La rubrique "Articles" regroupe vos histoires BDSM, vos confessions érotiques, vos partages d'expériences SM. Vos publications sur cette sortie de blog collectif peuvent aborder autant les sujets de la soumission, de la domination, du sado-masochisme, de fétichisme, de manière très générale ou en se contentrant très précisément sur certaines des pratiques quu vous connaissez en tant que dominatrice/dominateur ou soumise/soumis. Partager vos récits BDSM, vécus ou fantames est un moyen de partager vos pratiques et envies et à ce titre peut être un excellent moyen de trouver sur le site des partenaires dans vos lecteurs/lectrices. Nous vous rappelons que les histoires et confessions doivent être des écrits personnels. Il est interdit de copier/coller des articles sur d'autres sites pour se les approprier.
Par : le Il y a 5 heure(s)
Chapitre 44 La Cérémonie de l'intronisation Publique   La pièce était plongée dans un silence absolu, seulement rompu par une musique d'orgue discrète. Elle était à genoux devant le piédestal illuminé, sa robe de velours étalée, son dos exposé et vulnérable face à la foule de Maîtres et de Soumises. Elle portait son secret et son désir comme une seule chose, le corps rigide dans l'attente du rituel. J'ai ignoré les regards pour ne me concentrer que sur elle, l'épicentre d'un pouvoir qui n'était plus seulement le nôtre, mais celui de la communauté. J'ai fait un signe. Thomas, le Maître, s'est avancé de la foule, suivi d'Éléonore, sa Soumise. Leur pas était lent et solennel. Ils n'étaient plus nos amis, mais les parrains, les témoins et les validateurs de son nouveau statut. Thomas s'est arrêté juste derrière elle. Éléonore a pris place aux côtés de son Maître. "L'engagement ne vaut rien s'il n'est pas vu et validé par les pairs," ai-je déclaré, ma voix portant l'autorité du Club. "Thomas et Éléonore, vous avez été les témoins de ses premières leçons, les juges de sa discipline. Vous nous faites l'honneur de représenter le cercle." Thomas a répondu d'une voix basse et respectueuse : "Nous témoignons de son service, de sa discipline et de la vérité de son désir d'appartenance." J'ai fait un second signe. L'un des Maîtres siégeant au conseil d'administration du club s'est avancé, portant le plateau d'argent. Dessus, le collier de jour qu'elle avait dessiné : le torque ouvert en or blanc, serti du saphir noir. J'ai pris le bijou, le laissant un instant froid dans ma main. Je me suis assuré que chaque mot était absorbé dans son humiliation à genoux. "Ce collier est la marque de ton statut de Soumise. Il est la preuve que tu as renoncé à ta liberté pour embrasser mon autorité. Es-tu prête à accepter la permanence de cet engagement, sans droit de retour ?" "Oui, Maître," a-t-elle murmuré, sa voix ferme malgré la position. Je me suis tourné vers Thomas. "Thomas, Maître, j'ai besoin de la confirmation que le corps que je suis sur le point de marquer est digne de ce collier." Thomas s'est approché d'elle. Il s'est baissé, et avec un doigt ganté de cuir noir, il a touché son dos nu, suivant la ligne de sa colonne vertébrale, puis s'est attardé sur l'épaule. Il a retiré son gant, et sa main nue s'est posée sur sa nuque. "Elle est prête," a tranché Thomas. "Le corps est parfait." Ce simple contact, ce jugement d'un autre homme dans l'instant le plus sacré, a arraché un léger tressaillement à son corps. C'est là qu'Éléonore est intervenue, le geste le plus doux et le plus cruel de la cérémonie. Éléonore s'est approchée de ma Soumise et, avec le plus grand soin, a humidifié un linge avec de l'eau parfumée et a nettoyé doucement la ligne de sa gorge, là où le collier allait reposer. C'était l'acte de la Soumise aguerrie préparant sa novice. Je me suis penché au-dessus d'elle, tenant le torque ouvert. "Devant ces témoins et sous le sceau de ce Club, tu deviens ma propriété permanente." J'ai glissé le collier autour de sa gorge nue. Le métal froid contrastait brutalement avec la chaleur de sa peau. Le saphir noir reposait exactement au creux de sa clavicule. Le petit fermoir secret a été actionné avec un clic sec, audible dans le silence tendu. Elle a levé les yeux vers moi. L'attente était finie. "Maître," a-t-elle murmuré, sa voix portant le poids du métal. "Merci." Je l'ai soulevée doucement par le cou, son nouveau collier dans ma main. "Le collier est ton honneur," ai-je dit. À ce signal, Thomas et Éléonore ont applaudi discrètement, rapidement suivis par toute la salle. Le silence s'est brisé. La Soumise était présentée. Elle était marquée. Elle est restée à mes côtés pour le reste de la soirée, debout, portant le collier comme une reine porte une couronne. Thomas et Éléonore sont restés près de nous, la parrainant silencieusement. Elle était désormais l'objet de la contemplation, servant l'honneur de mon statut et de son engagement. Le collier, sous les lumières tamisées du Club, brillait comme un phare.     Chapitre 45 La Permanence et la Fierté Partagée   La lumière du soleil matinal filtrait à travers les rideaux, mais le calme de l'appartement ne reflétait pas la tempête de la nuit passée. Elle s'est réveillée doucement, son premier geste étant de toucher son cou. Le collier était là, une partie intégrante de son corps. Le métal froid de l'or blanc et le poids du saphir noir lui donnaient une nouvelle gravité. Elle s'est glissée hors du lit, nue, et s'est dirigée vers la salle de bain. Devant le miroir, elle a regardé le collier sous la lumière crue du jour. C'était la ligne de démarcation entre son passé et son présent. Ses yeux ont exprimé une satisfaction profonde et une paix étrange. Le devoir du matin était différent. Elle n'était plus anxieuse de prouver son statut; elle le portait. Elle m'a servi le café, le cou tendu, le collier visible. Il y avait une nouvelle aisance dans son obéissance, une assurance que seule l'officialisation pouvait apporter. "Il est beau," a-t-elle murmuré, le laissant caresser le métal sur sa peau. "Il est ma vérité." Pour la mi-journée, j'ai décidé de tester immédiatement l'acceptation de son nouveau statut dans le monde réel. Je l'ai forcée à s'habiller simplement, le col largement ouvert pour ne pas dissimuler l'objet. L'après-midi, nous avons retrouvé Thomas et Éléonore sur la terrasse ensoleillée d'un café chic. La présence de ses parrains a permis une discussion ouverte. Éléonore, soumise aguerrie, s'est penchée vers elle, son regard plein d'une affection sincère. "Il est parfait," a dit Éléonore en désignant le torque. "Je suis si heureuse pour toi." Ma partenaire a souri, touchant le saphir noir. "C'est un poids, Éléonore. Mais c'est un poids qui allège l'esprit. L'attente était la plus lourde des épreuves." "La permanence est une discipline nouvelle," a répondu Éléonore. "Maintenant, tu n'as plus à prouver ce que tu es. Tu es simplement. Le monde verra ce qu'il veut, mais tu sauras ce qu'il signifie." Elles ont échangé sur les regards. Ma partenaire a raconté, avec une fierté nouvelle, la simplicité avec laquelle elle était allée chercher le journal. Éléonore a échangé ses propres anecdotes sur l'intégration du collier dans le milieu professionnel. Je me suis assis en retrait avec Thomas, observant la scène. C'était la validation ultime. Le collier n'était pas seulement une marque de ma possession ; il était devenu la source de sa propre fierté. "Elle le porte bien," a commenté Thomas. "C'est une marque d'honneur." "L'honneur qu'elle a gagné par son silence et son obéissance," ai-je confirmé. Le dimanche s'est achevé sur cette note d'assurance. Le collier avait été baptisé dans le regard des pairs et dans l'indifférence du public. De retour à l'appartement, la dernière épreuve de la semaine s'est jouée dans le silence. Elle s'est déshabillée lentement, le collier devenant le point de focus de sa nudité. Je l'ai forcée à se coucher sur le ventre. Je me suis approché d'elle, sans la toucher, et je me suis penché sur elle. Je n'ai pas eu besoin de dire un mot. Elle savait ce que je regardais. Le collier était un lien de chair et de métal désormais. J'ai pris la brosse à cheveux, et j'ai commencé à brosser doucement sa longue chevelure. Ce n'était pas un acte érotique, mais un acte de possession et de devoir. Je prenais soin de sa propriété. Puis, mon regard s'est fixé sur l'arrière de son cou. L'emplacement du collier de jour n'était pas celui du collier de nuit. "L'anneau de permanence a une autre signification dans l'intimité," ai-je murmuré. J'ai posé ma main sur le torque. Je ne l'ai pas retiré; le collier ne devait jamais quitter son cou. Mais je l'ai utilisé comme point d'ancrage pour attacher une fine chaîne de cuir noir. J'ai ensuite fixé l'autre extrémité de la chaîne à la tête de lit, de sorte que, si elle se tournait vers le dos, le collier tirait légèrement. Si elle se redressait, la chaîne la retenait. Ce n'était pas un bondage pour la douleur, mais un bondage pour le rappel constant. Même dans son sommeil, le collier devait la lier à mon autorité. Je me suis allongé à côté d'elle, la chaîne fine attachée à son cou. Elle a tourné la tête vers moi, son regard contenant à la fois l'acceptation et un frisson nouveau. "Maître, je suis liée. Même en dormant, je vous sers." a-t-elle soufflé. "Tu es mienne," ai-je répondu. "Le collier est ton ancre. Repose-toi. Demain, le monde verra ta marque." Je l'ai embrassée sur le front, scellant la dernière nuit d'un week-end d'intronisation.     N'oubliez pas de me soutenir en achétant le livre https://www.paypal.com/ncp/payment/XC2G5YKNPQH3E  
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Par : le Il y a 16 heure(s)
Que l'on ôte de l'amour où est la grandeur une petite quantité de volonté qu'on a eu la faiblesse de laisser user avec l'âge, qu'on ajoute à l'amour où est le chagrin, une souffrance physique à qui on a permis de s'exacerber, et faute de l'avoir oublié à vingt ans, c'est alors que l'on s'abaisse à s'y soumettre, comme on plongerait dans un gouffre sans fin. Un chagrin causé par une personne que l'on aime peut être saumâtre, comme un mauvais vin, mais quand un tel chagrin naît à un moment où la passion devient dévorante, la brusque mélancolie qui envahit notre âme, fabrique en nous un émoi contre lequel, nous ne pouvons lutter. Un tremblement agitait ses lèvres, quand je lui enfilais des bas. Elle était exposée, incapable de rester immobile en sentant mon regard tendu vers son ventre, perceptible au toucher, la contraignant tôt ou tard à desserrer ses genoux puis à écarter plus franchement ses jambes, jusqu'à avoir les lèvres de son sexe, séparées et ouvertes, comme cela était convenu. Elle attendait alors en tremblant le premier frôlement, la première bouche inconnue qui déclencherait des secousses électriques tellement aigües qu'elle les apparenterait à de la douleur et qu'elle les redouterait. La jeune femme n'avait jamais compris, mais fini par reconnaître, pour une vérité indéniable, et importante, l'enchevêtrement contradictoire et constant de ses sentiments: elle aimait être fouettée et semblait se satisfaire que le supplice soit de plus en plus cruel et plus long. Même si parfois, elle aurait trahi le monde entier pour s'y soustraire tant le sadisme de sa Maîtresse s'intensifiait. La dernière séance que lui avait imposée Juliette lui revenait en mémoire par flashes. Elle revivait surtout le moment où elle avait dû retrousser sa jupe. Dès cet instant, elle avait commencé à éprouver du plaisir. Un plaisir que la punition face au coin, la culotte baissée, les poses obscènes, jusqu'à la tentative de baiser de sa Maîtresse n'avaient fait qu'accroître après avoir été martyrisée. Bien sûr, elle avait eu peur. Bien sûr, elle avait eu honte. Bien sûr, elle avait pleuré. Et pourtant, le désir l'avait toujours emporté. Elle avait ainsi passé plus d'une heure à trouver une tenue sans arriver à se décider. Toutes celles qu'elle portait d'habitude lui semblaient si classiques. Juliette aimait la provocation jusqu'à oser ce qu'il y avait de plus sexy ou d'aguicheur. Elle possédait l'art de la composition et savait assortir avec goût les éléments les plus disparates. Elle osait, au moins elle osait. Elle arriva finalement sans retard à leur rendez-vous. Elle avait décidé de faire quelques courses en centre ville. Charlotte dévala quatre à quatre les escaliers du glacier. Raide au volant de sa voiture allemande, Juliette ne lui jeta même pas un regard. Elles roulèrent sans se parler. Elle conduisait sa voiture à travers la circulation avec son autorité naturelle. À coté d'elle, Charlotte ne savait pas comment se tenir et gardait le visage tourné vers la vitre. Où allaient-elles ? Juliette n'avait même pas répondu à la question. Elle flottait entre inquiétude et excitation, ivresse et émoi. À l'extérieur ne défilaient que des silhouettes floues, échappées d'un mirage. Cette fois, elle savait que l'univers parallèle qu'elle s'était tant de fois décrit en secret était tout proche, enfin accessible. La réalité peu à peu s'effaçait. À tout moment, elle s'attendait à ce que la main de sa Maîtresse se pose sur sa cuisse. Une main douce glissant sa caresse sur le satin de sa peau. Ou une main dure au contraire, agrippée à son corps. N'importe quel contact lui aurait plu, mais rien ne se passa. Indifférente à la tension de Charlotte, aux imperceptibles mouvements que faisaient celle-ci pour l'inviter à violer son territoire, à ces cuisses bronzées que découvraient hardiment une minijupe soigneusement choisie, Juliette ne semblait absorbée que parles embarras du trafic. Enfin, elle gara sa voiture devant la plus célèbre bijouterie de la ville et fit signe à Charlotte de descendre.   Décidément, Juliette pouvait tout se permettre, d'autant que Charlotte se montrait de plus en plus docile, et heureuse à le montrer. Et cette dernière se disait qu'après tout, l'infibulation était un cérémonial, comme les autres, et qu'il y avait chance pour elle, que l'on lui témoignât autant d'amour. Elle s'efforçait de trouver de cette preuve d'affection des raisons à se révéler encore plus humble, et pour cela de bien tenir compte de sa nature d'esclave toujours obéisante et gracieuse. Toujours sans dire un mot, elle la prit par le bras et lui ouvrit la porte du magasin. Comme si on l'attendait, une vendeuse s'avança vers elle, un plateau de velours noir à la main et leur adressa un sourire forcé. Sur le plateau étaient alignés deux anneaux d'or qui étincelaient dans la lumière diffuse de la boutique. De la joie mêlée à de l'angoisse serrait la gorge de Charlotte, habituée aux caprices de sa Maîtresse. - "Ces anneaux d'or sont pour toi, chuchota Juliette à son oreille. Tu serais infibulée. Je veux que tu portes ces anneaux aux lèvres de ton sexe, aussi longtemps que je le souhaiterai." La jeune femme ébahie accueillit alors cette déclaration avec émotion. On lui avait enseigné que dans les coutumes du sadomasochisme, la pose des anneaux était une sorte de consécration réservée aux esclaves et aux soumises aimées. C'était une sorte de mariage civil réservé à l'élite d'une religion qui professait l'amour d'une façon peut-être insolite, mais intense. Il lui tardait à présent d'être infibulée, mais sa Maîtresse décida que la cérémonie n'aurait lieu que deux semaines plus tard. Cela illustrait parfaitement la personnalité complexe de Juliette. Quand elle accordait un bonheur, elle le lui faisait longtemps désirer. Le jour tant attendu arriva. On la fit allonger sur une table recouverte d'un tissu en coton rouge. Dans la situation où elle se trouvait, la couleur donnait une évidente solennité au sacrifice qui allait être célébré sur cet autel. On lui expliqua que le plus long était de poser les agrafes pour suturer l'épiderme du dessus et la muqueuse du dessous. Un des lobes de ses lèvres serait percé, dans le milieu de sa longueur et à sa base. Elle ne serait pas endormie, cela ne durerait pas longtemps, et serait beaucoup moins dur que le fouet. Elle serait attachée seulement un peu plus que d'habitude. Et puis tout alla très vite, on lui écarta les cuisses, ses poignets et ses chevilles furent liés aux pieds de la table. On transperça l'un après l'autre le coté gauche et le coté droit de ses nymphes. Les deux anneaux coulissèrent sans difficulté et la brûlure s'estompa. Charlotte se sentit libérée,alors même qu'elle venait d'être marquée pour signifier qu'elle appartenait à une seule femme, sa Maîtresse. Alors Juliette lui prit la main droite et l'embrassa. Elle ferma les yeux pour apprécier plus intensément encore cet instant de complicité. Ses yeux s'embuèrent de larmes, d'émotion, de joie et de fierté. Personne ne pouvait comprendre l'authenticité de son bonheur. Elles allèrent à La Coupole fêter la cérémonie. Leur entrée dans la brasserie fit sensation. Juliette la tenait en laisse le plus naturellement du monde. Le collier en cuir noir enserrait le cou de Charlotte au maximum. Sa Maîtressse exigeait qu'elle le porte ainsi tous les jours. Un serveur apporta une bouteille de Ruinart. La jeune femme ainsi asservie sortit alors de son corsage transparent les billets qu'elle tendit au garçon littéralement fasciné par le décolleté qui ne cachait rien de ses seins nus et libres comme elle avait nus et libres le ventre et les reins. Les voisins de table les épiaient plus ou moins discrètement. Ils n'avaient sans doute jamais vu auparavant dans un restaurant une jeune fille tenue ainsi en laisse par une femme, attachée au pied de la table, payant le champagne à ses amis. Elles sortirent d'une façon encore plus spectaculaire. Aussitôt passé le seuil, Juliette l'obligea à rejoindre, à quatre pattes, la voiture laissée en stationnement juste devant la porte de la brasserie réputée. Il avait cessé de pleuvoir et la lune courait haut dans le ciel. Cette nuit, Charlotte serait prise, clouée contre le mur, comme seule sa Maîtresse aimait le faire, avec violence et passion, car dans la vie, il y a d'un côté, le désir de ne pas déplaire, mais aussi de l'autre coôté,  il y a la souffrance à feindre l'indifférence à l'égard de la personne aimée.   Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir. 
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Par : le Hier, 21:20:37
Nous échangeons par sms notre envie l'un de l'autre. J'écris que j'ai envie de lui et que je suis mouillée et cela à duré une belle partie de la journée. Je sens d'ailleurs que ma cyprine augmente entre mes petites lèvres en lui écrivant. Je lui envoie mon sms puis je pose mon téléphone et je commence à préparer mon repas. J'entends mon téléphone m'annonçant qu'un message est arrivé. Je termine tout de même de couper mes légumes avant de regarder mon téléphone.   C'est mon Maître qui m'a répondu et un joli sourire illumine mon visage et mon excitation augmente d'un cran en le lisant. Il a décidé de combler mon envie malgré son absence. "Va mettre des pinces à linge sur tes tétons" À la lecture de cette phrase, je laisse totalement tomber la préparation de mon repas et je file chercher deux pinces à linge. Je sens mon excitation monter de plus en plus, j'ai l'impression que mon corps chauffe, bouillonne avec cette simple phrase.    Je retire ma robe et installe les pinces sur mes tétons. J'aime tellement cette sensation de douleur sur mes tétons. un soupir d'apaisement et de bien-être m'échappe.  Je prends une photo de ma poitrine que j'envoie à mon Maître, je remets ma robe et me dirige vers la cuisine en me disant intérieurement "Je vais terminer la préparation de mon repas avec cette jolie douleur."  Je commence à m'habituer à la douleur qui devient un pur bonheur.   Je n'ai pas le temps d'arriver à la cuisine que je reçois un autre message. Mon Maître en a décidé autrement. " Mets en sur ta vulve, ton intimité." Je me mords la lèvre tellement mon excitation augmente d'un seul coup en le lisant. Plus rien n'existe mis à part exécuter les ordres de mon Maître.  Cette fois, je prends la boîte dans laquelle sont rangés mes pinces et je m'installe sur le lit. une grosse expiration sort de ma bouche lorsque la pince se referme sur ma petite lèvre intime. La douleur est intense et mes doigts son mouillée par ma cyprine.  J'attends un petit peu pour m'habituer à la douleur avant de poser une seconde pince sur mon autre petite lèvre. À la fermeture de celle-ci, je pousse un gémissement mêlé de douleur et de plaisir pendant que mon vagin se contracte et se décontracte. C'est amusant à quel point la douleur qui était devenu très douce au niveau de mes tétons s'intensifie au moment où je pose les pinces sur mes petites lèvres. J'envoie quelques photos à mon Maître.   Je reçois de suite, "Sur ton clito maintenant." Je prends une grande inspiration car je me doute que cela va être d'une grande douleur et je pose avec difficulté la pince autour de mon clitoris. Ma respiration se coupe, mon corps se tent, mon vagin se contracte et reste ainsi. Je jouis de douleur multiples, mes tétons, mes petites lèvres intimes et mon clitoris, un cocktail explosif. Je ne tiens pas très longtemps tellement la douleur est puissante. Je retire la pince du clitoris. Wouah quel soulagement.  Je veux tout de même recommencer pour pouvoir prendre une photo. Je prends une grande inspiration et referme la pince autour de mon clitoris. Ma respiration se coupe et mon vagin se contracte à nouveau. J'arrive tant bien que mal à faire une photo puis j'ouvre la pince qui peine à se retirer. Mon clitoris reste collé à la pince et la douleur est bien plus forte qu'au moment de la poser.  Le retrait de chaque pince est extrêmement douloureuse et chaque partie en est impacté. Mes tétons et mes petites lèvres on pris la forme des pinces.  Je n'oublie pas d'envoyer la dernière photo à mon Maître et je le remercie pour ce moment de douleur et de jouissance.
