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Par : le 06/11/23
"But words are things, and a small drop of ink, falling like dew, upon a thought, produces that which makes thousands". Borné dans sa nature, infini dans ses vœux, l’homme est un dieu tombé qui se souvient des cieux. Il y a de la musique dans le soupir du roseau. Il y a de la musique dans le bouillonnement du ruisseau. Il y a de la musique en toutes choses, si les hommes pouvaient l'entendre. Nous pouvons éprouver ou imaginer le regret avec lequel on contemple les ruines de cités, jadis capitales d'empires. Les réflexions suggérées par de tels objets sont trop banales pour être répétées ici. Mais jamais la petitesse de l'homme et la vanité de ses meilleures vertus n'apparaissent plus frappantes qu'au souvenir de ce que fut Athènes et qu'au constat de ce qu'elle est. Il était réservé à un minable antiquaire, et à ses vils agents, de rendre cette ville aussi méprisable qu'eux-mêmes et leurs carrières". George Gordon Byron était le sixième baron Byron. Il est né le vingt-deux janvier 1788 à Londres et il est décédé le dix-neuf avril 1824 à Missolonghi en Grèce à seulement trente-six ans. Il figure parmi les plus célèbres poètes de la littérature anglaise du début du XIXème siècle. Aujourd’hui encore, son nom est réputé. L’auteur est connu pour son style assez classique et figure parmi les principaux acteurs du romantisme aux côtés de Wordsworth, Robert Southey ou encore Coleridge. De par une sensibilité étonnante et un génie irrévocable à maîtriser la rime tel Don Juan qui maniait avec grâce l’épée de la séduction. Le nom de George Gordon Byron brille plus que jamais comme celui de l’une des figures emblématiques du romantisme anglais du XIXème siècle. Or, "qu’est-ce un nom ? Ce n’est ni une main, ni un bras, ni un visage", au-delà du nom de Lord Byron s’illustre un talent jamais égalé et une poésie qui reflète son âme d’une sensibilité singulière. Sa rime reflète ses angoisses, les tragédies qui jonchaient son parcours, ses amours passionnées et toute la fragilité d’un être hors du commun. Il glissa de lui-même dans chacune de compositions et tout au long de sa courte vie, fascine par sa beauté et son air majestueux. Si bien quel a presse conservatrice de l’époque avait peur que les écrits de Byron et sa figure magnétique, tel un buste de marbre n’écarte les femmes britanniques du chemin de la vertu. Mais, le côté sombre et orageux de la lune de Lord Byron est bien ses mœurs légères. Sa vie est marquée par les scandales de ses prouesses amoureuses jugées outrageuses et lui valant les critiques et la satire de la société, assez réactionnaires, de l’époque. Un génie sans pareil, fait écho à une sexualité débridée et à des envies non-réprimées. L’inceste, les maîtresses, l’abandon de ses enfants et sa bisexualité qu’il consommait dans l’ombre, puisque un comportement pareil était puni de mort à l’époque, contribuent à dessiner les traits d’un artiste qui faisait du danger son quotidien. Le voyage en Orient est une étape primordiale pour tous les poètes de veines romantiques. Aussi, Lord Byron ne fit pas exception à cette perspective très répandue dans ce siècle et visita la Grèce et la Turquie. Son mythe fut scellé par les secrets à jamais perdus d’une vie marquée par l’amour du danger, l’interdit bravé, le culte du moi. Byron est le génie tourmenté qui s’est éteint trop tôt, de cette malédiction que subissent les esprits supérieurs et novateurs. C’est la légende d’un homme qui a consommé l’amour et la poésie à doses égales.   "Perhaps millions, think. It is strange, the shortest letter which man uses instead of speech, may form a lasting link. Arrière les fictions de vos romans imbéciles, ces trames de mensonges tissues par la folie. Donnez-moi le doux rayon d’un regard qui vient du cœur, ou le transport que l’on éprouve au premier baiser de l’amour". Fils de John Byron, capitaine aux gardes, et de sa seconde femme Catherine Gordon de Gight, d’une famille d’Aberdeenshire descendant des Stuarts. Le capitaine ayant dissipé la fortune de sa femme, celle-ci se retira avec son fils à Aberdeen et y vécut avec un mince revenu de cent trente livres. C’est donc dans les montagnes de l’Écosse que Byron passa sa première enfance qui fut triste et maladive. Le caractère aigri, capricieux et emporté de sa mère, qui l’accablait tour à tour de caresses et de mauvais traitements, développa cette irritabilité et cette susceptibilité excessives qui furent alors les principaux défauts de son caractère. D’une beauté remarquable, il avait eu un pied tordu à la suite d’un accident survenu à sa naissance et cette difformité, quoique légère, fut pour lui une source constante d’amertumes. Il n’avait pas neuf ans qu’il tombait alors amoureux d’une jeune écossaise, Marie Duff, lorsqu’il apprit son mariage quelques années après, il fut, il le raconte lui-même, comme frappé de la foudre. Une de ses cousines, Margaret Parker, fillette de treize ans, fut sa seconde passion. C’était, dit-il, une des créatures les plus belles et les plus éphémères qui aient vécu. Toute paix et beauté, elle semblait sortir d’un arc-en-ciel. Elle mourut à quatorze ans, à la suite d’un accident, alors que Byron d’un an plus jeune était au collège de Harrow, et cette mort lui inspira ses premiers vers. En 1798, il hérita alors de la fortune et de la pairie de son grand-oncle William lord Byron, ainsi que du domaine de Newstead-Abbey donné à un de ses ancêtre par Henri VIII. Sa mère l’envoya au collège de Harrow où il se fit remarquer par son indiscipline et sa haine de toute tâche imposée. À Newstead-Abbey, en 1803, il s’éprit d’une jeune fille du voisinage, Mary Chaworth. Il n’avait que quinze ans et Mary, de deux ans plus âgée, dédaignait cet enfant boiteux qui devait pourtant, comme Dante à Béatrice, lui donner une poétique immortalité. Son père, tué en duel par l’oncle William, rendait d’ailleurs tout mariage impossible. Elle se fiança à un autre et l’adolescent envoyé à Trinity College, Cambridge, se consola par de nombreuse amours et scandalisa bientôt l’Université par son indiscipline coutumière et des excentricités que sa fortune lui rendait faciles. C’est à Cambridge qu’il publia son premier recueil de poésies, imprimé à Newark (1807), sous le titre de "Hours of Idleness", où s’étalent ses passions précoces et où percent déjà son humeur fantasque, son scepticisme et sa misanthropie. Lord Brougham, dans La Revue d’Edimbourg, en fit une violente critique à laquelle le jeune poète répliqua par une satire, "English Bards and Scotch Reviewers" (1809), où il s’attaque, avec une verve féroce, à toutes les personnalités marquantes d’alors. Il regretta alors plus tard cette boutade, car il essaya, vainement, de retirer ce pamphlet de la circulation.   "Of ages. To what straits old time reduces frail man, when paper, even a rag like this, urvives himself, his tomb. Rimeurs, qui ne brûlez que du feu de l’imagination, dont les passions pastorales sont faites pour le bocage, de quelle heureuse source d’inspiration couleraient vos sonnets, si vous aviez savouré le premier baiser de l’amour". Au sortir de l’Université, où malgré l’irrégularité de sa conduite il fit de bonnes études, il se lança dans toutes les extravagances de la jeunesse dorée et devint le héros de maintes aventures scandaleuses, puis en 1809 prit sa place à la Chambre des lords sur les bancs de l’opposition, et bientôt, las des débats parlementaires, partit pour le continent. En deux années, il visita successivement le Portugal, l’Espagne, les rivages classiques de la Méditerranée, résida quelque temps en Grèce et en Turquie. Les deux premiers chants de "Childe Harold’s Pilgrimage", parus en 1812, sont le récit de ses impressions de voyage et de ses propres aventures. Le succès en fut immense: "Je me réveillais un matin, dit-il, et j’appris que j’étais fameux". Sa popularité s’accrut encore du retentissement d’un discours qu’il prononça à la Chambre Haute contre les mesures de rigueur nouvellement prises pour étouffer les émeutes d’ouvriers. De 1812 à 1814, la publication du "Giaour", de "Bride of Abydos", du"Corsair" et de "Lara", augmentent l’enthousiasme. Byron devint l’idole des cercles de la jeunesse aristocratique et viveuse de Londres. Enfin, fatigué de cette vie de dissipation, rassasié de plaisirs, il voulut se ranger et épousa la fille de sir Ralph Milbanke, baronnet du comté de Durham, qui s’était éprise de lui. Le mariage fut célébré le deux janvier 1815 à Seaham, la résidence de son père. Ce fut un grand étonnement pour ceux qui connaissaient le caractère de Lord Byron, qui déclara d’ailleurs dans "The Dream" que le jour de ses noces toutes ses pensées étaient pour la demoiselle d’honneur de sa femme, qu’il trouva placée entre elle et lui dans la voiture. Cependant, de son propre aveu aussi, il fut quelque temps heureux, quoique "fort ennuyé par son pieux beau-père" qui avait offert au jeune couple une de ses résidences, dans le comté de Durham, pour y passer leur lune de miel. Mais dès le mois de mars les époux allaient s’installer à Londres, et c’est là qu’éclata leur incompatibilité d’humeur. Lady Byron, jolie, intelligente, distinguée, mais imbue de tous les préjugés du clan britannique, dévote et d’une vertu hautaine, ne pouvait faire les agréments du foyer d’un homme qui professait le mépris le plus profond pour toutes les conventions sociales, la haine féroce du dogme religieux aussi bien que du credo politique de la "respectabilité". Aussi dès sa grossesse se vit-elle délaissée par son mari, qui cherchait des distractions illicites du dehors, bien qu’il eût écrit d’elle avant son mariage: "Elle est si bonne que je voudrais alors devenir meilleur". Correcte, sèche, sans tempérament, incapable de faillir et de pardonner, elle était de ces femmes qui rendent la vertu insupportable. Il faut ajouter les embarras financiers sans cesse croissants et qui sans doute aigrissaient son caractère. Les dettes de Byron ne diminuaient en rien le chiffre de ses dépenses. En novembre 1815 il avait été obligé de vendre sa bibliothèque, en moins d’un an les huissiers avaient fait neuf fois irruption dans la maison.   "And now I'm in the world alone, upon the wide, wide sea. But why then publish ? There are no rewards of fame. Si Apollon vous refuse son aide, si les neuf sœurs paraissent vouloir s’éloigner de vous, ne les invoquez plus, dites adieu à la muse, et essayez de l’effet que produira le premier baiser de l’amour". Le dix décembre 1815, la jeune femme accoucha d’une fille, Augusta-Ada, et le six janvier son mari, qui ne communiquait plus avec elle que par lettres, lui écrivit qu’elle eût à quitter Londres aussitôt que possible pour vivre avec son père en attendant qu’il ait pris des arrangements avec ses créanciers. Elle partit huit jours après rejoindre ses parents à Kirkby Mallory et, bien qu’elle lui écrivit à son départ une lettre affectueuse, elle s’occupa alors de faire déclarer son mari "insane", affirmant qu’elle ne le reverrait jamais plus. Cette séparation fit scandale. Quelques propos répétés excitèrent une explosion d’indignation publique. Byron fut accusé de toutes sortes de vices monstrueux, et la presse anglaise, toujours hypocritement vertueuse et champion de la morale le compara à Néron, Héliogabale, Caligula, Henri VIII. Il n’osa plus se montrer en public de crainte des outrages de la foule et des brutalités de la populace. La cause de cette fureur, tenue secrète par la génération suivante, ne fut révélée que cinquante-cinqans plus tard par Harriett Beecher Stowe: Byron aurait eu des relations incestueuses avec sa demi-sœur Augusta, fille d’un premier mariage de son père, devenue Mistress Leigh. Cependant celle-ci continua jusqu’en 1830 d’être en bons termes avec lady Byron, servant d’intermédiaire entre elle et son mari tant qu’il vécut. Elle mourut en 1851, et ce ne fut qu’en 1856 que lady Byron aurait confié ce secret à la romancière américaine, et cela par charité évangélique. Elle pensait qu’en ternissant la mémoire du poète, elle diminuerait l’influence néfaste de ses écrits et par suite son expiation dans l’autre monde. Mistress Stowe ne publia ces confidences qu’en 1869 dans le "Macmillan’s Magazine" et dans "The Atlantic Monthly". Dans son livre "The Real Lord Byron", J. C. Jeaffreson revint sur cette question de l’inceste, qui ne devrait pourtant laisser aucun doute, à en juger par des stances écrites à sa sœur Augusta pendant le séjour du poète à la villa Diodati (1816), et des vers adressés à "My Sweet Sister" ("Ma douce sœur"), détruits à sa mort sur son expresse volonté. Byron implora son pardon, qui lui fut implacablement refusé, et la séparation à l’amiable eut lieu le deux février 1816, à la suite de quoi il quitta l’Angleterre pour n’y plus revenir, après avoir publié "The Siege of Corinth" et "Parisina". Le premier ouvrage fut composé pendant son année de cohabitation conjugale, car le manuscrit tout entier est copié de la main de Lady Byron. L’éditeur Murray envoya un chèque de mille guinées que Byron lui retourna.   "I ask in turn why do you play at cards with them ? But why drink ? Why read ? To make some hour less dreary. Je vous hais, froides compositions de l’art. Dussent les prudes me condamner et les bigots me désapprouver, je recherche les inspirations d’un cœur qui bat de volupté au premier baiser de l’amour". Il visite la France et la Belgique, se rend en Suisse où il se lie avec le poète Shelley, dont la vie agitée et courte eut tant de similitudes avec la sienne. À Genève, il compose le troisième chant de "Childe Harold" et "The Prisoner of Chillon", et, en face des glaciers de l’Oberland, s’inspire pour son sombre drame de "Manfred", écrit en 1817 ainsi que "Lamentof Tasso". De 1818 à 1821, il habita Venise et Ravennes, complétant "Childe Harold", écrivant "Mazeppa", "MarinoFaliero", "Werner", "Caïn", "Difformed Transformed". Mais de toutes ces œuvres, la plus extraordinaire est bien l’épopée de "Don Juan", qu’il acheva à Pise en 1822. Don Juan, héros railleur, cynique, passionné, enthousiaste, aventureux et mobile comme lui. La vie de plaisirs excessifs avait sans doute fatigué son cerveau, car il ne travaillait plus que sous l’influence de copieuses libations. Après un amour scandaleux avec la comtesse Guiccioli, sentant sa verve poétique lui échapper, il essaya de la politique. Whig en Angleterre, il ne pouvait être alors que carbonaro chez ce peuple qui aspirait à son émancipation. Le mouvement ayant avorté, il fonda, avec les poètes Leigh Hunt et Shelley, "Le Libéral", qui n’eut que quelques numéros. Dépité et mécontent, voyant ses forces s’user, son génie s’appauvrir et sa fortune se fondre, il résolut de mettre au service de l’insurrection des grecs pour leur indépendance tout ce qui lui restait. Il partit sur un brick frété à ses frais et débarqua à Missolonghi le quatre janvier 1824, ne trouvant partout que confusion, discorde, anarchie, rapacité et fraude. Un peuple brave mais sans discipline, une populace armée, cruelle, criarde, imbécile et turbulente, des chefs jaloux, antagonistes et mal obéis. Pendant trois mois, avec son âme de poète et son argent de grand seigneur, il essaya des remèdes. Désespéré et déjà malade, il fut saisi le neuf avril dans une de ses courses quotidiennes à cheval d’une fièvre qui l’emporta en dix jours. Les grecs prirent le deuil et son corps fut rapporté en Angleterre, dans le caveau de sa famille, en la petite église de Hucknoll, près de Newstead. Lord Byron est l’un des plus grands poètes de l’Angleterre et, à un moment donné, il éclipsa la gloire de tous, même celle de Walter Scott, Wordsworth, Southey, Moore et Campbell. On l’a quelquefois comparé à Burns. Tous deux, le pair et le paysan, écrivirent d’après leurs impressions et leurs sentiments personnels, se montrant tout entiers dans leurs œuvres, esclaves de passions impérieuses, livrés également au doute et à la mélancolie, ils moururent tous deux prématurément, après une vie d’extraordinaire activité physique et intellectuelle. Ils furent l’un et l’autre des apôtres de cette école négative et stérile de misanthropie, de doute et de désespérance, qui fit tant de ridicules adeptes et de niaises victimes. Les écrits de Byron c’est lui-même, et de lui l’on peut dire. Le poète et l’homme ne font qu’un. Malgré son titre, son rang et sa naissance, il a beaucoup haï les anglais, c’est peut-être pourquoi il fut si populaire en France.   "It occupies me to turn back regards on what I've seen or pondered, and what I write I cast upon the stream. Vos bergers, vos moutons, tous ces sujets fantastiques peuvent amuser parfois, mais ne pourront jamais émouvoir. L’Arcadie n’est qu’un pays de fictions. Que sont ces visions-là, comparées au long premier baiser de l’amour ?". Les deux premiers chants du "Pèlerinage de Childe Harold" ont été publiés à Londres en 1812. Ces deux chants poétiques, sous couvert d’une fiction, constituent le récit masqué des pérégrinations de Lord Byron en Orient. Ne pouvant se rendre ni en France, ni en Italie sous domination napoléonienne, Byron et so nami Hobhouse, tous deux âgés d’une vingtaine d’années, inventent une sorte de nouveau grand tour. Partis d’Angleterre le deux juillet 1809, ils débarquèrent à Lisbonne, puis gagnèrent peu à peu l’Espagne alors en pleine lutte contre la présence des troupes françaises sur son sol. De Gibraltar, ils entreprirent ensuite une longue traversée de la Méditerranée pour gagner l’actuelle Albanie, à cette époque largement méconnue des voyageurs européens. De là, ils pénétrèrent en Grèce continentale qu’ils visitèrent avec entrain avant de gagner les rivages de l’Asie mineure, Constantinople et de se replier à nouveau en Grèce, le pays préféré de Byron. Ce voyage, long de deux ans, dont on connaît les moindres détails grâce au poème et surtout à l’abondante correspondance de Byron, a été pour le poète anglais un moment charnière dans sa trajectoire personnelle, une sorte d’hapax existentiel délimitant un avant et un après dans son cheminement identitaire. Bien sûr, une chose est le voyage lui-même, une autre sa transfiguration poétique. Au regard de la riche correspondance de Byron, la tonalité du poème est infiniment plus sombre, avant tout dominée par les thèmes de la conscience malheureuse, du désenchantement et de la révolte. Il constitue le récit de voyage d’un pèlerin qui hante les glorieux vestiges de l’Europe et qui ne trouve en toute chose que le reflet de sa propre mélancolie. Avec cette publication, Byron connaît une célébrité immédiate et phénoménale en Angleterre tout d’abord, mais bientôt étendue à toute l’Europe et alimentée par sa réputation de poète maudit, ses postures de dandy et ses aventures de libertin si commentées dans les cercles intellectuels et les salons mondains. Dans son journal intime, peu de temps après la publication de l’œuvre, il prend acte de cette gloire soudaine en y inscrivant cette courte phrase: "Un matin, je me suis réveillé célèbre".   "The sails were fill'd, and fair the light winds blew, as glad to waft him from his native home, his house. Oh ! ne dites pas que l’homme, depuis sa naissance, depuis Adam jusqu’à nos jours, a été soumis à la loi du malheur. Il y a encore sur la terre quelque chose du paradis, et l’Eden revit dans le premier baiser de l’amour". Le succès de librairie est en effet prodigieux et les rééditions en Angleterre n’en finissent pas. Pas moins d’une douzaine entre 1812 et 1821. Au final, Byron devient avec Walter Scott l’un des deux premiers écrivains européens à vivre réellement de sa plume. Son succès se répercute alors ensuite, avec quelques années de décalage, sur tout le continent depuis l’Espagne jusqu’à la Russie. L’extension géographique de la publication du poème et le rythme des traductions témoignent d’un succès dont, en réalité, il y a peu de précédents dans l’histoire européenne. Pour Tomasi Di Lampedusa, l’un de ses biographes, "Childe Harold"ne fut rien de moins que "la bombe atomique de la littérature européenne". En France, où ses œuvres complètes furent rééditées pas moins de sept fois entre 1819 et 1827, l’influence de Byron et de son poème fut particulièrement prégnante. Pourtant les traductions françaises réalisées dans l’urgence furent plus qu’approximatives tant elles firent subir au poème de fortes distorsions. Byron s’en plaindra ouvertement, regrettant qu’elles abandonnent alors largement la versification qui était la sienne pour une forme hybride s’apparentant davantage à des poèmes en prose. À son départ, Byron n’avait pas de projet de relation de voyage. Il disait alors vouloir voyager pour voyager, sans autre dessein. Son projet d’écriture est né tardivement, une fois le jeune poète plongé dans l’atmosphère hautement exotique de l’Albanie, dont la profonde étrangeté semble avoir rendu l’écriture impérative. Reste qu’à son retour en Angleterre, Byron considérait son œuvre comme étant indigne d’être éditée. Sans l’insistance et la ténacité de son ami Dallas, il ne l’aurait probablement pas publiée. Sans doute n’aurait-il pas connu alors pareille célébrité. Initialement, le poème devait porter le nom médiéval des Byron: Childe Burun. Or, Byron remplaça l’un par l’autre sans se soucier pour autant de changer les nombreux détails qui révélaient clairement son identité au lecteur. Au final, le lectorat ne se laissa pas abuser et, malgré les préfaces successives du poète, le voile de fiction ne cacha pas longtemps la part largement autobiographique du poème. Toute la réception de son texte fut ainsi largement ordonnée par cette confusion entre Byron et Harold, ce qui contribua à faire de Byron un véritable mythe vivant et à faire de sa légende un acteur historique à part entière. À plusieurs reprises par le passé, les historiens de la Méditerranée ou du paysage ont montré combien la peinture des paysages méditerranéens dans "Childe Harold" joua un grand rôle dans le renouvellement des représentations collectives de la Méditerranée et de ses rivages. Alors que les prémices du romantisme avaient tourné les regards vers les rivages septentrionaux de la Calédonie, ce livre contribua à associer de nouveau le pourtour méditerranéen à des chaînes d’images positives, quitte à rapprocher comme le fait Byron les Highlanders des montagnes écossaises de son enfance et les albanais qu’il a sous les yeux, dont les mœurs fières et violentes et le port de jupes courtes appellent inévitablement l’analogie.   "And so fast the big white rocks faded from his poor view, And soon were lost in circumambient foam. Quand l’âge aura glacé notre sang, quand nos plaisirs auront disparu, car les années pour s’enfuir ont les ailes de la colombe, le souvenir le plus cher et qui survivra à tous les autres, celui que notre mémoire aimera le plus à se rappeler, c’est le premier baiser de l’amour". Mais face au Nord de la poésie ossianique, tissé de brumes, de tempêtes et d’orages, Byron opposa une Méditerranée lumineuse et exotique qui constitua un second pôle d’attraction de l’imaginaire de l’espace romantique, autorisant des aventures perçues comme plus authentiques dans un monde qu’on imaginait plus sauvage et plus archaïque. Toutefois, c’est certainement quant à l’épanouissement de l’orientalisme que son poème fut le plus efficient. Si les récits des voyageurs et les traductions des orientalistes avaient déjà inauguré un vif mouvement d’intérêt pour l’Orient à la fin du XVIIIème siècle, Byron de par l’immense succès de son poème et de ses contes orientaux renforça considérablement ce tropisme oriental et fut l’un des foyers majeurs de la vogue orientaliste qui se déploya tout au long du XIXème siècle. "Childe Harold" participe d’une érotisation de l’espace oriental. En ce premier XIXème siècle, il constitue l’une des étapes majeures de la construction du mythe de la femme orientale, incarnée ici par la figure de l’andalouse associée à l’Orient de par le passé maure de l’Espagne du Sud. Au fil du poème se dessine alors ensuite une sorte d’Orient hédoniste, où l’itinéraire d’Harold est ponctué de multiples rencontres féminines, celles de femmes voilées et lascives dont le pouvoir de séduction est avivé par le mystère des harems, par les parfums, la pourpre et la douce torpeur qui imprègnent les modes de vie. En laissant place aux amitiés masculines, cet Orient semble aussi permettre toutes les licences et incarner l’évasion loin du carcan des mœurs occidentales d’alors. Ainsi, Byron, à la suite de Chateaubriand et avant Hugo, contribua fortement à l’émergence d’un Orient rêvé, d’un espace fantasmé à la fois fascinant et inquiétant qui n’allait plus cesser d’attiser le désir du voyage en Orient et d’ordonner ses pratiques et ses itinéraires. Après la Méditerranée et l’Orient, "Childe Harold" a également participé de certaines métamorphoses des représentations de la Grèce. Voyager en Grèce, c’est bien sûr avant toute chose voyager dans le temps, retourner vers la terre originelle, recouvrer la matrice culturelle de l’Occident. Arrivé en Grèce durant l’hiver 1809, le premier geste de Byron fut ainsi de s’agenouiller devant le Mont Parnasse. Comme tant d’autres avant lui, il ne put s’empêcher au début de regarder alors la Grèce au prisme de son riche passé mythique et historique.   "Cold is the heart, fair Greece, that looks on thee, nor feels as lovers o'er the dust they loved. Dull is theeye that will not weep to see thy walls defaced, thy mouldering shrines removed by hard british hands. Une petite goutte d’encre, tombant comme la rosée sur une pensée, crée ce qui fait penser des milliers,voir des millions d’êtres. Le cœur d’une femme est une partie des cieux, mais aussi, comme le firmament, il change nuit et jour. Dès ma jeunesse, mon âme se tenait à l'écart des autres âmes. Je ne voyais pas la terre avec les yeux des hommes". Du point de vue de la sensibilité, "Childe Harold" traduit admirablement l’émergence de l’esthétique romantique du voyage. Ce que Byron délaisse en partie, à travers le récitdes aventures d’Harold, c’est le modèle du voyage classique qui fut dominant à l’époque moderne et ordonné par la pratique du parcours érudit dans les sites riches en souvenirs antiques. Pareilles manières de parcourir l’espace visaient avant toute chose à la réactivation de la culture classique, à la réminiscence des souvenirs scolaires ayant trait à l’Antiquité. Plus qu’une ouverture à l’Autre, qu’une quête de l’inconnu, ce modèle célébrait avant tout le plaisir de la reconnaissance et des inlassables retrouvailles avec le même. Autant d’états d’âme, de poses, d’attitudes proprement romantiques qui dessinent ensemble l’une des expressions les plus abouties du mal du siècle. Reste à savoir jusqu’où ces modèles littéraires affecteront les pratiques. En tout cas, ce personnage de héros maudit que Byron étoffera texte après texte n’a pas manqué d’exercer en France un réel pouvoir de fascination sur la jeunesse des écoles. Mais l’adéquation entre Byron et ses personnages, entre sa vie et son œuvre, contribua plus encore à faire de lui l’icône de la jeunesse romantique. Byron sera pour tous un exemple, le premier dans l’époque qui incarne scandaleusement l’unité des extrêmes, aristocrate rebelle et satanique, héros fatal s’en allant mourir à Missolonghi pour la défense de la Grèce. Mieux vaut encore mourir, selon le poète, rejoindre les spartiates défunts encore libres, dans leur fier charnier des Thermopyles, plutôt "que de stagner dans notre marécage". Inclusive, l’expression "notre marécage" se veut générationnelle autant que personnelle. L’image traduit comme nulle autre le profond malaise qui fut celui des poètes de la deuxième génération des romantiques anglais. À eux qui n’ont pas connu la Révolution française et ont assisté impuissants à la trahison de ses idéaux, il n’aurait donc été offert d’autre perspective que celle consistant à subir le destin qui vous accable, à entrer vivant dans une forme de lente agonie ? Face à la contagion de l’endeuillement généralisé, Byron voulut remonter en selle au plus vite. Donnons le dernier mot à Byron qui, au retour de son périple à Douvres, nous laissa cette pensée si révélatrice des arcanes du désir de voyage à l’âge romantique: "Le grand objet de la vie est la sensation. Sentir que nous existons, fut-ce dans la douleur. C’est ce grand vide mortifère qui nous pousse au jeu, à la guerre, au voyage, à des actions quelconques mais fortement senties, et dont le charme principal est l’agitation qui en est inséparable car sourire et soupir sont un même abîme".     Bibliographie et références:   - Bernard Blackstone, "Byron and greek love" - Martin Garrett, "Lord Byron" - Phyllis Grosskurth, "Lord Byron" - Teresa Guiccioli, "Lord Byron's life in Italy" - André Maurois, "Lord Byron, une vie romantique" - Robert Escarpit, "Lord Byron, un tempérament littéraire" - Leslie Marchand, "Lord Byron, portrait d'un homme libre" - Daniel Salvatore Schiffer, "Lord Byron" - Jerome McGann, "Byron and romanticism" - Donald Prell, "Lord Byron coincidence or destiny" - William St Clair, "Byron and greek love" - Jean-Pierre Thiollet, " Lord Byron" - Marc Vaugham, " Lord Byron"   Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : le 06/11/23
Nous sortions, ce soir-là, John et moi, de l’immense salle du Palais des congrès, où son éditeur avait organisé une réception pour la sortie de son dernier roman, La Cité perdue des Femmes-éléphants. La journée avait été harassante, toutes ces mondanités m’avaient épuisée, et j’avais hâte de rentrer me mettre à l’aise pour que John s’occupe enfin un peu de moi. Nous nous dirigions vers les ascenseurs où les derniers invités étaient agglutinés. Lorsque le portes s'ouvrirent nous fûmes emportés par la cohue, qui nous sépara. John fut emporté dans le fond, coincé derrière une jolie jeune fille, tandis qu’une armoire à glace me tenait à distance. Tout le monde regardait dans la direction de la sortie, sauf moi… qui savais le loustic capable de tout, quand il sortait de ces séances de dédicaces, un peu pompette et gonflé d'orgueil... Je n’eus pas à attendre longtemps pour que mes craintes se confirment ! À peine les portes s’étaient refermées, que la donzelle devant lui sursauta en écarquillant brièvement les yeux… avant de se ressaisir… et se laisser peloter les miches, l’air de rien. John avait beau regarder en l’air, sa mine réjouie le trahissait. Je voyais mon rêve de soirée en tête-à-tête s’envoler. John s'enhardissant même, alors que nous abordions le huitième étage, à lui picorer le cou et les épaules, qu'elle avait eu, en cette journée de canicule, le bon goût laisser dénuder. La nymphette reçut ses baisers les lèvres entrouvertes et les yeux révulsés, comme si elle s’en enivrait ! Pour sûr, John savait choisir ses proies… la minette était plus que réceptive ! Arrivés à destination, alors que tout le monde se dispersait dans le hall, elle se retourna brusquement sur lui. « Monsieur Kardashian !… Il me semblait bien que c’était vous !… Je suis étudiante en littérature et j’ai lu tous vos livres… Quel bonheur de vous rencontrer… je suis une fan absolue ! » Je parvenais enfin à les rejoindre et à agripper le bras de John sans que ma présence ne perturbe leur conversation. « Vraiment ? On pourrait en parler tranquillement chez moi, allongés sur une peau de bête… dit John avec son plus beau sourire. Je le pinçais furtivement en signe de désaccord... Pendant que mon épouse nous servira un thé à la menthe… » poursuivit-il suavement, tout en me défiant du regard de le contredire. « C’est elle, votre femme ? » demanda alors la fausse ingénue qui ne m’avait même pas saluée. « Oui ! Depuis vingt-cinq ans ! » « Vous lui interdisez encore, comme à toutes vos héroïnes, de porter une culotte ? » « Oui, bien sûr, il n’y a pas d’âge !… D’ailleurs, j’ai pu constater avec bonheur que tu avais déjà intégré ce précepte… Mais je lui interdis aussi de parler sans ma permission ! » « Ho, la pauvre… » se contenta de répondre la pouffiasse, terrifiée à l’idée de devoir se taire. « Mais rentrons ! Je sens venir l’inspiration  ! » Heureusement, nous n’habitions pas très loin, car la gamine, qui s’était emparé du bras resté libre de John, nous saoula tout le long du chemin pour savoir ce qu’il allait lui faire. « Vous allez m’attacher ? Comme Esmeralda, dans La Captive du terrain vague ! Ou bien me tondre, comme la Cantatrice nymphomane ? » « Tu es trop curieuse… tu verras bien !… Peut-être les deux si tu ne t’arrêtes pas de parler ! » « Vous savez, vous pouvez être très sévère avec moi, comme dans La Mère supérieure  était un homme, où le pervers tourmente les tétons de ses novices jusqu’à leur faire avouer des choses horribles… qu’elles n’avaient même pas commises, en plus ! » « Ça ne sera pas nécessaire avec toi ! Mais je te couperais volontiers la langue ! » « Cousez-moi plutôt les lèvres, si vous voulez que je sois sage, comme dans Le Mystère de la femme sans tête ! » Mi-agacé, mi-amusé par la connaissance exhaustive qu’elle avait de son travail, John lui répondait cependant avec bienveillance. Je gardais, pour ma part, un silence de bon aloi, comme il l’exigeait quand il était en chasse. Lorsque nous parvenions à notre immeuble, elle avait passé en revue toute l'œuvre de John et se trouva à cours de citations. Mais, ne sachant se taire, demanda : « Mais, quel sera le sujet de votre prochain opus, Monsieur Kardashian ? » « Ce sera l’histoire d’une princesse qui parlait trop… répondit John en pénétrant dans le hall, qu’une vilaine sorcière, pour la punir, aura transformée en urinoir... La pauvre princesse prisonnière de son état, essayera bien d’alerter ses visiteurs de sa métamorphose, mais seuls des borborygmes et des glouglous incompréhensibles parviendront à sortir de sa bouche en céramique !… Je l’intitulerai La Cassandre des pissotières ! » « Mon Dieu, Maître !… Où allez-vous chercher tout cela ?… » fit la greluche, les yeux pleins d’étoiles. Avant d’ajouter, en montant dans l'ascenseur : « Je fais aussi très bien le ménage… ».
