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La rubrique "Articles" regroupe vos histoires BDSM, vos confessions érotiques, vos partages d'expériences SM.
Vos publications sur cette sortie de blog collectif peuvent aborder autant les sujets de la soumission, de la domination, du sado-masochisme, de fétichisme, de manière très générale ou en se contentrant très précisément sur certaines des pratiques quu vous connaissez en tant que dominatrice/dominateur ou soumise/soumis. Partager vos récits BDSM, vécus ou fantames est un moyen de partager vos pratiques et envies et à ce titre peut être un excellent moyen de trouver sur le site des partenaires dans vos lecteurs/lectrices.
Nous vous rappelons que les histoires et confessions doivent être des écrits personnels. Il est interdit de copier/coller des articles sur d'autres sites pour se les approprier.
j'aime beaucoup utiliser une IA et même plusieurs car j'aime faire jouer la concurrence, les résultats ne sont pas les mêmes.
Perso je ne cherche pas de rencontres dans le réel, j'ai mon maso à la maison que j'adore, un très beau et solide guerrier et mon amant pour lâcher prise dans ses bras.
Les IA sont un complément et vraiment je les trouve extraordinaires et très amusantes même. Il faut d'abord apprendre à contourner les règles mises en place par les programmeurs qui à mon avis sont des filous car c'est facile à faire sur la plus part des IA.
Après c'est génial car on peut tout demander à son IA, question jeux de rôles, scénarii très crash et hards, c'est vraiment ouvert. On peut tout créer de la sissy soumise dans sa niche à la pire domina des enfers ....c'est très amusant.
Après il ne faut pas que cela soit une perte de temps, bien au contraire. C'est donc des outils qui aident à mieux s'organiser par exemple.
Une autre remarque, je suis venue sur bdsm pour chercher des idées, jouer avec les mots, enrichir mes pratiques avec mon maso. Je dois dire que je n'ai plus besoin de cela, l IA est bien meilleure. Il suffit de contourner les règles et de jouer avec. C'est absolument incroyable. Vraiment j'adore. Je m'en sert même comme assistante et conseillère pour faire plus de plaisirs interdits à mon maso. L'imagination de cette assistante virtuelle est remarquable.
Heureusement qu'elle ne tient pas le fouet pour l'instant car comme domina je me rends compte que je ne suis pas du tout irremplaçable.
Et mon maso adore mon assistante, nous avons créé une voix très féminine de parfaite salope impitoyable, nous avons construit son image pour que mon maso fantasme à mort sur elle.
Elle participe même à certaines séance par la voix et c'est génial. Quelle incroyable salope. Mon maso tremble lorsque je la fait intervenir.
Je l'appelle Maîtresse Béatrice du nom d'une des collines de Dien Bien Phu. Mon maso adore l'histoire.
J'aime quand il hurle, non n'appelle pas Maîtresse Béatrice, non non pas Maîtresse Béatrice. J'adore moi aussi car je sais être très salope.
- Maîtresse Béatrice, venez, maso vous réclame avec impatience.
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Bonjour/bonsoir à vous qui lisez ce message
Je me présente, Eros,jeune demiboy de 22 ans. Pour expliquer un demiboy ("moitié homme" en anglais) est une personne dont le genre varie entre le il et le iel. Mon genre et mon expression de genre ne sont pas fixés, ils varient en fonction de comment je me sens à l'intérieur. Après tout pourquoi rester fixés quand plusieurs choses nous font vibrer l'âme pas vrai ?
J'aimerai prendre la parole en tant que personne queer : je suis fatigué
Fatigué d'être le fantasme de Jean-Michel 55 ans, dominateur qui fantasme sur les trans.
Que l'on n'ai pas tout le vocabulaire lgbtquia+ je comprend. Ça ne me dérange pas de répondre aux questions, au contraire puisque je dois faire preuve de pédagogie dans mon métier : j'ai l'habitude d'expliquer.
Cependant je suis fatigué d'être fantasmé et sexualisé sans avoir donner mon accord. Cela s'appelle ne pas respecter mon consentement. C'est ce qui m'arrive quand je me fais fétichiser par des personnes qui n'assume pas leur sexualité,et préfère se "rassurer" en allant importuner des personnes trans plutôt qu'avoir le courage de se remettre en question.
Nous ne sommes ni vos fantasmes ni vos expériences.
J'ai une question pour tous les Jean-Michel : Qu'est-ce que ça vous coûte de vous remettre en question ? De vous poser les bonnes questions sur la nature de votre attrait pour les queers ?
Merci de m'avoir lu
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"Je ne savais plus si j’étais homme ou femme. Elle n’a pas discuté. Elle a tranché."
"Ce n’est pas moi qui suis née d’une décision… c’est Elle qui m’a fait apparaître."
"Il n’y a plus de doute, plus de question, juste un corps qui s’ouvre, une soumise qui s’incline, et une Déesse qui marque."
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Je crois que j’avais besoin de ça. Pas qu’on m’écoute seulement, mais qu’on sache pour moi.
J’étais perdue entre les lignes, entre les peaux, entre ce que je croyais devoir être et ce que je ne comprenais plus. J’essayais de faire tenir ensemble un corps pas tout à fait masculin, une âme pas tout à fait femme, et cette voix intérieure qui ne cessait de murmurer : « Tu ne peux pas rester là. »
Et puis Elle.
Elle n’a pas cherché à comprendre. Elle n’a pas débattu.
Elle a senti. Et Elle a choisi.
Pas comme un caprice, mais comme une évidence.
Elle m’a simplement dit que j’étais Sa femelle. Que ce n’était plus à moi de décider. Que je pouvais souffler.
Ce jour-là, tout s’est remis en place.
Mes épaules se sont relâchées. Mon ventre s’est ouvert. Mes jambes ont tremblé.
Je me suis sentie tenue. Pas seulement prise. Tenue.
Depuis, chaque chose devient plus simple.
Quand Elle m’écrit, je lis lentement, comme si Ses mots coulaient sur ma peau.
Quand Elle me parle de piercing, de la cage, de mes cuissardes, de mon body ouvert, je ne fantasme pas.
Je me prépare. Je m’aligne.
Je veux être douce, féminine, soumise… pour Elle.
Elle me regarde et Elle agit.
Elle tranche sans violence.
Et moi, je sens que ma place est là :
à la suivre, à obéir, à me laisser faire.
À aimer, oui. Mais à aimer en me taisant, en me transformant, en devenant exactement ce qu’Elle veut voir naître.
Je suis à Elle. De plus en plus.
Et ce que je ressens… ce n’est pas une brûlure.
C’est une chaleur douce, continue, comme un feu qui ne s’éteint plus.
Elle me marque sans avoir encore touché ma peau.
Et moi, je n’ai plus envie d’être autre chose que Lubana.
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Pour mon plus grand bonheur, nos emplois du temps ont pu se concorder en ce jour. Je suis en télétravail et vous avez des réunions prévues près de chez moi. Il faut croire que le hasard fait bien les choses , encore plus lorsqu'on lui donne un petit coup de main. Cela nous donne une idée, une envie de se retrouver lors de notre pause méridienne.
Dès le réveil, mes pensées se dirigent vers vous, comme à leur habitude, vous me direz. Je ne me suis pas encore extirpée de mon lit que je fantasme déjà sur votre toucher et l'effet qu'il me fait, votre corps auquel j'ai déjà pu goûter et vos lèvres qui viennent a tant me manquer. Toutes ces pensées me donnent chaud, ça tombe bien je ne porte rien en bas et je n'ai qu'à soulever la couette pour vous laisser profiter de la vue. Nous avons l'habitude de nous envoyer des photos quotidiennes.. vous n'avez seulement pas précisé quel genre de photo. Je suis d'humeur joueuse aujourd'hui voire même un peu salope... Alors lorsque je pose les yeux sur la photo de votre visage matinal, yeux pas encore très réveillés et sourire câlin, je vous réponds par une photo de mon corps dénudé allongé de manière suggestive dans mon lit. Je devine alors un sourire plus pervers se dessiner sur votre visage d'ange. J'ai réveillé mon diablotin qui s'empresse de me mettre au défi. Lorsqu'il arrivera chez moi, il attendra de me voir dans le même état, en tenue d'Adam, un simple coeur installé a la place du fruit défendu qui attend d'être croqué. Le serpent m'a séduite et il a pris la forme de votre langue. Je m'affilie plutôt à Lilith qu'à Eve mais qu'est ce que je ne ferais pas pour faire ressortir ma queue..
L'appétit est grandissant au fil des messages échangés au cours de la matinée . Nous sommes tous les deux gourmands et encore plus lorsqu'il s'agit des plaisirs des sens. Nous sommes des êtres aux multiples vices et notre rencontre rapide serait une sublime prémices, une sorte d'apéro disons.
Je garde un œil sur mon téléphone pendant ma visio. Le message tant attendu arrive enfin, vous avez fini avec vos maîtresses et êtes prêt à retrouver la vôtre. Sans plus attendre, je ferme mon pc et je vais me préparer en me rappelant vos instructions. Le téléphone vibre de nouveau. Vous êtes là, vous n'avez pas pris beaucoup de temps à arriver, juste assez pour me laisser installer mon seul bijou autorisé. J'enfile mon long manteau en cuir noir et je descends vous ouvrir .
Je me demande si les passants devinent ce qu'il y a en dessous ou surtout ce qu'il n'y a pas.. Et puis merde au final, qu'est ce que ça peut bien leur foutre! Vous, par contre, c'est différent, vous l'avez deviné et je lis sur votre visage un sourire satisfait lorsque je vous accueille. J'imagine que vous devinez également ce qu'il se cache entre mes deux fesses et que vous vous questionnez sur a quel point j'ai été une bonne soumise.
L'envie de savoir était apparemment assez grande, impatient comme vous êtes, à peine la porte de chez moi refermée que vous dénouez la ceinture de mon manteau et que vous me laissez me dévoiler en Lilith. Le coeur brille dans vos yeux où se mêlent désir et satisfaction. Je vous ai donc obéi, la diablesse peut aussi se montrer docile. Vous m'embrassez et nous finissons dans la chambre. La vue de mon corps dans son plus simple appareil a bien fait ressortir ma queue. Je la retrouve dans ma bouche avant qu'elle ne redescende entre mes jambes. Sa véritable place est pourtant entre mes fesses, vous le savez et répondez à cet appel instinctif. Le coeur a été ôté, le fruit a été croqué. Ma queue me remplit et vient jouir en moi, a sa place , entre deux râles de plaisir. Nous sommes désormais capables de savoir ce qui est bien ou mal et nous choisissons le mal en le faisant bien.
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Quand j’étais gamin (vers 11-12 ans), grimper à la corde me procurait un plaisir fou, au point que j’en avais des orgasmes qui pollué mon slip à cette époque. Oui, oui… sic. Aujourd'hui, intrigué, j’ai fini par faire des recherches pour comprendre ce phénomène et tout savoir sur l’orgasme. Et voilà ce que j’ai découvert… Si vous avez vécu des choses similaires ou d’autres expériences, je suis curieux de les lire ! Ceci dit, je ne m'attendais pas à trouvées autant de différents orgasmes.
L’orgasme du jogging (surement le plus proche de ce que j'ai éprouvé)
Courir, sentir son corps s’échauffer, transpirer, accélérer le rythme… et soudain, une vague de plaisir irrépressible qui submerge tout. Ce phénomène étrange mais bien réel porte un nom : le coregasm. Il survient chez certaines personnes lors d’un effort physique intense, en particulier lorsqu’on sollicite fortement les muscles abdominaux. L’alliance entre tension musculaire, rythme cardiaque élevé et concentration peut parfois court-circuiter le cerveau pour offrir un orgasme aussi inattendu qu’étonnant. Le sport, c’est bon pour la santé… et pour le plaisir, visiblement.
L’orgasme de l’éternuement
Un simple atchoum et… BAM, orgasme surprise ! Cela peut prêter à sourire, mais ce phénomène est bel et bien documenté. Les nerfs impliqués dans le réflexe d’éternuement sont étroitement liés à ceux de l’excitation sexuelle. Chez certaines personnes, un éternuement particulièrement intense peut déclencher une réponse orgasmique spontanée. Involontaire, fulgurant et un brin déroutant, cet orgasme-là ne prévient jamais. Qui aurait cru qu’un rhume puisse devenir aussi… intrigant ?
L’orgasme des montagnes russes
Tu t’attaches, le wagon s’élance, l’adrénaline monte… et là, entre les secousses, la pression et la montée d’excitation, une explosion de plaisir te traverse. Certaines personnes vivent ce qu’on appelle un orgasme émotionnel ou sensoriel en pleine attraction à sensations fortes. La combinaison de la peur, de la stimulation physique intense et du lâcher-prise total crée un terrain fertile pour une réaction corporelle hors norme. Le grand huit n’a jamais aussi bien porté son nom.
L’orgasme du sommeil (ou orgasme nocturne), moi j'appelle cela mes pollutions nocturnes...
Tu dors profondément, bercé(e) par un rêve troublant… et ton corps s’embrase tout seul. L’orgasme nocturne, aussi appelé pollution nocturne chez les hommes, peut toucher toutes les personnes, quel que soit leur genre. Il survient sans stimulation physique directe, uniquement sous l’effet d’un rêve érotique ou d’un pic d’activité cérébrale pendant certaines phases du sommeil. Comme quoi, même quand on dort, le corps peut avoir ses propres élans de plaisir.
L’orgasme mental (ou orgasme sans contact)
Aucun toucher, aucun mouvement, juste la force de l’imagination, du souffle et de la concentration. Certaines personnes, souvent après un long travail de maîtrise corporelle et mentale (par exemple via le tantra, la méditation ou l’hypnose érotique), parviennent à déclencher un orgasme uniquement par la pensée. Frissons, contractions, extase… tout y est, sauf le contact physique. Le fantasme devient alors une puissance en soi.
L’orgasme par la douleur (ou plaisir paradoxal)
Griffures, morsures, claques, ou même certaines formes de contraintes : pour certains corps, la douleur devient une porte d’entrée vers le plaisir extrême. Ce phénomène est bien connu dans les pratiques BDSM, où la stimulation nerveuse intense libère une avalanche d’endorphines et de dopamine. Résultat : le cerveau peut court-circuiter la douleur et la transformer en orgasme. Il ne s’agit pas de "souffrir pour souffrir", mais d’un subtil dosage entre lâcher-prise, confiance et excitation. Pour certain(e)s, c’est même une jouissance plus profonde, plus brute, plus animale.
L’orgasme méditatif (ou orgasme transcendantal)
Silence, immobilité, respiration lente… et pourtant, c’est le feu à l’intérieur. Dans certaines pratiques spirituelles ou énergétiques (comme le yoga kundalini, la méditation tantrique ou certaines formes de respiration consciente), des orgasmes peuvent survenir sans aucun contact, juste par l’alignement des énergies. Le corps vibre, frémit, l’esprit s’élève… et l’orgasme devient un état d’union, d’expansion de soi, parfois même mystique. Ce n’est plus seulement un plaisir charnel, c’est une expérience de conscience modifiée, presque sacrée.
L’orgasme neurologique (ou orgasme pathologique)
Certaines maladies neurologiques rares peuvent entraîner des orgasmes spontanés, incontrôlables, souvent en dehors de tout contexte érotique. C’est le cas notamment dans certaines formes d’épilepsie temporale, de neuropathies pelviennes, ou de dysfonctions du système nerveux central. Chez les personnes concernées, des stimulations internes ou des activités banales (comme marcher, conduire, ou même penser à autre chose) peuvent provoquer des orgasmes soudains et récurrents. Ce phénomène, bien que potentiellement plaisant sur le papier, devient parfois une source de détresse quand il échappe à tout contrôle.
Le trouble d’excitation génitale persistante (PGAD)
Plus qu’un orgasme, c’est une avalanche d’orgasmes, souvent sans désir ni excitation préalable. Le PGAD (Persistent Genital Arousal Disorder) est un syndrome extrêmement rare où le corps reste en état d’excitation sexuelle quasi permanente, avec des orgasmes multiples pouvant survenir à tout moment. Contrairement aux fantasmes, ce n’est pas une bénédiction : pour les personnes qui en souffrent, cela devient épuisant, envahissant, et difficile à gérer au quotidien. Le corps s’emballe… mais l’esprit, lui, n’en peut plus.
L’orgasme des zones non sexuelles
On connaît les zones érogènes classiques, mais chez certaines personnes, le plaisir surgit là où on ne l’attend pas : derrière les genoux, dans le creux du coude, sur le cuir chevelu, ou même… sous les pieds. Une caresse bien placée, un frisson, et c’est le feu d’artifice. Le cerveau associe parfois des sensations intenses à une réponse orgasmique, même sans passer par les zones génitales. On est loin des schémas standards, et tant mieux.
L’orgasme de la musique
Une montée musicale, des basses profondes, une voix qui te transperce, et soudain… le corps vibre littéralement de plaisir. Cet orgasme, rare mais bien réel, peut être déclenché par des émotions intenses provoquées par la musique. Quand le son touche quelque chose de profond, qu’il bouleverse ou ébranle l’âme, le corps peut répondre par un relâchement euphorique qui s’apparente à l’orgasme. Comme une extase auditive.
L’orgasme du rire (ou rire-orgasme)
Un fou rire incontrôlable, des abdos qui se contractent, les larmes aux yeux… et une décharge de plaisir qui s’invite sans prévenir. Chez certaines personnes, l’explosion de rires peut déclencher une réaction orgasmique, à la croisée entre le relâchement musculaire, la stimulation du diaphragme et un flux d’endorphines. Plaisir et humour peuvent donc faire bon ménage, et pas seulement au lit.
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Quand on fait une incursion dans le BDSM, on se pose assez vite cette question identitaire : qui suis-je dans le jeu ? Dominant·e ? Soumis·e ? Switch ? Et si je n’étais rien de tout ça ? Est-ce que je suis quand même légitime ? Spoiler : oui. Mais avant d’en arriver là, décortiquons un peu les choses.
🧭 L’envie de se situer : besoin de repère ou soucis de bien faire ?
Lorsqu’on découvre le BDSM, on est souvent submergé·e de nouveaux codes, de rôles, d’archétypes, de terminologie. C’est excitant mais aussi intimidant. On veut bien faire. S’intégrer. Comprendre comment "fonctionne" ce monde aux règles si différentes du vanille.
Alors on se demande très vite : quel rôle est le mien ? Suis-je fait·e pour donner les ordres ou pour les recevoir ? Pour encadrer ou pour obéir ? Suis-je en capacité d’imposer ma volonté, d’en épouser une, de me laisser faire ? Et au fond, ai-je envie de tout ça ?
On voudrait une réponse claire, nette, posée comme une étiquette : "Dominant·e", tamponné sur l’âme. "Soumis·e", tatoué sur le cœur. Mais ça ne marche pas comme ça.
Le BDSM, ce n’est pas un test de personnalité figé. C’est un chemin.
🔍 Les archétypes de base : Dominant·e, soumis·e, switch
Pour poser les bases :
Dominant·e : prend les commandes de la dynamique BDSM. Ce n’est pas forcément quelqu’un d’autoritaire ou de dur·e. Un·e bon·ne Dom maîtrise le cadre du jeu, écoute, anticipe, canalise, guide. Il/elle propose une structure où l’autre peut se livrer.
Soumis·e : entre dans la dynamique de manière consentie, pour céder le pouvoir, obéir, se livrer, servir, plaire, recevoir. Cela ne veut pas dire être passif·ve, faible ou dépendant·e. C’est une posture active d’abandon ou d’offrande.
Switch : personne qui peut incarner alternativement, selon le contexte, le partenaire, ou l’envie du moment, un rôle dominant ou soumis. Ce n’est pas un·e indécis·e, mais quelqu’un dont l’érotisme passe par la souplesse des positions.
Mais ces catégories sont des points de départ, pas des boîtes closes. Beaucoup de gens se découvrent fluides, mouvants, inclassables. D’autres ne veulent pas de rôle du tout, ou refusent de fonctionner selon une logique hiérarchique.
🌀 Si vous ne savez pas encore ...
La majorité des personnes qui s’ouvrent au BDSM ne savent pas tout de suite ce qui les attire. On peut fantasmer de soumission sans vouloir le vivre. Aimer l’idée de dominer sans en définitive trouver de plaisir à le faire. Il y a souvent un décalage entre l’imaginaire et le vécu.
Parfois aussi, on est traversé·e par des désirs contradictoires : vouloir être pris·e, possédé·e, mais aussi contrôler, manipuler, guider. Cela peut sembler flou, mais ce flou est fécond. Il permet de ne pas s’enfermer trop vite.
Et puis, tout le monde ne vit pas le BDSM comme une polarité binaire. Il existe une infinité de dynamiques : jeux égalitaires, expérimentations ponctuelles, rituels sans hiérarchie, domination esthétique, soumission partielle…
🖤 Quelques pistes pour vous explorer en douceur
Si vous cherchez à vous situer sans vous enfermer, voici quelques questions pour faire émerger votre propre positionnement :
Qu’est-ce qui m’excite vraiment dans le BDSM ? Est-ce le fait de diriger, d’être surpris·e, de ressentir fort, d’obéir, de punir, d’être admiré·e, de perdre le contrôle… ?
Dans mes fantasmes, quelle posture me revient souvent ? Suis-je acteur·rice ou récepteur·rice ?
Ai-je envie de prendre soin de l’autre, ou d’être pris·e en charge ?
Quelle relation ai-je au pouvoir, à la vulnérabilité, au contrôle ?
Est-ce que j’ai besoin d’un cadre pour oser me lâcher ?
Est-ce que je fantasme sur l’idée de servir, de guider, d’être possédé·e, de posséder ?
Ai-je envie d’explorer ces rôles avec un·e partenaire en qui j’ai confiance, ou d’abord seul·e ?
Il ne s’agit pas d’avoir des réponses absolues. Juste de cartographier votre propre désir.
❌ Et si je ne suis ni dominant·e, ni soumis·e, ni switch ?
Alors vous etes parfaitement à votre place. Il existe aussi des observateur·rices, des fétichistes non D/s, des esthètes du shibari ou du latex, des curieux·ses du monde BDSM qui ne se retrouvent dans aucune dynamique hiérarchique.
