour à Lucerne, il prit le commandement de la sixième compagnie du deuxième bataillon. Son régiment avait été créé en 1664 sous le vocable de Mazarin-français. Promu lieutenant le vingt-quatre novembre 1791, il passa quelques jours dans sa famille qui le complimenta de son épaulette d’or. Mais sa mère et sa sœur lui reprochèrent de ne pas émigrer comme ses deux frères engagés dans l’armée des princes, puis dans celle de Condé. Il y est nommé aide de camp du commandant Victor de Broglie. Alors qu'il est chargé de porter des courriers à Bourbonne-les-Bains et voulant éviter les contrôles au bourg de Xertigny, il se fait arrêter et conduire à la prison d'Epinal où il sera interrogé puis remis en liberté grâce à une intervention de Poullain Grandprey. Le comité révolutionnaire du district en profite pour faire procéder à la vente de ses meubles à Riom en prétextant qu’il est émigré. Ayant montré une rare bravoure au combat de Lauterbourg, il est nommé général de brigade à titre provisoire le vingt août 1793, à vingt-cinq ans, confirmé dans ce grade le onze septembre 1793, nommé ensuite provisoirement au grade de général de division le vingt-quatre octobre 1793.    "Longtemps plus tard, Chateaubriand écrira dans ses "Mémoires d outre-tombe": "Les hommes disparus jeunes sont de vigoureux et intrépides voyageurs, ils font très rapidement une route que les hommes moins forts achèvent à pas lents".Il a fallu un an à peine pour que ce jeune météore foudroyant qui semble ne pas voir les jours passer, atteigne le plus haut niveau du commandement militaire. Alors âgé de vingt-cinq ans et quatre mois, il devient le benjamin des généraux de la république puisque Jourdan a six ans de plus que lui, que Hoche et Marceau ont son âge mais ne le seront, le premier qu'en octobre, le second un an plus tard et que Bonaparte enfin, son cadet d'un an ne le deviendra qu'à la fin du mois de décembre. S’il est aimé de ses hommes qui, par les armes, ont montré qu’ils tenaient à le garder pour chef, son exemple et ses capacités militaires sont tels que les généraux en chef Pichegru, puis Moreau sollicitent son avis sur la stratégie à adopter. Sa prudence et le contrôle de soi lui évitent d’accepter à trois reprises le commandement de l’armée du Rhin qui avait conduit successivement dix généraux à la guillotine. Toutefois ses responsabilités sont lourdes, il commande cinq divisions en Haute-Alsace et est chargé de signer le vingt-trois décembre 1795, un armistice avec le général Clairfayt. Le vingt avril 1797 alors qu’il porte l’uniforme de commandant en chef, bleu marine aux parements à feuilles de chêne d’or avec écharpe blanche, il repasse le Rhin à Diersheim où il est blessé à la cuisse en chargeant à son habitude à la tête de ses troupes. Sa convalescence dure trois mois. Afin de se remettre complètement, il entreprend d’aller en Italie saluer Bonaparte dont la renommée l’attire et l’enthousiasme. Et comme il souhaite toujours apprendre, il prépare un circuit de plusieurs semaines afin de découvrir ce qui l’intéresse: Bâle, Lucerne, le Saint-Gothard, Lugano, Côme, Milan, Mantoue, Padoue, Trévise, Venise. Modestement vêtu en civil, accompagné de son aide de camp Rey et d’un domestique, il part le dix-neuf juillet comme un voyageur ordinaire. À Venise, il a son premier contact avec la mer qui l’avait toujours attiré sans la connaître. De là, il gagne le quartier général de l’armée d’Italie et à Passeriano, dans la maison d’été du doge Manin, il rencontre pour la première fois le général Bonaparte le vingt-sept août 1797. La sympathie est spontanée et réciproque, l’entente immédiate. Il écrit: "J’ai enfin rencontré un grand homme. Vous ne pouvez avoir une idée de son caractère, de son esprit, de son génie. Je suis enchanté de l’avoir vu". Celui-ci lui confie alors l'organisation d'un convoi maritime pour la campagne d'Égypte, où il remplira la fonction d'amiral. Le convoi de soixante navires et de sept mille hommes quitte Civita-Vecchia le vingt-six mai 1798. Desaix est à bord de La Courageuse, l’unique frégate de sa flotte. Le savant Monge y est également ainsi que Donzelot, Rapp et Savary. "Je ne rêve que pour la marine, je suis continuellement sur mon escadre."   "Desaix, Desaix, articule péniblement le mourant, c'est l'attitude du vieux roi Fingel pleurant son fils Ossian et racontant sa légende telle qu'elle fascinait tant Napoléon dans le tableau qu'il avait spécialement commandé au peintre Girodet". Débute alors le destin fabuleux de l'homme que l'Histoire nommera pour ses qualités humaines "le Sultan juste". Alors que depuis deux jours le convoi a jeté l’ancre en vue de Malte, l’escadre de Bonaparte est en vue le neuf juin. Desaix et Monge gagnent le vaisseau amiral. Le Grand-maître de l’Ordre de Malte s’étant retranché derrière la convention n’autorisant que quatre navires à la fois pour le droit d’aiguade, le général Bonaparte, sur instruction du Directoire décide de s’emparer de l’île. À l’aube du dix juin les troupes débarquent, Desaix à la pointe Saint-Paul reçoit la capitulation du fort Rohan qu’il a investi. Le Grand-maître tergiverse puis cède. Un armistice est signé transformé aussitôt en transaction dédommageant pécuniairement l’Ordre. Après la prise de la cité, Desaix qui commandait en second est chargé alors de la mission la plus périlleuse, avancer dans le désert vers Damanhour et Ramanieh avec les brigades Friant et Belliard et trois régiments de cavalerie dont les deux tiers des cavaliers sont à pied portant leur harnachement sur le dos. Il écrase les mamelouks à Chébreiss, le treize juillet 1798 et s'illustre lors de la bataille des Pyramides. Il reçoit l'ordre d'aller faire la conquête de la Haute-Égypte, et d'y achever la destruction des mamelouks. Il livre alors divers combats à Sonaguy, à Thèbes, aujourd'hui Louxor, à Samanouth, aujourd'hui Sebennytos, à Syène, aujourd'hui Assouan et triomphe partout. Son administration est telle qu'elle lui vaut le surnom de Sultan juste de la part des vaincus eux-mêmes. En homme instruit, il procure aussi aux scientifiques chargés de reconnaître le pays tous les renseignements qu'il a recueillis, en recherchant lui-même les ruines et les monuments importants. Conformément aux instructions de Bonaparte de ne pas asservir l’Indigène ni de le flatter par des privilèges, il pense à créer une classe de petits propriétaires en distribuant la terre à ceux qui donnaient leur aide. Il apprend l’arabe pour parler aux autochtones. Il ne condamne qu’après avoir rendu la justice lui-même. Il sait tempérer les horreurs de la guerre par des traits de générosité et de grandeur d’âme. Rappelé de Haute-Égypte, il bénéficie de laconvention d'El-Arich signée par Kléber avec les Turcs et les Anglais et s'embarque pour l'Europe le trois mars 1800. Délivré par un ordre supérieur venant des mains du vice-amiral, Desaix écrit de Toulon au Premier Consul. Peu de temps après, le cinq mai 1800, sans même avoir revu sa famille en Auvergne, il part pour l'armée d'Italie rejoindre Bonaparte.    "C'est l'irrésistible appel de la dernière heure vers le compagnon de jeunesse et par là même d'éternité, la certitude de le retrouver bientôt au Panthéon, lui avec qui, de l'Italie à l'Orient, il avait trouvé la gloire et avec qui, en Égypte, il avait frôlé, sous l'éclatant soleil , l'immortalité. Car la mort de Desaix à Marengo, c'est celle de Patrocle sous les murs de Troie. Nouvel Achille, Napoléon ne s'en remettra pas. Je battrai les ennemis tant que je serai aimé de mes soldats". L'Autriche reste en lice, encore puissante et assoiffée de revanche. Elle aligne deux armées, celle de Kray en Allemagne avec cent mille hommes et celle de Mélas en Italie en comportant cent vingt mille. Vienne n'a qu'un but: envahir la France simultanément par l'Alsace et la Provence. Contre elle, Bonaparte dispose de trois armées. La stratégie consulaire répond à un double but: détruire les autrichiens en Italie et les anéantir en Bavière sur le front du Rhin. L'armée du Rhin, sous le commandement de Moreau, piétine dans sa marche vers Vienne, tandis que l'armée d'Italie, sous le commandement de Masséna, se fait assiéger dans Gênes sans relâcher la pression sur les autrichiens. Bonaparte lève dans l'improvisation une "armée de réserve": quarante mille hommes, six mille chevaux, quarante canons. Le quatorze mai 1800, lui-même franchit à sa tête le col du Grand-Saint-Bernard, en Suisse, malgré plusieurs mètres de neige au col. Bonaparte entre sans coup férir à Milan, sous les acclamations de la population, coupant les liaisons entre Vienne et l'armée autrichienne du feld-maréchal Michel von Melas, qui assiège Gênes. Mais c'est trop tard pour Masséna qui a capitulé le cinq juin après une résistance remarquable. Les autrichiens choisissent le lieu de la rencontre. Ce sera près de la forteresse d'Alexandrie, dans la plaine du Pô, où leurs forces sont en nombre. La bataille décisive se produit à Marengo et débute mal pour les français. Néanmoins, ils arrivent à se retirer en bon ordre grâce à la couverture des neuf cents grenadiers de la Garde consulaire. Pendant ce temps, Desaix, qui commande la force que Bonaparte a détachée de son armée auparavant, se hâte dans sa progression et atteint un petit carrefour au nord de Cascinagrossa. On rapporte qu'après avoir questionné Bonaparte sur la situation, Desaix répondit: "Cette bataille est perdue. Cependant, nous avons encore le temps d'en remporter une autre". Voyant que la bataille devient des plus indécises, Napoléon envoie Desaix à la tête de la cavalerie pour une charge qui se veut décisive. Au moment décisif, Desaix, au cheval plus léger et donc plus rapide, se retrouve isolé. Il est alors atteint par une balle au torse qui le désarçonne, le tuant ainsi au faîte de sa gloire. On ne reconnaîtra sa dépouille qu'après la bataille, à ses longs cheveux torsadés. Le général Desaix mourut à trente-et-un ans alors que ce même quatorze juin, Kléber était assassiné par un fanatique. Très affecté par sa mort, le premier consul fait transporter à l'hospice du Grand-Saint-Bernard la dépouille mortelle du général Desaix, dont il est très proche. Elle est inhumée dans la chapelle des Hospitaliers du Grand Saint-Bernard le dix-neuf juin 1805. Berthier, ministre de la Guerre, représentant l'Empereur, prononce son éloge funèbre. En apprenant la mort de son ami, Bonaparte aurait dit: "Pourquoi ne m'est-il pas permis de pleurer ?" Mais Desaix n'écoute plus. Couché sous le marbre, indifférent aux plaintes des bourrasques alpines qui régulièrement gémissent à la porte dumonastère, il sourit dans tout l'éclat de sa jeunesse. Il sourit à l'immortalité. Il sourit au dieu Osiris qui là-bas, au cœur de l'un des plus beaux pays du monde, entouré d'Isis et de Nepthys, veille désormais sur le sommeil éternel du "Sultan juste". On a abusé des hommes de Plutarque, en leur comparant des honnêtes gens qui n’avaient rien d’héroïque. Mais Desaix était réellement l’homme de Plutarque, et l’antiquité ne pourrait que difficilement lui opposer un capitaine grec ou romain.    Bibliographie et références:   - Alexandre de Haye, "Le général Desaix" - Joachim Ambert, "Un homme de cœur, Desaix" - Frédéric Barbey, "Desaix au Grand-Saint-Bernard" - Léonard Bernet-Rollande, "Les ancêtres du général Desaix" - Laurence Charles, "Desaix, le soldat juste" - Armand Sauzet, "Desaix le sultan juste" - Gonzague Saint Bris, "Desaix, le sultan de Bonaparte" - Charles Mullié, "Louis Charles Antoine Desaix" - Jean Ehrard, "Louis Charles Antoine Desaix" - Bruno Ciotti, "La dernière campagne de Desaix" - Félix Martha-Beker, "Le général Desaix" - Gaston Bernard, "Desaix, le sultan juste" - Charles Valette, "La mort de Desaix à Marengo"   Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : le Il y a 19 heure(s)