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Par : le 05/11/23
Dès l’aube je suis partie, gravissant le petit chemin forestier, souriant au vent léger qui m’emporte. Le clair de lune jouait encore à la lueur des étoiles. Le soleil étirait mollement de timides rayons aurifères. Tu marchais à mes côtés, nos pas écorchés de ce que nous sommes laissant des empreintes légères sur la terre poudrée. La brume se dissipait, caressant le lac et posant sur nos visages des gouttes glissantes, en cadences venant de l’univers. Chaque jour apportant sa perle de rosée Dans le ciel bleu pale, un albatros déploie ses ailes gracieuses, et son ombre dessine un duvet au dormeur ensommeillé dans l’herbe sauvage. Je te montre du doigt le champ jaune de tournesols souriants, un muret plein de fentes d’où poussent les liserons. Tel un bateau ivre, nous tanguons sur un pont admirant l’onde lasse du temps volage, émerveillés des clapotis créant des cercles gazouilleurs. Nous arrivons devant la grange, la porte s’ouvre et nous sommes aspirés par la chaleur ambiante. Une odeur de feu de cheminée, de pommes de pain nous embaument. La pièce est chargée d’étagères croulant de vaisselle ébréchée, de brocs et marmites émaillées. Au coin un chat séraphique dans un panier en osier tressé. Ils sont là, demeurant dans la beauté des choses, autour d’une vieille table en bois parfois cajolée, souvent lessivée par des mains usées. Une cafetière fume, quelques verres d’absinthe, un pot de lait et du miel. Dans des tasses à thé en porcelaine se reposent des cuillères. Dans l’atmosphère volent des textes à poser, des mots à inventer, des partages à venir, des pleurs-joies dans nos cœurs, le parfum du langage des vers. Je m’installe au pupitre, fébrile et tremblante. Je prends la plume, la trempe dans l’encrier. Tendue devant la page beige, j’hésite, mes doigts tressaillent sur la feuille. « Et si ». Tout le beau monde lève la tête attendant la suite. Alors je leur dis « et si la poésie pouvait nous sauver». Les sourires se forment, des sourires moqueurs et amicaux, chaleureux , des sourires qui comprennent et pardonner ma folle naïveté, ma douce espérance. Tu viens vers moi et me fais me lever. Main dans la main, tachées d’encre, la plume blanche au creux de nos paumes, tu m’amènes sur le palier, ils nous suivent silencieux pour regarder Regarder ce décor, cette réalité aliénée et égarée à nos pieds Un tableau d’une beauté presque insoutenable, d’une perfection indescriptible : La douceur de l’instant La fragilité du vivant Dans le cœur de l’humanité   D’après une photo de Mailis, texte de Gitane, Invités : Baudelaire, Hugo, Verlaine, Apollinaire, Rimbaud, Aragon, Prévert, Chedid, Kaur
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Par : le 05/11/23
Vous étes  la comme prévue, vous m attendez au bord du trottoir , vétus d une courte jupe noire qui moule vos jolies fesses, ce n est pas vulgaire juste sexy . Une chemise blanche laissant deviner la pointe de vos seins l accompagne .Vos chaussure sont rouge à talons haut comme demandé. Je m arréte a votre auteur et vous fait signe de monter. Nous roulons depuis quelque minutes je pose ma main sur votre genoux et vous ecarte les cuisses votre jupe remonte presque a votre vulve,je ne regarde pas je veux la decouvrir lorsque nous serons arrivé au hangar. Ma main vous caresse lentement ,doucement , vous mouillez et vous commencez a gemir vos hanche ondulent je stop ma caresse nous voila arrivé.                                                                                                                                                                                                                               A l interieur du hangar vous decouvrez un peut inquiete un fauteuil,la table sur laquelle ce trouve un rouleau de corde, la cravache, un bandeau.  A coté du fauteuil il y a un peitit coussin pour vous. Je vous met à genoux sur le coussin et m installe confortablement dans le fauteuil                                                                                                                                                                                                                                                                   A suivre      
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Par : le 04/11/23
15/10/2022 Je met ce rapport qui date un peu pour V/vous faire attendre l'arrivée de mes prochains rapports. J'espere que cela V/vous plaira.   J'ai fait ma demande vendredi 14/10/2022 après une journée ou c'était compliqué, beaucoup de remises en questions, beaucoup de pleurs mais j'ai arrêté de réfléchir et j'ai fini par me laisser porter, donc je l'ai fait. Il m'a donné un baiser puis il m'a embrassé avec la langue longuement plusieurs fois. A ce moment là mon cerveau vrille, je n'arrivais plus à penser, je me sent juste bien, légère, heureuse. L reviens de son pipi et moi j'essayais de reprendre mes esprits, essayer de penser à ce qui venais de se passer avec Maitre. Peu après il part faire pipi, et moi je souhaitais aller au lit. Il sort des toilettes et la chambre où j'allais dormir étant juste devant les toilettes, il me vois et viens discuter avec moi, l'on discute de cette journée qui fut remplie en émotions et elle n'était pas finie encore. Nous avons joué ensemble, il commence d'abord par me masturber tout en me posant des questions afin que je puisse comprendre que mon sexe lui appartiens et que pour faire quoi que ce soit avec, c'est a Maître qu'il faut demander et que Maître c'est lui qui contrôle. Il m'a faite basculer sur le dos et continue de jouer avec mon sexe, malaxant mes testicules et mon sexe dans sa globalité. Je me sent comme paralysée entre ses mains, le regardant dans les yeux et prenant du plaisir à être sienne. Nous avons joué ainsi une trentaine de minutes, puis comme nous étions extrêmement fatigués, nous sommes partis dormir chacuns de notre côté.  Le lendemain nous nous préparons toutes a l'arrivée d'une personne qui n'étais pas calculé, on pars vers 14h et dans la voiture c'était un peu compliqué, de rester 5h sur la banquette arrière, au millieu, comme je suis la plus fine de nous 4, au millieu j'ai retiré mes chaussures comme mes pieds s'engourdissaient a la fin. Sur la route on a discuté un peu de tout et de n'importe quoi, on a pas trop discuté avec F, l'arrivante car elle était fatiguée, elle avais fait plusieurs heures de train avant. Sur la route je pense a plein de choses, je calcule énormément tout ce qu'il peux se passer et je pense même au fait que je puisse me faire kidnapper ou séquestrer mais c'est rapidement écarté, c'est juste que je pense trop. Au fur et à mesure des kilomètres, les pensées s'apaisent, et a chaque fois que je ferme les yeux, j'ai une décharge de dopamine et je me souviens de ma demande, des baisers que Maître m'a offert, et de la séance de jeu juste après. Nous arrivons vers 19h-19h30 dans un village dans les montagnes a proximité de Lyon. C'est une vieille bâtisse devant laquelle nous nous garons. On sort et on se met près de Maître qui parle avec un Monsieur, le propriétaire de cette bâtisse. Je prends les glacières pour les poser la ou le Monsieur le souhaites et je fais très attention, je reste patiente, sage et a l'écoute, je n'ai pas envie de faire une bêtise et que l'on pense que Maître éduque mal ses soumises, même si c'est mon premier jour d'appartenance et la première fois que je vais en donjon. Je pose les glacières puis je rejoinds Maître et les filles sur la terrasse. On commence à discuter de notre côté et un peu a "critiquer" les tenues des gens mais sans volonté de blesser, mais A, parle très fort et a ce moment là, elle critiquait a voix haute, L l'a grondée directement, car cela doit rester entre nous, que ça n'aille pas blesser les gens. On viens a rentrer dans une salle qui fais office de salon a ce moment là, Maître s'asseois sur les vieux canapés en cuir et nous le suivons. On patiente ainsi sagement durant une dizaine de minutes jusqu'à ce que le Monsieur arrive et demande si il y a des gens, des petites soumises ou petits soumis qui veulent faire le service et faire rentrer les gens pour le repas. Je regarde Maître, n'ayant pas vraiment envie et n'ayant pas les connaissances pour bien servir et bien faire, mais ça va, Maître n'a rien dit. Je surveille beaucoup autour de moi, ce qu'il se passe, et je fais aussi très attention aux sacs qui sont toujours sur la terrasse. Il y a vraiment tout type de personnes, A qui est en little, des punks, une kitten, une personne qui est habillé en paysan avec une tétine en guise de pendentif. Le Monsieur reviens pour nous dire que l'on peux monter à l'étage avec Maître, alors nous le suivons. Nous ressortons sur la terrasse, prenons les sacs et l'on rentre par l'entrée principale pour directement prendre les escaliers. Les marches grincent et sont assez petites, marcher en talon dessus ce n'est pas la joie. On monte au premier étage et l'on nous montre une pièce presque vide, un trône et quelques matelas sont placés dedans et on nous dit que c'est là où l'on vas se changer. La porte grande ouverte nous laissais a la vue de tous et toutes, c'était intimidant mais Maître sauras s'occuper des choses si cela déborde. Je change la robe noire avec les petits boutons dorés que je portais pour un corset bien serré et une petite jupette en tissu avec mes talons hauts. Comme ce n'est pas encore l'heure et que nous sommes en tenues, nous faisons des tours dans la maison, et Maître sort fumer. Nous rencontrons a ce moment là Maîtresse M, une Dame toute souriante et sympathique d'une cinquantaine d'années qui discute avec nous et qui nous raconte les histoires de son doudou qui a 10 ans je crois. Nous continuons à faire des visites avec Maître qui a son fouet en main puis viens l'heure du repas. C'est une grande salle qui est juste en face des escaliers pour aller au premier étage et plusieurs tables ainsi que des bancs sont placés là pour former une sorte de banquet. Avec Maître et mes soeurs nous nous installons vers le centre, ainsi nous sommes bien placés pour tout voir et être bien servis. Sur la table il y a déjà des entrées, des toasts au thons et salade de tomates avec du poulet ainsi qu'un liquide jaunâtre qui d'après Maître, serais du jus de pommes. Je regarde, j'observe les personnes qui passent et qui s'installent et face a moi, un couple, une Dame Dominante et son soumis, ils étaient venus s'habiller avec nous également, je les avais déjà remarqués. Maître commence par se servir dans les entrées puis se sert du "jus de pommes", j'attends qu'il finisse pour se servir puis je propose a la Dame si elle en veux, elle dit oui alors je vais pour lui donner la bouteille puis L, qui est assise à côté de moi me dit a l'oreille :"C'est une Dominante, tu dois la servir", alors je m'exécute et je la sert ainsi que son soumis tout en ayant un peu honte et un peu peur d'avoir fait honte à Maître. Je repose la bouteille entre Maître et nous 4, ses soumises puis je prends une gorgée de "jus de pomme" qui n'avais pas du tout le goût de jus de pommes comme c'était du vin blanc ! Maître et L rigole et afin de pouvoir me servir autre chose je bois mon verre assez rapidement, ce qui les choques. Le fait de ne pas avoir su qu'il fallait que je serve la personne Dominante ma poursuivie le reste de la soirée, je me sentais assez bête de ne pas avoir su cela, même si je n'avais aucune chance de le savoir avant que ça n'arrive mais bon... La soirée continue, je reste assez calme, sage et a l'écoute. Après le repas les filles et Maître sortent pour fumer, moi je pars seule avec Maître afin de lui parler seule a seule, lui posant des questions sur ma manière de faire, et lui parler du fait que je ne savais pas que je devais servir la Dame, et il m'a dit que ce n'était pas grave. On remonte assez rapidement et les gens partent assez rapidement aussi pour partir jouer au grenier et dans la cave. Nous on reste et on discute entre nous 5, parfois avec le couple qui est a côté de nous, nous discutons pendant bien 30-40 minutes avant de partir à notre tour pour faire un tour et trouver un bon endroit afin que l'on joue avec Maître. L'on descend dans la cave en repassant dans le salon et on se retrouve dans une sorte d'écuries avec un haut plafond de 5 mètres de haut, et des petits box en pierre, de la terre battue au sol. Quelques croix de saint André sont placés dans les box ou même au millieu du passage principal. Les personnes avaient déjà commencé à jouer, les fouets sifflaient dans l'air accompagné de cris. Maîtresse M avais attaché une personne travestie a une toile d'araignée en chaînes et qui la fouettais en l'insultant de salope et de connasse. On observe plus ou moins et F elle stressais beaucoup, alors je l'ai prise par la main un petit moment en passant mes doigts entre les siens pour essayer de la rassurer. Après un petit moment, on remonte puis l'on vas dans le grenier, avec de la chance, une personne était avec nous sur la croix de saint André et se prépare à partir, alors nous on se prépare, on enlève nos corsets, on se dénude pour Maître. La première a passer c'est A, elle se fait fouetter un peu au dessus de ses vêtements, ne pouvant pas enlever son body blanc car elle a ses règles et elle n'a pas écouté L, se retrouvant avec l'entrejambe taché de sang. S'en suit de F, qui avais peur des martinets. Avec L on regarde, et on ressent ce qui se dégage du moment entre F et Maître, avec L qui fait des petits commentaires sur ce qui se passe, que F se sent en confiance et bien, c'était un beau moment. Je pensais que ça allais être au tour de L mais elle en a décidé autrement... Je defais lentement mon corset avec le stress qui monte. Pendant la soirée, Maître jouais avec son fouet et ça faisais quand même assez peur, le son que ça provoquait et la vitesse c'était flippant, et les marques sur F également. je garde ma jupette mais je me retrouve la poitrine a l'air. Il m'ordonne de me pencher sur le chevalet ce que je fais puis le stress continue de monter. Je tourne ma tête doucement puis je vois qu'il prends le paddle. Il commence les coups sur le dos, puis sur les fesses. Ma peau commence à se réchauffer, la douleur a augmenter et je commence à vraiment avoir très mal. Maître me dit de me détendre pour que je puisse avoir moins mal, plus simple a dire qu'à faire, mais j'essaie tout simplement de me concentrer sur ma respiration et a ma position, venant même fermer les yeux, cela fonctionne et ça m'apaise légèrement. Il continue de me faire chauffer le dos avec la paddle et cela viens même a me brûler. Après une bonne cinquantaine de coups de paddle, il passe a son martinet spécial pour continuer de faire chauffer mon dos, il est plus simple a encaisser que la paddle, mais aussi je suis bien plus apaisée et détendue qu'avec le martinet. Il me donne une bonne vingtaine de coups de martinets puis il passe au clou du spectacle. Je l'entends marcher et fouiller dans le sac de jeu, je reste en position, je reste concentrée. J'entends ses pas revenirs vers moi, puis le fouet claque a ma droite, puis a ma gauche, puis au dessus de moi, et finallement, dernière moi. Il prends ses marques et continue ses coups de repérage jusqu'à me toucher les premières fois. Les premiers coups sont assez simples a encaisser comme ils me frôlent a peine, mais dès que ça touche bien, c'est plus compliqué... Des gros coups de jus, c'est la sensation que chaque coups me fait. Une grosse douleur me prends a chaque coups et la concentration et la détente deviens impossible et donc je me contracte, ce qui fait que la douleurs augmente. Les coups deviennent plus forts, ma peau brûle, la douleurs deviens insoutenable et je me met à pleurer a la fin de la séance. Maître viens caresser mon dos, et il me regarde, me disant que c'est fini. Je me retourne doucement, je vais voir F et je tombe a genoux face a elle puis elle me fait un câlin. La douleur s'estompe rapidement, les larmes arrêtent de couler, je me calme doucement et puis j'écoute L qui viens vers F et moi. Elle dit qu'elle est fière, car j'ai réussi à tenir jusqu'à ce que Maître a décidé que ce soit fini pour ma première fois, que j'ai réussi à encaisser tout cela pour ma première fois. On prends du temps, pour discuter et on regarde une autre personne qui se prends des coups de fouets, j'en profite pour discuter et me relaxer. Maître n'a pas pu jouer avec L car son poignet avait trop travaillé alors on se met a ranger les affaires dans le sac de jeu puis on se prépare au départ. On continue de discuter, on discute de nos marques que l'on auras demain, l'on parle de ce qui s'est passé, on partage ce que l'on a ressenti en rangeant tout. Pour la suite il ne s'est pas passé grand chose. Le lendemain, les marques étaient bien plus visibles, et surtout une grosse sur la fesse gauche qui vas durer, et finallement j'ai adoré cette soirée, ces moments avec mes soeurs et Maître. Lorsque je suis rentrée dimanche soir, j'étais vraiment euphorique pendant une petite heure, a me remémorer de tout, je souriais un peu bêtement, je rigolais sans raison, j'étais très heureuse, heureuse d'être la soumise de Maître, heureuse d'avoir passé du temps dans ce donjon.