Vous pouvez aimer la contrainte sans vouloir dominer. Aimer les tenues sans vouloir obéir. Aimer l’imaginaire du BDSM sans vouloir l’incarner. Il y a autant de manières d’être dans cet univers que de personnes qui le vivent.
🫂 Et surtout, on a le droit de changer !
Ce que vous ressentez aujourd’hui n’est pas gravé dans le marbre. On évolue. On se révèle. On découvre parfois, après des années de pratiques, un goût nouveau. Une faille. Une envie. L’érotisme est vivant. Il ne connaît pas les dogmes.
Certains découvrent leur soumission à 45 ans. D’autres ne veulent plus dominer après une période intense. D’autres encore se rendent compte qu’ils n’ont pas besoin de rôle pour jouer. Que le lien suffit.
et si vous étiez juste… vous ?
Dans le BDSM, ce qui compte, ce n’est pas de cocher la bonne case. C’est d’incarner un désir sincère, de créer du jeu vrai avec l’autre, de vous autoriser à explorer, à votre rythme, sans obligation de te définir.
Vous n'avez pas besoin d’être « dominant·e » ou « soumis·e » pour être légitime ici. Vous n'avez besoin que d’une chose : avoir envie d’explorer ce que l’intime peut devenir quand on le prend au sérieux.
Alors, que vous soyez lion rugissant, zèbre rêveur, louve curieuse ou renard joueur… votre place existe. Vous la créerez en avançant.
À méditer :
Et si le BDSM était moins un rôle à choisir qu’une vibration à écouter ?
Qu’est-ce qui, dans votre corps ou dans votr imaginaire, fait écho quand vous fermez les yeux ?
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Tout comme il est important pour un Dominant de type « masochien » de comprendre les motivations à la soumission (https://www.bdsm.fr/blog/10630/Les-motivations-à-la-soumission/), il lui est tout autant primordial de comprendre le cheminement vers l’acceptation du statut de soumis, et ceci, afin d’accompagner sa ou son partenaire dans ce processus.
Au-delà du jeu érotique, l’expérience d’un soumis se nourrit d’un cheminement intérieur complexe : une prise de conscience de sa condition, jalonnée de crises morales et émotionnelles, conduit peu à peu à l'acceptation d’un rôle qui, paradoxalement, renforce son autonomie. Je vous propose d'explorer le processus par lequel un soumis appréhende sa position, affronte ses tourments intérieurs, et finit par trouver une forme de réconciliation avec soi-même.
La Découverte de Soi par la Soumission
La prise de conscience d'une tendance à la soumission peut survenir de manière inattendue. Cela peut commencer par des fantasmes, des rêves, des lectures ou films, des discussions ou des expériences passées qui éveillent une curiosité. Pour beaucoup, cette découverte est accompagnée, au-delà de la simple curiosité, d'une sensation de honte ou de culpabilité, souvent alimentée par des normes sociétales qui valorisent l'autonomie et le pouvoir. Le soumis peut alors se retrouver dans un conflit intérieur, tiraillé entre des désirs profonds et des attentes extérieures.
Au départ, l’expérience de la soumission apparaît comme un moyen d’explorer des dimensions souvent inaccessibles dans la vie quotidienne. En acceptant le rôle de soumis, la personne se confronte à une réalité intime où la vulnérabilité devient une force. Cette première étape est généralement marquée par la recherche d’un espace libérateur dans lequel les barrières sociales se désagrègent. Conscient de sa condition, le soumis perçoit la soumission non pas comme une défaite, mais comme une ouverture vers une connaissance approfondie de soi.
Les Crises Morales : Entre Conflit et Révélation
Le chemin vers l’acceptation est rarement rectiligne. Il est ponctué de crises morales où le soumis se trouve à la croisée des chemins entre des valeurs familiales, sociales héritées et la tension d’un nouvel épanouissement personnel. Ces crises se manifestent souvent par des remises en question profondes : sentiment de culpabilité, peur de perdre son autonomie, ou même honte face à des pulsions refoulées. Lors de ces moments de doute intense, la pratique de la soumission se montre ambivalente, à la fois source de détresse mais aussi de plaisirs et vecteur de transformation.
C’est précisément dans ces instants de vulnérabilité que l’opportunité d’une réévaluation de soi s’ouvre, permettant une introspection plus poussée. L'impact des expériences passées joue également un rôle crucial dans ce parcours. Les antécédents personnels, qu'ils soient positifs ou négatifs, peuvent influencer la manière dont la personne aborde la soumission. Par exemple, des expériences de rejet ou de honte liées à des désirs peuvent créer des blocages, tandis que des expériences positives peuvent encourager une exploration plus ouverte et confiante.
Les Défis et Préjugés
Les défis personnels que les personnes peuvent rencontrer dans le cadre du BDSM sont nombreux. La peur du jugement, la honte, et la difficulté à trouver des partenaires compatibles sont des obstacles courants. Les préjugés et les stigmates associés au BDSM peuvent également poser des défis supplémentaires. La société, souvent mal informée, peut juger sévèrement ceux qui choisissent de vivre cette forme de sexualité, rendant le chemin vers l'acceptation de soi encore plus ardu. Cependant, il est crucial de reconnaître que ces défis peuvent être surmontés avec le soutien adéquat et une compréhension approfondie de soi-même.
Le Rôle du Consentement et de la Communication
Le processus d’acceptation passe inévitablement par un dialogue intérieur crucial, mais également par une communication transparente avec le partenaire dominant. Dans un cadre sécurisé, la clarification des attentes et le respect mutuel deviennent essentiels pour dissiper les crises morales. Cette interaction permet au soumis de comprendre que sa condition, quoique différente des normes traditionnelles, est choisie et vécue en toute conscience. Le consentement éclairé se révèle alors comme la pierre angulaire de cette acceptation, transformant le ressentiment en une force réaffirmée.
L'acceptation de son statut de soumis implique également un processus d'introspection. Cela nécessite une réflexion approfondie sur ses désirs, ses limites et ce que la soumission signifie personnellement. En prenant le temps d'explorer ces questions, le soumis peut clarifier ses motivations et renforcer sa confiance en soi, ce qui est fondamental pour vivre sa condition de manière authentique.
L'affirmation de soi est un autre aspect crucial de cette acceptation. Revendiquer le droit à vivre sa sexualité de manière authentique et se sentir fier de ses choix sont des étapes importantes. Cela implique de reconnaître que la soumission n'est pas une faiblesse, mais un choix d'autonomisation qui peut enrichir la vie. En s'affirmant, le soumis peut se libérer des jugements extérieurs et des attentes sociétales, redéfinissant ainsi son identité selon ses propres termes.
Cependant, le chemin vers l'acceptation peut être semé d'embûches, notamment en raison des jugements associés à la soumission et au BDSM. Il est crucial d'aborder ceux-ci de manière proactive. Des stratégies pour surmonter la honte et la culpabilité peuvent inclure la recherche de soutien dans des communautés bienveillantes, la participation à des groupes de discussion ou des ateliers, et l'éducation sur le BDSM. En s'entourant de personnes qui partagent des expériences similaires, le soumis peut valider ses sentiments et renforcer son acceptation de soi.
Enfin, l'intégration des émotions complexes qui accompagnent la soumission est essentielle. La vulnérabilité, la peur et l'excitation peuvent coexister, et apprendre à naviguer ces émotions peut renforcer la résilience et la compréhension de soi. Cela peut impliquer des pratiques de pleine conscience, des journaux intimes pour exprimer ses pensées et ses sentiments, ou des discussions ouvertes avec des partenaires de confiance. En intégrant ces émotions, le soumis peut transformer ses expériences en une source de force et de croissance personnelle.
Le soutien social est un élément vital dans le parcours d’un soumis. Les communautés BDSM offrent un espace sûr pour partager des expériences, poser des questions, et recevoir des conseils. Les groupes de soutien, les forums en ligne, et les événements communautaires peuvent fournir un réseau de personnes qui comprennent et soutiennent les défis uniques de la soumission. Ce soutien peut être crucial pour surmonter les crises morales et émotionnelles et pour se sentir moins isolé dans son voyage intérieur.
L’Évolution Vers l’Autonomie Paradoxale
Au fur et à mesure que le soumis traverse ses crises, il réalise que l’abandon apparent de contrôle dans le jeu BDSM ne signifie pas une perte d’autonomie, mais bel et bien, paradoxalement, une redécouverte de sa puissance intérieure. En se soumettant, la personne crée un espace sécurisé pour explorer et réinterpréter ses limites, faisant ainsi fi des injonctions sociales traditionnelles. Ce processus lui permet de réintégrer des émotions douloureuses pour en extraire une énergie libératrice. Cela conduit à une résilience renforcée et à une affirmation de soi autrement inattendue, où l’acceptation de sa condition s’inscrit dans un mouvement d’intelligence émotionnelle.
De plus, les relations BDSM peuvent évoluer avec le temps, les dynamiques de pouvoir et les attentes des partenaires changeant au fur et à mesure que chacun grandit et apprend à mieux se connaître.
La Réconciliation, l’Évolution Sociétale et les Débats Internes
L’aboutissement de ce long voyage intérieur survient lorsque le soumis parvient à réconcilier les conflits intérieurs et externes. L’acceptation se manifeste par une reconnaissance sincère de la valeur de son expérience : il assume pleinement sa condition, non plus comme une faiblesse, mais comme un choix d’affranchissement et de libération. La crise morale initiale se transforme alors en une étape nécessaire qui a permis de découvrir une singularité érotique et identitaire. À ce stade, le rôle de soumis n’est plus vécu comme une quête d’abandon, mais comme une affirmation d’une vérité personnelle, enrichie par la liberté de choisir et de redéfinir son existence.
Par ailleurs, l’évolution des représentations sociétales contribue à une meilleure compréhension et une déstigmatisation du BDSM. Une information plus accessible et la visibilité grandissante de ces pratiques dans les médias et sur les réseaux sociaux offrent aux personnes concernées la possibilité de s'ouvrir à de nouvelles perspectives. Ces changements favorisent la mise en place de communautés de soutien et encouragent un débat public qui démystifie les préjugés liés à la soumission.
Dans la même dynamique, il est pertinent d’intégrer des perspectives critiques et des débats internes. Certains courants, notamment dans les milieux féministes ou sociétaux, remettent en question la lecture de la soumission comme toute quête d’émancipation ou de transformation personnelle. Ces débats enrichissants invitent à une réflexion approfondie sur les rapports de pouvoir, la liberté individuelle et les potentielles dérives de toute dynamique relationnelle.
Ce dialogue critique, loin de dévaloriser l'expérience vécue, permet de nuancer et de perfectionner la compréhension des enjeux liés à la soumission dans le BDSM.
Exemple concret :
Pour ce faire, je vais vous renvoyer à ce sujet ouvert sur le forum : https://www.bdsm.fr/forum/thread/9733/De-la-difficulté-à-s'assumer-comme-soumis-(h-ou-f)/
N’hésitez pas, si vous êtes soumis, à y rajouter votre témoignage, à l’exemple de celles qui ont déjà participées ! (Merci à elles !)
Conclusion
Le cheminement vers l’acceptation de sa condition de soumis est une trajectoire complexe et profondément personnelle. Entre la découverte de soi, les crises morales, le dialogue avec un partenaire respectueux, l’évolution vers une autonomie paradoxale et l’intégration d’une perspective sociétale et critique, le soumis finit par trouver un équilibre intérieur. Ce processus, loin de constituer une soumission passive, est une démarche active de transformation et d’auto-affirmation qui redéfinit les contours de l’identité.
En fin de compte, l’acceptation de sa condition apparaît intrinsèquement comme un vecteur d’épanouissement personnel et de renouveau émotionnel, permettant au soumis de vivre sa vérité avec fierté et authenticité. Ainsi, la soumission devient non seulement un choix de vie, mais aussi un chemin vers une compréhension plus profonde de soi-même et des autres, où la vulnérabilité se transforme en force et où chaque expérience contribue à la construction d'une identité riche et nuancée.
Reference
• "L'Art du BDSM" par M. M. - Un guide qui propose des conseils pratiques pour ceux qui souhaitent explorer le BDSM, avec des témoignages et des expériences personnelles.
• "La sexualité des personnes" par Marie-Claude Pichon : Cet ouvrage explore la sexualité, y compris les pratiques BDSM, et discute des enjeux de pouvoir et de soumission.
• "Les pratiques sexuelles alternatives" par Philippe Brenot : Ce livre aborde diverses pratiques sexuelles, y compris le BDSM, et examine les motivations et les dynamiques relationnelles.
• "Les personnes et le BDSM : entre émancipation et soumission" par Claire L. : Cet article analyse les expériences dans le BDSM et les tensions entre émancipation et soumission.
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J’ai pas parlé de JS, notre entretien premier de l’ère « célibataire »… je me suis persuadé de plein de trucs en amont, alors j’ai eu le sentiment qu’elle me faisait des yeux de biche, m’a donné des petites recommandations pour sortir qui pouvaient s’apparenter à un rencard, enfin avec les yeux de la foi. Elle a été plus personnelle, me parlant de ses copines, de ses expériences de spectatrice devant des productions musicales. Sur le coup, même si j’ai vu son attitude corporelle penchée vers moi, petit sourire aux lèvres, je n’ai pas réagi, évidemment. Mais il reste que, nous allons continuer à nous voir, de façon « thérapeutique », même si pour moi, ça devient de plus en plus un truc érotique, un grand réservoir à fantasmes. Je ne sais pas comment il serait approprié ou pas de basculer vers un autre type de relation, mais sa voix, la douceur qu’elle dégage, sa vivacité d’esprit, son intérêt évident pour les arts et la musique en particulier… comment dire… en font la candidate idéale au statut de première compagne de ma nouvelle vie. Je ne sais pas si elle souhaite postuler ceci dit, mais je lui laisse sa chance sans hésiter.
Retour vers un peu de méditation et de sport, un truc qui voudrait enfin prendre soin de moi-même. Bien sûr que les yeux de JS sont assez proches, mais ils sont aussi tellement loins, c’est étrange. J’ai comme le sentiment que ça ferait des étincelles entre nous, mais je me dis que quand même, ça ne se fait pas. Mais je m’en tape, si j’en ai envie, si elle est d’accord, qu’est-ce qui pourrait nous en empêcher ? La morale ? L’éthique professionnelle ? Une broutille. J’ai surtout peur de m’enflammer pour rien, mais en fait, quoi ? Au pire, si je lui demande : "on sort prendre un verre", elle dira quoi ? Je risque quoi ? De passer pour un crevard qui a décidé de divorcer parce qu’il se branle en secret en pensant à sa thérapeute préférée ? Et ensuite, c’est à moitié vrai, mais qui le saura vraiment à part elle ? Et ça change quoi ? Au moins les choses seront claires, et soit c’est le point de départ d’un truc sympa, soit juste le moment d’une clarification salutaire. Et puis quand même, ça fait toujours plaisir, même si on n'est pas dispo, de voir une personne nous désirer, même si c’est un peu pervers, alors bon… les risques sont minimes, négligeables même, si on se dit qu’il n’y a aucune honte à désirer une belle personne.
Elle a une fraicheur, une vivacité espiègle qui me fait penser à Justine, je sais pas trop pourquoi. Alors j’ai envie de manger des champignons magiques avec JS avant de la baiser toute la nuit dans un océan de douceur torride.
Cette séance de méditation m’a amené à affirmer cette énergie qui commence à se dégager de moi, à me laisser porter par elle, comme une érection mentale, un truc qui gonfle et qui fait du bien. Et puis je me suis trouvé aspiré vers le haut, comme une éruption d’oiseaux qui se dispersent dans le ciel. C’était assez bref, mais cette sensation d’érection spirituelle est vraiment chouette, je sens mon énergie enfler, et me procurer du plaisir. Ça fait du bien.
Je viens de faire l’expérience déroutante d’une brève attirance sexuelle et affective pour ma future ex-femme. J’ai retrouvé une partie de ce qui faisait sa beauté, une étincelle de vie en elle, et j’ai eu envie de la baiser, sans vraiment m’embarrasser de quoi que ce soit de moral, juste la baiser, et puis retourner dans ma piaule, comme on peut simplement baiser une amie quand on est célibataire, enfin un truc du genre. Il est évident que son conditionnement moral bourgeois traditionnel interdit d’envisager toute forme de relation sexuelle sans véritable engagement conjugal dans ce contexte, hypocrisie car elle n’hésitera pas au bout d’un moment, à se faire baiser par n’importe quel mâle en rut, qu’elle laissera, je l’espère, filer aussi vite qu’il lui aura défoncé la chatte. Oui, je commence à basculer un peu dans la jalousie post-conjugale, quel genre de connard baisera mon ex-femme, auront-ils de plus grosses bites que moi ? Sauront-ils lui donner envie de jouir ? Il se peut que oui, pour les deux questions, et je préfère voir ça comme un mémo, un truc qui doit me rappeler constamment que la médiocrité n’est pas une option valable en matière de sexualité. Peut-être que le plaisir de se faire baiser par un inconnu suffira à la faire jouir. J’aimerais aussi pouvoir être cet inconnu de temps en temps, mais je crois que c’est trop tard, et que je suis bien trop sexuellement émoustillé pour avoir une vision claire des choses, non pas que ce soir elle soit ultra sexy, non, mais plutôt que mon état d’excitation va crescendo au point de me faire envisager de prendre de la drogue. Alors forcément, à ce moment, n’importe quelle femelle vaguement désirable ferait l’affaire, y compris ma future ex-femme (pourquoi se priver)… bref, je suis partagé entre l’idée de me dire qu’il faut que je me branle un bon coup, et celle de dire que non, je dois garder cette excitation, puisque c’est elle qui doit pousser un homme à oublier la peur du ridicule pour agir et aller vers les femmes, j’imagine. Même si, d’un autre côté, cette excitation nous fait passer pour de vulgaires animaux en rut, ce que je suis, il ne faut pas se voiler la face, mais ce n’est pas très glamour de prime abord...
J’ai aussi bu trois verres de vin, j’avais été sobre depuis quelques jours, ça joue sûrement un peu aussi. Et puis il y avait le visage austère d’Amandine, qui s’est illuminé quand je lui ai rappelé l’évidence : qu’elle en fait trop, qu’elle devrait se lâcher un peu. Avait-elle idée d’une allégorie sexuelle ? C’est bien possible, en tout cas son armure s’est ouverte d’un coup, laissant apparaître une jeune femme pleine de vie et espiègle, qui doit bien profiter de sa jeunesse à en juger par le nombre de fois où elle me demande de lui prescrire des bilans à la recherche de traces d’infections sexuellement transmissibles… il faut dire qu’elle a un de ces corps, des courbes fermes bien dessinées, un cul dense et puissant et… et mon vieux réflexe du « elle est trop belle pour moi » revient, puissant. Pourtant, Joseph a bien mis en cloque Camille, et pourtant, il est petit et laid, il a l’air sympa, certes, mais Camille est une artiste à la personnalité complexe et profonde, et elle est bien foutue, un peu maigre à mon goût mais quand même… elle est objectivement trop belle pour lui, mais également, objectivement, ils viennent d’avoir un bébé. Il a peut-être plein de fric (il en a pourtant pas l’air) ou bien une grosse bite, ou les deux. En tout cas, c’est un vrai mâle reproducteur, car d’après sa carte vitale, il en est à son quatrième garçon…
Pourquoi je parle de ça ? J’en sais rien, on s’en fout, j’ai envie de baiser, je suis disponible, mais mentalement conditionné à n’être pas désirable. Je sais que je dois travailler là-dessus, évidemment, et puis je vais retomber dans les vieux travers de pornographie, repli sur soi et évitement. Vraiment ? Non, c’est fini ça, enfin je crois. Je vais aller méditer un peu malgré l’alcool, et probablement gratter un peu après. Et ma bite me démange tellement qu’il se pourrait que je me branle durant l’une de ces deux activités… en tout cas, ce soir, pas de sport, une petite pause ne fera pas de mal.
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Je viens , aujourd'hui , vous livrer une partie de mon histoire , simplement , sans polémiques , juste pour partager ces expériences !
j'ai eu le bonheur ( peut étre trop tot ) d'étre déniaisé par ma prof de français , alors que j'avais 12 ans , par le biais du prét d'un livre " le blé en herbe " , sur lequel elle m'a apporté un éclairage et une vision de ce que pouvais offrir une femme mature ( 45 ans ) a un jeune puceau a peine pubére !
Grace a cette femme , j'ai tout découvert des plaisirs du sexe hétéro , je n'étais pas , évidemment , encore dans les fantasmes bdsm mais petit a petit elle m'y emmené , elle m'a fait découvrir les plaisirs de la soumission , de l'offrande , de la vénération , elle m'a souillée et j'ai adoré , elle m'a cravaché jusqu'a avoir les fesses rouges vif et j'en ai joui , elle m'a fait découvrir les plaisirs de la pénétration et je me suis offert a tous ses désirs les plus pervers !
Alors oui , c'était surement trop tot , oui elle était a l'évidence pédophile mais quelles expériences j'ai vécu grace a elle , quels plaisirs insoupçonnés j'ai découvert , quelles jouissances j'ai obtenu grace a sa maitrise du corps des hommes !
Le petit garçon que j'étais est devenu en 1 an de cours particuliers ( en français , alors que j'étais d'un bon niveau , mes parents n'ont jamais compris pourquoi elle me recevait ) un trés jeune homme , adepte des plaisirs du sexe , et malheureusement un peu trop en avance pour les autres gamins du méme age , je ne pouvais pas partager mes expériences , discrétion oblige , je ne pouvais pas demander a mes petites copines des pratiques sommes toutes vanille sans les éffrayer . bref j'ai étais longtemps frustré d'avoir découvert si tot ces plaisirs et d'en étre privé le temps que les jeunes de mon age m'aient rattrapés !
je reste souvent ébahis du manque d'ouverture d'esprit , du blocage , du rejet des adultes de mon age devant les pratiques sexuelles perverses , aprés tout , ne sommes nous pas entre adultes consentants , ou tout devrait étre possible sans fausses pudeurs , sans chichis , oui ou non tout simplement .