Il a allumé une nouvelle étincelle.  Une nouvelle lumière danse sur les murs de ma conscience, une nouvelle flamme réchauffe mon cœur. Avant je vivais, je m'efforçais de ressentir Gratitude, Amour et Joie au quotidien. Il y avait de la lumière, mais incertaine, vacillante. La sienne est douceur et  folie, joie et tendresse, réconfortante et mobilisatrice. A ses côtés, mon cœur flotte, grisé, ennivré des mots, de l'attention qu'il reçoit et accueille. A ses côtés, mon mental frissonne, évolue, secoué, malmené par les préjugés et les peurs qui résistent puis éclatent comme des bulles de savon. A ses côtés, mon âme rit, heureuse qu'enfin j'accepte, qu'enfin je dise oui malgré les craintes et les résistances. A ses côtés, mon Etre a envie de continuer l'aventure, de trouver l'équilibre entre autonomie et entraide, entre indépendance et co-création A ses côtés, je veux m'explorer en toute sécurité.  A ses côtés, je veux briser mes chaînes limitantes. A ses côtés, je veux prendre soin de la flamme.  A ses côtés, je veux nous aimer.
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Par : le Il y a 22 heure(s)
Je reviens environ une heure plus tard. Une heure à réfléchir dans la pénombre à ce qui t'attend. En cadeau un set de 4 plugs du plus petit (tout est relatif) au plus gros qui va te préparer à ce qui arrivera plus tard. Je viens te les présenter en les disposant au sol devant toi, ta tête étant maintenue suffisamment fixement pour que tu ne puisses pas regarder autre chose que le sol. Je libère justement ta tête et je te présente le premier plug. Prends-le entre tes mains, pose-le au sol. Il ne doit plus bouger. Seule ta tête peut bouger. - Crache, lèche-le, suce-le. Tu sais que c'est le seul lubrifiant que tu auras avant qu'il disparaisse dans ton cul. Et tu sais que tu as un temps limité pour cela donc tu ne perds pas de temps et après avoir craché quelques fois dessus, tu le fais disparaître dans ta bouche. Tu es devenue experte. - Laisse-le en entier dans ta bouche. Tire la langue pour lécher le sol. Tu t'exécutes. Vraiment très forte. Tu te retires, hors de souffle, et un flot de salive relie tes lèvres au plug. - Encore ! - oui Maître ! Et cette fois-ci je pose mon pied sur ta nuque et je te fais descendre tout en bas te maintenant en place plus que de raison sans doute. Jusqu'à ce que je sente ta tête pousser pour remonter. Enfin quelques secondes de plus. Jusqu'à ce tu commences à tousser. Ce n'est pas toi qui donne les ordres. Il faut que ça s'inscrive dans ton subconscient. Je prends le plug et je me dirige vers ton cul. Je te vois écarter les jambes. Une chienne lubrique qui veut se faire prendre. Je rentre le plug sans aucune hésitation et ça t'arrache un gémissement. Je ne peux m'empêcher de jouer avec en le faisant aller et venir, en le bougeant et je vois qu'il ne faut que quelques secondes pour que ton sexe redevienne luisant. - tu es vraiment une chienne ! - oui Maître, je suis votre chienne. - Good girl ! Et est-ce que tu as besoin de quelque chose. Te faire baiser, je sais. À boire, à manger, autre chose ? - Maître, si vous aviez la bonté de m'apporter quelque chose à manger, je vous serais reconnaissante. - Tu sais que pour chaque demande tu auras un gage à accomplir ? Plus ou moins dur. - Je le sais Maître et je vous en sais gré. Je veux vous prouver que je suis digne de vous obéir, digne de votre confiance. Je veux vous montrer que vous pouvez tout me demander et tout attendre de moi et je comprends que je doive payer pour tout. - Attends-moi, je reviens dans quelques instants avec à manger et je te dirai ce que tu dois faire pour pouvoir manger ce que je te ramène.   Si vous n'avez pas détesté ou baillé, je suis vraiment preneur d'un like. C'est bon pour ma motivation et mon ego (est-ce que mon ego en a besoin, c'est une autre question mais je pense que oui) ! Cette série concerne à la fois le dressage de mon esclave et l'aménagement, en parallèle, d'une pièce spéciale (vous pourriez l'appeler un donjon, mais je n'aime pas trop ce terme). Il faut imaginer une pièce complètement vide, et, chaque récit verra apparaître un nouvel objet. Partie 1: Un sofa Partie 2: Grande table en bois Partie 3: Liens d'attache Partie 4 : Un set de godes Partie 5 : une cage      