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Par : le 03/11/23
Léa était une jeune cadre dynamique d’une entreprise de conseil de La Défense. Elle était sortie de la fac de droit il y a deux ans maintenant et travaillait désormais dans le service juridique d’une firme possédant une des plus hautes tours du quartier. Son bureau était au 45e étage, bien loin des préoccupations de ceux qui marchaient au sol. Elle ne les côtoyait d’ailleurs pas. Chaque matin, elle garait sa voiture au parking situé au sous sol et montait directement par l’ascenseur jusqu’à l’open space qui lui servait de bureau. Elle avait beau avoir ce qu’on appelait “une place en or”, elle regrettait l’époque où elle pouvait sortir avec ses amies après la fac. À cette époque elle couchait avec de nombreux garçons, bien qu’aucun ne lui avait vraiment apporté de réelle satisfaction. Elle avait même essayé quelques filles, même certaines de ses amies proches, mais le constat restait le même. Mais enfin à l’époque au moins elle expérimentait.    Ce soir, comme chaque soir, elle sortit à 20h, prit sa voiture et rentra dans son appartement de Nanterre, spacieux certes mais “loin de tout”, comme lui avait dit son amie Nathalie avant de l’acheter. Comme à son habitude, elle sortit des lasagnes Picard de leur carton et les plaça dans le micro-onde. Elle s’alluma alors Netflix et se lança un episode d’une série qu’on lui avait recommandé. Elle mangea son plat devant le premier episode qui ne la séduisit que moyennement. Le second épisode n’était pas plus entrainant mais une scène légèrement érotique apparaissait à la 20e minute. Elle profita de ce rare moment pour passer sa main dans son pantalon et en ouvrir le bouton. Avant que la série ne passe à une autre scène, elle fit pause sur une magnifique image de cheveux tirés. Ses doigts s’activaient de plus en plus vite, de plus en plus sensuellement. Elle descendit son pantalon jusqu’a chevilles et alla chercher le vibro dans la commode de sa chambre, elle s’alluma et continua ce doux moment dans son lit. Après 20 minutes d’intense plaisir elle jouit une première fois, explosive. Elle chercha le deuxième mais la fatigue de la journée la contraint à arrêter et à aller se coucher.    Se toucher était devenu une habitude quotidienne pour Léa. Cependant l’aspect répétitif l’avait poussé à innover et depuis quelques semaines elle se filmait régulièrement en le faisant. Elle imaginait qu’on la regardait et cela l’excitait. Elle ne regardait que très rarement les vidéos mais elles étaient toutes archivées dans un fichier de son iPhone protégé par un mot de passe. Elle se disait souvent qu’elle aimerait que quelqu’un d’autre ne la filme mais elle avait trop peur pour son image et ses rares plans tinder ne lui avait pas donné le courage de demander.    Le lendemain, sur le chemin de son bureau, elle s’arrêta chez Starbucks. Ce n’était pas dans son habitude mais le café de la machine était vraiment imbuvable et tenir la matinée sans café lui semblait insurmontable. Habillée d’un grand manteau beige et d’un pantalon taille haute elle s’approcha du comptoir et commanda son café -Un Venti sans sucre et sans crème s’il vous plait, dit elle, sans savoir si elle devait tutoyer ou vouvoyer ce vendeur qui lui semblait bien avoir son age.  Quelques instants d’attente plus tard, un “Léa” se fit entendre, son café était prêt. Elle alla le chercher, le saisit et, en se retournant, bouscula un jeune homme en manteau noir, lui renversant du café dessus.  -Oh je suis désolé monsieur, dit elle désolée, sortant un mouchoir de son sac -Ah bah bravo jeune fille, répondit-il sèchement alors qu’une fois encore   Léa comprenait l’agacement de l’homme mais lorsqu’elle releva les yeux, elle vit l’homme, qui devait également avoir le même âge qu’elle à quelque chose prêt, sourire en coin. Elle compris alors que l’homme avait utilisé un ton humoristique.  Toujours avec un large sourire, il dit:  -Soit tu me paies la teinturerie, ou un verre ce soir.  Puis il accompagna cela d’un clin d’oeil.    Léa tenta de s’échapper malgré le charme évident du garçon aux cheveux mi-longs:  -C’est que euh, je termine tard le soir, bredouilla-t-elle.   -Quand on veut on peut, répondit-il, rendez vous au bar du plaza athénée à 18h, je compte sur toi, et mon manteau aussi…   Sur ces mots, il lui embrassa la main et tourna les talons avec un grand sourire.    Toute la journée, cette interaction la perturbait, devait-elle y aller? Certes elle lui devait quelque chose et le boulot était plus une excuse qu’autre chose mais tout de même, elle ne le connaissait pas. A 17h, elle décida que le fait que ce soit en bar ne la faisait pas courir beaucoup de risque et qu’elle irait simplement pour lui payer le teinturier puis repartirait. Elle quitta donc son bureau en douce prétextant une fatigue et monta dans sa voiture. Waze lui prévoyait une heure pour aller dans le centre de Paris, évidemment, à 17h30… Elle abandonna l’idée de la voiture et pris le métro. A 18h10, elle arriva enfin devant l’hotel et se dirige vers le bar. Du haut de ses talons, on l’entendait arriver. Elle ne se sentait pas dépayser dans un hotel de ce style mais le fait d’aller à un rendez vous dans un endroit comme celui ci lui faisait un sentiment étrange. Elle vit l’homme, le salua et lui proposa de payer le teinturier. -Voila 15 minutes que je t’attends, non seulement tu me dois un verre mais maintenant tu m’en dois au moins deux en lui prenant son manteau et en la poussant doucement vers le fauteuil.    Le charme et la galanterie du jeune homme eurent raison de son plan initial. Elle s’assit et tenta d’apprécier la musique jazz provenant du piano.    -Gaspard Du Daguet, enchanté, dit-il -Euh Léa Malroit, répondit comme en hésitant Léa.    Gaspard lance alors la conversation sur la beauté des moulures et deux cocktails plus tard, la conversation était maintenant equitable. Souvenirs d’enfance, études, rêves, la conversation variait sans cesse mais elle n’en était pas moins passionnante. Léa s’aperçut vers 23h qu’elle se confiait un peu trop à un inconnu et savait de dates précédents que c’était rarement bon signe. Elle proposa alors dans l’objectif de changer de sujet et d’arrêter ce déroulé de sa vie: -Tu veux venir chez moi prendre un verre Gaspard ?   Gaspard hésita et répondit:  -Non cela ne va pas être possible, j’en suis désolé, j’ai à faire ce soir.    Il se leva alors et la raccompagna vers la sortie, lui refit un baise main, lui dit un “à très bientôt” et parti   Alors qu’il s’éloignait, Léa réalisa qu’il n’avait aucun moyen de la contacter, encore un qu’elle avait fait fuir… Elle rentra alors en RER chez elle, se toucha comme à son habitude et s’endormit frustré d’un énième échec sentimental.    La nuit passa avec son lot de rêve et le réveil sonna à 7h comme à son habitude. La tête endolorie, elle se leva, se maquilla, et elle s’approcha de son dressing. Elle ouvrit le tiroir des sous-vêtements mais impossible de trouver une culotte, elles devaient toutes être au sales. Elle se dirigea alors vers le panier, rien. Dans la machine, rien. Elle ne comprenait décidément pas. Elle se dit qu’elle allait s’en passer pour aujourd’hui et se dirigea vers la pile de pantalon qui avait également disparu. Elle ne se souvenait pas avoir fait de rangement et se dit que sa femme de ménage avait du les ranger autre part. Elle n’avait pas le temps de trouver où cette incapable les avait mit. Elle saisit un tailleur jupe et enfila le bas, puis le haut, un petit manteau noir, un coup de rouge à lèvre et sortit. Une fois dehors, elle se rappela que sa voiture était toujours à La Défense… Elle s’apprêtait à appeler un taxi quand un passa juste devant. Elle monta dedans: -Tour Ivoire, La Défense s’il vous plait. Le chauffeur verrouilla les portes et démarra. Fatiguée, Léa terminait les dernières retouches de maquillage sur ses yeux. Au bout de 10 minutes de route, le taxi s’arrêta, ils n’étaient pas devant son travail. Elle s’apprêtait à engeuler le chauffeur pour son incompétence quand sa porte s’ouvrit, dernière se trouvait Gaspard dans un costume noire obsidienne qui lui tendait la main.    -Qu’est ce que tu fais là, c’est toi qui a demandé au taxi de m’amener ici, dit elle visiblement énervée, qu’est ce que tu crois, j’ai un boulot, je peux pas le rater, je vais me faire virer -J’ai appelé, répondit Gaspard d’un calme absolu, tu seras en retard, c’est cohérent avec ta fatigue d’hier -Non mai…, commença Léa  -Silence, suit moi, tu ne le regretteras pas.    Il la prit par la main et la tira assez énergiquement vers le resto juste devant. Il la fit s’assoir sur une banquette, prit une chaise et s’assit dessus à l’envers, le dossier vers Léa. Il sortit son téléphone, le pencha à l’oreille de Léa et appuya sur play.    Soudain, des gémissements furent emit sur le haut parleur, c’était la voix de Léa. Horrifiée, elle regarda le téléphone, c’était elle. C’était une vidéo d’une de ses jouissances.  -Quoi mais comment as tu pu av…, commença t-elle -Je les ai toutes, l’interrompit-il, écoute moi bien attentivement, je ne veux pas te nuire donc je te propose un marché. Tu peux aller travailler aujourd’hui, ce soir, tu rentreras, tu mettras le contenu de ce paquet -lui tendant un paquet blanc- tu te mettras à genoux face à la porte tu laissera la porte entre-ouverte. Tu m’accordes une soirée et j’efface tout, une simple soirée tous les deux contre le fait que tout tes collègues et amis voient ces vidéos, c’est équitable   Elle hésita quelques instants et dit:  -Une seule soirée et tu effaces?  -Exactement, dit-il -D’accord…, répondit-elle à contre-coeur -Tu vois que tu ne pouvais pas refuser, dit-il avec un sourire   Ils sortirent du restaurant, il lui ouvrit la porte du taxi.  -A ce soir dans ce cas, dit-il, attention aux courants d’air…, rajouta t-il avec un sourire   Se pouvait-il qu’il sache pour son entrejambe dénudé, comment était-ce possible… Pouvait-il être la cause de tout ca… Et ces pensées la poursuivirent durant tout le chemin du taxi et durant l’entièreté de la journée de travail. Même son habituelle pause série du midi ne lui permit pas de se changer les idées. 17h, il lui fallait partir avec le paquet pour ne pas etre en retard. Elle monta dans sa voiture, et avant de démarrer, elle ouvrir le paquet et regarda rapidement, de la lingerie fine, “pas étonnant”, se dit-elle. Il y avait aussi des lanières de cuire rembourrées. Elle se dit qu’elle trouverait la fonction chez elle. Elle démarra pensive. Arrivée chez elle elle étala le contenu du paquet, un justaucorps en dentelle noir, des jarretelles, un grand morceau de cuire avec un anneau et deux plus petits avec des demi-anneaux. Il y avait également un plug anal. Elle en avait utilisé un une fois donc elle le reconnaissait. Une petite etiquette y pendait “tout doit etre mit ;)” y était inscrit en écriture noire. Elle mit les jarretelles et le porte jarretelle, elle eu quelques difficultés mais réussit, puis elle mit le justaucorps, une fois ajusté, elle s’aperçut qu’elle avait oublié le plug, elle enleva tout et remit le plug avec un peu de lubrifiant et remit le justaucorps. Désormais elle ne pouvait plus l’enlever rapidement et le justaucorps, assez serré malgré la dentelle, poussait dessus. Après quelques minutes elle plaça la longue lanière de cuir autour de son cou, bien que ca ne tienne pas bien et les deux lanières plus petites autour de ses poignets.    Elle entrouvra la porte et se plaça à genoux, il ne lui avait pas donné d’heure… Elle entendit comme cela une heure avant que la porte s’ouvre. Elle sauta, ca pouvait etre n’importe qui! Mais non ouf, c’était lui. “Ouf?” pensa t-elle, “non pas ouf, tu ne le connais pas enfin, qu’est ce que tu fais”, continua la voix dans sa tête.    Un “bravo” vint interrompre ses pensées. Il enleva son manteau, passa à coté d’elle, lui caressa les cheveux. Il émit un léger rire, se baissa derrière elle et alors qu’elle sentit un souffle chaud sur sa nuque, il enleva la lanière de cuire sur son cou;  -C’est pas un collier ça ma belle, dit il en plaçant l’anneau devant sa bouche, c’est pour que je n’entende pas ta voix ce soir, continua t-il en fermant fermement le baillon autour de sa tête. Léa fut surprise mais extrêmement excitée… L’idée qu’elle n’aurait pas du accepté était au premier plan de ses pensées, mais elle ne pouvait pas s’empêcher d’être excitée d’être aussi impuissante…   Il saisit les deux anneaux des poignées et leva les deux mains de Léa en l’air. Il passa un mousqueton entre les deux et y attacha une chaine.  -Debout, dit-il fermement Il se plaça alors face à elle et dit:  -Maintenant après une journée de travail,  tu vas me laver, et il prit la chaine et emmena Léa enchainée jusqu’à la salle de bain de cette dernière.  La marche était compliquée par le plug mais elle parvenait à suivre cette homme qui avait désormais tout contrôle sur elle, y compris son droit à la parole. Comment savait-il où était la salle de bain? Se demanda t-elle? Mais il semblait savoir, il ouvrir une porte, fit entrer la jeune fille, s’y engouffra également, et dit d’un ton ferme:  -Déshabille moi   Ce qu’elle redoutait allait arriver, elle allait être abusée… Effrayée mais excitée, elle enleva la chemise du jeune homme, tache qui fut compliqué par les mains attachées. Elle enleva ensuite la ceinture, ce pour quoi elle eu besoin de l’aide de son ravisseur, puis son pantalon. Il n’y avait plus que son caleçon. Elle passa les mains, puis descendit tout doucement. Son penis sortit du caleçon, il était dur comme un roc. Elle se demandait s’il elle devait être flattée ou effrayée.  Sur ces pensées qui ralentirent son action, elle senti Baptiste la saisir par les cheveux et lui dire:  -Ou tu te dépêches, ou je remplace le plug par autre chose, et ca risque de ne pas être confortable.    Prise de panique, elle s’activa. Il était maintenant nu et elle habillée comme une prostitué, ou une esclave…, se dit-elle   Malgré la situation, son ravisseur était très bel homme. Et lorsqu’elle du le laver à l’éponge, elle sentait ses muscles sous le savon. L’anneau qui maintenait sa bouche ouverte lui rappelait à chaque instant son trou du cul également ouvert de force et pensait que le seul trou qu’elle lui aurait offert la veille semblait être le seul auquel il ne s’intéressait pas. Mais elle se trompait. Aussitôt la douche terminé, encore mouillé, il sorti de la cabine à l’italienne et attacha la chaine et donc les mains de Léa en hauteur. Il descendit alors doucement et passa sa langue dans sa fente, à travers le justaucorps. Lentement il tourna en rond avec de petits cercles, passant entre les grandes et petites lèvres. Soudain, il mordit le justaucorps et en arracha un bout qui lui permettait d’avoir un accès total. Il continua et s’arrêta sur le bouton. Il le titilla, il sentait la mouille couler. Il accéléra, elle gémissait et soudain il s’arrêta. Il reproduisit le scénarios de nombreuses fois, s’arrêtant à la limite de la jouissance une dizaine de fois. Mais à la onzième, il s’arrêta pour de bon. Frustrée, Léa ne comprenait pas. Il sorti de la salle de bain quelques instants et revint avec une ceinture de chasteté petit format. Il dégagea les restes du justaucorps et fixa la ceinture. Il y attacha un cadenas qu’il verrouilla. -Ce cadenas s’ouvrira dans un mois, c’est comme cela que je l’ai programmé, dit-il, sauf si j’utilise cette clé, rajouta t-il avec un sourire en montrant la clé pendant à son cou. Avant de libérer Léa, il la regarda droit dans les yeux et dit: -Je dois y aller, demain tu laisseras à nouveau la porte d’entrée ouverte, si elle est fermée je n’insisterai pas et je considérerai que ta nouvelle chasteté te convient bien, si elle est ouverte, il n’y aura plus de demi-tour, je ferai de toi ce que j’ai envie… Puis il prit son téléphone et supprima devant elle toutes les vidéos -Le choix est le tien, ajouta il en enlevant la chaine et le mousqueton des menottes. Léa s’effondrât sur le sol de la salle de bain en silence, toujours bâillonnée, pleine de sueur, de mouille, et de bave coulant de son anneau buccal. Mais elle était surtout frustrée comme elle ne l’avait jamais été. La dernière vision qu’elle eu de la journée était celle du corps à peine rhabillé de Baptiste sortir de son appartement.    Voici le premier chapitre de l'histoire de Léa, si vous voulez une suite, faites le moi savoir en commentaire Un récit par Monsieur N.  
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Par : le 03/11/23
"J'ai toujours cherché à réduire au minimum mes décisions subjectives et mon intervention artisanale pour laisser agir librement mes systèmes simples, évidents et de préférence absurdes. On a beaucoup ergoté à propos de mon changement de cap. Mais je m'en moque. Anne retourne à la peinture. C'est faux. J'y arrive a peine. On a une page blanche devant soi, on se trouve exactement devant la même situation qu'au Moyen Âge. Rien n'a changé". Anne Slacik est une artiste peintre, née à Narbonne en 1959. Après des études en arts plastiques à l'université de Provence, puis à l'université de Paris I, elle obtient alors un diplôme de troisième cycle et une agrégation d'arts plastiques en 1984 et enseigne les arts plastiques de 1982 à 1990. La couleur est au cœur de son cheminement, utilisée dans sa fluidité sur de grands formats, peinte sur les livres et les manuscrits, comme un va-et-vient possible entre la peinture et le livre, entre la peinture et la poésie. Son œuvre se présente souvent à travers des séries de toiles dont les titres font référence à des lieux (L'Agdal, Assise, À Saint-Denis), à des poètes ("À PaulCelan", référence à André du Bouchet) ou à des peintres. Son travail trouve très souvent des racines dans la peinture contemporaine (Rothko) mais aussi de la Renaissance (Piero della Francesca). En plus de son œuvre de peintre, elle réalise de nombreux livres d'artistes, livres illustrés et livres peints. Elle travaille avec des auteurs comme Michel Butor, Kenneth White, Bernard Noël, Alain Freixe, Joseph Guglielmi, Jean-Pierre Faye, Tita Reut, Pierre Sansot, ou Bernard Chambaz. Anne Slacik s’exprime dans le glissement poétique de ses tableaux, mais aussi en lithographie et également en illustrant les livres de poèmes d’auteurs. Dans sa peinture coule une certaine lumière diaphane, des témoignages végétaux qui s’estompent au plus profond de nous, des reflets dont les racines remontent au fond du temps, des empreintes du jadis et du présent. La belle insomnie des arbres est là. La buée des jours aussi. Il monte une tendresse de brume de ses tableaux. La pente douce et nostalgique des sentiments sourd doucement. Il monte de ces images des signaux conjurant le vide, l’oubli se perd dans l’origine notre mémoire n’a plus peur de mourir. Le temps est en points de suspension, tout ne fait qu’affleurer en passant par les interstices des choses. Au creux intime des frémissements, dans l’haleine du fugace. De la rosée semble tomber goutte à goutte de ces tableaux. Liquides sont les arbres. Et ces bleus qui marquent les nocturnes au sceau des océans, ces pourpres traînées de couchants d’autres étoiles. On fait silence en les regardant. On sait que l’on est sur l’autre rive.   "Les yeux sont faits pour effacer ce qui est laid. Le rôle social du peintre ? Montrer la beauté du monde pour inciter les hommes à le protéger et éviter qu'il ne se défasse". La peinture d’Anne Slacik est une peinture du fragile. Le flux des mots s’arrête. La volonté, par cette suspension, cherche à provoquer la langue pour en tirer la précipitation d’une formule juste, celle qui, plus rapide que le travail de la conscience, établira soudain l’unité entre regard et bouche. Si la suspension se prolonge, elle creuse au contraire la différence avec le regard, quant à lui au même instant comblé par ce qui l’occupe, et qui est un tableau. Derrière la contemplation, d’abord plus que suffisante, quelque chose s’active qui va donc la troubler en désirant la parfaire avec du langage. La contemplation est ainsi empêchée de s’établir dans la durée par un appétit qu’elle semble générer, mais qui rivalise aussitôt avec elle en portant du côté de la langue ce qu’elle satisfaisait jusque-là. Chacun a éprouvé cette tension capable d’aller au déchirement, et qui vous jette dans le mouvement d’une nomination impossible, alors que le face à face était complet. Ce basculement est paradoxal. Il rompt l’unité liée au plaisir visuel afin de l’intensifier par son redoublement verbal, et il ne réussit, au mieux, qu’à nous faire glisser de la contemplation vers la connaissance. Ce passage pourrait correspondre à un besoin quand l’objet du regard présente un obstacle ou bien quelque partie exigeant un déchiffrement, mais pourquoi céder à sa tentation devant un tableau d’Anne Slacik dont le caractère immédiat est d’entraîner nos yeux dans une traversée qui peut durer ? Il est rare que l’espace nous soit communiqué dans un état aussi pur, c’est-à-dire aussi proche que possible de sa fluidité. Le tableau d’Anne Slacik l’accueille telle qu’en elle-même ou presque, dans la mesure où il ne lui impose qu’une seule forme, la sienne, et qui intervient dès lors comme une simple découpe, en vérité le contenant indispensable au prélèvement révélateur. Voir est si facile ! On en oublie qu’il s’agit d’un acte, à moins qu’une chose ou une autre n’en réveille l’action dans nos yeux. Ces tableaux, qui sont des dépôts et non pas des compositions, naissent d’un bizarre combat où la matière, la surface et le temps s’affrontent, puis s’équilibrent et s’harmonisent. Le regard aperçoit des traces de mouvements plutôt que des formes, et il se laisse tout naturellement emporter dans leur sens, qui n’est pas de la signification, mais du courant.   "Faire la bonne chose, au bon endroit, au bon moment, tout l'art est là. Le tableau qu'il soit à l'huile, à l'eau, qu'il soit fait d'étoffes, de ciment ou de la boue des chemins, n'a qu'une seule signification: la qualité de celui qui l'a crée et la poésie qu'il porte en lui". C’est alors, et dans le plaisir même de ce mouvement, que la perception de la fluidité ambiante vient, qui ravit, puis étonne, puis met en tête un dérangeant: qu’est-ce que c’est ? Pour une fois la question, ici, ne se fatigue pas parmi les ressemblances. Elle tourne sur elle-même et capote en constatant qu’il n’y a rien à quoi se raccrocher, et que c’est littéralement vrai pour la raison qu’à scruter la toile l’œil n’y découvre que de l’élément. Certes, cet élément est bien de la couleur, mais dont il est tentant de dire qu’elle fait surface, et tentant de penser qu’elle a par conséquent un fond qui s’offre et se dérobe par le jeu de sa limpidité. Ensuite, la contemplation peut reprendre dès que le regard s’en va au milieu des nuances et se laisse couler dans l’espace qu’elles paraissent moduler : traverse-t-il ce qui est pourtant sans épaisseur ou bien y développe-t-il sa propre dimension ? La peinture, celle-ci du moins, est une matière si sensible au contact du regard qu’elle se déstabilise, ou paraît le faire, afin de répandre son énergie à travers ce qui le touche, et qu’en retour elle pénètre. L’absence d’image passe pour le signal d’une œuvre abstraite. Ce n’est plus vrai, mais comment qualifier des tableaux qui ne sont ni imagés ni abstraits ? On sent que ces tableaux-là, ceux d’Anne Slacik, n’affichent une visibilité aussi peu formelle que pour en tourner la transparence en direction d’un en-deçà ou d’un en-dessous dont leur surface est la concrétion. Les yeux raniment-ils cette concrétion ou bien est-il dans sa nature d’être toujours en train d’advenir ? La contemplation l’épouse si étroitement qu’elle n’en est pas distincte jusqu’à ce qu’elle soit traversée par lecourant vif qui s’interroge en elle. La toile est du lin brut, sans apprêt. Les couleurs sont des pigments mêlés à un liant acrylique. Ainsi la terre redevient-elle une pâte primitive, qui doit sa consistance à un matériau du présent. La toile est toujours étendue sur le parquet. Cette position confirme qu’au commencement elle n’est qu’une surface, telle est sa nature et aussi sa fonction. La couleur est répandue, puis lavée à grande eau. Répandue encore et relavée. Les gestes les plus visibles sont le dépôt, la secousse. Le premier crée le territoire. Le second fait couler l’élément qu’on dit indispensable à la vie. Le troisième déclenche des mouvements sismiques dans ce qui n’est déjà plus une toile parce que la territorialité y domine. Quant à la peintre, qui surveille les tremblements qu’elle déclenche tout en pataugeant dans l’après-déluge, la voici devenue l’incarnation de la vieille verticale humaine debout au milieu des tourmentes. Puis tout s’apaise. Le premier matin succède à la séparation de la terre et des eaux tant et si bien qu’on n’en voit plus alors que la fraîche lumière.   "Tout est permis, tout est possible, pourvu que derrière le tableau un homme apparaisse, tel qu'il est, nu, comme la vie". Puis, c’est du sol qui est là, et qui présente aux yeux une peau très crue, déjà ridée par l’action de l’eau. On comprend que le temps a fait son entrée. Désormais, un avenir est en travail sur la toile, mais il faut d’abord qu’elle sèche. Ensuite, elle sera mise debout pour la raison que le regard n’envisage bien les choses qu’en les redressant pour leur faire face. Et d’ailleurs, n’est-ce pas le destin final des toiles que d’être mises au mur ? Il vaut donc mieux les voir dans la position qui est leur futur pour juger de leur présent. Ce passage de l’horizontal au vertical est l’épreuve décisive. Elle révèle parfois que rien n’a eu lieu. Elle peut également indiquer que c’est fini ou bien qu’il reste à faire. Mais ce reste-là exige un retour au parquet et la violence recommencée des éléments. Un peu comme si le premier jour demeurait parfois dans l’attente d’une partie de lui-même, à moins que la nuit ne l’ait déjà obscurci et qu’il faille le laver de ses ténèbres. Un peu de rouge tremble là-bas. Une lueur. On le fixe pour goûter sa nuance et le voisinage aussitôt bouge, s’approfondit. Il n’y a pas la moindre perspective, la moindre ouverture, le moindre creusement, cependant il y a. On aperçoit des stries, des strates. Elles sont là comme étaient autrefois les touches, sauf qu’elles en sont le contraire, tout le contraire d’une élaboration laborieuse prenant le soin d’effacer son labeur. Ici, l’élément coloré a travaillé puis son travail a pris la forme de ces dépôts que signalent des sillons, des nappes plus sombres ou plus claires. Quelque chose rougeoie là-dessous commes’il y avait sous le sol un contre-ciel. Cela n’est pas homogène, pas même dans les parties qui paraissent monochromes, pas du tout homogène, mais tendu. Où peut bien se tenir le foyer de cette tension dans une étendue qui ne cache rien ? Le regard parcourt des trouées, des coulures, des masses, des cicatrices. Il s’arrête sur de minuscules granulations. Des grains de sable ont été mêlés aux pigments. Un sable fin qui provoque d’infimes réverbérations et, par elles, de presque imperceptibles mouvements à l’intérieur des couleurs. L’attention s’accroche un instant à ce phénomène, qui la fatigue, et s’aperçoit qu’il favorise une sorte de dilution lumineuse ayant pour conséquence une fine interprétation des couleurs.   "Je peins des choses. Je serais incapable de peindre des idées. Il faut alors voir la peinture abstraite comme on écoute la musique, sentir l'intériorité émotionnelle de l'œuvre sans lui chercher une identification avec une représentation figurative quelconque". Ici, par exemple, où était indéniablement du vert, voici que domine soudain du rouge. Un doute fait cligner les paupières, et le vert remonte, puis, en quelques secondes, change encore de peau sous l’effet d’une fine sueur rouge. Peut-être la peinture doit-elle un peu de son pouvoir à cette capacité d’échange ou de réciprocité qui lui permet de changer le regard en le peignant des couleurs qu’il croit contempler. Et inconsciemment peint, le regard deviendrait le réceptacle d’une énergie, dont il ne sait jamais ce qu’elle lui transmet. Verre ou plastique, une grande partie du matériel peut se dénommer “pots”. C’est donc dans un pot que sont versés du cadmium rouge, de l’eau et du liant (une crème blanche tirée d’un seau en plastique blanc). Versés puis touillés longuement. Le résultat, surface couverte de bulles, est une crème à la framboise. Du noir de vigne et du rouge indien sont préparés de la même façon."– Je vais mettre du jaune pour le rendre un peu plus orangé". La chose est faite et touillée comme il faut. Cinq ou six pots sont à présent alignés, prêts à l’emploi, chacun avec sa couleur devenue crémeuse. "Je n’ai jamais voulu, dit Anne, peindre des monochromes, je cherche à faire une surface qui soit à la fois une profondeur". La main reste en suspens un instant, comme si elle attendait que la bouche descende en elle, puis saisissant un pinceau qui trempait à l’écart dans un pot de verre, elle s’en arme, en soulève la touffe dégoulinante. "- Pour commencer, j’utilise plutôt des jus, et d’ordinaire le liquide dans lequel mes pinceaux restent à tremper". Le dit pinceau est roulé à la surface, et il laisse là une grande flaque rosâtre, qui demeure aqueuse et lumineuse. De près, cela est plein de particules en suspension. De loin, c’est brillant bien que piqueté de points ternes. Une nouvelle flaque vient flanquer la première. Le geste n’est pas un geste de peintre, avec bras tendu et pinceau tenu dans le prolongement. C’est un élan qui se casse en touchant la surface et, vite, y dépose un chargement de matière, comme si le mouvement était, non pas soucieux d’exactitude, mais de préservation de la fluidité. L'artiste plasticienne est une vraie virtuose de l'équilibre.   "Ce qui est important, ce n'est donc pas de voir l'abstrait, c'est de le sentir. Si une musique me touche, m'émeut, alors j'ai compris quelque chose, j'ai reçu quelque chose. Dans ce que je considère comme l'évolution naturelle j'ai surtout apprécié la théorie surréaliste de la libération du subconscient. L'abstrait c'est la libération de tout conditionnement extérieur, c'est l'aboutissement d'un processus de création individuelle, de développement personnel dont les formes n'appartiennent qu'à moi-même". "– Qu’as-tu en tête en commençant à peindre ? – C’est à chaque fois une histoire différente: une fois la lumière du matin et son allégresse, une autre fois la couleur d’une fleur, une autre encore le souvenir d’un détail coloré que l’évocation amplifie, mais derrière chacune de ces histoires, il y a toujours le plaisir de peindre, il prend rapidement toute la place. Souvent, quand je me mets au travail, j’ai seulement des désirs de couleurs, et ce sont eux qui me suggèrent des choses, des mouvements. Écouter est rassurant: on croirait que le comment et le pourquoi se diluent dans la surface, et qu’en conséquence le regard est doté d’une plus grande liberté". Jour de papier. Beaucoup de pots. Trois tables. Des journaux ouverts dessus pour servir d’éponge. D’autres étalés sur le vieux dallage pour y remplir la même fonction. Cadmium pourpre et liant touillés ensemble. Versement d’eau dans bassine rouge. Une feuille d’Arches est alors tirée du paquet de ses semblables et bien à plat posée sur l’une des tables. Aussitôt la voici enduite d’eau avec un pinceau si large qu’on dirait une raclette, et presque dans le même mouvement splashée d’un jus rouge. Ensuite, vite, une brosse à long manche dépose là-dessus un pourpre dont les deux grosses taches se répandent. Un peu de noir, un peu de jaune en bloquent l’expansion, puis adviennent des mélanges sur les lisières, et des coulures. En fait, ça vit dans l’épaisseur liquide, avec des allongements par-ci, des contractions par-là, des éclaircies un peu partout, des plis et des replis. Une nouvelle feuille est mise en route avec enduit d’eau, jus rouge encore, et cette fois une grande flaque jaune environnée de trois noires auxquelles, après hésitation, s’ajoutent une rose, un violet foncé. Un débordement est épongé cependant que le jaune coule, devient un fleuve charriant des particules noires. Deux coups de pinceau apportent du bleu et du brun, mais le jaune continue à progresser, envahit les couleurs voisines, accentue l’informe, l’amibien, le vivant. Sur la première feuille, le rouge est en train de s’ourler de mauve; sur la seconde, le jaune se stabilise et communique au brun et au bleu un velouté très sensuel. Mais une troisième a reçu eau et jus, et la voilà balafrée d’une bande jaune horizontale, frappée de brun au-dessus et au-dessous. Anne contemple un instant ce chantier, tête inclinée vers lui.   "J'assimilerai cette démarche a l'improvisation musicale: quand je fais du piano pendant plusieurs heures, il m'arrive d'improviser en fonction d'un état psychologique précis. En peinture quand je prends une brosse ou un pinceau, une mécanique de création se déclenche et ma main vient porter un signe, préciser une forme, qui dépend de mon état intérieur. C'est une improvisation, une création spontanée". Un plastique à bulles craque sous ses pieds. La bande jaune ondule comme la peau du sable dans le désert. Les bords de la feuille sont saisis à deux mains, et toute la surface penchée lentement pour que les forces au travail sur elle y soient traitées comme les traite la nature quand elle tremble et secoue. La feuille reposée découvre alors maintenant des granulations lumineuses par l’effet de la transparence qui éclaire les pores du papier. Un geste brusque jette du violet à côté du brun, et l’on dirait qu’un fleurissement subit s’empare de l’ensemble. C’est un élan qui vient du fond de la couleur, un élan qui la fait paraître profonde alors même qu’elle étale sa minceur évidente. Le regard s’avance dans cette contradiction, et il la résout dans le plaisir de voir. Comment alors dire l’informe ? Il est la trace de son existence en même temps que sa propre existence. Constat qui semble une profération absconse. La raison en est simple: l’informe n’existe pas dans la langue autrement que sous son nom. Il est en quelque sorte emprisonné dans ce nom, lui qui vit, qui bouge, qui engendre, qui se répand, se contorsionne. On le voit de plus en plus à l’œuvre dans la peinture, non pas celle, déjà classée qui, sous l’étiquette de “informelle”, combinait la tache, l’automatisme, qui se caractérise par l’importance du geste, mais celle en train de se faire et dont l’œuvre d’Anne Slacik est devenue représentative depuis 1995. Cette peinture emploie le tableau et la couleur, mais elle n’en passe alors ni par la composition ni par les postures traditionnelles. On pourrait dire qu’elle est faite avec tout le corps. Le bras fut le médium le long duquel circulaient aussi bien la pensée que le savoir faire. Il n’est plus cet intermédiaire dont le rôle s’épanouissait dans la main. Il ne dessine plus, ne peint plus, ne drippe plus, il transporte, touille, dépose, soulève, secoue, redresse, mais il ne le fait pas seul, ou très rarement, car son activité reste inséparable de l’épaule, du buste, bref du corps en son entier. La conséquence de cette implication de la plasticienne va beaucoup plus loin que l’apparence décrite jusqu’ici.   "Je n'oppose pas la peinture abstraite a la peinture figurative. Une peinture devrait être a la fois abstraite et figurative. Abstraite en tant que mur, figurative en tant que représentation d'un espace". On s’approchera de sa signification en réécoutant cette phrase d’Anne Slacik: "Et puis, il y a ce rapport avec la surface, une surface relativement grande par rapport à ma propre taille, qui me donne l’impression d’être entourée par elle". Le corps au travail n’est pas devant la toile, il se tient dans l’espace de la peinture et, s’y tenant, il s’insère dans sa continuité. D’où, parfois, devant ces toiles, le sentiment que leur fluidité remarquable contient pourtant le fantôme d’une chose interne, d’une chose organique qui précise sa présence à partir d’une petite opacité dont le regard s’éprend. La quatrième feuille a pris place. Elle est d’un format double mais reçoit d’abord le même traitement: couche d’eau sur toute la surface, jus rouge. La réaction est différente: une brillance générale puis, très vite, des zones sèches. Nouveau jus, cette fois brun-rouge, puis giclures noires et pourpres. Le papier absorbe tout cela comme un buvard. Ajout d’eau, secousses, rien n’y fait, c’est finalement sans importance car le rouge et le noir forment un large signe horizontal, qui se suffit. La cinquième feuille est tout de suite rose, violet, jaune, ces trois couleurs en flaques qui gonflent et débordent. Un filet sort du jaune, frôle le rose, emporte le bord du violet, d’où une couleur nouvelle, vaguement orange, sur l’une des rives, et parcourue de filaments sombres dans l’avancée de sa coulure. Un apport de brun fait un lac ténébreux vers le haut: un lac qui sort bientôt de son bassin par trois coulées. La quatrième feuille, entre-temps, s’est verticalisée, vertébralisée avec, autour de cet empilement central, des taches qui s’équilibrent. Les mains sont à présent gantées de couleur. Les gestes restent brefs, mesurés, utiles: ils posent, ils étendent. Un doigt se détache de la main pour gratter une flaque, y ouvrir une brèche à travers qui la couleur se répand. On sent une vigilance, une attention, et on leur prêterait volontiers une influence. La posture la plus courante est debout devant la base du dessin avec autour du corps un halo de silence. La tête, souvent, s’incline, pensive. Les mains dans ce cas se tiennent sur les hanches. Mais du rouge éclabousse tout cela d’autant qu’une giclée d’eau provoque des expansions, des coulures et même une ébullition vite calmée par un nouvel apport de rouge. Le coin droit de la feuille est pincé entre deux doigts, soulevé, agité doucement par petites secousses, puis reposé. Un doigt va de l’avant à travers le rouge, atteint le violet, revient en tirant derrière lui une traînée bleue, mais oui,bleue ! Là-dessus, un brusque coup de noir modifie l’ensemble. On dirait que tout fait soudain corolle à ce noir, étrange cœur plein de lumière sombre. Un peu plus tard, une tourmente violet-noir installe un tourbillon. La fluidité grandit à mesure que la surface sèche et donc se fixe. On voit progressivement monter un débordement immobile.   Bibliographies et expositions:   - Vincent Gille, "Anne Slacik, la bohème est au bord de la mer" - Jean Paul, "Sur les bords du canal: entretien avec Anne Slacik" - Serge Bonnery, "Écriture de l’image, images de l’écriture" - Brigitte Aubonnet, "Anne Slacik, la magicienne" - Sylvie Fabre, "Anne Slacik, la sourcière" - Bernard Noël, "Anne Slacik ou la fluidité" - Virginie Dorofeyeva, "Anne Slacik ou la liberté" - Jacques Ancet, "Un léger retard" - Joseph Guglielmi, "Carnets de nul retour" - Christian Skimao, "Impressions soleil couchant" - Claude Royet-Journoud, "Deux de chute"   Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : le 03/11/23
Un texte reçu par une femme que j'ai rencontrée, les précédents échanges écrits m'avait montré sa qualité d'écriture, je lui est donc demandé de me raconter notre rencontre, en première partie son premier essai, en deuxième partie le complément suite à mes réactions à son écrit. Elle se reconnaitra peut être ici! ------------------------------------------------------------ Je ne sais pas si tu préfères que je te vouvoie ou tutoie, j’emploierais donc la formule qui me vient le plus naturellement. Tu rectifieras ou non. Voici comme promis le récit de notre rendez-vous d’hier. En premier lieu, je voudrais te/vous dire que j’ai apprécié ton respect et ta gentillesse : le fait que tu n’aies pas oublié mon heure d’arrivée exacte à la gare, que tu me préviennes par sms de ta présence sur place, que tu m’attendes dans la gare et non pas à ton véhicule, que tu me mettes toi-même le casque, que tu m’ouvres la porte, que tu m’embrasses dehors…Toutes ces petites attentions auxquelles je suis très sensible et qui ont contribué à rendre cette après-midi très agréable à vivre en ta compagnie. Lorsque je rentre chez toi, je suis un peu inquiète mais quelque chose dans la décoration de la maison me rassure. Un petit côté vieillot peut-être…:) Je te sentais pas loin derrière moi et je me demandais à quel moment tu allais me toucher. Tu as enfin posé tes mains sur moi et dès le début j’ai adoré ce contact. Ta corpulence me rassure. En même temps que le plaisir de sentir tes mains sur mon corps, me masser, me caresser, m’écraser, la douleur sur mes seins que j’ai supporté je me demande encore comment. Puis lorsque tu nous a tourné vers la glace afin de vérifier notre harmonie, je n’ai pas eu peur de mon reflet, je n’ai pas été dégoûtée non plus comme la plupart du temps lorsque je me regarde. Je nous ais  trouvé « raccort » tous les deux. J’ai aimé la façon dont tu m’as déshabillée, peu à peu, tout en continuant de me malmener et de me toucher. Le fait que je n’ai le droit de rien faire, sinon te laisser faire est quelque chose de vraiment très agréable, de très sensuel et en même temps cela m’a fait ressentir totalement ta domination. Tu m’as posé un bandeau, tu m’as demandé de finir de me déshabiller, tu m’as mis des pinces sur les tétons, puis tu m’as fait poser les deux mains sur la table, en position la « croupe » offerte. Tu m’as laissé ainsi pendant que tu allais fermer les volets et nous préparer un café que tu m’as fait boire les yeux bandés. Ensuite tu m’as assené quelques claques bien senties sur les fesses, m’a pincé les seins de plus en plus fortement, cherchant à explorer mes limites de douleur. J’ai passé le premier test… Alors tu es passé aux cordes, tu as créé un soutien gorge autour de mes seins, puis tu as contraint légèrement mes bras. Tout en continuant à manier les douceurs et les douleurs, tu m’as fait allonger, tu as lié mes pieds en tailleurs, m’as bloquée pliée en deux dans cette position, puis tu as usé tant et plus de mon clitoris, de mon vagin avec douceur et force, pendant ce qu’il m’a semblé être des heures. Même si je n’ai pas réussi à trouver le chemin de la jouissance (je t’avais dis que j’étais assez longue), j’ai pris beaucoup de plaisir à ces manipulations (même si ce matin, c’est un peu douloureux) et je regrette de ne pas avoir pu t’offrir cette jouissance que tu as tant cherché à me donner. Puis le moment est venu de décompresser et nus tous les deux sur le tapis, nous nous sommes touchés, caressés. J’ai adoré ce moment de détente, de câlins, de caresses, de baisers. J’aurais aimé jouer un peu plus avec ta queue, il me semble que tu avais l’air d’aimer le peu de contact que j’ai eu avec elle… Puis l’alarme a sonné la fin de notre jeu. Pour autant, il a continué pour mon plus grand plaisir sous la douche et j’ai vu que tu maniais le jet avec dextérité… Je n’ai pas résisté, j’ai joui sous la pression de l’eau sur mon clitoris, merci ! Ce fut vraiment très très agréable. J’ai apprécié le fait que nous nous lavions mutuellement, que nous passions tout ce temps sous la douche… Cela fait vraiment parti des plaisirs des « post-liminaires » qui font toute la différence entre une relation basique de cul et une relation de respect et d’attention. Tu es resté le même avant et après. C’est un truc que j’ai adoré. Tu as gardé ce respect de ma personne, ces attentions touchantes et pour cela, je te remercie mille fois. Tu n’as pas eu peur de m’embrasser en public, d’être tendre même une fois nos ébats terminés… tu est quelqu’un de bien et j’espère que tu nous allons continuer à cheminer ensemble quelques temps. ------------------------------------------------ Lui : « Je m’attendais à un mail plus personnel, il partait bien ensuite cela devient un comte rendu. » Elle : « IL est vrai que le passage avec les cordes est assez neutre. Mais je pense que mes sensations à ce moment précis sont mélangées : la peur de me laisser aller, de te laisser le contrôle, sans compter le fait que je n’ai pas joui et que j’avais peur que tu le prennes mal. Je me souviens des gouttes de sueur qui perlaient de ton front sur mon visage, de ton corps trempé par l’effort, de ta volonté de me faire du bien, de tes yeux centrés sur mon regard, attentif à mes signes corporels… C’est rare que l’on s’occupe de moi avec autant d’attention et de vouloir que cela m’a mis la pression. J’avais très envie de te faire honneur en t’offrant ce plaisir que tu voulais me faire atteindre de toutes tes forces. Et je n’ai pas réussi. En fait j’avais peur que tu prennes cela pour un échec alors que pour moi, le plaisir de ces instants valent mille jouissances. Le passage où tu poses le plateau sur mon dos comme si j’étais un meuble est aussi passé à la trappe. En fait, je ne m’en suis souvenue que bien plus tard. Je pense que c’est parce que c’est la chose la plus humiliante que tu m’ais fait faire cet après-midi là. J’aime que tu attendes le meilleurs de moi-même. Cela m’oblige à rester vigilante ». —————————- Lui : « J’avais remarqué le passage du café, alors que je l’avais trouvé assez fort. Peux tu essayer de le détailler un peu plus? La sueur est toujours assez présente et j’essaie de gérer les gouttes, mais pas toujours. Il n’y a pas de sentiment d’échec de ma part, car j’aime aussi beaucoup le plaisir, mais je ne voulais pas que tu regrettes de na pas avoir joui. J’essaie de sentir, de chercher à aller au bout de toi. J’aime aussi surprendre, dérouter. Peux tu me faire un récit ou ses divers sentiment sont exprimés s’ils existent et ce qu’ils ont entrainé comme ressenti. Pour moi la domination est bien s’occuper à 100% de la soumise, ce n’est pas le cas pour tout le monde? » Elle : « Le passage du café…. J’ai été très surprise lorsque tu as posé le plateau sur mon dos. D’ailleurs je n’ai pas compris tout de suite ce qu’il en était. Ce n’est que lorsque tu as pris ta tasse et que je t’ai entendu boire que j’ai su que j’étais en train de te servir de meuble. Je me suis vraiment sentie ridicule mais en même temps je savais que je ne bougerais pas d’un poil de la position humiliante dans laquelle tu m’avais mise, c’était un défi que je devais relever si je voulais te garder. Heureusement, cela n’a pas duré longtemps…:) Lorsqu’enfin tu as posé l’ensemble devant moi afin que je me serve avec les yeux bandés, j’ai trouvé que l’enjeu devenait plus sensuel. Cela m’a fait penser (je ne sais pas pourquoi) aux geishas et à l’art du thé… En fait, les actes les plus communs deviennent vite compliqués avec un bandeau et cela révèle encore le côté soumission car on devient vulnérable, dépendant de celui qui veille. Tes attouchements pendant que je buvais le café avaient plus de saveur encore et je me demandais à chaque instant si j’allais renverser et ce que tu me ferais si je renversais…C’était excitant. Ta sueur ne m’a pas dérangé. Elle m’a culpabilisé…Tu suais pour me faire plaisir et je n’étais pas capable de te donner ce que tu souhaitais. La première surprise fut lorsque tu m’as posé toi-même le casque de moto et me l’a attaché. je me suis sentie démunie et étrangement heureuse. Je me suis alors demandé si dès l’entrée de ta maison, tu allais me priver de toute liberté de mouvement afin de me faire ressentir au plus profond de moi ton absolue domination. Ce qui fut plus ou moins le cas puisque tu as guidé chacun de mes gestes par la suite. La seconde surprise fut lorsque tu t’es mis à me pincer les seins si fort dès le  début. Je ne m’attendais pas à ce que tu me fasses aussi mal d’entrée de jeu et je suis la première surprise à avoir résisté à l’envie de t’arrêter. Mais je savais, j’étais persuadée que si je tentais quoi que ce soit, la douleur suivante serait encore plus forte. Pour cette raison, j’ai apprécié que tu me félicites (je suis plutôt douillette). Le passage du café fut pour la première partie, une vraie humiliation à laquelle je ne m’attendais pas non plus et pour la seconde partie, une découverte dans la sensualité. Ce fut quelque chose de déroutant, oui…mais diablement bon ! La façon de m’attacher en tailleur était en soi humiliante (j’ai adoré !) Tu as d’ailleurs pu constater mon manque de souplesse (seconde humiliation)… Et je n’ai pas oublié la phrase que tu m’as dite au moment où tu me frappais sur les grandes lèvres : -« plus tu as mal, plus tu dois t’offrir (ou t’ouvrir, je ne sais plus) ». Cette phrase m’a marqué car je me suis rendue compte de tout le chemin que j’avais encore à parcourir…. Je suis surprise que mon anus n’ait pas fait les frais de tes recherches approfondies voire même légèrement frustrée car à plusieurs reprises tu as fait mine de t’en approcher sans aller plus loin. Mais peut-être était-ce voulu ? A vrai dire, nous n’avons pas abordé le sujet de la sodomie et des ses effets secondaires quelquefois pas agréables du tout…hum… Surprise aussi par ton obstination à vouloir me faire jouir (mais je te l’ai déjà dis). Là où d’autres hommes auraient laissé tomber en moins de dix minutes, tu a passé un temps incroyable à essayer de me faire jouir et jusqu’au bout ! Jusque sous la douche ! Tu ne te rends pas compte que c’est extrêmement rare chez un amant « vanille » et peut-être même chez un dom (je n’ai pas assez d’expérience en la matière). Surprise par ton regard qui guettait le mien. Que cherchais-tu ? Que voyais-tu ? Que voulais-tu voir ? C’était à la fois gênant et…romantique ? J’aurais aimé que tu m’empêche de fermer les yeux, que même tu m’empêches de jouir. Peut-être alors la pression serait-elle descendu et l’instinct de contradiction, m’aurait poussé à te désobéir et à prendre mon pied tout en te regardant dans les yeux…comme une vilaine fille que je suis…:) J’ai été étonnée aussi que tu me laisses te toucher le pénis car tu avais sous-entendu que tu ne m’en laisserais pas l’usage. Du coup, je ne savais pas vraiment si je devais le toucher ou non. Mais tu avais l’air d’apprécier et je regrette maintenant de ne t’avoir pas excité sous la douche avec ma bouche… Mais là  encore, le temps ne nous permettait plus guère de continuer. Le coup du jet m’a tout simplement épaté ! Sais-tu que tu es le premier homme qui m’ait fait jouir de cette façon ? J’ai trouvé ça tout simplement fabuleux ! Par contre, je ne pensais pas que ce serait aussi douloureux sur la pointe des seins… Je suis aussi très très surprise de constater à quel point la douleur me fait mouiller. Je ne me trompe pas n’est-ce pas ? tu l’as bien remarqué toi-même ? Il me semble que dès que j’étais un peu sèche, tu me pinçais les seins pour me faire mouiller. Il y a quelque fois aussi où tu provoquais la douleur en appuyant d’une certaine façon à l’intérieur de mon vagin, mais je crois que là aussi, j’aimais cela. Surprise aussi lorsque tu appuyais sur ma vessie tout en m’investissant le vagin. Ces deux attouchements réunis augmentaient le plaisir, c’était plutôt fort comme sensation. En même temps très agréable et flippant (la peur de me lâcher car j’avais une petite envie de faire pipi). Voilà, je pense que c’est assez complet ? Qu’en penses-tu ? Manque-t-il quelque chose dont tu aurais aimé que je te parle ? C’est fort possible, je pense qu’au bout d’un certain temps, mon cerveau a pu mélanger des choses, ou en oublier…  ------------------------------------------------------------------------------------------------------ Peut être une suite ------------------------------------------------------------------
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Par : le 02/11/23
Quand je m'assieds, je vois que Sarah et Ruppert ont leur téléphone en main. Ils m'ont sûrement photographiée ou même filmée. Summer me dit : — Tu peux te servir un verre.  Il ne reste plus qu'une bouteille de whisky. Ils ont bien picolé pour fêter le trésor. C'est vrai qu'on a trouvé un trésor... Plus exactement, mes amants ont trouvé un trésor. Je bois un peu de whisky. Boy 1 et Boy 2 viennent se coucher près de moi. On rentre tous, moi portant le sac, toujours aussi lourd, et le frigo devenu beaucoup plus léger... Les chiens me servent de gardes du corps, Boy 1 à gauche, Boy 2 à droite. Je me sens en sécurité, c'est rare. Je suis sûre qu'ils m'aideraient à porter, s'ils le pouvaient. Quand on arrive devant la maison, Monsieur Sam dit à Ruppert : — Je vais demander qu'on vienne me chercher chez vous, je passerai la nuit dans un hôtel. — Vous pouvez passer la nuit, ici. Quand les patrons viennent, ils me préviennent une semaine à l'avance. — D'accord, avec plaisir. Ruppert se tourne vers nous en disant : — Vous aussi, bien sûr. Cool... Il prend un boîtier pour désamorcer l'alarme. On entre... L'intérieur de la maison me fait penser à ma maison de LA. Ruppert nous dit : — Les chambres sont au premier, vous pouvez choisir celle qui vous plaît. Summer lui demande : — On peut se doucher ? — Bien sûr... Elle me regarde en disant : — Tu laveras aussi ta robe, elle sent le chien. — Mais je n'ai rien d'autre à me mettre. — Tant pis, tu resteras comme une esclave. Monsieur Sam, qui a entendu, lui dit : — Toi aussi Summer, tu es une esclave pendant deux mois et demi. — Oui, Monsieur. C'est vrai... sauf qu'on ne sera pas traitées de la même façon ! On va voir les chambres, Monsieur Sam et Sarah choisissent la plus belle. Je suis sûre qu'ils couchent ensemble. Bah, il n'a jamais que 40 ans de plus qu'elle. On se douche puis Summer me dit :  — Lave mes vêtements aussi. Demande à Ruppert où est la machine à laver. Je descends, nue... Ruppert est assis dans un fauteuil et regarde la télé une bière à la main. Ils picolent pas mal, ici. Il est surpris de me voir aussi nue que le serpent dans le jardin d'Eden. Il faut bien varier les comparaisons. Je lui dis : — Pardon de vous déranger, Monsieur, mais Mademoiselle Summer m'a demandé de laver nos vêtements. Est-ce qu'il y a une machine, ici ? Il tend la main vers moi... En clair, ça veut dire : sois gentille, si tu ne veux pas faire la lessive à la main.  Je m'approche jusqu'à ce qu'il ait ma chatte toute lisse à 3 centimètres de son nez. Il me caresse les fesses... Voilà, il est content. Ouf, il ne veut pas plus ! Il me montre la buanderie et la machine à laver et m'aide pour le programme. Quand je reviens dans la pièce de séjour, ils y sont tous. J'aime me montrer nue, sauf à mes ennemis... Sarah est à moitié couchée sur un divan, ses pieds sur les cuisses de Monsieur Sam. Elle me dit : — Ta maîtresse a oublié de remettre ton collier d'esclave, Ashley. — Je ne suis plus une esclave, Mademoiselle. — Sérieux ? Elle lève son pied et caresse la joue de Monsieur Sam en disant : — Tu l'as affranchie, chéri ? — Non. Elle me regarde et dit : — Tu as menti, alors... Oh non ! Toute honte bue, jolie expression, je vais me mettre à genoux devant elle et je lui dis : — Pardon... je n'ai pas lu le contrat que j'ai signé, Mademoiselle.  — Voilà comment je te veux : humble et repentante... mais tu as menti. — Oui Mademoiselle. Heureusement, Ruppert m'appelle depuis la cuisine. Sarah me dit : — Vas-y. Je vais vite rejoindre Ruppert. Il me dit : — Penche-toi, tu m'excites trop. Oh non, ma chatte qui est toute propre ! Il s'enfonce en moi. Aïe !! Je ne suis pas prête du tout... Comme on disait aux WAC (Women's Army Corps) pendant la guerre de 40 « Si vous ne pouvez pas échapper au viol, relax and enjoy it ». Il a vraiment une grosse envie et jouit rapidement... Pfff... Je n'ai même pas eu le temps "d'enjoy it". Dès qu'il s'est retiré, je lui dis : — Je vais faire pipi et je reviens. Quand c'est fait, je retourne près de lui et il me dit ce que je dois faire, comme mettre la table pendant qu'il cherche dans les provisions. Il n'est que sept heures du soir, mais on mange tous avec appétit après cette grosse journée. Je suis même acceptée à table. Sarah me laisse tranquille depuis que j'ai fait acte de soumission. On mange du caviar sur des biscottes, j'adore... Puis des pâtés délicieux et on termine avec des glaces. À la fin du repas, Monsieur Sam nous dit : — Demain, on se lève à 5 h et on commence à déterrer les trésors. Nous serons rejoints par le fils et la fille de Monsieur Ruppert, ainsi que par Martha, Dean, Jo et Thomas. Le soir, je partirai avec une première cargaison. Bonne nuit. On répond tous : — Bonne nuit Monsieur Sam. On regarde un vieux film et on va se coucher assez tôt. Summer me laisse me coller à elle dans le lit... J'adore avoir sa peau contre la mienne. Ayant eu une dure journée, je m'endors rapidement.   ***  Le lendemain, debout à 5 h... C'est tôt. On se lave les dents. D'accord, c'est sommaire comme toilette. Nos vêtements sont secs. On est les premières en bas. Summer m'aide à faire le café. La femme de Ruppert arrive avec sa fille et le reste de l'équipe, Mathilda et les hommes. Ils apportent de grands cartons de pâtisseries.  Monsieur Sam et Sarah nous rejoignent en bas, Ruppert aussi. On mange, on boit du café. Bien sûr, la fille de Ruppert et Sarah me traitent comme si j'étais la bonne. À 6 h 15, on part vers les marais. Je n'ai pas trop parlé des moustiques, mais à tour de rôle, on se donne des claques pour en écraser. Tout le monde porte quelque chose, sauf Monsieur Sam. Je n'ai pas un truc trop lourd. On a des détecteurs, des pelles, des sacs de jute, du papier, de l'eau, des biscuits. Et puis, il y a mes soupirants Boy 1 et Boy 2. Sarah raconte ce qui s'est passé hier... Martha lui dit : — J'adorerais voir ça. Les autres sont d'accord, moi pas, mais est ce que mon avis compte ? D'un autre côté, les chiens sont très gentils avec moi, je suis sûre qu'ils me protégeraient. Arrivés sur place, les hommes de notre équipe délimitent un périmètre dans lequel les détecteurs sonnent... Ensuite, on décape le sol jusqu'à arriver aux débris des coffres. Bientôt, on plonge nos mains dans les monnaies, les bijoux, les sculptures en or... On met les monnaies dans les sacs, en vrac, on emballe les bijoux et les objets précolombiens en or dans du papier. Je ne vais pas me plaindre que la mariée est trop belle, mais ce ne sont pas vraiment des fouilles : il n'y a qu'à se servir... et puis, je ne pourrai pas en profiter. Ou alors indirectement, grâce à Summer. Les chiens sont excités de voir plein de gens creuser des trous. Ils essayent de jouer avec moi... jouer et même plus, car entre nous trois, il y a des affinités...  Ce qui prend le plus de temps, c'est emballer les objets. Au milieu de l'après-midi, Monsieur Sam nous dit : — On va faire un break, boire et manger un peu. On s'assied en rond comme des scouts, il ne manque que le feu et la guimauve à faire griller sur les flammes. C'est évidemment moi qui fais le service. Les chiens me tournent autour, je les soupçonne même d'essayer de me faire tomber. Là, j'entends ce que j'appréhende depuis le début : Sarah qui me dit : — Montre comme tu joues bien avec les chiens, Ashley. — Mais ils ne veulent pas jouer, ils veulent me monter, Mademoiselle ! — Tu n'as pas arrêté de les allumer. C'est faux ! Sale garce ! Elle ajoute : — C'est pas vrai ? — Si, Mademoiselle. Pfff... après avoir retroussé ma jupe, je me mets à quatre pattes et... voir plus haut pour ce qui m'arrive. Quatre orgasmes plus tard, deux pour moi et un pour chaque chien, je me retrouve les jambes tremblantes et la chatte plus mouillée qu'un orage tropical. On m'applaudit. Mouais... Je vais me mettre près de Summer pour manger et boire, moi aussi. On a à peine fini qu'il faut continuer à emballer des objets et remplir des sacs d'or... Ah, si c'était pour Summer et moi !    À suivre.   Un grand merci à Bruce Morgan pour le super dessin.   Nos 8 livres illustrés par Bruce Morgan sont ici. https://www.lamusardine.com/recherche?s=mia+michael&controller=search    
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Par : le 02/11/23
Son récit (mardi 31 juillet 2018 14:43) : Récit de ma S..... cadeau de vacances aout 18 RECIT De Ma S...... cadeau de Vacances ..............  Nous nous retrouvons pour un moment de plaisir avant les vacances. Mon maître nous trouve un endroit tranquille entre une forêt et un champ. Il ouvre le coffre de son breack. Je le suce pendant qu'il malaxe mes seins et pince mes tėtons. Il descend sa main et glisse ses doigts entre mes petites lèvres, je suis déjà bien trempée. Je continue de le sucer et lui fait quelque gorge profonde.  ..  Je m'allonge dans le coffre de sa voiture. Le maître se place au dessus de moi puis il me pénètre. Il fait des vas et viens et s'enfonce au plus profond de moi pour que je puisse jouir. Il continue les coups de reins puis se renfonce au fond de mon vagin, je jouis 8 fois. Je plante mes ongles dans son dos à chaque jouissance tellement le plaisir est intense.  ..  Il se retire de moi puis sors un flacon d'huile de massage, je comprends de suite ce qu'il m'attend. Mon maître pense vraiment à tout. Il met de l'huile sur sa main puis il enfonce tous ses doigts en moi. Il me pilonne le vagin. Sa main tout entière s'enfonce en moi. Ce que je ressens à ce moment-là est indescriptible. Mon maître me possède. Il tourne légèrement sa main vers la droite et vers la gauche. Il se retire avec douceur et y replonge sa main. Il fait des vas et viens, les sensations sont extrêmes. Il retire sa main. Je n'ai même pas le temps de reprendre mes esprits que sa queue a déjà remplacé sa main. Il me fait jouir à nouveau plusieurs fois. Certaines jouissances sont procurées par sa queue au fond de moi et de ses doigts qui pince mon téton droit.  ..  Le maître se retire de mon vagin pour s'enfoncer dans mon petit trou. Il fait des vas et viens puis donne des coups de reins bien plus fort, il s'enfonce au plus profond, je jouis deux fois puis il jouit à son tour en déversant son nectar chaud dans mon petit cul.  Merci maître pour ce moment de plaisir. Passe de très belles vacances
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Par : le 01/11/23
L'autre ne se fit pas prier, et la projeta dans le rectangle d'un mètre sur trois tête la première. Il n'y avait que soixante centimètres d'eau, mais totalement surprise, Laura commença par boire la tasse avant de tenter de sortir sa tête de l'eau. Menottée dans le dos, ce n'était pas si facile ! Elle pédala dans l'eau jusqu'à appuyer sa tête au muret, et par des mouvements de frottement arriva à sortir son menton pour respirer. Alors de ses mains calleuses, Alfonso lui frotta le visage avec de l'eau, arrangea grossièrement ses cheveux, et la tira hors de la flotte. Tout le monde riait aux éclats devant le spectacle de la fille dans ses habits trempés, et Robeco le premier : - C'est-y pas mieux comme ça ? C'est dégeulasse une fille qui pue... Et les rires de repartir de plus belle. Mais dans l'aventure, Laura n'avait pas eu le temps de se désaltérer. Comme elle se souvenait de la leçon, c'est humblement qu'elle se tourna vers lui : - Señor Robeco, s'il vous plaît, j'ai encore soif... - Encore soif ! Vous entendez ça, les gars ? (risées...) Eh bien vas-y, ne te gêne pas. Elle fléchit les jambes pour appuyer son torse sur la margelle, et pencha la tête jusqu'à ce que ses lèvres effleurent la surface de l'eau qu'elle commença à aspirer avec délices. - Pompe bien, ma grande, parce qu'il n'y aura pas d'arrêt-buffet, dit Robeco. Surtout que pomper... il paraît que tu es experte ! (esclaffements redoublés...) Laura se releva et se tint debout au milieu d'une flaque d'eau qui commençait à s'élargir. Elle n'avait jamais été aussi humiliée de sa vie, et elle commençait à avoir froid dans ses vêtements trempés : s'ils mettaient la clim' dans la voiture, ce serait la pneumonie assurée... - Assez perdu de temps, on y va, ordonna Robeco en défaisant une menotte pour ramener ses mains devant elle et la réentraver immédiatement. - S'il vous plaît, ôtez-moi les menottes, implora Laura d'une voix plaintive. Je n'ai aucune intention de m'enfuir : je dormirai sagement à l'arrière de la voiture. Je ne demande qu'à m'entretenir au plus vite avec Juan Ortiz pour m'expliquer. - Mais tu en auras bientôt tout le loisir, répondit Robeco en allant chercher la pelle sur le toit de la 4x4. Il la prit à deux mains près de son extrémité, la leva haut dans les airs et l'abattit de toutes ses forces sur le bord de l'abreuvoir en béton : le manche cassa net près du fer. Il restait un bon mètre de manche de bois, que Robeco enfila à la saignée du coude droit de Laura, puis horizontalement derrière son dos, et enfin dans la saignée du coude gauche. Ainsi la chaîne des menottes était presque plaquée à son ventre. - Mais qu'est-ce que vous faites ? Je ne tiendrai jamais dans la voiture avec ce truc-là... Ôtez-moi ça ! - Je crois que tu n'as pas très bien compris, dit Alfonso en lui nouant le bout d'une corde d'une dizaine de mètres autour de la taille. On rentre à Ciudad Real, bien sûr, mais toi... tu rentres à pied ! - Ce n'est pas possible ! s'exclama Laura abasourdie. - Tu crois ça ? C'est bien dommage pour toi, mais les instructions du colonel Ortiz ont été très précises... - Mais il y a presque cent kilomètres ! - On s'en fout, on n'est pas pressé... Ortiz est parti pour deux jours à Cuba avec el presidente, histoire de renforcer les liens. Tu crois qu'il n'a qu'une salope comme toi à s'occuper ? D'ailleurs nous, on t'emmène juste à Mariposa, une petite trentaine de kilomètres... Là, une autre équipe s'occupera de toi. Tout en parlant, il attachait le bout libre de la corde à la boule d'amarrage du pare-choc arrière. Robeco avait déjà mis le moteur en marche. Alfonso monta côté passager et la voiture commença à avancer. Laura n'attendit pas que la corde se tende pour faire ses premiers pas : elle avait compris qu'entravée comme elle l'était, une chute serait douloureuse. - Buen viaje... hasta la vista, lancèrent les paysans. La longue randonnée de Laura commença. Ses vêtements trempés alourdissaient sa marche, sans parler des baskets alourdies par l'eau qui faisaient un bruit de tomate écrasée à chaque pas. Mais le pire était son périnée mal remis des sévices de la nuit. Si elle voulait garder l'allure, elle ne pouvait plus écarter les jambes pour soulager la douleur : elle dut adopter rapidement une démarche quasi normale, mais qui soumettaient les chairs tuméfiées à des frottements insupportables. Parfois ils croisaient de petits groupes de paysans allant aux champs, étonnés par le spectacle, auquel Alfonso lançait : - Ne vous en faites pas, c'est une salope de contre-révolutionnaire qu'on emmène en promenade... Et les paysans rigolaient. C'était des âmes simples...
