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La rubrique "Articles" regroupe vos histoires BDSM, vos confessions érotiques, vos partages d'expériences SM.
Vos publications sur cette sortie de blog collectif peuvent aborder autant les sujets de la soumission, de la domination, du sado-masochisme, de fétichisme, de manière très générale ou en se contentrant très précisément sur certaines des pratiques quu vous connaissez en tant que dominatrice/dominateur ou soumise/soumis. Partager vos récits BDSM, vécus ou fantames est un moyen de partager vos pratiques et envies et à ce titre peut être un excellent moyen de trouver sur le site des partenaires dans vos lecteurs/lectrices.
Nous vous rappelons que les histoires et confessions doivent être des écrits personnels. Il est interdit de copier/coller des articles sur d'autres sites pour se les approprier.
Du 31 décembre 2025 au 4 janvier 2026
5 jours et 4 nuitées : Déjà 2 inscrit-e-s plus que 5 places !
Et si tu terminais 2025 en fermant la porte du quotidien… pour ouvrir celle d’un monde à part ?
Un lieu où le temps ralentit, où la bienveillance devient naturelle, où les regards se croisent sans jugement et où chaque jour offre son lot de rires, de frissons et de découvertes.
C’est ce qu’on te propose avec notre séjour “5 jours pour tout oser” :
une bulle douce et ludique, des possibilités d’expériences et d'exploration, installédans un grand tiers-lieu chaleureux au sud de Nîmes.
Un espace entre parenthèse hors du temps et une retraite kinky, où tu pourras vivre, expérimenter, oser, ou simplement te poser.
Une expérience à vivre, pas juste un séjour
Cinq jours entiers de vie partagée, dans une ambiance à la fois festive, curieuse et profondément bienveillante.
Chaque journée a sa propre couleur :
Le réveillon pour faire exploser la joie et les paillettes à minuit, entre champagne, vœux et les 12 coups pour l’an neuf.
Le 1er janvier pour la douceur : brunch, échanges, ateliers légers, moments cocooning.
Le 2 janvier pour le jeu : donjon ouvert, initiations spontanées, rires complices, partage d’expériences.
Le 3 janvier pour l'élégance : défis ludiques, expérimentations dans le donjon UV play et grande soirée “Glam & Dark”.
Et le 4 janvier pour souffler, savourer et repartir le cœur plein.
Ce que tu vis concrètement :
Accès illimité au Donjon : tu y viens à ton rythme, selon tes envies. Pas de pression, pas d’obligation.
Ateliers et moments d’échange autour des pratiques BDSM, des jeux sensoriels, de la communication et du consentement.
Défis ludiques pour celles et ceux qui aiment le jeu, la surprise ou tester autrement leurs envies.
Espace extérieur si le soleil est de la partie : parce qu’un massage de pieds en plein air ou un moment de détente sous soleil d’hiver, ça a son charme.
Soirées à thème (Réveillon et Glam & Dark), pour vibrer, rire et briller ensemble.
Brunchs et buffets participatifs, entre bonne bouffe, douceurs sucrées et conversations passionnantes.
Et surtout : un cadre sécure, doux et sincère, où tout se fait dans le respect, l’écoute et le plaisir partagé.
Ici, la bienveillance n’est pas un slogan : c’est la base de tout.
🛏️ Ce qui est inclus dans la formule :
✔️ Hébergement 4 nuitées dans un espace cosy et convivial
✔️ Linge de lit fourni (les dortoirs sont roots mais confortables)
✔️ Accès libre au Donjon jour et nuit
✔️ Boissons chaudes à volonté (café, thé, infusions)
✔️ Ménage quotidien pour un confort constant
✔️ Animations, soirées, ateliers et défis inclus
✔️ Encadrement bienveillant par l’équipe des Sales Mômes, toujours présente et à l’écoute
✔️ Ambiance conviviale, inclusive et sans jugement
✔️ Accès aux extérieurs, coin fumeur, coins cocooning, et zones calmes pour se ressourcer
✔️ Option repas possible pour celles et ceux qui veulent tout simplement… se laisser choyer 🍴
Tu n’as qu’à venir avec ton sac, ta curiosité, et ton envie de te connecter à toi-même et aux autres. 😏
❤️ Pourquoi on aime ce séjour :
Parce que c’est plus qu’un événement.
C’est une expérience humaine : des débuts de complicité au petit-déj, des confidences dans la nuit, des rires étouffés au détour d’un couloir.
Des ateliers qui te remuent (dans tous les sens), des temps de réconfort, des moments suspendus où tu te dis :
“Tiens… c’est ça, se sentir à sa place.”
Et puis, il y a cette ambiance si rare : un groupe restreint (seulement 7 résident·es et le staff), des visages bienveillants, des attentions sincères et cette chaleur collective qui fait fondre les timidités.
⚠️ Infos pratiques et réservations
🗓️ Du mercredi 31 décembre à 17h au dimanche 4 janvier à 17h
💰 499€/personne (paiement en une ou deux fois possible)
👥 Seulement 5 places restantes (2 déjà réservées)
📍 Lieu : au sud de Nîmes (adresse transmise après inscription)
✉️ Comment s’inscrire ?
C’est simple :
Remplis le formulaire → Lien ici
Une fois les 7 résident·es complet·es, la porte se referme.
Et crois-nous… c’est une porte qu’on regrette souvent de ne pas avoir franchie.
Sois sage… ou pas.
On s’occupe du reste. 😈
L’équipe des Sales Mômes
Un séjour pour explorer, rire, vibrer… et commencer 2026 autrement.
