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Par : le Il y a 34 minutes
“Je pourrais peindre pendant cent ans, mille ans sans m’arrêter et je me sentirais toujours comme si je ne savais rien. Un tableau ne vit que par celui qui le regarde. Il faut commencer par éprouver ce qu’on veut exprimer " Berthe Morisot (1841-1895) est née sous une bonne étoile. Ses parents, des bourgeois aisés, lui ont permis d’avoir un atelier, de suivre des cours avec des peintres de renom, de rencontrer dans leur salon artistes et écrivains. Elle ne devra pas comme sa sœur Edma, une fois mariée, renoncer à la peinture car elle épouse un homme qui la soutiendra sans faillir, Eugène Manet. Fille de haut fonctionnaire, la jeune artiste grandit à Passy et découvre la peinture à seize ans. Montrant d'emblée des prédispositions pour l'art pictural, le passe-temps devient rapidement vital pour la jeune demoiselle qui exerce dans le salon familial, apprend les couleurs avec Guichard puis Corot et pratique la copie en se rendant au Louvre. C'est là que Berthe Morisot fait son entrée dans un univers très masculin et rencontre d'autres artistes. Elle se lie d'amitié avec Édouard Manet qui s'invite parfois dans le salon des Morisot pour une séance commune de peinture. Impressionnée par son talent, la jeune femme accepte de lui servir de modèle et enregistre ses conseils. Après quelques toiles présentées aux Salons officiels, Berthe rejoint le groupe des peintres indépendants et participe chez Nadar à la première exposition des impressionnistes. Loin de guetter les honneurs, la jeune artiste cherche son propre style, travaille avec détermination et s'oriente vers la peinture en extérieur. Cette même année 1874, elle épouse Eugène Manet, mari dévoué qui la soutient dans sa passion. Quatre ans plus tard, leur fille Julie vient au monde. Véritable muse de l'artiste, elle est souvent représentée dans des scènes intimes et simples, reflétant le bonheur familial. Édouard Manet, Auguste Renoir, Edgar Degas, Claude Monet, Stéphane Mallarmé font partie des intimes qui gravitent autour du couple et vont partager avec Berthe tout à la fois les moments heureux, les doutes en matière de création et les épreuves de la vie. Son for intérieur est le théâtre du duel incessant entre énergie créatrice et doute. Ses peintures de figures mises en scène dans de calmes intérieurs, des jardins joliment fleuris ou des décors champêtres sont trompeuses. La palette est suave et les poses souples. Ce sont moments volés, des silences capturés par l’acuité du regard, pris dans un réseau d’interrogations en suspens. L’élégante maman de "Cache-cache" (1873), dans des atours clairs, corsetée, joue-t-elle avec sa petite fille ou se cache-t-elle de sapropre vie, qui n’est après tout qu’un jeu de rôles ? Berthe Morisot naît le quatorze janvier 1841 à Bourges où son père, Edme Tiburce Morisot, est préfet du département du Cher. Sa mère Marie-Joséphine-Cornélie Thomas est une petite-nièce du peintre Jean Honoré Fragonard. Au début des années 1850, Edme Tiburce Morisot, démis de ses fonctions par le nouveau régime impérial, s'installe avec sa famille à Passy prés de Paris et intègre, dans la capitale, d'abord le Crédit foncier, puis en 1855, la Cour des comptes. Berthe et ses sœurs reçoivent une instruction soignée dans de très réputés établissements parisiens: le "cours Lévi" et plus tard celui ouvert en 1853 rue de Verneuil par Mademoiselle Adeline Desir. Leur mère leur fait donner aussi des leçons de piano. Enfance heureuse.    "J’ai mis toute ma vie à savoir dessiner comme un enfant. C’est dangereux le succès. On commence à se copier soi-même et se copier soi-même est plus dangereux que de copier les autres, c’est stérile." Elle procède dans ses tableaux par touches élégantes et précises, dans une langue qui affiche une enivrante palette de couleurs. C'est le père qui rapporte les propos enflammés que Joseph Guichard tenait à son épouse sur le talent de ses filles: "Avec des natures comme celle de vos filles, ce ne sont pas des petits talents d'agrément que mon enseignement leur procurera, elles deviendront des peintres. Vous rendez-vous compte de ce que cela veut dire ? Dans le milieu de la grande bourgeoisie qui est le vôtre, ce sera une révolution, je dirais presque une catastrophe. Êtes-vous bien sûre de ne pas me maudire un jour ?" C'est en effet la mère des sœurs Morisot qui leur avait offert des leçons de peinture pour faire une surprise à son mari qui, lui-même, avait étudié l'architecture et était amateur d'art. Le père venait d'être nommé à la Cour des Comptes, mais selon les souvenirs rapportés par Tiburce, le jeune frère de neuf ans, l'enseignement de Geoffroy-Alphonse Chocarne, dans le style néo-classique, ne plaisait pas du tout aux jeunes filles. Et comme l'École des beaux-arts n'était pas ouverte aux femmes, Madame Morisot trouva un autre professeur, Joseph Guichard, dont Edma et Berthe apprécièrent beaucoup l'enseignement. Cependant, après avoir rencontré les copistes au Louvre, notamment Fantin-Latour qui s'enthousiasmait pour Horace Lecoq de Boisbaudran et ses méthodes originales, Edma et Berthe demandèrent à Guichard des leçons de peinture en plein air. Guichard les confia au paysagiste Achille Oudinot, qui les confia à son tour à son grand ami Jean-Baptiste Camille Corot.    "Peindre signifie penser avec son pinceau. Il ne s’agit pas de peindre la vie, mais de rendre la peinture vivante." Ce fut la chance de sa vie. Avec intelligence et discernement, elle sut s'entourer des plus grands maîtres de son temps.Travailleuse acharnée, elle ne cessa de se perfectionner, sans se complaire dans l'oisiveté d'un milieu familial aisé. Après avoir passé un été avec ses deux sœurs en Bretagne, chez Edma, Berthe Morisot commença une carrière indépendante. Elle peignit une vue de la rivière de Pont-Aven à Rozbras, exposée l'année suivante au Salon de 1868, avec les toiles d'Edma, qui exposait encore. La plupart des critiques, sauf Émile Zola, ardent défenseur de Manet, négligèrent, cette année-là, les œuvres de Berthe et d'Edma Morisot. À cette époque, le mépris pour les femmes peintres atteignait des sommets, et Manet écrivait à Fantin-Latour: "Je suis de votre avis, les demoiselles Morisot sont charmantes, c'est fâcheux qu'elles ne soient pas des hommes. Cependant, elles pourraient, comme femmes, servir la cause de la peinture en épousant chacune un académicien et en mettant la discorde dans le camp de ces gâteux. "Il y eut ensuite un chassé-croisé d'influences mutuelles, d'emprunts parfois imperceptibles, de Manet à Morisot et inversement. L'atelier de Berthe Morisot à Passy avait été endommagé par la guerre de 1870. Elle cessa de peindre un temps et préféra poser pour Manet qui, déprimé par la guerre et les dégâts de la syphilis, n'arrivait plus à travailler. Au début de l'année 1872, par l'intermédiaire d'Alfred Stevens, le marchand Paul Durand-Ruel vint dans l'atelier de Manet et lui acheta vingt deux toiles. Peu à peu, Berthe Morisot allait s'écarter des couleurs sombres d'Edouard Manet pour adopter des couleurs de plus en plus claires. Le Salon de 1873 avait été houleux. Les artistes qui s'étaient vus refuser leurs travaux se plaignaient des choix conservateurs du jury. Berthe Morisot n'eut qu'un seul tableau accepté"Blanche", œuvre très conventionnelle, manquant un peu de grâce qui représentait sans doute Blanche Pontillon bébé.    "Je veux mourir en train de peindre. Cette vie artistique, que nous savons ne pas être la vraie, me paraît si vivante et ce serait ingrat que de ne pas s’en contenter." Comment est-elle parvenue à accomplir ce tour de force de se réaliser complètement en femme déterminée, mère comblée et artiste indépendante ? Dès 1881, Berthe Morisot et Mary Cassatt apparaissent comme les chefs de file de la nouvelle tendance impressionniste aux yeux des critiques: pour la première fois dans toute l'histoire de l'art, des femmes sont considérées comme les maîtres incontestés d'un mouvement d'avant-garde. À partir de 1880, Berthe Morisot et sa famille passent tous leurs étés dans une maison de campagne de Bougival, et, à partir de 1881, ils résident plusieurs hivers à Nice. Ces deux lieux inspirent à Berthe Morisot un grand nombre de toiles qu'elle présente aux dernières expositions révolutionnaires. Vers 1886-1887, Berthe Morisot se mit à explorer de nouvelles techniques/ sculpture, pointe sèche, qui constituaient un défi pour la coloriste virtuose qu'elle était. Le couple Manet était à ce moment-là dans le sud de la France. De retour à Paris, Berthe Morisot loua une maison à Mézy au Nord Ouest de Paris. Elle constatait que la santé d'Eugène qui souffrait d'une forme pulmonaire de la syphilis n'était pas bonne et elle peignit très peu pendant un temps. La santé d'Eugène Manet, âgé de cinquante-neuf ans, déclinait alors de plus en plus. Il mourut le treize avril 1892. Stéphane Mallarmé devint le tuteur de Julie. Berthe Morisot qui habita de 1883 à1892 au 40 rue de Villejust, tomba malade à la mi-février 1895. Elle avait, selon certaines biographies, une congestion pulmonaire, ou une grippe, contractée en soignant sa fille du même mal mais contaminée par son époux, elle souffrait probablement de la même forme de syphilis pulmonaire depuis plusieurs années ce que le politiquement correct ne pouvait énoncer. Elle mourut le deux mars 1895 au dix rue Weber à Paris et légua la plupart de ses œuvres à ses amis artistes: Degas, Monet, Renoir. Malgré sa riche production artistique, le certificat de décès mentionnait: "sans profession". Elle est enterrée dans le caveau des Manet au cimetière de Passy où il est simplement gravé: Berthe Morisot, veuve d'Eugène Manet". Pour le premier anniversaire de sa mort, du cinq au vingt mars 1896, Durand-Ruel, aidé de Degas, Rouart et de sa fille Julie organisèrent une rétrospective de ses œuvres d'environ trois cents à quatre cents toiles. Berthe Morisot fut quelque peu oubliée au vingtième siècle. Ses œuvres se trouvaient, pour la plupart, dans des collections privées et elles n'avaient donc pas la réputation de celles des leaders de l'impressionnisme figurant dans les musées. Cette artiste fut redécouverte à la fin du vingtième siècle et au début du vingt-et-unième à la faveur d'expositions consacrées à l'impressionnisme ou à Berthe Morisot seule, en particulier aux États-Unis et en France. Aujourd'hui, de nombreux tableaux de l'artiste sont conservés dans les plus grands musées. Le musée Marmottan Monet de Paris en possède plus de quatre-vingt. On admire sa volonté implacable de peindre, sa grande force dans sa discrétion, sa détermination face aux inquiétudes de ses proches et notamment aux pressions de ses parents qui veulent à tout prix lui assurer un riche mariage et enfin son influence certaine sur l'impressionnisme. Morisot est peintre de l’intime et, partant, de la solitude. Elle préfigure bien plus le spleen cinématographique d’un Edward Hopper que la déconstruction ironique d’une Cindy Sherman. Sublime de délicatesse que ce pastel où une mère et ses enfants sont des îlots humains perdus dans l’étendue d’herbe, haute, verte, à peine ondoyante,telle une mer étale. La mère est assise, son plus jeune enfant a posé sa tête sur ses genoux mais c’est à son compagnon canin, un chiot qu’elle adresse un long regard, c’est avec lui qu’elle semble muettement dialoguer.    Bibliographie et références:   - Stéphane Mallarmé, "Berthe Morisot" - Armand Fourreau, "Berthe Morisot" - Monique Angoulvent, "Berthe Morisot" - Louis Rouart, "Berthe Morisot" - Philippe Huisman, "Berthe Morisot" - Sophie Monneret, "L'Impressionnisme et son époque" - Dominique Bona, "Berthe Morisot" - Margaret Shennan, "Berthe Morisot" - Jean-Dominique Rey, "Berthe Morisot, la belle peintre" - Marianne Mathieu, "Berthe Morisot" - Sandrine Andrews, "Berthe Morisot"   Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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