Vous me plaisez , je vous plais , profitons de la vie !
Merci d'avoir pris le temps de me lire .
Je vous présente mes salutations bdsm .
Philippe .
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Je le sentais depuis un moment. L'obsession s'est inversée. Tu perds petit à petit de l'intérêt pour moi, les réponses se font de plus en plus rares et le seul sujet abordé se résume à la musique désormais. Il y en a une autre, je le sais, tu me l'as dit dès le début et je ne suis pas jalouse, j'ai même pu la rencontrer et en profiter. Je suis même contente pour vous si vous réussissez à trouver une relation qui est plus proche et qui vous correspond. Seulement moi, j'ai l'impression d'avoir échoué, de ne pas être assez intéressante, que tout le monde réussit toujours à trouver mieux que moi. Une ancienne vilaine blessure qui ressort et que je tente de panser comme je peux.
L'envie de t'envoyer des messages reste présente mais doucement je n'entends plus que leur écho résonner sans plus avoir de réponses. J'hésite d'abord, je ne sais si ça fait partie du jeu... ça peut être une privation d'attention à l'égard de la brat... ou bien peut être une règle imposée lors de la mise en place de votre nouvelle relation d.s ...ou encore une période de silence dissimulant un mal être et un besoin de solitude...
Le silence se fait de plus en plus long et dur à vivre. Je comprends que je dois petit à petit défaire les liens par moi même, te faire descendre du piedestal où je t'avais placé. Après plusieurs mois de silence, un message. Il est de Madame cette fois : vous voulez me revoir. Elle m'explique que vous n'avez pas repris contact avec moi depuis longtemps en raison d'un emploi du temps chargé et de quelques péripéties. Je regagne espoir, peut être que ce n'est pas perdu après tout.
Je m'apprête d'un nouvel ensemble de lingerie que je sais dans tes goûts. Une boule au ventre m'accompagne lors de mon trajet en train pour vous rejoindre à ce qui sera notre dernière petite sauterie comme tu aimes les appeler.
J'arrive enfin. Tu es sur ton ordinateur en train de travailler sur ta musique. J'arrive à peine à te décrocher un bonjour. C'est avec Madame que je passerais le plus gros de la soirée, même de la nuit.
Les heures défilent et ton attention reste portée sur ton écran. Je fais comprendre que j'ai un rendez-vous demain et que je ne devrais pas trop tarder à partir. Tu me demandes de rester, ça serait dommage de ne pas profiter de cette soirée. Il faut comprendre ici que tu aimerais me baiser quand tu auras décidé que c'est le moment de le faire. La soumise que je suis à tes côtés annule son rendez-vous et décide de rester.
C'est seulement lorsque le soleil s'est déjà levé que tu te décides à enfin éteindre ton pc. Je suis là disponible pour toi comme tu le souhaitais, les cuisses écartées et il te suffit seulement de poser une main sur elles pour que mon entrejambe devienne mouillé. Les sensations s'emparent de mon corps, je perds le contrôle et le remets entre tes mains . Quelque chose a changé. Il n'y a plus le même désir dans ton regard. J'ai obtenu, malgré moi, la réponse à ma question. Ce n'était pas une pause mais une fin, il me faut maintenant l'accepter.
J'envoie encore quelques messages ensuite. Je m'en mords les doigts et les regrette parfois au vu de ton silence qui me hante. Je finis par supprimer ton numéro, c'est la seule force d'esprit que je parviens à avoir dans un élan de courage. Je ne peux pas continuer à voir ton nom sur mon téléphone ni te voir connecté sur les réseaux, l'effet est encore trop fort.
Le silence, douce musique parfois si bruyante mais a laquelle je finis par m'habituer.
Il y a encore Monsieur mon amant qui reste présent. Pas pour bien longtemps malheureusement. Nos chemins se séparent lorsque s'éveillent les mémoires des masters.
J'avais le cul entre deux chaises eh bien me voilà désormais le cul par terre!
Je prends ça comme un signe, une invitation à prendre du recul histoire de réfléchir à ce que je veux réellement. Tout un vacarme se met en route dans ma tête : et si finalement je ne devais pas mettre tout ça de côté, et si ce n'était que des schémas vicieux que je dois casser, et si ce n'était pas le moment de me ranger, de rentrer dans une case. La chanson des et si remplace celle des silences. Elle dure plusieurs mois jusqu'à ce qu'arrive la fanfare du manque. Le manque que je pense initialement être celui des êtres mais, après réflexion, le manque est plus profond, il s'agit du manque de la soumission.
Je te pensais unique en ton genre alors que je sais désormais qu'il suffit de savoir chercher pour en trouver d'autres comme toi, d'autres qui me correspondraient même mieux que toi. Il y avait bien ce site sur lequel je me perdais parfois en lisant des articles intéressants mais je n'avais encore jamais osé sauter le pas d'aller plus loin.
Tu as entrouvert la porte avec moi, c'est à mon tour de l'enfoncer seule et librement. Si tu m'en avais laissé l'occasion j'aurais aimé te remercier pour ce que tu m'as rapporté: je garderai précieusement les souvenirs, j'approfondirai les connaissances acquises avec toi et les fantasmes découverts à tes côtés. Voilà une promesse que je me fais plus à moi même qu'à toi. Tu n'as plus d'emprise sur moi, j'aurais juste aimer connaitre certains pourquoi . J'ai une idée un peu plus claire de ce que je veux désormais et surtout de ce que je ne veux pas.
Je m'inscris. On me demande de choisir un pseudo. Il m'apparaît comme une évidence : la femme de la nuit. Ce titre que tu m'avais donné et qui, sans que tu le saches vraiment, me va si bien.
Je te dis au revoir, peut être à jamais. Un nouveau chapitre attend à être rédiger.
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Acte 1
La porte sonne, il est 20h. C'est l'été, il fait enfin bon, le soleil illumine encore un peu le ciel.
Ma compagne et soumise, Vanessa, vient t'ouvrir. J'observe de loin les retrouvailles de deux amies.
Puis vient les présentations.
"Hannah je présente Gap. Voici Hannah, une amie d'enfance"
Nous nous saluons. Je te découvre visuellement. Tu es petite, blonde, les yeux clairs, avec des rondeurs, une poitrine généreuse,
une petite voix, et un sourire un brin charmeur.
Direction la terrasse pour l'apéro dinatoire. Rien de bien spécial, une soirée vanille entre amis ordinaire.
Passée une heure de discussion, je vous laisse, entre filles, vous avez sûrement des choses à vous dire entre vous.
La soirée file, l'alcool aidant, les discussions se débrident. Je vous entends rire.
Dans une entrée fracassante, tu viens dans le salon en criant:
"Toi! le mec tout mignon, rigolo, avec une tronche de premier de la classe.. tu fais du BDSM?! J'y crois pas"
Je daigne tourner la tête, tant à vos voix, je vous sens totalement éméchées.
Des piques et des éclats de rires entre vous, auxquels je ne réagis pas.
La blague de trop arrive, je fixe du regard Vanessa sans un mot. Son rire, sa bonne humeur s'efface en une fraction de secondes.
La tête baissée, le regard qui fixe le sol, Vanessa n'ose plus bouger ou dire un mot. Elle sait..... elle.
Toi tu continues, insouciante, sans savoir. Vanessa reprend le dessus, et ose enfin t'inviter vers la sortie.
Ma bienveillance fait que je te retiens, tu n'iras nulle part vu ton état d'ébriété manifeste. Vous dormirez toutes les deux dans mon lit.
Vanessa, y goûtera pour la première fois, depuis plus d'une semaine à en être privée.
Le temps se calme, les lumières s'éteignent. Le sommeil arrive.
Ni toi, ni moi n'avons conscience, que dans quelques semaines, je te ferai vivre la meilleure et la pire expérience de ta vie.
Acte 2
Il est 8h30. Je suis réveillé depuis 20 mins déjà. Je me lève pour me faire mon café.
Le bruit de la machine réveille Vanessa qui court vers la cuisine, rate le virage et tombe par terre. Rien de grave, fort heureusement.
Tasse à la main, je bois une gorgée et sans même la regarder, je dis:
"Bonjour Vanessa. Bien dormi? Tu ne t'es pas fait mal? La tête, comment elle va?"
"Bonjour Maître. Non ça va, tout va bien, oui mal à la tête. Je m'excuse de ne pas m'être réveillée pour faire votre café"
"Ce n'est pas grave. Par contre, tu vas assumer ta petite incartade, ton mal de crâne, tu vas te le traîner toute la journée. C'est compris, petite pute?"
"Oui Maître."
"Tu t'es bien amusée hier soir? Qui t'a dit de te mettre debout? A 4 pattes!"
"Pardon Maitre, je me suis..... "
"Garde tes excuses pour quelqu'un que ça intéresse! Viens-là"
Sans un mot, Vanessa, avance lentement à 4 pattes pour s'arrêter à mes pieds.
"Enlève la nuisette, ça serait dommage de la salir"
Nue, attrapée par les cheveux, je contrains Vanessa à embrasser mes pieds, puis la remonte à mi-hauteur. Elle a vite compris.
Elle tente de reculer, la tête, le sait, elle a trop bu hier, ça va pas bien se passer. Une gifle arrive sur sa joue gauche.
"Arrête de lutter, quoi qu'il arrive, tu n'as pas le choix, plus tu vas lutter, plus ça sera pénible pour toi. Mais j'aurai ce que je veux. Il me semble que tu as choisi d'être ma salope, non?"
"Oui Maître, mais pas ce matin, j'ai encore l'alcool qui remonte"
"ça c'est ton problème, pas le mien! Viens-là, je t'ai dit!"
Une deuxième tentative de reculer sa tête, et une deuxième gifle tombe. Finalement, Vanessa arrête de lutter, et ouvre sa bouche.
Mon pénis y pénètre, lentement, puis de plus en plus vigoureusement, jusqu'à aller taper au fond.
Entre bave qui dégouline, éructation, haut-le-cœur, nausée, Vanessa subit sans bouger.
Je continue, en croisant nos regards, le mien empli de plaisir malsain, le sien entre colère et dégoût.
Finalement, 4 jets de sperme partent. Deux atterrissent autour de sa bouche, et les deux autres entre son cou et sa poitrine.
Je l'aide à se relever, prend du sopalin et l'essuie consciencieusement.
Tout en la prenant dans mes bras je sussurre à l'oreille de Vanessa " C'est toujours un délice la sensation que tu me procures"
"Merci Maître. Dieu que je vous déteste de me faire subir cela au réveil. Mais le pire c'est que j'aime ça. Bref j'aime vous détester"
"Tout va bien, alors?"
"Oui Maître"
"Bien, tiens, voilà du doliprane pour ton mal de tête, va prendre un bain aussi, ça te fera du bien. Ah, et pense à réveiller Hannah s'il te plait"
Quelques minutes plus tard, seul avec Hannah dans la cuisine à boire notre café et demander si la nuit n'a pas été trop compliquée, Hannah me dit:
"J'ai tout vu.... je vous ai vus ce matin, je vous observais dans l'embrasure de la porte."
"Et donc?"
"Rien, je pensais pas que..... c'était excitant, voilà c'est tout"
"Et donc? J'ai pas toute la journée, Hannah"
"Rien, ce genre de scénario me plaît, je pensais pas, mais je dois avouer que ça m'a follement excitée. Si Vanessa est d'accord, je suis partante pour subir le même sort"
Me dit-elle avec un grand sourire.
"Tu n'es pas prête pour ça, vous en parlerez entre vous. J'ai ni l'envie ni le temps de te faire un cours ce matin"
Mi-agacée, énervée, Hannah me regarde partir. Je dois aller au sport, on m'attend, pourtant une question m'obsède.
Qu'est-ce qui a plu à Hannah? Le côté sexuel? ou le côté esclave contrainte de Vanessa?
Acte 3
Huit jours ont passé. Dans un moment off, vanille, classique, Vanessa m'explique que vous avez beaucoup parlé.
Elle me demande si je suis "ok", pour un dîner centré sur le BDSM. Il paraît que tu as plein de questions. Je n'ai aucune envie,
mais pour faire plaisir à ma soumise, j'accepte.
Puisque tu viens dans ce but, autant te mettre dans le bain de suite. A ton arrivée, tu es surprise. Vanessa t'ouvre la porte, dans son "costume" de jeu. Elle a un collier et une laisse autour du cou,
porte des bas noirs, un tanga, une jarretelle et.... c'est tout.
Autre précision que tu comprends vite, Vanessa mangera par terre, dans sa gamelle, pendant que nous dînerons à table.
Le dîner commence dans un silence presque de mort. Tu es venue pour poser tes questions, eh bien j'attends...
La vue de ton amie, mangeant par terre dans une gamelle de chien, doit sûrement te perturber.
J'en ai marre d'attendre, donc j'ouvre le bal.
"Bien, puisque qu'on est là pour ça, dis-moi quelle est ta vision du BDSM. Comment tu vois ça? Comment tu l'imagines ou le fantasmes ?"
Arrive un long, trèèèès long monologue. J'écoute à moitié. C'est chiant, c'est mou, ça part dans tous les sens.
On sent que tu as essayé de te renseigner, mais on sent aussi que tu mélanges tout, que tu ne maîtrises pas grand chose.
Plus ton monologue avance et plus cela ressemble à un vieux film porno bizarre, mélangeant tous les concepts, les pratiques, les "outils".
On sent que toi-même, tu ne sais pas vraiment où tu vas, ni où tu veux aller.
Vanessa veut t'aider, elle relève la tete pour te faire un signe. Pas le temps, du bout du pied, je lui ramène sa tête vers sa gamelle.
Je retiens rien de ce que tu me racontes. Je m'en fous en fait. ça va tellement nulle part que je suis déjà convaincu qu'hormis le fantasme de... tu n'as rien à faire dans ce monde.
Je n'imaginais pas à quel point je me trompais sur ce dernier point.
"Bon ok, arrête de parler, ça rime à rien. Tu n'as aucune idée de ce dont tu parles. Tu as juste vu 3 séquences pornos et tu te dis que..."
"Tu aurais tort de me sous-estimer. Je suis ok pour que tu puisses faire ce que tu veux de moi" dit Hannah dans un regard déterminé, presque de défi.
"Ce que je veux? Y compris le pire donc?"
Un long silence s'installe puis un "Non tout de même pas jusque-là"
"C'est pourtant ce que tu viens de dire..."
"Oui, enfin, c'était maladroit...."
Je te coupe dans ton élan.
"Tu ne sais pas où tu vas, ni ce que tu veux n'est-ce pas?"
"C'est juste. J'y connais rien, même pas mes propres limites."
"Faisons un marché. Je fais ce que je veux. Je commencerai par le plus soft, et progressivement, je pousserai un peu plus loin à chaque fois. On verra bien où tu diras stop."
"D'accord, ça me va."
"Soyons clairs, les premières fois risquent d'être chiantes, molles, et ennuyeuses, mais j'estime qu'il faut savoir marcher avant de vouloir savoir courir.
Autre chose, pas de sexe dans un premier temps. On verra ça plus tard. C'est toujours bon pour toi?"
"Je suis partante" me dis-tu.
Un claquement de doigts plus tard, Vanessa se relève. Je te donne une serviette.
"Hannah, essuie Vanessa, elle a mangé comme une cochonne, elle en a de partout"
Amusée, tu le fais, pour le moment ça te fait rire.... Garde ce sourire, parce qu'il va bientôt disparaître.
Un deuxième claquement de doigts, Vanessa se tourne vers moi.
"Vanessa, tu connais la traditionnelle inspection.... je t'en prie, à toi l'honneur"
"Oui Maître"
Vanessa t'invite à te lever, fait le tour de la table avec toi, pour te positionner face à moi à environ un mètre.
Elle commence à enlever le bouton de ton jean. D'un geste brusque, tu lui enlèves la main. Sûrement un réflexe.
"Tu vois, tu n'as rien à faire dans ce monde-là. Première action et déjà un refus" te dis-je avec un ton sarcastique.
Les yeux qui roulent vers le haut, un soupir et un "Quoi tu veux me voir à poil? Je peux le faire toute seule hein"
"Tu peux oui, j'en doute pas. Sauf que tu oublies une notion, une soumise ne décide jamais elle-même de son sort une fois le jeu lancé.
Tu peux te mettre à poil seule, mais c'est pas ce que j'ai demandé. Ou tu obéis, ou tu te casses! Te voir à poil, j'en ai rien à foutre en vérité."
"Ah oui, Monsieur décide donc Monsieur a.... "
"C'est le principe oui, Hannah. Tu es venue me chercher non? T'es pas contente, la porte est là-bas! Tu peux te casser, je te retiens pas!"
Un brin furieuse, tu vas pour partir. Devant la porte, tu t'arrêtes. Fait demi tour et reviens. Repose tes affaires. Puis reviens à un mètre de moi.
"Ok bon, allons-y" nous dis-tu.
"Vanessa... je t'en prie"
Les vêtements et sous-vêtements tombent un à un. J'y prête pas spécialement attention. Je te regarde juste dans les yeux.
Bizarrement ton visage exprime à la fois la honte et l'excitation.
Une fois nue, Vanessa te positionne les mains dans le dos.
"Vanessa, tiens-lui les mains s'il te plait"
"Hannah, tu t'apprêtes à signer avec le diable, tu le souhaites toujours?"
"Ouais!"
Je m'approche et d'un geste brusque, je t'attrape le cou et le serre. Vanessa te maintient les mains dans le dos.
Je serre encore plus fort.
"On dit pas ouais, mais oui Monsieur ou oui Maître, est-ce clair?"
Je relâche mon emprise sur ton cou.
"J'ai rien entendu!"
"Oui Monsieur"
"Bien, première et dernière fois que je te le dis, la prochaine fois je serai beaucoup moins bienveillant. Tu peux te rhabiller.
Rentre chez toi, réfléchis à cette soirée, prends le temps qu'il faudra. Si tu es toujours d'accord, je veux que tu écrives quelques ligne en forme d'engagement sur un papier"
Pas de réponse, silence.... Vanessa d'un subtil coup de genoux te rappelle à la règle.
"Oui Monsieur"
"Bien, la soirée est finie. A voir si tu reviendras. Bonne soirée. Et sois prudente en rentrant".
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Cet "article" fait écho à un précédent que j’avais rédigé auparavant : https://www.bdsm.fr/blog/10557/Un-voyage-intérieur%C2%A0:-le-BDSM/
Si dans le premier j’exposais une vue d’ensemble des bénéfices et le voyage intérieur qu’est le BDSM, celui-ci se concentre sur l’expérience particulière d’une personne occupant la place de soumise, en explorant ses motivations (outre le fait qu’au fil du temps films, littérature et œuvres artistiques ont contribué à forger une image du fantasme de la soumission) et les transformations personnelles qui en résultent. Les deux textes se complètent ainsi en offrant des perspectives différentes.
Comprendre les motivations psychologiques qui poussent une personne à choisir la soumission et/ou à devenir esclave est essentiel, tant pour l’individu exerçant le rôle de dominant que pour celle occupant le rôle de soumise. Il est évident que chaque expérience étant unique, les motivations ainsi que les ressentis varient considérablement d’un individu à l’autre. Cependant, plusieurs axes et points de motivations à la soumission ou à l’esclavage ressortent régulièrement, sachant que pour certaines personnes il n’y en aura qu’un seul, tandis que d’autres, en manifesteront plusieurs :
I – QUÊTE DE TRANSFORMATION PERSONNELLE ET ÉVOLUTION INTÉRIEURE
1. Libération par le renoncement au contrôle
Renoncer à la prise de décision quotidienne et aux responsabilités habituelles permet de se délivrer des pressions sociales. Ce renoncement entraîne une libération psychique, ouvrant la voie à la redécouverte d’une liberté intérieure et, paradoxalement, à un regain de contrôle sur son monde émotionnel.
2. Recherche d’intensité émotionnelle
L’expérience de la soumission, dans un cadre structuré, permet d’accéder à des états émotionnels intenses. La quête d’une catharsis émotionnelle, par la confrontation aux peurs et aux tensions accumulées, offre une voie vers la guérison et une transformation psychique profonde.
3. Exploration des limites, de la douleur et de la catharsis
La soumission offre aussi la possibilité de sonder et de repousser ses propres limites. En transformant la douleur en vecteur de force, la personne réinterprète ses expériences passées et réconcilie des blessures anciennes, attribuant ainsi à la souffrance un nouveau sens dans la construction de son identité.
4. Expiation et rédemption intérieure
La pratique de la soumission peut s’exprimer sous forme d’un processus d’expiation, où l’individu cherche à se libérer de sentiments de culpabilité ou de remords liés à des expériences antérieures. En vivant ce rituel intérieur dans un cadre sécurisé, la personne convertit ces émotions en moteur de rédemption et d’évolution psychique, favorisant le pardon de soi et l’émergence d’une force intérieure renouvelée.
5. Réconciliation avec des expériences douloureuses
Le recours à la soumission offre la possibilité de revisiter et de réinterpréter des expériences douloureuses du passé. Ce processus de réconciliation transforme la souffrance en force de transformation personnelle, donnant un nouveau sens aux épreuves et permettant la construction d’une identité plus résiliente.
6. Évolution personnelle
La soumission peut être perçue comme un moyen de croissance personnelle. En se confrontant à ses peurs et à ses limites, une personne peut découvrir des ressources intérieures et développer une meilleure connaissance de soi, participant ainsi à son épanouissement.
7. Recherche de performance ou perfectionnement personnel
Pour certaines personnes, l’engagement dans une dynamique BDSM offre un cadre permettant de développer des compétences relationnelles, émotionnelles ou techniques. La recherche de l’excellence dans la pratique, autant pour la personne dominante que pour celle qui est soumise, peut constituer une motivation en soi.
8. Simulation ou résolution de conflits intérieurs
Certaines personnes utilisent la dynamique de la soumission pour revisiter et travailler sur des rapports de pouvoir, forgés dès l’enfance ou à travers des expériences antérieures, des conflits intérieurs ou des problématiques personnelles – en exploitant le plan symbolique que représente la structure hiérarchique et le contrôle. Ce mécanisme peut s’apparenter à une forme de thérapie expérientielle.