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Par : le Hier, 07:50:24
Avec délicatesse, elle avait souvent avec ce petit geste d'amitié, le mot juste pour faire naître du charme dans toute situation, et elle n'offrait que parcimonieusement, par éducation et par grâce et modestie réelle, que cette connaissance humble et réservée des plaisirs des sens, qu'elle approfondissait, avec étonnement, jour après jour auprès de moi. Le monde lui paraissait bien meilleur et l'existence plus clémente, depuis qu'elle pouvait s'imaginer servile de mon ardeur et de la concupiscence dont je faisais preuve dans ses leçons de maintien et d'éducation à l'anglaise. Depuis combien d'années avions-nous cessé de nous voir ? Le malentendu qui nous avait séparés semblait soudain absurde. Tant de petites choses nous égarent. Maintenant je renouais le fil enchanté que j'avais perdu. Elle parlait, je l'écoutais, la vie avait repris sa magie. Sur son visage d'alors sont venus se poser, dans la mémoire de leur amour, son visage ultérieur. Front haut, pommettes hautes, yeux bleu clair, lèvres sensuelles aux courbes régulières. Un beau visage déssiné à traits fins, délicat et féminin. Elle lui avait dit qu'elle l'aimait. "- Juliette, donne-moi deux ans de bonheur. Donne-les-moi, si tu m'aimes". Si tu m'aimes ! Mais le pire n'est pas dans la cruauté des mots, il est dans les images qui font haleter de douleur. Il lui arrivait d'aller jusqu'à la fenêtre et de l'ouvrir pour tenter de respirer mieux. Une sorte de bref répit de l'air, un sauvetage miraculeux. Sa jalousie ne la trompait pas. Il est vrai qu'elle était heureuse et mille fois vivante. Elle ne pouvait pourtant faire que ce bonheur ne se retourne aussitôt contre elle. La pierre aussi chante plus fort quand le sang est à l'aise et le corps enfin reposé. Ce n'est qu'aux moments où elle souffrait qu'elle se sentait sans danger. Il ne lui restait alors qu'à prendre goût aux larmes. Aussi longtemps et fort qu'elle la flagellait, elle n'était qu'amour pour Juliette. Elle en était là, à cette simple mais ferme conviction. Une femme comme elle ne pouvait pas la faire endurer volontairement. Pas après avoir déjà pris la mesure de cette douleur. Elle ne pouvait y trouver ni plaisir ni intérêt. C'est donc qu'il y avait autre chose. Ce ne pouvait être que l'ultime scénario envisagé, celui qui aurait dû s'imposer en tout premier, n'eût été ce délire qui pousse tout amoureux à se croire le centre du monde de l'autre. Depuis, de Juliette, elle attendait tout mais n'espérait rien, du moins le croyait-elle. Le sujet avait été évacué. Il y aurait toujours cela entre elles. Puisqu'elle l'avait fait une fois, pourquoi n'en serait-elle pas capable à nouveau ? Son esprit et son corps la comblaient, mais elle nourrissait des doutes sur la qualité de son âme. Rien ne démentait en elle une mentalité de froide amante dominatrice. Après tout, leurs deux années de vie commune dans la clandestinité la plus opaque qui soit, non pour cacher mais pour protéger, les avaient fait passer maîtres dans l'art de la dissimulation. Charlotte était bien placée pour savoir que Juliette mentait avec aplomb, et vice versa. Elles s'adaptaient différemment à la déloyauté, et cloisonnaient leur existence avec plus ou moins de réussite. Mais jamais elles n'auraient songé à élever la trahison au rang des beaux arts. Puisqu'elle lui mentait, et par conséquent au reste du monde, Charlotte pouvait supposer qu'elle lui mentait aussi. Juliette avait-elle échafaudé ce scénario pour s'évader de tout et de tous avec une autre. L'amour impose le sacrifice et le privilège de l'être aimé. Il leur fallait se reconquérir, alors tous les matins seraient beaux, les lèvres dessinées en forme de baisers, frémir de la nuque, jusqu'au creux des reins, sentir le désir s'échapper de chaque pore de la peau, la tanner comme un soleil chaud, et la blanchir fraîchement comme un halo de lune, que les draps deviennent dunes, que chaque nuit devienne tempête. L'indifférence prépare ainsi à la passion. Dans l'indifférence, rien ne compte. L'écriture donne une satisfaction, celle de l'amour partagé, où les charmes de passage sont souvent en relation avec l'instant.   Et de la mélancolique ovalité de son visage, illuminée comme en dedans, le regard sans fond, comme les peintures de Jeanne Hébuterne, certains jours, une transparente violette descendait obliquement au plus profond de ses yeux comme il arrive quelquefois pour la mer, elle semblait éprouver une tristesse d'exilée. Comme la vie passait vite ! Elle me trouvait jeune, je me sentais vieillir. Comme le temps avait le pouvoir de tout transformer ! La vérité était aussi insaisissable et fragile à détenir que ce rayon de soleil qui folâtrait au milieu des arbres et donnait une lumière si belle, à cette promenade. Dans la passion, rien ne compte non plus, sauf un seul être qui donne son sens à tout. Seul est pur l'élan qui jette alors les corps l'un contre l'autre, les peaux désireuses d'un irrésistible plaisir. Un lit où l'on s'engouffre sous les cieux, un rêve où l'on s'enfouit à deux, des doigts soyeux, un arpège harmonieux. Avait-elle pensé à l'intensité de ces visions d'elles ensemble, à leur féroce précision ? Elle connaissait si bien son corps, Juliette le voyait comme personne ne pouvait le voir. Elle l'avait baigné, séché, frotté, passé au gant de crin. Il arrivait à Charlotte d'hurler comme une bête, quand elle entendait un sifflement dans la pénombre, et ressentait alors une atroce brûlure par le travers des reins. Juliette la cravachait parfois à toute volée. Elle n'attendait jamais qu'elle se taise et recommençait, en prenant soin de cingler chaque fois ou plus haut ou plus bas que la fois précédente, pour que les traces soient distingues. Elle criait et ses larmes coulaient dans sa bouche ouverte. Refaire sa vie ailleurs, là où on est rien pour personne. Sans aller jusqu'à s'installer à Sydney, combien de fois n'avait-elle pas rêvé à voix haute de vivre dans un quartier de Paris ou une ville de France où elle ne connaîtrait absolument personne. Un lieu au cœur de la cité mais hors du monde. Un de ces Finistères ou Morbihans où elle ne représenterait rien socialement, n'aurait de sens pour personne, ni d'intérêt pour quiconque. Où elle ne serait pas précédée d'aucun de ces signes qui préméditent le jugement, vêtements, coiffure, langage, chat. Une parfaite étrangère jouissant de son anonymat. Ni passé, ni futur, sérénité de l'amnésique sans projet. N'était-ce pas une manière comme une autre de changer de contemporain ? Une fuite hors du monde qui la ferait échapper seule à la clandestinité. À tout ce qu'une double vie peut avoir de contraignant, d'irrespirable. Vivre enfin à cœur ouvert. Ce devait être quelque chose comme cela le bonheur. Un lieu commun probablement, tout comme l'aventure intérieure qu'elle avait vécue avec elle. Mais souvent hélas, la vie ressemble à des lieux communs. Les bracelets, les gaines et le silence qui auraient dû l'enchaîner au fond d'elle-même, l'oppresser, l'effrayer, tout au contraire la délivraient d'elle-même. Que serait-il advenu de Charlotte, si la parole lui avait été accordée. Une mécanique perverse fait que le corps s'use durant la brève période d'une maturité dont nul n'ignore qu'elle est un état instable. Rien de plus menacé qu'un fruit mûr. Des mois précèdent cet instant de grâce. Des semaines accomplissent l'épanouissement. Entre ces deux évolutions lentes, le fruit se tient, l'espace d'un jour, à son point de perfection. C'est pourquoi la rencontre de deux corps accomplis est bouleversante. Juliette en était là. Charlotte aimait la retrouver parce que, en elle, elle se retrouvait. De ce qui n'était qu'un grand appartement sans âme, elle en avait fait un refuge à semblance: lumineux, paisible, harmonieux. Les chambres qu'habitèrent des générations de gens sans goût dont la vie morne avait déteint sur les murs, Juliette les avaient meublées de couleurs exactes et de formes harmonieuses. Le baroque engendre souvent la tristesse et le confort l'ennui lorsqu'il se résume à une accumulation de commodité. Chez elle, rien n'offensait ou n'agaçait. C'était un endroit pour états d'âme et étreintes joyeuses. Pour peu que la nuit tombe, les corps s'harmonisaient dans une imagination surexcitée.   Elle avait crée chez elle un microclimat privilégié fait d'un confort invisible qui se haussait à la dignité de bien-être et de cette forme supérieure du silence, le calme. Les yeux de Charlotte la voyaient telle qu'elle était. Juliette la dominait mais en réalité, c'est Charlotte qui devait veiller sur elle et la protéger sans cesse de ses frasques, de ses infidélités. Elle ne supportait mal d'être tenue à l'écart. Avec une patience d'entomologiste, elle avait fait l'inventaire du corps de Juliette et souhaitait chaque nuit s'en régaler. Elle s'arrêtait pas sur ce qui, dans le corps, atteignait la perfection. La ligne souple du contour de son visage, du cou très long et de l'attache de ses épaules, cette flexibilité qui fascinait tant Modigliani en peignant sa tendre compagne, Jeanne Hébuterne. Elle regardait naître une lente aurore pâle, qui traînait ses brumes, envahissant les arbres dehors au pied de la grande fenêtre. Les feuilles jaunies tombaient de temps en temps, en tourbillonnant, bien qu'il n'y eût aucun vent. Charlotte avait connu la révélation en pénétrant pour la première fois dans l'appartement de celle qui allait devenir sa Maîtresse et l'amour de sa vie. Elle n'avait ressenti aucune peur, elle si farouche, en découvrant dans une pièce aménagée les martinets pendus aux poutres, les photos en évidence sur la commode de sycomore, comme une provocation défiant son innocence et sa naïveté. Juliette était attentionnée, d'une courtoisie qu'elle n'avait jamais connue avec les jeunes femmes de son âge. Elle était très impressionnée à la vue de tous ces objets initiatiques dont elle ignorait, pour la plupart l'usage, mais desquels elle ne pouvait détacher son regard. Son imagination la transportait soudain dans un univers qu'elle appréhendait sans pouvoir cependant en cerner les subtilités. Ces nobles accessoires de cuir, d'acier ou de latex parlaient d'eux-mêmes. Ce n'était pas sans intention que Juliette lui faisait découvrir ses objets rituels. Eût-elle voulu jouer les instigatrices d'un monde inconnu ? Elle eût pu y trouver une satisfaction.   Assurément, elle ne serait pas déçue et les conséquences iraient bien au-delà de ses espérances. Elle savait qu'elle fuyait plus que tout la banalité. Elle avait pressenti en elle son sauvage et intime masochisme. Les accessoires de la domination peuvent paraître, quand on en ignore les dangers et les douceurs d'un goût douteux. Comment une femme agrégée en lettres classiques, aussi classique d'allure pouvait-elle oser ainsi décorer son cadre de vie d'objets de supplices ? L'exposition de ce matériel chirurgical, pinces, spéculums, anneaux auraient pu la terroriser et l'inciter à fuir. Mais bien au contraire, cet étalage la rassura et provoqua en elle un trouble profond. Juliette agissait telle qu'elle était dans la réalité, directement et sans détours. Elle devrait obéir que Juliette soit présente ou absente car c'était d'elle, et d'elle seule qu'elle dépendrait désormais. Juliette la donnerait pour la reprendre aussitôt, enrichie à ses yeux, comme un objet ordinaire, corps servile et muet. Instinctivement, Charlotte lui faisait confiance, cédant à la curiosité, recommandant son âme à elle. Elle ne marchait plus seule dans la nuit éprouvant un véritable soulagement d'avoir enfin trouver la maîtresse qui la guiderait. Malgré le cuir, l'acier et le latex, elle est restée avec elle ce soir-là. Elle n'a plus quitté l'appartement et elle devenue l'attentive compagne de Juliette. Car, en vérité, si elle avait le goût de l'aventure, si elle recherchait l'inattendu, elle aimait avant tout se faire peur. Le jeu des situations insolites l'excitait et la séduisait. Le danger la grisait, la plongeait dans un état second où tout son être se dédoublait, oubliant ainsi toutes les contraintes dressées par une éducation trop sévère. Ce double jeu lui permettait de libérer certaines pulsions refoulées. De nature réservée, elle n'aurait jamais osé jouer le rôle de l'esclave jusqu'à sa rencontre avec Juliette. La fierté dans sa soumission lui procurait une exaltation proche de la jouissance. Était-ce seulement de ressentir la satisfaction de la femme aimée ? Ou de se livrer sans condition à un tabou social et de le transgresser, avec l'alibi de plaire à son amante, d'agir sur son ordre. Elle apprit à crier haut et fort qu'elle était devenue une putain quand un inconnu la prenait sous les yeux de Juliette. Agir en phase avec son instinct de soumise la faisait infiniment jouir. Étant donné la manière dont sa Maîtresse l'avait livrée, elle aurait pu songer que faire appel à sa pitié, était le meilleur moyen pour qu'elle redoublât de cruauté tant elle prenait plaisir à lui arracher ou à lui faire arracher ces indubitables témoignages de son pouvoir. Ce fut elle qui remarqua la première que le fouet de cuir, sous lequel elle avait d'abord gémi, la marquait beaucoup moins et donc permettait de faire durer la peine et de recommencer parfois presque aussitôt. Elle ne souhaitait pas partir, mais si le supplice était le prix à payer pour que sa Maîtresse continuât à l'aimer, elle espéra seulement qu'elle fût contente qu'elle l'eût subi, et attendit, toute douce et muette, qu'on la ramenât vers elle. Sous le fouet qui la déchirait, elle se perdait dans une délirante absence d'elle-même qui la rendait à l'amour. On s'étonna que Charlotte fût si changée. Elle se tenait plus droite, elle avait le regard plus clair, mais surtout, ce qui frappait était la perfection de son immobilité, et la mesure de ses gestes. Elle se sentait désormais, au cœur d'un rêve que l'on reconnaît et qui recommence.    Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : le 05/11/25
Je m'installe à genoux sur le sol de la chambre, vêtue d'une robe en dentelle noire et de mon collier de soumise. Je porte dans mes mains l'une des ceintures de mon Maître que je tends en avant. Je sens mon excitation monter, j'ai chaud, ma respiration est rapide. Je baisse le visage ainsi que les yeux pour regarder le sol. J'attends patiemment que mon Maître me voit ainsi, en posture de Soumise. Ma respiration se fait plus rapide et mon entrejambe se mouille par l'excitation que cela me procure. Je me demande comment il va réagir en me voyant à genoux, dans cette tenue, offerte à lui. Quelques minutes passent avant que mon Maître passe devant la chambre et me découvre ainsi, prête pour lui. Je suis heureuse qu'il me découvre. Lorsque je le sens approcher de moi, mon excitation augmente et je n'arrive pas à garder mon sérieux. Je relève légèrement les yeux et j'ai du mal à contenir mon sourire. Il me prend en photo puis baisse son pantalon, dresse son sexe devant moi et m'ordonne de le sucer. La vue de son sexe déjà dur m'excite à tel point que mon vagin se contracte et se décontracte. J'ai terriblement envie de poser mes lèvres autour de son gland, de l'avoir en bouche mais je dois garder mon sérieux. Alors je me lance en lui disant que j'ai des choses à lui demander. Il me répond sèchement "Suce moi avant". Son ton de voix me fait totalement chavirer, je ne peux résister à son ordre. Je m'exécute donc et me mets à l'œuvre en enfonçant son sexe jusque dans ma gorge. C'est un délice de sentir son érection entière dans ma bouche, ne pouvant plus respirer. Je prends un tel plaisir que mon vagin se contracte à nouveau. Je retire son sexe de ma bouche pour pouvoir respirer. Tenir en apnée est tout un art, surtout lorsque la sensation d'ecoeurement arrive. Je reprends donc ma respiration et enfonce à nouveau son sexe dans ma bouche en faisant des vas et viens en continuant les gorges profondes régulièrement. C'est si bon, j'aime tellement lui donner se plaisir de la fellation et de la gorge profonde. Mon Maître retire son sexe de ma bouche et me demande ce que j'ai à lui dire. J'ai besoin de prendre une grande respiration, je ne suis pas très sereine et nerveuse tout d'un coup. Je me demande comment il va réagir à mes questions. Je sais bien qu'une soumise ne devrait pas demander quoi que ce soit à son Maître. Bon je prends mon courage et je me lance, toujours dans ma posture initiale, à genoux, aux pieds de mon Maître. Je prends ma respiration et je lui explique que j'ai envie et besoin d'évoluer dans ma soumission. Je lui demande s'il est possible d'avoir certaines évolutions dans l'humiliation tel qu'être tenue en laisse, devoir marcher comme une chienne. Il est debout devant moi, à m'écouter attentivement, je commence à me détendre. Je continue en lui expliquant avoir besoin de plus de moment d'inconfort, aller plus loin dans la douleur et susciter plus mon côté cérébral. Il me répond d'un ton très sévère à ce moment précis "Je m'en fiche". Sa réponse me refroidit et m'excite terriblement en même temps, un mélange de sensations assez étrange. Je ne sais pas encore à quel point mon Maître va réaliser mes demandes mais pas exactement comme je l'imaginais. Mon Maître m'ordonne de le sucer à nouveau. Je m'exécute avec un réel plaisir qui m'apporte beaucoup d'excitation. Ensuite il m'ordonne d'aller m'allonger sur le carrelage un petit peu plus loin dans la pièce comme une chienne. Je m'installe sur un sol froid, mes jambes repliées sur moi-même, le sourire aux lèvres. Mon excitation augmente d'un cran, je sens que l'entrée de mon vagin et mes petites lèvres sont véritablement mouillée. J'ai tellement chaud que le sol froid sur lequel je viens de m'allonger me fait du bien. Mon Maître m'ordonne ensuite de me mettre à quatre pattes, me cambrer, allonger mon visage et ma poitrine contre le sol froid. Je prends la posture n'en pouvant plus tellement je suis excitée. Je sens le regard de mon Maître sur moi, je me sens totalement offerte à lui. Il se positionne derrière moi, tire sur mes tétons et entre son sexe en moi d'un coup sec. Je suis totalement mouillée et je jouis instantanément. Le mélange de la douleur sur mes tétons et le plaisir que son sexe bien dur au fond de mon vagin me fait fondre de jouissance. Mon Maître me baise sauvagement, je jouis à plusieurs reprises. Il me dit qu'il baisera d'autres soumises, que je suis une chienne parmi d'autres. Je ne m'attendais pas du tout à une telle phrase, je suis sous le choc. J'essaie de ne pas prêter attention à ce qu'il vient de me dire mais il m'ordonne de répéter. Je n'arrive pas de suite à le dire, mon cœur s'emballe, se met à battre plus fort. Je fini par dire sur un ton hésitant et bas"Je suis une chienne parmi d'autres." Je me sens vulnérable, humiliée. Il continue de me baiser mais mon plaisir à diminuer. Cette phrase est difficile à entendre. Il m'ordonne de lécher le sol tout en continuant ses vas et viens en moi. J'exécute, je me mets à lécher le carrelage. C'est étrange et en même c'est très excitant. Je me sens devenir une véritable chienne. Au fur et à mesure que ma langue lèche le sol et que mon Maître continue à me baiser, mon plaisir revient en force. Cela m'aide beaucoup et me permet de totalement sortir de ma tête l'instant précédent qui fut des moins agréable. Mes doigts se crispent sur le sol voulant s'agripper. Les vas et viens de mon Maître me font jouir alors que je lèche le sol. Il retire son sexe de mon vagin et retourne à l'emplacement où j'étais au départ. Il m'ordonne de ramper jusqu'à lui. Je me sens à la fois humiliée et féline, c'est très animal et terriblement excitant. En arrivant à ses pieds, je me redresse pour me mettre à genoux. Il empoigne mes cheveux, j'adore sentir la force et la puissance de mon Maître. Il tire mes cheveux pour me faire marcher à quatre pattes jusqu'au lit comme une chienne. Je suis une véritable petite chienne qui mouille de plus en plus. Me voici à quatre pattes sur le lit. La ceinture claque à plusieurs reprises sur mes fesses. Je pousse des cris, la chaleur et la douleur intense me procurent un bien-être dans tout mon corps, mon vagin se contractant au rythme des claques. Mon Maître m'ordonne ensuite de m'allonger sur le dos, la tête hors du lit. Je sais ce qu'il m'attend et j'adore cet instant, cela me donne le sourire. Je prends une grande respiration, j'ouvre la bouche et son sexe pénètre entièrement ma bouche jusqu'à la gorge. C'est si bon de sentir son sexe dur aller jusqu'à la glotte. C'est une sensation si intense, agréable et quelque peu douloureuse lorsque son sexe franchit ma glotte. Je tiens cette position jusqu'à ce que je ne puisse plus. Je finis par avoir besoin d'air. Il vient alors entre mes cuisses ouvertes, totalement mouillée et offertes pour lui. Il entre son sexe dans mon vagin. Le plaisir est si intense que je jouis à l'instant où il s'enfonce en moi. Mon Maître me redis à plusieurs reprises que je ne suis pas là seule pute qu'il va baiser. J'essaie de tenir bon et de rester dans les sensations que son sexe me procure mais c'est de plus en plus difficile. Mon cœur s'accélère jusqu'à en être légèrement douloureux, je me sens tellement humiliée jusqu'à me sentir n'être plus rien. Il me répète encore cette phrase tout en continuant de me pénétrer. Je ne tiens plus, je craque. C'est trop pour moi. Cela annonce la fin de la séance. Les larmes coulent dans ses bras. J'ai besoin de sentir sa chaleur, sa douceur, son amour. Ce qu'il fait instantanément. Le lendemain matin, lors de notre petit déjeuner, j'explique à mon Maître que j'ai besoin à ce moment précis de ressentir de la douleur. J'ai envie de lui et j'ai envie de douleur. Il va dans l'autre pièce et revient avec deux pinces à linge en bois. Il les installe sur mes tétons. La douleur est douce mais elle est bien présente. Elle se diffuse à travers mes seins puis à travers tout mon corps. Cela m'apaise instantanément. Je termine mon petit déjeuner ainsi, apaisé. Au moment de retirer les pinces, la douleur se fait beaucoup plus intense. Je pousse un léger son. Mes tétons en ont pris la forme. Les sensations restent un moment pour se dissiper peu à peu. Me voici totalement apaisée.
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Par : le 05/11/25
Parfois je me reprochais ma mièvrerie, de prendre ainsi plaisir à considérer ce paysage qui s'étalait devant moi comme un océan de feuillages, de blé coupé, à la façon d'un Charles Péguy, en contemplation devant la cathédrale de Chartres, îlot sacré perdu dans la Beauce, comme une œuvre d'art, c'est-à-dire à regerder le jeu de toutes les parties de cette nature, comme harmonieusement réglée par une loi divine. Pourquoi fallait-il que quelque chose d'aussi fervent, chaud, intense, doive disparaître à jamais ? Que resterait-il de nous, de ces instants habités papr notre présence ? Et les souvenirs n'ont même pas la douce consistance de la poussière. Ils sont aussi impalpables et inexistants que les rêves. Juliette, accoudée à la fenêtre de sa chambre, regardait le soir descendre sur la vallée. Le soleil venait de passer derrière les grandes collines, presque des montagnes, que le contre-jour rendait noires, avec des franges de lumière sur le dos des châtaigniers qui montaient courageusement en escalade jusqu'à leurs faîtes. Elle se sentait en paix. Il y avait au loin le tintement des cloches de vaches dans l'ombre, de rares grondements de moteurs d'automobiles que l'on ne pouvait discerner sur la route sinuant sous les arbres, en bas. Des fumées s'élevaient des toits de tuiles des fermes tapies à la lisière des bois. Quelle merveille d'ajouter les fumerolles d'une cigarette aux volutes qui montaient aux flancs des collines, un verre de meursault à portée de la main. La petite ville de Rochechouard était bâtie sur une corniche de rochers dominant la vallée. Les quelque cents maisons qui la composaient se groupaient en troupeau au pied d'un château féodal dont deux tours ébréchées subsistaient seules. Le clocher de l'église, un peu plus bas, ne s'élevait pas très haut au dessus des toits pointus des maisons anciennes. C'était un village typique, les habitants disaient ville, ils y tenaient, "bien de chez nous", dominant de façon assez abrupte, un des plus beaux paysages du monde. Parfois à ma fenêtre, dans ma chambre, le matin, quand ma jeune amante défaisait les couvertures qui cachaient la lumière, le soir quand j'attendais la soirée, il m'était arrivé grâce à un effet de soleil , de prendre une partie plus sombre du ciel, pour une peinture de Millet endormie, sans savoir si elle appartenait à la mer ou au ciel. Mis les rares moments où l'on voit la nature telle qu'elle est, poétiquement, c'était de ceux-là qu'était faite l'œuvre de Dieu.   Elle avait baissé les yeux, rouge de confusion. Je compris qu'elle mentait. Ce trouble m'alla droit au cœur. J'étais comme une damnée, j'aurais pleuré de rage. Maintenant, il règne un silence parfait, un silence villageois, à l'heure où les travaux des champs sont abandonnés, un concert de chiens emplit la maison. Juliette, en déshabillé noir, cache pudiquement son corps bruni par le soleil. Elle pense à Marie. Elle n'oublierait jamais leur première rencontre, la mémoire de leur amour à naître, brûlante, glacée, courbées par le désir, comme une bataille d'enfants avec la même innocence et les mêmes rêves. Les yeux fermés, à sa fenêtre, sans pensée, toute envahie de son absence, elle ne peut interdire sa main de glisser le long de son corps et de se caresser. Les amours l'avaient laissé indemne jusqu'à Marie. Elle adore voir la joie de vivre dans ses yeux malicieux, avec la parfaite connaissance de ses doigts soyeux du corps féminin, jamais lasse d'étreintes fiévreuses, toujours à l'assaut. Pour Juliette, les hommes sont le mensonge, avec leurs mains fausses, leur appétit, la politique dont ils parlent; ils font impression jusqu'au jour où leur faiblesse éclate; pour la plupart, ils sont peureux et paresseux, et la faiblesse engendre la vulgarité. Marie était la femme de sa vie. Avec le temps, les corps s'apprivoisent et les caractères se sculptent. Elle avait accepté de se soumettre à elle dans une totale abnégation. La flagellation et les humiliations sexuelles, ça faisait partie de la poésie de Marie. Entre douleur et langueur, supplices et délices, telle de la glace sur du granit, le désir était devenu une terre ardente où s'épanouissait son corps. Quand Juliette évoquait l'anatomie altière de Marie, sa grâce brune et allongée, femme-enfant, fragile et éternellement adolescente, ses seins parfaits, ses longues jambes toujours brunies par le soleil, elle avait peur pour elle, du soleil, des coups de cravache trop violents qui semblaient devoir la brûler. Elle l'aurait voulue, idéalement dans la pénombre d'un boudoir, dans un décor vaporeux qu'elle aurait éclairé de la lueur de ses longs cheveux noir de jais croulant en cascade sur ses épaules nues. Fragile et forte, forte mais attendrissante de faiblesse pensait Juliette en regardant la nuit monter dans le ciel immense. Que ferait-elle sans elle ? Elle serait totalement perdue, désemparée. Juliette s'ouvrit et se cambra au contact de son doigt qui remontait et qui se mit à masser doucement son bouton de chair turgescent qui gîtait dans l'ombre de son pubis. Ineffable lui fut la caresse de son index à l'orée de sa voie la plus étroite, provoquant en elle une sensation de plaisir telle que jusqu'au fond de ses reins, elle fut traversée d'une tension exquise, presque insoutenable. Elle allait jouir. On ne supporte la vie à deux qu'en la dénigrant, seul moyen de l'embellir.   Ce fut cette comparaison, inlassablement et tacitement répétée dans une même image y introduisit cette puissante et multiforme unité de l'esprit, cause parfois non clairement aperçue par moi, comme réalité. Ces jeux des ombres rendaient mes pensées aussi vaporeuse que la nuit. Sa silhouette tournoyante, la rapidité aérienne de ses postures formaient un dessin attachant. Qui pouvait-elle être ? Le temps sembla alors se figer pour l'éternité. Elle s'abandonna à cette jouissance, à cette extase irradiante. C'était comme si son être entier, tout son corps, tous ses nerfs, tout son sang bouillonnant affluaient dans son hédonisme solitaire. Elle eut un éblouissement d'impudicité. Elle cria sa lasciveté, avec des saccades et des soubresauts. Elle demeura debout, les cuisses écartées, les bras mous immobiles le long du corps. Elle avait encore en elle des ondes d'orgasme qui se répandaient dans une fréquence de plus en plus lente, comme les vagues qui meurent sur le sable quand la mer est calme sous un ciel étale. Une femme experte n'aurait pas été plus habile à lui donner autant de plaisir, sauf Marie. Mais elle était heureuse de dormir seule dans le grand lit, avec le calme de la campagne tout autour. Elle allait tirer les rideaux, laisser entrer la lumière du soir recouvrir ses rêves et la lune éclairer les arbres. Sa brutalité lui dictait une sentimentalité de circonstance où elle s'apitoyait autant sur elle que sur le terrible danger auquel elle avait échappé. Le brutal aiguillon des sens, loin de triompher de la de la satiété, ne cessait de la confirmer. Elle ne pouvait échapper à la certitude que la vraie vie est ailleurs, loin des misérables niaiseries de l'amour fou. Ces excès de violence auraient dû constituer l'exutoire à une tension trop forte. Mais l'exutoire devint la passion elle-même, l'excès de leur mode affectif, dans l'effroyable pesanteur de leur frivolité. L'effort que Marie faisait pour se dépouiller en présence de la réalité de toutes les notions de son intelligence était d'autant plus admirable que cette jeune femme se faisait ignorante des lois de l'amour.   Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : le 05/11/25