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Après avoir regagné notre chambre, le dîner achevé, j'évoquais avec Charlotte, les qualités qui me charmaient chez elle, sa discrétion, sa finesse et son effacement face à la folie qui me prenait quand je la livrais en galanterie avec une préférence non feinte pour le rituel du fouet quand elle se tordait, gémissante, nue et bâillonnée, pleurait sa rémission et ne l'obtenait pas. Et ce n'était pas tant le plaisir à contempler sur son corps les marques qui faisaient comme des rides sur son dos, ses épaules, et parfois même sur ses seins mais la réplétion à la voir comme transfigurée, toute pleine d'une béatitude presque religieuse, où dépossedée d'elle-même, un sourire illuminait son visage. Comme on dit que c'est l'intérêt de l'être humain qui guide en amour les préférences de chacun, c'était obscurément l'exigence de mes complaisances qui me faisait trouver une distraction, presque un apaisement, à lui offrir tant de viles souffrances, mais aussi plus de dignité dans la vie que les raffinements opposés à la considération d'elle-même. Elle se changea dans la chambre. La porte était entrebâillée. Elle ôta sa robe grenat et se trouva en sous-vêtements transparents également rouges. Deux bas pendaient sur le dossier de la chaise. Elle en prit un et, avec de petits mouvements vifs, le retroussa, jusqu'à en faire un anneau. En équilibre sur une jambe, le talon de l'autre jambe appuyé sur le genou, elle passa le bas ainsi roulé sur le bout de son pied, puis posa celui-ci sur la chaise et enfila le bas sur son mollet, son genou et sa cuisse, se penchant alors de côté pour l'attacher aux jarretelles. Elle se redressa, ôta le pied de la chaise et prit l'autre bas. Je ne pouvais détacher mes yeux d'elle. De sa nuque et de ses épaules, de ses seins que la lingerie drapait plus qu'elle ne les cachait, de ses fesses sur lesquelles son sari se tendait lorsqu'elle appuyait le talon sur le genou et qu'elle le posait sur la chaise, de sa jambe d'abord nue et hâlée, puis d'un éclat soyeux une fois dans le bas. Elle sentit enfin mon regard. Elle s'arrêta, main tendue, au moment de saisir l'autre bas, tourna la tête dans ma direction en baissant les yeux. Connivence, étonnement ou résignation. "Tu es trop habillée. Défais tes jarretelles, roule tes bas au-dessus des genoux". Enfin, les bas sont roulés, elle est gênée de sentir ses jambes nues et libres sous la soie de son sari. J'allonge la main vers la ceinture de sa combinaison, défait le nœud, puis les boutons. Charlotte a maintenant les seins libres et nus comme elle a nus et libres les reins et le ventre, de la taille aux genoux. Sa nudité l'a rendait émouvante, muette et les yeux baissés. Je m'approchai d'elle et ayant agrafé le corset de cuir rouge sur le devant, je serrai durement le lacet par derrière, de façon à faire remonter ses seins et à exhiber leur pointe, tout en étranglant la taille, ce qui faisait saillir le ventre et cambrer les reins. Elle paraissait étrangement à l'aise, sans que je sache pourquoi, à moins que ce ne soit la disponibilité de ce qu'elle ne cachait pas. Elle ne semblait pas gênée que je fixe à ses poignets et à ses chevilles des bracelets, elle accepta même avec joie un collier de cuir. L'indécence devenait décence, non pas celle de dissimuler, mais de se résigner à l'humiliation du châtiment, de la chair suffisamment meurtrie pour pour la rendre à sa première intégrité et de la renvoyer par la brutalité aux jours où le désir ne s'était pas encore déclaré. Elle devina, et vit que j'attachai à une solive au-dessus de sa tête, les bras levés, et les poings liés, une chaîne, de manière qu'elle demeurât tendue, et qu'elle la sentit se tendre. Elle ne vit pas non plus que je tenais à la main une cravache. En l'embrassant, je posai ma main gauche sur sa taille. En même temps qu'elle entendit un sifflement, Charlotte sentit alors une atroce brûlure par le travers des seins, et hurla. J'aurais voulu la fouetter jusqu'au sang, mais bientôt ses larmes coulaient dans sa bouche ouverte, et je renonçai à lui demander de se retourner. Il me fallait lui enseigner à se contrôler pour mieux ressentir ses propres limites, afin de l'amener à les dépasser. Je m'interrompais pour l'embrasser et lui demandais si elle avait suffisamment pleuré.
Encore toute bouleversée, elle me dit : "- Sans toi je ne pourrai pas vivre. - Mais il ne faut pas, lui répondis-je d'une voix émue. - Il te faut un cœur plus dur que ça. Sans cela, que deviendras-tu si je te quitte ?". La séance avait duré cinq minutes. Quand je partis, après avoir éteint la lumière et refermé la porte, Charlotte chancelait de douleur, au bout de sa chaîne, dans le noir. Elle ferma les yeux, et somnola. Il n'y avait eu chez elle aucun sentiment, aucune affectation. Et je me rappelle que son corps, ses attitudes et ses mouvements donnaient parfois une impression de bonheur. J'avais plutôt le sentiment qu'elle s'était comme retirée à l'intérieur de son corps, l'abandonnant à lui-même, à son propre rythme, que ne venait troubler nul ordre donné par l'esprit, et qu'elle avait oublié le monde extérieur. C'est cet oubli du monde qu'avaient exprimé ses attitudes et ses gestes pour accepter l'humiliation de sa chair. Ce qu'il y a de délicieux dans l'absence, c'est qu'on n'y est jamais borné comme avec cette stupide réalité qui très vite nous arrête. Dès lors, en dépit de ses avances, je ne la voyais plus. En se livrant si facilement, elle avait rompu le pacte. Je lui reprochais de m'avoir mise en porte à faux avec mes rêves. Rares sont les amoureux qui passent le cap de la deuxième semaine. Seuls quelques couples vaccinés contre tout poison romantique échappent parfois à la réalité. Alors les sommiers ne grincent plus, et un lourd silence se substitue aux fous rires. On ne gémit plus de plaisir mais d'ennui. Les griefs remplacent les serments. On était arrivé plein de feu, on se quitte plein de fiel. Les cœurs éperdus, égarés par les rêves rejoignent inexorablement leur logis raisonnable. Son amour me pesait. Par toutes mes pensées, je la trahissais. Je souffrais d'autant plus que j'étais la seule coupable. Je ne pouvais me fournir à moi-même aucune explication. Sinon une. Mon démon m'avait repris. Il avait un joli visage ce démon, tant de jeunesse et de fantaisie. Comment aurais-je pu lui résister ? Mon cœur inflammable était déjà embrasé. En révolte contre les siens, mais sans aller jusqu'à casser de la vaisselle, elle transgressait les tabous de son milieu autant qu'il est convenable de le faire et même souhaitable pour prouver un fier tempérament. De l'indicible, quelle conscience nous reste-il de cela ? Charlotte ne me disait presque rien de sa vie. Elle ne me posait aucune question sur la mienne. Sans doute par crainte d'apprendre des choses qui auraient pu lui déplaire. Aimer écrire, c'est coucher des mots sur le papier, et non pas partager le lit de Madame de Staël. Mon existence en dehors de la littérature ne méritait pas que je la fisse souffrir avec des passades sans importance. Elle ne pouvait être jalouse de ma méridienne. Je ne vivais que dans l'attente d'un prochain rendez-vous, de baisers volés, d'étreintes usurpées. Où aurait-il lieu ? En réalité je passais plus de temps à imaginer Charlotte qu'à la voir. Et quand je la retrouvais, c'était à travers la brume de ce songe que j'avais construit autour d'elle. Elle m'écrivait très souvent des lettres brèves, des phrases denses comme des aphorismes, datées avec précision. Elle indiquait toujours l'heure et le temps qu'il faisait. L'amour seul nous fait pressentir l'indicible. Et la poésie. Mais c'est encore l'amour qui la suscite, l'éclaire, module son chant et fait frémir ses incantations lumineusement obscures. Chaque étape initiative de notre existence, est en relation intime avec un amour qui épanouit ses virtualités. J'appris un jour qu'elle avait épousé un éleveur de chevaux. Elle était fière, aussi farouche que les pur-sang que son mari dressait dans sa propriété de l'Orne. Elle préférait ne pas s'interroger sur le moment de folie qui, contre tous ses principes l'avait jetée dans ses bras. Cela lui semblait un phénomène aussi bizarre que la foudre ou un tremblement de terre. Elle avait construit autour d'elle un mur pour se protéger et se croyait à l'abri.