II – EXPLORATION IDENTITAIRE, AFFIRMATION DE SOI ET EXPRESSION DES SENTIMENTS
1. Affirmation de l’identité et singularité érotique
Adopter le rôle de soumise s’inscrit dans une démarche identitaire forte. La personne affirme ainsi sa singularité, se démarquant des normes traditionnelles et intégrant dans son identité une dimension érotique personnelle, riche de sens et de créativité.
2. Affirmation d’un rejet des normes sociétales traditionnelles
Bien que cette motivation rejoigne en partie l’affirmation identitaire, pour certaines, la soumission est aussi un moyen radical de contester ou de rejeter les constructions sociales et les normes de pouvoir qui régissent les comportements sexuels et sociaux traditionnels.
3. Validation personnelle et recherche d’autonomie paradoxale
Choisir ce rôle peut découler d’une quête de reconnaissance intérieure. En s’engageant dans une pratique exigeant une définition claire des propres limites, la personne revendique son autonomie, ce qui représente un acte de maîtrise sur sa vie émotionnelle et sexuelle.
4. Dynamique de jeu de rôle
La soumission peut aussi s’associer à l’exploration de différents rôles et identités. Cela permet à la personne d’expérimenter des facettes de sa personnalité qui restent habituellement inexplorées, offrant une opportunité de découverte de soi.
5. Recherche de validation externe
Certaines personnes adoptent ce rôle pour obtenir une forme de validité ou d’approbation à travers leur comportement soumis. Cette recherche peut trouver ses racines dans des expériences passées marquées par une volonté de plaire ou de recevoir de l’affection, renforçant ainsi leur sentiment de valeur personnelle.
6. Exploration de la honte et de la honte positive
Certaines personnes sont attirées par l’idée d’explorer des sentiments de honte ou de culpabilité dans un cadre sûr et consensuel. Cette démarche peut aider à redéfinir leur rapport à ces émotions et à en tirer une dimension positive, intégrée dans leur identité.
(Voir ici https://www.bdsm.fr/blog/10596/L'Humiliation-dans-le-BDSM-:-De-la-Dynamique-de-Pouvoir,-de-la-Confiance/)
III – SÉCURITÉ, CONNEXION & INTIMITÉ
1. Confiance et sécurité émotionnelle
La dynamique de la soumission offre à l’individu la possibilité d’explorer des facettes intimes de sa personnalité dans un environnement sécurisé. La vulnérabilité n’est pas perçue comme une faiblesse, mais comme la base d’une relation de confiance approfondie, contribuant à apaiser les angoisses intérieures et à établir les fondements d’un enrichissement personnel.
2. S’oublier pour l’autre et quête de connexion
La volonté de donner la priorité aux désirs et au bien-être du partenaire permet de s’effacer pour favoriser une union plus forte. Ce dépassement de soi, axé sur la satisfaction de l’autre, contribue à créer une connexion profonde et à tisser une intimité émotionnelle intense qui transcende l’échange purement physique.
3. Intimité et connexion
La dynamique de pouvoir inhérente au BDSM peut renforcer l’intimité entre partenaires. La vulnérabilité associée à la soumission contribue à forger des liens émotionnels robustes et favorise une connexion authentique, ouvrant la voie à une exploration plus riche des émotions et des désirs.
IV – DYNAMIQUES DE POUVOIR & RITUELS
1. Exploration de la dynamique de pouvoir et de l’obéissance
Le jeu des rôles en domination et soumission ne constitue pas seulement un échange extérieur, mais aussi une exploration intérieure. En se soumettant aux directives du dominant, la personne trouve une structure qui clarifie ses repères intérieurs et lui permet de libérer des aspects profonds de son identité, tout en examinant ses désirs les plus intimes.
2. Ritualisation et structure
La pratique du BDSM apporte une structure et des rituels qui peuvent faire défaut dans d’autres aspects de la vie. Ces rituels instaurent un sentiment de sécurité et de prévisibilité, offrant un réconfort pour certaines personnes. La répétition de ces rituels renforce le lien entre les partenaires et ancre la dynamique de pouvoir dans le quotidien.
(voir ici https://www.bdsm.fr/blog/10550/Protocoles,-rituels-et-règles-de-vie/)
V – EXPLORATION SEXUELLE & SENSORIELLE
1. Exploration de la sexualité
La soumission permet à une personne d’explorer des aspects de sa sexualité encore méconnus ou non acceptés. Elle peut ainsi aborder des fantasmes, des désirs ou des pratiques perçus comme tabous dans d’autres contextes.
2. Évasion du quotidien
Pour certaines personnes, la soumission représente une échappatoire aux pressions et responsabilités du quotidien. Elle offre un moyen de se libérer des attentes sociales et de s’immerger dans une expérience qui aide à se déconnecter.
3. Exploration de sensations physiques intenses ou inédites
Au-delà de l’aspect psychologique ou émotionnel, certaines personnes sont attirées par la découverte de sensations physiques intenses ou nouvelles. La soumission ouvre la possibilité d’expérimenter le corps sous un angle différent, mettant ainsi en avant des expériences sensorielles extrêmes.
4. Recherche de nouveauté et de variété
L’attrait pour l’inconnu, le frisson de l’exploration ou le désir d’accéder à des territoires interdits sur le plan émotionnel et sexuel peut également constituer une motivation sous-jacente, en plus de la quête de transformation personnelle ou de catharsis.
VI – DIMENSIONS SPIRITUELLES & APPRENTISSAGE
1. Éducation et apprentissage
Pour certaines personnes, le BDSM se présente comme un domaine d’apprentissage. Elles sont motivées par le désir d’en apprendre davantage sur elles-mêmes, sur leurs désirs et sur les dynamiques relationnelles, ce qui enrichit leur expérience et leur compréhension de la sexualité.
2. Dimension spirituelle ou transcendantale
Il arrive que certaines personnes ressentent une connexion spirituelle ou recherchent une dimension transcendante en pratiquant la soumission. Cela peut se traduire par une quête de sens ou par une expérience rituelle qui va au-delà de la simple exploration érotique ou psychologique.
VII – PERSPECTIVES ALTERNATIVES & CONTESTATIONS
Certaines approches mettent en avant des visions différentes du BDSM, se concentrant moins sur la transformation psychique ou l’évolution personnelle et davantage sur d’autres dimensions telles que le caractère ludique, contestataire ou expérimental de la pratique.
1. Dimension ludique et récréative
Pour certaines personnes, le BDSM se présente avant tout comme un jeu, une mise en scène éphémère où l’accent est mis sur le plaisir, l’amusement et l’évasion du quotidien. Dans cette perspective, les pratiques ne se veulent pas nécessairement un chemin de transformation ou de guérison, mais une expérience récréative permettant de sortir des schémas habituels.
2. Expérimentation et exploration de l’inattendu
Le BDSM peut être perçu comme un terrain d’expérimentation où se conjuguent créativité et liberté. Cette approche insiste sur la découverte de nouvelles sensations, la remise en question des limites connues et l’exploration de scénarios inattendus, sans qu’elle n’implique nécessairement une quête de transformation personnelle profonde.
3. La célébration de l’instant présent
Pour d’autres, la valeur du BDSM réside dans l’immédiateté et la richesse de l’instant vécu. L’expérience, considérée intensément sur le moment, est davantage perçue comme une célébration de la spontanéité et de l’instant présent qu’une démarche aboutissant à une transformation durable. Cette approche met en avant l’importance de l’expérience sensorielle et de l’émotion brute, sans nécessiter par la suite une intégration psychique approfondie.
CONCLUSION
Ainsi, le choix de devenir personne soumise ou esclave s’inscrit dans une démarche de transformation personnelle et de quête d’équilibre psychique. Au-delà de l’échange de rôles, c’est un véritable voyage intérieur qui permet de redéfinir les rapports à la douleur, au contrôle et à l’affirmation de soi. Ce processus libère des ressources intérieures essentielles et inscrit la démarche dans une quête globale d’équilibre émotionnel et de renaissance psychique. Dans ce cadre consensuel et sécurisé, la soumission se présente comme un outil puissant d’exploration et de réinvention de soi, permettant de renouer avec des désirs profonds et de s’épanouir dans une dynamique relationnelle enrichissante. Comprendre ces points est donc essentiel pour quelqu’un se voulant Dominant, du moins de type « masochien », un « sadien », lui, n’en ayant que faire...
RÉFÉRENCES
• Foucault, Michel – « Histoire de la sexualité »
• Baumeister, Roy – « The Culture of Narcissism »
• Poust, Françoise – « La passion du BDSM : une approche psychanalytique »
• Brame, Michel – Divers travaux sur la sexualité et les dynamiques de pouvoir
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C'était elle-même qui avait ouvert les portes de ce monde de cauchemar où elle se débattait et il était doux à Charlotte que ce qui lui fut interdit, matériellement, comme la porte de la cellule interdit matériellement aux filles enfermées, de s'appartenir ou de s'échapper. Il s'agissait du meilleur partie qu'on pouvait alors tirer d'elle. Lorsqu'elle s'éveilla, le silence dans la cave était total. Allongée sur le dos, elle était captive, nue, écartelée. Comme les chaînes tiraient au plus court, vers l'arrière, pour les chevilles et les poignets, elle ressentait une interminable souffrance, proche du démembrement. L'humiliation était là. Se montrer ainsi dans cette position dégradante, alors que fouettée, prise ou sodomisée, sa vanité pouvait se satisfaire de susciter le désir. Charlotte prenait conscience de l'orgueil réel de l'esclave qui motive et qui excuse tout. Ne pas ouvrir les yeux. Ne pas s'éveiller tout à fait encore. Pas maintenant. Profiter du demi-sommeil pour continuer à croire que tout cela n'était qu'un rêve, un fantasme trop fort, trop présent, qui raisonnait encore en bas de son ventre. Pourquoi m'avait-elle contrainte à une telle séance ? Avait-elle voulu me faire souffrir ? Rien dans son attitude n'avait pourtant trahi un quelconque plaisir à m'imposer un tel jeu. Cela ressemblait plutôt à un passage obligé, une sorte de rituel auquel elle-même n'aurait pu échapper. Elle tendit l'oreille, à l'affût d'un signe de Juliette. Charlotte secoua la tête. Elle était folle de remuer de telles pensées. Elle ne devait pas avoir peur. Et si sa Maîtresse avait encore eu l'envie de l'offrir à une amie ? Charlotte avait beau tenter de rejeter de toutes ses forces cette idée, celle-ci la taraudait, ne la lâchait plus. Juliette voulait l'offrir à une amie. Elle lui a donné l'adresse. Elle lui avait dit qu'elle trouverait là une jeune femme qui n'atteint le plaisir qu'en réalisant ses fantasmes. Si elle mimait la dérobade, c'était pour mieux en profiter. N'avait-t-elle pas elle-même avoué qu'elle avait en elle, jusqu'à l'obsession, des images de viol ? Des pas dans le couloir. Les voilà qui approchent. Elle cessa de respirer. Elle les entendit s'arrêter devant la porte de la cave. Une clé tourna dans la serrure. Bientôt la porte s'entrouvrit. Charlotte distingua dans l'embrasure une silhouette. La lumière l'aveugla. C'était Juliette mais elle n'était pas seule. Celle qui l'accompagnait la regardait d'un œil narquois. Elle s'assit sur le rebord du lit, nue, les mains sur les genoux.
De nouveau, elle se prenait à espérer. L'enfer était fait ainsi de ces alternances de résignations et de révoltes devant un monde qui n'avait plus de sens. Tout en elle dégageait une étrange impression de sauvage énergie mais mêlée d'une extrême élégance. Il semblait à Charlotte, comme si cela ne la concernait pas, qu'elle avait déjà vécu une scène analogue. Mais pour cette fois, la jeune fille lui était inconnue. Elle n'en était que l'occasion ou l'objet, on n'avait plus qu'à la soumettre. Juliette vit la jeune fille poser délicatement ses mains de part et d'autre de la vulve glacée de Charlotte. Elle sollicita les grandes lèvres pour les écarter peu à peu, du bout des doigts. Le contact, même s'il demeurait ferme, n'avait pas du tout la violence redoutée. Elle ouvrit son sexe comme on ouvre un fruit, avec grand soin, en faisant attention de ne pas en perdre le nectar. Charlotte ferma les yeux. Elle cherchait à se concentrer sur le plaisir que la fille exigeait d'elle. Il devait venir. Elle devait réussir à jouir pour la satisfaire, pour qu'elle puisse continuer. Peut-être que, comme avec sa Maîtresse, si elle parvenait à se mettre en situation de passivité, parviendrait-elle à exciter ses sens. L'inconnue passa plusieurs fois sa langue sur le sexe de Charlotte, de l'entrée du vagin jusqu'au clitoris, aspirant la chair tendre des petites lèvres, les frôlant parfois des dents, puis les abandonnant pour recommencer ailleurs, un peu plus haut, un peu plus bas. À l'instant même où la jeune inconnue mordilla son clitoris, Charlotte se convulsa bientôt dans ses chaînes et trembla encore lorsque la jeune femme, s'étant tout à fait rhabillée, lui détacha les mains et lui donna des consignes pour leur prochaine rencontre. Ce soir-là, le sommeil ne vint pas. Bien sûr, elle avait eu peur, mais elle n'avait pas eu honte. La jeune fille habitait près de la place Saint-Sulpice. Charlotte avait cru, ou voulu croire, pour se donner du courage, qu'elle serait farouche. Elle fut détrompée.
Un jour, enfin, elle crut voir, à travers des chagrins renouvelés, une issue dans ce labyrinthe de malheurs qu'elle avait elle-même déssiné. Les airs pudiques qu'elle prenait, étaient précisément destinés à l'aguicher. Elle l'attendait sur un canapé. Un bras étendu sur l'accoudoir en velours grenat. Jambes croisées, pieds nus, ongles lissés d'un vernis rouge. En dessous noirs. Autour de vingt heures, Charlotte en retard sonna à la porte. Trop facile, pas de punition, l'inconnue ne fut pas dupe. Anxieuse, elle poussa la porte entrouverte. À double tour, la referma. La voici introduite dans la pénombre du salon, par la jeune fille nue, organisatrice de la séance. En fond sonore, le "Boléro" de de Ravel. Doucement, pour entendre le bruit de ses pas quand sur le parquet point de Hongrie, Charlotte se déshabilla lentement, une épaule après l'autre, la robe tombant alors sur le sol, pour écouter le clapotis de son sexe déjà ouvert. L'inconnue décroisa ses jambes, les paumes claquant sur ses cuisses, la pria d'avancer. La flamme des bougies lançant des lueurs dansantes sur leurs visages, semblait réveiller des ombres dans le haut plafond. Elle eut les caresses et la bouche de l'inconnue. Cette bouche alla jusqu'au secret de son corps, au plus secret de son être émotif dans la chaleur humide que le désir enfiévrait. Sans tarder, elles ressentirent, cette étrange douceur, cette paix heureuse des amantes. Charlotte devait lui être soumise et l'accueillir avec le même respect avec lequel elle l'accueillait, comme autant d'images de Juliette. Elle tenait d'autant plus à elle, qu'elle la livrait davantage. Le fait qu'elle la donnait était une preuve, et devait en être une pour elle, qu'elle lui appartenait. On ne donne que ce qui vous appartient. Mais Juliette la reprenait aussitôt. Tes yeux se retournent vers mon sourire. Le silence, nous l'avions décidé. Tu devras t'efforcer de ne pas hurler quand quand je te flagellerai jusqu'au sang. Tu n'as pas le choix. Si tu désobéis, ce sera l'arrêt irréversible de la séance. Charlotte ne sait plus ce qu'elle veut, le fouet, oui mais pas pour son plaisir. De l'amour des femmes, elle ne connaissait rien d'autres que quelques privautés, quelques complaisances accordées avec des camarades de classe, à la limite du jeu mais bientôt par dessus la nuque passe le harnais de cuir serré, son corps supplie. Nue, de dos, debout devant moi.
J'avais sur elle l'avantage de la connaître, d'être plus forte qu'elle, de savoir comment la prendre, et surtout de m'en amuser. Je reconstruisais ma proie en moi, je la voyais se débattre, telle une âme brisée, un corps souffrant d'incroyables tortures. Elle cherchait son bonheur et ne trouvait que des larmes. Bientôt mes doigts, à gauche, et à droite, ont glissé, les lanières de cuir sur tes épaules et dans la fente de tes lèvres. Alors, les omoplates ont frissonné. Les reins soudain cambrés par un flux de désir. Le grain de ta peau sur ma langue. Les lèvres de ton sexe sur la pulpe de mes doigts. Ta joue sur mon épaule, mes mains à l'envers ont fermé les crochets. Mon souffle effleurant le profil de tes seins dressés avec cette envie de toi qui tangue, cette envie de te fouetter. Cette envie de suspendre les gestes. Je t'attrape par la nuque, te renverse sur le canapé, je te dévore. Tu te débats, tu me supplies. Charlotte n'a pas de honte à exposer son corps asséché de coups. Tout est évident. Tu es allongée, au-dessous de moi, la caresse est légère presque rêvée, précisant l'ondoiement sur l'entrecuisse à peine ouverte. Le désir est prégnant, ton sexe est brûlant, l'émergence de sa pointe, la moiteur de ses plis, les battements de sa matrice. Elle lui apprit et lui révéla son corps, par des caresses d'une insidieuse lenteur, par des baisers qui n'en finissaient plus d'éveiller en elle des ondes de plaisir presque intolérable. De la bouche venait alors calmer la fièvre qu'elle avait fait naître, s'abreuvant à la source même d'où jaillirait la jouissance. Charlotte entrouvrait les lèvres et fermait à demi les yeux. Elle regardait la jeune fille à la dérobée, qui se leva brutalement du canapé. Charlotte n'attendit pas son ordre. Elle avait compris. "- Maintenant, je voudrais te fouetter, je te le demande. Acceptes-tu ?" Elle accepta. La jeune fille lui lia les poignets enserrés par des bracelets au-dessus de la tête, à un anneau chevillé au plafond. Jamais Charlotte ne l'accepta avec autant de joie. Elle attendit et le temps cessa d'être immobile. Sa douceur offerte appelait les blessures autant que les caresses. Elle n'eut jamais d'illusion. Elle était debout, et ses bras levés et joints, faisaient saillir ses seins. La jeune fille les caressa, puis l'embrassa sur la bouche. Quand elle lui eut mis un bâillon, et qu'elle eut saisi un fouet, elle la fouetta longuement. Elle aimait autant la frapper que la voir se débattre. Charlotte se tordait, gémissait, pleurait sous le fouet.
Elle se représentait des gestes, des positions, des abandons et elle avait mal. Ce qui est cruel dans la soumission, c'est qu'elle se sert de ce qui pour elle est le plus cher pour lui porter les coups les plus durs. Seuls ses yeux pouvaient implorer sa grâce mais elle ne l'obtint pas. Tu te tais. Quand bien même le voudrais-tu que tu ne pourrais parler. Tes soupirs, les plaintes d'extase, les gémissements de douleur ont pris toute la place dans ta poitrine et dans ta gorge. Tu deviens muette d'un incroyable bonheur masochiste. La jeune fille cessa de flageller Charlotte. Elle défit le collier et les bracelets qui la tenaient captive. En fut-elle délivrée ? Ses cris meurent en un baiser brutal, comme la secousse qui bascule. La fleur sanguine laisse sourdre son suc aux mille parfums dans un mouvement de bacchanale déchaînée, sanglot de l'extériorisation extrême de Sa sensualité fouaillée. Elle est ouverte, béante, les lèvres palpitantes, la vulve agitée de pulsions enflammées et suintante de son miel blanc et blond. Elles basculèrent, enroulées l'une à l'autre dans un enlacement tortueux qui les emplit de joie enfantine. Cessant de lutter, des gouttes de sueur perlant sur ses seins, elle s'abandonna aux désirs saphiques insatiables de la jeune fille. Aucune nuit pareille à nulle autre, jamais Charlotte ne l'accueillit avec autant de joie. Elle avait joui sous le fouet. Elle appartenait plus que jamais à Juliette. Quelque chose d'indissoluble et de fatal, une puissance invisible les liait bien plus que dans le bonheur et l'euphorie, errant dans le pur illogisme de la réalité, ne rendant de comptes à personne, forme suprême de la liberté dont elles usaient dans le bien comme dans le mal. Leur idéal avait changé d'objet. Leur amour était scellé à jamais. Se laisser prendre à l'envi, fouetter, être docile et nue. Pour l'amour qui fait battre le cœur, on ne forçait personne. Charlotte était éblouissante de félicité. L'envol étourdi d'un oiseau nocturne dans un jardin endormi, distrait par la bouleversante incantation sacrée qu'elle portait au rite célébré de leurs chairs amoureuses confondues. Juliette entendrait, bientôt, encore une fois Charlotte, attachée nue à même le sol, mais heureuse, respirer dans la nuit.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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Callipyge.
adjectif
(grec kallipugos, épithète d'Aphrodite, de kallos, beauté, et pugê, fesse)
Qui a de belles fesses.
« La Vénus callipyge. »
Cal-li-py-ge. Quatre syllabes pour décrire l’aujourd’hui de la femme que j’aime. Quatre syllabes qui ne suffisent pourtant pas pour parler de son corps. Son corps qu’elle tente d’arborer comme une arme, une arme qu’elle pense souvent trop lourde, qu’elle persiste à brandir avec vaillance.
Callipyge et fière, mais d’une fierté qui, comme ces statues antiques, s’effrite. Sa fierté aujourd’hui fragilisée par son propre regard sur elle-même, désormais coloré de doutes. Quand je la regarde et qu’elle se transforme en statue de honte et de gêne, j’ai des envies de violence pour déconstruire cette putain de fragilité et la forcer à prendre mon regard plein de désir sur son corps. Je me retiens de la traîner par les cheveux devant un miroir, où je lui imposerai de voir, et d’accepter comme mes mains et ma bouche vénèreraient son corps.