Naturellement, détailler tous les arbitrages intimes et obscurs laissait à qui ne la connaissait pas le sentiment que la jeune fille était pour le moins étrange, mais elle ne l'était pas davantage que les femmes et les hommes qui zigzaguaient chaque jour entre leurs fantasmes et leurs peurs. Les humains sont ainsi, habiles à dissimuler les invisibles contraintes qu'ils se figurent, à taire les irréels précipices que leur esprit torturé leur fait voir, tout persuadés qu'ils sont que les impossibilités auxquelles ils croient existent bien. La jeune fille goûtait alors le délice de se savoir comprise, transpercée par ce regard ingénieux qui l'évitait obstinément. La nuit s'installait alors dans une douce ambiance de sensualité. Les deux amantes semblaient très heureuses. Juliette contemplait impunément le pur ovale du visage de Charlotte. Des épaules fines et le cou gracieux. Sur la peau mate des joues et du front, sur les paupières bistrées passaient, comme des risées sur la mer, de brefs frissons qui gagnaient le ventre, les bras et les doigts entremêlés. Une émotion inconnue s'empara d'elle. Serrer une femme dans ses bras, c'est se priver de la voir, se condamner à n'en connaître alors que des fragments qu'ensuite la mémoire rassemble à la manière d'un puzzle pour reconstituer un être entièrement fabriqué de souvenirs épars. Les seins, la bouche, la chute des reins, la tiédeur des aisselles, la paume dans laquelle on a imprimé ses lèvres. Or, parce qu'elle se présentait ainsi allongée, pétrifiée comme une gisante dans son linceul de drap blanc, Juliette découvrait Charlotte comme elle ne croyait jamais l'avoir vue. Des cheveux courts d'une blondeur de blé, les jambes brunies par le soleil. Elle ne reconnaissait pas la fragile silhouette vacillante alors sous le fouet. Bouleversée, elle regarda longtemps le corps mince où d'épaisses balafres faisaient ainsi comme des cordes en travers du dos, des épaules, du ventre et des seins, parfois en s'entrecroisant. Charlotte étendue sans défense, était infiniment désirable. Tel le suaire que les sculpteurs jettent sur une statue d'argile ocreuse encore fraîche, le drap mollement tendu épousait les formes secrètes de la jeune femme. Le ventre lisse et bombé, le creux des cuisses, les seins aux larges aréoles et aux pointes au repos. Elle céderait sur tout. La vérité résiderait là, sur ce trône majestueux de la luxure. Elle ne se souciait plus d'être vue en état de tendre abandon. Avec la fluidité d'une eau, elle se laissait aller. Elle poussait l'audace jusqu'à y promener ses doigts. Sa paume humide se rapprochait de la naissance de sa sa croupe magnifique. Rien n'était moins libertin que ces jeux-là, infâmes, visqueux, suaves, morves mais délicieux.   Ainsi buvant les secrétions de son héroïne, elle se liait d'amitié avec sa nature luxueuse, de bassin de décantation, de nature luxueuse et parcemé d'étangs.  Déconcertée, elle n'avait plus qu'une certitude, elle se savait prête à être infibulée, porter des anneaux aux lèvres de son sexe, aussi longtemps que sa Maîtresse le souhaiterait. Là était bien sa jouissance la plus enivrante: être devinée, observée scrupuleusement, reconstituée à partir de déductions et enfin reconnue dans sa sinueuse complexité. Ce sport la ravissait lorsqu'il s'appliquait à sa personne si dissimulée, qui plus est avec un tact qui traquillisait ses pudeurs. L'onde surprit son ventre. La blondeur accepta l'étreinte. Le ballet érotique devint un chef-d'œuvre de sensualité, un miracle de volupté. Charlotte fut la corde sous l'archet, le clavier sous les doigts du pianiste, le fouet sur la chair, l'astre solaire dans les mains d'une déesse. Ne plus s'appartenir est déjà l'extase. Les traces encore fraîches témoignaient de l'ardeur de leur duel passionnel, des courbes s'inclinant sous la force du fouet comme les arbres sous la bourrasque. La muraille d'air, de chair, de silence qui les abritait où Charlotte était soumise, le plaisir que Juliette prenait à la voir haleter sous ses caresses de cuir, les yeux fermés, les pointes des seins dressées, le ventre fouillé. Ce désir était aigu car il lui rendait constamment présent sans trêve. Les êtres sont doubles. Le tempérament de feu façonnait. Juliette la conduisait ainsi à l'abnégation. Car si Juliette l'aimait sans doute, et Charlotte sentait que le moment n'était pas éloigné où elle allait non plus le laisser entendre, mais le lui dire, mais dans la mesure même où son amour pour elle, et son désir d'elle, allaient croissant, elle était avec elle plus longuement, plus lentement inexorablement exigeante. Elle avait gardé les yeux fermés. Elle croyait qu'elle s'était endormie tandis qu'elle contemplait son corps inerte, ses poignets croisés juste à la cambrure de ses reins, avec le nœud épais de la ceinture du peignoir tout autour. Tout à l'heure, à son arrivée, elle n'avait pas dit un mot. Elle l'avait précédé jusqu'à la chambre. Sur le lit, il y avait la ceinture d'éponge de son peignoir. À son regard surpris, elle n'avait répondu qu'en se croisant les mains dans le dos. Elle lui avait entravé les poignets sans trop serrer mais elle lui avait dit plus fort et Juliette avait noué des liens plus étroits. Mais elle accepta avec joie. Elle avait parlé sur un tel ton d'imploration que la magie s'accomplit. Ravie de sa brutalité, elle accepterait tout, même si l'indécense l'interdirait.   La jeune fille était celle qui par la seule qualité de sa présence, et de sa dévotion, donnait à sa Maîtresse accès à l'émotion de sa vie, si difficile à atteindre avec une autre. Et puis, elle était aussi touchée par Charlotte que par les talents qui restaient à naître en elle, ces territoires inexplorés qu'elle devinait derrière ses singulières folies. Elle voulait la rendre rapidement à merci pour leur plaisir. Ainsi gardée auprès d'elle des nuits entières, où parfois elle la touchait à peine, voulant seulement être caressée d'elle, Charlotte se prêtait à ce qu'elle demandait avec bien ce qu'il faut appeler de la reconnaissance, ou un ordre. D'elle-même alors elle s'était laissée tombée sur le lit. Ça l'avait beaucoup excitée de la sentir aussi vulnérable en dessous d'elle. Elle s'était dévêtue rapidement. Elle lui avait relevé son shorty d'un geste sec. Elle l'avait écarté pour dégager les reins et l'avait fouettée sans échauffement. Elle reçut sans se débattre des coups de cravache qui cinglèrent ses fesses de longues estafilades violettes. À chaque coup, Charlotte remercia Juliette. Elle devint son sang. La vague accéléra son mouvement. L'ivresse les emporta et les corps ne surent plus dire non. Ils vibrèrent, se plaignirent, s'immobilisèrent bientôt. Juliette la coucha sur le dos, écarta ses jambes juste au-dessus de son visage et exigea d'elle avec humeur qu'elle la lèche aussitôt comme une chienne. Elle lapa son intimité avec une docilité absolue. Elle était douce et ce contact nacré la chavira. Les cuisses musclées de Juliette s'écartèrent sous la pression de la langue et des dents. Elle s'ouvrit bientôt davantage et se libéra violemment dans sa bouche. Surprise par ce torrent, Charlotte connut un nouvel orgasme qui vite la tétanisa, lorsqu'elle prit conscience qu'elle jouissait sans l'autorisation de sa Maîtresse, avec la nonchalance que procure le plaisir poussé à son paroxysme. Elle l'en punirait certainement sauvagement pour son plus grand bonheur. Chaque abandon serait alors le gage qu'un autre abandon serait exigé d'elle, de chacun elle s'acquitterait comme un dû. Il était très étrange qu'elle en fût comblée. Cependant Charlotte sans se l'avouer à elle-même, elle l'était. Après une toilette minutieuse, pour retrouver son état de femme libre, Juliette qui regrettait alors de ne pouvoir la fouetter davantage, l'embrassa tendrement. Il était temps de sceller le lien qui les unissait. Le jour tant attendu arriva. Charlotte était désormais totalement imberbe.   Un tapis rugueux entoure la tendre muqueuse, la nature a créé là, par souci de poésie, un pur contraste, propre à égarer des mains braconnières ou indélicates. Sa Maîtresse savait qu'elle ne s'échapperait de ses propres fantasmes qu'en libérant sa jeune soumise des siennes. Car il est clair que par un étrange jeu de miroir, cette jeune fille lui renvoyait très exactement l'image de ses propres limites, celles qui la révoltaient le plus. Elle la fit allonger sur un fauteuil recouvert d'un tissu damassé rouge. La couleur donnait une évidente solennité au rituel qui allait être célébré. Elle ne put éviter de penser au sang qui coulerait sans doute bientôt des lèvres de son sexe. Et puis tout alla très vite. On lui écarta les cuisses, poignets et chevilles fermement liés au fauteuil gynécologique. Elle résista mais on transperça le coté gauche de sa lèvre. Juliette lui caressa le visage tendrement, et dans un geste délicat, elle passa l'anneau d'or dans la nymphe percée. Il lui fallut écarter la chair blessée afin d'élargir le minuscule trou. L'anneau coulissa facilement et la douleur s'estompa. Mais presque aussitôt, elle ressentit une nouvelle brûlure. L'aiguille déchira la seconde lèvre pour recevoir l'autre anneau. Tout se passa bien. Charlotte se sentit libérée malgré son marquage. Elle ferma les yeux pour vivre plus intensément ce moment de complicité. Ses yeux s'embuèrent de larmes. Alors Juliette lui prit la main dans la sienne et l'embrassa. Puis Juliette la prit, et il parut à Charlotte qu'il y avait si longtemps qu'elle ne l'avait fait qu'elle s'aperçut qu'au fond d'elle elle avait douté si même elle avait encore envie d'elle, et qu'elle y vit seulement naïvement une preuve d'amour. Ces anneaux qui meurtrissaient sa chair intime trahiraient désormais son appartenance à sa Maîtresse. La condition d'esclave ne l'autorisait pas à extérioriser sa jalousie ou son agressivité envers une jeune femme dont pouvait se servir trop souvent Juliette. Les jeunes filles qu'elle convoitait n'étaient là que pour assouvir ses fantasmes. Elle les utilisait comme telles. Elles ne pouvaient imaginer qu'elles servaient de test à satisfaire sa passion avant tout. Le prétexte de sa soumission semblait lui donner tous les droits, même celui de la faire souffrir dans son orgueil de femme amoureuse. Juliette a le droit d'offrir Charlotte. Elle puise son plaisir dans celui qu'elle prend d'elle et qu'elle lui vole. Elle lui donna son amour. Pour Charlotte, il n'y avait pas de plus grande démonstration que dans l'abnégation. Il y avait pour elle une certaine séparation du rêve et de la vie qu'il était souvent utile de la forcer préventivement à ouvrir les yeux sur le réel. Elle ignorait certes ce que serait son destin. Mais elle inventait mille prétextes pour consentir avec joie chaque jour à subir de pires outrages. Et parfois, Juliette ne suffisait plus à la satisfaire.    Il faut bien avouer que les joies intellectuelles qu'elle goûtait dans son supplice ne l'empêchaient nullement de ressentir, quoiqu'ils l'entourassent comme malgré elle, les glacis tièdes, la pénombre lugubre de l'endroit, et au bout de la cave, dans la pierre rustique, la résistante sécheresse de son âme. Sans doute l'inconscient bien-être que lui causait ce châtiment venait-il agrandir son bonheur. Juliette avait cru Charlotte modeste de ses élans, mais elle comprit qu'elle s'était trompée, en voyant son visage illuminée de joie quand dans une phrase de remerciement, sa maîtresse prononça le mot d'abattage. Car pour elle, où se trouvait ce qu'elle recherchait dans la luxure, elle l'ignorait, et elle fuyait souvent la réalité pour d'autres lieux où ses fantasmes l'invitaient. Si un peu de rêve est dangereux, ce qui en guérit, ce n'est pas moins de rêve, mais tout le rêve. Il importe qu'on connaisse tous ses rêves pour en souffrir. Et puis tout alla très vite, elle allait obéir par goût du jeu, ne fixant aucune limite à son désir de provoquer et de choquer. Ses cheveux blonds brillaient comme s'ils avaient été huilés, ses yeux bleus, dans la pénombre paraissaient noirs. Charlotte était particulièrement en beauté, ce soir-là. Elle portait des bas noirs à couture et une veste en soie de la même couleur dont l'amplitude laissait entrevoir son intimité. Un collier de chien ciselé de métal argent serti d'un petit anneau destiné au mousqueton de la laisse conférait à sa tenue un bel effet. Juliette lui fit alors prendre des poses très provocantes. Elle en rajouta jusqu'à devenir franchement obscène. Le harnais de cuir et le bustier emprisonnaient son sexe et ses seins. On lui banda bientôt les yeux avant de la lier à une table, jambes et bras écartés. Sa Maîtresse expliqua calmement aux hôtes qu'elle était à leur disposition. Elle avait décidé de l'offrir à des hommes. Bientôt des inconnus s'approchèrent d'elle. Elle sentit des dizaines de doigts la palper, s'insinuer en elle, la fouiller, la dilater. Cela lui parut grisant. Elle éprouva un plaisir enivrant à être ainsi exhibée devant des inconnus. Elle devint une prostituée docile. Elle qui se prêtait toujours de son mieux était toujours sur ses gardes, alors sa Maîtresse décida de la forcer, remplaçant au fond de son cerveau le mépris de la chasteté, par de strictes règles, capables de faire fléchir, celle ayant été jusqu'ici préservée du sang. Dans le commerce des femmes que nous avons d'abord trouvées faciles, persiste toujours le goût frelaté des défauts qu'elles ont réussi à dissimuler. Charlotte cherchait toujours, quelque merveilleux dans les cruautés les plus abjectes.   Ainsi dans les rapports comme ceux qu'elle avait avec sa maîtresse, le plaisir vrai qui était à l'origine de leur complicité, laissait ce socle qu'aucun artifice ne parvenait à lézarder, comme le marbre se moque de la glace. Juliette interrompit subitement la séance qui lui parut trop douce, génératrice d'un plaisir auquel elle n'avait pas droit. Elle fut alors détachée pour être placée sur un chevalet. Elle attendit dans la position infamante de la putain offerte avant que des sexes inconnus ne commencent à la pénétrer. Elle fut alors saccagée, malmenée et sodomisée tel une chose muette et ouverte. Ce que sa Maîtresse lui demandait, elle le voulait aussitôt, uniquement parce qu'elle lui demandait. Alors, elle s'abandonna totalement. Devinant les pulsions contradictoires qui l'ébranlaient, Juliette mit fin à la scène, l'entraîna hors de la pièce, la calma par des caresses. Lorsqu'elle eut retrouvé la maîtrise de ses nerfs, ce fut Charlotte qui lui demanda de la ramener dans le salon où les hommes attendaient. Elle fit son apparition, les yeux de nouveau bandés, nue et fière, guidée alors par Juliette qui la dirigea vers le cercle des inconnus excités. Ce fut elle qui décida de s'agenouiller pour prendre dans sa bouche leur verge, jusqu'à ce qu'ils aient tous déchargé et se soient déversés sur son visage ou sur ses seins. Jamais, elle ne fut plus heureuse que cette nuit-là. En ressentant une joie mêlée de torture, elle était bien obligée de se livrer hardiment. Que de tels transports de débauche puissent lui être imposés ne la choquaient pas, tant elle appartenait à un autre monde, du reste pas plus factice que le réel où sous l'apparente mélancolie de son regard se dissimulait toujours une sérénité quasi mystique.   Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : le 04/11/25
Après avoir regagné notre chambre, le dîner achevé, j'évoquais avec Charlotte, les qualités qui me charmaient chez elle, sa discrétion, sa finesse et son effacement face à la folie qui me prenait quand je la livrais en galanterie avec une préférence non feinte pour le rituel du fouet quand elle se tordait, gémissante, nue et bâillonnée, pleurait sa rémission et ne l'obtenait pas. Et ce n'était pas tant le plaisir à contempler sur son corps les marques qui faisaient comme des rides sur son dos, ses épaules, et parfois même sur ses seins mais la réplétion à la voir comme transfigurée, toute pleine d'une béatitude presque religieuse, où dépossedée d'elle-même, un sourire illuminait son visage. Comme on dit que c'est l'intérêt de l'être humain qui guide en amour les préférences de chacun, c'était obscurément l'exigence de mes complaisances qui me faisait trouver une distraction, presque un apaisement, à lui offrir tant de viles souffrances, mais aussi plus de dignité dans la vie que les raffinements opposés à la considération d'elle-même. Elle se changea dans la chambre. La porte était entrebâillée. Elle ôta sa robe grenat et se trouva en sous-vêtements transparents également rouges. Deux bas pendaient sur le dossier de la chaise. Elle en prit un et, avec de petits mouvements vifs, le retroussa, jusqu'à en faire un anneau. En équilibre sur une jambe, le talon de l'autre jambe appuyé sur le genou, elle passa le bas ainsi roulé sur le bout de son pied, puis posa celui-ci sur la chaise et enfila le bas sur son mollet, son genou et sa cuisse, se penchant alors de côté pour l'attacher aux jarretelles. Elle se redressa, ôta le pied de la chaise et prit l'autre bas. Je ne pouvais détacher mes yeux d'elle. De sa nuque et de ses épaules, de ses seins que la lingerie drapait plus qu'elle ne les cachait, de ses fesses sur lesquelles son sari se tendait lorsqu'elle appuyait le talon sur le genou et qu'elle le posait sur la chaise, de sa jambe d'abord nue et hâlée, puis d'un éclat soyeux une fois dans le bas. Elle sentit enfin mon regard. Elle s'arrêta, main tendue, au moment de saisir l'autre bas, tourna la tête dans ma direction en baissant les yeux. Connivence, étonnement ou résignation. "Tu es trop habillée. Défais tes jarretelles, roule tes bas au-dessus des genoux". Enfin, les bas sont roulés, elle est gênée de sentir ses jambes nues et libres sous la soie de son sari. J'allonge la main vers la ceinture de sa combinaison, défait le nœud, puis les boutons. Charlotte a maintenant les seins libres et nus comme elle a nus et libres les reins et le ventre, de la taille aux genoux. Sa nudité l'a rendait émouvante, muette et les yeux baissés. Je m'approchai d'elle et ayant agrafé le corset de cuir rouge sur le devant, je serrai durement le lacet par derrière, de façon à faire remonter ses seins et à exhiber leur pointe, tout en étranglant la taille, ce qui faisait saillir le ventre et cambrer les reins. Elle paraissait étrangement à l'aise, sans que je sache pourquoi, à moins que ce ne soit la disponibilité de ce qu'elle ne cachait pas. Elle ne semblait pas gênée que je fixe à ses poignets et à ses chevilles des bracelets, elle accepta même avec joie un collier de cuir. L'indécence devenait décence, non pas celle de dissimuler, mais de se résigner à l'humiliation du châtiment, de la chair suffisamment meurtrie pour pour la rendre à sa première intégrité et de la renvoyer par la brutalité aux jours où le désir ne s'était pas encore déclaré. Elle devina, et vit que j'attachai à une solive au-dessus de sa tête, les bras levés, et les poings liés, une chaîne, de manière qu'elle demeurât tendue, et qu'elle la sentit se tendre. Elle ne vit pas non plus que je tenais à la main une cravache. En l'embrassant, je posai ma main gauche sur sa taille. En même temps qu'elle entendit un sifflement, Charlotte sentit alors une atroce brûlure par le travers des seins, et hurla. J'aurais voulu la fouetter jusqu'au sang, mais bientôt ses larmes coulaient dans sa bouche ouverte, et je renonçai à lui demander de se retourner. Il me fallait lui enseigner à se contrôler pour mieux ressentir ses propres limites, afin de l'amener à les dépasser. Je m'interrompais pour l'embrasser et lui demandais si elle avait suffisamment pleuré.   Encore toute bouleversée, elle me dit : "- Sans toi je ne pourrai pas vivre. - Mais il ne faut pas, lui répondis-je d'une voix émue. - Il te faut un cœur plus dur que ça. Sans cela, que deviendras-tu si je te quitte ?". La séance avait duré cinq minutes. Quand je partis, après avoir éteint la lumière et refermé la porte, Charlotte chancelait de douleur, au bout de sa chaîne, dans le noir. Elle ferma les yeux, et somnola. Il n'y avait eu chez elle aucun sentiment, aucune affectation. Et je me rappelle que son corps, ses attitudes et ses mouvements donnaient parfois une impression de bonheur. J'avais plutôt le sentiment qu'elle s'était comme retirée à l'intérieur de son corps, l'abandonnant à lui-même, à son propre rythme, que ne venait troubler nul ordre donné par l'esprit, et qu'elle avait oublié le monde extérieur. C'est cet oubli du monde qu'avaient exprimé ses attitudes et ses gestes pour accepter l'humiliation de sa chair. Ce qu'il y a de délicieux dans l'absence, c'est qu'on n'y est jamais borné comme avec cette stupide réalité qui très vite nous arrête. Dès lors, en dépit de ses avances, je ne la voyais plus. En se livrant si facilement, elle avait rompu le pacte. Je lui reprochais de m'avoir mise en porte à faux avec mes rêves. Rares sont les amoureux qui passent le cap de la deuxième semaine. Seuls quelques couples vaccinés contre tout poison romantique échappent parfois à la réalité. Alors les sommiers ne grincent plus, et un lourd silence se substitue aux fous rires. On ne gémit plus de plaisir mais d'ennui. Les griefs remplacent les serments. On était arrivé plein de feu, on se quitte plein de fiel. Les cœurs éperdus, égarés par les rêves rejoignent inexorablement leur logis raisonnable. Son amour me pesait. Par toutes mes pensées, je la trahissais. Je souffrais d'autant plus que j'étais la seule coupable. Je ne pouvais me fournir à moi-même aucune explication. Sinon une. Mon démon m'avait repris. Il avait un joli visage ce démon, tant de jeunesse et de fantaisie. Comment aurais-je pu lui résister ? Mon cœur inflammable était déjà embrasé. En révolte contre les siens, mais sans aller jusqu'à casser de la vaisselle, elle transgressait les tabous de son milieu autant qu'il est convenable de le faire et même souhaitable pour prouver un fier tempérament. De l'indicible, quelle conscience nous reste-il de cela ? Charlotte ne me disait presque rien de sa vie. Elle ne me posait aucune question sur la mienne. Sans doute par crainte d'apprendre des choses qui auraient pu lui déplaire. Aimer écrire, c'est coucher des mots sur le papier, et non pas partager le lit de Madame de Staël. Mon existence en dehors de la littérature ne méritait pas que je la fisse souffrir avec des passades sans importance. Elle ne pouvait être jalouse de ma méridienne. Je ne vivais que dans l'attente d'un prochain rendez-vous, de baisers volés, d'étreintes usurpées. Où aurait-il lieu ? En réalité je passais plus de temps à imaginer Charlotte qu'à la voir. Et quand je la retrouvais, c'était à travers la brume de ce songe que j'avais construit autour d'elle. Elle m'écrivait très souvent des lettres brèves, des phrases denses comme des aphorismes, datées avec précision. Elle indiquait toujours l'heure et le temps qu'il faisait. L'amour seul nous fait pressentir l'indicible. Et la poésie. Mais c'est encore l'amour qui la suscite, l'éclaire, module son chant et fait frémir ses incantations lumineusement obscures. Chaque étape initiative de notre existence, est en relation intime avec un amour qui épanouit ses virtualités. J'appris un jour qu'elle avait épousé un éleveur de chevaux. Elle était fière, aussi farouche que les pur-sang que son mari dressait dans sa propriété de l'Orne. Elle préférait ne pas s'interroger sur le moment de folie qui, contre tous ses principes l'avait jetée dans ses bras. Cela lui semblait un phénomène aussi bizarre que la foudre ou un tremblement de terre. Elle avait construit autour d'elle un mur pour se protéger et se croyait à l'abri.   Elle ne se gênait pas pour railler mes défauts, avec une tendresse et une chaleur presque maternelle qui ne connaissait pas les réserves et la froideur grâce auxquelles les femmes de son rang croient se donner de l'importance dans la société. Elle se sentait imprenable autant par dégoût des autres que par un sentiment de fierté qui lui faisait juger toutes les choses de l'amour soit comme un idéal impossible soit comme un abandon bestial. Elle n'imaginait pas l'entre-deux. La vie devint pour elle, droite, sans écart, maintenue dans son parcours par une main inflexible. Au milieu de la vie, elle voyait venir l'hiver. Elle acceptait avec cran la solitude qui de plus en plus l'enveloppait dans ses voiles glacés, échappant à cette angoisse en demandant à la nature de lui offrir les plaisirs, les joies, les émotions qui lui manquaient. Cette liberté de l'instinct débridé, l'ardeur des saillies, les montées de la sève et l'allégresse reproductrice du monde végétal la fascinaient. Elle ne vivait plus que pour les chevaux, les arbres et les fleurs. Elle habillait sa sauvagerie nouvelle d'un masque de mondanité provincial. À l'époque où elle se décida à renouer avec moi, elle avait depuis longtemps renoncé à aimer. Mariée depuis quinze ans à un aristocrate qui avait le double de son âge, elle formait avec lui un de ces couples unis par l'affection et par une forme de spiritualisation qui liait plus leurs âmes que leurs corps. Elle croyait son cœur fermé à jamais, mais redoutait ce pernicieux viscère comme une source de faiblesse que d'avance, elle ne se pardonnait pas. Sans doute, se méfiait-elle de moi. Bientôt elle m'invita chez elle et me présenta à son mari qui m'accueillit avec une diplomatique et rigoureuse politesse. Nous étions dans un monde où tout se joue sur les apparences, où les arrière-pensées étaient bannis. Un monde de civilité absolue où ce qui n'est pas montré pas plus que ce qui n'est pas dit n'avaient droit à l'existence. Il m'emmena faire le tour du parc ainsi que de manière immuable, il procédait avec ses hôtes et me tint les mêmes propos qu'il leur avait tenus à tous pendant leur visite, propos qui certainement devaient être à quelques nuances près, ceux de son père et de ses aïeux. Des chevaux gambadaient dans une prairie, d'autres travaillaient dans une carrière. Tout était dans un ordre parfait. La maison du jardinier rutilait. La serre semblait aussi propre et rangée qu'une salle d'opération. Un hommage à Monsieur de Buffon. Seul le cœur semblait ne pas avoir de place. On le considérait comme un intrus. J'allais monter à cheval avec Charlotte. Nous nous promenions dans les bois. Parfois nous rentrions avec le crépuscule, et cette demi-obscurité jetait sur nous des ombres coupables. Son mari nous attendait impavide sur le perron. Sa distance, son indifférence vis-à-vis d'une liaison qu'il ne voulait pas voir, étaient presque plus lourdes à supporter que s'il nous avait attendues un fusil chargé à la main. Ce silence du non-dit pesait sur nous comme une faute. Je regagnai ma chambre et dans cette atmosphère de crime, elle se glissait contre moi. Elle devait repartir à l'aube. Et au matin, m'éveillant dans le lit vide, je me demandai si je n'avais pas rêvé.     Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : le 03/11/25
Il avait beau gueuler sous les coups, soûlé de douleur, le bâillon serré emplissant sa bouche ne permettait qu'un cri incoercible de plus en plus long, de moins en moins audible, au fur et à mesure des séries enchaînées qu'elle prenait plaisir à rallonger. Le banc, si tant est que l'on puisse l'appeler ainsi, l'assise n'étant pas sa fonction première, vibrait de plus en plus. Assez haut, spécialement conçu pour immobiliser à l'aide de courroies et surélever les fesses offertes de ce fait aux désiderata de la maîtresse des lieux et de cérémonie. Madame, installée dans un fauteuil en osier à côté du « banc » auquel, ...tout comme à laquelle ...il était attaché, au figuré ...comme au propre via sa laisse qu'elle tenait tendue, aimait à souligner que la tension sur le collier se devait de rappeler en permanence à l'esclave son appartenance. Feuilletant un magazine, entre les séries elle discutait d'un ton léger avec Livia, une dominatrice professionnelle depuis peu, qui s'affairait à flageller l'homme couché sur le ventre. Un fouet court, plutôt incisif à en juger au sang qui commençait à perler. Une corde crochetée au plafond étiraient ses bras verticalement, l'arrière de ses cuisses écartées commençaient à violacer par endroits. Déjà une petite heure que la pièce résonnait de claquements et de gémissements entrecoupés d'échanges sur tel ou telle, ou de commentaires à propos d'un article ayant retenu son attention. Le donjon de celle-ci était situé proche de la zone portuaire au-delà des quais, dans une ruelle aussi montante que l'était la douleur explosive des coups. Brune androgyne, cheveux court, Lady Livia n'avait pas son pareil pour jouer avec les seuils quand elle connaissait la proie qui choisissait de se jeter dans ses serres. A cette nuance près que c'était Madame, la maîtresse de « la chose » tirant vainement sur les attaches du banc à chaque impact, qui avait convenu de cette visite hebdomadaire; rendez-vous entre amies pour elle, elle avait connu Livia bien avant sa reconversion dans le monde de la domination, visite désormais hebdomadaire bien plus cuisante pour lui. Lady Livia s'exprimait toujours d'une voix un peu voilée, très douce et posée. Souvent elle en usait pour annoncer ce qui allait suivre en se penchant, sa tête effleurant affectueusement celle de son esclave. Quelque peu essoufflée, elle posa le fouet sur le dos du soumis et s'assit sur le canapé. - Il marque vraiment bien. Tu ne voulais pas l'anneler à propos ? - Aujourd'hui ? - Tu m'avais parlé d'une guiche non ? Je te dis ça car il est dans une position idéale pour ça. - Je n'avais pas prévu ça pour aujourd'hui. Mais pourquoi pas .Vas-y, je vais te regarder faire, tiens ! L'amie de Madame sortit une boîte métallique d'une armoire et enfila des gants médicaux. Elle s'assura que tous le matériel était réuni. - Si tu veux venir voir pour choisir l'anneau ; je n'ai plus beaucoup de choix comme je ne le propose plus Un anneau d'emblée n'est pas très conseillé. Qu'il n'hésite pas à désinfecter souvent. On en reparle en fin de séance... Madame choisit un anneau en D . - Tu as de la chance, c'est le dernier. Cela dit, un anneau ça peut toujours se changer ... A l'aide d'une compresse, elle badigeonna longuement l'entrejambe et bien plus largement encore. - J'utilise de l'alcool à 90°, c'est un peu piquant sur les marques. Il ne va pas rester tranquille bien longtemps... Regarde ça commence. La morsure de l'alcool ne tarda pas dans les écorchures du dos aux genoux. Il trembla quelques minutes dans ses liens. Livia saisit et tira la peau juste à l'arrière du sexe avec une pince chirurgicale .Sans attendre, elle enfonça prestement l'aiguille dans la peau pincée par les deux triangles ajourés des extrémités de la pince L'esclave se raidit fortement .Un peu de sang coula. - Dommage que ça ne coule pas plus longtemps, il verrait ce que c'est que de faire sa journée avec du sang entre les jambes... Après avoir posé l'anneau, elle se retourna vers Madame en ôtant ses gants. - Un thé ? Aussitôt libéré du banc, Lady Livia mousquetonna les poignets à l'arrière du collier de l'esclave et délaissant la laisse, elle accrocha directement son collier à un barreau du cadre de lit. Les deux femmes s'attablèrent et discutèrent de tout et de rien. Le temps passant, les rires et la conversation se tarirent doucement. Dès lors, on entendit plus que chuchoter et soupirer. Elles se levèrent et se dirigèrent vers le lit. Apercevant le regard du soumis au pied du lit, qui détourna immédiatement la tête, maîtresse Livia se releva, deux gifles à toutes volée claquèrent dans la pièce , puis elle lui masqua les yeux. Les ébats des deux femmes reprit son cours, entre soupirs et halètements, entre cris et silences. L'après-midi tirait à sa fin, l'esclave à genoux tirait sur son collier. - Je suis trempée Livia, ça coule de partout. Se relevant, Madame se dirigea vers son soumis immobilisé et plaqua son sexe sur sa bouche. - Lèche mon chien ! Elle se tourna pour lui offrir l'autre part plus sombre que son pubis. Il ne fallut pas plus qu'une légère hésitation de l'homme au pied du lit pour que Livia la remarque et intervienne. Elle demanda à son amie de s'écarter. Et d'un calme le plus absolu... - Il faut que tu effaces en lui toute idée d'hésitation ou de refus. Dresse-le à obéir sans réfléchir, ….comme un réflexe. Qu'il ne pense plus à ses dégoûts Qu'il n'ait plus le choix... S'abattit alors une grêle de sifflements mêlée de claquements Sa cravache virevoltait autour de lui comme un essaim de guêpes qu'il ne pouvait pas voir. Son buste et ses bras n'étaient plus que boursouflures, comme une feuille nerveusement raturée..  Puis, l'orage passé, elle s'assit essoufflée sur le lit et adossa doucement l'homme sur ses jambes et lui caressa le visage. Repassant ses cheveux derrière son oreille, elle sourit et s'adressa à la maîtresse de l'hésitant. - Recommence, tu verras . Il réfléchit trop je t'assure... Je suis sûr qu'il va s'appliquer cette fois-ci....  