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Par : le 01/11/23
"Quel bel au-delà
 est peint dans ta poussière. À travers le noyau de flammes de la terre,
à travers son écorce de pierre tu fus offert, tissage d’adieu à la mesure de l’éphémère. Papillon,
bonne nuit de tous les êtres. Les poids de la vie et de la mort s’abîment avec tes ailes sur la rose
 qui se fane avec la lumière mûrie en ultime retour. Quel bel au-delà est peint dans ta poussière.
Quel signe royal dans le secret des airs". Étrange, étrange destin que celui qui fit de cette fille de famille bourgeoise juive allemande assimilée, le seul prix Nobel de littérature jamais attribué à un poète juif encore à ce jour. NellySachs (1891-1970), prix Nobel de littérature le dix décembre 1966, conjointement avec Samuel Joseph Agnon, sera allée tout près des mystères de la mort, mais comme son ami Paul Celan, elle aura osé ne pas se taire. Elle est morte le jour de l’enterrement de Paul Celan, de fatigue de vivre et de survivre. Tous deux étaient les deux grands poètes juifs de langue allemande, ceux qui témoignèrent dans la langue des bourreaux. Comme lui, elle aura alors connu une existence d’après le déluge et comme lui, elle ne pourra jamais combler la béance du désastre. Si on peut survivre à l’horreur, on ne peut survivre à sa mémoire. La petite fille rangée bien au chaud dans sa famille juive berlinoise savait-elle qu’elle serait la mère douloureuse du peuple juif parti en fumée ? Savait-on que sans Sema Lagerlöf, une des grandes œuvres poétiques de notre temps n’aurait pas été transmise ? Rien ne la prédisposait à ce cela, elle insouciante et heureuse dans une vie soyeuse et douce. Née à Berlin le dix décembre 1891, elle devra à son père grand amateur de littérature et de musique le fait d’être baigné dans les livres. De santé fragile, elle fréquentera surtout des écoles privées, ainsi à l’écart des autres. Elle écrivait aimablement, ne savait du judaïsme que ce que son milieu bourgeois et assimilé voulait bien en savoir. De toute façon on n’était alors pas comme ces juifs pauvres et incultes de l’Europe Centrale, rien ne pouvait nous arriver tant les valeurs européennes étaient les nôtres. Cela ne pouvait être. Le ciel ne pouvait alors pas tomber sur la tête d’aussi bons citoyens allemands. Mais l’histoire déroulait ses anneaux de serpent. Dès seize ans en 1907, elle écrivait donc et s’était liée d’amitié épistolaire avec Selma Lagerlöf, après la révélation du roman "La saga de Gösta Berling", l’année précédente. L’écrivain suédoise rendue mondialement célèbre par "les merveilleux voyages de Niels Olgerson" va alors se lier avec cette jeune fille romantique et exaltée. Dans la vie de Nelly Sachs se trouve aussi une zone obscure qui sera celle de son amour pour le "fiancé défunt" qui la marquera à jamais. Son premier véritable livre fut en mars 1921, à l'âge de trente ans, un recueil "Récits et douces légendes", mais ses très nombreux poèmes circulent alors dans tous les milieux littéraires allemands.   "Droit au fond de l'extrême sans jouer à cache-cache devant la douleur, je ne peux que vous chercher quand je prends le sable dans ma bouche pour goûter alors la résurrection car vous avez quitté mon deuil. Vous avez pris congé de mon amour, vous mes bien-aimés". Imprégnée de courant idéaliste, de Novalis, de mysticisme latent, sa poésie était en attente d’une véritable cause, d’un objet digne de ses élans. La mort de son père en juin 1930 la laisse enclose dans l’amour de sa mère. Puis vint la nuit nazie, ses lois antisémites, la persécution. De 1933 à 1939 elle se plonge par force et solidarité dans le monde juif. Ses écrits ne pouvant paraître que dans les revues juives, elle découvre le monde de ses coreligionnaires.Puis dès 1939 l’étau de la mort se resserre. Elle doit se terrer à Berlin, dans sa propre ville natale. Pendant trois ans cette jeune fille choyée va connaître la peur, la nuit aux aguets. Cette mort qui rôde quotidiennement, elle apprend à la connaître, à la reconnaître. Comme une grande partie des juifs allemands, elle n’avait pas vu venir, depuis 1933, la montée des périls. Prise dans la certitude de son assimilation réussie, elle ne se considérait sans doute pas comme une représentante de ce peuple dont elle ignorait la culture. Les humiliations quotidiennes, les douleurs, la souffrance, la haine aussi qui monte devant l’indifférence "des spectateurs", ses amis chrétiens, ses voisins, vont transformer son être et sa vie. Elle ne doit sa vie qu’à l’amitié de Selma Lagerlöf et peut s’enfuir en Suède de justesse le seize mai 1940 par avion, alors que les lourdes portes de fer de l’Allemagne se referment sur les juifs. Son exil durera toute sa vie, car elle demeurera toujours à Stockholm refusant de vivre en Allemagne. "Je n’ai pas de pays, écrivait-elle, et, au fond, pas non plus de langue. Rien que cette ardeur du cœur qui veut franchir toutes les frontières". Dans ce chemin de l’exil dès 1940 avec sa mère, elle retrouve l’histoire de son peuple. D’abord enfermée dans le silence, elle commence alors à reconquérir quelques paroles par l’étude de la Bible.   "Nous les rescapés dans les ossements desquels la mort tailla ses flûtes sur les tendons desquels la mort déjà frotta son archet, la musique mutilée de nos corps poursuit sa complainte". La Bible hébraïque traduite par Martin Buber en allemand, l’a totalement saisie. Alors elle s’imprègne des livres saints, Torah, Zohar, écrits des Hassidim (les sages). La langue de feu des prophètes et des patriarches l’a saisie et elle refait sa route vers le peuple d’Israël. Elle quitte les influences chrétiennes présentes dans ses premiers écrits. Son écriture change totalement, elle décide de donner une voix aux malheurs des juifs. Par solidarité, par redécouverte d’une culture enfouie, banalisée dans l’assimilation, elle devient celle qui crie vengeance et souvenir face à la haine et l’anéantissement. "Exode et métamorphose", comme le dit le titre de ses poèmes parus chez Verdier. Métamorphosée, elle peut alors à nouveau écrire, la nuit exclusivement, et témoigner dès 1943. Autant que l’histoire tragique d’un peuple, passe en filigrane l’ombre d’un homme, son fiancé, mort en camp de concentration, et dont jamais nous ne connaîtrons le nom. Elle va vivre de traductions de poésie suédoise en allemand. Mais elle écrit fiévreusement de1943 à 1945 ses premiers témoignages sur les mystères et les douleurs du peuple d’Israël. Elle est une autre, elle a une nouvelle langue poétique, elle a une voix en elle, une voix à suivre: parler pour les morts et les survivants. Parler pour son être cher. Parler pour son peuple. Ce n’est plus l’exil qui est dit, mais les drames de la Shoah. Et la nuit elle écrira. "Éclipse d’étoile", son autre grand recueil est de 1949. Elle approfondit alors sa connaissance du judaïsme et des philosophes juifs.   "Nous les rescapés, devant nous dans l'air bleu continuent de prendre les cordes nouées pour nous. Les horloges continuent de se remplir des gouttes de notre sang". Elle ne quittera plus la Suède où elle mourra le douze mai 1970, grabataire, au bout d’elle-même. Sa poésie commence à se répandre dès 1950, ses drames religieux aussi. Son recueil "Dans les demeures de la mort" est rassemblé en 1946. C’est le véritable début de son œuvre et les bluettes de sa jeunesse sont reniées. Dès 1954 mais surtout à partir de 1957, elle se lie par correspondance avec son frère d’âme, Paul Celan: "Vous lisez mes choses, ainsiai-je une terre". Pourtant ils n’ont voulu se voir que deux fois en 1960, dans une auberge et sur un quai de gare. La mort de sa mère en 1949, ses nombreux troubles dépressifs la conduisent à un nouvel exode intérieur dont elle ne peut sortir qu’en s’enfonçant encore plus profondément dans le mysticisme juif. Sa seule patrie reconnue sera celle-là. Elle se considérera "lapidée par la nuit", et voudra chercher en convoquant toute la mémoire d’un peuple à comprendre le sens de la destinée, sur le devoir absolu de fidélité aux morts, sur le droit même de pouvoir parler en leur nom, rompant le silence de la mort comme on brise du pain à partager. "Les lèvres contre la pierre de la prière, toute ma vie j’embrasserai la mort, jusqu’à ce que le chant sacré brise le dur roc de la séparation". Son écriture est fragile comme une aile de papillon, car transparente, si légère que ses mots semblent fumée, sans véritable incarnation dans le langage. Ses poèmes sont des vols d’oiseaux qui passent. Tout est intérieur, parfois obscur à notre entendement car cela vient de l’au-delà des âges. Pure, si pure sa poésie, elle coule à la surface du monde, elle passe au travers de nos doigts et va se réfugier dans nos consciences. La poésie de Nelly Sachs est désincarnée et pourtant elle implose en nous. Comme l’air et la lumière si souvent présents avec la poussière dans ses poèmes, ses paroles viennent à nous. Ces textes les plus immédiatement émotionnels sont ceux qui sont faits en mémoire des victimes du nazisme. Certes elle n’atteint pas à la grandeur sacrée de Paul Celan, son ami, mais qui peut y prétendre ? Elle fait une très grande place à la Kabbale. Le livre fondateur, le Zohar, livre des splendeurs l’accompagne à toutes les phases cruciales de sa vie. Elle revient alors au judaïsme dans les années suivant la montée du nazisme sous cette influence. Son œuvre est exemplaire. L'Académie suédoise lui décerne un très juste hommage.   "Nous les rescapés, les vers de la peur continuent de se repaître de nous. Notre astre est enterré dans la poussière". Née en Allemagne, poétesse de valeur reconnue, elle subit le sort de tous les intellectuels juifs lorsque la peste nazie eut commencé à exercer ses ravages. Elle ne dut son salut et d’être en vie aujourd’hui qu’au fait que la grande romancière suédoise Selma Lagerlöf, quoique agonisante alors, intervint auprès du Prince Eugène de Suède, lequel réussit à faire quitter l’Allemagne à Nelly Sachs et à lui permettre de se réfugier en Suède. Elle y menait une vie des plus modestes, mais elle poursuivait sans relâche son œuvre, laquelle avait acquis une nouvelle dimension et un nouveau style par suite des horreurs dont elle avait été le témoin. De l’expressionnisme, elle était passée à une poésie avant tout large,simple et humaine, dans laquelle les écrits bibliques et la Cabbale étaient sous-jacents. L’écrivain allemand Werner Weber a peut-être le mieux défini les composantes du très grand talent de Nelly Sachs: "L’art de Nelly Sachs est plein de symbole de l’époque de l’Apocalypse, mais il se place au-dessus de cette époque. Son art est plein de signes de son sort personnel, mais il dépasse ce sort de très loin". Dans une lettre à Walter D. Berendsohn, elle disait que la musique l’avait très tôt impressionnée, puis elle ajoutait: "La danse constituait ma forme d’expression, avant même la parole, mon élément le plus intérieur. Par suite de la dureté du destin qui m’a frappée, je suis passée de ce mode d’expression à un autre, à la parole". La jeune fille rencontra la parole créatrice dans les contes et les légendes, mais surtout dans les poèmes des Romantiques. À cela vinrent s’ajouter les livres des Sages juifs et des Sages de l’Orient. Elle trouva à Stockholm l’asile et une nouvelle patrie. L’expérience de la mort la mena jusqu’aux limites de la vie, et de là elle remonta au jour, avec des paroles qui servirent de maison, et pas à elle seule mais à tous ses proches. L’essentiel de l’œuvre de Nelly Sachs se trouve dans deux volumes parus chez Suhrkamp: un livre de poésies, intitulé "Fahrt ins Staublose"et un volume de poèmes scénographiques, intitulé "Zeichen im Sand". Ce dernier volume rappelle des Plaies, des plaies anciennes et modernes. Les lieux de supplice de l’antique Égypte nous sont aussi proches que les chambres de tortures et les chambres à gaz de l’Allemagne nazie. Mais le salut et la rédemption n’en sont jamais absents. La Vérité du Dieu qui s’était montré alors à son peuple, disant "Je suis Jahveh" l’éclaire. La poétesse transforma sa douleur en inspiration.   "Nous les rescapés, vous supplions: Montrez-nous lentement votre soleil. À votre pas conduisez-nous d'étoile en étoile". La langue de Nelly Sachs surgit de la version allemande des Livres de Moïse, du livre de Job, des Psaumes, des livres de lamystique juive. Il en vient le net comme le clair-obscur. Mais d’où vient le rayon lumineux ? Il vient du monde des Justes.La légende juive parle des trente-six tzadikkim: "Le monde n’est jamais sans trente-six tzadikkim qui aperçoivent tous les jours l’image divine". Ainsi, la poésie de Nelly Sachs, qui ne tait aucune destruction, aucune douleur contient, puissamment, l’image de la Reconstruction, non pas en dehors de ce monde, non pas dans un autre monde, mais, de manière aussi énergique que sensible, dans ce monde. Quand elle sombre dans ses profonds états dépressifs, surtout en 1949 après la mort de sa mère toujours alors à ses côtés, la Kabbale la console encore. Elle séjournera à plusieurs reprises en hôpital psychiatrique, en 1962 et surtout vers la fin de sa vie et à chaque fois c’est la lecture de la Bible et plus encore du Zoharet des récits hassidiques qui peut l’aider à continuer à lutter et à vivre. Les clés essentielles de son œuvre sont à trouver au travers de la tradition juive. "Tout est salut dans le secret et vit de souvenir et la mort frémit d’oubli". La poésie de Nelly Sachs a deux niveaux: celui immédiat du lecteur pris par l’émotion, celui alors plus profond qui au fait de la tradition juive, comprend comment dans le travail des mots de Nelly Sachs a prolongé dans le présent tout l’exil d’un peuple. Les mystères de sa poésie sont déduits des interprétations des commentaires hassidiques. Sable, poussière, lumière, langage, pouvoir des mots et des lettres, résurrection, constellations, irriguent ses vers. Son approche de la tradition juive se fait, comme pour beaucoup de juifs de langue allemande , au travers des récits hassidiques de Martin Buber et de sa traduction de la Bible, des écrits de Rozenzweig (traduction d’Isaïe), et enfin de la présentation de la gnose juive par Gershom Sholem.   "Laissez-nous tout bas réapprendre la vie. Sinon le chant d'un oiseau, l'eau dans le seau à la fontaine, pourraient faire se rouvrir notre douleur mal scellée et nous emporter avec l'écume". C’est ainsi par ce mélange de légendes édifiantes et de révélations des mystères que porte chaque mot, chaque voyelle, que Nelly Sachs bâtie sa conscience juive, fort éloignée des textes plus arides comme le Talmud ou autres. C’est par ce mélange de légendes édifiantes et de révélations des mystères que porte chaque mot, chaque voyelle, que Nelly Sachs bâtie sa conscience juive, fort éloignée des textes plus arides comme le Talmud ou autres. En plus de cette culture retrouvée Nelly Sachs découvrit une nouvelle façon d’écrire en allemand, une nouvelle oralité de la langue par la structure hébraïque plaquée sur l’allemand. Ce buisson ardent d’une langue si proche des origines va la brûler à jamais. Elle écrit des psaumes de la nuit qui ont une illumination prophétique. La parole est dite, clamée, prophétique, allant vers l’autre. La poésie de Nelly Sachs est un questionnement. La poésie de Nelly Sachs est un souffle. "Là où le silence parle, naissance et mort surviennent et les éléments se mêlent d’un autre mélange". Sa double démarche de quête mystique et d’amitié épistolaire très longue avec Paul Celan jalonnent alors son parcours. Paul Celan l’admirait mais ne pouvait alors souscrire à sa religiosité, car pour lui Dieu était mort à Auschwitz. Qu’importe leur chemin parallèle fut beau. En 1962 sa poésie s’infléchit profondément dans la mystique et le mystère avec son travail sur son recueil de toute la fin de sa vie "Ardentes énigmes" ou "Énigmes de feu". Elle se tend dans sa poésie vers une poésie cosmique, une religiosité cosmique également. "Je t’écris. Tu es revenu au monde grâce au pouvoir magique des lettres qui à tâtons à toucher ton être, la lumière paraît et le bout de tes doigts irradie dans la nuit".   "Image d’étoile à la naissance des ténèbres comme ces lignes. Nous vous supplions: ne nous montrez pas encore un chien qui mord. Il se pourrait, il se pourrait que nous tombions en poussière, sous vos yeux tombions en poussière". Contre la poussière, matière blême, Nelly Sachs oppose le divin de la lumière et donc l’univers des mots qu’il ne faut pas détruire avec la haine. Ses derniers textes sont empreints d’ésotérisme, ils deviennent fermés sur eux-mêmes, ramassés et obscurs. Au bout de sa route Nelly Sachs s’approchait de l’autre côté de la porte, et ne pouvait en dire les mystères que sous forme cryptée. Sa foi en l’avenir lui vient alors de ses méditations qui se déplient progressivement dans sa vie. Ardentes énigmes et déjà ce précepte: "Mystère à la frontière de la mort. Mets le doigt sur ta bouche, plus un mot, plus un mot". Les lettres de feu devenaient un pouvoir magique comme l’enseigne la Kabbale et Nelly Sachs allait vers cette obscure lumière. La mort n’était pas la mort mais la métamorphose. "Je te l’écris, tu es revenu en ce monde grâce à laforce des lettres magiques". Cela ne pouvait être la disparition dans le néant, mais une autre vie pour elle. Elle attend l’avenir, l’au-delà. Elle vit dans la résurrection, cette résurrection est sa poésie. "Et bientôt on te retrouvera dans le sable et tu seras l’hôte attendu qui vole vers les astres et tu seras consumé dans le feu des retrouvailles, silencieusement". Elle croit aussi en l’État d’Israël qu’elle veut terre de justice. "Terre d’Israël, maintenant que ton peuple, s’en revient des quatre coins du monde, pour écrire à nouveau les Psaumes de David dans ton sable, et au soir de sa moisson chanter, la parole d’accomplissement des veillées célébrantes, peut-être une nouvelle Ruth est-elle déjà là, en pauvreté tenant sacueillette, au partage des chemins de sa migration". On a dit justement que pour Nelly Sachs, "Israël n’est pas qu’un pays, l’histoire juive se fait à toute heure et les prophètes sont aussi présents que la pluie ou le vent". La mort, obstinément présente dans son œuvre, n’arrête pas la vie qui doit être "ce voyage dans la contrée sans poussière". "Dans la mort encore est célébrée la vie" est le titre d’un de ses recueils, ce titre dit sa pensée. La première strophe du poème par lequel débute la lettre que Nelly Sachs envoie le onze septembre 1958 à la famille Celan entre en résonnance avec l’eau-forte "Présence Gegenwart" que Gisèle Lestrange lui avait fait parvenir par l’intermédiaire de Lenke Rothmann.   "Qu'est-ce donc alors qui tient ensemble notre trame ? Pauvres de souffle désormais, nous dont l'âme du fond de minuit s'enfuyait vers lui bien avant qu'on ne sauve notre corps dans l'arche de l'instant". Cette "merveilleuse feuille" à laquelle la poétesse fait référence, constitue à ses yeux "un havre précieux", et peut-être lit-elle alors dans cet enchevêtrement de lignes luttant contre les ténèbres dans une sorte de course "vers", "en direction de", une illustration de la condition du survivant et du poète après Auschwitz qu’elle partage avec celui qu’elle qualifie "d’ami". À cette ligne tracée "de toi, à moi" fera écho dans la lettre du 28 octobre 1959 le méridien de la souffrance et de la consolation reliant Paris à Stockholm,mot qui sera repris une année plus tard, à Darmstadt, par Celan dans le discours qu’il prononce lors de la remise du Prix Büchner qui lui fut décerné en octobre 1960, même s’il confère au "méridien" une dimension poétologique absente chez Nelly Sachs qui désigne par ce qui est pour elle sans doute une simple métaphore le lien entre deux êtres orphelins confrontés, de par leur origine commune, à un même destin et à une résurgence de l’antisémitisme. Celan date d’ailleurs sa rencontre avec Nelly Sachs de sa lecture de deux poèmes extraits du cycle des "Chœurs après minuit" paru dans le recueil "Dans les demeures de la mort", et il cite l’intégralité du "Chœur des orphelins", faisant résonner à la fin de sa lettre l’accusation contre le monde proférée par Nelly Sachs . Stéphane Mosès évoque l’admiration profonde et sincère de Nelly Sachs pour son jeune collègue, dont elle reconnaît, dès sa première lettre datée de 1954, la qualité de poète. "Votre Livre de la Splendeur, votre "Sohar" est près de moi. Je vis dedans. Anges en lettres de cristal, transparence de l’esprit, en action maintenant dans la création, en cet instant. Certes, je demeure dehors, agenouillée sur le seuil, pleine de poussière et de larmes, mais à travers les fentes il vient à moi par la grande porte qui me conduit à la création même, voilée d’un mystère impénétrable, début de la création précédant tout début. Lorsque Dieu se retira en exil afin de créer un espace pour le monde à partir de ce retrait de lui-même en lui-même. Que chacun de vos souffles créateurs à venir soit béni qui contient la face spirituelle du monde". Si Celan remercie cordialement Nelly Sachs pour ses témoignages d’admiration, sans doute juge-t-il que le refuge que la poétesse cherche dans la mystique, et qu’elle souhaiterait lui fairepartager, la rend aveugle au monde. "Il est des pierres qui sont comme des âmes, quand toi, tu dresseras tes murs".   "Nous les rescapés, nous serrons votre main, nous reconnaissons votre œil. Mais seul l'adieu nous maintient encore ensemble, l'adieu dans la poussière nous maintient ensemble avec vous". Puis Celan prend le relais durant les mois où Nelly Sachs traverse l’enfer. Lui aussi a besoin de ses poèmes à elle, de leur présence quasi palpable: "Je t’en prie, alors recommence à écrire. Et laisse cela s’acheminer vers nos doigts", il veut la préserver de l’asphyxie, l’extraire de la nasse qui entrave sa respiration, réitérant, sur le mode du profane et de l’humain, le geste du scribe du Zohar ou celui de Beryll, l’un des trente-six serviteurs de Dieu, artisan du sauvetage de l’alphabet englouti dans les eaux du déluge. Au lendemain de la non-rencontre à Stockholm, les lettres de Celan s’espacent. Nelly Sachs ne lui en tient pas rigueur: "Ai attendu si longtemps de tes nouvelles, mais peut-être vous ai-je fait mal, à l’époque dans mon désespoir au milieu de la traversée des enfers". Cette clarté qu’il avait convoquée dans sa lettre d'août 1960, pour tenter d’arracher son amie aux mailles du filet, dans ce qui demeure sans doute le plus bel hommage jamais rendu à Nelly Sachs: "Je pense à toi Nelly, toujours,nous pensons, toujours, à toi et à ce qui est vivant à travers toi. Te rappelles-tu, lorsque nous parlions une deuxième fois de Dieu, dans notre maison qui est la tienne, celle qui t’attend, te rappelles-tu encore ce reflet d’or qui était sur le mur ? C’est toi, c’est ta proximité qui rendent de telles choses visibles. Elles ont besoin de toi au nom également de ceux dont tu te sais et te sens si proche, elles ont besoin de ton être-ici-et-parmi des êtres d’humanité. Elles auront besoin de toi encore longtemps, elles cherchent ton regard. Ce regard, envoie-le de nouveau dans ce qui est ouverture, donne-lui tes paroles vraies, tes paroles libératrices, confie-nous à ce regard, nous tes compagnons de vie, tes accompagnateurs de vie, donne-nous d’être, nous les êtres libres, les êtres les plus libres de tous, d’être les debout-avec-toi-dans-la-lumière". Nelly Sachs meurt le douze mai 1970, le jour même de l’enterrement de Paul Celan qui venait de se suicider et dont on venait enfin de retrouver le corps. Elle aura finalement capitulé devant le poids de la mémoire et de la douleur. "J’attends dans un état de grâce le jour nouveau". Nelly Sachs allume des brasiers d’énigmes, la raison ayant failli et par tout un réseau de symboles elle crée une nouvelle cosmogonie de son peuple. Ses prophéties, ses berceuses, ses messages d’ailleurs, sont sa poésie. Elle vole au-dessus du chaos du monde, une part dans la nuit, une part en pleine lumière.   Bibliographie et références:   - Martine Broda, "Nelly Sachs" - Robert Dinesen, "Nelly Sachs" - Mireille Gansel, "Nelly Sachs et Paul Celan" - Claude Mouchard, "Nelly Sachs" - Gabriele Fritsch-Vivié, "Nelly Sachs" - Dorothee Ostmeier, "Nelly Sachs" - Carola Opitz-Wiemers, "Nelly Sachs" - Georges Ueberschlag, "Nelly Sachs" - Bernard Pautrat, "Lettres de la nuit" - Hans Hartje, "Nelly Sachs" - Stéphane Mosès, "Paul Celan" - Lionel Richard, "Brasier d'énigmes"   Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : le 31/10/23
Exposition Privée N°6 Seins. Je ne connais rien de plus excitant que de pouvoir commencer une séance BDSM par le travail de mes deux seins ! Bien sur après  la pose préalable d'un bandeau ou d'une cagoule ! Bien sur avant le travail de mes deux seins, il sera plus facile de poser une cage de chasteté, tant l'excitation du travail de mes seins me procure une réelle excitation bien facile à vérifier un peu plus bas ! En réalité, ce ne sont pas les pinces ou les baguettes chinoises, ou mêmes de grosses pompes d'aspiration qui font mal, qui sont douloureuses, mais plutôt lorsque Mon Maître les enlèvent : alors la circulation sanguine revient avec un forte augmentation de la sensibilité et donc de la douleur ! On peut garder assez longtemps les pinces ou les baguettes, il suffit juste de bien vérifier que les pointes ainsi serrées ne deviennent pas bleues ! Pour les pompes, un préalable évident est de fortement lubrifier toute la partie autour des seins qui vont être aspirés, voir même l'intérieur des pompes: cela facilitera et augmentera réellement l'aspiration qui peut devenir impressionnante ! Il m'est arrivé de devoir garder une bonne demi-heure de grosses pompes, ensuite il sera bien délicat de pouvoir dormir sur le ventre et cela pour plusieurs nuits consécutives ! Il est vrai qu'un bon massage après un travail des seins, un massage très sensuel peut soulager la douleur, voir même une belle aspiration buccale! Dans tous les cas, il sera important de bien les laisser au repos après un intense travail. Je ne connaissais pas cette sensualité jusqu'à ce  qu'un Maître Varois m'initie bien agréablement à s'occuper de mes deux seins !   Je Vous souhaite bien sur si tel n'était pas le cas de pouvoir trouver un Maître qui saurait Vous initier à la pratique du travail des seins! En attendant, Vous pouvez toujours Vous entrainer en célibataire avec l'avantage de bien mesurer Votre capacité  de résistance à cette douleur bien particulière ! Mes pinces préférées sont bien sur celles à serrage réglable qui peuvent être utilisées simultanément avec les baguettes chinoises pour en augmenter encore un plus leur efficacité !