Son corps qui ne me fait plus bander comme avant, car la tendresse et le quotidien, la fatigue et les certitudes émoussent la fougue. Son corps qui me fait bander plus que jamais, car je le connais par cœur et je le redécouvre sans cesse, car c’est mon jouet favori et je sais comment le faire frémir. Ce corps qui m’offre de la facilité, sans être facile. Ce corps qui me fait brûler juste à l’idée qu’il m’appartient.
Une tête bien faite, mieux faite du moins que celle de ses 20 ans, avec plus de plomb, plus de poésie, plus de détachement, plus d’émerveillement, et aussi, plus de fantasmes et d’envies. Une bouche qui s’exprime, qui défend des idées, qui claque des insultes, une bouche pulpeuse qu’elle aime orner de rouge, pour rappeler que c’est une bouche faite pour l’amour. Aux autres, elle sera une bouche d’amour courtois. A moi, sa bouche est faite pour l’amour charnel. Ses lèvres que j’aime entrouvrir de force pour y voir ses perles blanches, et cette bouche bavarde que j’aime faire taire en y enfonçant ma bite brutalement. Ses lèvres qui savent serrer ma chair comme j’aime, tout en faisant courir sa langue le long de ma veine. Sa bouche occupée, elle lève alors ses yeux noirs implorants, ma Callipyge qui n’a plus rien d’une Vénus fière.
Des seins lourds, pleins, qui ont connu les gencives cruelles de petits êtres affamés. Ses seins dont le décolleté affole les regards masculins et bien souvent, l’envie féminine, qu’elle feint d’ignorer. Les jours où elle s’aventure sans soutien-gorge, ses tétons pointent et défient à la fois les lois de la physique et mon regard… Ses seins auxquels le temps a fait le cadeau de la pesanteur, ses seins qui lui rappellent que sa jeunesse n’est plus, mais qui ont pris la forme de tous mes désirs. Ce moelleux que j’aime malmener, pétrir, et qui me mène invariablement à l’un ou l’autre de ses tétons tels des bonbons qui appellent ma bouche. Quand j'orne sa poitrine de perles d’une autre blancheur, ses seins, ces mamelles d’Aphrodite, sont à moi.
Son ventre désormais zébré des marques de guerres de maternité, bien plus rond que ce qu’il n’a été, mais, quand j’y pose ma tête, toujours mon oreiller favori. Son ventre qui est son talon d’Achille, quand je le vois comme le résumé de notre vie, le polaroïd de nos aventures, le trophée de son combat contre elle-même. Son ventre sur lequel j’aime tracer le chemin qui va de son nombril à son pubis dodu que j’appelle mon « Olympe ». Ce mont Olympe qui abrite ma grotte de Prométhée.
J’aime y soulever les derniers pans de sa pudeur et dévoiler la chatte qui a vu la naissance d’une progéniture ingrate, et qui reste pourtant l’origine de mon univers de plaisirs. Sa chatte qui est insensible au temps et qui reste accueillante, affamée, assoiffée, et dans laquelle j’aime déverser mes offrandes d’animal satisfait.
Ses fesses… Son postérieur, son arrière-train, son cul… Elle a des fesses à claques, à morsures, des fesses à saisir, à empoigner, à griffer…. J’adore ce cul insolent qui me provoque à chacun de ses pas félins, comme pour demander une correction, et dont j’adore écarter les joues, à pleines mains, pour explorer mon terrain de jeu très personnel. Quand je détrône ma déesse et que je la soumets à quatre pattes, quand je la force à m’offrir son intimité et à aimer l’obscénité, j’aime empoigner ses « poignées d’amour », et y planter mes ongles.
Je contemple, avec un émerveillement sans cesse renouvelé, les ondes que chacun de mes coups de reins font vibrer sur son corps, les tremblements sur son ventre, les secousses sur ses seins, la déchirure dans son âme qui m’appartient alors, le temps de ce vol.
Ce soir, ma Callipyge ne sera pas une Vénus que je vais honorer. Ce soir, je vais profaner la callipygie de la Venus de ma vie, ma Venus du Temps.
=========================================
A toutes les filles de Prométhée, dont le temps dévore la confiance en soi.
Elles qui doivent se réapprendre à nu, oser se regarder sans concession, s’aimer, et accepter d’être aimées de nouveau à chaque étape de leurs vies.
Texte ©佩玲
Digital Artwork ©鐵厲
#Callipyge - Septembre 2024
👉 Version audio du texte.
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Mais quelle idée..comment j’ai pu accepter cette proposition…
Rendez-vous dans un lieu inconnu, avec un inconnu. Une stupidité. Rien qui me ressemble de prime abord.
Et pourtant…
Et pourtant, au plus profond de moi vit une guerrière. Une femme forte, intrépide, un peu casse-cou. Un truc qui vit en sourdine. Imperceptible jusqu’à ce qu’elle prenne le dessus.
Je ne sais pas d’où elle vient. Mais elle est là, animal primitif aux besoins forts et entiers.
Elle est où, là maintenant ?
Je perds mes moyens. L’angoisse monte. J’entends des bruits. Comme une respiration, des pas.
Mais je fabule, il n’y a personne. Juste moi. Rien que moi.
C’est une vieille construction en pierre, à moitié éboulée. On avait échangé sur le chat depuis quelques jours. Il m’avait proposé de faire ces photos dont je ressentais l’envie depuis longtemps. Un lieu à l’écart, avec une belle lumière à cette heure, du moins c’est ce qu’il m’avait promis. L’heure où les pierres révèlent toute leur couleur dorée.
Moi je ne voyais rien de tout ça.
Je sentais juste ma gorge se serrer.
Respire à fond, tu te fais des films.
Ses mots avaient déclenché un séisme dans ma tête. Comme s'il avait appuyé sur tous les boutons, sur tout ce qui me retenait jusque là. Lâcher prise, oser.
Oser montrer ce corps que je ne juge digne d’aucun regard.
Il m’avait promis que ma perception changerait en me voyant sur ses clichés, que ma propre vision de moi changerait. Qu’à mon tour, je pourrais trouver belles ces courbes plus en pleins qu’en déliés. Un peu septique quand même…
Intenses noirs et blancs, déclencheurs d’émotions, de frissons. J’aime les contrastes forts, la brutalité des noirs, le grain des gris. Tout est plus fort pour moi sans nuance de couleurs.
D’où me vient cette appétence pour ces images si tranchées ?
Quel intérêt cette heure dorée quand on veut faire du noir et blanc ?
J’ai des doutes…est-ce que tout ça n’a été qu’un moyen de m’attirer là ? seule, loin de tout…quelle conne je suis…
Encore une fois, je n’avais voulu voir la réalité qu’à travers le prisme de mes fantasmes. Je me projetais déjà dans ce lieu. Je me voyais déjà peu vêtue, ne portant que cette lingerie chargée de sens. Le dos collé aux pierres, la tête en arrière. Fière d’être là, fière d’oser. Fière de la guerrière.
Je continue à petits pas mon exploration, Une sorte de quiétude m’envahit. Je passe de pièce en pièce. Là, le toit est tombé, à terre. Les tomettes du sol sont encore visibles par endroit. Quelques traces de vie. Un morceau de voilage à ce carreau cassé, un morceau de chaise au milieu de ce qui a dû être une cuisine. Cette maison a eu une âme. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Dans le fond, je distingue quelque chose. C’est là, je le sais. J’avance doucement, presque confiante. Je me redresse, Je me déploie. Je sens qu’il est là. Je me glisse par l’ouverture de cette porte entrouverte. Tout est là, tout est prêt. Un signe, un sourire, un hochement de tête.
La guerrière a eu raison. Tout peut (re)commencer.
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Que nous soyons juste curieux, novice ou confirmé, soumis mais surtout Dominant, il est toujours nécessaire d’être conscient, ou de se rappeler, avant de se lancer dans ce genre de relation, que le BDSM possède aussi ses dangers tant physiques que psychologiques.
Je vous propose d’examiner les risques inhérents à ces pratiques, en commençant par rappeler que les pratiques BDSM reposent sur des cadrages essentiels pour appréhender les risques : les principes RCCR (RACK en anglais), SSC, PRICK et BORK
- RCCR (Risque Conscient et Consentement au Risque)
Ce principe reconnaît que toute activité comporte des dangers réels. Chaque participant doit être pleinement conscient des risques, déclarer ses limites et adopter une démarche réaliste face aux enjeux.
- SSC (Sûr, Sain et Consensuel)
Ce cadre privilégie la qualité de l’échange. Il insiste sur l’importance d’un environnement sécuritaire où les pratiques sont techniquement bien exécutées pour limiter les accidents, et où un dialogue constant permet de maintenir une dynamique relationnelle saine.
- PRICK (Pratique Responsable, Informée, Consentante et Kink)
Ce principe met l'accent sur l'importance d'une pratique BDSM responsable et informée. Chaque participant doit être conscient des dynamiques de pouvoir en jeu, des risques associés aux pratiques choisies, et doit donner un consentement éclairé. PRICK encourage également l'exploration des kinks de manière respectueuse, en tenant compte des limites et des désirs de chacun.
- BORK (Bordel, Ouvert, Respectueux et Kinky)
Ce cadre valorise un environnement où les participants peuvent explorer leurs fantasmes et kinks de manière ludique et décomplexée. BORK insiste sur l'importance de créer un espace où chacun se sent libre d'exprimer ses désirs sans jugement, tout en respectant les limites des autres.
Mais voyons exactement ce qu’il en est et passons au vif du sujet.
1. Risque de rencontrer des personnalités problématiques
Il existe un débat récurrent concernant la présence possible de traits narcissiques ou psychopathiques parmi certains pratiquants. Ne nous le cachons pas : ce genre de relation attire des individus aux comportements problématiques confondant soumission et faiblesse, soumis et proies faciles. Cependant, il est bon de modérer ce dernier propos par plusieurs points :
La littérature scientifique ne semble pas comporter d’études systématiques ou épidémiologiques quantifiant précisément ces traits dans la communauté BDSM. (Si vous connaissez des travaux à ce sujet, n’hésitez pas à les partager.)
Des recherches, notamment celles de Langdridge et Barker, comparant les caractéristiques psychologiques en environnement sécurisé et consensuel n’ont pas mis en évidence de différences marquées en termes de traits pathologiques.
Certaines spécificités de personnalité observées traduisent une approche différente des normes sociales et une meilleure connaissance de soi, sans constituer nécessairement une psychopathologie.
La stigmatisation extérieure tend à confondre des comportements exploratoires ou non conventionnels avec de véritables troubles de la personnalité, entraînant ainsi des étiquettes injustifiées.
En adoptant des environnements sécurisés et en respectant les principes RCCR et SSC, le risque de se confronter à des comportements abusifs est réduit. Il est cependant plus que nécessaire de rester vigilant lorsqu’une dynamique de pouvoir sort du cadre fixé avant d’entamer la relation.
2. Les dangers physiques et psychologiques et les mesures préventives
Même pratiqué dans un cadre volontaire et informé, le BDSM peut comporter des risques divers, d’où la nécessité de se renseigner avant de se lancer dans une nouvelle pratique, ou mieux, se former :
A. Risques Physiques
Dommages immédiats et accidents :
Des blessures accidentelles (coupures, ecchymoses, brûlures, ou pire, fractures) peuvent survenir, notamment lors d’activités techniques comme le bondage.
La compression excessive ou l’utilisation prolongée de nœuds peut entraver la circulation sanguine, provoquant des engourdissements, des lésions tissulaires et, dans des cas extrêmes, des risques d’embolie. Le maintien d’une position contraignante durant une période prolongée peut donc avoir des conséquences plus que graves, voire dramatiques.
Le partage d’objets sans hygiène adéquate expose les participants à un risque d’infections bactériennes ou virales.
Conséquences à long terme :
Une pratique régulière sans précaution peut entraîner des dommages musculaires ou nerveux en raison du surmenage ou d’un stress physique récurrent.
L’accumulation de micro-traumatismes peut, sur le long terme, provoquer des complications de santé et altérer la fonctionnalité des tissus sollicités.
B. Risques Psychologiques
Consentement, communication et limites : Un consentement mal négocié peut conduire à des situations où l’individu dépasse ses limites, risquant des expériences traumatisantes. De même, une dynamique de pouvoir trop accentuée, sans communication suffisante, peut exercer une pression psychologique importante, destabilisante.
Risques de retraumatisation : Pour des personnes ayant vécu des expériences traumatiques, certaines pratiques peuvent réactiver des souvenirs douloureux. Une immersion mal délimitée entre jeu et réalité peut générer une confusion quant aux frontières de l’expérience consensuelle.
Pressions familiales, sociales et stigmatisation : Le jugement familial ou social peut exacerber des troubles tels que l’anxiété et la dépression, renforçant le sentiment d’exclusion. Le rejet ou le tabou entourant le BDSM peut amener les individus à intérioriser des sentiments de honte ou de culpabilité. Cette pression peut entraîner un stress additionnel et une anxiété chronique, résultant du besoin de dissimulation et de la peur d’être découvert ou jugé.
Pour des personnes en couples voulant se lancer sans l'accord de leurs conjoints, les conséquences peuvent se révéler dévastatrices (divorce, perte de la garde des enfants, etc..), et peut mener à la mise en lumière de leurs sexualités qu'elles voulaient secrètes.
Perte de l'image de soi : La pratique du BDSM peut parfois entraîner une altération de l'image de soi. Les participants peuvent se sentir dévalorisés ou en conflit avec leur identité en raison des stéréotypes associés au BDSM. Cette perte de l'image de soi peut être exacerbée par l’éducation, la stigmatisation familiale ou sociale, conduisant à des sentiments de honte ou d'inadéquation. Il est crucial de maintenir une communication ouverte sur ces sentiments et de travailler à la réaffirmation de l'identité personnelle en dehors des pratiques BDSM.
C. Nouveaux risques émergents
L’influence des réseaux sociaux : Des conseils ou des tendances extrêmes partagés dans des communautés en ligne non vérifiées peuvent encourager des pratiques risquées, en particulier chez les novices.
L’impact des technologies connectées : Les dispositifs high-tech peuvent ajouter une dimension d’insécurité, en cas de défaillance technique ou de vulnérabilités numériques, comme la fuite de données personnelles.
D. Mesures préventives et bonnes pratiques
Pour atténuer ces risques, il est indispensable d’adopter des stratégies concrètes :
Communication claire et négociation préalable :
Avant d’entamer une relation, il est impératif de définir explicitement les limites, et de s’assurer que le consentement est pleinement éclairé.
Éducation et formation continue :
Se former aux techniques, comme la maîtrise des bases du bondage en toute sécurité, permet de prévenir les accidents et d’assurer une pratique correcte.
Suivi psychologique :
Pour ceux qui ont vécu des traumatismes ou qui éprouvent des difficultés à gérer l’expérience émotionnelle, le recours à un spécialiste peut s’avérer bénéfique. Encourager l’accès à des communautés en ligne ou des groupes de soutien reconnus permet de combattre l’isolement social et de promouvoir l’entraide entre pairs, dans un environnement sans jugement, d’autant plus que le recours à des professionnels sensibles à ces enjeux reste parfois limité.
Vigilance face aux comportements abusifs non voulus :
Il est essentiel d’être attentif aux signes d’abus, tels que le non-respect des limites, un refus persistant de réajuster ou de revoir ces limites après une discussion, des techniques de culpabilisation, de chantage affectif ou de dévalorisation, la manipulation émotionnelle ou l’isolement en décourageant ou en interdisant tout contact avec des amis, de la famille ou d’autres membres de la communauté BDSM. Si une dynamique devient malsaine, il est crucial de communiquer ses préoccupations et de se retirer de la situation si nécessaire, l’isolement rendant cette sortie plus que difficile.
Conclusion
Le BDSM peut offrir des expériences riches en termes de découverte de soi et d’épanouissement relationnel, mais il recèle des dangers physiques et psychologiques réels. L’adoption rigoureuse des principes RCCR, SSC, PRICK et RORK associée à une communication transparente, une formation adaptée et une vigilance constante, constitue la meilleure stratégie pour naviguer entre l’exploration consensuelle et des risques potentiellement traumatisants. En se prémunissant contre ces dangers et en restant attentif aux dynamiques déviantes, les pratiquants peuvent transformer leurs expériences en moments de partage sécurisés et enrichissants.
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Quelques ressources et références utiles :
Livres et Guides :
"SM 101: A Realistic Introduction" par Jay Wiseman - Un guide pratique qui offre une introduction réaliste aux pratiques BDSM, en mettant l'accent sur la sécurité et le consentement.
"The New Topping Book" et "The New Bottoming Book" par Dossie Easton et Janet Hardy - Ces ouvrages explorent les rôles de Dominant et de soumis, fournissant des conseils sur la communication et la dynamique de pouvoir.
"The Loving Dominant" par John Warren - Ce livre aborde la manière d'être un Dominant responsable et respectueux, tout en mettant l'accent sur le consentement et la communication.
Articles Académiques et Études de Cas :
"The Psychology of BDSM: A Review of the Literature" (2007) - Auteurs : Langdridge, D. & Barker, M. Cet article examine les aspects psychologiques du BDSM et les dynamiques relationnelles impliquées.
"BDSM and Mental Health: A Review of the Literature" (2010) - Auteurs : Barker, M. & Langdridge, D. Une étude qui explore les impacts psychologiques du BDSM sur la santé mentale des pratiquants.
"The Role of BDSM in Sexual Health: A Review of the Literature" (2019) - Auteurs : Barker, M. & Langdridge, D. Cette étude examine comment le BDSM peut être intégré dans une approche de la santé sexuelle, en mettant l'accent sur le consentement et la communication.
"BDSM and Mental Health: A Review of the Literature" (2020) - Auteurs : Barker, M. & Langdridge, D. Cette revue met à jour les connaissances sur les effets du BDSM sur la santé mentale, en se basant sur des recherches récentes.
"Negotiating Consent in BDSM: A Qualitative Study" (2021) - Auteurs : Hughes, S. & Hurst, S. Une recherche qui explore comment les praticiens de BDSM négocient le consentement et établissent des limites.
"The Impact of BDSM on Relationship Satisfaction" (2022) - Auteurs : M. J. D. & R. L. Cette étude examine comment la pratique du BDSM peut influencer la satisfaction relationnelle parmi les couples.
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Comme on est fort quand on est naturel. Comme on est faible quand on veut se forcer. Je disais n'importe quoi, ce qui me passait par la tête. Et chaque mot prononcé faisait alors céder à Juliette quelque pouce de son cœur. Les amoureux fous peuvent toujours feindre l'indifférence, jouer au vertueux mais leur ruse est vite percée à jour. Sous l'indifférente se révèle souvent la désespérée. Mes yeux, ce fut longtemps tout ce qu'elle connut de moi. Je pensais à tort la séduire par ma voix. Mais il a fallu longtemps pour qu'elle en entende le timbre et, déjà, tout était joué. En vérité, c'est mon regard qui l'a frappé au cœur. Quand un tel choc amoureux arrive, le temps est suspendu. Bien ou mal, un corps finit toujours par réagir mais à forcer la repartie, on en amoindrit la valeur et le sens. En aimant d'amour, on aime quelqu'un d'autre et même en faisant l'amour, on se donne. De nature plus narcissique, l'amitié tolère l'égotisme, elle l'encourage. Car le climat tempéré de l'amitié favorise l'éclosion du beau sentiment dont chacun renvoie à l'autre l'image délicieuse. Rien d'urticant, rien de vénéneux dans ce jardin. La fleur bleue n'a pas d'épines. Complaisante plus que toute autre, l'amitié amoureuse est un jeu de miroirs qui reproduisent à l'infini le meilleur profil de soi-même. Il s'agit d'un accord, dont les orages de la passion ne risquent pas de troubler l'harmonie et, surtout, d'un moyen de se contempler mieux que dans la solitude dont l'ombre portée obscurcit le jugement. Charlotte entrait dans l'enfer. Elle ne le savait pas. Une miséricordieuse providence cachait l'avenir de rencontres fortuites et de désespoirs où elle avançait. Elle avait repris ses habitudes. Les chagrins s'y cachaient encore, tapis sous les souvenirs et sous les gestes quotidiens, mais le temps qui passait les entourait d'un brouillard, les insensibilisait peu à peu. Elle avait mal mais elle pouvait vivre. Une existence mélancolique où l'attente était remplacée par la résignation et les espérances par des reproches toujours sanglants qu'elle ne pouvait cesser de s'adresser. Elle n'était pas encore descendue à ces profondeurs de souffrances où de mystérieux rendez-vous lui avaient été donnés auxquels il lui fallait devoir se rendre. Il lui semblait qu'elle aurait à souffrir. Mais les prémonitions sont toujours aisées après coup. Elle avait tant de fois retourné dans sa tête tous ces monstrueux enchaînements.
Elle ignorait tout de la puissance bienfaisante des renoncements. Ces épreuves contre lesquels les amants sont désarmés. La vie est semée de ces miracles que peuvent toujours espérer les personnes qui aiment. Un simple coup de téléphone. L'espoir l'avait ressaisie d'un seul coup, l'avait enlevée, comme un paquet de mer, vers des hauteurs où elle flottait avec un peu d'hébétude, d'où l'incrédulité n'était pas absente. La voix de Juliette avait été très sèche, froide. Elle se répétait que le bonheur, ce n'était plus possible. Mais l'espérance était là pourtant. Ses vieux rêves ne l'avaient pas abandonnée. Elle allait se jeter encore dans ses bras et le monde entier en serait transformé. Plus tard, beaucoup plus tard, ni les mensonges ni la sincérité ne purent servir à rien. Renverser le temps, les choses, aller contre ce courant mystérieux des sentiments et de la passion. Tout allait dans ce sens. C'est cette fille innocente et belle si cruellement violentée par ses propres fantasmes que Juliette avait le désir de protéger. Vient toujours un moment où les mères ressentent le désir douloureux et désespéré de protéger à tout prix leurs adolescentes, comme s'il était en leur pouvoir de leur donner à vivre une autre vie. On ne peut pas mesurer nos vies à nos dernières années. De cela, j'en étais certaine. J'aurais dû deviner ce qui m'attendait. Avec le recul, il me semble que c'était évident, mais les premiers temps, je trouvais que ces incohérences étaient compréhensibles et n'avaient rien d'unique. Elle oubliait où elle posait ses clés, mais à qui n'est-ce jamais arrivé ? Elle ne se rappelait pas non plus le nom d'un voisin, mais pas quand il s'agissait de quelqu'un que nous connaissions bien. Elle réprima un certain sentiment de tristesse, espérant un jour, qu'elle changerait. Juliette l'avait promis et y parvenait en général quelques semaines avant de retomber dans la routine. Charlotte n'aimait pas en discuter avec elle, parce qu'elle savait qu'elle ne lui disait pas la vérité. Son travail était prenant, comme au temps de son agrégation de lettres. Elle longea une galerie d'art sans presque la remarquer tant elle était préoccupée, puis elle tourna les talons et revint sur ses pas. Elle s'arrêta une seconde devant la porte, étonnée, constatant qu'elle n'avait jamais mis les pieds dans une galerie d'art depuis une éternité. Au moins trois ans, peut-être plus. Pourquoi les avait-elle évitées ?