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Par : le 03/11/25
L'apparence physique, loin d'être un simple détail esthétique, constitue un paramètre psychologique influent dans la dynamique de la douleur et du plaisir. La coiffure en doubles couettes, souvent associée à la jeunesse, à la vivacité ou à une forme d'innocence codifiée, agit comme un modulateur symbolique du cadre perceptif. Elle introduit dans l'expérience une composante cognitive et affective qui altère la lecture émotionnelle du stimulus. Du point de vue psychophysiologique, la perception de la douleur n'est pas indépendante du contexte mental dans lequel elle s'inscrit. La coiffure, en tant que signe social et affectif, participe à la construction de ce contexte. Les doubles couettes, par leur symétrie et leur mouvement, créent une image de légèreté et de spontanéité. Ce contraste entre l'apparente douceur de la forme et l'intensité potentielle de l'expérience produit un effet de dissonance cognitive, susceptible de renforcer la tension psychique préalable à la libération d'endorphines. On pourrait, dans un cadre purement symbolique, introduire un facteur  pour Symbole de la coiffure qui vient ajuster la sensibilité psychique k  précédemment définie : où  est un coefficient d'amplification émotionnelle (compris entre 0 et 1), traduisant la force du conditionnement culturel associé à l'image perçue. Lorsque , l'effet symbolique amplifie la réceptivité émotionnelle et donc la transformation de la douleur en plaisir subjectif ; inversement, un symbole perçu comme neutre ou dissonant    n'exerce qu'une faible influence. Ce paramètre souligne que la perception sensorielle est indissociable du contexte psychique et culturel dans lequel elle s'exprime. La coiffure, ici, devient un vecteur de projection, un élément de langage corporel qui influe sur la dynamique de la sensibilité. En d'autres termes, la longueur et la forme des doubles queues ne modifient pas la douleur physique elle-même, mais l'interprétation qu'en donne le sujet. Elles servent de catalyseur esthétique et psychologique à la transformation de l'expérience sensorielle en un ressenti subjectif de plaisir. Ainsi, même dans un cadre théorique et abstrait, l'introduction d'un symbole visuel tel que la coiffure révèle la dimension profondément interprétative et culturelle de la douleur. Elle rappelle que tout ressenti, pour devenir jouissance, passe nécessairement par le filtre de l'imaginaire. La petite fille aux couettes est trop mignonne !!   Textes : Sakura / Illustrations : YBUR
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Par : le 03/11/25
Parmi les personnes qui m'entouraient, ceux ayant cette sorte d'idéal romanesque, aurait figuré, deux ans plus tôt, Charlotte elle-même, Charlotte qui s'était donnée du mal pour être reçue au rang de ses prétentantes qui eût achevé en consolidant sa situation de favorite, pour ne pas dépérir et s'effacer complètement, conquis son cœur, avec des liens qui se trouvèrent sanctifiés, de sorte qu'elle faisait d'elle une part plus grande. Tout à coup, je la regardais avec une sorte d'épouvante: ce qui s'était accompli dans cet être dont j'avais tant envie m'apparaissait effroyable. Ce corps fragile, ses craintes, ses imaginations, c'était tout le bonheur du monde à notre usage personnel. Son passé et le mien me faisaient peur. Mais ce qu'il y a de plus cruel dans les sentiments violents, c'est qu'on y aime ce qu'on aime pas. On y adore jusqu'aux défauts, jusqu'aux abominations, on s'y attache à ce qui fait de plus mal. Tout ce que je détestais en elle était sans prix pour moi. Et mon seul bonheur, c'était le plaisir même; le mien, le sien, tous ces plaisirs du monde, camouflés la plupart du temps sous de fugaces désirs, des amours passagères, des illusions d'un moment. Nous avions du mal à parler. Il y avait un silence entre nous, fait de nos fautes et de nos remords. L'éclatement et l'évidence des amours partagées, la simplicité qui jette les corps l'un vers les autres. Ce monde ambigu où les choses s'interprètent et où nous leur prêtons un sens qui est rarement le sens, c'était l'insoutenable légèreté du bonheur où le temps et l'espace n'étaient plus neutres dans la soumission. Ils se chargeaient de nos espoirs et de nos attentes, et le monde entier se couvrait ainsi d'un réseau de signes qui lui donnait un sens parfois absurde. Si tout était là, la vérité serait à la portée de tous, à la merci d'un miracle, mais on ne peut n'allumer que la moitié d'un soleil quand le feu est aux poudres. Qui n'a vu le monde changer, noircir ou fleurir parce qu'une main ne touche plus la vôtre ou que des lèvres vous caressent ? Mais on est où nous le sommes, on le fait de bonne foi. C'est tellement peu de choses que ce n'est rien. Mais on n'avoue jamais ces choses-là. Juliette passa ses bras autour du cou de Charlotte. Elle l'enlaça à contrecœur tandis qu'elle posait la tête contre sa poitrine. Elle l'embrassa dans le cou et se serra contre elle. Glissant la main dans ses cheveux, elle posa ses lèvres timidement sur sa joue puis sur sa bouche, l'effleurant délicatement avant de l'embrasser de plus en plus passionnément. Involontairement, elle répondit à ses avances. Elle descendit lentement ses mains dans son dos, et la plaqua contre elle. Debout sur la terrasse, assourdies par le bruit des vagues, elles se laissèrent gagner par un désir grandissant. Charlotte s'écarta de Juliette, la prenant par la main, l'entraîna vers la chambre, et elle s'écarta d'elle. Quand elle se laissait aller à ses heures de rêverie, Charlotte se figurait invariablement le moment où elle amènerait Juliette dans son lit. Cela n'était pas été séant, mais cela avait le mérite de la franchise.   Les murs où la jeune femme restait à attendre son amante dégageaient une fraîche odeur d'espoir qui renfermaient l'espoir de faire naître un amour consistant, paisible, délicieux, riche d'une vérité durable, inexpliquée et certaine. La lumière de l'aube inondait la pièce, jetant des ombres sur les murs. N'hésitant qu'une fraction de seconde avant de se retourner vers elle, elle commença à se déshabiller. Charlotte fit un geste pour fermer la porte de la chambre, mais elle secoua la tête. Elle voulait la voir, cette fois-ci, et elle voulait qu'elle la voit. Charlotte voulait que Juliette sache qu'elle était avec elle et non avec une autre. Lentement, très lentement, elle ôta ses vêtements. Son chemisier, son jean. Bientôt, elle fut nue. Elle ne la quittait pas des yeux, les lèvres légèrement entrouvertes. Le soleil et le sel de la mer avaient hâler son corps. Il venait d'ailleurs, de l'océan. Il émergeait des eaux profondes, tout luisant de ce sucre étrange cher à Hemingway. C'était la fleur du sel. Puis Juliette s'approcha de Charlotte et posa ses mains sur ses seins, ses épaules, ses bras, la caressant doucement comme si elle voulait graver à jamais dans sa mémoire le souvenir de sa peau. Elles firent alors l'amour fiévreusement, accrochées désespérément l'une à l'autre, avec une passion comme elles n'en avaient jamais connue, toutes les deux douloureusement attentive au plaisir de l'autre. Comme si elles eu avaient peur de ce que l'avenir leur réservait, elles se vouèrent à l'adoration de leurs corps avec une intensité qui marquerait à jamais leur mémoire. Elles jouirent ensemble, Charlotte renversa la tête en arrière et cria sans la moindre retenue. Puis assise sur le lit, la tête de Charlotte sur ses genoux, Juliette lui caressa les cheveux, doucement, régulièrement, en écoutant sa respiration se faire de plus en plus profonde. Soudain, les lèvres de Juliette exigèrent un maintenant plein d'abandon. La communion ne put être plus totale. Elle lui prit la tête entre ses deux mains et lui entrouvrit la bouche pour l'embrasser. Si fort elle suffoqua qu'elle aurait glissé si elle ne l'eût retenue. Elle ne comprit pas pourquoi un tel trouble, une telle angoisse lui serraient la gorge, car enfin, que pouvait-elle avoir à redouter de Juliette qu'elle n'eût déjà éprouvé ? Elle la pria de se mettre à genoux, la regarda sans un mot lui obéir. Elle avait l'habitude de son silence, comme elle avait l'habitude d'attendre les décisions de son plaisir. Désormais la réalité de la nuit et la réalité du jour seraient la même réalité. Voilà d'où naissait ainsi l'étrange sécurité, mêlée d'épouvante, à quoi elle sentait qu'elle s'abandonnait, et qu'elle avait pressenti sans la comprendre. Elle aurait voulu essayer de pénétrer dans le charme de cette impression qui lui proposait non de jouir du plaisir qu'elle ne se donnait pas, mais du bonheur de cette réalité dévoilée.   Si la jeune femme avait du goût pour ses congénaires, surtout les plus jeunes et plus chastes aux générosités du corps, elle cherchait dans ses élans amoureux moins l'espérance de les corrompre que le plaisir qu'on éprouve à se montrer vainement prodigue envers ce qu'on aime. Peut-être avait-elle obscurément senti que sa conduite avait un autre objet que celui qu'elle avait avoué, mais n'avait-elle pas su remarquer qu'elle l'avait atteint. Désormais, il n'y aurait plus de rémission. Puis elle prit conscience soudain que ce qu'en fait elle attendait, dans ce silence, dans cette lumière de l'aube, et ne s'avouait pas, c'est que Juliette lui fit signe et lui ordonnât de la caresser. Elle était au-dessus d'elle, un pied et de part et d'autre de sa taille, et Charlotte voyait, dans le pont que formaient ses jambes brunes, les lanières du martinet qu'elle tenait à la main. Aux premiers coups qui la brûlèrent au ventre, elle gémit. Juliette passa de la droite à la gauche, s'arrêta et reprit aussitôt. Elle se débattit de toutes ses forces. Elle ne voulait pas supplier, elle ne voulait pas demander grâce. Mais Juliette entendait l'amener à merci. Charlotte aima le supplice pourvu qu'il fut long et surtout cruel. La façon dont elle fut fouettée, comme la posture où elle avait été liée n'avaient pas non plus d'autre but. Les gémissements de la jeune femme jaillirent maintenant assez forts et sous le coup de spasmes. Ce fut une plainte continue qui ne trahissait pas une grande douleur, qui espérait même un paroxysme où le cri devenait sauvage et délirant. Ces spasmes secouèrent tout le corps en se reproduisant de minute en minute, faisant craquer et se tendre le ventre et les cuisses de Charlotte, chaque coup, le laissant exténué après chaque attaque. Juliette écouta ces appels étrangers auxquels tout le corps de la jeune femme répondait. Elle était vide d'idées. Elle eut seulement conscience que bientôt le soir allait tomber, qu'elle était seule avec Charlotte. L'allégresse se communiqua à sa vieille passion et elle songea à sa solitude. Il lui sembla que c'était pour racheter quelque chose. Vivre pleinement sa sexualité, si l'on sort tant soit peu des sentiers battus et sillonnés par les autres, est un luxe qui n'est pas accordé à tous. Cette misère sexuelle la confortait dans son choix. Lutter, arc-boutées, les pommettes enflammées par le désir de ne faire à deux qu'un seul plaisir. Le masochisme est un art, une philosophie de la vie. Il lui suffisait d'un psyché. Avec humilité, elle se regarda dans le miroir, et songea qu'on ne pouvait lui apporter, si l'on ne pouvait en tirer de honte, lui offrir qu'un parterre d'hortensia, parce que leurs pétales bleus lui rappelaient un soir d'été à Sauzon à Belle île en Mer.   Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : le 01/11/25
Tandis que Charlotte tirait les rideaux, ôtait les dessous de l'imposture, la fin de nuit d'été qu'elle découvrait semblait aussi immémoriale que notre impatience n'eût fait qu'imprudemment désemmailloter de tous les linges, une jeune fille chaste, le soir de sa nuit de noces, avant de la faire apparaître, embaumée dans ses désirs. Je me souvenais de ce dîner à la "trattoria San Vicente" à Rome, où je lui avais promis que j'écrirai un roman racontant Rome et mon amour pour elle. Mon métier vint à mon secours. J'achevai en deux semaines un essai plein de paroles furieuses et d'ailleurs très peu compréhensibles. Je m'occupais fièvreusement du manuscrit de mon troisième roman. On parlait de moi dans les journaux. Je ne dormais plus ou presque. Il n'était pas impossible que j'utilisasse mon désespoir pour travailler un peu plus. On ne peut guère interpréter le travail qu'en termes de morale. Il ne s'agit pas d'efficacité, il s'agit d'épreuves. On sait qu'elles seront plus dures si elles forment une chaîne continue, dont on prévoit la solution, parce qu'on s'impressionne toujours aisément de réclamer beaucoup de soi-même dans un temps déterminé, alors que l'éternité des peines conduit au découragement. En un autre sens, je dois avouer que je trouvais-là des voluptés véritables. Manger très peu, très mal et vite, dormir parfois tout habillée, finalement tout cela me plaisait. Charlotte, au contraire, traçait l'éloge de la paresse et vivait comme une nonne sans le savoir. Ces situations n'ont rien de surprenant, car l'esprit est une sorte de balancier que nous disposons de mille manières pour rétablir un équilibre compromis. Quand j'écrivais, elle se moquait de moi et de mes petites histoires sentimentales. Je fabriquais, avec de l'encre et du papier, des êtres bien différents et me donnais totalement à ces étrangers. Charlotte, qui ne connaissait que le plaisir, me rencontra en Italie. La passion, la fureur et le désespoir entrèrent en même temps dans sa vie et l'occupèrent toute entière. Cette rencontre me laissa la tête un peu vide. Quand on raconte une histoire, qu'elle soit inventée ou authentique, la vérité des réactions et des situations est liée par des liens subtils et secrets à la spécificité des caractères et à leur individualité. Plus tard, alors qu'ils ne me faisaient plus trop mal, j'ai repensé calmement à tous ces événements. Serais-tu devenue étrangère, jamais je n'oublierais les journées où fondèrent la mémoire à naître, glacée, brûlante, essoufflée de notre première rencontre comme une bataille d'enfants avec la même innocence et les mêmes rêves, je resterais les yeux fermés, sans pensée, toute envahie d'une absence programmée, de ces amours brèves et volées qui laissent un goût de regret dans les mains et entre les reins des amants réservés. Amie qui m'avait été bonne, je garde au creux de mes souvenirs, la vivante mesure de ce petit front si fier et si loyal, que j'approcherai toujours avec tendresse de mes lèvres. Un mouvement soudain de l'épaule, qui dit tout bas sa lassitude. Une tension soudaine du visage, qui dit tout haut sa foi; une inflexion nouvelle de la voix, qui dit enfin l'être multiple. Se peut-il que de telles choses laissent en nous traces si vives et si durables. Qu'y-a-t-il dans tout cela, qu'il faille qu'on lui cède ? Qu'est-ce donc que tout cela, qui nous surprend un soir comme la naissance d'un chant ? Étrange confidence, où la faiblesse a pour nom douceur. Le soleil inonda Rome et la légèreté de notre jeunesse. Comme c'est étrange cette douleur infligée par les corps. Parce que des doigts glissent sur eux, parce que des visages s'en rapprochent, parce que des souffles se mêlent et qu'une commune sueur baigne ces plaisirs, une âme au loin, un cœur, une imagination souffrent d'incroyables tortures. Nous nous reconstruisions ensemble. Des liens subtils et forts nous unissaient. Nous nous embrassions, sur une colline de Rome, dans la nuit déjà close, sous un arbre né d'un puits, devant le campanile d'une vieille église. Et que nous importe maintenant de ce qui naquit de cette nuit. Des jours, des semaines, des mois entiers sortirent de ce baiser que nous nous donnâmes. Nul n'a connu le premier affleurement de cette heure soyeuse, le premier attouchement de nos épaules, comme un frôlement de cils. Étroits sont les reins, étroite alliance du corps fidèle des amantes. La nuit, nous courrions à la promesse de nos songes dans des draps odorants. Nos solitudes étaient notre trésor, et dans le lit où s'inscrivait la mémoire à naître de notre amour, nos libertés le creusait. Nous nous aimions à nous taire quand nos bouches se savaient promises. Une douceur s'amassait là où des soupirs infusaient. Nous étions pudiques dans notre impudeur, méconnues de tous mais célèbres de nous. Elle avait les cheveux noirs de jais, les yeux en amande, des dents éclatantes, une robe d'été et une paire de mocassins Tod's. Elle riait. Nous nous embrassâmes devant Saint Pierre. L'amour nous grisait. Nous avions des rêves d'enfants. Il y a des instants comme ceux-là où un sens plus pur de la vie semble se révéler soudain, où l'on se sent plus grand que soi-même.   Quand j'étais plus jeune, je m'étonnais toujours de ces nœuds inextriquables formés par les êtres et par leurs sentiments. Il me semblait qu'aimer était tout simple, ne plus aimer également et je me demandais d'où sortaient ces torrents, où se creusaient ces abîmes qui ravagent les destins. Je comprenais maintenant, peu à peu, comment naissent ces franges d'incertitude, ces déchirantes douleurs liées au hasard, aux liens des passions qui s'opposent, à la confusion des sentiments et aux intermittences du cœur. Avant que j'eusse eu le loisir de réaliser la beauté d'une toute jeune femme en promenade dans Rome, et tant ces découvertes de mon trouble, s'était déjà installée en moi, l'idée qu'elle pourrait échouer dans mon lit. Si Paris vaut bien une messe, Rome pouvait valoir une prouesse ! C'était l'heure de ce soleil blême et plat qui donnait au début des jours éclatants une allure hésitante, lasse d'avance. Nous traversions des champs, de longs prés semés d'arbres, des rizières inondées. Une route blanche de poussière coupait les haies, sautait les rivières. Derrière le riz à perte de vue, des montagnes naissaient de la nuit. Plus loin, c'était Bergame et les lacs, un peu à droite, Vérone, les palais de Vicence, et puis Venise, Ravenne, Bologne et Ferrare, Parme et Modène. Nous fermions les yeux. C'était le bonheur. Il jaillissait de ces noms sur les campagnes intérieures, l'or de leur peintures, de leur gloire et de leurs mosaïques dans le reflet de cette douce mélancolie. Elle avait un visage très pur. Nous savions déjà ce qui allait se passer, alors nous allongions désespérément ces instants d'attente. Un soir d'été, j'avais embrassé Charlotte. Saint Pierre pouvait s'écrouler et le Pape se convertir au Bouddhisme. Le pouvoir de la femme est une chose admirable qui ne connaît pas de limites. Elle choisit instinctivement des gestes insignifiants qui s'inscrivent pour l'éternité. Tout notre voyage engouffré dans un baiser. Je me sentais libérée comme on se libère d'un péché par une confession, repartant l'âme pure, le cœur allègre pour d'autres péchés ou un autre voyage. Charlotte, c'était de l'innocence. Moi, de la littérature. La chaleur, nos étreintes, les vacances, le soleil nous invitaient à entrer dans un univers inconnu. C'était celui du bonheur. Il y a ainsi, au début des amours, de ces périodes enchantées qui sont des parenthèses dans une longue insatisfaction; on y attend tout encore et tout est déjà assuré. Nous nous étions très peu parlé. Aucun engagement ne nous liait. Nous vivions un peu au-dessus de nous-mêmes. Et le plaisir que nous prenions à ce présent touché par la grâce ne débordait jamais ni vers le regret, ni vers l'impatience. Les amours de la folle adolescence ne sont ni plus ni moins fortes que les autres. Mais leur douce et incomparable amertume vient de ce qu'elles se confondent avec la saveur de la vie. Tout le spectacle du monde est alors lié à un être. Les choses ne se passent jamais exactement comme on les attend. Mais elles se passent rarement tout à fait autrement. Nous ne fîmes pas l'amour ce soir-là. Nous le fîmes le lendemain. Quelle légèreté, lorsqu'on aime, que cette multiplicité des corps qui parlent, se répondent les uns aux autres et font l'amour entre eux. Charlotte entendait sans doute me voir rester fidèle, non à la passion ni à la tendresse, mais au plaisir et au jeu. Ma passion, c'était l'indépendance. Et sans doute, je connaissais ces flambées paradoxales de désirs ou d'ardeurs. Mais je reniais ces faiblesses. Je les reniais surtout parce que j'en avais peur, peur de rester prise dans les pièges de la mélancolie. Je ne faisais donc de ces excès que les ingrédients savoureux et amers de mon indifférence souveraine. Pourquoi les voyages sont-ils toujours aussi mêlés à l'amour ? Car ils rompent sans doute avec cet environnement quotidien d'où naît si vite l'habitude qui est ennemie de la passion. Le bonheur envahit si visiblement Charlotte que j'en fus presque bouleversée. Nous avions les yeux pleins d'églises et de collines brûlées par le soleil. En arrivant au bas de la ville, là où l'amour devait prendre ici l'odeur de miel des vieilles pierres des hautes maisons, nous rentrâmes à l'hôtel. Je craignis le flottement qui risquait de se produire, mais elle me dit seulement, " Reste avec moi." Je l'embrassai sur le pas de la porte de l'hôtel. La lune éclairait son visage pur. Je me demandais si nous allions nous étreindre, mais le plaisir et l'amour sont comme des pentes neigeuses sur lesquelles on s'arrête difficilement. Obscurément, j'hésitai. Je lui demanda si elle avait déjà fait l'amour avec une femme. Elle secoua la tête et me dit: "Oui, mais pas avec toi." Les rites sublimes se succédèrent très vite. Bientôt, nous nous étendîmes sur le lit. Je la caressais, elle fermait les yeux. Elle avait un visage figé comme illuminé du dedans. J'essayais un peu maladroitement de lui ôter sa robe. Elle ouvrit les yeux, se releva. "Attends, dit-elle en souriant, ça va aller plus vite." Elle était revenue vers moi. Je pris son visage entre mes mains. Je fus comme roulée par une vague d'attendrissement. Elle était nue sous moi, les yeux de nouveau fermés. Je la regardai longtemps, appuyée sur mes coudes. Nous restâmes immobiles assez longtemps et puis nous fîmes l'amour. Le chuintement de la douche se tut doucement, plongeant la chambre dans le silence, coupant court à mes à mes réflexions. Quelques minutes plus tard, elle sortit nue de la salle de bain, une serviette noire enroulée sur la tête, la peau rosie par l'eau chaude. Les gouttes cascadant sur ses courbes, tombaient silencieusement sur le parquet en bois, coloré par la lumière pâle. Elle se déplaçait nue d'une démarche féline, langoureuse, envoûtante. Ses longues jambes brunes étaient terminées par des pieds fins, aux ongles vernis de rouge. Je me rappelle cet été quand je regardais ses sandales claquer sur ses talons nus, déjà envahie par un désir brûlant, irrépressible; mes yeux s'étaient alors soudés aux siens, lourds d'envie. Elle me souriait. Ses lèvres ourlées lui prêtaient un air sensuel et lascif. Elle leva les bras et dénoua sa serviette en secouant la tête. Une furie de cheveux noirs tomba sur ses épaules fines. Sous ses sourcils bien dessinés, ses grands yeux noirs, très brillants, semblables à la surface d'un lac au crépuscule, me sondaient sans vergogne. J'avais pressenti chez elle des promesses de sexe brutal, mais il n'en fut rien. Au contraire, des deux, c'est moi qui me révéla la plus dépravée. L'amour est une initiation qui ne se termine jamais. Peut-être même a-t-il un destin posthume ? Une ère des réparations succèdant à celles des destructions. Peut-être ces sentiments amoureux si volatiles et inconstants désormais cristallisés, apaisés à jamais dans l'état minéral, entrent dans la composition dune étoile. C'est peut-être elles que nous cherchons la nuit, dans l'étreinte. Je tirai de moi seule, la qualité indispensable à mon bonheur, en faisant évanouir la réalité de mon amour.   Mon désir avait recherché avec tant de curiosité et d'ardeur la signification des yeux qui maintenant me fréquentaient et me souriaient, mais qui dès les premiers instant, avaient croisé mes regards, comme des rayons d'un soleil se levant, que souvent je les regardais sans les éviter, comme si, pareille à Sappho, j'avais été en train de jouer au milieu de jeunes nymphes en tenue légère. Elle s'était soulevée un peu, écartée de moi pour me regarder mieux. Mon Dieu ! Comme elle devait s'amuser ! Elle savait déjà ce qui me tourmentait. Sa vie, c'était ça: son plaisir à elle et les questions des autres. Les voyages peuvent parfois élever les esprits. J'étais présente à Rome bien avant d'y être en réalité. Elle fut tout en tendresse et soucieuse de plaire. Elle n'était pas à sa première expérience saphique mais elle me répéta que je surpassais de loin ses précédentes conquêtes. Je me plus à la croire, car mes expériences hétérosexuelles n'avaient jusqu'à présent jamais été bienheureuses. Avant elle, j'étais amoureuse d'aucune fille en particulier, mais seulement des filles en tant que telles, comme on peut aimer sa propre image, trouvant toujours plus émouvantes et plus belles les autres, que l'on se trouve soi-même, dans le plaisir à se voir abandonner sous leurs caresses. Par dessus le drap, elle posa sa main sur ma cheville et mes seins durcirent aussitôt. Juchée sur ses genoux, elle écarta les jambes pour me laisser passer. Malgré la douche, son entrejambe diffusait encore un parfum à l'arôme sensuel mêlé de ma salive et de son désir. Une fois allongée sous elle et peinant à contenir ma propre impatience, je commençai par lécher sa peau autour de ses lèvres odorantes. Il s'en dégageait une douce chaleur. Ma bouche fraya maintenant avec son aine, très près de sa vulve, et elle trembla d'anticipation. Je glissai le bout de mon index sur le dessin plissé de son sexe moite qui s'ouvrit graduellement sous mes yeux, la sentant se resserrer autour de mes doigts, l'entendant gémir à me faire tourner la tête. Peu à peu, rattrapée par mon impatience, je commençai à laper ses grandes lèvres, une à une, en faufilant désormais le bout de mon index dans son ventre, avant d'oser ma langue, assez loin pour que mes dents touchent la crête enflée. Elle se cabra, elle se tut, elle savoura le moment. Elle répandit son désir dans ma bouche. Ses seins étaient pressés contre mes mollets. Assise à califourchon sur mon visage, gémissante, pendant que j'écartai ses fesses pour m'enivrer de sa saveur, glissant mes doigts sur ses jambes brunes. Elle glissa sur moi, me permettant ainsi de voyager de sa vulve savoureuse au sillon de ses reins. Juste à la crispation des muscles de ses cuisses, elle parut sur le point d'abdiquer sous le zèle de mes caresses. Elle roula sur le coté, puis remonta vers la tête de lit. Les volets étaient tirés, la chambre presque obscure. Malgré son teint hâlé, je remarquai ses joues rougir par le désir. Ainsi étendue sur le dos, les bras au dessus de la tête, elle exhibait ses seins en constante érection; je rampai vers elle pour mordiller leurs pointes, dures et foncées, avant de lécher avidement les aréoles. Elle m'enlaça, promena ses ongles le long de mon épine dorsale. Constatant son soudain avantage, elle me retourna sur le dos; les genoux écartés, je sentis son souffle chaud sur ma vulve. Elle introduisit ses doigts dans mon logis profond et onctueux. Enhardi, son plaisir la guida entre mes reins, dans la vallée chaude de mes reins, près de l'entrée de l'étroit pertuis. Je me cambrai pour aller à la rencontre de sa bouche affamée. Gémissant plus d'une heure sous ses caresses, et enfin les seins dressés, les bras rejetés en arrière, empoignant les barreaux du lit, je commençai à crier, lorsqu'elle se mit à mordre lentement la crête de chair où se rejoignaient, entre les cuisses, mes petites lèvres. Me sentant brûlante et raidie sous sa langue, elle me fit crier sans relâche, jusqu'à ce que je me détendis d'un seul coup, moite de plaisir; je râlais alors que je jouissais pour la seconde fois de la journée. Nous nous endormîmes, en mêlant nos rêves et nos corps, bouleversées d'amour et de désir. Aujourd'hui, je pense à tout ce que j'aime en toi et qui s'éclaire parfois, à ton insu, comme un beau front de mer. Parce que tu m'as fait, un instant, cette confiance innocente, d'être pour moi, virginale, toute claire et transparente, je serai toujours là. Peut-être si j'avais eu du cœur n'aurais-je pas inventé ainsi ces fantômes sans substance. Mais, je n'avais pas de cœur, mais des faiblesses. J'étais cynique et vulnérable. Alors naquirent en moi, dérisoires, irrésistibles des préoccupations arbitraires et cruelles qui me laissèrent croire enfin que j'avais comme tout le monde un cœur, des sentiments. D'autres ont des soucis plus graves, moi je me créais ceux-là, tirés d'un vide qu'ils remplissaient de leur présence absurde, lancinante, très vite immense.   Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : le 31/10/25