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Par : le 30/05/24
"Ce n'est pas dans la recherche du bonheur que l'on trouve le bonheur, mais dans la recherche de la raison d'être." - Viktor Frankl L'engagement tel que je le conçois, va bien au-delà des promesses classiques que l'on pourrait trouver dans une relation traditionnelle.  Il est un pacte sacré, une acceptation mutuelle des rôles, une exploration commune des désirs les plus intimes et souvent des plus cachés. Cet engagement nécessite une ouverture totale, une honnêteté sans fard qui permet  de se découvrir et de se redécouvrir constamment. Dans ma compléxité BDMèSque, l'engagement tel que je le conçois est d'abord et avant tout un engagement envers soi-même. Il demande à chacun de se connaître profondément, de comprendre ses besoins, ses limites, ses désirs et ses peurs. Base sur laquelle  se  construit la relation avec Son autre, car sans cette connaissance intime il est impossible de s'ouvrir véritablement à Son autre.   Il s'agit, non pas  de se rendre vulnérable, seulement d'être tel que l'on est, sans jouer un role autre que le sien, de confier ses plus profonds secrets et de recevoir ceux de l'autre avec bienveillance et compréhension. Cet engagement tel que je le conçois se manifeste dans le respect,  dans l'écoute attentive,  (l'extrême attention n'est pas un vain mot), le regard  ou se reflète le coeur de Son autre. Apprendre à connaître Son autre est essentiel dans ce voyage. C'est cette connaissance intime, patiemment tissée à travers des moments partagés, des conversations profondes, qui crée LE lien véritable. De cette compréhension mutuelle naît le sentiment d'appartenance et le désir de s'engager pleinement. Connaître son partenaire dans toute sa complexité et sa profondeur, chaque choix et chaque geste renforcent Le lien existant, celui que l'on alimente à chaque instant. Se nourrir de cette exploration constante  de pouvoir et de soumission.  Trouver cet équilibre entre le contrôle et l'abandon, entre le donner et le recevoir. Cet équilibre  fluide, fragile parfois, demande une attention constante, ce qui rend cette connexion si spéciale, si intense. L'engagement tel que je le conçois, est une promesse de respect, de confiance et de dévotion. C'est un espace intime , une bulle hors du temps, où la vulnérabilité devient une force, où l'exploration des désirs mène à une intimité profonde, et où chacun trouve  Sa liberté dans celle de Son Autre. Etre pleinement soi-même, dans toute la complexité et la beauté. Une toile tissée où chaque fil est un choix, chaque nœud, un lien solide, créant un réseau qui soutient et enveloppe. Lifeislife  
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Par : le 29/05/24
[ 4 octobre, le mot : " nœud" ] INKTOBER J'ai FAIM Faim de Vous, de Votre nœud Non, pas le nœud papillon L'autre Celui qui me ravit, qui me ravage Qui me séduit, qui s'impose En sa présence, je n'ose Rompre le nœud qui nous lie Nœud qui me nourrit et m'étouffe Me hante et me poursuit J'ai FAIM De ce ravage De ces outrages N'être pas sage J'ai FAIM A la mord-moi le nœud ? Vous n'oseriez pas Me proposer cela Un risque à prendre Mes mâchoires acérées Si, vous oseriez. Sans craindre d'être pris Pour une tête de nœud J'ai FAIM Laidy Sienne, tous droits réservés 2021 – Ne pas reproduire sans mon autorisation
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Par : le 29/05/24