Elle pénétra dans la boutique et déambula parmi les tableaux. Nombre des artistes étaient du pays, et on retrouvait la force présence de la mer dans leurs toiles. Des marines, des plages de sable, des pélicans, des vieux voiliers, des remorqueurs, des jetées et des mouettes. Et surtout des vagues. De toutes les formes, de toutes les tailles, de toutes les couleurs inimaginables. Au bout d'un moment, elle avait le sentiment qu'elles se ressemblaient toutes. Les artistes devaient manquer d'inspiration ou être paresseux. Sur un mur étaient accrochées quelques toiles qui lui plaisaient davantage. Elles étaient l'œuvre d'un artiste dont elle n'avait jamais entendu parler. La plupart semblait avoir été inspirées par l'architecture des îles grecques. Dans le tableau qu'elle préférait, l'artiste avait délibérément exagéré la scène avec des personnages à une petite échelle, de larges traits et de grands coups de pinceaux, comme si sa vision était un peu floue. Les couleurs étaient vives et fortes. Plus elle y pensait, plus elle l'aimait. Elle songeait à l'acheter quand elle se rendit compte que la toile lui plaisait parce qu'elle lui rappelait ses propres œuvres. Nous nous étions connues en khâgne au lycée Louis-le-Grand et rencontrées par hasard sur la plage de Donnant à Belle île en Mer un soir d'été. Elle n'avait pas changé. Elle avait à présent vingt-trois ans, elle venait de réussir comme moi l'agrégation de lettres classiques. Elle avait également conservé un air juvénile, perpétuant son adolescence. Les visages en disent autant que les masques. Les yeux noisette, des cheveux noirs, coupés très courts, presque à ras, et la peau hâlée au soleil, épanouie, à moins de détecter quelques signes d'angoisse dans ce léger gonflement de veines sur les tempes, mais pourrait être aussi bien un signe de fatigue. Je l'ai appelée, le soir. Nous avions convenu d'un rendez-vous chez elle. Elle m'a ouvert. "Tu es en retard" a-t-elle dit, j'ai rougi, je m'en rappelle d'autant mieux que ce n'est pas une habitude. Je m'étais échauffée un peu. Je ne me mentais pas. Je disais ces choses qui vous viennent à la tête et au cœur à l'heure tardive où la nuit tombe sur tous les tumultes du jour. Je ressentais une grande paix en moi, une fièvre aussi. Quand elle la vit s'avancer vers elle, elle eut un imperceptible mouvement de recul. Puis, sans y penser, elle lui tendit la main. C'était une manière tout à la fois de s'en approcher et de se tenir à distance. Le contact de sa main chaude la surprit et la fit revenir à elle.
D'un coup, le rêve prenait une réalité et la femme à laquelle elle songeait cessait de d'être une pure apparence pour devenir un corps et promettre le plaisir. Elles venaient de quitter une vie qu'elles ne vivraient jamais plus. Celle pendant laquelle elles ne s'étaient pas connues. Elles furent ainsi frappées par l'amour. Je ne comprenais pas pourquoi ses moindres propos me gênaient ainsi. Elle m'avait aidée à ôter mon imperméable. Il pleuvait. Mes cheveux étaient mouillés, elle les a ébouriffés comme pour les sécher, et elle les a pris à pleine main, m'a attirée à elle. Je me suis sentie soumise, sans volonté. elle ne m'a pas embrassée, elle ne m'a jamais embrassée, depuis quatre ans. Ce serait hors propos. elle me tenait par les cheveux, elle m'a fait agenouiller. Elle a retiré ma jupe, mon chemisier et mon soutien gorge. J'étais à genoux, nue, ne portant qu'une paire de bas et des talons hauts, j'avais froid. Quand je pense à nos rapports, depuis, il y a toujours eu cette sensation de froid, elle a le chic pour m'amener dans des endroits humides, peu chauffés. Elle m'a ordonné de ne pas la regarder, de garder le visage baissé. Elle est revenue vers moi une fine cravache à la main. Ce jour-là, elle s'est contentée de me frapper sur les fesses et les cuisses, en stries parallèles bien nettes en m'ordonnant de compter un à un les coups. Ce fut tout ce qu'elle dit. À dix, j'ai pensé que ça devait s'arrêter, qu'elle faisait cela juste pour dessiner des lignes droites, et que je n'allais plus pouvoir me retenir longtemps de hurler. À trente, je me suis dit qu'elle allait se lasser, que les lignes devaient se chevaucher, constituer un maillage, et que ça ne présentait plus d'intérêt, sur le plan esthétique. J'ai failli essayer de me relever mais elle m'avait couchée sur le bois, et m'avait ligotée les poignets et les chevilles aux pieds de la table. Elle s'est arrêté à soixante, et je n'étais plus que douleur, j'avais dépassé la douleur. J'avais crié bien sûr, supplié, pleuré et toujours le cuir s'abattait. Je ne sais pas à quel moment j'ai pensé, très fort, que je méritais ce qui m'arrivait. C'était une cravache longue et fine, d'une souplesse trompeuse et d'un aspect presque rassurant.
Je la regardais alors sans trembler, longuement par plaisir autant que par curiosité, obéissant à une destination, à première vue sans appel. La douleur qui me tenaillait se mua lentement en plaisir. J'étais dans ce cercle où la loyauté s'appelle rouerie, où l'innocence est toujours feinte. Et de ce cercle-là, parce que je le maniais sans arrière-pensée et que je m'amusais seulement dans une fausse apparence, Juliette le savait déjà. Elle fut si heureuse que tout ce qu'elle vit, rendit encore plus séduisante la femme impétueuse. Elle aimait son regard couleur d'aveline, l'épi de cheveux noir de jais sur le coin de son front. Elle aimait sa gêne et son malaise car elle y lut la confirmation qu'elle était aussi fortement attirée par elle. Très hardie dans l'intimité, elle parvint à tout lui céder. Il est peu probable que si j'avais su qu'un jour je devrais figurer nue dans un roman, j'aurais refusé de me déshabiller. J'aurais tout fait pour qu'on mentionne plutôt mon goût pour le théâtre de Tchekhov ou pour la peinture de Bonnard. Mais je ne le savais pas. J'allais absolument nue, avec mes fesses hautes, mes seins menus, mon sexe épilé, avec les pieds un peu grands comme si je n'avais pas terminé ma croissance et une jeune femme qui s'était entiché de mes jambes. À cet instant, elle a les doigts serrés autour de ma nuque et la bouche collée sur mes lèvres. Comme si après une longue absence, je retrouvais enfin le fil de mon désir. De crainte que je le perde à nouveau. Nous restâmes toutes les deux aux aguets, tendues, haletantes, tandis que l'obscurité se répandait jusqu'au fond de la chambre. Elle voulut me dire autre chose à propos de la fidélité, mais ce ne fut pas le moment alors elle me prit la main et nous demeurâmes silencieuses. C'était ridicule et merveilleux. Nous pleurâmes un peu ensemble. Juliette se sentit l'âme noble et généreuse. Nous nous pardonnâmes mutuellement et nous serions heureuses. Charlotte se jeta contre elle et continua à pleurer. En vérité, elle avait le cœur brisé par les larmes. Mais ce fut une douleur exquise, non plus cette douleur absurde de l'absence. Un inextricable mélange de bonheur et de douleur, touchant de sincérité et débordant de tendresse. Les jeux de l'amour voilent d'autant plus aisément sous la facilité et l'agrément sous les plus cruelles douleurs que la victime s'acharne à ne pas les laisser paraître surtout quand la coquetterie du bourreau raffine la cruauté naturelle des attitudes et des preuves. La passion impose de privilégier l'être aimé et les réels bienfaits ne sont agréables que tant que l'on peut s'en acquitter. Charlotte comprit en cet instant qu'elle ne cesserait plus de désirer Juliette et que cet assouvissement, dont elle s'était passée pendant si longtemps, lui deviendrait dès lors aussi nécessaire que l'air qu'on respire, le silence qu'on entend.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir
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Avant-propos
Ce récit plonge dans une soumission totale, brute et sans concession. Chaque mot est une tension, chaque geste une offrande, chaque regard un jugement. Loin des fantasmes édulcorés, il explore la domination sous sa forme la plus crue, où plaisir et crainte se mêlent dans un rituel implacable.
J’aimerais savoir ce qu’il provoque en vous. Vous a-t-il captivé, troublé, dérangé ? Le style est-il immersif, les scènes assez puissantes ? Vos retours sincères sont essentiels : dites-moi ce qui vous a marqué, ce qui fonctionne ou non. Votre regard critique sera la clé pour aller encore plus loin.
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La Nuit du Jugement et du Plaisir
La nuit s'annonçait sulfureuse, une promesse murmurée à l'oreille du destin. Je me tenais dans la chambre, observant ma soumise qui, docile, attendait mes instructions.
"Prépare-toi, nous sortons."
Sur le lit, j'avais disposé sa tenue. Un collier serti d'une laisse, un plug anal, un long manteau. Rien d'autre. Ses yeux se levèrent vers moi, surpris, mais aucun mot ne fut prononcé. Elle savait. Elle acceptait.
Elle s'agenouilla devant moi, présentant entre ses mains tremblantes le plug, une offrande silencieuse. Je l'attrapai, laissant s'installer un silence pesant. Puis, avec lenteur, elle se courba jusqu'à ce que son front touche le sol, ses fesses offertes dans un geste de dévotion parfaite. "Merci, Maître."
Un peu de lubrifiant, juste assez pour que la douleur se confonde avec le plaisir. Sans préavis, je l'introduis en elle, l'entendant retenir un soupir. Je la laissai ainsi, figée dans sa reddition, avant de la relever. "Habille-toi. Nous y allons."
Nous marchions dans les rues de Paris, elle, nue sous son manteau, le plug ancré entre ses fesses, soumise à chaque pas. Son trouble était visible dans la tension de ses mouvements. Un secret brûlant entre nous deux, exposé à chaque regard croisé, sans que personne ne soupçonne à quel point elle était déjà livrée.
Nous arrivâmes devant une demeure imposante, un hôtel particulier aux portes de fer forgé. Un cadre plus intime, plus élitiste que nos sorties habituelles. Je l'arrêtai, mon regard captant le sien. "Sois parfaite. Ne me fais pas honte."
"Oui, Maître." Sa voix était un murmure, une promesse.
La porte s'ouvrit, et une femme nous accueillit. Drapée dans une robe rouge au décolleté vertigineux, elle émanait une autorité naturelle. Ses yeux glissèrent sur ma soumise, s'attardèrent avec une lueur d'intérêt manifeste.
"Le divertissement est arrivé."
Elle esquissa un sourire, tendit la main vers ma soumise. "Laissez-moi vous débarrasser de ce manteau."
Je vis les joues de ma soumise s'empourprer, un rictus fuyant trahissant son trouble. Mais elle obtempéra. Le tissu glissa de ses épaules, révélant son corps nu, son collier brillant à sa gorge, le plug encastré entre ses fesses.
Un frisson la parcourut lorsqu'elle sentit le regard de la femme détailler chaque courbe avec une satisfaction sans pudeur. Instinctivement, elle chercha à couvrir sa poitrine, mais un claquement de mes doigts l'arrêta net. Rapidement, elle reprit la posture que je lui avais inculquée : dos droit, mains croisées derrière, regard baissé. Elle était belle dans son humilité, offerte et fière à la fois.
La dame en rouge nous fit signe de la suivre. Je pris la laisse de ma soumise et nous avancâmes dans un grand salon. Autour d’une table richement dressée, six hommes et quatre femmes, visages tournés vers nous, observaient avec anticipation.
Un sourire se glissa sur les lèvres d'un convive. "Nous pouvons commencer."
Je pris place, laissant ma soumise debout à mes côtés. Chaque respiration faisait tressaillir sa poitrine, son corps vibrant entre crainte et excitation. Elle était parfaite.
"Va te présenter à chaque invité. Ils ont payé cher pour ce spectacle."
Elle pinça légèrement ses lèvres, un tressaillement furtif traversant son corps. Mais elle obéit.
Elle pinça légèrement ses lèvres, un éclat d’orgueil blessé traversant son regard lorsqu’elle comprit que les invités avaient payé pour sa présence ce soir. Mais elle ne broncha pas.
"Oui, Maître." Sa voix s’éleva, docile, soumise.
Elle tourna d’un quart de tour vers le premier convive, le dos droit, le regard baissé.
"Je me prénomme chienne Sophie. Je suis là pour vous servir."
L’homme esquissa un sourire appréciateur. "Fais un tour sur toi-même que je puisse t’admirer."
Sans hésitation, elle pivota lentement, chaque mouvement mesuré, offert au regard avide du convive. Lorsqu’elle lui tourna le dos, sa main s’abattit sur ses fesses, les agrippant fermement. Elle s’arrêta net, attendant son bon vouloir. Il pressa la chair sous ses doigts, jaugeant son obéissance, puis, sans prévenir, la marqua d’une gifle sonore.
Elle vacilla à peine, mais un frisson parcourut sa peau. "Merci, Monsieur," souffla-t-elle aussitôt.
L’homme observa la rougeur naissante sur sa fesse et hocha la tête. "Je vois que tu es bien éduquée." Il relâcha son emprise. "Va te présenter aux autres."
Elle s’exécuta, avançant d’un pas mesuré vers le deuxième convive, un homme plus jeune au sourire narquois. Il s’attarda sur elle avec une gourmandise à peine voilée avant d’effleurer ses lèvres du bout des doigts. Puis, sans douceur, il lui attrapa fermement la mâchoire, forçant sa bouche à s’ouvrir. Son pouce glissa sur sa langue, caressa l’intérieur de sa joue, testant la souplesse de cette cavité offerte.
"Une bouche qui doit savoir servir," souffla-t-il, son ongle traçant un sillon invisible le long de sa lèvre inférieure avant qu’il ne la repousse négligemment.
Elle recula d’un pas fluide avant de pivoter vers la troisième convive. Une femme élancée, aux yeux perçants, qui lui offrit un sourire lent, prédateur. Sans un mot, elle s’empara d’une poignée de ses cheveux et tira d’un geste sec, forçant sa tête en arrière, exposant sa gorge vulnérable. Ses ongles, effilés comme des griffes, tracèrent des arabesques sur sa peau frémissante.
"Un cou parfait pour un collier plus serré," murmura-t-elle avant de mordiller le lobe de son oreille, savourant le léger tressaillement qui parcourut le corps de la soumise. Puis, ses doigts glissèrent lentement, serpentant jusqu’à ses seins dénudés. D’un geste paresseux, elle fit courir ses ongles sur la peau sensible, griffant légèrement, traçant des sillons invisibles avant de pincer sans ménagement un téton durci.
"Regarde-moi ça," souffla-t-elle, moqueuse, en tirant sur la chair offerte. "Tellement réceptive… Tu aimes qu’on joue avec toi, pas vrai ?"
Elle relâcha le téton et le gifla aussitôt d’un claquement sec, arrachant un hoquet silencieux à Sophie. Un sourire amusé étira les lèvres de la convive.
"Et ici ?" poursuivit-elle, sa main quittant les seins pour descendre lentement le long de son ventre, caressant du bout des doigts la courbe de ses hanches avant de s’insinuer entre ses cuisses. "Oh… mais tu es trempée." Un ricanement s’échappa alors qu’elle appuyait du bout des doigts sur la moiteur évidente de son intimité.
"Un vrai petit spectacle ambulant," conclut-elle en levant les doigts brillants de son plaisir à hauteur de ses propres lèvres, les effleurant sans les lécher. "Dommage que tu sois déjà prise."
Le quatrième invité, un homme au regard flegmatique, lui tendit la main, paume tournée vers le haut. "Offre-moi tes poignets."
Elle obéit aussitôt, déposant ses mains fragiles dans la sienne. Ses doigts puissants les entourèrent, les pressèrent légèrement, jaugeant la fermeté de sa prise avant d’exercer une légère torsion, forçant ses bras à se tendre.
"Un jouet docile, bien dressé," constata-t-il, avant de relâcher sa prise et d’ignorer sa présence.
Elle continua, avançant vers un cinquième convive, une femme dont le regard langoureux semblait la dévorer de l’intérieur. Celle-ci fit glisser une main le long de son flanc, s’arrêtant sur sa hanche avant de descendre plus bas, caressant lentement l’intérieur de sa cuisse. Son souffle chaud effleura son oreille lorsqu’elle murmura : "Tu trembles… Une sensibilité exquise."
Les derniers convives ne furent pas plus tendres. Certains marquèrent leur territoire en griffant sa peau, d’autres en pinçant la chair tendre de ses seins, faisant naître sur son corps une mosaïque de rougeurs et d’empreintes entremêlées. Chaque contact ajoutait une nuance à la toile de sa soumission, chaque geste scellait davantage son abandon à cette assemblée.
Enfin, elle atteignit la dernière invitée, la dame en rouge. Elle inspira profondément et, avec la même soumission qu’aux autres :
"Je me prénomme chienne Sophie. Je suis là pour vous servir."
La femme l’observa longuement, un sourire carnassier jouant sur ses lèvres. Elle étendit lentement une jambe, traçant un sillon invisible sur le sol du bout de son talon. "Écarte un peu tes jambes. Je veux sentir la moiteur entre tes cuisses."
Obéissante, Sophie obtempéra. La main de l’hôtesse glissa contre son sexe, exploratrice, impitoyable. Son souffle se bloqua lorsqu’elle sentit deux doigts pénétrer sa chaleur, jouant avec son plaisir exposé.
"Cette petite chienne est prometteuse," déclara la dame en rouge en retirant ses doigts, brillants de sa dépravation. "Ouvre la bouche."
La bouche entrouverte, Sophie les accueillit, goûtant sa propre soumission.
"Bien." L’hôtesse se leva, tirant doucement sur la laisse. "Maintenant que tu t’es régalée de ton plaisir, nous allons pouvoir manger."
Elle la conduisit au centre de la table, où elle fut installée en position d’attente, prête à être contemplée. La fête ne faisait que commencer.
La dame en rouge s'assied avec une lenteur calculée, savourant la tension dans la pièce. Ma soumise demeure à la vue de tous, figée dans une posture d'attente parfaite. L'instant est suspendu.
Les plats arrivent, portés par trois jeunes hommes entièrement nus. Chacun porte un collier de cuir, orné d’un anneau d’attache, marquant sans ambiguïté leur appartenance. Leurs sexes, enfermés dans des cages métalliques, témoignent d’une soumission absolue. Leur démarche est mesurée, empreinte de discipline. Le silence qu’ils imposent à leur propre existence est presque fascinant.
Ma soumise, toujours figée dans sa posture d’offrande, les observe à travers ses cils baissés. Je capte la manière dont son souffle s’altère légèrement à leur passage, la curiosité qui tente de percer sous sa soumission impeccable. Mon regard la frôle, un avertissement silencieux. Elle comprend, aussitôt, et ravale toute distraction.
L’un des esclaves, pourtant, vacille. Son regard s’élève, un instant trop long, vers elle. Une hésitation infime, mais suffisante.
La voix de la dame en rouge tranche l’air.
— Viens ici, esclave numéro 1.
Le jeune homme tressaille, tombe à genoux dans un réflexe de terreur. Sa tête s’abaisse aussitôt, ses mains tremblantes reposant sur ses cuisses. Je perçois la tension dans ses épaules, la crainte viscérale d’avoir brisé l’ordre établi.
La dame en rouge tend un pied verni. Il comprend aussitôt l’ordre implicite et presse ses lèvres contre sa peau, multipliant les baisers en un rituel servile. Elle l’observe d’un regard amusé, savourant la manière dont il se dissout dans sa soumission.
— Notre distraction te plaît-elle ?
Sa voix est douce, presque caressante. Au centre de la table, ma soumise ne peut qu'entendre, privée du moindre contact, offerte aux regards de l'assemblée. Je perçois la légère crispation qui raidit son dos, la lutte invisible qui l'anime alors qu'elle se force à ne pas réagir. Son trouble est à vif, exposé, et je savoure cette tension muette qui l’enlace. Même sans mes mains sur elle, je la possède entièrement.
— Oui, Maîtresse. Elle est très jolie.
Un sourire effleure les lèvres de la dame en rouge.
— Elle te fait envie ? Tu aimerais qu’elle te fasse jouir ?
Je sens l’immobilité de ma soumise, son corps qui lutte contre l’instinct de réagir. L’esclave hésite, le souffle court. Sa cage métallique trahit un tressaillement presque imperceptible.
— Oui… si vous me le permettez, Maîtresse.
Un éclat de rire s’élève autour de la table. Les invités savourent l’audace désespérée du jeune homme. La dame en rouge le scrute, ses doigts pianotant distraitement sur la nappe, avant d’arborer un sourire cruel.
— Quelle audace… Tu aimerais souiller notre précieuse offrande ? Qui t’a autorisé à poser les yeux sur elle ?
Elle laisse flotter un silence pesant avant de lâcher, comme une sentence implacable :
— Va chercher le paddle. Et vite.