Chapitre 39 L'Honneur Numérique   Le lundi matin. La reprise après le week-end intense était douce, mais la tension n'avait pas disparu ; elle s'était sédimentée, transformée en une certitude calme. L'anneau brillait à son doigt. Après la Croix d'André, le Kinbaku en balançoire, et l'analyse partagée, elle ne portait pas seulement un anneau : elle portait une identité. Elle était dans la cuisine, préparant mon café. Ses mouvements étaient fluides, efficaces, le service étant désormais une seconde nature, non un fardeau. Je suis arrivé derrière elle, mes mains sur ses hanches. J'ai respiré l'odeur du baume à la vanille qui persistait sur sa peau. "Tu as survécu au week-end," dis-je doucement. "Mieux : tu as brillé dans ta soumission." Elle s'est tournée, le corps serré contre moi, son regard rempli d'une gratitude silencieuse. "Ce week-end, tu as créé de l'art. Et cet art ne doit pas être enfermé. Il doit être une source permanente d'honneur et de devoir." Je l'ai guidée vers mon bureau. L'ordinateur portable était ouvert sur un écran de connexion sobre et sécurisé. "J'ai mis en place un serveur personnel et sécurisé pour toi," expliquai-je. "Il contient tous les clichés de la séance artistique." Elle a regardé l'écran, les yeux élargis par la surprise. C'était une validation immense, bien plus précieuse qu'un bijou. C'était la preuve que j'avais immortalisé sa beauté dans l'abandon. "C'est ta récompense. Tu as désormais un accès constant à la preuve de ta perfection. Tu peux les visionner à tout instant. Tu peux même les montrer, si tu le désires et avec ma permission, pour témoigner de l'œuvre que tu es devenue." C'était une forme de liberté accordée au sein de la servitude, qui soulignait à quel point l'honneur de sa position dépendait entièrement de mon jugement. J'ai ensuite pointé une icône spécifique sur le site. "Cette section, c'est ton espace de devoir. C'est ici que tu vas désormais gérer les photos."     Chapitre 40 La Création du Signe Permanent   L'après-midi du lundi s'est déroulée avec une douceur trompeuse. Après le travail, ma Soumise est revenue à l'appartement. La routine domestique a été exécutée avec une précision nouvelle, presque religieuse, comme si chaque geste était un rappel des leçons de la veille. Je l'ai faite s'asseoir dans mon bureau, près de la grande table où j'avais étalé des planches de croquis, des échantillons de métaux (argent, or blanc) et des pierres semi-précieuses. "Le week-end a marqué ta progression," ai-je commencé. "L'anneau à ton doigt est un signe discret. Aujourd'hui, nous allons concevoir un symbole d'appartenance plus affirmé, un bijou qui témoignera de ton rôle." Elle a regardé les matériaux avec une concentration totale, comprenant immédiatement la portée de l'exercice. "Nous allons créer ton collier de jour ensemble. Il sera une œuvre d'art discrète, compréhensible uniquement par ceux qui ont la clé de notre univers." L'échange fut passionnant. Ce n'était pas un ordre, mais un défi de conception. "Je veux de l'argent ou de l'or blanc, Maître. Quelque chose de pur qui se fond avec tout," a-t-elle suggéré, sa voix marquée par le respect, mais animée par l'excitation artistique. "Bien. Pureté et résistance. Mais nous devons intégrer le signe. Le O-ring est trop évident pour un port 24/7 au bureau. Nous avons besoin d'un message caché," ai-je répliqué, pointant un croquis de torque simple, sans pendentif. Elle a réfléchi un instant. "Et si le collier lui-même était un simple cercle, très fin, un torque ouvert, et que la discrète zone de fermeture, au lieu d'un fermoir classique, était une petite barre de sécurité que vous seul pouviez libérer ?" J'ai souri. L'idée d'un collier techniquement verrouillé qui ne laissait rien paraître était parfaite. "Excellent. La fermeture est le contrôle. Nous utiliserons un mécanisme de barre et de douille à ressort, presque invisible. Quant au symbole..." J'ai pris un stylo et j'ai esquissé un pendentif très petit, en forme de larme inversée serti d'un saphir noir. "La Soumise doit être belle. Nous ferons un petit pendentif de saphir noir serti sur un motif très fin. Mais la vérité sera dans le détail. Regarde." J'ai retourné la planchette. Sur l'intérieur du collier, là où il serait en contact permanent avec la peau, j'ai écrit en minuscule : 'Propriété de MA'. "L'inscription est le vrai collier. La promesse silencieuse et permanente, que seule ta peau connaît." Ses yeux se sont remplis de larmes. Ce bijou ne représentait pas la punition, mais la reconnaissance suprême. Nous avons passé deux heures à affiner le dessin, la courbe du torque pour qu'il soit à la fois confortable et ferme, la taille exacte du saphir. La collaboration artistique était la finalisation psychologique de son éducation. C'était la preuve qu'elle méritait l'honneur et la confiance de porter mon signe. J'ai finalement signé et daté le croquis final. "C'est parfait. Je vais le faire réaliser par mon joaillier. Tu le porteras quand il sera prêt, et il sera le complément de ton nouveau devoir, le site photo. Ce collier t'accompagnera partout, renforçant le serment que nous partageons." J'ai pris son visage entre mes mains. "Retiens cela. Il ne symbolise pas une fin, mais le début d'une permanence dans ta vie." Elle a hoché la tête, ne trouvant pas de mots, trop submergée par le poids de cette nouvelle marque d'appartenance. La semaine de travail qui a suivi a été marquée par cette double attente : celle, physique, du bijou unique en cours de fabrication, et celle, mentale, du devoir numérique qui m'était dû. Le site sécurisé n'était pas seulement une galerie de clichés de notre séance artistique ; c'était un journal de servitude qu'elle était seule responsable de tenir à jour. Son nouveau devoir était simple : chaque jour, elle devait y ajouter une nouvelle photographie. L'objectif n'était pas l'art, mais la documentation de l'obéissance. Parfois, c'était un cliché de l'anneau de soumission sur un document de travail important, rappelant sa position au milieu de ses responsabilités professionnelles. D'autres jours, c'était une photo d'elle, seule dans notre appartement, partiellement dévêtue, exposant le lieu où le corps où les cordes avait laissé leurs traces, ou simplement se présentant comme un objet disponible à mon regard privé. La discipline était subtile, insidieuse. Elle était constamment consciente de la nécessité de se surveiller elle-même, de se voir à travers mes yeux, afin de pouvoir capturer l'image de son propre asservissement. Elle devait se déshabiller, se positionner et photographier sa vulnérabilité, tout cela seule. Le site est rapidement devenu son collier mental. Où qu'elle soit, elle savait qu'elle portait la responsabilité de cette mémoire et de cette offre quotidienne. L'écran de l'ordinateur était un miroir de sa possession. Elle m'envoyait un message laconique chaque soir : "Devoir du jour accompli, Maître." Sa démarche en rentrant était plus mesurée, ses silences plus profonds. L'éducation était passée de la douleur et de la corde à la possession psychologique continue. Elle était désormais son propre gardien, son propre photographe de servitude. Le monde extérieur n'y voyait qu'une professionnelle brillante et discrète ; moi, je voyais la femme qui, seule dans le calme de mon bureau, s'offrait nue à mon regard numérique. La fin de la semaine est arrivée, laissant derrière elle une trace de nouvelles photos sur le serveur et une attente palpable pour le bijou qui cimenterait cette nouvelle vérité. Elle avait prouvé que sa soumission était désormais un réflexe interne. "Gérer ?" demanda-t-elle, avec un léger tremblement. "Oui. Chaque semaine, tu devras y ajouter de nouvelles photos de toi, prises par toi-même, que ce soit pour documenter la discipline physique reçue ou simplement pour me témoigner de ta nudité et de ta disponibilité. C'est ton nouveau devoir. Tu devras t'assurer que ce site est toujours à jour, toujours parfait." Elle a immédiatement saisi l'implication. Ce n'était pas un simple album photo. C'était une tâche permanente de vulnérabilité et d'obéissance qui franchissait les murs de la chambre de jeu. Le site était devenu son nouveau collier, discret et numérique. "Oui, Maître. Je m'en occuperai avec le plus grand soin." L'heure de partir pour le bureau était arrivée. Elle s'est habillée avec une attention renouvelée, chaque vêtement n'étant qu'une couverture éphémère sur la soumise nue et photographiée qui était en elle. Je l'ai raccompagnée à la porte. Je lui ai pris la main et j'ai tourné son annulaire vers la lumière. "Cet anneau t'identifie. Ce site te rappelle qui tu es. Ces leçons sont désormais une partie de toi. Va. Et n'oublie jamais que même derrière l'ordinateur de ton bureau, tu es sous ma surveillance." Elle m'a regardé, l'excitation et la peur dans son regard se mélangeant à l'acceptation sereine. Elle s'est inclinée, un geste désormais naturel, et a murmuré son acquiescement avant de disparaître dans le couloir. Le week-end de l'éducation était terminé. Le travail de l'intégration venait de commencer.   Petit sondage : qui serait prêt à payer pour la version E-book terminé ? Il compte 416 pages et, comme par hasard, il se termine sur le chapitre 69. https://www.paypal.com/ncp/payment/XC2G5YKNPQH3E  
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Par : le 31/10/25
Fantasme ? Réalité ? Ou simplement expérience vécue légèrement romancée ? Je laisserai à chacune et chacun se faire son opinion.   Il existe des lieux où le silence respire autrement. Le nôtre, à Maîtresse Elie et à moi, n’a rien d’un décor secret : c’est un espace mental, un terrain de confiance et d’abandon, où le monde extérieur s’efface. Quand je franchis la porte de notre donjon, je cesse d’être l’homme que les autres connaissent. Celui qui dirige, qui décide, qui prend des initiatives. Je deviens Sabine, non par travestissement, mais par vérité : une part de moi que Maîtresse Elie a révélée, patiemment, jusqu’à ce qu’elle s’impose comme une évidence. Ce soir-là, j'attendais à genoux. Le sol était froid et la lumière douce. Tout semblait immobile, suspendu. Je croyais être prêt. La porte s’ouvrit dans un souffle. Maîtresse Elie entra. Sa présence changea l’air autour de moi ; elle portait cette autorité calme qui ne réclame rien, parce qu’elle sait déjà être obéie. Je ne vis rien d'autre que ses escarpins. Mon regard ne pouvait se lever sans y être invité. Elle fit lentement le tour, observa, silencieuse. Puis sa voix tomba, claire, sans colère : — Tu as mis ton collier seule. Je me figeai. Un détail pour le monde ; un déséquilibre pour nous. — Je voulais être prêt, Maîtresse, balbutiais-je. — Prêt... répéta-t-Elle. Tu crois qu’être prêt, c’est agir sans attendre ? — Je pensais bien faire… — Non, Sabine. Tu as voulu décider. Et ici, ce n’est pas ta tâche. Ses mots n’étaient pas des reproches, mais des pierres posées pour reconstruire un chemin. Elle m’observa longuement, puis dit : — Tu veux tout anticiper, tout contrôler. Le monde t’a appris à survivre ainsi. Mais ici, tu apprends autre chose : la confiance. Ce collier n’est pas un bijou ; c’est une promesse. Quand mes mains le ferment, tu me laisses t’accompagner. Quand tu le poses toi-même, tu romps le rituel. Ce n’est pas un ordre que je te retire, Sabine : c’est un lien. Je sentis mes épaules s’affaisser quand le collier quitta mon cou. Le poids de ses mots me traversait comme une marée lente. — Les règles, continua-t-Elle, ne t’enchaînent pas. Elles te guident. Elles t’apprennent à respirer dans la contrainte, à trouver la paix dans la précision. Tu ne cherches pas la perfection : tu cherches la conscience. Elle fit un pas vers moi et posa la main sur ma poitrine. — Ici, tu n’as rien à prouver. Tu n’as pas à être fort. Tu as à être vrai. Je fermai les yeux. Je crus entendre la porte intérieure que je tenais fermée s’entrebâiller. Maîtresse Elie m’écarta d’un geste, puis désigna le mur. — Là. J’y allai, sans un mot. Elle me fit tenir debout, immobile, le front contre la surface froide du crépi. L’attente devint méditation et douleur. Les secondes s’allongèrent, puis se fondirent dans quelque chose de plus vaste que le temps. Quand enfin sa voix s’éleva de nouveau, elle semblait venir de très loin : — Qu’es-tu ici, Sabine ? — Je ne suis rien Maîtresse. — Quelle est ta place Sabine? — À Vos pieds, Maîtresse. — Et que cherches-tu ? — À Vous faire confiance. Un silence, puis une main sur ma nuque : chaude, ferme. — Non Sabine, à être toi. Elle ne m’écrasait pas ; elle m’ancrait. — Alors respire, dit-Elle. Je respirai. Et tout se remit à circuler. Elle me fit me retourner. La lumière de la lune dessinait sur le sol un halo pâle. D’un geste, Elle posa sur la table une tunique noire et blanche. Ce soir, cette nuit, je serai son serviteur, son esclave. — Enfile-la. Le tissu glissa sur ma peau comme une promesse d’apaisement. Maîtresse Elie ajusta un pli, redressa mes épaules. Ses gestes n’étaient pas possessifs, mais précis ; chacun d’eux me ramenait à moi-même. Elle s’assit ensuite, silencieuse, et me regarda. Je restai debout, face à Elle, incapable de détourner les yeux. L’air vibrait entre nous, chargé d’un courant invisible. Ma respiration se fit plus lente, mon regard plus flou. Puis, sans qu’Elle ne l’ordonne, mes genoux plièrent. Je tombai, non de faiblesse, mais d’évidence. Les larmes vinrent, d’abord discrètes, puis franches. Ce n’était pas la douleur ; c’était la délivrance. Maîtresse Elie se leva et posa sa main sur ma tête. Pas un mot. Sa présence seule suffisait à me faire lâcher tout ce qui me restait de résistance. Soudain le liquide chaud coula, me lava, me purifia. La pression de sa main m'empêcha de redresser ma tête. Mon visage n'aurait pas l'honneur de son Champagne Doré ce soir. J'avais fauté. Quand Elle retira sa main, le silence était devenu doux. Je levai les yeux : son visage baignait dans la lumière. Elle sourit à peine. — Respire, murmura-t-Elle. Je respirai. Et dans ce souffle, Sabine retrouva son centre. — Ce soir tu vas apprendre. Sans réflexion, pas par l'esprit, mais par la chair. — Merci Maîtresse. — Mais avant tu vas laver à genoux ce que tu as sali. La serpillère et le saut récupérés, je récurais le sol lentement, patiemment, précautionneusement. Pendant ce temps Maîtresse Elie partit prendre une douche. Le temps me sembla une apaisante éternité. Quand elle revint, silencieuse, alors que j'étais de dos, je ne sentis que la chaleur du martinet sur mes fesses. — Tu n'es pas suffisamment lisse. Tu pensais que je ne le remarquerais pas? — Aucun son ne sortit de ma bouche. — Compte et remercie. A chaque claquement je comptais et remerciait Maîtresse Elie à voix haute, de plus en plus fort, en harmonie avec la puissance des coups. Je ne sais quand le compte s'arrêta. Je n'habitais plus mon corps, j'étais ailleurs. D'un simple geste de la main elle me fit me mettre à 4 pattes. — Retourne-toi. Lentement, je me retournais puis me cambrais pensant que la sodomie viendrait. Je sentis le froid de l'acier. Maîtresse Elie n'allait pas m'enculer, elle allait prendre possession et occuper. Lentement la pression aumenta. Elle ne lubrifierait pas. Je devais m'ouvrir à elle. Je respirais lentement, me détendant et doucement le rosebud entra. A la douleur ressenti je compris que c'était le plus gros. — A genoux maintenant. Dans cette position je reçu ma cage que j'installa. Tout érection et tout plaisir me serait interdit ce soir, mon sexe enfermé dans son carcan d'acier. — Va me préparer à manger. En tenue de soubrette, le cul occupé et le sexe encagé, je la servis toute la soirée. Sans un mot. Plus tard dans la nuit Elle prépara et versa du thé. Le parfum du jasmin emplit la pièce. Elle sait que je déteste ça. La leçon se poursuivait, longue, lente, intense. Elle m'invita à m'assoir face à elle. Je n'osais la regarder. Elle vit mon inconfort sur le rosebud et sourit. Elle ne me libèrerait pas. — Comment te sens-tu ? demanda-t-Elle. — Léger, Maîtresse. Et calme. — Tu as pleuré. — Oui, Maîtresse. Je crois que je ne savais pas que j’en avais besoin. — Les larmes, dit-Elle, sont le langage du corps quand les mots sont trop lourds. Je pris une gorgée de thé, les mains encore tremblantes. Je détestais vraiment ça, réprimant des hauts le coeur de peur d'être à nouveau puni. — Vous m’avez rappelé ce que j’oublie. — Et qu’as-tu compris ? — Que la règle n’est pas un carcan, mais une direction. Que l’obéissance n’est pas servitude, mais confiance. Et que, dans Vos yeux, Maîtresse, je retrouve ce que j’oublie du monde : la paix. Elle me regarda longuement, puis répondit : — Ce que nous faisons ici n’est pas un jeu, Sabine. C’est une école de soi. Chaque geste, chaque silence t’apprend à être présent. Quand tu doutes, tu avances. Quand tu cherches la perfection, tu t’égares. Je hochai la tête, incapable de parler. — Tu dois être digne de moi, ajouta-t-Elle doucement. Mais tu dois surtout être vrai! Je ne veux pas ta soumission aveugle, mais ta lucidité. Je murmurais : — Merci, Maîtresse. Elle remit une mèche de mes rares cheveux en place. Geste simple, presque banal, mais d’une tendresse immense. — Ce soir, Sabine, tu as appris à lâcher sans fuir. C’est une victoire silencieuse. Garde-la. Nous restâmes ainsi, un long moment, sans parler. Le thé refroidissait. La nuit, dehors, semblait retenir son souffle. Et dans cet espace suspendu, je compris que ce que j’avais vécu n’était pas une soumission, mais une rencontre : celle de ma volonté et de ma confiance, réunies sous le regard bienveillant de Maîtresse Elie. Quand je sortis de la pièce, le monde ordinaire reprit sa place. Mais quelque chose en moi, au-delà du rosebud, demeurait : la trace d’un geste, la douceur d’un regard et la certitude que la vraie liberté se trouve parfois dans le courage d’obéir — non par faiblesse, mais par amour de la clarté.
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Par : le 31/10/25
Je traversais une de ces conjectures pénibles en face desquelles le sort s'acharne sur vous, dans un chagrin mélancolique comme l'aiguille d'un métronome sur une "Nocturne" de Chopin, une nuit d'automne sans fin, auquelles bien qu'on n'ait pas changé de caractère d'âme, de nature, notre nature qui crée elle-même nos amours, fut-ils fugaces, avec presque toutes les femmes que nous aimons, et juqu'à leurs défauts, et surtout leurs défauts. Dans ces instants là, notre vie est divisée, et comme dispensée dans une balance, en deux plateaux opposés où elle tient toute entière. Dans l'un, il y a le désir de séduire, dans l'autre, il y a une souffrance, celle qui nous ferait alors renoncer à croire que nous pourrions nous passer d'elle, pour l'éternité. D'autant plus que ces situations tout en se renouvelant, évoluent, et qu'il y a beaucoup de chance qu'on ait eu pour soi la fâcheuse complaisance de ruiner cette amour, retenue par d'autres fantaisies impardonnables. La vie lui paraissait aussi légère et prometteuse à augurer que le rayon de soleil qui folâtrait au milieu des arbres et donnait une lumière si belle, si italienne, à cette promenade dans Paris. Sur la place Saint-Sulpice flottait un air doux et sucré. Il semblait contenir ainsi des provisions d'optimisme. La matinée s'épanouissait. Juliette pensait à Hemingway, à cause du printemps, du lieu. Elle l'aurait bien vu déboucher dans le soleil au coin de la rue Férou, tourner légèrement à droite pour descendre la rue Bonaparte et passer ainsi à coté d'elle près de la fontaine. Cette impression était si forte qu'elle aurait presque pu toucher sa chemise à gros carreaux. Il allait chez Lipp où l'attendait un cervelas à la vinaigrette. Absorbée dans ses songes, elle bouscula légèrement dans la foule une jeune femme blonde. Elle s'excusa. L'inconnue sourit alors de son embarras. Juliette balbutia : " - Je pensais à Hemingway ...c'est-à-dire ... il venait souvent ici, vous savez ... ". Elle la regarda avec une expression pleine d'indulgence. Ce que Juliette remarqua d'abord ce fut sa grande beauté mais plus encore l'air de bonté qui émanait d'elle, de ses yeux rieurs. Était-ce le soleil qui l'éclairait, elle lui sembla lumineuse. Juliette eut l'impression de l'avoir déjà vue. Mais peut-être était-ce dans une autre vie ou dans un roman d'Hemingway. " - Savez-vous où se trouve la librairie La Procure ?" "- Oui, répondit Juliette, vous la voyez, on la distingue sous les arbres." - Merci, dit-elle. Au revoir." La jeune femme demeura abasourdie et stupide. Pourquoi n'avait-elle pas saisi l'occasion pour engager la conversation ? Elle finit par se rendre au café de la Mairie où elle avait rendez-vous. Elle commanda un café. La personne qu'elle attendait était en retard. Elle éprouva un malaise. Elle était mécontente d'elle-même. Quelle idiote était-elle ! Pourquoi ne pas l'avoir accompagnée à la librairie ? Peut-être y était-elle encore. Elle se leva et se précipita sur la place. Elle courut jusqu'à La Procure. À cette heure, les clients ne se bousculaient pas. Elle passa du rayon des sciences humaines à celui des livres d'art, sans apercevoir d'autres personnes que des vendeurs oisifs, empressés à la renseigner. Hélas, ils ne pouvaient rien pour elle. Sur le seuil de la librairie, elle se sentit soudain dépossédée, appauvrie : une promesse de bonheur venait de s'envoler. Elle regagna le café de la Mairie. La journée était gâchée. L'église et ses clochers inégaux avait pris un air patibulaire. Elle retrouva alors son café froid et la femme avec laquelle elle avait rendez-vous. Intellectuelle, grande bourgeoise qui s'était longtemps cherchée, si l'on en jugeait par le caractère hétéroclite de ses diplômes, elle ne semblait s'être jamais trouvée. Se disait volontiers mélancolique, plus distingué que déprimée. Convaincue d'avoir raté l'éducation de son fils unique du jour où elle sut que Ralph Lauren était son écrivain préféré. Elle savait beaucoup de choses mais rien de plus. Si elle n'avait pas entendu parler de l'amour, elle ne serait jamais tombée amoureuse. Son language était d'une grande précision. Chacun de ses mots restituait la réalité matérielle d'une chose. Au début, Juliette essaya de saisir ce qu'elle disait mais, très vite, elle perdit pied. Certains mots avaient beau avoir des consonances familières, leur association entre eux lui paraissait alors hermétique. Elle se voulait pourtant convaicante. Quand elle se leva pour lui serrer la main, et lui dire au revoir, elle comprit avec soulagement que l'entretien se terminait. À cet instant, l'image de l'inconnue fut alors jetée et noyée dans un regret amer dans la rivière.   Un chagrin causé par une femme aimée peut-être âcre, comme un mauvais vinaigre de vin, dont le raisin a manqué de soleil, surtout quand il est inséré au milieu de préoccupations sourdes, qui ne l'ont pas pour objet, et pour lesquelles, notre attention ne se détourne que de temps en temps pour y revenir, comme le rythme richement syncopé du "Boléro" de Ravel. Juliette avait été injuste avec cette femme. Elle ne l'avait pas beaucoup gênée. Tandis qu'elle lui parlait, elle aurait eu le temps de retourner plusieurs fois à La Procure, de recommencer la scène de la rencontre avec la jeune femme blonde en ménageant des suites favorables. Maintenant qu'elle s'en allait, qu'allait-elle devenir ? Elle ne pouvait tout de même pas retourner à la librairie. Elle décida de déambuler dans les petites rues creusées dans l'ombre de la grande église. Peut-être s'était-elle attardée dans les parages ? Mais elle eut beau la chercher, elle avait disparue. Elle retrouvait à chaque coin de rue seulement son regret. Lasse de se faire souffrir, elle décida de rentrer chez elle. Le lendemain, son visage commença à s'effacer. La précision du souvenir s'estompait. Cela l'attrista. Deux jours plus tard, elle n'y pensait plus. La belle inconnue avait rejoint le cimetière des êtres croisés, des femmes manquées, des regards échangés sans lendemain, des promesses non tenues, des trahisons non consommées, de tous ces rendez-vous qu'on manque pour une raison inexplicable et qui laissent dans le cœur un sentiment désolé. Faute à la malchance. Le visage de l'inconnue renvoyait les désirs à l'impatience et les empêchait d'aller au-delà, ce qui donnait envie d'atteindre ce mystère indifférent qui se dérobait. Une semaine passa ainsi. La vie avait repris le dessus avec son cortège d'insignifiantes médiocrités. Juliette ne pensait plus à l'inconnue. Quelques jours plus tard, le hasard la conduisit dans une librairie au carrefour de l'Odéon. Elle remonta la rue de Seine afin d'admirer les gravures exposées chez un marchand d'estampes. Ses pas l'entraînèrent. Elle se laissa glisser le long de la rue Saint-Sulpice. Elle déboucha sur la place et se dirigea vers la station d'autobus pour atteindre la ligne 63. C'est un bus qui l'inspirait toujours. Il avait beau avoir perdu sa plate-forme arrière, où dans la jeunesse, on livrait ses cheveux au vent, il conservait un air très nostalgique. Chaque jour, il emmenait les jeunes filles du XVIème arrondissement qui allaient fleurir les bancs de la Sorbonne et de la Faculté de droit pour mourir d'ennui et rendre audacieux de jeunes gommeux. Il les ramenait à la nuit tombante, grisées d'avoir entrevu les perspectives philosophiques que leur faisait miroiter François Chatelet ou Vladimir Jankélévitch, laissant un léger trouble dans leur regard, comme un écho de l'ineffable. Au moment où passant devant le café de la Mairie, elle allait atteindre la station de bus, elle se trouva face à l'inconnue, la jeune femme blonde. Elle lui sourit. Elle la regarda avec une expression d'incrédulité. On a beau croire à la providence,elle se manifeste plus rarement que la folie. Était-elle l'objet d'une hallucination ? Sa voix la ramena alors à la réalité. "- J'étais certaine de vous rencontrer ici. J'en avais le pressentiment." Sur le coup, dans le commerce des personnes que nous avons au premier abord trouvées désagréables, persiste toujours le goût équivoque et frelaté des défauts qu'elles ont réussi à dissimuler.   En réalisant cette rencontre après coup d'un songe auquel je tenais plus que tout, à force d'inventer, des silences, des ébats, des sourires partagés, de douces images incessamment recrées finirent par prendre plus de place dans mon esprit que la vision de la belle inconnue, laquelle n'était plus alimentée que par un désir, sur le corps et sa légèreté, et en mêlant ses attributs et l'apparence de ses faiblesses. Celles que les femmes portent dans leur force à nous abuser. L'ardeur de l'amante qui nous épuise doit être reconnue seulement à la force de la douleur éprouvée. Elle feindrait en riant de croire à mes bonnes attentions pour elle. Il y avait dans sa voix un mélange de douceur et d'assurance. Juliette sentit que dès lors les choses ne lui appartenaient plus. Il fallait s'abandonner au dieu tout puissant des circonstances. " - Je suis italienne, lui dit-elle alors, tandis qu'elles marchaient vers le jardin du Luxembourg. La reine Marie de Médicis veillerait avec bienveillance sur cette confrontation. Elle s'appelait Clara. Le lendemain soir, elle vint chez elle. Tout alla très vite. Il n'y a que les femmes légères qui hésitent à se donner. Elle ne l'était pas. Juliette l'aima aussi pour la gravité qu'elle mit dans l'amour, la laissant plus affamée d'elle encore qu'au début. Elle laissa alors filer la chaîne des jours passés, n'en conservant que le dernier chaînon disparu dans la nuit. Car tant que notre cœur enferme l'image d'une inconnue, ce n'est pas seulement le bonheur précaire qui peut à tout moment s'évanouir, c'est aussi le retour à un calme, qui est la véritable richesse de nous-même.   Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : le 30/10/25
Comme la vie passait vite ! Elle me trouvait jeune, je me sentais vieillir. Comme le temps avait le pouvoir de tout transformer ! La vérité était aussi insaisissable et fragile à détenir que ce rayon de soleil qui folâtrait au milieu des arbres et donnait une lumière si belle, à cette promenade. Dans la passion, rien ne compte non plus, sauf un seul être qui donne son sens à tout. Seul est pur l'élan qui jette alors les corps l'un contre l'autre, les peaux désireuses d'un irrésistible plaisir. Un lit où l'on s'engouffre sous les cieux, un rêve où l'on s'enfouit à deux, des doigts soyeux, un arpège harmonieux. Avait-elle pensé à l'intensité de ces visions d'elles ensemble, à leur féroce précision ? Elle connaissait si bien son corps, Juliette le voyait comme personne ne pouvait le voir. Elle l'avait baigné, séché, frotté, passé au gant de crin. Il arrivait à Charlotte d'hurler comme une bête, quand elle entendait un sifflement dans la pénombre, et ressentait une atroce brûlure par le travers des reins. Juliette la cravachait parfois à toute volée. Elle n'attendait jamais qu'elle se taise et recommençait, en prenant soin de cingler chaque fois ou plus haut ou plus bas que la fois précédente, pour que les traces soient distingues. Elle criait et ses larmes coulaient dans sa bouche ouverte. Refaire sa vie ailleurs, là où on est rien pour personne. Sans aller jusqu'à s'installer à Sydney, combien de fois n'avait-elle pas rêvé à voix haute de vivre dans un quartier de Paris ou une ville de France où elle ne connaîtrait absolument personne. Un lieu au cœur de la cité mais hors du monde. Un de ces Finistères ou Morbihans où elle ne représenterait rien socialement, n'aurait de sens pour personne, ni d'intérêt pour quiconque. Où elle ne serait pas précédée d'aucun de ces signes qui préméditent le jugement, vêtements, coiffure, langage, chat. Une parfaite étrangère jouissant de son anonymat. Ni passé, ni futur, sérénité de l'amnésique sans projet. N'était-ce pas une manière comme une autre de changer de contemporain ? Une fuite hors du monde qui la ferait échapper seule à la clandestinité. À tout ce qu'une double vie peut avoir de pesant, de contraignant, d'irrespirable. Vivre enfin à cœur ouvert. Ce devait être quelque chose comme cela le bonheur. Un lieu commun probablement, tout comme l'aventure intérieure qu'elle avait vécue avec elle. Mais souvent hélas, la vie ressemble à des lieux communs. Les bracelets, les gaines et le silence qui auraient dû l'enchaîner au fond d'elle-même, l'oppresser, l'effrayer, tout au contraire la délivraient d'elle-même. Que serait-il advenu de Charlotte, si la parole lui avait été accordée. Une mécanique perverse fait que le corps s'use durant la brève période d'une maturité dont nul n'ignore qu'elle est un état instable. Rien de plus menacé qu'un fruit mûr. Des mois précèdent cet instant de grâce. Des semaines accomplissent l'épanouissement. Entre ces deux évolutions lentes, le fruit se tient, l'espace d'un jour, à son point de perfection. C'est pourquoi la rencontre de deux corps accomplis est bouleversante. Juliette en était là. Charlotte aimait la retrouver parce que, en elle, elle se retrouvait. De ce qui n'était qu'un grand appartement sans âme, elle en avait fait un refuge à semblance: lumineux, paisible, harmonieux. Les chambres qu'habitèrent des générations de gens sans goût dont la vie morne avait déteint sur les murs, Juliette les avaient meublées de couleurs exactes et de formes harmonieuses. Le baroque engendre souvent la tristesse et le confort l'ennui lorsqu'il se résume à une accumulation de commodité. Chez elle, rien n'offensait ou n'agaçait. C'était un endroit idéal pour états d'âme et étreintes joyeuses.   Elle avait crée chez elle un microclimat privilégié fait d'un confort invisible qui se haussait à la dignité de bien-être et de cette forme supérieure du silence, le calme. Les yeux de Charlotte la voyaient telle qu'elle était. Juliette la dominait mais en réalité, c'est Charlotte qui devait veiller sur elle et la protéger sans cesse de ses frasques, de ses infidélités. Elle ne supportait mal d'être tenue à l'écart. Avec une patience d'entomologiste, elle avait fait l'inventaire du corps de Juliette et souhaitait chaque nuit s'en régaler. Elle s'arrêtait pas sur ce qui, dans le corps, atteignait la perfection. La ligne souple du contour de son visage, du cou très long et de l'attache de ses épaules, cette flexibilité qui fascinait tant Modigliani en peignant sa tendre compagne, Jeanne Hébuterne. Elle regardait naître une lente aurore pâle, qui traînait ses brumes, envahissant les arbres dehors au pied de la grande fenêtre. Les feuilles jaunies tombaient de temps en temps, en tourbillonnant, bien qu'il n'y eût aucun vent. Charlotte avait connu la révélation en pénétrant pour la première fois dans l'appartement de celle qui allait devenir sa Maîtresse et l'amour de sa vie. Elle n'avait ressenti aucune peur, elle si farouche, en découvrant dans une pièce aménagée les martinets pendus aux poutres, les photos en évidence sur la commode de sycomore, comme une provocation défiant son innocence et sa naïveté. Juliette était attentionnée, d'une courtoisie qu'elle n'avait jamais connue avec les jeunes femmes de son âge. Elle était très impressionnée à la vue de tous ces objets initiatiques dont elle ignorait, pour la plupart l'usage, mais desquels elle ne pouvait détacher son regard. Son imagination la transportait soudain dans un univers qu'elle appréhendait sans pouvoir cependant en cerner les subtilités. Ces nobles accessoires de cuir, d'acier ou de latex parlaient d'eux-mêmes. Ce n'était pas sans intention que Juliette lui faisait découvrir ses objets rituels. Eût-elle voulu jouer les instigatrices d'un monde inconnu ? Elle eût pu y trouver une satisfaction.   