Zuip ordonne et elle obéit. Toujours elle obéit. « A genoux. Vite ! » Aussitôt elle s’exécute. « Tête baissée ». « Je veux ton abnégation. Ton humilité ». Elle ploie sous les mots. Ses épaules s’affaissent. Elle devient cette chose. Obéissante. Docile. Humble. Cette chose entre ses mains. Sous son regard. Prise dans l’obéissance. Cette chose qui toujours l’émeut. « Empoigne ta chatte. «  « Triture. Malaxe » Il bande de la voir obéir. Il bande de la voir presser, broyer sa chatte, toute sa vulve serrée dans sa main. Il écoute son souffle. Ses gémissements. Pose sa main sur sa nuque. Sur son crâne. Il aime tenir son crâne dans sa paume. Faire ainsi d’elle sa femelle. L’attrape brusquement par sa tignasse. Et lui tire la tête en arrière. Voir sa gueule ! Voir sa gueule dans l’obéissance et le plaisir. « Continue. Et glisse un doigt dans ta chatte. Branle ». Alors il la gifle. Plusieurs fois. Fort. Elle en grogne. « Branle. Branle plus vite. Branle plus fort. » Elle est aux ordres. Elle obéit. Elle subit. Les gifles. Et sa bite qu’il promène sur son visage. Sur ses joue, son front, son nez. Il tourne autour de sa bouche. Avant de s’y engouffrer. Pour s’y imposer. Toute sa bite. Au fond. Qu’elle s’en étouffe ! Pour importe son plaisir à lui… Il ne se branle pas dans sa bouche. Il s’impose. « Branle. Remplis-toi. Plusieurs doigts ». Jusqu’à ce qu’il s’arrache à bouche. A sa bave. Qui coule. Voir alors son regard. Ses yeux d’un bleu intense. Voir sa bouche suffoquant en manque. Alors il attrape la cravache. Pour dessiner ses courbes. Pour qu’elle craigne. Simplement la frôler. Et s’agenouiller derrière elle. L’empoigner aux hanches. Fort. Il empoigne pour lui faire mal. Il empoigne pour l’encourager. Il l’empoigne pour la marquer. Il l’empoigne comme s’il la branlait. Jusqu’à ce qu’elle jouisse. « C’est ta seule issue ».
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Par : le 28/05/24
Alors qui suis-je: Thomas, un dominant dépressif de 35 ans, un homme finalement en mal d'amour,  tous en contradiction aussi bien sur le plan personnel,  professionnel ou SM. Mais comment j'en suis arrivé là ? Voici mon histoire : J'ai vécu jusqu'à mes 15 ans une enfance banal, j'en ai d'ailleurs que peu de souvenirs, je ne sais pas si mes parents m'aimait, je n'ai en mémoire aucun geste démonstratif. Je suis un gamin calme en totale échec scolaire, une véritable honte pour mon père, qui compte bien régler ce problème. Après une énième année scolaire chaotique me voilà sur la route de la suisse pour visiter ma potentiel future école privée en Suisse. Je ne vous fais pas un dessin ecole loin de chez moi, chère et strict et au vu de mon dossier le directeur comprend bien l'urgence de la situation. Je suis interrogé sur mes résultat,  mon potentiel avenir. Je me vois déjà à l'internat ne rentrant que pour les vacances quand les paroles de mon père me sort de mes pensées - non en école de jour, nous avons de la famille prête à le recevoir. Je posait milles questions sur le chemin du retour,  quelle famille en Suisse nous avions. J'obtiens pour seule réponse de ne pas me soucié de ses détails. Fin août une semaine avant le reprise de l'école,  on me dépose ou jette comme vous préférez à la gare direction Genève. A mon arrivé je suis perdu, je tourne en rond dans la gare quand je fini par apercevoir un homme en costume tenant une pancarte avec mon nom. - Monsieur Venguard ? Je suis Henri le chauffeur de Madame Loi..... Vous avez des bagages ? Je le suis jusqu'au parking, il m'ouvre la porte d'une sublime Mercedes E500 et me dit nous avons un peu de route jusqu'à Lausanne. Nous longeons le lac Léman me rapprochant a chaque kilomètres de notre sois disant famille. Finalement la voiture s'engage dans un parc verdoyant,  au bout une magnifique maison bourgeoise recouverte de végétation. Je rassemble mes affaires, quand j'entends des talons claqués sur les dalle de grès, en me retournant j'aperçois une femme d'une quarantaine d'années dans un magnifique tailleur. - Bonjour Thomas,  je suis Viviane la maîtresse des lieux,  aller ne reste pas planté là. Je ne le savais pas encore mais cette femme allait changer ma vie. A suivre...   Pardonner mon orthographe, cela n'a jamais était mon fort.  