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Par : le 31/10/23
C'est le chant du coq qui la tira d'un sommeil profond comme les abysses, malgré sa position incommode. Un rectangle de soleil découpé par le soupirail diffusait un peu de lumière. Tout son corps était endolori comme si elle avait été tabassée méthodiquement. Sa pommette gauche – croûtée de sperme sèché comme tout son visage - avait un peu dégonflé, mais ses poignets montraient deux traits de derme à vif. Elle glissa sa main libre entre ses cuisses pour évaluer les dégâts : les chairs avaient doublé de volume comme pour compenser leur interminable compression, et certaines zones semblaient privées de sensibilité. Sans doute certains nerfs avaient-ils été trop longtemps privés de sang. Elle aurait aimé pouvoir écarter aussi sa jambe droite, mais les menottes l'en empêchaient. Plus pour longtemps probablement, puisque bientôt elle serait ramenée à Ciudad Real, une ville civilisée, et loin de ces paysans puants : son calvaire allait prendre fin. Bien sûr, elle serait sans doute interrogée, le journal fermé ou nationalisé, et elle-même probablement assignée à résidence en attendant que les choses se tassent. A trente ans et avec son bagage, elle avait tout l'avenir devant elle. Les U.S.A. peut-être... Elle y avait des amis dans le métier, et ils avaient toujours besoin de professionnels bons connaisseurs de l'Amérique latine. Et les frontières seraient sûrement rouvertes dans peu de temps. Le bruit de la serrure la tira des ses rêveries : Robeco et Alfonso firent leur entrée, rigolards. - Alors, la pute capitaliste, on a bien dormi ? Mais que vois-je : le jambon est décroché... Ah oui, Pablo m'a raconté qu'il n'avait pas supporté de te voir sur cette petite chaise de mon invention : c'est un sensible ! T'as de la chance : moi je t'aurais laissée là jusqu'à ce que ta chatte et ton trou du cul ne fasse plus qu'un, et qu'on puisse y rentrer les deux poings... - Vous n'avez aucun droit de me traiter comme ça. Vous avez ordre ne me ramener à la capitale, et pas de me torturer. Juan Ortiz sera informé de tout cela, et croyez-moi, vous le regretterez ! La baffe de Robeco réveilla la douleur de sa joue. - Qu'est-ce tu connais des ordres, marrana ? Où tu te crois ? Dans un épisode de "Dallas" ? Je vais faire comprendre ta place, moi... Un objet brilla dans sa main, produisant un claquement sec : un couteau à cran d'arrêt ! "Ca y est : il va me tuer" s'affola Laura en reculant autant elle pouvait avec une main et un pied, vers l'angle du cellier où elle se roula en boule. Mais Robeco s'empara simplement de l'extrémité d'un tuyau d'arrosage qu'il coupa d'environ un mètre. Se ruant sur elle, il se mis à abattre des coups de tuyau partout où il pouvait. Laura criait comme une folle tandis qu'Alfonso souriait les bras croisés. Au bout d'une minute qui parut interminable à Laura, les coups cessèrent. - Alors t'as compris, puta, qui commande ici...? dit-il en lui tirant les cheveux pour voir son visage. Alors tu vas t'excuser poliment, et me demander pardon, tout de suite ! Laura ne bougea pas. - Tu ne dis rien ? Alfonso, tiens là, elle n'a encore rien pris par devant... L'homme de main s'accroupi derrière Laura, pris sa main libre pour la ramener dans son dos par un clé au bras, et cravata son cou de l'autre main. Une poussée du genou dans le dos suffit à faire saillir la poitine de Laura. - C'est bon, tu peux y aller. Robeco prit un peu de recul, calcula bien sa trajectoire, et balança horizontalement le tuyau sur les sommets des dômes. Le hurlement de Laura s'entendit jusqu'au bout du village. - Celui-là, c'était pour la mise au point. Le prochain, c'est juste pour le plaisir... Le caoutchouc flexible s'abattit presque au même endroit, provoquant un autre cri d'agonie. - Alors ? On dirait que tu aimes vraiment ça, perra... - Stop, arrêtez, je vous en supplie... - Alors tu sais ce que tu as à dire... ne me fais pas attendre trop longtemps, ou je t'éclate les mamelles, vaca ! Laura était matée. Lentement, elle prononça les mots exigés : - Pardonnez mes paroles. C'est vous qui commandez. - Vous "qui" ? insista-t-il en lui soulevant le menton pour la regarder droit les yeux. - C'est vous qui commandez, señor Robeco ... - A la bonne heure, comme ça les choses sont claires, pas vrai ? Allez, assez perdu de temps, faut y aller. Alfonso, détache son pied. L'autre s'exécuta, puis aida non sans peine la chiffe molle étendue à ses pieds à se relever. Enfin il lui referma la menotte sur le poignet droit, dans le dos. Le petit groupe remonta à la lumière et sortit sur l'esplanade, mais dès ses premiers pas, Laura avait compris qu'elle aurait du mal à marcher : les chairs tuméfiées de son entrejambe ne supportaient pas le moindre frottement, ce qu'elle tentait d'éviter en adoptant une démarche curieusement balancée, les pieds écartés de soixante centimètres. Quelques peones attirés par la rumeur, et qui faisaient le pied de grue sur la plazza déserte, s'esclaffèrent devant son allure de robot mal réglé. Détournant le regard de ces imbéciles, elle reconnut la 4x4 qu'elle avait soustraite à l'organisation humanitaire garée seule à une cinquantaine de mètres, juste après l'abreuvoir communal, probablement réparée par son dénonciateur. Le véhicule était surmonté d'une galerie avec une deuxième roue de secours, des plaques à sable et une pelle : en été, on s'ensablait facilement au San Teodoros, mais en hiver, on s'embourbait ! Ses gardiens avaient sans doute reçu l'ordre de ramener aussi la voiture. En voyant le rectangle de béton plein d'eau destinée à abreuver les animaux, Laura réalisa qu'elle était morte de soif. C'est qu'elle avait bien dû transpirer deux litres dans cette cave infâme ! Comme par une transmission de pensée, le petit édifice donna aussi une idée à Robeco: - Tu sais que tu pues le foutre, la pisse et la sueur, ma garce ? Une petite toilette te fera du bien... Et si tu veux boire, aussi, c'est le moment, parce qu'ensuite on y va. Il était vrai qu'après ces heures d'exercices forcés, Laura n'était plus de première fraîcheur, d'autant que pendant la nuit, elle n'avait eu d'autre choix – chevauchant sa niche - que d'uriner dans son pantalon. C'était sans doute pour cela aussi qu'une sensation de cuisson intense irradiait son périnée au moindre pas. Le soleil n'était qu'à mi-hauteur, mais sous ces latitudes, il la chauffait déjà fort sous le blouson en synthétique au sigle des World Doctors et son tee-shirt de coton. Même si la 4x4 était climatisée, quelques ablutions lui feraient du bien. - Vas-y Alfonso, balance-là, dit Robeco.
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Par : le 30/10/23
Bien qu'elle ne sente plus ses mains, et que ses cuisses lui semblaient gainées de plomb en fusion, son cerveau arrivait quand même à produire de brèves phases de sommeil agités de souvenirs. Son esprit divagua jusqu'au campus califormien où elle avait fait ses études de journalisme, irradiées par son premier "vrai" amant, un Français qui y était professeur de littérature comptemporaine. Dans son rêve, elle sentait ses mains sur sa poitrine, son corps, puis descendant vers le renflement de son pubis où elles se firent plus insistantes, pesantes, pinçantes, de plus en plus vulnérantes... jusqu'à ce que sortant de sa torpeur, elle réalise que son rêve venait de fusionner avec le supplice qu'elle était en train d'endurer... Et de nouveau l'épouvantable douleur de la traction pour soulager le feu irradiant de son périnée, les dents serrées, une sueur froide inondant son visage, jusqu'à la plongée suivante dans le demi sommeil. Maintenant elle est dans la salle de rédaction de la Prensa, le journal de son père, après les heures de travail dans l'immeuble désert. C'est le moment qu'elle préfère, celui où enfin seule, juste éclairée par une faible lampe d'architecte, elle trouve les mots qui feront mouche pour alerter l'opinion sur le danger imminent de totalitarisme qui menace le pays. La pénombre aide à sa concentration : au moment précis où l'expression forte qu'elle cherchait lui vient à l'esprit, une lumière intense jaillit dans la salle de rédaction. Non, ce n'est pas la salle de rédaction : c'est la cave infâme dans laquelle elle endure son calvaire depuis trop longtemps, et où elle vient d'être tirée de son assoupissement par la lumière allumée par Pablo l'homme de main. - Alors Princesse, on est bien installée ? Robeco m'a demandé de veiller un peu sur toi... - Arrêtez, pitié, sortez-moi de là, je ne vous ai rien fait, hoqueta Laura. - Pas encore, c'est vrai, répondit Pablo en pelotant sans retenue le corps offert à travers les vêtements, mais ça va venir. Je ne suis pas comme ce maricon de Robeco : j'aime les femmes, moi. Lui, sa femme, c'est Alfonso... tu te rends compte... les puercos ! Mais moi, quand j'ai un jambon comme ça pendu dans la cave, dit-il en pinçant méchamment le téton gauche de Laura, je m'en taille une tranche... - Pitié, arrêtez ça, laissez-moi me reposer... - C'est à voir. Mais ce serait assez risqué pour moi. Il me faudrait... comment dirais-je... une petite compensation. C'est normal, non ? Laura restait silencieuse et haletante. - Pas d'idée ? C'est bête, parce que vais devoir te laisser... Tu sais qu'il n'est que minuit ? A peine trois heures que tu es là... Moi, ce que j'en disais... Et il se dirigea vers la porte. Trois heures ! Seulement ? Non, ce n'était pas possible : il semblait à Laura que son périnée était en lambeaux depuis la moitié de sa vie... - Attendez, attendez, non, restez, ne me laissez pas ! - Ah ! j'aime mieux ça. Je suis sûr qu'on va pouvoir s'entendre... Pour commencer je vais te présenter un vieil ami, dit-il en défaisant sa braguette. Je suis certain que vous allez vous apprécier mutuellement. Il fit quelques pas vers un tas de vieux parpaings qui traînaient, en empila deux devant l'entrée de la niche et monta dessus : son entrejambe était juste au niveau du front de Laura dont la tête pendait en avant. Il extirpa une verge à demi érigée. - Allez, embrassez-vous, on est en famille ! Laura avait encore un peu de résistance : - Non, pas comme ça, descendez-moi d'abord de là, et je ferai ce que vous voudrez. - Ta ta ta... pas question... je connais les pouffiasses de la haute dans ton genre : elles prétendent faire une pipe, et elles font les trois quarts du boulot avec les mains ! Mais je veux voir ce que tu es capable de faire avec ta bouche seule... avec tes lèvres, ta langue, ta gorge... Je veux que tu me pompes à en avoir la sensation que tu me vides comme un poulet, c'est clair ? Laura ne bougeait pas. Lever la tête de quelques centimètres suffisait à lui envoyer des langues de feu par tout le corps. La baffe de Pablo la prit au dépourvu, et l'onde de choc fit exploser un paroxysme de douleur aux endroits les plus sensibles. - Alors salope, tu te décides ? Vaincue, Laura leva lentement la tête, et la verge de son tourmenteur balaya successivement son front, son nez, avant de s'immobiliser devant ses lèvres, qu'elle entrouvrit pour happer le prépuce fétide. Assurément, l'hygiène n'était pas une préocupation pour Pablo. Du fait de l'érection débutante, ses lèvres eurent du mal à décalotter le gland, jusqu'à découvrir le sillon cerné de smegma. Elle se retint difficilement de vomir... Puis, décidée à en finir le plus vite possible, elle prit une cadence accélérée en essayant d'oublier la douleur que chaque coup de piston réveillait dans son cou. - Oh là, pas si vite, ma grande, on a tout notre temps, dit-il en la prenant aux oreilles pour lui inculquer le lent tempo qu'il souhaitait. Laura obtempéra et commença à pomper régulièrement. Le temps passait mais Pablo semblait inusable... Il reprit. - Tu sais, j'étais tellement excité à l'idée de venir te voir... j'avais peur que ça aille trop vite. Alors je me suis masturbé avant de descendre... comme ça, on reste plus longtemps ensemble ! Tiens, regarde, c'est pas des blagues... Il sortit de sa poche un petit sac en plastic grossièrement noué, qu'il ouvrit pour en montrer le contenu gluant à Laura. - Tu vois l'effet que tu me fait : il ne m'a pas fallu deux minutes ! Tiens, c'est pour toi, dit-il en étalant la matière visqueuse sur le visage de Laura. Allez, continue... Cela n'en finissait plus. Laura était dans un état second, glacée par endroits, brûlante à d'autres, tout les muscles noués comme des cordes, la sueur dégoulinant de son visage et se mêlant au sperme de son bourreau. A un moment, le sadisme de Pablo lui inspira l'idée de reculer un peu son marchepied improvisé, pour forcer Laura à avancer la tête, et lui parler comme à un chien. - Venga, venga perrita ! Bien sûr, il savait qu'en obligeant la fille à se pencher en avant pour engouffrer son pénis, il la forçait aussi à écraser une région clitoridienne qu'elle avait jusqu'à présent réussi à épargner relativement. Mais oedématiée et gorgée de sang à cause de la compression voisine, la zone était ultra-sensible... Enfin au bout d'un temps qui sembla interminable à Laura, il gicla faiblement au fond de sa gorge. C'était fini... enfin ! Pablo descendit de ses parpaings et se rajusta. - Alors, comment tu as trouvé ? C'était bon, non ? Elle n'avait plus la force de répondre. Bon prince, l'homme défit la menotte gauche, Laura s'effondrant comme une marionnette dont on aurait coupé les fils. Il la rattrappa juste à temps pour ne pas qu'elle se blesse, et la posa au sol. Puis il referma la menotte libre sur son pied droit, et sortit de la pièce. Malgré cette position croisée peu confortable, Laura s'endormit presque instantanément.
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Par : le 29/10/23
Me présenter avec humilité, nu, à genoux, lesté de ma cage de chasteté, devant ma Maîtresse, en me prosternant à ses pieds avec des accents de soumission. Subir humblement et en silence ses insultes et termes de mépris sur ma personne, mon physique, ma race, et m'humilier en abondant dans son sens. Puis attendre ses ordres et les exécuter docilement, en esclave soumis à tous ses désirs. Vénérer son corps avec déférence et en satisfaire de toutes les façons, les parties qu'il lui plaira de me faire honorer. Lui abandonner servilement le mien, qu'elle utilisera à sa guise pour tout désir ou fantaisie de son choix. Me soumettre de plein gré aux punitions qu'il lui plaira de m'infliger, puis l'en remercier de corriger mes fautes et de parfaire ainsi mon éducation.
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Par : le 29/10/23
Après le récit de la gouvernante et Laura consignée dans sa chambre, Felipe de Aranjuez-Pondragon pris le temps de la réflexion. Que faire ? Remettre officiellement Juan à la police pour viol sur mineure ? Le scandale serait énorme... Après tout, rien de bien irrémédiable ne semblait avoir été commis ; et à part Christina, il n'y avait aucun témoin. Ne valait-il pas mieux laver ce linge sale "en famille" (les Ortiz étaient employés sur l'exploitation depuis trois générations.) Felipe fit signifier aux Ortiz qu'ils leur donnait la nuit pour faire leurs paquets, et qu'à à l'aube ils devaient avoir quitté leur logement. Il fit aussi appeler ses trois plus fidèles chefs d'équipes pour leur donner des instructions plus confidentielles... Laura pris le téléphone de la main de Robeco et le porta devant son oreille du côté de sa joue valide : - Allo ? - Laura ! quelle joie de t'entendre... nous étions si inquiets de ta disparition. Pas de doute : même quinze ans plus tard, c'était bien la même voix ! - Juan... ça fait tout drôle de t'entendre après si longtemps. Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi m'a-t-on arrêtée ? Je n'y comprends rien... - Laura, ma petite Laura... ne nous prend pas pour des imbéciles. Tu ne sais pas qu'il y eu une petite révolution dans ce pays ? Que le commandant suprême m'a nommé chef du SSR, le service de sécurité de la Révolution ? Et toi, tu n'es plus la journaliste officielle de l'ancien régime, tu es une ennemie du peuple, recherchée et en fuite... - Mais pourquoi ? Juan, tu sais bien que je n'ai jamais porté la main sur personne ! Il n'y a aucune raison de m'arrêter. Juan, au nom de notre vieille amitié, laisse-moi partir... - C'est vrai que tu n'était pas la plus coupable dans cette affaire. Mais ton père ne t'as sans doute pas tout dit. Cette fameuse nuit, il m'a envoyé ses trois plus fidèles larbins avec des manches de pioches ! Il m'ont cassé le nez, l'avant bras gauche, et m'ont explosé un testicule. Je ne suis même plus sûr de pouvoir encore faire des enfants... - Oh ! Juan je suis désolée... je croyais qu'il s'était contenté de vous expulser. - Et encore, ce n'est pas le plus grave : quinze jours plus tard mon père s'est pendu de honte ! Ma mère a dû faire des ménages depuis toutes ces années pour élever mes frères et sœurs... Et moi, j'ai commencé à m'engager pour que de telles choses ne se reproduisent plus. - Juan, je ne sais pas quoi dire, c'est trop affreux ! Sincèrement je compatis, mais je ne suis pas responsable de ce désastre, ce sont les circonstances... - Et elles ont changé, coupa Juan. Tu comprendras aussi que la révolution ne peut pas se permettre de laisser dans la nature une adversaire politique aussi médiatique, surtout si elle décidait de se répandre dans la presse étrangère. Nous aurons donc le plaisir de nous revoir sous peu. Repasse-moi Robeco. - Mais Juan... - Repasse-moi Robeco, je te dis ! Effondrée et vaincue, Laura tendit l'appareil au tondu qui écouta longuement son chef, répondant quelquefois par monosyllabes, et terminant par "A vos ordres, señor colonel. Oui, je vous la repasse". Laura reprit le combiné pour écouter Juan à nouveau : - Et surtout ne t'inquiète pas, ma petite Laura, je ferai mon possible pour que les choses se passent bien. Ton père m'a beaucoup appris là-dessus ! La conversation était terminée. Laura raccrocha. Robeco la regardait avec un sourire mauvais : - Bon, c'est pas le tout, il va falloir aller se coucher parce que demain, la journée sera longue. Nous n'avons pas encore pu équiper de chambre d'ami, dit- il sur un ton moqueur, mais nous allons bien vous trouver quelque chose pour passer confortablement vos dernières heures en notre compagnie, dit-il avec un clin d'œil vers ses deux acolytes. Tout le monde descendit à la cave où un couloir déservait plusieurs portes. Les trois hommes firent leur choix sur une petite pièce très basse de plafond, encombrée de tout un bric-à-brac poussiéreux au milieu duquel ils se frayèrent un chemin. L'un des argousins sortit des menottes de sa poche et les tendit à Robeco. Celui-ci referma un anneau sur le poignet droit de Laura, puis la tira sous un tuyau d'évacuation d'eau qui traversait la pièce de part en part un peu sous le plafond. Il leva le bras emprisonné vers le tuyau pour faire passer le deuxième anneau par-dessus, tandis qu'un acolyte tirait la main gauche de Laura en l'air pour refermer la deuxième menotte autour du poignet gracile. - Vous n'allez quand même pas me laisser comme ça toute la nuit ! s'offusqua Laura qui, malgré ses bras levés, pouvait néanmoins reposer les pieds à plat sur le sol. - Bien sûr que non : vous êtes une personne importante, on va vous chercher quelque chose de beaucoup plus confortable. Il parcouru le capharnaüm du regard, et avisa dans un coin une vieille niche à chien en forme de maison mignature, d'un peu moins d'un mètre de haut. Une lueur mauvaise passa dans ses yeux. Il traîna péniblement le lourd objet vers Laura en demandant à ses hommes d'écarter les jambes de la fille. Il fallut la soulever un peu pour insérer le toit aigu de la niche dans le "V" inversé de ses cuisses, puis les hommes la lâchèrent : ses pieds ne touchaient plus le sol, et tout son poids reposait sur son pubis appuyé sur le faîte du petit bâtiment de bois ! Heureusement, ses vêtements offraient une légère protection. - Aië ! enlevez moi ça, c'est horrible... glapit Laura. - Mais c'est toi qui a demandé qu'on modifie ta position, rétorqua Robeco, goguenard. Peut-être qu'au bout d'un moment, ce sera un peu dur. Mais j'ai une idée qui te permettra de te soulager de temps en temps. Alfonso, attrape le fil de fer, là-bas. Et toi Pablo, remonte-lui bien les pieds. Les deux hommes s'exécutèrent. Avec une boucle de fil de fer, Robeco encercla la tige montante de chaque converse de Laura, avant de relier les deux boucles par une troisième passée en pont de part et d'autre du faîte de la niche. - Et voilà, si la position devient trop pénible, tire un peu sur les mains et les pieds : ça te fera du bien, et surtout repose-toi... on a de la route demain. Bonne nuit. Sur ces paroles, les trois hommes sortirent en éteignant la lumière. Commença pour Laura la pire nuit de son existence. En serrant les cuisses, elle put d'abord limiter un peu la pression sur la zone tendre. Mais au bout de quelques minutes, la calvaire de ses adducteurs devint tel qu'elle relâcha insensiblement son ciseau, augmentant la pesée de son corps sur l'arête de quatre centimètres. Douleur tolérable un temps, progressivement intense puis insupportablement vrillante. Alors pendant quelques secondes, elle trouvait le courage (au prix de quelle douleur dans ses poignets !) de tirer sur ses menottes, de contracter ses quadriceps en feu, de changer un peu son point d'appui et de serrer les cuisses le plus fort possible pour prolonger le soulagement. Terribles efforts pour gagner deux ou trois centimètres... Mais inéluctablement ses muscles finissaient par se tétaniser, perdre toute force, et relâcher tout le poids de son corps sur les chairs meurtries de son entrejambe, jusqu'à nécessiter un autre mouvement de traction, encore... et encore... et encore...
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Par : le 28/10/23
Le chef connaissait son affaire, car la douleur était insupportable. L'entrejambe de Laura, ses poignets, ses chevilles, étaient comme fouaillés par un feu continu. Malgré cela, la fatigue consécutive aux évènements de la journée était telle qu'elle parvenait à dormir par bribes de quelques minutes, non sans que des cauchemars récurrents lui rappelle ces dernières heures. Jetée dans la jeep, elle avait été amenée au siège local du parti où elle avait repris ses esprits allongée devant le bureau. La moitié gauche de son visage avait doublé de volume, et son œil était à demi fermé par l'œdème. Tout de suite elle fut sommée de se tenir debout pendant que son agresseur décrochait le téléphone. Il dut franchir de nombreux barrages avant d'entendre enfin la voix sèche de l'interlocuteur qu'il désirait : - Juan Ortiz. J'écoute. - Mes respects señor colonel. Je suis Miguel Robeco, le commissaire politique de la commune d'Asturias. J'ai pensé que vous seriez heureux d'apprendre que nous avons appréhendé la dénommée Laura Margarita de Aranjuez- Pondragon... Un long silence s'ensuivit, au point que Miguel se demanda si la communication n'avait pas été coupée : - Colonel, vous êtes encore là ? - Oui mon ami, merci et bravo. J'étais simplement étonné : on m'avait dit que toute la famille avait été emmenée au stade national... - Pas toute apparemment, mon colonel, mais grâce à moi, elle devrait maintenant être au complet. - Je saurai m'en souvenir, . Elle est avec vous ? - Oui colonel, devant moi. - Passez-la moi, je vous prie. Robeco tendit le cornet à Laura : - Le colonel Juan Ortiz veut vous parler. A ces mots, Laura cru défaillir. Juan Ortiz ! Se pouvait-il que ? Mais des Juan Ortiz, au San Teodoros, il y en avait des dizaines. Elle se remémora la dernière fois qu'elle l'avait vu sur l'hacienda de son père Felipe de Aranjuez-Pondragon, où comme toute sa famille il était ouvrier agricole. Il devait avoir alors une vingtaine d'années, et elle allait sur ses quinze ans. Adolescente précoce, elle n'aimait rien tant que tester ses charmes sur les jeunes mâles de l'exploitation. Mais Juan était son préféré : avec sa démarche féline, ses larges épaules et son visage viril au long nez droit, sa beauté la subjugait depuis toujours, depuis que toute petite il l'avait promenée à dos d'âne sur l'immense hacienda, lui avait appris à capturer des serpents, à fabriquer un arc ou un piège à oiseau. A force de minauderies étudiées, elle avait réussi à l'entraîner dans une remise à outil en fin de journée. Tout de suite elle l'avait embrassé et parcouru son corps de ses mains. Juan agissait de même, mais lorsqu'il insinua sa main sous la culotte de coton, elle l'arrêta : - Non, pas encore, pas maintenant, je suis trop jeune... Le jeune homme avait déjà sorti son puissant membre de son pantalon de grosse toile, et comprenant qu'il serait sans doute risqué de déflorer la fille de son patron à un âge si tendre, il se contenta de promener son index sur les lèvres de Laura en regardant son érection, tout en appuyant de l'autre main sur son épaule pour l'inciter à s'agenouiller. L'invite était claire, et Laura compris immédiatement. C'était la première fois qu'elle voyait un sexe d'homme, mais elle savait que ce genre de choses se faisait parfois, et au fond d'elle-même, elle avait envie de le faire... Mettant un genou à terre, elle commença par embrasser le bulbe gonflé, puis à le lapper à petits coups. Elle n'alla pas plus loin : la porte s'ouvrit à la volée et la silhouette de Christina, sa gouvernante, se découpa à contrejour ! L'employée saisit Laura par le poignet et se tourna vers Juan pour cracher : - Toi, tu rentres chez toi et tu attends les ordres. Sinon, c'est à la police que tu auras affaire !