Elle ne se gênait pas pour railler mes défauts, avec une tendresse et une chaleur presque maternelle qui ne connaissait pas les réserves et la froideur grâce auxquelles les femmes de son rang croient se donner de l'importance dans la société. Elle se sentait imprenable autant par dégoût des autres que par un sentiment de fierté qui lui faisait juger toutes les choses de l'amour soit comme un idéal impossible soit comme un abandon bestial. Elle n'imaginait pas l'entre-deux. La vie devint pour elle, droite, sans écart, maintenue dans son parcours par une main inflexible. Au milieu de la vie, elle voyait venir l'hiver. Elle acceptait avec cran la solitude qui de plus en plus l'enveloppait dans ses voiles glacés, échappant à cette angoisse en demandant à la nature de lui offrir les plaisirs, les joies, les émotions qui lui manquaient. Cette liberté de l'instinct débridé, l'ardeur des saillies, les montées de la sève et l'allégresse reproductrice du monde végétal la fascinaient. Elle ne vivait plus que pour les chevaux, les arbres et les fleurs. Elle habillait sa sauvagerie nouvelle d'un masque de mondanité provincial. À l'époque où elle se décida à renouer avec moi, elle avait depuis longtemps renoncé à aimer. Mariée depuis quinze ans à un aristocrate qui avait le double de son âge, elle formait avec lui un de ces couples unis par l'affection et par une forme de spiritualisation qui liait plus leurs âmes que leurs corps. Elle croyait son cœur fermé à jamais, mais redoutait ce pernicieux viscère comme une source de faiblesse que d'avance, elle ne se pardonnait pas. Sans doute, se méfiait-elle de moi. Bientôt elle m'invita chez elle et me présenta à son mari qui m'accueillit avec une diplomatique et rigoureuse politesse. Nous étions dans un monde où tout se joue sur les apparences, où les arrière-pensées étaient bannis. Un monde de civilité absolue où ce qui n'est pas montré pas plus que ce qui n'est pas dit n'avaient droit à l'existence. Il m'emmena faire le tour du parc ainsi que de manière immuable, il procédait avec ses hôtes et me tint les mêmes propos qu'il leur avait tenus à tous pendant leur visite, propos qui certainement devaient être à quelques nuances près, ceux de son père et de ses aïeux. Des chevaux gambadaient dans une prairie, d'autres travaillaient dans une carrière. Tout était dans un ordre parfait. La maison du jardinier rutilait. La serre semblait aussi propre et rangée qu'une salle d'opération. Un hommage à Monsieur de Buffon. Seul le cœur semblait ne pas avoir de place. On le considérait comme un intrus. J'allais monter à cheval avec Charlotte. Nous nous promenions dans les bois. Parfois nous rentrions avec le crépuscule, et cette demi-obscurité jetait sur nous des ombres coupables. Son mari nous attendait impavide sur le perron. Sa distance, son indifférence vis-à-vis d'une liaison qu'il ne voulait pas voir, étaient presque plus lourdes à supporter que s'il nous avait attendues un fusil chargé à la main. Ce silence du non-dit pesait sur nous comme une faute. Je regagnai ma chambre et dans cette atmosphère de crime, elle se glissait contre moi. Elle devait repartir à l'aube. Et au matin, m'éveillant dans le lit vide, je me demandai si je n'avais pas rêvé.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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Chapitre 41
Le Risque Élégant
Le samedi matin a rompu la routine de la semaine. Elle se tenait droite devant moi, vêtue d'une élégante robe d'été que j'avais choisie.
"Tu t'es acquittée de ton devoir numérique toute la semaine," ai-je dit. "Tu as prouvé que la Soumission ne s'arrête pas aux murs de cet appartement. Aujourd'hui, nous allons mettre cette discipline à l'épreuve dans la foule."
Elle a acquiescé, anticipant le défi.
"Nous allons passer la journée en ville. Tu seras ma dame de compagnie discrète. Mais tu ne serviras pas seulement mon image. Tu m'offriras ton corps dans une confiance absolue."
Je l'ai observée se déshabiller. L'absence de sous-vêtements était une règle implicite de ces sorties, mais j'ai précisé l'ajout de cette nouvelle contrainte.
"Ni culotte, bien sûr. Mais aujourd'hui, tu ne porteras pas de soutien-gorge non plus."
Elle a inspiré brusquement. Ce n'était pas un simple oubli de vêtement ; c'était un danger calculé. La finesse du tissu léger de la robe, son contact direct avec sa peau, laissait entrevoir la possibilité, à chaque brise ou à chaque mouvement, que ses tétons se dessinent, voire s'exposent subtilement au regard public.
"Chaque pas sera un acte de foi," ai-je continué. "Tu devras marcher avec une grâce qui masque la nudité et l'excitation que cela provoque en toi. Chaque regard posé sur toi pourrait être celui qui découvre ton secret."
Nous avons choisi un itinéraire fréquenté : le parc, puis le marché, des lieux où l'anonymat de la foule est le plus dense.
Dès les premières minutes, sa démarche a changé. Elle n'était plus seulement élégante ; elle était tendue, avec une concentration interne qui la rendait étrangement plus belle. Ses épaules étaient tenues, sa démarche était régulière, chaque mouvement calculé pour minimiser l'agitation du tissu sur son corps.
Dans l'allée du marché, la foule et le bruit se sont intensifiés. Le soleil était vif, et j'ai remarqué que le tissu de sa robe réagissait à la chaleur et à la sueur. Elle était consciente que ses tétons pouvaient poindre à travers l'étoffe.
J'ai savouré l'effet de cette contrainte psychologique. Elle était nue sous les yeux de tous, et la peur d'être découverte était son principal geôlier.
"Redresse-toi," ai-je murmuré une fois, alors qu'elle se voûtait légèrement pour se protéger. "Laisse-les voir l'élégance. C'est le prix de ton devoir aujourd'hui : l'offrande de ton corps à mon regard, en risquant le regard des autres."
La plus grande humiliation est venue lorsque nous nous sommes assis à la terrasse d'un café pour observer la foule. Le vent s'est levé. J'ai vu sa main se crisper sur la table.
"Reste immobile," ai-je ordonné, sans la regarder.
Le vent a fait plaquer le tissu contre sa poitrine un instant. Le contour de ses seins et la saillie de son mamelon étaient alors brièvement, mais clairement, dessinés à travers l'étoffe. Un homme à la table voisine a levé les yeux, a jeté un regard furtif, puis a détourné la tête.
Elle est restée pétrifiée. Cet instant de risque et de quasi-exposition l'a marquée plus profondément que n'importe quelle corde. Elle avait été vue, même si ce n'était qu'un aperçu innocent pour l'autre, et cela prouvait que son secret n'était tenu que par mon bon vouloir et sa propre maîtrise.
Nous sommes rentrés en fin d'après-midi. Elle s'est mise nue comme tous les week-ends dès qu'elle a franchi le seuil. Elle s'est effondrée sur le canapé, épuisée par la tension nerveuse et la charge d'avoir porté son secret en public.
Je me suis approché d'elle. "Tu as tenu bon. Tu as maîtrisé ton corps sous une pression constante et réelle."
J'ai posé ma main sur son cœur, qui battait encore très vite.
"Ta vulnérabilité est ma plus grande preuve de contrôle. Le monde extérieur a effleuré ton secret, mais seul moi le possède totalement."
La leçon d'exhibition était un succès. L'humiliation d'être perçue par la foule était effacée par la validation de son Maître.
Je l'ai prise par la main et l'ai guidée vers la chambre. L'épuisement nerveux et la peur du secret découvert avaient exacerbé son excitation. Elle était un instrument tendu.
Je l'ai allongée sur le lit, me positionnant au-dessus d'elle. Il n'y a eu aucun préliminaire. La récompense n'était pas la tendresse, mais la prise de possession brute et immédiate de son corps éprouvé.
Je l'ai pénétrée avec une force et une urgence qui reflétaient la satisfaction de sa réussite. Elle a hurlé un instant dans l'oreiller, le choc de l'acte effaçant le stress de la journée. Chaque poussée était une déclaration : le corps que tu as exposé t'appartient moins que jamais.
L'acte était rapide, puissant, une décharge de tension qui la laissait tremblante et faible sous moi. J'ai maintenu mon poids sur elle, savourant le fait que même sans cordes, elle était totalement immobilisée par l'intensité de l'expérience et la fatigue accumulée.
Quand je me suis retiré, elle gisait immobile, les yeux mi-clos.
"Tu es revenue à la maison. Tu es à moi."
