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La rubrique "Articles" regroupe vos histoires BDSM, vos confessions érotiques, vos partages d'expériences SM.
Vos publications sur cette sortie de blog collectif peuvent aborder autant les sujets de la soumission, de la domination, du sado-masochisme, de fétichisme, de manière très générale ou en se contentrant très précisément sur certaines des pratiques quu vous connaissez en tant que dominatrice/dominateur ou soumise/soumis. Partager vos récits BDSM, vécus ou fantames est un moyen de partager vos pratiques et envies et à ce titre peut être un excellent moyen de trouver sur le site des partenaires dans vos lecteurs/lectrices.
Nous vous rappelons que les histoires et confessions doivent être des écrits personnels. Il est interdit de copier/coller des articles sur d'autres sites pour se les approprier.
Va suivre ici une assez longue nouvelle qui retrace une (très) belle histoire. Comme elle est longue, je posterai chaque semaine ou plus une partie, du moins si ça intéresse du monde. Il s'agit aussi, plus ou moins de mon entrée dans "mon" BDSM, ce qui m'y a conduit.
PROMESSE NON TENUE
CH1
J’avais une petite trentaine et l’envie de baiser toutes les femmes de la planète Terre. Les grandes, les petites, les belles, les très belles, les moches ou les pas trop belles, les revêches, les filles qu’on dit faciles, les intellos ou celles dont le regard bandant évoque l’harmattan sur les dunes les plus désertiques du vaste monde.
Certains auraient voulu lire tous les livres d’une bibliothèque, je trouvais le même genre de richesse dans la séduction et l’entente charnelle avec les femmes.
Au départ, si on peut dire, j’étais assez nul avec les nanas, trop amoureux des femmes pour arriver à les séduire autrement qu’avec mon cœur, souvent pâle et piteux : au mieux, je leur écrivais des poèmes, souvent mauvais. Sans compter que plus ça allait et plus j’étais à ranger dans la catégorie « éjaculateur précoce » ; par « plus ça allait », je veux dire : plus elles me plaisaient, plus le sexe avec elle était chaud. Puis j’ai décidé de prendre les choses en main, avec un peu de psychologie. De la psychologie à mon endroit, et à leur endroit.
Pour prendre de la confiance, j’avais deux axes. Un axe personnel : il fallait faire du sport, un peu de muscle et d’endurance. Selon l’axe de l’altérité féminine : les cerner en deux jeux de regard et employer le bon champ lexical. Un site internet me permettait de tester mon hypothèse : les filles sont comme les hommes, avec un appareil génital rentré, mais ont à peu près les mêmes attentes et désirs ; seuls les mots employés différaient d’un genre à l’autre, ce qui était cause d’innombrables mésententes.
Je supposais un paradoxe : à la base de l’envie de céder, d’un homme à une femme ou l’inverse, une incompréhension, un mauvais jugement sur la personne : on croit qu’elle est comme-ci comme-ça, et ça nous plaît, mais bien vite on se rendra compte de l’erreur, une fois le fruit consommé. Bien souvent, on n’arrivait pas jusqu’à l’opportunité de consommer quoi que ce fût parce que les mauvais mots avaient brisé la magie de l’incompréhension mutuelle sur laquelle le désir aime à rugir. On dirait que ça contredit le point plus haut, et c’est sans doute parce que je le croyais aussi trop longtemps que j’ai mis trente ans avant d’arriver un peu à quelque chose avec les filles. Une fois acceptée l’idée que le factice vêtu de l’apparence de la vérité était la clef des cuisses, tout alla bien mieux.
Un site internet me permettait de tester ces hypothèses : Loco. En quelques semaines très assidues, j’arrivais à voir poindre des rencarts tous azimuts. Les premiers furent foireux, mais de temps en temps, ça marchait. Je multipliais les sites, mais celui-ci était le plus agréable, s’il n’était pas le plus efficace. Je commençais à prendre sérieusement confiance au point que ma technique d’approche parvint à un genre de quintessence dans la simplicité. L’objectif était d’aller au but, le plus rapidement possible, et de zapper ainsi toute la période d’atermoiements propres à la 2 séduction.
Mon arrivée inaugurale dans la messagerie des filles était plutôt cash et me valait souvent des insultes : « Baise brutale, tu aimes ? », si la réponse était « oui », j’envoyais un alexandrin : « Prise debout plaquée contre un mur, ça te plaît ? ». Je ne suis pas certain que jamais une interlocutrice, ou un interlocuteur – car les gars déguisés en fille étaient légion – ait jamais remarqué le classicisme presque baudelairien de ma deuxième question, mais peu importe.