Assurément, elle ne serait pas déçue et les conséquences iraient bien au-delà de ses espérances. Elle savait qu'elle fuyait plus que tout la banalité. Elle avait pressenti en elle son sauvage et intime masochisme. Les accessoires de la domination peuvent paraître, quand on en ignore les dangers et les douceurs d'un goût douteux. Comment une femme agrégée en lettres, aussi classique d'allure pouvait-elle oser ainsi décorer son cadre de vie d'objets de supplices ? L'exposition de ce matériel chirurgical, pinces, spéculums, anneaux auraient pu la terroriser et l'inciter à fuir. Mais bien au contraire, cet étalage la rassura et provoqua en elle un trouble profond. Ce qui me bouleversait, c'était la présence excitante d'un corps nu de femme. Le tumulte que cette découverte provoquait dans mon esprit m'engaillardissait. Charlotte était allongée près de moi et je ne pouvais penser à meilleure occupation que de la dévorer des yeux. Le soleil du matin qui entrait par raies obliques entre les lamelles du store rehaussait le brun luisant de son corps. Elle était assoupie sur le ventre. Le haut de ses bras étirés au dessus de sa tête était bronzé, ses aisselles blanches.Je glissai un doigt sur la courbe sinueuse de son dos et sa peau se couvrit alors d'un frisson. Elle était grande et très brune. Une femme idéalement belle. Bientôt, mon regard s'attarda alors sur ses cuisses entrouvertes et immanquablement, une tension sourde s'empara de moi. La mer et le soleil l'avaient déjà dorée davantage. Ses cheveux, ses sourcils, et ses reins semblaient poudrés d'or, et comme elle n'était pas maquillée, sa bouche était du même rose que la chair rose au creux de son ventre. De mes lèvres, je léchai sa peau en dessinant ses omoplates avant de laisser glisser le majeur jusqu'au creux de ses reins. Je frôlai l'œillet secret qui déjà cédait aux effleurements. Fugacement, la tension se relâcha, les chairs se distendirent, pour se raffermir aussitôt ainsi brusquées, comme après une étreinte immonde. Charlotte s'ébattait avec un tel air de bien-être qu'elle semblait apprécier son abandon.   L'amante faisait expier les transes qu'elle lui avait données par des emportements auxquels Charlotte assistait sans en être choquée. La vue lucide de certaines infériorités n'ôte d'ailleurs rien à la tendresse. Mes doigts contournaient les formes plissées qui sertissaient l'anus. Ils lissèrent les veinules lentement, les unes après les autres, consciencieusement. Je la vis qui approuva d'un mouvement de reins, une cambrure pour l'instant maîtrisée. Rien encore du domaine de l'indicible. Ils se confinaient dans la séduction. Ou en tout cas, le crut-elle. L'amante ne trichait pas. Elle n'était que sexe. Mais je l'imaginai elle, bien trop jeune pour le savoir. Bientôt l'anus ne se défendit plus. Il rougit en acceptant, s'humidifia, larmoya une liqueur d'acquiescement, frémit au moindre toucher et enfin sursauta. Je ressentis la naissance d'une jouissance s'inscrire dans les va-et-vient de ce trou qui appelait. La sève s'écoula et lubrifia l'orifice pour permettre le passage. Voilà, elle ne joue plus, elle le sait. Elle peut maintenant tout imposer, froidement, à ce corps qui priait l'intromission. Je supposai qu'elle aimerait être capable de hurler les mots les actes qu'elle attendait. "- Un doigt, enfonce. Non pas si vite, ressors. Reviens lentement. Un doigt, au bord, juste un peu plus loin que l'extrémité. Arrête lorsque tu sens ton doigt happé. Là. Oui, voilà, pas plus loin." Elle marqua un temps parce que le plaisir surgit, intense. Je l'entendis s'essouffler. "- Caresse l'intérieur du pourtour comme si tu voulais dessiner un cercle." Elle mouilla ses lèvres, en prononçant ces mots. "- Ressors maintenant et ose deux doigts, doucement. Non, laisse-le t'accepter, pourquoi forcer ?" Elle se rembrunit, chercha à dégager son visage d'entre les draps. L'amante s'irritait parce qu'elle ne supportait pas l'affront d'un quelconque échec. Elle savait. Elle voulait savoir, ne rien apprendre de sa partenaire. La douleur vive s'était évanouie alors je la vis qui hésitait. Devait-elle reprendre le fil de ses paroles susurrées ? Allait-t-elle l'accepter ? Elle désirait la faire oser pour elle, pour qu'elle puisse dérouler le fantasme d'une femme. Une femme objet. Bien sûr, il est à craindre que pour une autre, cela ne se passerait pas comme cela.   Elle se tairait. Mais Juliette la voulait obscène, pour mieux la prêter. Elle la sentait brûlante et raidie sous ses doigts. Elle reprit: "- Enfonce le doigt et viens forcer l'anneau en faisant rouler l'index sur le majeur." "Oui. Comme ça. Doucement. Sens-tu ? Il s'ouvre." Il courtisait ses hôtes, il les choyait, savoureusement. Le giclement séminal accompagna les mots venus se fracasser comme une éclaboussure. Le cœur s'était déplacé au fondement du corps. Il battit, se contracta et se rétracta comme l'aorte qui donne vie. Son âme n'était plus qu'un organe, une machine qui répondait à des mécanismes vitaux. Je sentais la jouissance envahir Charlotte peu à peu. Le désir brûlait, et retombait, suspendu à la prochaine salve. L'amante fut à cet instant forcément animale. Elle exigea tout, tout de suite. Elle écarta les doigts et en introduisit subrepticement un troisième. Là, la femme soumise s'attendit à ce qu'elle eut exigé un quatrième puis un cinquième. Elle se trompait. Mesurait-t-elle seulement combien, elle se trompait ? L'amante est toujours dans l'inconcevable. La prouesse n'est bien souvent qu'un détail. Elle l'empala d'un mouvement violent pour se caler en terrain conquis, profondément. Le cri résonna en écho venant lécher les parois d'une chambre que l'on imaginait forcément sombre. Les murs étaient d'un blanc clinique; un matelas flanqué à même le sol pliait sous les corps nus, brunis par le soleil, soudés. Charlotte ressentait un véritable dégoût à ne pouvoir contrôler l'orgasme lancinant qui montait en elle. Maintenant, elle allait supplier. "- Oui, enfonce encore. Plus, je voudrais tout. Non, tout, la main, le poignet, le bras. J'aimerais connaître cela." Les chairs résistèrent alors, se plaignirent, s'insurgèrent puis craquèrent, obéissantes. Elle desserra les dents de son index meurtri, bleui par la morsure. La jouissance sourde venait de loin, d'un tréfonds dont elle ne soupçonnait pas l'existence. Elle hurla de désir. Qu'elle voulait le poignet. Qu'elle voulait plus encore. Qu'elle irait le chercher, elle même si Juliette ne cédait pas. Je vis bientôt la fureur s'emparer de son corps, et le vriller, l'hystérie libérer l'énergie de l'organisme. D'un mouvement brusque, le poignet venait d'écarteler ses reins, elle avait joui. Charlotte se laissa aller, les yeux fermés, dans un rêve, ou tout au moins dans le crépuscule d'un demi-sommeil d'épuisement. Elle se trouvait heureuse de compter assez pour Juliette, juste pour qu'elle prît plaisir à l'outrager.   Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : le 29/10/25
Défaite et comblée, elle se retourna et tenta de reprendre son souffle. Elle me regarda et je posai un tendre baiser sur ses lèvres. Rien alors ne s'est passé comme je l'avais imaginé. J'ai emporté mon petit fennec jusqu'à son lit. Elle avait refermé ses bras autour de mes épaules et niché son museau au creux de mon cou. Je la sentais vibrer, si légère, le visage lové contre ma nuque. Je la sentais vibrer, si légère entre mes bras. Mais tout cela ressemblait tellement au cliché d'un film romantique que cela ne pouvait pas durer. Elle m'a regardé me déshabiller sans quitter la position dans laquelle je l'avais déposée sur le lit. Ses yeux allaient et venaient alors le long de mon corps, des yeux d'une étonnante gravité. Je devinais confusément que ce nous apprêtions à faire ensemble ne revêtait pas la même importance pour elle que pour moi. Si je me préparais au combat le cœur léger, impatient de donner le premier assaut, elle ressemblait, elle, à ces chevaliers en prière la veille d'une grande bataille. Ce n'était pas de la peur, mais du recueillement, comme si, en m'ouvrant ses draps, elle se préparait à un exploit. Je me suis allongé à ses côtés. Enfin, j'abordais cet astre que je guettais depuis tant de semaines. Malgré la hâte que tu devines, j'ai entamé l'exploration en m'efforçant de juguler mon impatience. Mes doigts sont partis en éclaireurs. Peu pressés, ils ont pris le temps de s'arrêter mille fois en chemin, de souligner le galbe d'un mollet, d'apprécier la douceur de la peau dans le creux du genou, d'aller et de venir le long des cuisses, n'en finissant plus de découvrir un tendre territoire que mes lèvres marquaient au fur et à mesure. Je voyais dans ton silence une beauté indépendante de la réalité de ton corps, et comme la parole humaine est en rapport avec l'âme, j'avais alors l'impression de parler à un fantôme muet.    Il y avait dans ma mémoire, ce souvenir composite, une impatience, une souffrance, une délivrance, un charme qui n'avaient jamais les ensembles les plus exacts, les plus réels, que le passé m'avait légué, car nous seuls pouvons, par la croyance qu'ils ont une d'une existence propre, donner à certaines choses que nous voyons une âme qu'ils conservent et développent en nous. Elle se crispa, puis relâcha la tension dans un gémissement étouffé. Elle crut que j'allais dire quelque chose, mais n'entendit rien d'autre que le glissement de mes doigts. Ils sont montés plus haut, effleurant le ventre, s'attardant sur les hanches, glissant jusqu'à la base des seins. Ma bouche a atterri sur l'un d'entre eux, lentement. Ma langue s'est enroulée autour de la pointe tendue vers le ciel, sentinelle assaillie, déjà vaincue, mais qui se dressait vaillamment sous l'assaut. C'était chaud. C'était ferme. Cela avait le goût du caramel. Dans mon oreille montait le souffle de ma belle inconnue, pareil au flux et au reflux puissants d'un océan tout proche. Il s'est amplifié encore lorsque mon nez a suivi la trace du parfum entre les seins, sur l'arrondi de l'épaule et jusqu'à la base du cou, juste sous l'oreille, là où sa fragrance était la plus enivrante. Et puis les lèvres, la langue, les doigts ont fait demi-tour. Il y avait encore ce territoire vierge qu'ils n'avaient fait qu'effleurer et qui les appelait comme une flamme attire les papillons de nuit. Mes doigts ont cherché un passage à travers la muraille de dentelle que mon nez, comme un bélier, tentait de défoncer, auxquelles mes lèvres s'accrochaient comme des échelles d'assaut. J'ai lancé des attaques de harcèlement. Mes doigts glissaient sous les élastiques, filaient jusqu'aux hanches, redégringolaient. De l'autre coté du rempart, cela vibrait comme vibre une ville assiégée. Et je voulais faire durer le siège indéfiniment. Je voulais que là, derrière, tout soit rongé de faim à cause de moi que l'on ait faim de ma victoire. Je voulais que tout bouillonne de soif là-dedans, que tout me supplie, que tout m'implore. Je voulais que l'on dépose les armes sans conditions, que l'on accueille l'entrée de ma horde avec des hurlements de joie. Et alors, brusquement, elle s'est refermée.   Ces jeux la mettaient toujours un peu mal à l'aise. Elle sourit malgré elle, le visage blotti contre mon torse. À l'instant même où je posais les doigts sur un sexe nu de fille, ses jambes se sont serrées. Ses mains se sont crispées sur sa poitrine. Sa peau est devenue aussi dure qu'un marbre. Elle a roulé sur le coté et s'est recroquevillée en chien de fusil. La réaction normale aurait sans doute été de l'enlacer, de lui parler gentiment et, peut-être, de la réconforter mais je n'ai pas eu la patience. Chauffé à blanc comme je l'étais, j'ai eu un tout autre réflexe. C'était la colère et non la compassion qui me submergeait. J'avais battu la semelle pendant deux heures sur son palier, elle s'était déshabillée au risque d'être surprise, elle m'avait entraîné jusqu'au lit et j'avais mené toute cette bataille pour en arriver à cela ? Je l'ai brutalement retournée sur le ventre. Elle a poussé un cri de douleur lorsque, du genou, je lui ai ouvert les cuisses en lui maintenant les poignets dans le dos. Sa culotte me gênait. Je cherchais à la dégager tout en maintenant la pression. Pendant qu'elle gigotait en dessous de moi, je m'acharnais. Je ne me rendais plus compte de ce que je faisais. J'étais pourtant bien en train de la violer. Mais qu'est-ce que j'avais dans la tête ? Fuir ses cris de haine, l'abandonner à ses larmes, supporter ensuite son regard plein de reproches quand nous nous croiserions dans l'escalier ? Je n'avais rien dans la tête. Et à certains signes d'impatience qu'elle laissait échapper, je me demandai si ce que j'avais considéré comme une protection pour mon plaisir, n'était pas au contraire la raison secrète pour laquelle il ne pouvait durer, et le corps nu, outragée, quand elle était ainsi, quand une béatitude ne satisfaisait pas ses yeux, et ne découvrait pas son visage, on pouvait deviner une désolante monotonie dans son regard.   Et mon impétuosité qui ne faisait qu'accroître son inquiétude, avait la même cruauté d'un enlèvement. Alors, je sentis ce qu'il y avait de douloureux à la prendre ainsi. Rien que d'accepter ce qui se passait heurtait son esprit, et pourtant, elle n'était que spectatrice. Se plier à mes désirs était plus simple pour elle que d'essayer de comprendre. Elle ne contrôlait déjà plus ses sensations, et c'était tant mieux. Peut-on d'ailleurs avoir quoi que ce soit dans la tête dans un moment pareil ? On a la cervelle tout entière dans le gland. On pense au cul, c'est tout ! J'étais excité. Je bandais. Je voulais achever mon travail. J'avais cette fille à baiser et je le ferais envers et contre tout. Je me suis abattu sur elle d'une seule poussée. Et moi qui attendais d'elle une résistance farouche, quelle ne fut pas ma surprise de constater qu'alors elle s'offrait à nouveau. Coincée en dessous d'un homme qui lui tordait les bras, voilà qu'elle creusait les reins pour lui faciliter le passage ! Et la pénétrant, ce fut comme si je plantais dans la lave en fusion d'un volcan. La ville que j'avais assiégée brûlait. Y comprendras-tu quelque chose ? Car à l'instant où, la sentant offerte, je lui ai lâché les mains, elle s'est à nouveau refermée en poussant des cris de dépit. À nouveau, il a fallu que je l'immobilise pour qu'elle s'ouvre à mes assauts. Je n'y comprenais rien. Voulait-elle vraiment échapper au viol ou était-ce une sorte de jeu auquel elle se livrait ? Je lui écrasais les poignets sur les reins à lui faire mal et elle semblait autant jouir de cette situation que de mon membre qui allait et venait au fond de son ventre. Je ne lui ai posé aucune question ensuite. Lorsque je l'ai quittée, elle semblait encore hésiter entre le bonheur et les regrets. Le lendemain matin, en se réveillant, elle se sentit totalement étrangère à elle-même. En réalité, la jeune femme avait rêvé.    Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : le 28/10/25
Ce texte est un fragment de vie, à la fois intime, douloureux et humain. Il ne parle pas directement de sexualité, de domination ou de jeux, mais de ce que l’on porte en nous, parfois sans l’avoir choisi. Dans le monde BDSM, on parle souvent de trauma comme point d’origine ou comme moteur. Voici le récit d’un homme, moi, confronté deux fois à l’IVG, à la prématurité, au handicap, à la perte. Ce témoignage s’inscrit dans la suite de mon texte "Certaines personnes pensent que les hommes sont insensibles…", pour rappeler que la sensibilité masculine existe, même si elle prend parfois des formes silencieuses ou viriles. Ce n’est pas un appel à la pitié. C’est une parole déposée, pour ceux que cela pourrait toucher, faire écho ou simplement inviter à réfléchir. Merci à ceux qui prendront le temps de lire. À 20 ans, j’étais un étudiant un peu bohème, amoureux et insouciant. Ce fut l’été des grands départs : un vieux combi Volkswagen bricolé avec amour, ma compagne, ma petite sœur de 17 ans et mon meilleur ami. Direction la Grèce, via l’Italie, Venise, la côte adriatique, Thessalonique, Athènes… des paysages inoubliables, des galères mécaniques, des moments suspendus hors du temps. Ma sœur et mon meilleur ami sont tombés amoureux pendant ce voyage. Ils sont toujours ensemble aujourd’hui, mariés. De mon côté, tout semblait aller pour le mieux avec ma compagne, jusqu’à ce qu’elle commence à vomir sur le chemin du retour. Verdict du médecin : elle est enceinte. Nous étions jeunes, étudiants, pas prêts. Ce fut notre décision à tous les deux : l’IVG. Ce n’était pas la première fois pour moi. J’avais déjà vécu cela auparavant. Mais cette seconde fois a laissé une empreinte plus profonde, plus sombre. Nous avons continué notre vie malgré tout. Mariés, diplômés, nous sommes partis enseigner à Tlemcen, en Algérie. J’y faisais mon service militaire sous le statut de coopérant. Là-bas, nous avons décidé d’avoir un enfant. Après plusieurs fausses couches, Anne tombe enceinte. Nous rentrons en France pour les vacances d’été, elle en est à quatre mois et demi. Le gynécologue nous dit qu’un cerclage aurait été nécessaire mais… il part en vacances. Alors, on fait au mieux. Jusqu’à cette dernière consultation, juste avant de repartir. Là, tout s’accélère : fauteuil roulant, perfusion de sulbutamol. Je m’en souviens comme si c’était hier. Anne-Sophie naît à cinq mois et demi. 900 grammes. Elle tient dans une boîte à chaussures. Trois mois et demi d’hôpital, de soins, d’attente. Et puis un verdict, tombé comme une enclume : à 14 ans, nous avons appris qu’elle ne marcherait jamais. J’avais 25 ans. Anne-Sophie a aujourd’hui 43 ans. Elle est mariée, elle travaille, elle a fait construire sa maison. Une battante, forgée par la volonté et l’amour de sa mère, décédée d’un cancer quand notre fille avait 16 ans. Nous étions déjà divorcés, et c’est elle, Anne, qui a fait l’essentiel de son éducation. Elle lui a transmis cette force. Pourquoi je parle de tout cela sur un site BDSM ? Parce qu’on oublie trop souvent que les hommes aussi vivent des traumas. Parce qu’on invisibilise la douleur de celui qui ne porte pas l’enfant, mais qui accompagne, qui souffre, qui doute, qui perd aussi. Parce qu’il faut parfois toute une vie pour comprendre ce qui s’est inscrit en nous à ce moment-là. Un feedback médical, bien après la naissance d’Anne-Sophie, a mis en lumière tous les facteurs de risque d’une naissance prématurée. Parmi eux : l’IVG. Pourtant pratiquée dans les règles. Pourtant décidée à deux. C’est peut-être là que réside le paradoxe le plus cruel. Un choix fait pour préserver la vie, qui plus tard revient comme un boomerang. Pas comme une faute, non. Mais comme une cicatrice. Une faille. Une empreinte silencieuse. Alors oui, j’avais 25 ans. Et cette histoire reste, encore aujourd’hui, un traumatisme.  
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Par : le 27/10/25
  I. Enjeux et place du thème dans l’univers goréen Dans le monde goréen, l'abandon va au-delà de l'idée de contrainte passive ou externe ; c'est un désengagement mental et psychologique actif et volontaire, un engagement de soi-même où la kajira accepte également pleinement les limites de sa position dans la hiérarchie. Contrairement aux idées modernes de liberté, qui sont souvent associées à l'autonomie personnelle et au retrait, la liberté goréenne est le renoncement à contrôle sur soi et les évènements qui peut paraitre illusoire. « Mieux vaut la liberté de l'esclavage sur Gor, pensa-t-elle, que l'esclavage de la liberté sur Terre. » Prize of Gor L’abandon peut donc être considéré comme une pratique intérieure ainsi qu’un phénomène relationnel. Pour la kajira, cela demande une profonde réorientation mentale : elle doit mettre fin à sa résistance au Maître, à se soumettre entièrement à la hiérarchie et à s’ouvrir à l’expérience. Cela implique d’accepter une certaine forme de vulnérabilité qui est le renoncement, en résistance intérieure, à la peur, à la maîtrise, au contrôle et au bloquage de l’absence de sensations, du désir, de la dépendance ou de la douleur. Il faut l’aborder non comme une simple faiblesse, mais comme une ouverture réelle à être atteinte, à être ému, à être changé au sein de la relation. « Talena semblait pleine d'entrain, comme si d'avoir échappé à l'emprisonnement des Jardins Clos et au rôle de fille d'Ubar l'emplissait d'une allégresse inimaginable. Elle était maintenant un être indépendant en dépit de sa soumission, en liberté dans les plaines de l'Empire. Le vent agitait ses cheveux et plaquait sa robe sur elle, et elle rejetait la tête en arrière, exposant son cou et ses épaules à sa rude caresse, le buvant comme si c'était du vin de Ka-la-na. Je pressentais qu'avec moi ; bien qu'elle fût en principe captive. » Prize of Gor Cette ouverture consciente n’est pas une soumission aveugle : elle est une lucidité active. En cessant de lutter, la kajira ne se perd pas ; elle se découvre. Elle apprend à accueillir ses émotions, à reconnaître ses limites, et à puiser dans cette transparence une force nouvelle. Pour le Maître, l’abandon prend la forme d’une reconnaissance du consentement de l’autre, et d’une maîtrise de sa propre autorité, exercée sans dureté, sans contrainte brute. Dans une relation goréenne, l’abandon est à la fois ritualisé et codifié, mais cette codification sert surtout de support mental. Les gestes et signes physiques ont pour fonction d’ancrer la conscience dans l’instant présent et de faciliter l’intégration de la hiérarchie. Le véritable enjeu demeure psychologique : le lâcher-prise conscient et réfléchi transforme l’esprit, restructure l’expérience de soi, et fait naître un espace de clarté, de lucidité, et d’intensité existentielle. II. Dimensions psychologiques de l’abandon 1. Discipline mentale et transformation de la conscience Sous cet angle, l’abandon goréen n’est pas un effacement de la personnalité, mais bien une transformation de la conscience. La kajira ne cherche plus à maîtriser toute la situation. Cette soumission demande une discipline mentale, certes, mais aussi l’acceptation de la pensée, comme dans les méthodes contemplatives, où l’esprit apprend à recevoir les pensées, les émotions et les ordres, sans résistance, ni lutte. « N'est-il pas préférable de connaître et d'accepter la vérité intérieure, que je continue à la nier, et que je continue à souffrir tous les tourments du déni de mon être le plus profond, du sens même de mon sexe, de ma nature ? » De l’autre côté, le Maître, lui aussi, doit, dans une certaine mesure, relâcher une part de son contrôle intellectuel et émotionnel. Le véritable pouvoir ne réside pas dans la domination, mais plutôt dans la capacité à comprendre et à respecter le consentement, tout en sachant renoncer à imposer sa propre volonté sans qu’il y ait un intérêt. Ainsi, le pouvoir devient une subtile alchimie d'influences, qui va bien au-delà de la simple contrainte physique. L'abandon mental se révèle être un paradoxe fécond : en cessant de vouloir tout contrôler, on découvre une force intérieure insoupçonnée et une nouvelle clarté d'esprit. L'esclave apprend à faire la distinction entre ses propres désirs et les attentes du Maître, choisissant délibérément d'endosser un rôle qui renforce sa présence et son efficacité. Ce renoncement apparent ouvre la voie à un contrôle d'une autre nature : en lâchant prise, on gagne en acuité, en sensibilité et en capacité à s'immerger pleinement dans l'instant présent. « Le comportement d’esclave authentique provient de l’intérieur : il est la manifestation naturelle de l’esclave qui s’est réellement abandonnée. Sa volonté et sa conscience sont celles d’une esclave. C’est cela qui donne naissance à un comportement d’esclave véritable. » 2. Développement intérieur de la kajira L'art de la présence et de la concentration Le véritable abandon émerge d'une conscience aiguë du moment présent. La kajira apprend à observer le flot de ses pensées, à reconnaître les murmures de la peur, les élans du désir ou les jeux de l'ego, afin de recentrer son attention sur la relation qu'elle vit. Cette libération intérieure ressemble à une forme de pleine conscience unique, où l'esprit, libéré de ses résistances, s'ancre profondément dans l'instant. Une nouvelle vision de soi Cette pratique transforme radicalement la perception de soi. L’esclave ne se définit plus par son ego ou ses ambitions personnelles ; elle découvre une identité plus fluide et réceptive, qui s’exprime à travers des gestes réfléchis. La hiérarchie cesse alors d’être une contrainte pour devenir un cadre porteur de sens, où chaque instant prend une intensité nouvelle. Une nouvelle vision de soi Cette pratique change la perception de soi. La kajira ne se définit plus uniquement par son ego ou ses ambitions personnelles ; elle découvre une identité plus fluide et réceptive, qui s'exprime à travers des gestes réfléchis. La hiérarchie n’est pas considérée comme une contrainte, mais un cadre porteur de sens. Apprivoiser ses émotions Le lâcher-prise implique d'accueillir toutes les émotions, même celles qui semblent opposées : peur et joie, appréhension et excitation. Il s'agit de les observer sans se laisser submerger. Ce travail d'introspection conduit à un équilibre intérieur, offrant une clarté et une stabilité émotionnelle durables. « Je luttais contre les besoins insatiables qui m'habitaient, semblant surgir du plus profond de moi-même, des besoins qui semblaient être de m'abandonner, de me soumettre et d'aimer, totalement, sans réserve, de tout donner, sans rien demander. Comme mes tendances à l'égoïsme et à l'égocentrisme me semblaient soudain superficielles. D'où pouvaient bien provenir ces autres émotions, si envahissantes en moi, me demandais-je. Elles, m'effrayant à leur manière, semblaient sûrement en contradiction directe avec les conditionnements terrestres auxquels j'avais été soumis. Je craignais qu'elles ne puissent trouver leur source qu'au plus profond de ma nature et de mon être. » Kajira of Gor III. L'abandon dans l'univers goréen L’abandon n’est pas un signe de faiblesse. Au contraire, il représente un choix délibéré où l’esclave choisit de se révéler en toute connaissance de cause. Cette soumission volontaire devient alors une source de force psychologique et émotionnelle, bien plus qu’une simple servitude. L’abandon comme force intérieure Le paradoxe de la soumission L’abandon à la manière goréenne met en lumière un paradoxe : en acceptant de se soumettre extérieurement, la kajira développe une force intérieure impressionnante. Celle qui embrasse pleinement son rôle acquiert une maîtrise d’elle-même et une présence psychologique affirmée. Sa vulnérabilité, loin d’être une faiblesse, se transforme en une force qui libère l’énergie autrefois retenue par la résistance. Développement de la concentration et de l'éveil. L'abandon découle d'une force mentale. La kajira est formée pour analyser ses pensées, distinguer la peur, le désir ou l'ego, et concentrer son attention sur la relation qu'elle vit. Cette libération ressemble à une pleine conscience goréenne, où l'esprit, affranchi de la résistance, se concentre sur l’instant présent. La hiérarchie devient alors un cadre structurant, porteur de sens et d'intensité, plutôt qu'une contrainte étouffante. Gestion des émotions et des tensions internes. Lâcher-prise implique de reconnaître et d’accepter des émotions ambivalentes telles que la peur, le bonheur, l'appréhension ou l'excitation. Cela consiste à les observer en suspendant ses réactions qui pourraient être impulsives. Ce travail sur soi apporte équilibre, clarté et stabilité émotionnelle. Consentement et autonomie contradictoires. L'abandon ne veut pas dire manque de volonté. Il manifeste, au contraire, une acceptation en toute conscience où l'esclave décide de se dévoiler en toute connaissance de cause. L'assujettissement volontaire se transforme en source de force psychologique et affective, transcendant la simple servitude. L’abandon partagé : un équilibre entre autorité, consentement et lien social Un abandon paradoxal L'abandon dans le monde goréen révèle un paradoxe : en se soumettant l'individu découvre une force intérieure insoupçonnée. La kajira qui accepte pleinement son rôle développe une forte maîtrise de soi et une force psychologique renforcée. Sa vulnérabilité telle qu’elle a été définie est une force qui libère l'énergie qu'elle avait précédemment retenue par la résistance. « La plupart des hommes, du moins sur Gor, permettent à la femme d’atteindre cet accomplissement personnel. Certains, dans les limites d’une certaine discipline, la laissent même avancer à son propre rythme, jusqu’à ce qu’elle finisse par comprendre, sans le moindre doute, qu’elle a toujours été, au fond d’elle-même, une esclave aimante et obéissante. Je n’étais pas une esclave, bien sûr. Mais si, par hasard, je l’étais, pourquoi Speusippus agissait-il ainsi ? Je doutais qu’il me refuse le collier par simple vengeance. Il était bien plus probable qu’il me le fasse porter, puis qu’il cherche à me faire regretter de l’avoir accepté. Et si je n’étais pas une esclave née, n’était-il pas temps qu’il m’enchaîne enfin ? Moi, une femme libre, j’avais été forcée, à ma honte et à ma grande humiliation, de servir comme si j’avais toujours été faite pour cela. » Kajira of Gor Pour le Maître, le processus est similaire : abandonner l'idée d'un contrôle total ouvre la voie à une relation plus authentique, où pouvoir et contemplation se nourrissent mutuellement. Dans cette dynamique en tension, chacun découvre un lieu où la conscience de soi et de l'autre peut s'épanouir librement. Abandon et apprentissage social et relationnel. L'abandon dépasse la dimension individuelle pour devenir un phénomène social et relationnel. Il confère à la hiérarchie goréenne sa cohésion : l'accord intellectuel et affectif des individus crée un tissu social solide. Abandon et apprentissage social et relationnel. L'abandon va au-delà de la dimension individuelle pour se transformer en un phénomène social et relationnel. Il donne à la hiérarchie goréenne sa cohésion : l'accord intellectuel et affectif de l'esclave maintient l'ordre en place. Les codes corporels agissent donc comme des symboles perceptibles d'une dynamique interne. C'est ainsi qu'un langage implicite se tisse entre le Maître et l'esclave, où l'autorité se révèle davantage par la conscience et l'attention que par la contrainte. À travers ce jeu d'équilibre, la société goréenne montre que, même si son organisation peut sembler hiérarchique, elle repose sur un échange constant entre renoncement et clarté d'esprit.