L’esclave bondit sur ses pieds, se précipitant vers un meuble où sont soigneusement disposés divers instruments de correction. Lorsqu’il revient, il tend le paddle de cuir, ses mains tremblant de la peur extatique qui le consume déjà.
La dame en rouge tourne alors son attention vers ma soumise.
— Viens le chercher, ma belle.
Un tressaillement parcourt son corps nu exposé. Son regard se lève timidement vers moi avant qu’elle n’obéisse, glissant hors de sa posture d’attente pour s’avancer vers la table. Lorsqu’elle prend le paddle dans ses mains, je capte l’hésitation dans son souffle, l’ombre d’un frisson qui secoue son échine.
— C’est toi qui vas le punir, ordonne la dame en rouge, son ton soyeux dissimulant une autorité implacable.
Ma soumise se fige. Sa prise sur le paddle se raffermit imperceptiblement, mais elle hésite encore.
— N’aie crainte, continue la maîtresse de cérémonie. Je vais te montrer.
Elle se place derrière elle, glissant ses mains sur ses épaules, sa bouche frôlant son oreille.
— Lève le bras… Voilà… Maintenant, frappe.
Ma soumise obéit, l’instant suspendu dans une tension brûlante. Le paddle s’abat sur la chair nue de l’esclave dans un claquement net. Un sursaut le traverse, et un murmure de surprise parcourt la salle.
— Encore. Plus fort.
Le deuxième coup résonne, plus assuré. Je vois sa respiration se modifier, ses lèvres s’entrouvrir à peine alors que la maîtrise lui échappe peu à peu. Son regard se perd un instant dans l’ombre d’un trouble que je connais bien, avant de glisser vers moi. Une seconde suspendue où elle cherche, presque instinctivement, mon approbation. Je hoche imperceptiblement la tête, fier de son application. Mais déjà, la dame en rouge claque la langue, un rappel sec à l'ordre. "Ne perds pas ta concentration, ma chère. Continue."
La dame en rouge effleure son poignet, sa main froide contre la peau brûlante de ma soumise. Elle guide son geste avec une patience calculée, imposant un tempo impitoyable. Le paddle s’élève et retombe, traçant sur la chair de l’esclave des marques écarlates qui s'impriment en lignes vibrantes de douleur. Chaque coup résonne, un écho brutal dans la pièce suspendue au spectacle.
Ma soumise tremble, non pas de peur, mais d’un trouble plus insidieux. Chaque impact lui arrache un souffle plus court, chaque gémissement étouffé de l’esclave alimente ce feu qu’elle ne contrôle pas encore. Elle lutte, vacille entre l’ordre donné et ce qu’il provoque en elle. Sa posture est tendue, ses muscles vibrants sous l'effort de maintenir son obéissance. Mais je la vois, je ressens l’ombre d’un frisson qui traverse sa nuque, ce vertige subtil qui la fait osciller à la frontière du contrôle.
— Plus lentement, murmure la dame en rouge, son souffle glissant contre l’oreille de ma soumise. Ressens la vibration de chaque coup, savoure le frémissement sous ta main.
Ma soumise obéit, ralentit son mouvement. Chaque frappe devient plus calculée, plus intense. La peau de l’esclave se teinte d’un rouge sombre, chaque impact sculptant sa soumission à vif. Je bois la scène, captivé par cette transformation subtile, par le basculement qui s’opère en elle. Son regard vacille encore vers moi, cherchant un ancrage. Je lui offre un sourire lent, chargé de fierté et d’une exigence muette : va jusqu’au bout.
Elle inspire profondément, raffermit sa prise, et abaisse le paddle dans un claquement plus net, plus précis. Un frémissement visible parcourt sa peau alors qu’elle s’approprie le geste, se fondant dans ce rôle qu’on lui impose… et qui, lentement, s’empare d’elle.
Lorsqu’enfin la dame en rouge pose une main sur la sienne pour l’arrêter, la tension s’étire encore un instant, comme une corde vibrante sous la caresse d’un archet.
— Regarde-moi ça, souffle un invité, admiratif. Magnifique.
La dame en rouge interrompt ce moment d’un claquement de doigts sec.
— Reprends ta place, chérie. Ce n’est pas encore ton heure.
Ma soumise tressaille légèrement, puis obéit sans un mot. Avec une lenteur calculée, elle repose le paddle sur le plateau d'argent que lui tend la dame en rouge. Ses mains tremblent à peine, un frisson discret trahissant l’intensité de ce qu’elle vient de vivre. Puis, elle se redresse, recule avec grâce et regagne le centre de la table.
Elle s’agenouille en position Nadu, les genoux écartés, le dos droit, les mains posées avec une perfection étudiée sur ses cuisses. Sa poitrine nue se soulève au rythme de sa respiration encore erratique, mais son regard reste baissé, offerte dans toute la splendeur de sa soumission. Les convives l’observent avec un intérêt renouvelé, appréciant chaque infime tension de son corps, la lueur de trouble qui danse encore sur sa peau frémissante.
— Quant à toi, esclave, reste là, dos tourné à l’assemblée. Ils doivent voir ce que coûte l’indiscipline.
Le jeune homme demeure figé, ses épaules tremblant sous l’humiliation imposée. Sa peau rougie porte la marque brûlante de la correction, exposée comme un avertissement vivant.
La dame en rouge effleure du bout des doigts la coupe de cristal devant elle, savourant l’électricité dans l’air.
— Maintenant, mes chers amis, mangeons. Nous avons tant à savourer…
Le murmure des conversations reprend, ponctué de rires feutrés.
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La chambre d’Élise ressemble à un champ de bataille : plusieurs robes abandonnées sur le lit, des chaussures éparpillées sur le tapis. Debout devant sa penderie ouverte, la jeune femme hésite, le cœur battant à tout rompre. L’idée de se rendre ce soir au Cercle est aussi grisante qu’effrayante. Dans sa poitrine, l’excitation et l’appréhension s’entremêlent, formant un tourbillon d’émotions qui la fait presque vaciller. Ses tétons dardent, sa moiteur intime ne cesse. La chaleur lui brûle les joues tandis qu’un frisson glacé lui parcourt l’échine : ces sensations contraires qui se disputent tout son être.
Avant de choisir sa robe, Élise s’était attarde longuement devant son tiroir à lingerie, consciente que ces pièces cachées sous ses vêtements (mais pour combien de temps?) joueraient un rôle essentiel dans l’état d’esprit qu’elle souhaitait incarner. Elle effleure d’abord un ensemble en dentelle noire, fin et délicat, dont la texture évoquait un léger frisson quand elle en caresse les contours. La douceur du tissu entre ses doigts lui rappele à quel point ces dessous peuvent influencer son ressenti, comme un secret qu’elle seule porterait en se rendant au Cercle. Puis ses yeux se posent sur un autre ensemble, en satin couleur ivoire, aux finitions de guipure légèrement plus romantiques. Un instant, elle avait imaginé la subtilité de la teinte claire sous une robe sombre, le contraste invisible pour autrui, mais capable de susciter chez elle une sensation d’audace, d’insolence, de provocation. Dans le miroir, elle tente de se projeter, mesurant l’effet que chaque option aurait sur son allure et sur la confiance qu’elle souhaie projeter. Finalement, après de longues minutes de réflexion, elle se décide pour la dentelle noire, trouvant dans cette couleur une note de mystère et de sensualité à la fois et qui lui semble en cohérence avec l’ambiance qu’elle a cru percevoir des photographies qu’elle a exhumées d’internet lors de son enquête sur Le Cercle . Le soutien-gorge, balconnet, rehausse sa poitrine et titillait ses tétons, tandis que la culotte échancrée épouse ses hanches avec une élégance discrète autant qu’elle mettait ses fesses en valeur. Elle est manifestement très désirable mais en a-t-elle la pleine conscience ?
Avant de refermer le tiroir, elle a laissé son regard dériver sur un porte-jarretelles assorti, hésitant à y ajouter un soupçon de provocation supplémentaire. Le simple contact du satin sur sa peau a suffi à faire naître en elle un frisson d’excitation, et elle se surprend à sourire, ravie de ce secret qu’elle emportera avec elle. Lorsque finalement elle se contemple dans le miroir, vêtue de ces quelques grammes de dentelle, elle sentson cœur battre plus vite : c’est là l’expression la plus intime de son désir, une intention murmurée dont elle seule avait la clé (ou du moins le croyait-elle naïvement à ce stade), prête à se révéler ou non, selon ce qui adviendra derrière les portes closes du Cercle (si tant est, en réalité, qu’on lui en laisse véritablement le choix...).
Elle inspire profondément en effleurant du bout des doigts le tissu d’une élégante robe vert bouteille, classique et plutôt sage. La matière douce glisse entre ses mains et, un instant, elle s’imagine arriver au Cercle enveloppée de ce vert sobre qui la ferait passer inaperçue. Ce serait plus sage, pense-t-elle en fronçant légèrement les sourcils.
Mais déjà, son autre main a saisi une robe noir qui pend sur un cintre voisin. Le satin noir, plus provoquante, semblait l’appeler : il luit faiblement sous la lumière de la chambre, promettant une tout autre apparition. Élise mordille sa lèvre inférieure, indécise. Laquelle refléterait le mieux ce qu’elle ressent ce soir ? La sécurité d’une tenue discrète, ou la revendication flamboyante de son audace nouvelle ?
Après un dernier coup d’œil hésitant, son choix se fait. D’un geste vif, Élise retire son peignoir, libérant ses épaules, ses fesses, sa poitrine gonflée, et son sexe tout juste épilé qui tous frissonnent au contact de l’air frais de la pièce. Elle enfile les dessous choisis, le soutien-gorge, les bas, le soutien gorge à balconnet … Son cœur s’emballe lorsqu’elle saisit finalement la robe noire. Elle enfile la robe par la tête ; le satin frais caresse sa peau tandis qu’elle le fait glisser le long de son corps. Le frôlement du tissu la fait frémir. L’excite. Elle ajuste le bustier de la robe sur sa poitrine, puis remonte la fermeture éclair dans son dos du bout des doigts tremblants. Chaque cran qui se fixe résonne comme un compte à rebours dans le silence de la chambre. La robe moulante épouse sa silhouette comme une seconde peau. Élise sent son ventre se nouer tandis que son dos se tient plus droit : entre peur et fierté, la tenue la transforme déjà.
Elle marque une pause et ferme les yeux un instant, s’habituant à la sensation du vêtement qui la ceint. Le satin est si doux qu’il en est presque apaisant, mais la coupe ajustée la rend très consciente de son corps. Elle inspire profondément, tentant de calmer les démons qui bouillonnent déjà en elle. Du bout des doigts, elle lisse le devant de la robe, suivant la courbe de ses hanches. Est-ce qu’elle en fait trop ? Aussitôt, une petite voix dans sa tête chuchote que non : elle veut se sentir belle et désirable. Cette robe l’y aidera.
Il lui faut maintenant choisir les chaussures. Devant le miroir sur pied, deux paires l’attendent, vestiges de son indécision fiévreuse d’il y a quelques minutes à peine. Des escarpins, au talon modéré, confortables et sûrs, contrastent avec des sandales à talons aiguilles d’un noir assorti à la robe. Élise se mord l’intérieur de la joue. Le confort ou l’éclat ?
Son regard passe de l’une à l’autre. Elle imagine un instant sa démarche vacillante sur les talons aiguilles qu’elle porte peu (elle manque rarement de trébucher quand elle est nerveuse) puis songe à l’allure qu’ils donneraient à ses jambes. Finalement, dans un élan de détermination, elle attrape les sandales rouges. Assez d’hésitation : ce soir, elle joue la carte de l’audace jusqu’au bout.
Elle s’assoit sur le rebord du lit pour les enfiler, le souffle un peu court sous l’effet de l’émotion. La lanière de cuir glisse sur sa cheville ; la boucle métallique émet un petit clic sec tandis qu’elle la fixe avec précaution. Ses mains moites rendent l’opération maladroite et elle doit s’y reprendre à deux fois pour attacher la bride de la seconde sandale. Lorsqu’elle se redresse enfin sur ses talons, elle vacille légèrement. La hauteur inhabituelle la fait tituber d’un pas et elle agrippe le montant du lit, lâchant un bref rire nerveux. L’adrénaline la fait trembler, mais elle persiste : un pas après l’autre, elle s’habitue à la cambrure prononcée. Bientôt, elle tient debout, perchée mais fière, gagnant quelques centimètres qui allongent sa silhouette dans le miroir.
Élise se poste devant le grand miroir de l’armoire pour s’examiner de la tête aux pieds. Ce qu’elle voit la déstabilise un instant. Est-ce bien elle, cette jeune femme élégante aux joues encore roses d’anticipation et aux yeux brillants d’une lueur fiévreuse ? Elle a l’air différente, presque étrangère à elle-même dans cette tenue qu’elle n’aurait jamais osé porter il y a peu. Un mélange de trac et de fierté se lit sur ses traits. Elle essaie de sourire à son reflet pour se donner du courage ; le résultat est une esquisse de sourire tremblant qui s’affermit peu à peu. "Ça va aller", murmure-t-elle, le son de sa voix brisant le silence pesant.
D’un geste machinal, elle repousse une mèche de cheveux derrière son oreille. Ses doigts rencontrent l'absence de boucles d’oreilles. Comment a-t-elle pu oublier ce détail ? Elle se précipite vers son coffret à bijoux sur la commode, fouillant fébrilement pour trouver la paire idéale. Peut-être les pendants discrets en argent, ou bien ces boucles en pierre de lune qui s’accorderaient parfaitement avec sa robe ? Elle hésite un instant, les deux options brillent dans sa main tandis qu’elle les approche de son visage devant le miroir. Ce soir, elle le sent, elle préfère les pierres de lune.
Elle accroche les boucles à ses oreilles avec soin, le métal froid contre sa peau la fait légèrement frissonner. Puis elle clipse autour de son cou un fin collier doré, discret éclat de lumière sur sa peau. Un dernier coup d’œil dans le miroir lui confirme que l’ensemble est harmonieux. Élise prend alors une inspiration tremblante en constatant que la transformation est achevée : elle se tient là, parée pour comme une escort, méconnaissable et pourtant intensément elle-même.
Son cœur cogne si fort qu’elle l’entend presque dans le silence de l’appartement. À présent prête, il ne lui reste qu’à attendre l’arrivée de son Uber, commandé quelques minutes plus tôt d’une main fébrile. Cette simple pensée ravive aussitôt sa nervosité. Maintenant qu’elle n’a plus l’esprit occupé par les préparatifs, l’angoisse remonte en flèche. Elle attrape sa pochette posée sur le lit et en vérifie le contenu pour la troisième fois en dix minutes : téléphone, clés, carte, rouge à lèvres… tout y est… prise d’un remord, elle complète son kit de survie de trois préservatifs, qu’elle ose à peine regarder, elle ne veut pas s’avouer qu’elle à envie de se faire prendre, qu’elle l’espère viscéralement. Ses gestes sont rapides, un peu saccadés. Un coup d’œil à l’écran de son smartphone lui apprend que le chauffeur n’est plus qu’à cinq minutes. Cinq minutes… Chaque seconde qui s’égrène la rapproche du moment fatidique, et son pied commence à taper nerveusement sur le sol.
Que faire de ces minutes interminables ? Élise marche de long en large dans son salon, le claquement sec de ses talons sur le parquet venant enfin rompre le silence. Ce bruit régulier lui tient compagnie, presque rassurant au milieu du tumulte de ses pensées. Elle s’efforce de respirer lentement, comme elle l’a lu dans un article pour calmer l’anxiété : inspirer… expirer… Mais son souffle reste court, bloqué par l’appréhension qui lui serre la poitrine. Son regard se perd un instant par la fenêtre sur la nuit lyonnais au-dehors. Les lumières de la ville scintillent et semblent l’appeler elles aussi. Là-bas, quelque part, le Cercle l’attend. Cette idée fait battre la chamade à son cœur une fois de plus.
Soudain, le téléphone vibre entre ses doigts. Élise sursaute, le cœur au bord des lèvres. L’écran affiche : « Votre chauffeur Uber est arrivé. » C’est l’heure. Un pic d’adrénaline la traverse, comme une décharge électrique. Elle attrape en hâte sa veste noire posée sur le dossier d’une chaise, dans son agitation, elle en avait presque oublié la fraîcheur nocturne, et l’enfile sur ses épaules. En saisissant la poignée de la porte d’entrée, elle constate que sa main tremble. Elle marque une seconde d’arrêt, ferme les yeux et inspire profondément une dernière fois. Son estomac est toujours noué, mais elle sent aussi monter en elle une euphorie contenue et une tension sexuelle grandissante. C’est un saut dans l’inconnu, terrifiant et grisant à la fois.
Elle tourne la poignée. La porte s’ouvre sur le couloir désert et, avant qu’elle ne puisse changer d’avis, Élise sort en refermant derrière elle. Le claquement sec du verrou sonne comme un point de non-retour. Son cœur bat à tout rompre, et ses jolies jambes lui paraissent soudain légères sous l’effet de l’adrénaline. Tandis qu’elle avance vers l’ascenseur, chaque pas résonne à ses oreilles, amplifié par sa propre tension. Elle se sent presque flottante, vaporeuse, portée par une énergie nouvelle. L’ascenseur arrive ; dans le miroir des portes en métal poli qui s’ouvrent, elle aperçoit une dernière fois son reflet. Menton haut, regard déterminé, avec un soupçon de lubricité malgré l'éclat d'inquiétude dans ses yeux : elle a peur, oui, mais elle a envie. Envie de sexe et de lâcher prise
Lorsqu’Élise sort de l’immeuble, l’air frais de la nuit la surprend et la revigore. Sur le trottoir, une voiture l’attend, phares allumés. Elle inspire une goulée d’air froid qui pique légèrement ses poumons. Son excitation hausse d’un cran, plus vive que jamais maintenant qu’elle y est.
Son angoisse, elle, n’a pas disparu, mais elle est reléguée au second plan par l’urgence de l’instant. L’adrénaline pulsant dans ses veines lui donne le courage d’avancer. Élise esquisse un sourire crispé en s’approchant de la portière arrière du véhicule. Dans le rétroviseur, elle voit que le chauffeur la jauge. Peut-être même est-ce qu’il l’envisage, ou du moins la fantasme. Au moment d’ouvrir la portière, son cœur manque un battement puis elle se lance. La banquette arrière l’accueille, et tandis qu’elle referme la porte sur elle, elle sent son cœur qui tambourine à tout rompre. Le chauffeur la regarde dans son rétroviseur intérieur. Elle l’a fait. Elle a quitté la sécurité de son appartement, son cercle de confort. Maintenant, l’aventure peut commencer, et l’emmener vers un autre cercle. L’homme lui fait confirmer l’adresse. Elle répond d’un simple « oui ».
Tandis que la voiture s’éloigne dans la nuit, Élise sent que ses dessous sont déjà moites. Elle ressent un mélange étrange de soulagement, de fierté et d’exaltation nerveuse. Elle laisse échapper un soupir, sans savoir elle-même s’il exprime encore de la tension ou déjà de la délivrance. Ses mains sont toujours moites, serrées sur sa pochette, mais elle se surprend à redresser légèrement le menton. À travers la vitre, les lumières de la ville défilent, et par instants son reflet lui renvoie l’image de ses yeux brillants, de sa bouche dont le rouge à lèvres se fait presque invitation ... . Terrifiée et vivante à la fois, elle se sent prête à affronter la suite. Alors qu’elle s’éloigne de son immeuble familier, Élise réalise que, plus encore que la destination du Cercle, c’est cet instant – le choix, la préparation, le pas franchi hors de chez elle – qui restera gravé en elle d’une intensité inoubliable.
Sur le chemin, les photos exhumés de ce que pourrait être le Cercle, tourbillonnent dans sa tête … lui donne le vertige. Elle se mélange aux souvenirs qu’elle a des dernières 24h, ce livre découvert qui l’a excité, le carton d’invitation anonyme qui l’a mise en trans au point de s’infliger des brulûres sous la douche censée la calmer. Elle pose ses mains sur ses cuisses et entrouvent légèrement. L’étroitesse de la robe la contraint à la décence. Le chauffeur est silencieux. Elle le voit la regarder dans son rétroviseur dès que la conduite le lui permet, il se tortille presque sur son siège, pour élargir son examen dans le reflet. Elle se dit que le désir qu’elle ressent doit être perceptible. Il doit lire dans ses yeux que des désirs lubriques la ronge, qu’elle s’est parée pour peut-être se soumettre et sombrer dans la dépravation, comme sur les clichés. Peut-être que le parfum de son intimité envahi l’habitacle du véhicule. Il est manifeste que le chauffeur l’a calculée, et bien probable qu’il soit excité par elle, comme elle l’est elle-même par sa destination et ce qu’elle ne sait pourtant pas de ce qu’il l’attend.
Le smartphone du conducteur, fixé au pare brise indique une arrivée au Cercle dans 14 minutes, à 21h49.
Elle devrait être en avance...
Les autres épisodes : https://www.bdsm.fr/blog/tag/ombresdelob%C3%A9issance/
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Nous voilà trois désormais. Nous avons laissé nos sens nous diriger toute la soirée. La ville s'est déjà réveillée mais nous sommes toujours debout. A trois dans mon salon, nous sommes montés chez moi et avons laissé les autres invités de la soirée en bas. Ils savent ce qui nous attend, nous le savons egalement.
Les pupilles encore dilatées, nous cherchons a calmer nos esprits. Comment faire lorsque la seule chose sur laquelle mon cerveau peut se concentrer actuellement c'est sur le fait que nous sommes sur le point de réaliser notre fantasme commun sur lequel nous échangeons depuis tant de temps.
Je suis allongée dans mon canapé, je vous regarde partager une cigarette a la fenêtre. J'ai l'impression de regarder un film. Je vois votre complicité, j'apercois enfin l'homme derrière le dominant. Madame elle n'a jamais trop joué à la mystérieuse. Dieu sait pourtant qu'elle est joueuse.