Elle a fait un lent mouvement de la tête pour acquiescer, un sourire infime se dessinant sur ses lèvres. Elle avait appris que l'humiliation n'était pas toujours physique ; elle pouvait être l'anticipation constante d'être découverte, récompensée par une possession totale.
Chapitre 42
L'Épreuve de l'Attente et la Pression des Pairs
Plusieurs semaines s'écoulèrent, et cette période fut entièrement dominée par une attente silencieuse mais omniprésente : le collier. Le croquis final, scellé entre mes mains et celles du joaillier, était devenu le symbole de la prochaine étape. Cette absence de bijou était, paradoxalement, le meilleur outil de contrôle mental.
Notre routine quotidienne n'a fait que s'intensifier, non par la nouveauté des exercices, mais par l'ancrage profond de la répétition. La règle de la nudité le week-end était parfaitement intégrée. En semaine, le collier de jour était remplacé par son double numérique : le site photo sécurisé.
Chaque soir, elle s'acquittait de son devoir de documentation avec une application méticuleuse. Elle ne prenait plus les photos par obligation, mais par un besoin croissant de s'offrir, de se voir comme la propriété que j'avais sculptée. Le site était un miroir de sa servitude, un lieu où son corps nu et marqué était exposé pour mon seul jugement.
Professionnellement, le contraste entre nos deux mondes était frappant. Elle était absorbée par son travail, et moi, par mes rendez-vous discrets. Mon emploi du temps intégrait désormais des conseils d'administration tenus en secret. Il s'agissait des réunions de direction du Club, dont j'étais copropriétaire. Elle n'en savait rien. Elle pensait que j'étais simplement absorbé par une nouvelle série d'investissements, ignorant que je planifiais le cadre exact de son intronisation.
J'ai décidé de clore cette période de transition par une épreuve de haut niveau. Nous avons réinvité Thomas et Éléonore le week-end, sachant que leur présence validerait l'intégration de son rôle sous la pression sociale. L'enjeu n'était plus la surprise, mais l'endurance.
Elle s'est mise nue comme tous les week-ends dès le samedi matin. L'arrivée de nos amis l'a forcée à se couvrir de la robe de chambre la plus légère, ou d'un simple tablier dans la cuisine. Elle devait passer de longues heures à servir deux couples, tout en étant nue sous une étoffe prête à s'ouvrir au moindre faux pas.
Le test a commencé dans la cuisine. Thomas s'est penché vers moi, près du plan de travail. "Elle est silencieuse ?" a-t-il demandé.
"Non. Le silence complet n'est pas la règle du week-end. Le devoir et la nudité le sont," ai-je répondu, regardant comme elle s'affairait à couper des légumes, le tablier bougeant légèrement, révélant parfois une cuisse. "Elle a la permission de parler si on l'interroge, mais seulement pour répondre."
Le déjeuner fut une symphonie de service parfait et de nudité risquée. Elle remplissait les verres avant qu'ils ne soient vides, débarrassait les assiettes avec une agilité silencieuse, et anticipait chacun de mes désirs.
J'ai multiplié les commandes discrètes sous la table ou par des gestes imperceptibles. Une fois, j'ai laissé tomber ma serviette. Elle s'est immédiatement agenouillée pour la ramasser. Thomas et Éléonore ont continué leur discussion, mais Éléonore a échangé un regard furtif avec elle, un regard de reconnaissance mutuelle de leur statut.
Le moment le plus intense fut en fin d'après-midi, dans le salon. Nous parlions d'affaires, un sujet qui ne la concernait pas. Je l'ai ordonnée d'apporter un plateau de boissons.
"Serre-moi en dernier," ai-je commandé, à voix très basse.
Elle a servi Thomas et Éléonore en premier, ses mains nues (car elle avait retiré sa robe de chambre pour le devoir) exposées à la vue de tous. Lorsqu'elle est arrivée devant moi, elle a posé son plateau.
"Maintenant," ai-je murmuré, sans que nos amis n'entendent, "tu vas te mettre entre mes genoux, et tu ne bougeras pas."
Elle a obéi, se glissant sur le tapis, son corps nu pressé entre mes jambes alors que j'étais assis sur le canapé. Elle était maintenant intégrée physiquement à mon siège, entièrement à ma merci, tout en devant rester immobile et muette.
Thomas et Éléonore ont poursuivi la conversation, nous intégrant. Elle devait maintenir une posture rigide, son corps pressé contre mes vêtements, sachant que le moindre mouvement pourrait la faire glisser, et surtout, que mes mains pouvaient à tout moment la saisir ou la caresser à l'abri des regards. La pression était maximale : être la personne la plus soumise de la pièce, tout en ayant l'air d'une invitée détendue et discrète.
Pendant que ses jours étaient rythmés par le devoir et l'obéissance, mes soirées étaient consacrées à l'activité qu'elle ne soupçonnait pas. La vérité était que le bijou symbolique était le moins important de mes préparatifs.
Chaque soir, je passais des heures à affiner les détails de la cérémonie de remise du collier. Je m'assurais des réservations, de la logistique du Club dont j'étais copropriétaire. Je parlais avec le responsable de l'éclairage, du choix de la musique, de la disposition des invités – uniquement les couples les plus proches et les plus respectés du milieu, ceux qui valideraient son ascension.
L'attente du bijou était sa dernière épreuve de patience et d'honneur.
Chapitre 43
Le Sceau Permanent
La semaine qui a suivi la visite de Thomas et Éléonore fut la plus longue pour elle. La réussite de l'épreuve sociale et le silence qui entourait le collier avaient aiguisé son désir d'achèvement.
Le vendredi soir, la semaine de travail achevée, je lui ai annoncé : " Demain soir, nous serons invités à une soirée privée en ville. C'est une réunion de gens importants. "
Elle a appris ses devoirs : silence complet et appartenance totale. J'ai désigné la boîte contenant une robe de soirée longue, dos entièrement ouvert, sans sous-vêtements.
Le samedi fut consacré à l'épreuve de la robe. Je l'ai forcée à la porter pour ses tâches. Le dîner fut pris seul à table, elle restant debout, nue sous le tissu, à me servir.
Avant de partir, je l'ai ordonnée : " Derrière moi. Agenouillée, le dos contre le mien. " Elle s'est exécutée, son corps nu servant de siège d'honneur. En me levant, je lui ai mis ses bijoux. " La Soumise ne s'assied pas en présence de son Maître. C'est ta dernière leçon. "
Le silence dans la voiture était l'écho de la tension qu'elle portait. J'ai posé ma main sur sa cuisse.
La voiture s'est arrêtée devant un immeuble discret. En sortant, sa démarche était calculée pour que la robe reste en place. Son dos, entièrement exposé, était la signature de mon contrôle.
En entrant, elle a reconnu l'endroit. C'était le Club.
Le contraste était saisissant. L'atmosphère était chargée, enveloppante. Ce n'était pas un lieu de débauche bruyante, mais un sanctuaire discret. Les murs étaient tapissés de velours, l'éclairage provenait de lustres anciens qui projetaient des ombres chaudes et tamisées. Le sol était recouvert d'un tapis épais qui étouffait le bruit, créant un silence respectueux.
La salle principale était occupée par une vingtaine de couples, tous vêtus avec une élégance raffinée. C'était la véritable élite du milieu, des Maîtres et des Soumises qui connaissaient les règles implicites du pouvoir.
Elle a aperçu Thomas et Éléonore près d'un bar en acajou, leurs regards discrets mais approbateurs. Éléonore portait un collier de jour classique, un simple torque en argent, signe de son statut bien établi.