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Par : le 26/10/25
  "Bonjour" - Bonjour. Le ton glacial ne fit aucun doute sur l'enthousiasme innée de cette mégère qui se trouvait être la voisine du dessus. Toujours à se plaindre en plus d'être antipathique. Passé cette rencontre, Il s'engouffra dans l'ascenseur, laissant la vieille chouette quitter le hall de l'immeuble. Lorsqu'Il se trouva devant Sa porte d'appartement, une agréable odeur vint Lui taquiner les narines et chatouiller l'estomac. Mais Il se ravisa : seul le logement adjacent étant capable de produire un tel bouqet. Dans le sien, il y avait d'autres plaisirs ; mais celui du palais n'en faisait pas partie, à Son grand damne. Le silence L’accueillit. Aucun parfum ne flottait chez Lui. Il s'étonna d'être le premier à rentrer à une heure si tardive. Personne, dans la cuisine ; rien d'étonnant. Posant Ses affaires, Il se dirigea vers le salon où Il découvrit Ses 2 chats roulés en boule sur le canapé. Ses fauves se réveilleraient en moins de 2 dès lors que la boite de pâté s’ouvrirait. Personne ici. Personne dans la salle de bain, quoique... la douche humide et une discrète odeur de savon trahirent une récente utilisation. Rien d'aberrant en soi. Cependant, Il commença à s'inquiéter de cette étrange situation. Pas de SMS reçu, pas d'appels en absence. Il ne restait plus qu'une pièce à inspecter avant le coup de fil : la chambre. Il s’arrêta sur le seuil, rengaina lentement le téléphone et se détendit pendant que le cœur fit un sprint.   Elle se trouvait là, devant le lit, de manière à n'être vue qu'au dernier moment. Il s'approcha lentement, sidéré par la totale surprise qu'elle Lui avait réservée.Lui dire Bonjour aurait été vain : une large boule mauve obstruait sa bouche, fermement maintenue par un harnais de tête. Sous les lanières, un bandeau noir cachait ses yeux. Il remarqua la laisse sur le lit, négligemment posée, prête à être clipser au collier qu'elle portait. D'habitude, sa pose était de Son ressort mais exception avait été faite ce soir.Il ne toucha pas à ce Bijou mais fit le tour pour mieux admirer Sa soumise, impassible. Cette absence d'émotion avait un exquis parfum érotique. Il n’y eut aucun doute concernant son état d'esprit et ses désirs. Désirs qu'Il eût l'intention de satisfaire, obéissant étrangement à un ordre implicite, intransigeant, puissamment exprimé par la servitude qu’elle montra. Comment faire autrement ? Sa prise d'initiative L'avait délicieusement pris de court ; la récompense devint obligatoire.   Elle patienta à genoux, menottée dans le dos, droite afin d'offrir ses seins à Son Propriétaire. Assise sur ses talons, Il ne put que distinguer les escarpins noirs qu'elle portait. En revanche, les bas gris brillaient de tout leur éclat.Sa main passa tendrement dans les cheveux, rituel pour dire Bonjour. Il l’admirait ; elle, et sa dévotion. Ses yeux dégustaient le cadeau qu'elle Lui offrait : elle-même. Sa main passa tendrement dans les cheveux, rituel pour dire Bonjour. Il l’admirait ; elle, et sa dévotion. Ses yeux dégustaient le cadeau qu'elle Lui offrait : elle-même. Il posa sur chacun de ses seins 2 pinces reliées par une chainette. Elles serraient suffisamment pour attiser des sensations sans générer trop de douleur. Il recula et contempla. Puis, Il fixa la laisse à ce lien et tira Sa soumise. Lentement, elle Le suivit jusqu'à ce qu'Il la prenne dans Ses bras pour la relever. Son sexe était humide quand Il posa la main dessus. Elle poussa un gémissement, Il mit un doigt. Elle se contorsionna, Il rajouta un autre doigt. La chaleur de sa chatte était très agréable, encouragent la pénétration. Les 3 phalanges rentrèrent aux doux sons de plaisir qui sortirent derrière le bâillon. Puis, ceux-ci se redressèrent, tels des crochets pour chatouiller une zone très érogène, juste derrière le pubis. Difficile de rester stoïque, railla-t-Il en la dévisageant. Cet intense préliminaire se provoqua aussitôt des petits soubresauts. Pendant quelques minutes, Il alterna des pressions fortes rapides avec des plus douces sans négliger d'autres parties du vagin. Enfin, Il posa Son pouce sur le clitoris pour décupler les sensations. Il la prit dans Ses bras et accéléra les mouvements de Ses doigts. Elle se débattit avec ses menottes et attaqua la boule qui semblait l'étouffer. Qu'importe. Ce qu'Il voyait Le régalait. Qu'elle se batte, gémisse de désirs davantage : Il serait encore plus satisfait. Elle était à Sa merci, Il aimait qu'elle lâche prise, au rythme du plaisir qu'Il infligeait. Puis, Il la remit à genoux et entreprit de retirer le harnais de la tête. Elle semblait apprécier d’être libérée de cette boule et profita ainsi d'un moment calme, malgré la forte excitation qui brulait sa chatte. Soudain, une main saisit fermement le menton, l'autre l'arrière de la tête. Le message était clair : ouvrir la bouche, en grand. Il la pénétra de Se queue durement enhardie depuis qu'Il avait découvert Son jouet à disposition. Ses mains la maintenaient toujours fermement imposant à nouveau le rythme. Il était rapide, long, presque brutal. Elle savait comment elle devait jouer avec Sa queue mais elle savait également qu'il existait des moments où cela n'était pas nécessaire. Être baisée par la bouche en était un. Elle s’appliqua à rester bien ouverte, accueillante, prenant soin de placer les lèvres correctement. Mais Il ne l’accepta pas ; Il lâcha le menton, pinça le nez, reprit la baise, bestiale. Les râles n’étaient pas sensuels, tout juste trahissaient-ils l'intensité de la fellation qu'Il s'offrait. Les coups de butoir restaient frénétiques. Ce sexe qui emplissait sa bouche cherchait à se rendre plus loin vers la gorge, provoquant de léger haut-le-coeur. Mais sucer et accepter cette manière de faire était son travail, sa raison d'être en tant que soumise. Elle prit un double-plaisir à s'abandonner ainsi et à satisfaire les envies de son Propriétaire. Secrètement, elle espérait qu'Il en profiterait longtemps ... Cependant, Il n'était guère résolu à satisfaire ce désir caché : Il continuait de la baiser en profondeur. Par moment, Sa queue attaqua ses joues, entrainant sa tête sans ménagement. A force d'être secouée, les pinces commençaient à piquer. La douleur se mélangeait au plaisir, les sensations s'intensifièrent. Brutalement, Il se retira tout en forçant une pression sur la bouche pour lui ordonner de rester encore grande ouverte. L'apothéose. Immobile, elle reçut le sperme qu'Il accordait, généreusement, de lui donner, jusqu'à la dernière goutte. Elle resta un moment, impassible, attendant sagement la suite des événements. Il était en train de se rhabiller. Peut-être la regardait-Il, satisfait ? Faussement "méprisant" ou alors, avec un grand sourire. Elle tressauta quand Il retira les pinces ; cet acte est toujours un peu douloureux. Mais elle s'appliqua à garder la même position, redoutant la punition qui aurait suivie. Elle l’attendit. Elle l’attendit, cet ordre … le final. Mais au lieu de s'en délecter, sa bouche fut à nouveau obstruée par une boule, plus petite que la précédente. L'effet fut immédiat : le sperme qui reposait au fond se dispersa partout, n'ayant nulle part où couler. Elle était condamnée à garder le jus, sa chaleur, son goût, son odeur. Prisonnière du bâillon, elle ressentit à la fois une étrange humiliation monter en elle et la fierté d’assouvir les fantasmes pervers de son Maitre. Cependant, Il n'en avait pas fini avec elle. Quelque chose de frais se posa sur son sexe mouillé puis se mit à vibrer. Le vibromasseur avait beau accaparer son esprit, elle entendit Ses pas s’éloigner. Elle avait également espéré qu’elle fût utilisée via son vagin, mais Il s'était contenté d'éjaculer dans sa bouche.   A présent, elle devrait jouir, de force, seule.
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Par : le 25/10/25
L'effort qu'elle faisait pour se dépouiller en présence de la réalité crue de toutes les humeurs de son esprit était d'autant plus admirable que la jeune femme qui, avant de s'abandonner se faisait ignorante, oubliait tout par probité, car ce qu'on sait n'est pas à soi, avait justement une intelligence de son corps exceptionnellement développée, et le plaisir qu'elle prenait en secret à se voir haleter sous ses caresses et ses yeux se fermer, à plonger dans son ventre, à faire dresser la pointe de ses seins, ce plaisir était si certain et présent, qu'il lui rendait invariablement la consolation d'exister, bien qu'il fut dans le regard des autres. Allongée dans le lit, la jambe de Juliette pressée contre la sienne, Patricia respirait avec bonheur le doux parfum épicé de son amante. La chaleur qu'elle dégageait la rassurait autant qu'elle aiguisait ses sens. Cette nuit, elle ne dormirait pas seule. Et si d'aventure, il arrivait que Juliette l'embrasse encore, et apaise ses brûlures qu'elle avait fait naître sur tout son corps, elle se plierait avec joie à son bon plaisir. Ce furent les lacérations toutes fraîches, qui émurent son amante. Les longues jambes fuselées, le triangle inversé de la fine toison qui plongeait entre ses cuisses, le galbe des hanches d'une perfection appelant la caresse et là-haut au-dessus de la taille crémeuse, les seins ronds qui pointaient. Pourtant, elle comprit tout de suite, qu'elle ne se livrerait pas en totalité. Ce baiser manifestait la violence de son désir, l'accuité des sensations qu'elle éprouvait mais l'esprit de Juliette demeurerait à distance. Cela, alors qu'elle se donnait sans compter. Elle risquait de rompre le charme. Elle était si claire de cheveux que sa peau était plus foncée que ses cheveux, bise et beige comme du sable fin quand la marée vient juste de se retirer. Un peu de sueur brillait sous ses aisselles, qui étaient épilées et Patrica en sentit l'odeur âpre et fine, un peu végétale et se demanda comment une femme si belle pouvait parfois se montrer d'une si grande cruauté. Elle savait à qui elle appartenait mais se demandait où étaient sa bouche, ses seins et ses reins. Les exigences de Juliette, le plus difficile n'était pas de les accepter, le plus difficile était simplement de parler. Dans la moiteur de la nuit, elle avait les lèvres brûlantes et la bouche sèche, la salive lui manquait, une angoisse de peur et de désir lui serrait la gorge, et ses mains étaient froides. Si au moins, elle avait pu fermer les yeux. Mais non, elle veillait sur la lancinante douleur des traces. Mais quel délice, le fouet qui déchire la chair et compasse pour toujours, la marque qui ne s'effacera jamais, l'amour d'une maîtresse qui vous renverse sur un lit de fer, et qui sait s'approprier, sans commisération ce qu'elle aime. Et Patricia se disait que finalement elle n'avait aimé Juliette que pour apprendre l'amour et mieux savoir se donner, comblée et esclave avec cette orgueilleuse mélancolie qui avait sans le vouloir creusé les rides de son front.   La veille, elle avait accepté d'être fouettée jusqu'au sang. Elle se souvint seulement qu'elle ne lui avait jamais dit autre chose qu'elle l'aimait. Un ordre l'aurait fait se rebeller, mais cette fois-ci, ce qu'elle voulait d'elle n'était pas qu'elle obéît à un ordre, mais qu'elle vînt d'elle-même au-devant de ses désirs sadiques. Encore un instant, avait-elle dit. Patricia se raidit, mais en vain. Elle reçut quarante coups de fouet. Elle le subit jusqu'au bout, et Juliette lui sourit quand elle la remercia. Dans le lit, elle ne pouvait cesser de désirer refermer ses cuisses meutries. Juliette s'était révélée chaque nuit de leur vie languissante toujours plus fougueuse dans leurs ébats d'alcôve. Toutes les femmes amoureuses ont le même âge, toutes deviennent des adolescentes exclusives, tourmentées. Juliette n'échappait pas à la règle. Mais cela ne déplaisait pas à Patrica. Sa Maîtresse était intelligente et sentimentale, et elle pressentait en elle, un potentiel de soumission. Guidée par la confiance qu'elle lui portait, elle obtiendrait tout d'elle, la forcerait à concrétiser tout ce qu'elle désirerait, surtout ce qu'elle n'osait pas intimement s'avouer. Confiance aveugle indispensable pour Patricia alors qu'un bandeau de velours ou un masque de cuir recouvraient ses yeux, lors de séances de soumission, en des lieux et en présence d'inconnus. Les humiliations, les sévices sexuels l'épanouiraient. Mais en respectant sa dignité et sa sécurité. Tout être humain a ses limites, l'esclave a les siennes. N'avait-elle pas l'habitude d'espérer les obligations de ses plaisirs. Elle dut reconnaître en elle-même la raison de son trouble. La dépossession où elle était en réalité, d'elle-même, de sorte que l'idée du supplice lui était plaisante et qu'elle aurait trahi le monde entier pour y être livrée, et c'est en somme une façon comme une autre de résoudre le problème de son existence, qu'approcher suffisamment la douleur qui lui paraissait de loin si belle et mystérieuse, pour se rendre compte qu'elle était encore plus belle et mystérieuse, et qu'elle lui donnait un certain calme et un plaisir contraint pour passer la vie.   Elles étaient devant une lourde porte, cachant une antichambre étroite. Dans sa main, Juliette sentait les doigts anxieux de Patricia. Elle tremblait, non de froid, elle savait ce qui l'attendait de l'autre coté. Bientôt, elle connaitrait la révélation en pénétrant dans la cave. Un mélange de curiosité et d'angoisse l'envahit. L'inattendu est une arme de séduction. Le jeu des situations insolites l'excitait et le danger la grisait en la plongeant dans un état second où tout son être se sentait autoriser à se dédoubler, libérant ses pulsions refoulées. Elle portait une robe droite descendant sous le genou avec une fente arrière jusqu'aux reins, ressérée à la taille mais un peu lache à la poitrine. Dessous, seulement une paire de bas noire tenue par un porte-jarretelles. Dans une des poches de sa Maîtresse, la laisse métallique qui lui était destinée lestait sa veste. Patricia frottait nerveusement ses cuisses et ses genoux les uns contre les autres faisant crisser ses bas. Elle semblait adorer l'appréhension qui précèdait sa première mise à l'épreuve, excitée par la sensation d'être préparée ainsi à son sacrifice telle une vestale. Elle aurait seulement préréfé être présentée nue sous une longue cape. L’entrée passée, Juliette l'entraîna dans un petit salon dont l’un des murs était occupé par un grand miroir. Elle se glissa derrière elle, et souleva sa chevelure. Elle fit glisser la fermeture Éclair de sa robe de la nuque, jusqu’au bas de ses reins, dégageant ses épaules et sa poitrine. Son vêtement tomba à ses pieds. Elle ne portait plus que ses bas et une paire de talons hauts. Puis, elle dégraffa ses bas et les fit glisser le long de ses cuisses. Bientôt le porte-jarretelles rejoignit le reste de sa parure au sol. Juliette lui ôta ses chaussures. Elle était totalement nue. Juliette sortit de son sac un rosebud orné d'une couronne en rubis. Elle le prit dans ses doigts quelques instants pour le réchauffer. Patricia se pencha alors en avant en écartant ses fesses pour faciliter l'intromission. Il avait été décidé qu'elle serait privée de bâillon, pour l'entendre crier mais qu'en revanche un bandeau l'interdirait de voir ceux qui la fouetteraient ou ceux qui auraient envie de la posséder par tous les orifices naturels selon leur fantaisie. Sa Maîtresse lui enserra le cou d'un collier et lui passa à ses chevilles ainsi qu'à ses poignets des bracelets. Patricia se regarda furtivement dans le miroir avant que Juliette noue le bandeau sur son visage. Elle se trouva belle dans sa nudité. L'esclavage, c'est comme l'amour, le vertige en plus, de mille apparences parce que vous ne vous appartenez plus.   Pourtant que cette jeune femme apeurée et l'esclave entrant dans cette cave fussent une seule et même personne, c'était une certitude et qu'elle eût remonté le fil de ses souvenirs, sous le couvert d'une illusion, ce fut pour ressortir à l'air libre. Le temps de réprimer son angoisse, la porte s'ouvrit alors. Elles reconnûrent aussitôt Laurence. Sa mince silhouette était entierement vétue de noir, du col officier de son chemisier, jusqu’à ses bottes en cuir. Patricia lui tendit sans hésiter la dragonne de sa laisse. Elle s'en saisit de ses mains gantées de cuir. "- La nudité te va bien. Tu as un corps superbe, fait pour le sexe et pour le fouet".  "- Merci Madame", répondit Patricia. Elle ouvrit les deux battants et la guida vers son sacrifice. Le lien pendait entre elles deux. Elle la tira, comme on mène un animal. Elle marchait derrière elle, les mains liées dans le dos, en se cambrant au maximum, projetant sa poitrine en faisant saillir ses reins. Attachée, mais libre, elle s'offrait. Au fond de la salle, éclairée par des projecteurs, l’attendait une croix de saint André. À coté d'elle se tenait une jeune fille brune aux cheveux très courts. "- Je m’appelle Anne."  "- Et moi, Patricia", lui répondit-elle d’une voix respectueuse. "- Nous allons beaucoup te faire souffrir." "- Je sais que ma Maîtresse vous l’a demandé." "- Madame a décidé: nous irons au bout de ce qu’elle a choisi pour vous, mais vous connaissez le code du safeword. " "- Je le connais et je suis prête." Alors tout alla très vite dans l'obscurité. Anne lui entrava les chevilles et les poignets en fixant aux bracelets des cordes maintenus à la croix par des chaînes. Elle était écartelée, face à la salle plongée dans l'obscurité. Patricia savait que des yeux l'observaient, imaginant les tortures qu’ils aimeraient faire subir à sa fière poitrine, ou à son sexe ouvert. Mais seul, le regard de sa Maîtresse lui importait, en espèrant qu'elle la trouve digne de lui appartenir. Atteindrait-elle le niveau de perfection qui sublimerait leur relation périlleuse. Il était essentiel pour elle de se donner sans réserve, sans rien attendre en retour que de mériter le rang et le titre d'esclave choisie parmi toutes, pour ne susciter aucun reproche, ou plus simplement par orgueil ou par fierté. Donner cet immense bonheur à la femme qu'elle aimait était une préoccupation majeure, bien plus que la concrétisation de ses fantasmes masochistes. L'une comme l'autre ne devaient pas se décevoir mais en respectant les limites à ne pas franchir. Patricia a ses limites, l'esclave qu'elle allait devenir aurait les siennes. Juliette ne l'ignorait pas.   Sur une table basse, un martinet à longues lanières en cuir, un fouet dont la méche est tressé de deux cuirs différents, et une fine cravache. Anne prit le fouet, et lança son bras. La lanière s’enroula autour de sa taille et le serpent la mordit au centre de son ventre. Le coup fut doublé au même endroit par le martinet. Bientôt, ce fut le haut des cuisses qui attira l'attention. Jamais auparavant, ces parties de son corps n'avaient été touchées même par Juliette. Et quand les lanièress'attaquèrent à ses seins en lacérant leurs pointes, elle comprit alors qu'elle serait intégralement fouettée sauf au visage. Puis c’est le haut de ses cuisses qui fut l’objet de leurs attentions. En écho, les lanères atteignirent son pubis mais avec plus de délicatesse. Elle cria sa douleur, comme la femme qu'elle avait entendue dans le couloir. Elle aussi avait souffert, nue et crucifiée comme elle. Plus Anne frappait fort et plus Patricia s'offrait. Elle souffrait, mais elle dominait sa souffrance. Le plaisir qui naissait insidieusement en elle la dépassait, la stigmatisait. Elle ressentait sa première jouissance cérébrale. Avec une sorte de dureté suprême conférée par le paroxysme de son indifférence, Anne recommença alors méthodiquement à la flageller, lentement, alternant fouet et martinet, descendant et montant de ses épaules à ses cuisses, en quadrillant tout son corps, afin que les traces fussent nettes. La tête penchée sur le coté, son corps sanguinolent pendait au bout de ses bras crucifiés.   Elle pleura pendant un temps qui lui parut interminable, les bras écartelés, les seins marbrés comme une chair de cuivre. Ses yeux brillaient dans la pénombre et sa bouche se contractait en convulsions d'épouvante. Bientôt, la croix qui la soutenait fut basculée vers l'avant parfaitement à l'horizontale. On lui ôta le rosebud puis une large olive métallique pénétra sans préparation son anus lui arrachant un cri de douleur. C'était un crochet anal. Anne attrapa le lien de sa chevelure et le passa dans l’anneau de métal, elle tira, cabrant sa tête en arrière. Une main adroite malaxa les pointes de ses seins pour les durcir avant de les prendre en étau par des pinces dentelées. Les deux machoires mordirent sa chair. Tout cela était nouveau pour elle, mais elle se montrait courageuse. Pas un instant, elle n'eut l'idée d'arrêter la séance en prononçant le code du safeword. Elle se découvrait plus masochiste qu'elle ne le pensait. Pour Anne, il était grand temps de franchir une nouvelle étape dans la séance. Ce furent les brûlures par une bougie. Les premières perles de cire brûlantes s'écrasèrent sur ses épaules. Bientôt les larmes de feu atteignirent ses seins zébrés par le fouet. Enfin la brûlure gagna son périnee entre les deux voies intimes. Dans son esprit échauffé par cette succession de peurs, de douleurs et de plaisirs entremêlés, des images fulgurantes de sacrifice déferlèrent en elle. Elle se surprit à chuchoter "merci" à chaque nouveau coup alors même que sa chair se déchirait et que son sang coulait. Elle allait gagner la considération de Juliette. Devenir esclave, digne de ce nom. C'était pour elle comme l'amour avec une excitation vertigineuse en plus. La fin de la soirée s'écoula comme dans un rêve. Après avoir ôté le crochet anal, on rétablissa la croix de saint André à la verticale, pour la libérer de ses liens. Honteuse mais fière, elle avait joui des traitements infligés par la seule volonté de sa Maîtresse. Juliette la rejoignit, recouvra ses épaules d'une cape et l'embrassa. Patricia n'avait plus rien à offrir qu'elle ne possédât déjà. Sa Maîtresse considérait qu'elle était infiniment plus émouvante lorsqu'elle portait des traces, quelles qu'elles fussent, car elles indiquaient aussitôt que tout était permis à son égard. Elle la prit fermement par la nuque pour l'attirer contre elle, remettant à plus tard les préludes. Elle quémandait qu'on la fouette. Juliette ne demandait pas mieux. Elle puisait son plaisir dans les gémissements qu'elle lui arrachait. Quand elles furent toutes les deux nues dans le grand lit, Patricia se sentit enfin en paix. En paix et en feu.   Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : le 24/10/25
Me souvenant combien notre première rencontre avait été si difficile, je me disais qu'elle ne viendrait pas aujourd'hui, et qu'il était inutile de l'attendre et qu'il me fallait alors espérer un jour faste où les lois de l'amour régleraient le retour de ces constellations qui transforment le quotidien en exceptionnel. Cela me suffisait pour me faire commencer à la désirer. Car c'était à elle que mon esprit s'était agréablement suspendu. On peut avoir du goût pour une personne, mais pour enflammer ce sentiment de l'irréparable, il faut le risque de l'illusion. C'était comme si j'avais projeté en moi dans une divagation diabolique un peu d'espoir hostile et pourtant passionnément convoité. Elle avait si souvent couché avec des femmes de passage ! Elle eut beau se souvenir de tous ces corps, s'émouvoir, rétrospectivement, de ces plaisirs, faire l'inventaire de toutes ces chambres, compter ses visages, ces rencontres, rien n'y fit. Cette jeune femme se tenait droite, toute seule, différente des autres au milieu de sa vie. C'était comme s'elle avait su qu'il y aurait désormais un avant et après Charlotte. La vie, c'était comme les chambres d'hôtel : comment était-il possible qu'entre ses murs rien ne subsistât des gestes qu'on y accomplissait. Sa passion existait, et elle existait par sa faute. Il était aussi puéril de souhaiter le contraire que d'espérer au cours d'un examen disparaître sous terre parce que l'on ne peut pas répondre.Tout au long de leurs nuits ensemble, elles se languirent tendrement sans dire un mot. Une lourde chaleur estivale s'était poséee sur elles, cherchant à engendrer leur passion. Durant huit ou dix jours, elles ressuscitèrent cet amour. Un soir sur deux ou sur trois, la jeune femme disparaissait. Son amante ne lui posa pas de question. Elle était douce-amère, plaisante et un peu ingrate. Les sentiments dont on parle n'ont jamais l'épaisseur qu'ils avaient dans le silence. Et le temps qui s'écoule entre l'évènement et le récit leur prête tous les reflets, toutes les réfractations du souvenir. Ce bonheur d'autrefois n'est-il pas chargé déjà de l'amour qu'il annonce et précède ? N'est-il pas affligé déjà de sa fin qu'il annonce et précède ? N'est-il pas affligé déjà de sa fin qu'il pressent ? Pour ne mentir jamais, il faudrait vivre seulement. Mais les projets secrets, tous les desseins du cœur, ses souvenirs étouffés, tout ce qu'il attend sans le dire brisent déjà cette simplicité impossible. Laissons donc aux mots leur part inévitable d'imposture et d'ambiguÏté. La métamorphose fut délectable. Les souvenirs très précis de leur dernière étreinte la cambrèrent d'une délicieuse honte et courut en petits frissons dans son dos. Une bouffée d'orgueil l'obligea soudain à sourire et à respirer très vite. La première fois, c'est la promesse d'une longue série d'autres fois, mais c'est aussi le deuil de quelque chose qui n'arrivera plus. Il ne peut pas y avoir hélas plusieurs premières fois. Charlotte prit sur le lit une robe dos-nu, très échancrée sur les reins, le serre-taille assorti, les bracelets en cuir et le corsage, croisé devant et noué derrière pouvant ainsi suivre la ligne plus ou moins fine du buste, selon qu'on avait plus ou moins serré le corset. Juliette l'avait beaucoup serré. Sa robe était de soie noire. Sa Maîtresse lui demanda de la relever. À deux mains, elle releva la soie légère et le linon qui la doublait découvrit un ventre doré, des cuisses hâlées, et un triangle glabre clos. Juliette y porta la main et le fouilla lentement, de l'autre main faisant saillir la pointe d'un sein. Charlotte voyait son visage ironique mais attentif, ses yeux cruels qui guettaient la bouche entrouverte et le cou renversé que serrait le collier de cuir. Elle se sentait ainsi en danger constant. Lorsque Juliette l'avertit qu'elle désirait la fouetter, Charlotte se déshabilla, ne conservant que l'étroit corset et ses bracelets. Juliette lui attacha les mains au-dessus de la tête, avec la chaîne qui passait dans l'anneau fixé au plafond et tira pour la raccourcir. La chaîne cliquetait dans l'anneau, et se tendit si bien que la jeune femme pouvait seulement se tenir debout. Quand elle fut ainsi liée, sa Maîtresse l'embrassa, lui dit qu'elle l'aimait, et la fouetta alors sans ménagement. Un touble mélangé de honte, de volupté, de rébellion et d'impuissance la saisit à la fois. Il y eut une plainte, un sursaut de poitrine. Elle soupira, serra les dents, regardant intensément Juliette, alors animée du désir irrésistible de vouloir la dépecer, puis renversa la tête et attendit. À nouveau, une plainte jaillit des lèvres serrées, finit en un cri. Endolorie et horrifiée, elle ne savait comment remercier Juliette de ce qu'elle venait de faire pour elle, mais elle était heureuse de lui avoir fait plaisir. En fermant les yeux, elle réussit à endormir toute pensée de révolte. L'amour le plus exclusif est empreint de cruauté. Et sans doute, même avant de venir à cette extrémité, Juliette n'était plus tout à fait pour Charlotte ce fantôme digne de hanter sa vie, que reste une passante inconnue, dont elle ne savait rien et qu'elle avait à peine discernée, dans chaque partie de son imagination. Il lui fallait admettre, à force d'implacable, qu'il lui était agréable, d'être le point de mire d'une trempe assez enflammée, fort accommodante à soutenir, et non plus le regard banal auquel elle avait toujours été habitué jusque-là.    D'inquiétudes morales, elle n'en avait guère. Comment peut-on éprouver honte et culpabilité, et en même temps juger avec cette superbe assurance ? Un grand soleil l'innonda. Ce qu'est l'amour d'abord, c'est une complicité. Une complicité et un secret. Parler d'un amour, c'est peut-être déjà le trahir. L'amour ne se passe qu'entre deux êtres. Tout ce qu'on y introduit d'étranger lui fait perdre de sa force et de sa pureté, le menace de mort. Lorsque Charlotte tourna la tête vers Juliette, alertée par le bruit d'une cascade qu'elle avait, à sa grande confusion, du mal à maîtriser et à diriger, il y avait sur son visage, non pas cette attention pointue et intimidée que sa Maîtresse attendait, ce guet presque animal, regard aminci, sourcils bas, lippe close et frémissante, mais une gravité douce, comme si soudain elle avait eu la pudeur de ses exigences, et honte qu'on les satisfît. Qui aurait résisté à sa bouche humide et entrouverte, à ses lèvres gonflées, à son cou enserré par le collier, et à ses yeux plus grands et plus clairs, et qui ne fuyaient pas. Elle la regarda se débattre, si vainement, elle écouta ses gémissement devenir des cris. Le corset qui la tenait droite, les chaînes qui la tenaient soumise, le silence, son refuge y étaient peut-être pour quelque chose. À force d'être fouettée, une affreuse satiété de la douleur dût la plonger dans un état proche du sommeil ou du somnambulisme. Le spectacle aussi et la conscience de son propre corps. Mais au contraire, on voyait sur son visage la sérénité et le calme intérieur qu'on devine aux yeux des recluses. Elle perdit le compte des supplices, de ses cris, que la voûte étouffait. Charlotte oscillait de douleur. Mains libres, elle aurait tenté de braver les assauts de Juliette, elle aurait osé dérisoirement s'interposer entre ses reins et le fouet, qui la transperçait. Chaque cinglement amenait un sursaut, une contraction de ses muscles fessiers, mais peu à peu, une douce chaleur irradia sa croupe, se propageant à son vagin. Une torsion des cuisses et de ses hanches donnait au corps un balancement lascif. De la bouche de la suppliciée sortirent de longs soupirs, entrecoupés de sanglots. Juliette, excitée, commença à frapper plus fort par le travers et les gémissements furent plus profonds. Lorsqu'elle entendit un sifflement sec, Charlotte ressentit une atroce brûlure sur les cuisses et hurla. Elle la flagella à toute volée sans attendre qu'elle se tût, et recommença cinq fois, en prenant soin de cingler chaque fois, ou plus haut ou plus bas que la fois précédente, pour que les traces fussent quadrillées. Charlotte crispa ses poignets dans les liens qui lui déchiraient la chair, le sang monta à sa tête. Alors Juliette s'approchât de Charlotte et lui caressa le visage, lui donnant de longs baisers qui grisèrent la soumise éplorée, puis elle lui ordonna de se retourner et recommença, frappant plus fort, les fines lanières de cuir lacérèrent sans pitié l'auréole de ses seins. Le dénouement était là, quand elle ne l'attendait plus, en admettant, se disait-elle, que ce fut bien le dénouement. Elle laissa couler quelques larmes.   Si la vérité de ce qu'on dit, c'est ce qu'on fait, on peut aussi bien renoncer à parler. L'amour le plus banal et le plus médiocre est un peu plus compliqué que la physique la plus ardue. C'est qu'il relève d'un autre ordre où les corps et l'esprit dansent les plus étranges ballets et dont la nécessité est toute faite d'imprévu. Qui pourrait deviner dans le premier sourire et dans les premiers mots adressés par une femme à une autre femme ce qu'elle sera ensuite pour elle ? Il sembla à Charlotte que Juliette l'acceuillait sans défaveur. Elle sut alors que la position de sa Maîtresse était plus difficile que la sienne, car on ne s'improvise pas meneuse de jeux érotiques, violeuse de tabous, dénonciatrice de routine. Sa résistance l'eût peut-être agaçé, ou déçu, mais réconforté. Elle avait obéi, et elle se sentait soudain dépassée par l'idée que le geste était un geste d'amour pour un bourreau étrange auquel on s'efforce de plaire. Alors Juliette arrêta de la flageller. Elle ne la détacha pas de ses liens, mais la laissa ainsi exposée, le reste de la soirée, deux longues heures, cuisses écartées et toujours enchaînée. Elle ne cessa de souhaiter refermer ses jambes. Penchée sur le ventre offert de sa soumise, Juliette posa ses lèvres frémissantes sur le sexe humide et ardent, la faisant sombrer dans une indicible félicité, tandis que de sa bouche s'échappait la plainte d'amour, des gémissements étouffés de la chair humide et palpitante, elle céda à la jouissance. Juliette dut maintenir ses hanches à deux mains, tant les sursauts du spasme furent violents et ininterrompus. Elle se consuma. Sans doute, ce ne fut pas là seulement la sensation du plaisir mais la réalité même. S'approchant d'elle, Juliette tenait à la main une bougie allumée. Lentement, le bougeoir doré s'inclina sur sa peau, la cire brûlante perla ses seins en cloques blanchâtres et incandescentes. Son martyre devint délicieux. Le fantasme d'être brûler vive augmenta son excitation. Elle perdit la notion du temps et de la douleur. Elle aimait l'idée du supplice, lorsqu'elle le subissait elle aurait trahi le lien qui l'unissait à Juliette pour y échapper, quand il était terminé elle était heureuse de l'avoir subi d'autant plus épanouie qu'il avait été plus long et plus cruel. Sa Maîtresse ne s'était pas trompée à l'acquiescement ni à sa révolte, et savait parfaitement que son merci n'était pas dérisoire. Charlotte ne se lassait de sentir le satin de ses caresses, de haut en bas et de bas en haut. Ses forces venaient soudainement de l'abandonner. Sa bouche s'ouvrait mais n'émettait aucun son audible. Incapable d'opposer la moindre résistance, elle était prête à se laisser emporter. La pression avait été telle ces dernières semaines qu'elle ressentit cette intrusion comme une délivrance. Les berges aveuglantes de la Seine en étaient toutes éclaboussées et, un instant, elle se dit qu'elle aimait Juliette et qu'elle allait se jeter dans ses bras et que le monde serait merveilleux pour toujours. Elle se plaisait à supposer qu'elle cachait sous ses dehors insolents une âme supérieure qui eût peut-être prodigué pour elle des trésors d'affection, éprouvant des sentiments désintéressés de la beauté et tout reflet dans l'intelligence où le seul plaisir physique était inconnu, quoiqu'un tel plaisir ne soit pas d'une sorte qui donne moins de valeur à la personne à laquelle elle s'ajoute, car il est perçu comme une félicité intérieure, semblable à une béatitude spirituelle qui construit dans l'invisible, un amour puissant presque irrésistible, à la musique intérieure envoûtante où chaque note vient alors docilement se poser.   Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir. 