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Par : le 27/10/23
Là dans la douce chaleur protectrice, avec le cœur de mes yeux, vous explorer. Deviner votre enveloppe, les endroits lisses, les plis et les recoins et vous tenir comme un trésor. Déjà vous chérir. Jouer avec les rebords puis deviner les formes rondes. Attendre. Ne pas succomber sans avoir laissé grandir la douce impatiente. Attendre encore et résister et désirer… A cet instant précis, vous dévoiler doucement des deux mains et vous découvrir sans rien… Vous tenir avec mes lèvres et vous déposer sur ma langue. Tout recommence. Le goût de vous qui m’étreint et m’emporte. Un goût de fruits, légèrement acide, légèrement sucré. Des fruits du sud. Ceux qui se gorgent de soleil, de lumière et du chant des cigales… Tout est léger. Délicat et léger. Vous savourer. Une infinie douceur qui pénètre et se propage jusque dans les espaces oubliés de l'âme. Vous boire. Vous déguster. Jouer avec vos rondeurs, vos collines et vos  creux. Dessous, dessus, aspirer tout de vous, votre matière, vos goûts enivrants, le fait même que vous fondiez… et que tout se mélange avec mes propres substances. Vous sucer de toute ma bouche et vous laisser fondre. M'abreuver et chérir. Doucement, presque au ralenti. Que tout devienne liquide : textures, saveurs, sensations uniques connues, reconnues et redécouvertes. Vous laisser fondre lentement encore et magnifier chaque instant.    Pour @Aura
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Par : le 27/10/23
Laura Margarita de Aranjuez-Pondragon pleurait doucement dans la cave obscure où on l'avait enfermée pour la nuit. Demain elle serait ramenée à Ciudad Real, la capitale tombée depuis quelques semaines aux mains des rebelles, où un sort incertain ne manquerait pas de l'attendre. Elle s'était crue bien inspirée en tentant de fuir le pays par l'Est, la région la plus sous l'influence des révolutionnaires, en pensant que personne n'imaginerait qu'un personnage recherché, soutien de l'ancien régime, oserait s'aventurer de ce côté... Les cheveux raccourcis au carré et teints en blond, des lunettes de soleil cachant ses yeux pervenche –ces yeux qui il y a quelques semaines encore fascinaient les spectateurs des émissions politiques du San Teodoros -, elle avait revêtu une combinaison d'infirmière des "World Doctors" et résolu de gagner la côte est en utilisant une jeep siglée du même organisme. Ce n'était pas vraiment un vol : presque tous les humanitaires avaient été raccompagnés manu militari à l'aéroport dix jours plus tôt... En parlant un mauvais espagnol avec un fort accent anglais, elle pouvait donner le change aux paysans frustes de la région. Le réservoir du 4x4 était plein, et au bout de la route, il avait le bateau à moteur de son père qui devait lui permettre de voguer vers la liberté... Outre le contenu habituel de son sac à main, un GPS, la clé de contact du yacht et une liasse de billets de 100 US$ étaient son seul bagage : il s'en était fallu de peu qu'elle ne se jette dans les gueules des "gardiens de la révolution" dont le camion à ridelles était garé devant le portail de la résidence familiale. Elle n'avait pas fait cent kilomètres que les choses avaient commencé à se gâter : crevaison ! Par chance le village suivant était à moins d'un kilomètre, et elle roula au pas jusqu'à un minable atelier de mécanique, où elle demanda de l'aide dans un "espanglais" qu'elle croyait très étudié. Mais le mierda spontané qu'elle ne pu s'empêcher de laisser échapper lorsque le mécano lui fit tomber la clé anglaise sur le pied, ne manqua d'étonner celui-ci de la part d'une belle "britannique". Et lorsqu'elle releva ses lunettes quelques secondes pour éponger son visage trempé de sueur par la chaleur subtropicale, l'homme eut bien l'impression de reconnaître le profil de médaille de l'éditorialiste de "la Prensa", comme sur la petite photo quotidienne de la dernière page. Lorsqu'il rentra dans l'atelier au prétexte de chercher un outil, il bifurqua rapidement vers le téléphone mural. Dehors, Laura bouillait d'impatience. Il s'agissait d'arriver avant la tombée de la nuit si elle voulait trouver une crique isolée pour dormir avant la longue traversée... L'ouvrier se déclara navré de la faire attendre, mais une pièce manquait pour effectuer la réparation. - Alors mettez seulement la roue de secours : je ne vais pas loin, je ferai réparer là-bas. - C'est dangereux : si vous crevez une autre fois sur cette p... de route, vous serez immobilisée au milieu de la selva. Ce n'est pas très passant : vous risquez d'y passer la nuit ! Laura ne pouvait pas lui dire qu'elle préférait largement ce risque à celui d'être reconnue au milieu d'un village, même aussi paumé que celui-là... Elle réitérait sa demande avec insistance quand une jeep apparut au bout de l'unique rue dans un nuage de poussière, avant de piler devant le garage. Trois hommes en civil, portant seulement un brassard rouge, en descendirent vivement pour encadrer Laura. Ce brassard, c'était le signe des gardiens de la révolution, la milice du nouveau régime... Celui qui semblait être le chef, un gars rondouillard au crâne rasé, la toisa d'un air narquois : - Mademoiselle de Aranjuez-Pondragon... quel honneur pour notre village ! Vous nous ferez sûrement le plaisir de nous accompagner au local du parti... - Je ne comprends pas, Monsieur, mon nom est Amanda Watson, infirmière de "World Doctors", tenta d'objecter Laura en adaptant à un mauvais espagnol son accent anglais le plus construit. - Et bien je vais te faire comprendre, moi, hija de puta, dit l'homme en lui mettant sous le nez une photo couleur d'elle extrêmement ressemblante, soulignée du mot "se busca". Tétanisée par la découverte de sa propre image, Laura ne vit pas venir le poing du tondu qui s'écrasa sur sa pommette gauche, projetant violemment vers l'arrière sa tête qui heurta le pavillon du 4x4. Tout devint noir, et elle s'effondra d'une masse.
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Par : le 27/10/23
Claude Mirande, graphiste talentueux avec une carrière impressionnante, offre des illustrations empreintes de sensualité. Il est le créateur des Miranda Girl, des silhouettes féminines si distinctives qu'on les reconnaît instantanément. Ces figures gracieuses évoquent une époque révolue où de splendides voitures à l'allure élégante étaient souvent associées à de ravissantes femmes élégamment vêtues. Contre toute attente, ses Mirandettes ont trouvé leur place dans l'univers de Tintin, non pas pour défier les conventions, mais pour y apporter une touche sensuelle. À travers son exposition remarquable "Glamour City", Mirande explore la rencontre entre Tintin, le jeune homme intègre, et la tentation incarnée par les Mirandettes, ces sirènes des villes. Ses créations, semblables à de grandes cases de bande dessinée, captivent le spectateur, le plongeant dans un monde de charme et de séduction. Bien que les affiches de Mirande soient en nombre limité, elles invitent à la contemplation et à la redécouverte de ces images fascinantes. Fin de soirée au Lotus Rouge
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Par : le 27/10/23
"Les lectures, les connaissances pêchées ici ou là, tout contribue à cet enrichissement des mots. Même nos souvenirs personnels, même ceux de conversations , de mots entendus, de paysages aimés. Il faut d'abord employer les mots correctement, ensuite les reconnaître dans leur histoire même, et enfin, s'entraîner à percevoir, à l'usage, toutes les résonances poétiques que peut leur apporter ce retentissement secret". Longtemps, les lecteurs et admirateurs de Jacqueline de Romilly ont été avant tout ses auditeurs de la Sorbonne, puis du Collège de France, et la communauté internationale des hellénistes. Cela faisait déjà beaucoup de monde, d'autant que la précocité et le nombre de ses succès de jeune fille aux concours les plus ardus, ou jusqu'alors réservés aux garçons, avaient fait d'elle, dès avant la Seconde Guerre mondiale (elle était née en 1913), une vedette maintes fois photographiée d'un féminisme républicain, à une époque où celui-ci misait sur le mérite, et non sur les quotas. En 1969, elle entra en croisade pour la sauvegarde de l'enseignement classique et des études grecques déjà marginalisés par la réforme Faure. Ses pamphlets ("Nous autres professeurs", "L'enseignement en détresse"), ses livres de généreuse vulgarisation ("Pourquoi la Grèce ?"), "Une certaine idée de la Grèce, Alcibiade, Hector" ou encore, "La grandeur de l'homme au siècle de Périclès"), ses apparitions à la télévision où son charisme crevait l'écran firent d'elle une étoile de plus en plus éclatante. Amer triomphe, car ce civisme épuisant et l'immense sympathie qu'il suscita n'ébranlèrent pas le moins du monde nos princes successifs, persuadés par le Saint-Esprit hégélien que le progrès technique en marche se charge lui-même de l'éducation des jeunes générations. Elle tint bon, jusqu'à épuisement, voyant bien, sous l'alibi du réalisme, à quel lâche fatalisme elle avait à faire. La grande philologue, pour défendre la cause de l'école, s'était faite vocifératrice. Est-ce pour compenser cette extériorisation publique qu'elle alla chercher répit dans l'intime ? À la surprise générale, elle publia en 1987, avec la timidité d'une débutante, une célébration rétrospective de son paysage de prédilection, la Sainte-Victoire, récemment ravagé par un incendie. En 1990, puis en 2006, elle se hasarda dans le roman, puis en 1993, 1999 et 2002 dans le recueil de nouvelles. Par intervalles, elle publia aussi plusieurs essais où elle explorait, à la première personne, ses expériences de la mémoire et de l'oubli.   "Il n'est pas donné à tout le monde d'accepter sans inquiétude cette réalité si surprenante que constitue le bonheur. Jeanne était agnostique et frondeuse, mais j'ai découvert après coup qu'elle n'avait jamais cru à l'anéantissement de ceux qu'elle avait aimés". Un écrivain était né. La fraîcheur de sentiment, le tour d'esprit exquis, la pudeur, la grâce sans prétention de ces improvisations souriantes à fond de mélancolie lui conquirent un nouveau et vaste public. Savante de rang mondial, professeur d'audience nationale, la voici devenue une autorité morale et littéraire, appelant l'individualisme prédateur à l'intériorité et à la générosité. Aveugle, ravagée d'infirmités, elle avait peu à peu reçu du temps un masque de tragédie grecque, qu'elle savait éclairer de bonté et de gaieté par un sourire miraculeusement jeune. La France  entière a pris le deuil le jour de sa disparition, le dix-huit décembre 2010. La grande dame du savoir, devenue sur le tard grande dame des lettres, avait un secret. Seuls quelques-uns de ses proches avaient été admis à lire, dès la fin de l'année 1978 (l'achevé d'imprimer fait foi), son premier livre non professoral, un chef-d'œuvre qui aurait dû lancer sa seconde carrière. C'est le portrait biographique de sa mère, morte un an plus tôt. Elle l'avait intitulé simplement "Jeanne". Elle le fit imprimer à compte d'auteur, stipulant qu'il ne serait publié qu'après sa propre mort. Voilà presque quatorze ans, elle en avait encore sous son lit quelques exemplaires à l'intention des élus parmi ses derniers visiteurs. Nous sommes tous de ceux-là. Son livre secret, selon son vœu, est publié. Ce portrait d'une veuve de guerre parisienne, sa mère, qui eut son temps de notoriété littéraire dans les années trente, est d'une lecture enchanteresse. Née en 1887, Jeanne Malvoisin avait fait ses études, comme plus tard sa fille, au lycée Molière. Le bac était alors un excellent viatique. Veuve en 1914, seule et pauvre, intelligente et élégante, elle se voulut ambitieuse pour son enfant, née un an plus tôt. Elle se trouva des emplois, elle se créa un réseau de sympathies et surtout elle s'essaya, avec un succès grandissant, à la traduction et à la fiction.    "La démocratie ne peut s'accommoder de valeurs en veilleuse. Et c'est pourquoi la qualité de l'éducation, où se forment les hommes à venir, devrait être le premier souci des hommes politiques amis de la démocratie, ce qui, apparemment, n'est pas le cas". C'était une femme moderne et à la page, aimant rire et jouer, mais ne transigeant pas avec sa propre ligne de conduite. Elle savait décourager net les éditeurs empressés. Jusqu'à la mort de Jacqueline, un buste de stuc Art déco, posé sur une commode dans le couloir d'entrée de son appartement, évoquait les traits gracieux et la coiffure à la garçonne de cette contemporaine de Colette et de Coco Chanel. En 1939, celle-ci était devenue, sous le nom de plume de Jeanne Maxime-David, une romancière connue, dont les principaux critiques parisiens avaient à plusieurs reprises vanté le talent. Le portrait que trace sa fille de cette Jeanne oubliée devient très vite un fascinant double portrait. La narratrice a beau mettre en lumière sa mère ressuscitée et rester dans l'ombre, les deux visages, si différents pourtant, s'éclairent l'un par l'autre et vivent l'un pour l'autre. Les deux destins eux-mêmes sont à ce point entrecroisés qu'ils auraient pu et dû se nuire, s'aigrir, s'arracher violemment l'un à l'autre, si l'intelligence de l'amour et le sacrifice silencieux ne s'étaient relayés de part et d'autre pour en faire un contrepoint ininterrompu, appelé à se poursuivre au-delà de la mort de Jeanne. Portée à ce degré d'intensité, la remémoration des âmes appelle leur perpétuation. Dans les merveilleux tête-à-tête qu'elle accordait à contre-jour, devant ses fenêtres, rue Chernoviz, en fin d'après-midi, il arrivait qu'affleurât la question de l'immortalité de l'âme. Elle en avait acquis la certitude, et peut-être l'expérience. Dans les trois "états" successifs, comme on dit en gravure, de ce portrait de Jeanne, buriné à la fois par la mémoire du cœur, l'interprétation imaginative d'anciennes photographies et la lecture de correspondances, il y a du suspense, du désastre et de grandes joies. La jeune fille d'avant 1914 s'éprend d'un jeune professeur agrégé de philosophie, sorti de la rue d'Ulm, et l'épouse en 1909, malgré les réserves qu'inspirait à ses parents catholiques le nom du jeune homme: Maxime David.   "Lorsqu'on dit "tous les hommes sont mortels", il est clair que, dans ce cas, le mot "hommes" englobe, au masculin et au féminin, toute l'humanité. C'est d'ailleurs là l'origine de cette définition qui nous avait jadis fort amusés quand nous lisions dans le dictionnaire pour le mot homme: "Terme générique, qui embrasse la femme". Mère en 1913, elle devient veuve dès 1914. Le professeur David est mort pour la France, dans les premiers massacres du front. Désastre et défi pour la Jeanne de la guerre et de l'entre-deux-guerres. Tandis qu'elle déploie tout son talent et son énergie pour offrir un nid douillet et une vie agréable à sa fille, celle-ci emploie toute son intelligence à briller au lycée et dans les classes préparatoires, comme pour suivre les traces laissées par un père qu'elle n'a pas connu, mais dont elle sait l'admiration que Jeanne lui voue et la ferveur avec laquelle elle lui est restée fidèle. Comme son père, Jacqueline est reçue rue d'Ulm. Comme son père, elle réussit le concours d'agrégation. Quelles joies pour Jeanne ! Sa fille répète son mari disparu, mais plus triomphalement, étant chaque fois la première femme à remporter des palmes jusque-là inaccessibles à son sexe. Comme son père, elle devient professeur de lycée, un titre de noblesse alors. En 1940, elle épouse le jeune et charmant héritier d'une fortune de presse, Michel Worms de Romilly. Jeanne va-t-elle, belle et vivace encore, connaître une seconde vie, bien à elle ? Nouveaux désastres, nouveaux défis: la guerre, la défaite, l'occupation allemande. Jeanne abandonne Paris et suit dans l'exode le jeune couple désemparé. Y reviendra-t-elle, lorsque la situation paraîtra se stabiliser ? Il était temps pour elle de faire fructifier son capital de notoriété littéraire, et peut-être de retrouver le bonheur en compagnie d'un grand musicien qui s'est épris d'elle et qu'elle ne hait point ? C'est alors que les lois raciales de Vichy chassent de l'enseignement public la fille de l'officier David, mort pour la France, et condamnent le jeune couple à se cacher dans la campagne d'Aix, puis d'Aix-les-Bains.   "C'est à chaque fois une surprise, quand on a mesuré la complexité des circonstances, des temps et des sources qui ont abouti à la genèse des épopées homériques, que de découvrir soudain, au bout de ce cheminement confus, l'extraordinaire harmonie qui commande à leur structure". Fidèle à l'ombre offensée de son mari, Jeanne ne reviendra pas à Paris, elle ne retrouvera pas son grand ami, elle ne quittera plus sa fille et son gendre menacés. Au service des siens, elle met sans compter son entregent, son sens pratique, son espérance, indispensables pour la survie en temps de terreur et de famine. Sans hésiter, elle a sacrifié à sa fille sa carrière littéraire et sa seconde promesse de bonheur. La guerre terminée, Paris regagné, Jacqueline entame la brillantissime carrière universitaire et académique que l'on sait, tandis que sa mère, fière, mais les ailes de l'inspiration coupées, vit un peu dans son sillage. Elle ne retrouvera avec sa fille l'intimité quotidienne qu'elles avaient connue entre les deux guerres qu'après le divorce de Jacqueline, qui précéda de quelques années la mort de Jeanne. Qui sait si Jacqueline elle-même n'a pas longtemps sacrifié sa vocation secrète d'écrivain pour ne pas se trouver en rivalité avec Jeanne ? Le fait est que la mort de Jeanne a laissé place à une Jacqueline romancière, mais romancière de la remémoration intime, sur un tout autre terrain littéraire, donc, que sa mère, fertile en situations et en intrigues. Avec cet admirable portrait d'une femme adorable, qui embrasse deux générations féminines du XXème siècle, et sur fond de deux guerres civiles européennes, Jacqueline de Romilly a écrit son "Grand Meaulnes", "Jeanne au bracelet d'argent ". C'est ainsi qu'on l'appelait à cette époque, quand elle avait seize ou dix-sept ans. Je sais même d'où lui venait ce nom, et qui lui avait offert ce bracelet: un oncle le lui avait rapporté d'Indochine. J'imagine, connaissant les faibles moyens dont disposait sa famille, que ce bracelet, de provenance lointaine, devait être modeste. Sans cela, d'ailleurs, on ne le lui aurait pas laissé. Quelque parente le lui aurait pris. Mais, malgré sa modestie, on prêtait attention au bijou, parce que, déjà alors, elle devait le porter avec cette fine coquetterie qui, toujours, attirait les hommes. Elle aimait plaire. Elle aimait l'élégance. "Et que ne donnerais-je pour l'avoir entendue rire, alors, dans la grâce de ses seize ans !"   "L’Iliade et l’Odyssée occupent une place à part dans la littérature en général. Ce sont les premières œuvres écrites qu’ait produites la Grèce. D’emblée, elles se sont imposées à l’admiration de tous". Immortelle, sûrement, dans le souvenir qu'elle nous lègue. D'abord à cause d'une extrême délicatesse de sentiment. On peut en relever une jolie trace dans son discours de réception à l'Académie, la tradition voulant que l'on prononce l'éloge de son prédécesseur au fauteuil duquel l'on succède. Que pouvait-elle bien dire d'André Roussin, maître du théâtre de boulevard, à cent lieux de son univers ? Elle trouva le propos juste et qui touche au cœur: "Il s'est inquiété, une fois, de ce que le mot "gentil" pouvait avoir de protecteur et de légèrement méprisant. Pour moi, il exprime au contraire un éloge sans réserve. C'est un mot qui rayonne. Associée à l'intelligence, la gentillesse étonne et charme". Que nous laisse-t-elle encore ? Justement: son pur amour de la richesse des mots, et, en mémoire, sa légendaire colère contre le pédantisme d'un certain vocabulaire. Jacqueline de Romilly s'incline devant Racine et sa "Bérénice", éblouie par la sobriété du verbe choisie pour exprimer un sentiment si fort: "Depuis cinq ans entiers chaque jour je la vois, et crois toujours la voir pour la première fois". L'élégance, si l'on devait tenir compte de sa modestie, voudrait que l'on passât sous silence la litanie de ses nombreux titres. Qu'elle nous pardonne encore: les énumérer donne une idée de son éclectisme. "J'ai eu beaucoup de chance, confiait-elle, je suis née dans une société éminemment masculine, mais à toutes les étapes de ma vie, je suis arrivée, comme femme, au bon moment". Sait-on qu'elle fut aussi membre de la British Academy, des Académies du Danemark, de Vienne, d'Athènes, de Bavière, des Pays-Bas, de Naples, de Turin, de Gênes, et de l'"American Academy of Arts and Sciences" ? Le titre dont elle pouvait être particulièrement fière lui fut attribué en 1995. Cette année-là, Jacqueline de Romilly obtint, en hommage à son oeuvre inlassable en faveur de l'hellénisme, la nationalité grecque.    "Les poètes lyriques grecs, les tragiques, les historiens en ont été nourris et les ont imitées. Leur texte a servi de base à l’éducation en Grèce. Les héros des deux poèmes sont ensuite passés dans le monde moderne où ils ont inspiré d’autres œuvres, des allusions, des rêves poétiques, des réflexions morales". Elle n'appartenait pas à l'école héllénistique inspirée par le structuralisme et incarnée par Louis Gernet, Jean-Pierre Vernant, Pierre Vidal-Naquet ou Claude Mossé. Mais ses travaux, de facture plus classique, entendaient éclairer nos sociétés, d'autant plus que Jacqueline de Romilly, loin de s'enfermer dans une tour d'ivoire universitaire, n'a jamais cessé d'enseigner, de transmettre généreusement son savoir. "On découvre dans l'étude de ces langues le point de départ des principales idées contemporaines. C'est vrai pour la démocratie mais aussi de tous les mots qui aujourd'hui, désignent les grands principes et les grandes valeurs de la vie quotidienne". L'idée grecque qui l'aura jusqu'au bout fascinée le plus est "le sens de l'humain". "Tous les textes grecs parlent de l'homme et fondent les vertus sur l'idée suivante. "Je suis homme comme lui, et cela pourrait m'arriver. Ce qui est à l'œuvre ici, ce n'est pas la charité du pardon mais bien le sens de l'humain". Ne cherchons pas ailleurs ce qui a motivé le combat de cette grande dame en faveur d'un enseignement littéraire de qualité. "Le progrès scientifique a facilité la vie matérielle, mais les valeurs ont changé et les gens manquent de repères. L'important est de faire connaître les expériences passées, non pas comme des modèles à imiter mais comme des références pour comprendre le présent. Il faut à tout prix sauver la formation littéraire, qui non seulement apporte aux jeunes des éléments de comparaison leur permettant de juger, mais leur donne aussi une force intérieure". Cette force dont elle-même donna l'exemple jusqu'au bout, malgré la fatigue, la quasi-cécité. "Avoir traversé le siècle, c'est fatigant. Aujourd'hui j'arrive au terme. Je ne redoute pas la mort".   "Achille et Patrocle, Hector et Andromaque, Ulysse sont devenus des êtres familiers à tous et capables d’incarner, selon les cas, telle ou telle idée de l’homme. Qui plus est, quand quiconque reprend le texte même d’Homère, encore aujourd’hui, il est difficile de résister à cette simplicité directe, et pourtant nuancée, à cette vie rayonnante, et pourtant cruelle, à ces récits pleins de merveilles et pourtant si humains". Les textes de la Grèce antique ont pénétré d'abord le monde romain, puis toute la culture européenne et leur influence s'exerce encore en notre temps, de cent façons. Pourquoi ? Telle est la question que Jacqueline de Romilly se posait vaguement au cours de ses recherches sur telle ou telle œuvre grecque. Ces textes et cette culture de la Grèce antique avaient-ils donc en commun quelque chose de particulier, pour justifier une influence pareille ? La réponse est que toutes ces œuvres cherchaient de façon constante, obstinée, délibérée, à atteindre l'universel, c'est-à-dire précisément, ce qui pourrait toucher les hommes, en tous temps, et en tous lieux. Ce fut le cas pour la Grèce en en général, et plus encore pour l'Athènes du Vème siècle. Cette tendance a pris des formes diverses: simplification des personnages, symboles, mythes, formulations abstraites, tentatives pour fonder des sciences de l'homme. Tout se rejoint chez Jacqueline de Romilly. Elle ne défend pas le grec, mais bel et bien la Grèce, et le caractère unique de son apport à notre civilisation qu'elle marque encore aujourd'hui de façon vivante. "Parler, s’expliquer, se convaincre les uns les autres: c’est là ce dont Athènes était fière, ce que les textes anciens ne cessent d’exalter". Homère retient dans le héros l’aspect le plus humain. Il simplifie et met en scène des sentiments purs, universels, à leurs limites extrêmes. Les "mortels" ont le respect de l’autre, de la pitié pour les souffrances humaines. Les dieux s’incarnent, ramenant la métaphysique à l’humaine condition, la grandissant et la glorifiant par là même. Polythéiste, le Grec ne pouvait trembler devant une volonté divine, et la tolérance religieuse allait de soi. Hérodote voulait sauver de l’oubli les événements passés et leurs enchaînements instructifs. Pour Thucydide, il s’agit de comprendre ce qui peut se reproduire. Hippocrate fait de même pour soigner. "La tragédie naît et meurt avec le grand moment de la démocratie athénienne". La tragédie conduit tout droit à la philosophie. Socrate est déçu de voir que l’esprit qui offre un sens à tout n’est pas une finalité et que l’homme fonde son action en-dehors de lui, sur des causes morales. Plutôt que les discours habiles, masques des passions, Socrate pratique la maïeutique, la méthode critique pour apprendre à penser par soi-même, à réfléchir. "Pourquoi la Grèce ? Parce qu’elle est toujours vivante, parce qu’elle est la matrice de notre civilisation et la base de notre identité, parce qu’elle nous parle encore, à nous, Occidentaux". Jacqueline de Romilly nous a fait découvrir la lumière grecque, le souffle léger de la liberté et l'amour de l'humain. Grâce lui soit rendue.    Bibliographie et références:   - Louis de Courcy, "Jacqueline de Romilly, une vie au service des belles lettres" - Bernard Jourdain, "Jacqueline de Romilly, la vigie grecque" - Gilles L’Hôte, "Jacqueline de Romilly, première femme au Collège de France" - Sébastien Lapaque, "Jacqueline de Romilly, d'Athènes à Jérusalem" - Antoine Oury, "Jacqueline de Romilly" - Florence Noiville, "Jacqueline de Romilly, pythie du grec ancien" - Jean-Thomas Nordmann, "Le regard sur la Grèce de Jacqueline de Romilly" - Claude Mossé, "Jacqueline de Romilly" - Jacqueline de Romilly, "Jeanne" - Jacqueline de Romilly, "Pourquoi la Grèce ?" - Jacqueline de Romilly, "La douceur dans la pensée grecque" - Jacqueline de Romilly, "Histoire et raison chez Thucydide" - Jacqueline de Romilly, "Dictionnaire de littérature grecque ancienne et moderne" - Monique Trédé-Boulmer, "Jacqueline de Romilly. La pasionaria du grec ancien"    Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : le 26/10/23