Mon regard a balayé la salle. Les Maîtres étaient impassibles. Les Soumises, la tête baissée ou le regard fixe, se tenaient avec une discipline que la mienne devait égaler.
J'ai brisé le silence de la plus efficace des manières.
"Je suis copropriétaire de ce club. Et ce soir, il est ton tribunal," lui ai-je murmuré avant qu'elle ne puisse réagir.
Tous les regards se sont tournés vers nous, non par curiosité vulgaire, mais par le respect qu'inspire une cérémonie.
J'ai ressenti la panique et l'excitation qu'elle contenait. Son corps, sous ma main, est devenu rigide.
Je l'ai guidée vers le centre, où un piédestal bas était clairement illuminé, entouré de quatre colonnes de marbre.
"La Soumise ne s'assoit pas. L'attente est finie. C'est l'heure de ton jugement," ai-je déclaré, ma voix portant juste assez pour le cercle immédiat.
"À genoux," ai-je commandé, devant le piédestal.
Elle est tombée sur ses genoux sur le tapis épais, sa robe de velours s'étalant autour d'elle, son dos entièrement exposé à la vue de tous. Elle était l'incarnation de la vulnérabilité soumise dans un écrin de luxe.
Petit cadeau, des chansons tiré du livre:
https://www.youtube.com/@MaitreAik
Petit sondage : qui serait prêt à payer pour la version E-book terminé ?
Il compte 416 pages et, comme par hasard, il se termine sur le chapitre 69.
https://www.paypal.com/ncp/payment/XC2G5YKNPQH3E
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Il avait beau gueuler sous les coups, soûlé de douleur, le bâillon serré emplissant sa bouche ne permettait qu'un cri incoercible de plus en plus long, de moins en moins audible, au fur et à mesure des séries enchaînées qu'elle prenait plaisir à rallonger. Le banc, si tant est que l'on puisse l'appeler ainsi, l'assise n'étant pas sa fonction première, vibrait de plus en plus. Assez haut, spécialement conçu pour immobiliser à l'aide de courroies et surélever les fesses offertes de ce fait aux désiderata de la maîtresse des lieux et de cérémonie.
Madame, installée dans un fauteuil en osier à côté du « banc » auquel, ...tout comme à laquelle ...il était attaché, au figuré ...comme au propre via sa laisse qu'elle tenait tendue, aimait à souligner que la tension sur le collier se devait de rappeler en permanence à l'esclave son appartenance.
Feuilletant un magazine, entre les séries elle discutait d'un ton léger avec Livia, une dominatrice professionnelle depuis peu, qui s'affairait à flageller l'homme couché sur le ventre. Un fouet court, plutôt incisif à en juger au sang qui commençait à perler. Une corde crochetée au plafond étiraient ses bras verticalement, l'arrière de ses cuisses écartées commençaient à violacer par endroits. Déjà une petite heure que la pièce résonnait de claquements et de gémissements entrecoupés d'échanges sur tel ou telle, ou de commentaires à propos d'un article ayant retenu son attention.
Le donjon de celle-ci était situé proche de la zone portuaire au-delà des quais, dans une ruelle aussi montante que l'était la douleur explosive des coups. Brune androgyne, cheveux court, Lady Livia n'avait pas son pareil pour jouer avec les seuils quand elle connaissait la proie qui choisissait de se jeter dans ses serres.
A cette nuance près que c'était Madame, la maîtresse de « la chose » tirant vainement sur les attaches du banc à chaque impact, qui avait convenu de cette visite hebdomadaire; rendez-vous entre amies pour elle, elle avait connu Livia bien avant sa reconversion dans le monde de la domination, visite désormais hebdomadaire bien plus cuisante pour lui.
Lady Livia s'exprimait toujours d'une voix un peu voilée, très douce et posée. Souvent elle en usait pour annoncer ce qui allait suivre en se penchant, sa tête effleurant affectueusement celle de son esclave.
Quelque peu essoufflée, elle posa le fouet sur le dos du soumis et s'assit sur le canapé.
- Il marque vraiment bien. Tu ne voulais pas l'anneler à propos ?
- Aujourd'hui ?
- Tu m'avais parlé d'une guiche non ? Je te dis ça car il est dans une position idéale pour ça.
- Je n'avais pas prévu ça pour aujourd'hui. Mais pourquoi pas .Vas-y, je vais te regarder faire, tiens !
L'amie de Madame sortit une boîte métallique d'une armoire et enfila des gants médicaux. Elle s'assura que tous le matériel était réuni.
- Si tu veux venir voir pour choisir l'anneau ; je n'ai plus beaucoup de choix comme je ne le propose plus Un anneau d'emblée n'est pas très conseillé. Qu'il n'hésite pas à désinfecter souvent. On en reparle en fin de séance...
Madame choisit un anneau en D .
- Tu as de la chance, c'est le dernier. Cela dit, un anneau ça peut toujours se changer ...
A l'aide d'une compresse, elle badigeonna longuement l'entrejambe et bien plus largement encore.
- J'utilise de l'alcool à 90°, c'est un peu piquant sur les marques. Il ne va pas rester tranquille bien longtemps... Regarde ça commence.
La morsure de l'alcool ne tarda pas dans les écorchures du dos aux genoux. Il trembla quelques minutes dans ses liens.
Livia saisit et tira la peau juste à l'arrière du sexe avec une pince chirurgicale .Sans attendre, elle enfonça prestement l'aiguille dans la peau pincée par les deux triangles ajourés des extrémités de la pince L'esclave se raidit fortement .Un peu de sang coula.
- Dommage que ça ne coule pas plus longtemps, il verrait ce que c'est que de faire sa journée avec du sang entre les jambes...
Après avoir posé l'anneau, elle se retourna vers Madame en ôtant ses gants.
- Un thé ?
Aussitôt libéré du banc, Lady Livia mousquetonna les poignets à l'arrière du collier de l'esclave et délaissant la laisse, elle accrocha directement son collier à un barreau du cadre de lit.
Les deux femmes s'attablèrent et discutèrent de tout et de rien. Le temps passant, les rires et la conversation se tarirent doucement. Dès lors, on entendit plus que chuchoter et soupirer.
Elles se levèrent et se dirigèrent vers le lit. Apercevant le regard du soumis au pied du lit, qui détourna immédiatement la tête, maîtresse Livia se releva, deux gifles à toutes volée claquèrent dans la pièce , puis elle lui masqua les yeux. Les ébats des deux femmes reprit son cours, entre soupirs et halètements, entre cris et silences. L'après-midi tirait à sa fin, l'esclave à genoux tirait sur son collier.
- Je suis trempée Livia, ça coule de partout.
Se relevant, Madame se dirigea vers son soumis immobilisé et plaqua son sexe sur sa bouche.
- Lèche mon chien !
Elle se tourna pour lui offrir l'autre part plus sombre que son pubis. Il ne fallut pas plus qu'une légère hésitation de l'homme au pied du lit pour que Livia la remarque et intervienne. Elle demanda à son amie de s'écarter. Et d'un calme le plus absolu...
- Il faut que tu effaces en lui toute idée d'hésitation ou de refus. Dresse-le à obéir sans réfléchir, ….comme un réflexe. Qu'il ne pense plus à ses dégoûts Qu'il n'ait plus le choix...
S'abattit alors une grêle de sifflements mêlée de claquements Sa cravache virevoltait autour de lui comme un essaim de guêpes qu'il ne pouvait pas voir. Son buste et ses bras n'étaient plus que boursouflures, comme une feuille nerveusement raturée..