Le plus remarquable est que cette technique avait le mérite d’écrémer dans le bon sens : parmi celles qui répondaient, il y en avait avec qui un possible était envisageable. Il ne fallait pas hésiter à se bouger : Valence, Marseille, ou même Bordeaux. Un jour, j’avais réussi, après des semaines de tractations, à m’organiser trois rencontres, sur trois jours, à Bordeaux : deux presque certaines et une improbable mais hyper bandante. L’hyper bandante capota mais les autres fonctionnèrent.
L’une d’elle vint carrément me chercher à la descente du train : dix-neuf ans, des yeux noirs immenses, des cheveux longs un peu biatch avec racines noires et pointes délavées, jogging noir et gloss sur les lèvres. Pas du tout mon style vestimentaire mais absolument belle. De visage en tout cas, car son corps ultra fin masquait mal son anorexie. Elle m’avait prévenu qu’elle était un peu spéciale. Je ne me rappelle plus du détail, mais en effet : elle n’était pas très nette.
Ironiquement, bien qu’à la première journée ensemble elle ne mangea qu’une demi pomme verte craquante, elle avait la désagréable habitude, le vice, de me mordre les lèvres avec ses incisives inusitées, tranchantes comme des scies à métaux. Elle ne bouffait rien, mais m’arrachait les lèvres à chaque baiser, du 3 premier au dernier ! Pas de seins, un tout petit cul, bien sûr, mais un si beau visage qu’au moindre regard de fond d’abysse brillant, tout était pardonné.
Le sexe avec elle était bizarre, comme elle, et comme moi sans doute. La première fois, debout dans un local à poubelles d’un immeuble pris au hasard. Ce fut trop direct pour moi : je jouis en moins de deux minutes de pénétration. J’arrivais à trouver une excuse qu’elle sembla prendre pour argent comptant car j’avalais des cachets contre la dépression pour des causes très différentes de ce qui nous occupe. Ensuite, dans la chambre d’hôtel, je me rattrapais : je la baisais environ deux heures sans discontinuer.
Elle n’avait jamais vu ça : tenue par les cheveux au point de lui mettre la nuque et le corps à angle droit, ses si petites fesses tellement honorées à la main qu’elles en devenaient des répliques de ces grottes paléolithiques aux parois couvertes d’empreintes, et tout le vocabulaire ornithologique qui va bien en un genre pornographique d’accumulation rabelaisienne : « Sale pute ! T’aimes te faire remplir, trou à queues ! Bonne chienne ! C’est bon de te fourrer, traînée ! Ferme ta gueule, petite putain ! Arrête de geindre, on t’entend dans tout l’hôtel ! Je vais te baiser jusqu’à destruction de ta chatte trempée ! ».
Parfois, avec ma main sur sa bouche – et elle essayait bien sûr de me mordre les doigts avec ses dents si particulières – car il était vrai qu’elle gueulait un peu trop, probablement pas habituée à cette procédure, ou alors, dans un but de flatterie à mon égard, pour faire comme sur YouTube. Quoi qu’il en soit : la capote en fut absorbée par sa chatte.
On avait vu encore jamais connu ça ni l’un ni l’autre. Disparue. Pfuit. Jamais retrouvée, au point que je m’inquiétais quand même qu’elle en fît une infection ou quelque chose dans le genre. Mais elle redoutait plutôt de tomber enceinte, ce qui, au vu de l’épaisseur de son corps et de son absence totale de gras, me paraissait un réel motif d’inquiétude médicale. Impossible, par contre, de la faire jouir : étais-je nul ? Est-ce que ça venait d’elle ? Ou avais-je juste une queue un peu trop petite pour son anatomie intérieure ? Je ne sus jamais vraiment.
En tout cas, ça lui avait beaucoup plu. Elle m’en reparlait souvent et chercha à me revoir malgré l’absence d’apothéose orgasmique de son côté comme du mien. Mon éjaculation n’était qu’un moment que je cherchais à repousser le plus loin, voire à éviter, pour allonger l’expérience le plus possible et sans donner trop de pouvoir à la fille. Certaines nanas le prenaient d’ailleurs très mal, comme si je leur retirai un grand pouvoir : certaines acceptaient de ne pas jouir, mais que je me retinsse et ne lâche jamais la purée, elle semblait en concevoir là comme une insupportable frustration.
Cela dit, je comprenais le souci : ça mettait trop en évidence l’inanité de tout ça, le manque de sens, l’absurdité. Le sexe non reproducteur, non orgasmique, quel était son but ? Aucun. Bref, cette fille-là ne posait pas ce genre de question. Elle a du me demander une fois si je ne jouissais pas, après une baise très, trop, longue, mais sans que ça l’empêchât de dormir. Elle était dépressive et son prénom d’une banalité de bananes au rayon fruits et légumes : Aurélie.
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