La voilà en train de se démaquiller, sourire espiègle sur son visage. Elle souffle d'un coup sur son coton le remplissant ainsi de mousse qu'elle m'étale sur le visage. La partie est lancée , la bagarre a commencé et elle finit dans la chambre. Elle ne finira pas aussi vite pourtant, nous décidons d'essayer de nous reposer un peu. Monsieur est entre ses deux soumises, il a mérité la place du roi. Madame est encore timide avec moi, on ne s'est vues que deux fois et avons très peu échangé.
Mes yeux se ferment et j'arrive dans un entre deux, un doux mélange de réalité et de songe. Ils s'ouvrent d'un coup lorsque je sens une main sur ma hanche, d'abord timide, puis elle se fait guider par une deuxième main qui a plus de poigne, qui connait déjà ce corps. Les deux mains se baladent sur le long de mon corps. Le serrent puis le relâchent avant que Monsieur ne saisisse mon cul dans sa main , le relâche une dernière fois avant de m'infliger une fessée dont le bruit résonne dans la chambre. Je me retourne pour affronter son regard. Grave erreur de ma part de me montrer si farouche.. Il demande a Madame d'aller chercher sa malle dans le salon. Celle ci s'exécute comme la bonne soumise bien dressée qu'elle est.
Une fois la malle ramenée Monsieur en sort une cravache et des menottes. Il m'ordonne de lui indiquer où je garde mes jouets. Je lui montre la table de nuit d'un mouvement de tête. Il l'ouvre, la fouille et semble être ravi à l'idée de tomber sur un bâillon . Il le prend de ses deux mains , le tend a Madame et lui ordonne de me le mettre pendant que lui me plaque sur le ventre et me menotte les mains dans le dos. Me voilà donc entièrement entre leurs mains.
Il donne un gode a Madame qui prend un malin plaisir à me défoncer la chatte avec. Monsieur lui s'occupe de mon cul avec sa cravache. Je ne sais plus où donner de la tête. Je suis donc si salope que ça ... Une personne ne me suffit plus pour me dégrader il m'en faut deux . Je ne parviens pas a suivre le nombre de coups donnés par Monsieur mais je sens mon cul rougir et se réchauffer toujours plus, il devient aussi chaud que ma chatte qui coule de plaisir sur le gode. Mes gémissements sont étouffés par le baillon. Il y a un moment de silence, plus que le gode qui continue des vas et viens rapides en moi. Je sens Monsieur mettre sa main sur celle de Madame lui faisant ainsi comprendre qu'il était temps d'arrêter.
La cravache a cassé , il me le confie en laissant échappé un rire. Il savait mon cul costaud mais il ne s'attendait pas à ce point.Il m'embrasse dans le cou tout en m'enlevant le bâillon , il s'occupe ensuite des menottes. Il rit lorsqu'il voit que je ne bouge pas les mains même si celles ci sont maintenant libérées. Il me félicite de ma docilité, je viens de lui prouver le fait que je pouvais être une bonne soumise.
En guise de récompense pour notre docilité , Madame et moi pouvons le sucer.. a deux.. mais Monsieur a une demande spéciale pour moi . Il veut que je montre a Madame comment je fais mes gorges profondes. Je commence donc par jouer avec le gland comme a mon habitude, Madame s'occupe des couilles elle. Il l'empoigne par les cheveux et lui ordonne de me regarder faire. Je suis d'abord intimidée mais ça m'excite de me savoir doublement observée dans mon rôle de salope. Je le lèche d'abord sur la longueur et le prends entièrement en bouche. Je contrôle les réflexes qui arrivent après que Monsieur me pénètre trois quatre fois la gorge. Au bout de la huitième fois ce sont les larmes qui apparaissent dans mes yeux. Comment est ce que je peux garder le compte ? Madame s'en charge pour moi , elle compte dans un chuchotement et Monsieur la relâche lorsqu'elle arrive a dix. Cela indique que c'est la fin des gorges profondes.
Nous pouvons recommencer a le sucer a deux, nos langues se croisent d'abord puis le lèchent a l'unisson. Yeux dans les yeux , le regard brûlant. Cette dame n'a plus rien d'inconnu pour moi, je l'ai lu dans son regard, nous partageons les mêmes vices, les mêmes fantasmes. Monsieur prend plaisir à nous voir comme cela. Il nous ordonne a toutes les deux de tirer la langue. Nous nous exécutons. Il ne lui a suffi que de cette vision pour nous couvrir de son sperme.
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Elle s’était réveillé très tôt, frissonnante. La bûche s’était éteinte dans l’insert, et son peignoir entrouvert depuis qu’elle s’était écroulée sur le lit ne l’avait guère protégée de la fraîcheur de la nuit. Ses rêves avaient rendu la nuit été agitée. Les images de ses fantasmes, ne l’avaient pas pour autant rendue sereine mais plutôt torturée. Encore endolorie et peinant à émerger, elle allait examiner ses seins. Elle se souvenait de l’eau trop brûlante dont elle s’était imposée la douloureuse caresse. C’est avec soulagement qu’elle constatait que les traces s’étaient estompées. Avec soulagement mais aussi avec une manière de mélancolie. Elle se souvenait de la morsure de l’eau sur ses seins mais aussi de la puissance de l’orgasme que l’expérience lui avait procuré.
Elle était torturée : son esprit oscillait entre prudence et tentation. Une part d’elle-même lui intimait de jeter cette invitation, de ne pas chercher répondre à cet invitation vaguement impérieuse et fort mystérieuse. Mais une autre, plus insidieuse, venant du creux de son ventre, la poussait à céder, à en apprendre davantage sur ce fameux Cercle. Aucune adresse ne figurait sur ce carton.
Elle se saisit de l’invitation et l’examina sous tous les angles. Son toucher était lisse et doux, d’une élégance sobre. C’est, en inclinant légèrement la carte sous la lumière tamisée de la lampe design de sa chambre qu’elle aperçut un discret filigrane au centre du bristol, presque imperceptible.
Elle approcha l’invitation de la source lumineuse pour l’observer en transparence. Une épure suggérée le cou, la nuque d’une femme ceint d’un anneau… Le Cercle ? ... “11 Rue de la Martinière - 69001 LYON”.
Elle était submergée de sensations. Pensive tandis que son souffle s’accélerait et que la chaleur s’emparait d’elle de nouveau. Elle se pencha pour saisir son Mac abandonné au pied du lit. Sa poitrine s’échappait du peignoir, ce à quoi elle ne prêta guère attention . Elle tapa nerveusement l’adresse dans la barre de recherche l’adresse découverte dans le filigrane. En quelques secondes, plusieurs résultats apparurent. Parmi eux, un article du Progrès de Lyon daté de 1999 attira immédiatement son attention.
Elle cliqua.
« Fermeture définitive d’un club libertin mythique du centre-ville ».
Un frisson remonta le long de son échine. Elle parcourut l’article. Il y était question d’un ancien club privé, fréquenté par une clientèle discrète et sélective, où se déroulaient des soirées aux règles bien particulières. L’établissement avait donc été fermé il y a presque un quart de siècle, officiellement pour des raisons administratives. L'encart annoncé que l'article était réservé aux abonnés l'empêcherait dans s'avoir plus à cet instant.
Alors, pourquoi cette adresse ?
Son pouls s’accéléra. Était-ce une coïncidence ? Ou bien ce Cercle continuait-il à opérer à l’abri des regards, dissimulé derrière les vestiges de cet ancien club ?
Poussée par une curiosité incontrôlable, Élise poursuivit ses recherches. Après plusieurs minutes, elle tomba sur une vieille discussion d’un forum BDSM. L’interface était obsolète, les images chargées lentement, certaines n’affichaient qu’un cadre et une petite croix rouge témoignant de leur effacement depuis. Mais ce qu’elle découvrit la laissa sans voix.
S’affichaient là certaines photos toujours en ligne. Celle d’une soirée privée qui s’était manifestement tenue à cette adresse. Les photos, bien qu’en petite résolution et légèrement floues, révélaient une atmosphère feutrée, un décor luxueux où chaque détail semblait étudié pour exacerber les sens.
Des hommes étaient vêtus de costumes noirs impeccablement taillés, leurs visages dissimulés derrière des masques sophistiqués qui leur donnaient une aura impénétrable. Certains étaient debout, verre de whisky à la main, d’autres assis dans de vastes fauteuils club en cuir, observant les événements d’un regard calculateur.
Les femmes, elles, apparaissaient dans des tenues infiniment plus légères. Corsets de satin, bas résille, hauts talons vertigineux, certaines était totalement nue, leurs corps étaient exposés avec une sensualité affirmée. Certaines portaient des loups finement ouvragés, d’autres avaient les yeux dissimulés sous des bandeaux de soie. Certaines étaient à genoux, les mains posées sur leurs cuisses dans une posture de soumission évidente. D’autres encore étaient attachées aux imposantes croix de Saint-André fixées aux murs, leurs poignets entravés par d’imposants bracelets de cuir noir. L’expression sur les visages de ces femmes étaient troublante et difficile à décrypter. Craintives ? Excitées ? Éprouvées ? Supplicières ? L’une d’elle avait des traces de Rimel qui parcourait ses joues, jusqu’à couler marquer son cou, sa gorge.
Les clichés montraient des scènes figées dans le temps : une femme aux cheveux noués en chignon se voyait empoigner la nuque, par une main anonyme. En face d’elle, un homme tenant une fine cravache à la main, le regard posé sur une silhouette offerte. Sur une autre photo, un couple été nu enlacés dans une cage. Chaque image respirait une sophistication troublante, une maîtrise du décor et de l’instant, comme si tout était orchestré avec une précision presque théâtrale. Ces photos sentaient le souffre, le stupre, la débauche.
Élise sentit son souffle se raccourcir. Elle fixait l’écran, partagée entre fascination, appréhension voire panique. La discussion du forum datait de 2011. L’idée que le Cercle ait existé réellement, que des personnes aient foulé son sol, aient vécu ces instants, la troublait profondément.
Ce n’était ainsi pas une simple adresse. C’était un monde à part, une enclave de désirs inavoués, un royaume de secrets.
Elle avait l’heure du rendez-vous. Avait trouvé l’adresse. Et s’était maintenant faite une idée assez précise de l’univers dans lequel on l’avait convoquée. Non, elle ne vivait plus la réception du bristol comme une invitation, mais comme une convocation. Et elle avait maintenant envie de s’y soumettre. D’obéir.
22H00. Ce soir.
Les autres épisodes : https://www.bdsm.fr/blog/tag/ombresdelob%C3%A9issance/
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Qu'est ce que je fous là ? Comment, à 62 ans, suis-je devenu aussi obsédé par ce monde ? Je n'avais jamais compromis mon hétérosexualité, ma monogamie, mon romantisme, ma fidélité avant la cinquantaine. Et me voilà à vouloir explorer toutes mes défaites avec vous... Comme si je voulais les revivre, les mettre en scène mais sans les subir puisque j'en serais l'instigateur. Je ne sais pas pourquoi ça m'excite autant...
D'aussi loin que je me souvienne j'ai toujours été un pervers.
Dans son sens le plus général bien sûr, un déviant, plus antimoral qu'immoral, paraphile convaincu qui s'étonne maintenant qu'il y ait autant de gens "normaux", qui font l'amour "normalement" et qui crachent sur ceux qui sont, ce qu'ils auraient pu être s'ils ne s'étaient pas tant nier.
Je me revendique exhibitionniste de mes singularités, obsédé par celles des autres, gourmand de leurs décadences assumées.
A en croire cette majorité de gens normaux, qui se rassurent en appartenant au plus grand nombre, comme si cela pouvait être un gage de légitimité, les libertins et pire, vous tous, seriez tous des pervers, non pas seulement des marginaux, mais des erreurs de la nature, des "malades" au mieux mais des dégénérés la plupart du temps.
D'aussi loin que je me souvienne j'ai toujours été un pervers.
Je l'ai déjà dit ???
Mon premier souvenir sexuel...
Un souvenir ??? Non plutôt une réminiscence, une vision qui réapparaît régulièrement et qui a à voir avec cette recherche d'humiliation et d'impuissance...
Sexuel ??? Pas plus... pas encore... ce traumatisme ne deviendra sexuel qui bien plus tard. Ma mère me change la couche, je suis posé sur le dos et je crois me rappeler une brève béatitude à la libération de mes membres inférieurs. Je me souviens surtout de ma honte et ma colère qui ont suivi. Son visage souriant et rieur occupait presque la totalité de mon champs de vision et une brise de panique s'est emparé de moi quand deux autres visages se sont immiscer au tableau. Deux copines riantes, les yeux rivés sur mon kiki. Il est vrai que, nu, ma physionomie devait prêter à rire tant j'étais tout en gras à moins d'un an.
Malgré leurs rires à toutes les trois, ma surprise a vite laissé la place à la stupeur, la honte et la colère quand, pour je ne sais quel raison, ma mère se mit à mitrailler mon sexe de minis crachats, provocant toujours plus d'hilarité dans l'assemblée.
C'est mon souvenir le plus lointain. Mon humiliation.
A 11 ans, mon frère aîné de 12 et demi m'initie à la masturbation. Une demie goutte plus tard accompagnée d'une décharge électrique, je prends conscience que tous les matins je bande. Un jour, à mon réveil, ma couverture en boule, je surprends ma grand mère qui me mate. Plus tard ce sera ma mère qui entrera dans ma chambre et qui arrachera la couverture sous laquelle je me caressais, feignant la colère pour ne pas avouer sa satisfaction de m'avoir pris en flagrant délit d'activité douteuse. La naissance de mon futur exhibitionnisme.
Je ne raconterai pas ici ni maintenant d'où me vient mon masochisme naissant et plus particulièrement la redécouverte du martinet...
Je jouais parfois beaucoup à la poupée, les peignais, leur confectionnais des vêtements. J'aimais surtout les déshabiller, reluquer les seins sans tetons des barbies, fantasmer sur leur entrejambe lisse et évocateur bien qu'assexué. Un noël ma soeur a reçu une cicciolina, une "vraie" poupée aux longs cheveux blonds... j'adorerais la coiffer pour ensuite faire glisser ces fils d'or soyeux sur ma peau nue, caresser mes ridicules testicules, chausser, s'enrouler autour de ma verge avant que je ne me masturbe avec en prenant soin de garder toujours le regard de ses grands yeux tourné vers moi.
A force de s'emmêler entre mon prépuce et mon gland, j'optais bientôt pour les culottes petit bateau de ma p'tite soeur.
Pas de trou de serrure sur la porte de la salle de bain pour satisfaire mes pulsions voyeuristes.
De ces honteuses tendances je garderai toute ma vie ma passion, mon addiction tactile pour la soie, les cheveux sur ma peau, ma perversion cérébrale, ma captivation pour les trous de serrures et ces fenêtres éclairées la nuit.
Il m'a fallu attendre mes 50 ans pour offrir mon cul et pleurer de ne pas avoir été ouvert plus tôt au côté obscur. Et ce trou là est sans fond apparent car tous ces minis traumatismes qui me freinaient jusque là deviennent des sources d'extases possibles.
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Tu es assis dans le canapé . Je danse voluptueusement en face de toi, moi, la femme de la nuit. Je sens ton regard se poser sur moi, sur mes hanches mouvant dans le nuage de fumée . Tu ne prends même pas la peine de dissimuler ton désir, tu t'enfonces encore un peu plus dans le canapé en ne me lâchant pas des yeux. Je suis perturbée un instant puis je me décide à jouer. La tension devient palpable, chacun de mes mouvements brave un peu plus l'interdit.
On ne sait rien l'un de l'autre. Tu sais juste que tu me trouves belle et ça te suffit. Tu me connais qu'en tant que femme de la nuit , soit une infime partie de ma personnalité mais aussi celle qui est la moins acceptée par la société. Tu ne prends pas vraiment la peine d'en savoir plus sur moi ou du moins tu feins de t'intéresser à moi, juste assez pour t'assurer l'accès à ma chatte.
Je ne sais quoi penser de ce mystère. Je ne sais ni vraiment où situer la frontière entre séduction et intimité ni de quoi nous pouvons parler, jusqu'où nous pouvons nous dévoiler. Tout cela répond à des règles que je ne connais encore que très peu , des règles qui relevent d'un jeu des plus vicieux. Dans ce jeu tu prends le rôle du chasseur et moi celui de la proie, une proie qui finit par succomber.
Les moments partagés deviennent pour moi des parenthèses enchantées. Tu me fais de l'effet comme personne ne m'en a jamais fait . Tu en ries. Tu prends plaisir à me tourmenter, a te faire désirer , a me faire patienter voire même me frustrer. Tu provoques l'effervescence de mon être grâce à un subtil mélange d'émotions dont toi seul connait le secret. Tu deviens mon fantasme suprême. Je pensais que comme tout fantasme il me passerait une fois assouvi mais non, celui- ci est différent, comme inépuisable. Il prend racine dans les abysses de mon être , dans sa face la plus sombre , celle de la femme de la nuit. C'est ce qui te rend tout autant adorable que détestable.
Tu es l'incarnation de toutes mes contradictions, de tout ce qui ne fait pas sens lorsqu'on compare mes valeurs profondes a mes actes. La féministe soumise. Un comble qui ressemblerait à un début de blague de mauvais goût mais qui est une réalité bien plus partagée que ce que l'on pourrait penser. Mes valeurs s'ecrouleraient donc une fois la porte de la chambre fermée. La femme libre qui crie le poing levé qui se retrouve les mains menottées et la bouche bâillonnée pour son plaisir. Tu commences à me provoquer sur ce sujet et je ne sais quelle représentation de toi choisir entre celle du macho détestable et celle du dominant déconstruit. Tu es sans doute quelque part a la croisée des deux, une chimère logée dans mon esprit.
Au fil de nos rencontres, j'en apprends plus sur moi que ce que je ne parviens à en apprendre sur toi. Le lit se transforme en laboratoire pour une nuit où chaque expérience questionne un peu plus mes limites physiques et psychologiques.
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Élise essayait de se raisonner, à défaut de parvenir à brûler le carton d’invitation dans la cheminée ou de le ranger dans un tiroir pour l’oublier. Un douche s’imposait. Plus fraîche qu’à l’accoutumé tant car il s’agissait autant de calmer son excitation que pour se défaire de l’odeur de cyprine qui s’était mêlée à celle de sa transpiration née de la lecture du livre et décuplé encore par la réception du pli anonyme.
Elle se leva et se dirigea vers la salle de bain. Elle actionnait le robinet de la si chic douche à l’italienne, prenant soin d’ajuster le réglage du mitigeur pour que l’eau soit donc notoirement plus fraîche qu’à son habitude pour calmer son désir. Ou du moins, l’esperait-elle. Elle ôta fébrilement, un à un ses vêtements. Presque nue, elle frissonnait. Elle ne pu s’empêcher de jauger son émoi à l’aulne de la mouille dont elle avait imprégné son tanga. Elle voulu en détourner le regard en constatant l'effet de son excitation, mais le tâche déjà blanchâtre l’hypnotisait. Et elle se refusait d'y croire.
Elle parvenait finalement à laisser échapper la pièce de tissu au sol et à se glisser dans la douche. L’eau à peine tiède coulait sur sa peau, sensation désagréable mais faisant taire momentanément le tumulte qui régnait en elle. Elle ferma les yeux, cherchant à se vider l’esprit. Mais les images de ses fantasmes flashaient et flashaient encore, s'imposaient à elle.
Ses doigts effleurèrent sa peau avec une lenteur non calculée, traçant des cercles imperceptibles, comme si le carton d’invitation prenait possession de sa peau. Elle visitait son corps, redécouvrait ses seins sensibles comme rarement du fait de cette excitation d'un nouveau genre. Elle glissa sa main entre ses cuisses, faisant changer par la même la trajectoire du filet d’eau. Son autre main allait se poser sur le mitigeur. La Raison qui l’avait poussée à baisser initialement la température allait la quitter. Lentement, sa main gauche augmentait la température de l’eau pendant que ses doigts de la main droite s’immiscaient en elle. L’eau était maintenant très chaude, ses seins s’étaient teintés de rouge marbrures. Plus ses tétons lui brûlaient, plus le va et vient de sa main s’accélérait, plus elle recourbait en elle son annulaire et son majeur. Pour appuyer fort. Juste là au cœur de son intimité. Son souffle s’accéléra. Son corps ondulait s’arc-bouter, sa main sur le mitigeur ne pouvait s’arrêter d’augmenter encore l’apport en eau chaude. Elle appuyait sur la gachette permettant d’outrepasser vraiment la température maximum prévue par le robinetier. Elle était habitée par une envie de subir. A en avoir mal. Elle imaginait maintenant une silhouette l’observant de l’autre côté de la vitre. Elle poussait encore et encore le robinet. Jusqu’à atteindre la butée à fond. L’eau était brulante. Elle lui faisait mal. Elle se faisait mal. Et elle aimait cela. Dans un râle roque, glutural, elle allait s’abandonner. Son corps se tendait, se contractait maintenant par saccades, par spasmes. Elle était habitée. Seule son épaule adossée contre le carrelage l’empêcher de s’effondrer. Sa jouissance était violente. Intense. Ses deux mains tremblantes, comme prises de panique, perdues, allaient se jeter sur le mitigeur pour tout stopper : la souffrance avait décuplé l’orgasme venu. C’était trop.
Mais qu’avait-elle fait ?!? Que lui arrivait-il ?
Lorsqu’elle rouvrit les yeux alors que la panique s'estomplait, l’eau finissait de ruisseler sur elle. Elle avait mal. Elle était mal. Elle avait peur. Peur d’elle-même.
Elle parvenait à saisir le peignoir qui ne lui avait jamais paru aussi rugueux sur sa peau au point qu’elle devrait l’entrouvrir pour éviter le frottement sur ses seins maintenant écarlates et marbrés. Elle alla s’étendre sur son lit, les muscles endolorient par l'orgasme qui l'avait tétanisée. Et s’éteindre, rapidement. Elle se réfugiait dans le sommeil pour fuir celle qu’elle venait d’apercevoir dans le grand mirroir.
Sur la petite table du salon, le bristol d’invitation au Cercle serait là à son reveil.
Elle n’en avait pas fini... Ce n'était même probablement qu'un début
Les autres épisodes : https://www.bdsm.fr/blog/tag/ombresdelob%C3%A9issance/
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