Puis, l'orage passé, elle s'assit essoufflée sur le lit et adossa doucement l'homme sur ses jambes et lui caressa le visage. Repassant ses cheveux derrière son oreille, elle sourit et s'adressa à la maîtresse de l'hésitant.
- Recommence, tu verras . Il réfléchit trop je t'assure... Je suis sûr qu'il va s'appliquer cette fois-ci....
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L'apparence physique, loin d'être un simple détail esthétique, constitue un paramètre psychologique influent dans la dynamique de la douleur et du plaisir. La coiffure en doubles couettes, souvent associée à la jeunesse, à la vivacité ou à une forme d'innocence codifiée, agit comme un modulateur symbolique du cadre perceptif. Elle introduit dans l'expérience une composante cognitive et affective qui altère la lecture émotionnelle du stimulus.
Du point de vue psychophysiologique, la perception de la douleur n'est pas indépendante du contexte mental dans lequel elle s'inscrit. La coiffure, en tant que signe social et affectif, participe à la construction de ce contexte. Les doubles couettes, par leur symétrie et leur mouvement, créent une image de légèreté et de spontanéité. Ce contraste entre l'apparente douceur de la forme et l'intensité potentielle de l'expérience produit un effet de dissonance cognitive, susceptible de renforcer la tension psychique préalable à la libération d'endorphines.
On pourrait, dans un cadre purement symbolique, introduire un facteur pour Symbole de la coiffure qui vient ajuster la sensibilité psychique k précédemment définie :
où est un coefficient d'amplification émotionnelle (compris entre 0 et 1), traduisant la force du conditionnement culturel associé à l'image perçue. Lorsque , l'effet symbolique amplifie la réceptivité émotionnelle et donc la transformation de la douleur en plaisir subjectif ; inversement, un symbole perçu comme neutre ou dissonant n'exerce qu'une faible influence.
Ce paramètre souligne que la perception sensorielle est indissociable du contexte psychique et culturel dans lequel elle s'exprime. La coiffure, ici, devient un vecteur de projection, un élément de langage corporel qui influe sur la dynamique de la sensibilité. En d'autres termes, la longueur et la forme des doubles queues ne modifient pas la douleur physique elle-même, mais l'interprétation qu'en donne le sujet. Elles servent de catalyseur esthétique et psychologique à la transformation de l'expérience sensorielle en un ressenti subjectif de plaisir.
Ainsi, même dans un cadre théorique et abstrait, l'introduction d'un symbole visuel tel que la coiffure révèle la dimension profondément interprétative et culturelle de la douleur. Elle rappelle que tout ressenti, pour devenir jouissance, passe nécessairement par le filtre de l'imaginaire. La petite fille aux couettes est trop mignonne !!
Textes : Sakura / Illustrations : YBUR
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Quand ce qui était le plus enfoui dans la beauté de ces paysages, ce que j'avais distingué toute entière, préféré toute ma sensibilié, commençait à m'échapper, à me fuir, pour n'avoir pu aimer qu'en des instants fugaces tout ce que m'apportait cette clarté, je ne la possedai jamais tout entière car elle ressemblait trop à la vie. Tandis que Charlotte dans sa démarche nonchalante laissait dorer ses jambes, je jetais sur elle des regards d'admiration non dénués de désir, auxquels elle répondait coquettement par un long sourire. Le jour découpait l'espace en pans de lumière et d'ombres suivant l'orientation des ruelles si étroites qu'il avait fallu les doter de sens unique. Les maisons étaient ocres, blanches, jaunes ou carrément rouges, les volets d'un bleu délavé par le soleil ou la pluie. Avec le bleu léger du ciel, c'étaient les couleurs de la palette grecque tant aimée de Charlotte, une harmonie instinctive qui l'enthousiasmait. Six ans à peine ! Tout cela semble loin. Souvent des images me reviennent. Chaudes, épicées, elles se superposent aux visages et au corps. Les amantes que j'évoque m'apparaissent alors dans l'éclairage violent de leur autre vie, celle ardente du lit, de la volupté et des étreintes. Ces souvenirs familiers me sont devenus aussi étrangers que la mémoire d'anciens accès de folie. Pourtant un rien les ressuscite: un mot, une anecdote, un parfum. Aussitôt s'éveille et s'anime alors le théâtre de la jouissance, de l'extase. C'était une île sous l'archipel des étoiles. Le matelas posé à même le sol sur la terrasse chaulée semblait dériver dans la nuit obscure de Pátmos. La douce brise de mer tiède comme une haleine étreignait un figuier dans un bruit de papier froissé, diffusant une odeur sucrée. Le ronflement du propriétaire s'accordait aux stridulations des grillons. Dans le lointain, par vagues, parvenait le crincrin d'un bouzouki. Le corps hâlé de Charlotte semblait aussi un îlot; majestueux, longiligne et hiératique comme un kouros de Náxos, il paraissait tombé d'une autre planète sur ce matelas mité. Aucun luxe ne pouvait rivaliser avec la splendeur qu'offrait ce dénuement. Quel lit de duvet, quelle suite royale des palaces de la place Syndagma, de l'hôtel d'Angleterre ou du King George, pouvait dispenser de la magnificence d'un plafond aussi somptueux que cette voûte étoilée ? Que de péripéties, d'efforts, de fatigues, devenus subitement lointains, nous avaient jetées dans cet asile sans murs, sans fenêtres et sans toit. C'était le charme de ces voyages d'île en île où les bateaux se délestent de leurs lots de passagers abandonnés sur le port; à eux de se dénicher un gîte au hasard de la chance. Plus de chambre à l'hôtel, ni chez l'habitant, alors on trouve refuge n'importe où, sur le parvis d'une église, sur les marches d'un escalier. Cette fois, faute de mieux, on m'avait proposé ce toit en terrasse où le propriétaire devait venir chercher un peu de fraîcheur par les nuits de canicule. Ni la couverture râpeuse qui sent le bouc, ni le matelas en crin, ni les oreillers confectionnés avec des sacs de voyage enveloppés dans des foulards ne font obstacle à la féerie de la nuit grecque. Charlotte acceptait sans rechigner ces vicissitudes du voyage. À la palpitation des étoiles éclairant le temps immobile des sphères répondait le frémissement des corps. J'étreignais Charlotte, j'embrassai son ventre avec le sentiment de saisir cet instant, de le fixer, de l'immortaliser.