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Par : le 27/05/24
J’ai été toute contente de recevoir l’invitation de Georges. Nous faisions du tchat sur le site bdsm depuis quelque temps déjà en échangeant sans tabou des confidences sur nos fantasmes érotiques les plus secrets. Il connaissait mes sombres désirs de soumise exhibitionniste et je n’ignorais rien de ses penchants dominateurs. L’invitation était pour une soirée mondaine sur le thème de la Rome antique. Georges me prévint qu’il y aurait une invitée spéciale et que j’apprécierais le spectacle.   Il n’avait jamais voulu me donner son adresse, mais cette fois, elle était sur l’invitation et j’ai constaté avec plaisir que ce n’était qu’à une quinzaine de kilomètre de mon domicile. Dressing code de style romain et heure de début assez tardive, 22 heures.   J’ai choisi une toge en tissu soyeux, d’un blanc virginal, sans manches, drapée autour de moi et simplement attachée sur l’épaule. Une cordelière autour de la taille, des escarpins aux talons vertigineux, un soutien-gorge ? J’hésite, les Romaines n’en portaient sans doute pas. Donc, rien au-dessus ; à mon âge, mes seins, bien qu’opulents, tiennent encore bien. Et en-dessous ? Je me veux audacieuse, rien non plus, ma culotte restera à la maison.   A 22h15, je gare ma voiture au milieu d’une dizaine d’autres déjà sur place, m’inquiétant d’être en retard, et je sonne à la porte. C’est Georges qui vient ouvrir, et je vois qu’il est satisfait de mon aspect et de ma tenue. Heureux de faire ta connaissance en chair et en os, me dit-il, tu es parfaite, et il m’entraîne dans la pièce voisine.   Et là, brusquement, quelqu’un me saisit les deux bras par derrière, des menottes claquent autour de mes poignets, un bandeau me tombe sur les yeux, me voilà aveuglée, affolée, attachée sans défense, tandis qu’on m’écarte les mâchoires pour y introduire un anneau qui me bâillonne la bouche ouverte et qu’on me fixe une laisse de chien autour du cou. Tout s’est passé en quelques secondes sans que je trouve la possibilité de me défendre. La laisse se tend et me traîne vers ce que je devine être le salon.   Je perçois un brouhaha d’excitation lorsque je fais mon apparition. Georges m’a trompée sur l’heure du rendez-vous et toutes ses amies et ses amis étaient déjà présents depuis au moins une heure, buvant et s’amusant en attendant le spectacle annoncé. A ma grande terreur, j’ai compris que c’est moi qui en serais la vedette involontaire.   Un bourdonnement de voix salue mon apparition, accompagné de rires et de moqueries pour ma naïveté. Je ne vois rien, mais je devine une dizaine de personnes échauffées et prêtes à jouir de mon humiliation publique. Georges me fait avancer et monter sur une petite estrade. ‘Pas de soirée romaine sans son marché aux esclaves’ déclare-t-il. ‘Voici l’offre de ce soir. Qui la veut ? Je vous montre d’abord la marchandise’. Ce disant, il défait le ruban qui retenait la tunique sur mon épaule. Elle glisse jusqu’à mes pieds, révélant toute ma nudité à la grande joie des invités. ‘Elle se promène à poil dans les rues, s’écria-t-il, cette soi-disant bourgeoise est une salope dévergondée’ et, me forçant à écarter les jambes, il me donne la honte suprême d’être exposée grande ouverte sans pouvoir rien cacher. Très vite, je sens des mains commencer à tâter mes endroits les plus sensibles, mais Georges intervient brusquement : ‘Elle m’appartient encore. Si vous voulez en profiter, il faudra la gagner à la loterie’. ‘Nous allons faire cela comme au poker. Je vais distribuer 5 cartes à chacun et celui ou celle qui aura la plus belle main emportera la mise’. Dans un brouhaha général, je les entends comparer leurs combinaisons jusqu’à ce qu’une voix féminine proclame sa victoire avec un beau full de rois par les dames. Aussitôt elle prend possession de ma laisse et me traîne derrière elle dans toute la salle en laissant les spectateurs me palper les seins, me glisser une main indiscrète dans l’entrejambe, me claquer les fesses et les cuisses, tout en riant de mes tentatives aveugles de me protéger malgré mes mains toujours attachées. J’ai honte, je voudrais disparaître, la sueur me perle sur tout le corps.   ‘Après cette promenade, que voulez-vous comme autre divertissement pour cette soirée romaine ?’ demande ma nouvelle maîtresse. Si vous êtes d’accord, je vous propose quelque chose bien spécifique à cette civilisation. On va la faire participer à une petite crucifixion. Est-ce que cela-vous convient ? Un fracas d’acclamations me fit comprendre avec beaucoup d’appréhension que la soirée serait mouvementée pour moi. Tout était déjà prêt, car très vite, deux cordes descendirent de deux anneaux scellés au plafond, à 60 centimètres l’un de l’autre. Prestement, les menottes me furent enlevées pour être remplacées par deux forts bracelets de cuir, doublés de fourrure, auxquels les cordes furent fixées. Au signal de ma maîtresse, deux spectateurs se mirent à tirer chacun sur une corde, me forçant à lever les bras en forme de V et à me présenter, entièrement offerte, les seins dardés par la position et les tétons saillants par l’excitation qui commençait à m’envahir.   Mes pieds allaient quitter le sol quand ils cessèrent enfin de tirer. Je restai ainsi sur la pointe des pieds, respirant à petits coups à cause du bâillon qui me laissait la bouche béante. Me tirant la tête en arrière, ma maîtresse s’amusa à y verser lentement un grand verre de vin, m’obligeant à déglutir bruyamment pour ne pas m’étouffer.   Maintenant qu’elle a bien bu, on va passer aux choses sérieuses, la mise en croix, s’écria-t-elle. Deux autres bracelets furent fixés à mes chevilles et deux autres cordes vinrent s’y attacher. Ma jambe droite fut soulevée la première, jusqu’à ce qu’elle quitte le sol d’une vingtaine de centimètres. Soutenue uniquement par les bras et en équilibre sur mes orteils gauches, je n’en menais pas large. Ils me laissèrent ainsi quelques minutes puis, malgré mes cris étranglés, ils soulevèrent semblablement l’autre jambe, me laissant suspendue par les poignets, dans la parfaite situation d’une crucifiée.   Haletante, je me débattais sans espoir dans mes liens, au milieu des rires et des quolibets de l’assemblée, ravie de mes efforts infructueux pour me libérer.   J’ai vite compris pourquoi ils avaient choisi cette sorte de crucifixion pour se divertir : il est impossible à la victime de rester immobile plus que quelques minutes. Les bras étendus, l’air vient à manquer aux poumons et la crucifiée doit pousser sur ses jambes pour se soulever et respirer. Mais il est impossible de conserver les jambes raidies pendant longtemps et le corps s’affaisse, suspendu à nouveau par les bras. Le cycle reprend, à la grande joie des spectateurs qui jouissent de la détresse de la suppliciée. Dix fois, vingt fois, je régalai mes bourreaux de mes efforts et de mes cris, de plus en plus suppliants mais sans autres résultats que des insultes et des moqueries.   Finalement, mes cuisses refusèrent tout service et je restai douloureusement suspendue par les poignets, pantelante, des sanglots me soulevant la poitrine, avant qu’on me détache enfin.   Georges vint m’embrasser et, me serrant dans ses bras, il me promit que je serais encore invitée chez lui, mais cette fois parmi les convives, pour assister au baptême d’une nouvelle postulante aussi naïve que je l’avais été.    
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