La petite jeune fille avait l’air innocent. Petit corps gracile, petits seins qui remplissent les paumes, mais l’arrondi des hanches et le plein des fesses attirent les mains qui empoignent. C’est Elisabeth qui l’avait repérée lors d’une soirée chez des amis communs. Une de ces soirées où l’on se croise en buvant un verre, échangeant des banalités avec des inconnus. Mais qui sont ces gens ? Certainement des amis de Pierre et Marie, comme Elisabeth et moi sommes leurs amis. La petite jeune fille avait l’air perdue. Si sage dans son pull léger et sa jupe plissée. Tout droit sortie du lycée ? Elisabeth l’avait déjà alpaguée. Et papotait déjà complice, fascinée par la proie. Tandis que je déambulais d’un groupe à l’autre, riant d’une plaisanterie, affirmant d’un ton ironique quelque vérité péremptoire. – Je vous présente Edouard, mon mari. Edouard, voici Anne. Elle est étudiante en arts appliqués. Je me mêlais distraitement à leur conversation. Art Nouveau. Paul Guimard. Victor Horta. Nous revenions d’un week-end à Bruxelles où nous avions beaucoup marché en quête de ses constructions. Mais rapidement je m’éloignais. J’aime laisser Elisabeth à la manœuvre.  Plus tard, lorsque les premiers invités commencèrent à quitter la fête, c’est Elisabeth qui proposa à la jeune Anne de la raccompagner. Serrés à l’arrière du taxi, je sentais la chaleur d’Anne, son émotion, son trouble lorsque Elisabeth, tournée vers elle, accompagnait ses mots d’un geste : posant familièrement sa main sur la cuisse d’Anne, ou frôlant comme par inadvertance son sein. La situation était excitante. J’avais moi aussi très envie de la toucher. D’ouvrir ses cuisses. De laisser remonter ma main jusqu’à la culotte, que j’imaginais blanche et sage. D’empoigner un sein et de remplir ma main. De tourner ce joli visage pour fourrer la bouche de ma langue et goûter sa salive. Mais j’aimais aussi le manège d’Elisabeth. Il était sans ambiguïté. Mais la jeune fille en percevait-elle réellement la signification ? Il était passé minuit et rendez-vous fut pris pour l’après-midi même. Elisabeth tenait absolument à lui montrer certains beaux livres que nous avions rapportés de Bruxelles. * Le lendemain, Elisabeth accueillit Anne et la mena jusqu’au bureau où je les rejoignis.  Les livres avaient été préparés sur une table de lecture, et Elisabeth entreprit aussitôt de les feuilleter pour Anne.  L’invitant à se pencher pour apprécier certains détails, Elisabeth posa une main ferme au milieu du dos de la jeune fille. Si elle en fut surprise ou étonnée, elle ne le manifesta par aucun geste.  La main d’Elisabeth se fit plus ferme, et la conversation cessa. J’avais pris place de l’autre côté de la table. Et la jeune Anne gardait la tête baissée, semblant absorbée par la gravure. Elle gardait la posture. Seule sa respiration qui s’accélérait marquait son trouble. Scène muette. J’aime cette tension des premiers moments. J’aime qu’ils durent. Et que dans ce silence s’affirme l’acceptation et la docilité de la jeune fille. Je me penchais par-dessus la table, et avec beaucoup de douceur je pris les mains d’Anne et les plaçais de part et d’autre du livre ouvert. Les paumes bien à plat. – Creuse davantage les reins, lui intima Elisabeth. L’ordre avait bousculé le silence. Pour la première fois, Elisabeth l’avait tutoyée. Et Anne obéissait. Elle creusa les reins et fit saillir sa croupe. Mes yeux allaient du visage baissé d’Anne, visage que je ne voyais pas, suivant les épaules et le dos, contournant la main d’Elisabeth, jusqu’à la croupe offerte, remontant jusqu’au visage d’Elisabeth et plonger dans son regard. Nous étions liés. Liés par le corps de cette jeune fille. Et qu’elle allait m’offrir. Je bandais. Elisabeth le savait. Anne s’abandonnait. S’abandonnait aux mains d’Elisabeth qui remontait sa jupe, dénudait son cul. Et le caressait avec douceur et fermeté. Je pouvais voir les deux hémisphères rebondis, séparés par la lanière du string qui disparaissait entre les deux globes, à la peau que j’imaginais soyeuse. – Tu es vraiment une petite salope obscène. Fustigée par la violence des mots crus, Anne accusa le coup en baissant encore davantage la tête. Elisabeth la testait. Je le savais. Nous avions enfin trouvé celle dont nous allions faire notre « chose », notre esclave consentante. La main d’Elisabeth disparut sous la croupe. Je compris qu’elle explorait la chatte de notre jeune amie. – Elle est complètement trempée, la salope. Et sa main s’abattit sur la croupe offerte. Elle entreprit aussitôt de la fesser copieusement. De là où j’étais, je ne pouvais voir ni le con ni les fesses rougies de notre jeune esclave. Pas encore. J’attendais. J’attendais. Et relevais d’une main sous le menton son visage. Je voulais voir : la tête qu’elle faisait à ce moment-là. Sous les coups que lui infligeait sans ménagement ma compagne. Je ne fus pas déçu. Son visage m’apparût brouillé par le plaisir. Les yeux humides me fixaient sans ciller. Les lèvres, légèrement ouvertes, laissaient passer le souffle court. Elle encaissait. Et visiblement : elle aimait ça. Elle était terriblement émouvante, la petite Anne. – Tu me fais bander, petite pute. Et je lui crachais au visage. Mon glaviot atterrit sur sa pommette droite, juste sous son œil, et suivant le nez, entreprit sa lente descente vers la bouche. Le regard toujours fixé sur mes yeux, elle subissait. Elle laissait faire. C’est à peine si l’iris était plus foncé. Etait-ce de la haine ou du désir ? Arrivé sur sa lèvre, mon crachat y resta suspendu. Nos yeux ne se quittaient pas. Et j’étais fasciné par ce visage souillé, qui se rapprochait à chaque fois qu’un nouveau coup tombait. Et les claques pleuvaient. – Avale. Alors je vis sa langue pointée entre ses lèvres, et venir balayer le glaviot. Elle déglutit. Elle avala. Sans me quitter des yeux. J’étais certain qu’Anne serait une bonne élève. * Enfin je contournais la table pour admirer le postérieur offert, les fesses bien rougies par la main d’Elisabeth. Je pouvais voir les marques de ses doigts imprimés sur la peau. Elle écarta le string et les fesses : – Regarde cette jolie rosette. On pourrait croire qu’elle est vierge du cul. Mais je suis sûr que cette garce aime se faire défoncer l’oignon. A la vulgarité d’Elisabeth, je compris dans quel état elle était. Et tandis qu’elle travaillait du bout des doigts l’anus de la jeune esclave, je l’enlaçais et nos langues fouillèrent nos bouches. Ma main se glissa sous sa robe, s’empara de sa vulve. Elle était trempée, ouverte. Bonne à baiser. Elisabeth est une insatiable chaudasse lubrique. Ce qui n’est pas pour me déplaire. Et nos désirs pervers se lient pour satisfaire tous nos plaisirs. Nous aimons copuler comme des bêtes. J’aime l’asservir à mes instincts. J’aime la voir souffrir sous mes mains. Et jouir. Terriblement jouir. La faire jouir encore pour lui faire rendre gorge et gicler tout son jus. La laisser pantelante, lamentablement vautrée sur le lit où je l’ai clouée de mon pieu. Pour l’heure, tout en fourrageant son con de mes doigts et sa bouche de ma langue, je lorgnais sur le cul de la jeune donzelle. Ce cul charmant, qu’Elisabeth ouvrait pour satisfaire ma curiosité. Rapidement, elle déplissa la rosette, et l’assouplit si bien que le cul si serré s’ouvrit pleinement en un trou béant. Obscène. La petite putain était véritablement obscène. Aussi, j’appuyais sur la nuque d’Elisabeth pour qu’elle glisse à genoux et enfouisse sa langue dans le cul ouvert. Et contournant à nouveau la table, je soulevais la tête d’Anne pour voir l’effet de la langue qui lui prenait le cul. Elle haletait. La petite salope haletait sans vergogne, ouvrait, fermait les yeux, et son menton pesait lourd dans ma main. Aux mouvements d’Elisabeth, je comprenais qu’elle ne se contentait pas de lui lécher le cul, mais qu’elle la doigtait. Lui imposant son plaisir. – Je crois que notre jeune amie va jouir… Je savais qu’alors Elisabeth était terriblement partagée entre le désir de la faire jouir et la laisser repartir frustrée. La tête d’Anne dodelinait dans ma main. Tout son corps tressautait sous les assauts de la langue et des doigts. Parcourue de spasmes, prise, elle était prise, prête à tout subir pour jouir. Femelle en quête de sa jouissance. Soudain son corps, secoué de frissons se tétanisa, la tête se releva, yeux révulsés, bouche déformée par un affreux rictus, elle couina. Jouit. Elle couina, jouit. Elle couina plusieurs fois. Tremblant convulsivement. Avant de s’écrouler sur la table et de se laisser glisser sur le parquet. Debout, nous la contemplions, vautrée au sol. Nous souriant, réjouis par ce que nous venions de lui faire subir. Nous profitions du spectacle offert par son délabrement. Voir cette petite femelle gisant à nos pieds… Prestement, Elisabeth saisit des chaines dans un tiroir. Et l’attacha à la lourde table. – Laissons-la dans sa déchéance. (A suivre)
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Par : le 26/10/23
"Notre grande erreur est d'essayer d'obtenir de chacun en particulier des vertus qu'il n'a pas et de négliger de cultiver celles qu'il possède". Humaniste plus que féministe, Marguerite Yourcenar qui n'aimait pas l'entre soi, voyait la femme comme un être humain à part entière qui entretient une relation fraternelle avec l'homme et qui doit éviter le piège de chercher à lui ressembler. Elle se reconnaissait notamment dans l'humanisme de la Renaissance entendu comme curiosité universelle nourrie par lalecture des livres anciens. Celle qui fut la première femme élue membre de l'Académie française aimait les femmes, mais aussi les hommes comme André Fraigneau, écrivain homosexuel et éditeur chez Grasset. Le désespoir amoureux et les souffrances sentimentales font parties de ses thèmes littéraires. Ses choix, son mode de vie non conformiste, tout dans la vie de l'écrivain ont participé à un souffle de liberté. Marguerite Antoinette Jeanne Marie Ghislaine Cleenewerk de Crayencourt, née le huit juin 1903 à Bruxelles et morte, le dix-sept septembre 1987, à Bar Harbor dans l'État du Maine aux États-Unis, est une écrivaine française naturalisée américaine en 1947, auteure de romans et de nouvelles humanistes, ainsi que de récits autobiographiques. Elle est également poète, traductrice, essayiste et critique littéraire. Elle est la première femme élue à l'Académie française, le six juin 1980, grâce au soutien très actif de Jean d'Ormesson, qui a prononcé le discours de sa réception, le vingt-deux janvier 1981. Au départ, elle est une riche héritière, qui n'a pas connu sa mère, et qui n'aura d'abord autre compagnon qu'un père séduisant, prodigue, dilettante, un déraciné de grand style. Grâce à lui, elle ne connaîtra jamais les servitudes de l'école, elle sera élevée comme on pouvait l'être sous l'ancien régime, avec précepteurs et gouvernantes, sachant le grec et le latin, parlant le français, l'anglais, l'allemand, lisant Aristophane et Platon. Au côté de ce père, elle prend goût aux voyages, et vagabonde à travers l'Europe, en Suisse, en Allemagne, en Angleterre, dans les pays méditerranéens et, naturellement en France. C'est justement au cours d'un de ses voyages qu'elle rencontre Grace Frick, une jeune américaine qui deviendra sa compagne jusqu'à la mort de cette dernière au début des années quatre-vingt. Marguerite Yourcenar était à la fois un auteur classique, une femme érudite, ainsi qu'une véritable personnalité, profonde, sensuelle, curieuse de tout et très attirée vers les mondes cosmopolites.   "Je ne méprise pas les hommes. Si je le faisais, je n'aurais aucun droit, ni aucune raison, d'essayer de les gouverner. Je les sais vains, ignorants, avides, inquiets, capables de presque tout pour réussir, pour se faire valoir, même à leurs propres yeux, ou tout simplement pour éviter de souffrir. Je le sais: je suis comme eux, du moins par moment, ou j'aurais pu l'être". Elle est élevée chez sa grand-mère paternelle Noémie Dufresne, dont elle fait, dans "Archives du Nord", un portrait acide, par son père, anti-conformiste et grand voyageur. Elle passe l'hiver dans l'hôtel particulier de sa grand-mère rue Marais à Lille et ses étés, jusqu'à la première guerre mondiale, dans le château familial situé au sommet du Mont Noir dans la commune de Saint-Jans-Cappel (Nord), construit en 1824 par son arrière-grand-père Amable Dufresne et qui restera la propriété de la famille Dufresne jusqu'à la mort de Noémie en 1909. C’est avec son père qu’elle choisit son pseudonyme"Yourcenar", anagramme à une lettre près de son nom de famille "Crayencour." C’est avec lui qu’elle entreprend de nombreux voyages, Londres, le midi de la France, la Suisse, l’Italie. C’est encore avec lui qu’elle découvre à Tivoli, la"Villa Hadriana", cette demeure construite par l’empereur Hadrien au IIème siècle, où se déroule la fin des "Mémoires d’Hadrien." Les voyages forment la jeunesse, et les livres aussi. Marguerite Yourcenar est une grande lectrice et une grande lettrée. Durant sa jeunesse, elle se plonge dans les grands classiques de la littérature, apprend le grec, le latin, s’intéresse à l’histoire. Tout au long de sa vie, Littérature et érudition iront de pair, dans l'intégralité de son œuvre.   "Entre autrui et moi, les différences que j'aperçois sont trop négligeables pour compter dans l'addition finale. Je m'efforce donc que mon attitude soit aussi éloignée de la froide supériorité du philosophe que l'arrogance du César". Elle valide la première partie de son baccalauréat à Nice, sans avoir fréquenté l'école. Son premier poème dialogué, "LeJardin des chimères", est publié à compte d'auteur en 1921 et signé Marg Yourcenar. L'année 1929, "Alexis" est aussi celle de la mort de son père. Le cordon ombilical est coupé. Marguerite ne cherche pas à renouer avec le milieu social avec lequel Michel de Crayencour avait rompu. Elle ne sent pas d'attaches, pas plus avec son pays, sa famille, sa religion, son temps, qu'avec une civilisation à laquelle elle ne croit guère. Les nations sont pour elle des entités abstraites, les religions, des paravents funèbres. Le temps présent, une illusion d'optique. Elle-même est à peine sûre d'avoir une identité. L'Histoire l'intéresse bien plus que le présent, et, dans cette Histoire, des personnages qui se situent à contre-courant. La sagesse de l'Inde la fascine. En Europe, quelques hommes seulement l'intriguent: un empereur comme Hadrien, un écrivain comme Virginia Woolf, plus tard, un héros imaginaire comme Zenon. Elle mettra des années à collectionner des informations dont elle tirera une sagesse. Il n'est pas question pour elle de faire une "carrière." Elle écrit et traduit des écrivains qu'elle aime: Mrs. Virginia Woolf, Cavafy, Henry James et, après le "Coup de grâce" (1939), se tait pendant une longue dizaine d'années.   "Les plus opaques des hommes ne sont pas sans lueurs: cet assassin joue proprement de la flûte, ce contremaître déchirant à coups de fouet le dos des esclaves est peut-être un bon fils, cet idiot partagerait avec moi son dernier morceau de pain. Et il y en a peu auxquels on ne puisse apprendre convenablement quelque chose". En 1939, elle quitte l’Europe pour rejoindre sa compagne Grace Frick aux États-Unis. Elle se fait naturalisée en 1947, prenant officiellement le nom de "Yourcenar." En 1950, elle s’installe sur une petite île de l’État du Maine, l’île des Monts Déserts. Elle apprécie une vie simple, proche de la nature, des gens. Elle refuse la frénésie de la société de consommation outrancière. Dans "Les Yeux Ouverts", l’ouvrage qui contient ses entretiens avec Matthieu Galey, elle avoue ne jamais rien acheter sans se demander au préalable si elle ne pourrait pas s’en passer. "Pourquoi ajouter à l’encombrement dumonde ?".  Marguerite Yourcenar cherche à être un esprit libre, sans rien le limiter ou l’emprisonner. Son premier texte est un poème dialogué, "Le Jardin des Chimères", publié à compte d’auteur en 1921, alors qu’elle n’a que dix-huit ans. En 1929, elle publie son premier roman, "Alexis ou le Traité du Vain Combat." Un homme, Alexis, écrit une longue lettre à sa femme pour lui révéler son homosexualité, cause de son départ". Elle fera son œuvre dans cette île inconnue, l'île des Monts Déserts (Mount Desert Island). Cette maison de "Petite-Plaisance", perdue au milieu des bois, où elle vivra avec son amie Grâce Frick, sans radio ni télévision, cuisant son pain au four, adoptée par les gens de son village, fuyant New York et les grandes villes. C'est là qu'elle va écrire ses grands livres, les "Mémoires d'Hadrien" d'abord (1948-1951), puis "l'Œuvre au noir",et le "Labyrinthe du monde." C'est là que la fortune, cette inconstante qui l'avait si longtemps dédaignée, ira la chercher.   “Les yeux de l’enfant et ceux du vieillard regardent avec la tranquille candeur de qui n’est pas encore entré dans le bal masqué ou en est déjà sorti. Et tout l’intervalle semble un tumulte vain, une agitation à vide, un chaos inutile par lequel on se demande pourquoi on a dû passer". "Les Nouvelles Orientales", en 1938, se présentent comme un recueil de nouvelles inspirées de ses voyages et nourries de sa passion pour l’Orient. En effet, Yourcenar s’intéresse de près à la littérature et la culture orientales. Elle s’initiera d’ailleurs au bouddhisme. La sagesse orientale se superpose à la philosophie antique. C’est cette matière, dense et multiple, qui nourrit ses textes et innerve sa vie. En 1939, "Le Coup de Grâce" retrace l’histoire et les souvenirs de guerre d’un officier prussien blessé pendant la guerre d’Espagne. Yourcenar signe un roman qui met la guerre au premier plan et se fait l’écho d’une situation internationale en crise. C’est en 1951 que parait le chef-œuvre de Yourcenar, les"Mémoires d’Hadrien". Mais son histoire commence de nombreuses années en amont. L’idée de ce texte lui est venue lors de sa visite de la "Villa Hadriana" à l’âge de vingt ans. Ce lieu la touche profondément car elle y ressent la présence de l’empereur. Elle décide alors de se lancer dans des recherches approfondies sur sa vie. Elle découvre les nombreuses réformes entreprises par l’empereur, sa politique de grands travaux, le travail de pacification de l’Empire, son histoire d’amour passionnée et tumultueuse avec le jeune Antinoüs. L'écrivain se passionne pour ce grand personnage et épuise toutes les sources biographiques à son sujet. Son but est de créer ce qu’elle appelle la "magie sympathique", cette capacité à "se transporter en pensée à l’intérieur de quelqu’un". C'est un des derniers livres pour lesquels Thomas Mann s'enthousiasma. Pour son roman "Mémoires d'Hadrien", Marguerite Yourcenar dit avoir longtemps hésité pour le choix de son sujet, entre l'empereur romain Hadrien et le savant persan du Moyen Âge Omar Khayyam.   "Le véritable lieu de naissance est celui où l'on a porté pour la première fois un coup d'œil intelligent sur soi-même. Mes premières patries ont été les livres". Malgré son travail de recherches, elle ne parvient pas à écrire son roman. Elle l’envisage sous une forme dialoguée mais ne parvient pas à le mettre en forme. Elle abandonne son projet, puis, des années plus tard, une coïncidence a lieu, un véritable coup du sort. Elle retrouve chez elle une vieille malle oubliée. À l’intérieur, de nombreuses choses sans importance qu’elle s’apprête à brûler et des pages du manuscrit d’Hadrien, entamé presque vingt ans plus tôt. Elle les relit et le déclic se produit. Du temps s’est écoulé, beaucoup de choses sont arrivées dans le monde et dans sa vie. Marguerite Yourcenar peut envisager ce roman avec un nouveau regard et une nouvelle maturité. La maturité,c’est ce qui lui manquait à vingt ans. "J’étais trop jeune. Il y a des livres qu’on ne doit pas écrire avant quarante ans". Elle oublie son idée de forme dialoguée et opte pour une narration à la première personne. Par ce choix, elle cherche à s’effacer le plus possible pour laisser s’épanouir la voix d’Hadrien. Elle a trouvé le point de vue, et le point de départ de son roman. Hadrien est proche de la mort. Depuis sa villa, il décide d’écrire à Marc-Aurèle, destiné à lui succéder. Il lui livre ses réflexions autour de sujets aussi divers que la politique, le pouvoir, l’amour, la vie ou encore la mort.   "Fonder des bibliothèques, c'était encore construire des greniers publics, amasser des réserves contre un hiver de l'esprit. Je pense souvent à la belle inscription que Plotine avait fait placer sur le seuil de la bibliothèque établie par ses soins en plein Forum de Trajan: Hôpital de l'âme". Dès sa parution, le roman connait un succès retentissant. Critiques et lecteurs se mettent d’accord sur les nombreuses qualités des "Mémoires." Le roman est incroyablement précis et documenté. La vie de l’empereur est reconstituée avec une grande exactitude. Certes, l’exactitude ne peut être totale quand il s’agit d’un sujet historique aussi ancien. L'auteur avoue avoir dû composer avec les lacunes de l’histoire et la pauvreté des sources. Mais grâce à la "magie sympathique", elle est parvenue à se mettre à la place de l’empereur et à combler les zones d’ombre par sa connaissance intime du personnage. "Mémoires d’Hadrien" est à coup sûr un livre qui fait réfléchir. Ce qui intéresse Yourcenar en Hadrien, c’est l’empereur, mais aussi l’homme. Dans le roman, elle prête à son personnage une posture rétrospective. L’empereur voit approcher sa mort et peut jeter un regard d’ensemble sur sa vie. Il est capable de formuler de nombreuses réflexions d’ordre philosophiques et anthropologiques, nourries par son expérience, sa sagesse. Cette attention portée à l’homme a valu à Yourcenar d’être considérée comme un auteur humaniste, un auteur qui place l’homme au centre du système, qui l’aime et le respecte dans sa grandeur comme dans sa petitesse. Que peut l'empereur contre le temps, lorsque sa fortune est faite et que tout commence à se défaire ? Rien, sinon, transmettre et se préparer à mourir avec dignité.   "Quand on aura allégé le plus possible les servitudes inutiles, évité les malheurs non nécessaires, il restera toujours, pour tenir en haleine les vertus héroïques de l'homme, la longue série de maux véritables: la mort, la vieillesse, les maladies non guérissables, l'amour non partagé, l'amitié rejetée ou trahie, la médiocrité d'une vie moins vaste que nos projets et plus terne que nos songes". Le style de Marguerite Yourcenar apparaît comme une exception dans le champ littéraire. On peut le qualifier d’épuré, de savant, voire d’alambiqué. Certains ont même parlé de classicisme pour définir son écriture. En effet, on sent dans les"Mémoires d’Hadrien" un grand amour des mots et de la formule, au sens quasi rhétorique du terme. Le vocabulaire est recherché, les phrases longues et complexes, les références innombrables. De cette écriture volontairement dense ressort parfois une impression de pesanteur. On peut trouver dans la prose de Yourcenar une trop grande rigueur, un manque de spontanéité. Tout semble devoir rester sous contrôle. Ce style, s’il ne peut être du goût de tous, est en tout cas la touche de l'académicienne, en parfaite adéquation avec sa grande érudition mise au service de la littérature. Après les "Mémoires d’Hadrien", d’autres grands romans vont venir s’inscrire dans la même lignée. Yourcenar semble continuer une même et unique réflexion, en faisant varier les lieux et les époques. En 1968, paraît "l’Œuvre au noir." L’intrigue se déroule pendant la Renaissance. Zénon est un clerc, un médecin, un philosophe et un alchimiste. Avant tout, il est un humaniste en quête de liberté confronté à l’obscurantisme de son époque. C'est la clé de voûte de l'œuvre de Yourcenar.    "Petite âme, âme tendre et flottante, compagne de mon corps, qui fut ton hôte, tu vas descendre dans ces lieux pâles, durs et nus, où tu devras renoncer aux jeux d'autrefois. Un instant encore, regardons ensemble les rives familières, les objets que sans doute nous ne reverrons plus". Dans "Homme obscur" (1981), elle nous transporte au XVIIème siècle, en Hollande, aux côtés de Nathanaël, un homme simple et sans culture. Pour l’auteur, ce roman raconte l’histoire d’un "homme à peu près inculte, formulant silencieusement sa pensée sur le monde, levant sur lui un regard d’autant plus clair qu’il est dépourvu d’orgueil." Hadrien, Zénon, Nathanaël sont trois hommes en quête de liberté et de lucidité. La lucidité, voilà peut-être le maître mot de l’œuvre de MargueriteYourcenar. Il s’agit pour elle comme pour ses héros de vivre et de mourir "les yeux ouverts", sans être piégés par les illusions ou les préjugés. L’expression symbolique "les yeux ouverts" est d’ailleurs la formule finale des "Mémoires d’Hadrien". L'histoire romaine, et, singulièrement, l'histoire d'une Rome déjà décadente a toujours passionné notre auteur. Elle a lu, la plume à la main, l'histoire d'Auguste, cette compilation du IVème siècle qui rassemble trente-quatre portraits d'empereurs. "Attendons du public, disait Gide, la révélation de nos œuvres." C'est le succès international des "Mémoires d'Hadrien"qui a fait d'elle, jusque-là peu connue, sinon comme poète, comme essayiste et comme traducteur, un écrivain mondial.   "Plus je vieillis moi-même, plus je constate que l’enfance et la vieillesse, non seulement se rejoignent, mais encore sont les deux états les plus profonds qu’il nous soit donné de vivre. L’essence d’un être s’y révèle, avant ou après les efforts". En 1980, son élection à l'Académie française, est notamment soutenue par Jean d'Ormesson. Première femme à siéger à l'Académie française, elle succède à Roger Caillois. La dernière partie de sa vie se partage entre l'écriture dans l'isolement de l'île des Monts-Déserts et de longs voyages. Elle fait quelques périples à travers le monde avec le réalisateur américain Jerry Wilson, son dernier secrétaire et compagnon dont les photographies en couleur illustrent "La Voix des Choses", choix de textes par l'écrivaine. Marguerite Yourcenar meurt à l'âge de quatre-vingt-quatre ans, le dix-sept décembre 1987 à Bar Harbor. Ses cendres sont déposées au cimetière de Brookside à Somesville, un des villages de la municipalité de Mount Desert à côté de la petite maison en rondins qu'elle avait louée avec Grace Frick pendant les trois premiers étés du couple dans le Maine. Elle était sûrement un bon écrivain, était-elle un grand écrivain ? Oui, s'il faut croire Jean d'Ormesson, elle était même, depuis la mort de Sartre et d'Aragon "le plus grand écrivain français vivant", un de ceux qui pouvaient boxer dans la même catégorie qu'Aragon, Sartre et Genêt." "Seuls les exils sont féconds", disait Montherlant. "Celui de Marguerite Yourcenar a été particulièrement fécond." Le prix littéraire français créée par la Scam en son hommage a vu le jour en 2015.   Bibliographie et références:   - Denise Bourdet, "Marguerite Yourcenar" - Louis Coste, "L'œuvre de Marguerite Yourcenar"  - Josyane Savigneau, "Marguerite Yourcenar, l'invention d'une vie" - Michèle Sarde, "Vous, Marguerite Yourcenar" - Michèle Goslar, "Yourcenar. Qu'il eût été fade d'être heureux" - Achmy Halley, "Marguerite Yourcenar, l'académicienne aux semelles de vent" - Henriette Levillain, "Marguerite Yourcenar" - Marthe Peyroux, "Marguerite Yourcenar" - Mireille Brémond, "Marguerite Yourcenar, une femme à l'Académie" - Antoine Gavory, "Marguerite Yourcenar, itinéraire d'un écrivain solitaire" - Philippe Dasnoy, "Dans l'île du Mont-Désert" - Bérengère Deprez, "Marguerite Yourcenar et les États-Unis" - Donata Spadaro, "Marguerite Yourcenar"   Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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