À l'emplacement de la porte, je distinguais un vague flou venant de l'escalier. Comment avais-je pu laissé ouvert ? Je me levai sans allumer, je reconnus l'emplacement de la table et du fauteuil, et trouva, en effet, la porte entrouverte. Je la fermai, et regagnai mon lit où une main se posa sur mon bras, une autre sur ma bouche, étouffant le cri qu'elle aurait dû pousser. À la petitesse et à la douceur de la main, il ne pouvait s'agir que d'une femme déjà sous le drap, nue et fraîche. La main restait plaquée sur mes lèvres. Je l'écartai avec douceur. J'étais depuis longtemps insoucieuse que Charlotte m'eût désirée avec tant de passion, si forte que je ne pouvais me figurer alors qu'elle ne s'en délivrât jamais et que seul le destin capricieux de l'existence me semblait capable d'aplanir pour elle le chemin, entièrement tracé, de sa vie. Il n'était pas nécessaire que cette femme me fût fidèle, il suffisait seulement que pour une raison quelconque, elle fût radieuse, lors d'une promenade par exemple, et eût paru s'y amuser. Quand je voulus alors toucher le corps allongé près de moi, deux mains nerveuses happèrent et lièrent mes poignets avec tant de force que je m'étendis sur le dos. Je l'avais compris: pas un mot ne devait passer nos lèvres. Nos mains se séparèrent et je plaquai ses bras le long de son corps. Une ou deux minutes passèrent ainsi. Mais l'ombre s'assura de son obéissance et je la déshabillai avec des gestes précautionneux, qu'elle aida en se cabrant légèrement et en se redressant. Ma bouche explora son visage, ses yeux, l'arête du nez, frôla ses lèvres, caressa son cou, ses seins, descendant le long de son corps pour l'atteindre à l'endroit où la tension était déjà si forte qu'elle retenait, dents serrées, son plaisir pour qu'il dure indéfiniment, toute la nuit. Une grande quiétude l'envahit. Alors, elle se mit à penser à autre chose: au bain dans le bassin de la cascade du Centaure, à ma silhouette découpée sous la robe par la lumière de la fenêtre. Enfin, il ne fut plus possible de penser à rien et elle s'abandonna. Plus tard, sans que j'eus osé la prendre dans mes bras pour lui dire ma reconnaissance, la légère forme se glissa hors du lit, ramassa son déshabillé qu'elle avait dû laisser tomber avant de me surprendre. La porte s'ouvrit sans grincer et je crus voir une silhouette sur le palier, mais déjà elle était loin, partie sur ses pieds nus, plus légère qu'un chat, et la maison geignit de nouveau, s'étirant dans la nuit. Si je ne m'étais pas retrouvée nue, mon désir calmé, j'aurais juré que la scène relevait du rêve. Il fallait l'accepter ainsi: plaisir sans nom, sans visage, plaisir né des obsessions de l'île depuis des siècles. Son corps apaisé gardait la trace d'une bouche fraîche, fleur veloutée promenée sur ses lèvres, sa poitrine et son ventre, tendresse d'une esclave qui ne pensait qu'à la volupté de sa Maîtresse, magie qui effaçait tout ce que j'avais connu et connaîtrais. Elle me punissait. Ou elle désirait être seule pour réfléchir. Je l'acceptais sans mélancolie, craigant d'aborder le jour les interrogations que la nuit, dans son indulgence permettait. Contre toute attente, elle se ravisa tout d'un coup et me rejoignit en silence dans les draps et ma volupté.
Ce que je détenais entre mes bras, ce n'était plus seulement elle, son monde de refus obstiné, son orgueil aristocratique, mais la nuit intense et lumineuse, cette paix de l'éternité des planètes. Le plaisir me rejeta dans un bonheur profond. Je ne m'éveillai que sous la lumière stridente du jour qui, dès l'aube, lançait ses feux. Une violence aussi brutale que doit l'être la naissance qui nous projette sans ménagement dans la vie. Je maudissais ce soleil assassin, tentant vainement d'enfouir mes yeux sous la couverture à l'odeur de bouc. Le paysage des maisons cubiques d'un blanc étincelant qui s'étageaient au-dessus de la mer me fit oublier la mauvaise humeur d'une nuit écourtée. Des autocars vétustes et brinquebalants transbahutaient les touristes dans des nuages de poussière. Une eau claire, translucide, réparait les dégâts de la nuit. Nous étions jeunes et amoureuses. Au retour de la plage, j'échangeai notre toit contre une soupente aux portes et aux solives peintes dans un vert cru. Nous dînerions dans une taverne enfumée, parfumée par l'odeur des souvlakis, d'une salade de tomates, de feta, de brochettes, en buvant du demestica, un vin blanc un peu râpeux. Et demain ? Demain, un autre bateau nous emporterait ailleurs. Notre sac sur l'épaule, nous subirions le supplice de ces périples sur des navires à bout de souffle. Tantôt étouffant de chaleur dans des cabines sans aération, tantôt allongées contre des bouées de sauvetage dans les courants d'air des coursives humides d'embruns. Où irions-nous ? À Lesbos, à Skiatos, à Skyros, dans l'île des chevaux sauvages, d'Achille et de Rupert Brooke ? Je me souviens à Skyros d'une chambre haute et sonore des bruits de la ruelle maculée de ce crottin des petits chevaux qu'on laissait sur le sol blanchi comme s'ils provenaient des entrailles sacrées de Pégase. Des ânes faisaient racler leurs sabots d'un air humble et triste, écrasés sous le faix, chargés non pas de la légende mais des contingences du monde. La chambre meublée de chaises noires caractéristiques de l'île était couverte de plats en faïence. La propriétaire, méfiante, s'en revenait de traire ses chèvres et d'ausculter ses fromages, parfumée de leurs fragrances sauvages, regardait nos allées et venues avec un œil aiguisé de suspicion comme si l'une et l'autre, nous allions lui dérober ses trésors. Que de soleils roulèrent ainsi. Chaque jour l'astre éclairait une île nouvelle, semblable à la précédente. Les jours de la Grèce semblaient s'égrener comme les perles des chapelets que les popes barbus triturent de manière compulsive. Charlotte aimait ses paysages pelés, arides. La poussière des chemin ne lui faisait pas peur. Elle ne manifestait aucun regret devant la perte de son confort. Cette forme de macération qui la coupait de ses habitudes et de ses privilèges, lui montrait le saphisme comme un nouveau continent. Un continent intense tout en lumières et en ombres, éclairé par la volupté et nullement assombri par la culpabilité. L'amour n'avait pas de frontières. Nous protégions ainsi notre amour hors des sentiers battus, dans des lieux magiques qui nous apportaient leurs sortilèges. En marge de la société, condamné à l'errance, ce fruit défendu loin de nous chasser du paradis semblait le susciter chaque fois sous nos pas. Mais la passion saphique qui fuit la routine où s'enlise et se renforce l'amour pot-au-feu n'a qu'un ennemi, le temps. Ce temps, il est comme la vie, on a l'impression quand on la possède qu'on la gardera toujours. Ce n'est qu'au bord de la perdre qu'on s'aperçoit combien elle était précieuse. Mais il est trop tard. Nous étions deux jeunes femmes, innocentes et amoureuses.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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Parmi les personnes qui m'entouraient, ceux ayant cette sorte d'idéal romanesque, aurait figuré, deux ans plus tôt, Charlotte elle-même, Charlotte qui s'était donnée du mal pour être reçue au rang de ses prétentantes qui eût achevé en consolidant sa situation de favorite, pour ne pas dépérir et s'effacer complètement, conquis son cœur, avec des liens qui se trouvèrent sanctifiés, de sorte qu'elle faisait d'elle une part plus grande. Tout à coup, je la regardais avec une sorte d'épouvante: ce qui s'était accompli dans cet être dont j'avais tant envie m'apparaissait effroyable. Ce corps fragile, ses craintes, ses imaginations, c'était tout le bonheur du monde à notre usage personnel. Son passé et le mien me faisaient peur. Mais ce qu'il y a de plus cruel dans les sentiments violents, c'est qu'on y aime ce qu'on aime pas. On y adore jusqu'aux défauts, jusqu'aux abominations, on s'y attache à ce qui fait de plus mal. Tout ce que je détestais en elle était sans prix pour moi. Et mon seul bonheur, c'était le plaisir même; le mien, le sien, tous ces plaisirs du monde, camouflés la plupart du temps sous de fugaces désirs, des amours passagères, des illusions d'un moment. Nous avions du mal à parler. Il y avait un silence entre nous, fait de nos fautes et de nos remords. L'éclatement et l'évidence des amours partagées, la simplicité qui jette les corps l'un vers les autres. Ce monde ambigu où les choses s'interprètent et où nous leur prêtons un sens qui est rarement le sens, c'était l'insoutenable légèreté du bonheur où le temps et l'espace n'étaient plus neutres dans la soumission. Ils se chargeaient de nos espoirs et de nos attentes, et le monde entier se couvrait ainsi d'un réseau de signes qui lui donnait un sens parfois absurde. Si tout était là, la vérité serait à la portée de tous, à la merci d'un miracle, mais on ne peut n'allumer que la moitié d'un soleil quand le feu est aux poudres. Qui n'a vu le monde changer, noircir ou fleurir parce qu'une main ne touche plus la vôtre ou que des lèvres vous caressent ? Mais on est où nous le sommes, on le fait de bonne foi. C'est tellement peu de choses que ce n'est rien. Mais on n'avoue jamais ces choses-là. Juliette passa ses bras autour du cou de Charlotte. Elle l'enlaça à contrecœur tandis qu'elle posait la tête contre sa poitrine. Elle l'embrassa dans le cou et se serra contre elle. Glissant la main dans ses cheveux, elle posa ses lèvres timidement sur sa joue puis sur sa bouche, l'effleurant délicatement avant de l'embrasser de plus en plus passionnément. Involontairement, elle répondit à ses avances. Elle descendit lentement ses mains dans son dos, et la plaqua contre elle. Debout sur la terrasse, assourdies par le bruit des vagues, elles se laissèrent gagner par un désir grandissant. Charlotte s'écarta de Juliette, la prenant par la main, l'entraîna vers la chambre, et elle s'écarta d'elle. Quand elle se laissait aller à ses heures de rêverie, Charlotte se figurait invariablement le moment où elle amènerait Juliette dans son lit. Cela n'était pas été séant, mais cela avait le mérite de la franchise.