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Par : le 23/10/25
Il apparut que la grâce si particulière de sa tournure, qui l'eusse distingué au milieu du commerce de ses amies, attirait les regards autant sur elle que sur lui. Au fur et à mesure qu'on s'approchait d'elle et qu'on la connaissait davantage, cette connaissance se faisait comme par soustraction, tant elle se dissimulait dans une pudeur dont le voile illusoire semblait recouvrir parfois ses ébats secrets. Elle était restée une éternelle adolescente tant qu'elle s'était cru laide. Ensuite, elle s'était conduite comme une femme. Mais une véritable femme aurait été guidée par le plaisir, quand elle l'ignorait. Elle faisait comme les autres, voilà tout. Aucune gaieté, dans cette désolante et perpétuelle répétition qui servait tout juste à la persuader qu'elle vivait. Il faut dire à son excuse qu'elle ne tombait pas entièrement dans le piège. Elle se laissait ramener par des hommes "qui avaient quelque chose", se laissait embrasser dans le noir, caresser. L'amour, l'amitié, sûrement, non. La complicité, peut-être. Oui, mais on est complice dans une entreprise, dans un projet. Quel était le grand projet de cette petite fille mal élevée, au regard tourné vers le ciel glacial ? Quelles étaient ses grandes espérances ? Elle était amusante dans la nuit, avec son visage si blanc dans lequel on ne voyait plus que deux yeux sombres et mobiles, une mince bouche très fardée. Olivier lui avait dit la vérité, il l'aimait beaucoup. Quand il l'avait croisé, trois jours auparavant, sa fraîcheur l'avait touché, et aussi sa façon de parler, de s'exprimer. Cela lui donnait envie de lutter, de rivaliser, de gagner. Les regards, les désirs des autres donnent du prix. Et puis, ça la rendait fière d'être son amante. Elle aimait sa persévérance. Elle signifiait qu'il prenait très au sérieux les sentiments qu'il éprouvait pour elle. Mais, en même temps, les innombrables attentions qu'il lui prodiguait la déstabilisaient. Elles ne lui laissaient pas le temps de souffler et rendaient plus difficile encore la possibilité de lui résister. Elle ne put s'empêcher d'être émue par ses pensées. Charlotte pénétra dans le hall d'entrée et salua d'un signe de tête la réceptionniste. Elle prit alors l'ascenseur, les mains moites, le cœur battant à tout rompre. Sous sa robe, pour accompagner son string, elle avait choisi un soutien-gorge pigeonnant, dont le voile léger couvrait à peine ses seins. La caresse de la soie sur leurs pointes dressées ajoutait encore à sa suave excitation. Elle portait un parfum léger, sensuel. Et sa façon de le saluer, toute simple, était éblouissante. Il ne se souvenait pas qu'une femme l'ait jamais intrigué à ce point. Peut-être était-ce dû au masque qu'elle portait ou à la réputation qui la précédait. Quoi qu'il en soit, elle était ravissante, et de celles qui accrochent le regard et fascinent. Et ce n'était pas une question de robe ni de bijoux. C'était toute sa personnalité qui transparaissait: sexy, impertinente, séductrice. S'amuser à provoquer un homme aussi désirable, était plus facile qu'elle ne l'aurait cru. Le déguisement n'était qu'un artifice. C'étaient ses yeux verts derrière son masque et sa bouche sensuelle qui le troublait. La soie fluide moulait somptueusement les courbes de sa silhouette. Le précieux collier plongeait de manière suggestive entre ses seins, le métal froid lui rappelant que si elle jouait correctement son rôle, très bientôt les doigts de l'inconnu effleureraient sa peau avide de caresses. Elle laissa ses doigts glisser le long du collier, jusqu'au cabochon niché au creux de sa poitrine. Elle avait réussi à le surprendre, à l'intriguer. Elle ne disposait que d'une nuit. "- Monsieur, dit-elle. Je veux que nous fassions l'amour." L'homme leva un sourcil étonné et un sourire amusé effleura ses lèvres. Charlotte ne voulait pas qu'il réfléchisse. Elle voulait qu'il se contente de ressentir et de réagir. Elle avait décidé de ne plus donner dans le romantisme. Elle en était à ce point calme des passions où l'on se promène dans l'enthousiasme qu'elle décida de s'offrir.    C'était un parti dénué de caractère moral que le désir lui avait donné d'abord, une chose immédiatement instinctive, comme cette habitude de se livrer à ses amies les plus tendres et dont l'âme dépouillée la séduisait. L'humanité ne progresse que par ses vices. Elle est assez grande, assez solide pour se le permettre. Tout devient vice avec un peu de vertu, enfin avec application. Le monde est fait de n'importe quoi, reçu par n'importe qui et tout ce néant se donne un grand mal pour ressembler à quelque chose. Des souvenirs brûlants lui revenaient à la mémoire, des souvenirs de réduit exigu, de gémissements étouffés, d'extase partagée, des souvenirs qui la faisaient saliver devant cet homme qu'elle avait toujours désiré, et désirerait probablement toujours. D'un geste téméraire, elle glissa la main vers sa nuque, noua les doigts dans ses cheveux sombres et attira son visage vers le sien. C'était elle qui avait pris l'initiative du baiser. Ce fut l'homme qui en prit le contrôle. Il n'y eut pas de phase d'approche. Ses lèvres pressèrent les siennes, sa langue pénétra sa bouche, trouva la sienne, s'y mêla en un baiser sauvage, exigeant, prenant d'elle tout ce qu'elle avait à donner. Elle s'abandonna à son étreinte, s'enivrant de l'odeur de sa peau, une odeur virile, troublante. "- Allons dans un endroit plus intime, voulez-vous ?". Il eut un bref mouvement de sourcils, comme s'il soupçonnait un piège, mais il était trop poli pour répondre. "- Nous venons d'arriver. - N'avez-vous pas envie d'être seul avec moi ? Car je n'ai aucune envie de différer mon plaisir. Ni le vôtre. - Comment savez-vous que nous aurons du plaisir ? - Une femme sait ces choses-là. - Même si mes exigences sortent du commun ?". L'ascenseur s'immobilisa à son étage. Elle prit l'homme par la main et ils franchirent la double porte aux vitres gravées, traversèrent le hall de marbre et gagnèrent la luxueuse suite préparée. Elle était toute entière éclairée de bougies et ils traversèrent le salon en direction de la vaste chambre élégante, raffinée, décorée dans un subtil dégradé de tons chauds. D'autres bougies étaient disposées de part et d'autre de l'immense lit. Sur la commode, on avait disposé deux flûtes de cristal et une bouteille de champagne dans un seau à glace en argent. Le lit était entrouvert et les draps soyeux, comme une invitation aux ébats. Charlotte avait ouvert toutes grandes les portes de la terrasse qui surplombait l'océan pour laisser la brise parfumée baigner la chambre. L'homme ne prêta pas la moindre attention au décor. Il ne s'intéressait qu'à elle. "- Baissez la fermeture de ma robe", susurra-t-elle d'une voix enjôleuse. "- Vous ne voyez pas d'inconvénient à ce que je prenne mon temps, j'espère", murmura-t-il à son oreille. Elle se sentit soudain la bouche sèche. Elle avait envie d'être nue, de sentir ses mains sur elle tout de suite, mais aussi follement envie qu'il prenne tout son temps. Il était en smoking. Il devait se rendre dans une soirée où il verrait deux trois personnes qu'il aimait bien. Ses airs sombres, on croyait que c'était exprès.    Et bien souvent, sa nature prouvait seulement la vivacité avec laquelle, elle ressentait le plaisir, jusqu'à être désarmée et à se livrer à de plus viles prodigalités licencieuses, en mettant à part son amour pour sa maîtresse, pour laquelle ses abandons ne connaissaient pas de réserve. Beaucoup de choses se trouvaient expliquées, si l'on sentait combien deux êtres se ressemblaient, sur des plans différents. Olivier dansait avec la vie, sans savoir que c'était une chose merveilleuse. Il jouait avec les sentiments, sans apercevoir quelle flamme se dégageait de ces mouvements. Il la dévisagea sans vraiment prêter attention à ce qu'elle disait. Cela faisait bien longtemps qu'il avait appris une chose: si on voulait entendre ce qu'elle avait à dire, il ne fallait pas écouter ses paroles, mais examiner son language corporel. Il descendit la fermeture Eclair de quelques centimètres. Le corsage de la robe s'ouvrit dans son dos, s'écarta de sa poitrine et elle sentit un souffle d'air frais balayer ses seins. Du bout des doigts, il caressa son son cou, ses épaules, décrivant de petits cercles sur sa peau nue tandis qu'elle écartait doucement les pans de son corsage. Elle n'avait pas bougé, tenant toujours ses cheveux relevés pour lui, dans une position cambrée qui projetait en avant ses seins avides de la caresse de ses mains expertes. Elle ne s'inquiéta pas quand il plaça autour de son cou, un collier en acier comportant une charnière, située au centre. Il le verrouilla brusquement grâce à un système de vis et d'écrou. "- Vous avez un dos superbe", dit l'homme sans se troubler. Il fallait qu'elle s'écarte, qu'elle reprenne le contrôle du jeu. Mais c'était si bon de sentir ses mains sur ses seins qu'elle n'en eut pas la volonté. Et il s'y attendait. Il savait qu'elle ne pourrait pas. Il l'avait lu dans son regard, senti dans la façon dont elle cédait à la tentation, s'abandonnant à ses mains expertes. Ses paumes effleuraient sa chair, ses doigts la frôlaient à peine. La sensation était telle qu'elle dut se mordre les lèvres pour ne pas gémir. Elle referma les doigts sur ses épaules. Sa peau était chaude et douce. Du velours sur de l'acier. Chaque caresse de ses mains sur ses seins, chaque pression de ses doigts faisait croître le désir niché au creux de son ventre. Jamais elle ne s'était sentie à ce point prête pour un homme, excitée, humide. Elle l'était déjà au moment où elle avait ôté sa robe. Il pressa de nouveau la pointe de ses seins. Mais l'homme avait décidé d'imposer son rythme, de l'exciter, de la pousser à bout, puis de faire machine arrière au moment où il la sentirait prête à chavirer. Quand elle glissa les pouces sous l'élastique de son string et le fit glisser très lentement sur ses fesses, des fesses musclées, elle se retourna et il découvrit son pubis finement rasé, il la fixa, fasciné, le regard brûlant de désir, une expression si intense sur le visage qu'elle fut saisie de peur. L'homme bondit alors, tel un animal sauvage, et tandis qu'elle se redressait, il la souleva dans ses bras. Lorsqu'il l'eut posée sur la terrasse, il saisit la rambarde, emprisonnant Charlotte entre ses bras. Elle était piégée. Son numéro de strip-tease avait chassé l'homme réservé et distant et libéré l'être viril et impétueux.    Il y avait naturellement ce premier charme qu'on ne retrouve que dans la découverte des corps et des premiers émois, riches de surprises. La jeune femme avait exacerbé ses sens, lui abandonnant toute sa frivolité et des trésors entiers de sensualité. En un autre sens, Olivier trouvait là des voluptés véritables, traçant l'éloge de la paresse et vivant comme un moine égrillard, sans le savoir. On ne se guérit d'une folie que par une autre folie. Une flamme peut chasser l'autre, le feu demeure. Sans lui, les fruits n'auraient plus de goût, le ciel plus d'étoiles, la mer plus d'eau, les arbres plus de feuilles, les oiseaux plus de couleur, sa vie plus de sens, sa solitude, plus de fin, son plaisir, plus de plaisir, sa bouche, plus de baisers, ses reins, plus d'amour. Comme attirés par un aimant, ses doigts se refermèrent sur son sexe. Il était long et dur. Il sursauta lorsqu'elle allongea les doigts, les referma sur ses testicules qu'elle pressa doucement. Du pouce, elle effleura son gland gonflé et fut heureuse de l'entendre gémir de plaisir. "- Je vais explorer toutes les zones sensibles de votre corps avec ma langue", murmura-t-elle. Comme hypnotisée par le bruit des vagues qui se brisaient sur les rochers de la côte, en contrebas, elle s'agenouilla et prit le sexe de l'homme dans sa bouche. Il avait le goût du vent et de la pluie, le goût viril d'un homme. Et comme elle le lui avait promis, elle l'amena au bord de l'orgasme. Il perdit conscience de lui-même pendant un instant, perdu dans l'univers qui se réduisait au plaisir que lui offrait la bouche et se répandit dans sa gorge. Il continua à jouir et à éjaculer mais préféra se répandre sur le visage de Charlotte. Un peu de semence s'écoula sur la commissure de ses lèvres et sur ses seins. Brusquement, il glissa les mains entre ses reins. Perchée sur ses talons hauts, elle se trouvait cambrée, les fesses en arrière, dans la position idéale pour qu'il glisse un doigt en elle. Un doigt qu'il plongea alors dans sa voie la plus étroite, l'élargissant avec volupté jusqu'à ce qu'elle fut détendue. "- Je veux que vous veniez en moi par cet endroit. - Je le sais. Mais il s'arrêta. Il se redressa, plaqua son corps contre le dos de Charlotte. Son membre dur plongea entre ses fesses. Elle se cambra pour le prendre en elle, mais il s'écarta, referma les mains sur ses seins et en pressa la pointe durcie. Ce fut comme si une décharge électrique traversait le corps de la jeune femme. Elle se cambra de nouveau, collant son rectum contre lui. Lorsque enfin, il la pénétra, elle était si brûlante, si excitée qu'elle jouit aussitôt dans une explosion de tous les sens. Elle se serait écroulée si les bras puissants de l'homme ne l'avaient retenue. Il glissa une main entre ses cuisses et, ouvrant délicatement sa chair, il se mit à caresser son clitoris. Elle le sentait partout, avec son sexe planté profondément dans ses entrailles. Quand elle atteignit l'orgasme, il se décolla d'elle brutalement. Bientôt, tandis qu'elle retrouvait ses esprits, l'homme la tenait serrée contre lui, blottie dans ses bras. "- Avez-vous déjà été attachée et fouettée ? - Non jamais". Sans attendre, l'inconnu dit à Charlotte de se lever pour lui lier les poignets d'une corde de chanvre qu'il attacha au plafonnier de la chambre, bien tendue pour l'obliger à se tenir bras levés et sur la pointe des pieds. Elle entendit le cliquetis de la boucle de la ceinture tandis qu'il l'ôtait de son pantalon. - "Que faites-vous ? - Je répare un oubli. Souvenez-vous de mes exigences spéciales". Charlotte aurait pensé qu'Olivier gardait son amour avec sa pudeur. Mais cette pensée l'enthousiasma.    Elle le jugeait divertissant. C'était entendu. De son côté, et c'était le plus grave, il n'estimait pas très profondément le caractère de la jeune femme. Il haïssait sa faiblesse. Il savait qu'elle admirait n'importe qui. Elle se prêterait à ses folies, à ses fantasmes, à sa violence. Elle chuchotait, elle délirait, Elle tiendrait d'autant plus à lui, qu'elle se livrerait davantage. Lui la regarda se débattre vainement, il écouta ses gémissements devenir des cris. La douleur laissera alors place au plaisir. L'homme commença par apprécier la souplesse du ceinturon en cuir en fouettant l'air. Le premier coup claqua sèchement contre ses fesses. Il n'était pas du style à y aller progressivement. Il avait frappé fort avec l'assurance qui lui était coutumière et Charlotte sentit sa peau d'abord insensible, réagir rapidement à la brûlure du cuir. Le deuxième coup tomba, plus assuré encore, et elle gémit de douleur en contractant les muscles de ses fesses. L'homme la fouetta avec application. Ses coups précis, parfaitement cadencés, atteignaient alternativement une fesse, puis l'autre, parfois le haut des cuisses, parfois le creux des reins. Vingt, trente, quarante coups. Charlotte ne comptait plus. Aux brûlures locales d'abord éprouvées, s'était substituée une sensation d'intense chaleur, comme si elle était exposée à un âtre crépitant. "- Vous voudrez bien vous retourner. - Non, pas devant", haleta-t-elle, "Pas devant. "- Vous devez aller jusqu'au bout de vos fantasmes de soumission". Charlotte pivota lentement sur elle-même. Elle avait gardé les yeux baissés mais elle aperçut quand même le ceinturon s'élever dans l'air et s'abattre sur elle, au sommet de ses cuisses. Elle hurla à nouveau et releva la jambe pour essayer de se protéger du coup suivant. Elle sentit soudain qu'elle n'y échapperait pas et se vit perdue. Il ne refrappa pas immédiatement. Il attendit que Charlotte ne puisse plus se tenir ainsi sur la pointe du pied et qu'épuisée, elle s'offre à nouveau au fouet. Il continua à la fouetter méthodiquement sur les hanches et sur les seins. Quand le cuir atteignit le renflement de sa vulve, subitement son corps fut traversé de part en part par une fulgurante flamme de couleur rouge orangé. Elle en sentit la chaleur l'irradier et plonger dans son ventre comme une boule de feu. La douleur et le plaisir fusionnèrent ensemble. Elle hurla à nouveau mais de plaisir cette fois. L'homme cessa presque aussitôt de la frapper. Il s'approcha de la jeune femme et ce fut lui qui remarqua le premier que le fouet de cuir, sous lequel elle avait d'abord gémi, la marquait beaucoup moins et donc permettait de faire durer la peine et de recommencer parfois par fantaisie. Charlotte n'avait aucune envie de bouger. Comblée, elle ne rêvait que de rester là, blottie dans les bras de l'inconnu. Mais pour lui, il était hors de question de passer la nuit avec elle. Le risque était trop grand qu'elle découvre sa véritable personnalité. Entre le dépit et le dédain, il est facile d'établir un rapport de dépendance. Au fond de lui, il pensait que tout était terminé. Puis il avait souri d'une drôle de façon, comme il était seul à savoir le faire, regrettant sans doute que le châtiment infligé ne fut pas plus cruel, non pas tant pour lui, mais pour elle, tant il avait deviné en Charlotte, le désir contradictoire mais combien réel de jouir dans la douleur. Avec un peu plus de temps, elle lui aurait sans nul doute plu. Quand le plaisir est ainsi orienté vers un univers inconnu, tout ce qui se rattache à lui devient motif d'imagination, puis de passion. Un privilège qui ne lui paraissait pas donné à tout le monde.   Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : le 23/10/25
Patiemment, méticuleusement, entre les mâchoires froides de ta pince tu as déplumé mon intimité. Arraché chacun  de mes poils Fais tomber mon rideau de pudeur. Ton sourire sadique n'a cessé de croitre à mesure que rougissaient mes lèvres. Ensuite, tu as percé mon corps, m'as couverte d'anneaux. Maintenant, nous voilà dans cette pièce,  Seul un filet de lumière sépare nos chairs, Privée de mon plumage, je n'ai qu'une envie. M'élancer, dans les mailles, plonger, me livrer à toi Mon corps sirupeux, le flanc offert, s'allonge sur l'épaisseur moelleuse de l'air Je m'étends M'abandonne et t'attend. Colle toi à moi. Embrase moi .  A ta manière, sans artifices, Tes mains devenues expertes s'impatientent de moi. Haletantes, animales. Le fumet de nos ventres caresse nos narines  Nimbées d'envies mes valves déclosent , Nos hanches glissent. Se frôlent nos museaux, Nos palais de luxure s'ouvrent déroulant  deux tapis rosés de chairs chaudes. Le ballet peut débuter. Ta paume souple et ferme se plaque sur mes fesses,  Tu étires ma pâte tiède. Nos langues se délient et s'enroulent. Ton regard gourmand se met à briller. Je t'invite, n'offre aucune résistance, me donne entière à toi. Aime moi, je t'en supplie baise moi  Encouragée par mes gémissements, Inexorablement tu t'enfonces, explores, me défonces. Montre de quel doigt tu me chauffes Laisse tes empreintes dans les moindres recoins Je ruisselle. M'écarte d'avantage. Sans défense, je te laisse évaser mon corps. Gonfle ma poitrine . Envie de sentir tes ongles me labourer sans relâche, zébrer avec passion ma peau. Que tu glisses tes doigts dans mes anneaux et te mettes à jouer, Tortiller mes tétons en tous sens, me fasses perdre la tête. Garder le plus longtemps possibles la douleur de ton passage. Au plus profond de moi. Ton corps me rend folle, le feutré de ta peau, jardin des délices au plus haut de tes cuisses. Je ne sais plus auquel de tes seins me vouer .  L'artiste a ce don rare de traduire dans les traits et les ombres ce que d'autres n'oseraient. La beauté brute assumée de nos nudités indécentes, offertes aux regards des autres. Brûlantes d'un même feu, Incandescentes. Tendresse et rage mêlées. Là où le plaisir prend racine. Etalons nous,  Offrons nous aux regards de ces hommes de ces femmes inconnus. Entends tu le rempart de leurs ombres se dresser ? Les verges pavoiser autour de nous. Combien sont elles à gémir criant " Encore " à travers nos bouches. Te supplier de m'abimer d'avantage, Aller plus profondément. Viens, oui, Viens. Laissons les baver sur nous. Je mouille, pressens ton plaisir de nous exhiber, étaler au grand jour nos ébats passionnés. J'imagine déjà ton regard malicieux lorsqu'ils vont nous découvrir. Que regarderas tu ? Où tes yeux se porteront ils pour découvrir l'émotion provoquée ? Imagines tu comme moi, ce qu'il adviendra de nous une fois qu'ils seront seuls. Comment vont ils prolonger le plaisir de nous avoir goutées ?  Et toi ?  Que vas tu faire, tes doigts resteront ils de marbre ? Descendront ils comme les miens à cet instant là où ca fait du bien ? Bientôt d'autres dessins, de nouveaux sévices. Plus loin il va me mettre à tes pieds  Plus encore tu vas me dégrader. Faire de moi ta femelle endiablée. Les agapes ne font que commencer.........
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