Les murs où la jeune femme restait à attendre son amante dégageaient une fraîche odeur d'espoir qui renfermaient l'espoir de faire naître un amour consistant, paisible, délicieux, riche d'une vérité durable, inexpliquée et certaine. La lumière de l'aube inondait la pièce, jetant des ombres sur les murs. N'hésitant qu'une fraction de seconde avant de se retourner vers elle, elle commença à se déshabiller. Charlotte fit un geste pour fermer la porte de la chambre, mais elle secoua la tête. Elle voulait la voir, cette fois-ci, et elle voulait qu'elle la voit. Charlotte voulait que Juliette sache qu'elle était avec elle et non avec une autre. Lentement, très lentement, elle ôta ses vêtements. Son chemisier, son jean. Bientôt, elle fut nue. Elle ne la quittait pas des yeux, les lèvres légèrement entrouvertes. Le soleil et le sel de la mer avaient hâler son corps. Il venait d'ailleurs, de l'océan. Il émergeait des eaux profondes, tout luisant de ce sucre étrange cher à Hemingway. C'était la fleur du sel. Puis Juliette s'approcha de Charlotte et posa ses mains sur ses seins, ses épaules, ses bras, la caressant doucement comme si elle voulait graver à jamais dans sa mémoire le souvenir de sa peau. Elles firent alors l'amour fiévreusement, accrochées désespérément l'une à l'autre, avec une passion comme elles n'en avaient jamais connue, toutes les deux douloureusement attentive au plaisir de l'autre. Comme si elles eu avaient peur de ce que l'avenir leur réservait, elles se vouèrent à l'adoration de leurs corps avec une intensité qui marquerait à jamais leur mémoire. Elles jouirent ensemble, Charlotte renversa la tête en arrière et cria sans la moindre retenue. Puis assise sur le lit, la tête de Charlotte sur ses genoux, Juliette lui caressa les cheveux, doucement, régulièrement, en écoutant sa respiration se faire de plus en plus profonde. Soudain, les lèvres de Juliette exigèrent un maintenant plein d'abandon. La communion ne put être plus totale. Elle lui prit la tête entre ses deux mains et lui entrouvrit la bouche pour l'embrasser. Si fort elle suffoqua qu'elle aurait glissé si elle ne l'eût retenue. Elle ne comprit pas pourquoi un tel trouble, une telle angoisse lui serraient la gorge, car enfin, que pouvait-elle avoir à redouter de Juliette qu'elle n'eût déjà éprouvé ? Elle la pria de se mettre à genoux, la regarda sans un mot lui obéir. Elle avait l'habitude de son silence, comme elle avait l'habitude d'attendre les décisions de son plaisir. Désormais la réalité de la nuit et la réalité du jour seraient la même réalité. Voilà d'où naissait ainsi l'étrange sécurité, mêlée d'épouvante, à quoi elle sentait qu'elle s'abandonnait, et qu'elle avait pressenti sans la comprendre. Elle aurait voulu essayer de pénétrer dans le charme de cette impression qui lui proposait non de jouir du plaisir qu'elle ne se donnait pas, mais du bonheur de cette réalité dévoilée.
Si la jeune femme avait du goût pour ses congénaires, surtout les plus jeunes et plus chastes aux générosités du corps, elle cherchait dans ses élans amoureux moins l'espérance de les corrompre que le plaisir qu'on éprouve à se montrer vainement prodigue envers ce qu'on aime. Peut-être avait-elle obscurément senti que sa conduite avait un autre objet que celui qu'elle avait avoué, mais n'avait-elle pas su remarquer qu'elle l'avait atteint. Désormais, il n'y aurait plus de rémission. Puis elle prit conscience soudain que ce qu'en fait elle attendait, dans ce silence, dans cette lumière de l'aube, et ne s'avouait pas, c'est que Juliette lui fit signe et lui ordonnât de la caresser. Elle était au-dessus d'elle, un pied et de part et d'autre de sa taille, et Charlotte voyait, dans le pont que formaient ses jambes brunes, les lanières du martinet qu'elle tenait à la main. Aux premiers coups qui la brûlèrent au ventre, elle gémit. Juliette passa de la droite à la gauche, s'arrêta et reprit aussitôt. Elle se débattit de toutes ses forces. Elle ne voulait pas supplier, elle ne voulait pas demander grâce. Mais Juliette entendait l'amener à merci. Charlotte aima le supplice pourvu qu'il fut long et surtout cruel. La façon dont elle fut fouettée, comme la posture où elle avait été liée n'avaient pas non plus d'autre but. Les gémissements de la jeune femme jaillirent maintenant assez forts et sous le coup de spasmes. Ce fut une plainte continue qui ne trahissait pas une grande douleur, qui espérait même un paroxysme où le cri devenait sauvage et délirant. Ces spasmes secouèrent tout le corps en se reproduisant de minute en minute, faisant craquer et se tendre le ventre et les cuisses de Charlotte, chaque coup, le laissant exténué après chaque attaque. Juliette écouta ces appels étrangers auxquels tout le corps de la jeune femme répondait. Elle était vide d'idées. Elle eut seulement conscience que bientôt le soir allait tomber, qu'elle était seule avec Charlotte. L'allégresse se communiqua à sa vieille passion et elle songea à sa solitude. Il lui sembla que c'était pour racheter quelque chose. Vivre pleinement sa sexualité, si l'on sort tant soit peu des sentiers battus et sillonnés par les autres, est un luxe qui n'est pas accordé à tous. Cette misère sexuelle la confortait dans son choix. Lutter, arc-boutées, les pommettes enflammées par le désir de ne faire à deux qu'un seul plaisir. Le masochisme est un art, une philosophie de la vie. Il lui suffisait d'un psyché. Avec humilité, elle se regarda dans le miroir, et songea qu'on ne pouvait lui apporter, si l'on ne pouvait en tirer de honte, lui offrir qu'un parterre d'hortensia, parce que leurs pétales bleus lui rappelaient un soir d'été à Sauzon à Belle île en Mer.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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