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Par : le 07/10/20
MINOTAURUS INEST -Veneris monumenta- J'aimerais que tu te postes à nouveau au sommet de mon lit le dos apposé contre le mur de mon salon, quasi-nue. Un quart de siècle nous sépare en âge, mais tes yeux francs, intemporels, presque mystiques m'adressent un familier langage.. Laisse-moi déposer ma joue très doucement dans le creux de ton cou, être la plume qui rejoint son nid.. Je suis un enfant, une panthère, une brise d'Eté; je suis un grand soleil près d'un refuge aux portes de coton.. Ta bouche est une fleur sauvage, qui parfume mon âme de papillon. Vois mon aile silencieuse se poser sur la soie de ton épaule chaude ! Le temps suspendu infuse mon âme à ta presqu'île; Mon souffle sur ta peau me grise: tu es ma vapeur d'absinthe ! Ta chevelure est désormais un vaste champs moissonné à mon vexillum externum. Ton épiderme irradie contre le mien comme un pain chaud sorti des braises ! Aucun des chats sacrés de l'antique Egypte, n'a transporté autant de lumière que ta peau : Hathor, Isis et Rê se sourient et se taisent lorsque je te caresse. Tes deux pyramides sont des flacons de rivages. Fais-moi boire de ton lait; enfante ma déraison ! Mes griffes de faucon ratissent ta nuque; je porte mes dents à ton cou, je mordille ta chair tel un vampire avide.. Je suis ton Minotaure, ton Lucifer, ton Dracula ! Mes doigts délicats viennent broder d'audaces un incertain langage à même tes seins.. Des alcools de prune et de poire coulent à présent de tes tétons; je t'attrape au cou, tel un canidé, pour te tirer lentement vers moi; je sens tes fioles d'effluves infiltrer mon cœur; Ta bouche capture la mienne comme une proie fébrile. Tes bactéries s'engouffrent dans mon sang, restaurent ma matrice.. Je vois des gouttelettes d'eau fines bouillir sur ta peau puis s'évaporer au diapason de tes soupirs.. Tes aréoles crantées pénètrent souplement mon torse. C'est alors que le grand mât du Drakkar se lève et tu l'absorbes sans tarder tout entier en toi, dans ta forêt d'éponges. Ta rosée coule déjà du septième ciel convoité. La chambre se tapisse d'un rouge-violacé.. Je sens ton odeur animale qui s'abat comme une tempête: tu plantes tes yeux intenses tel des ancres dans l'océan de mon âme. Je me retourne tout entier sur toi, ragaillardi par ton puissant courant. Ta bouche carmin a faim de recevoir l'écume de ma lèvre. Je t'ensevelis d'une vague puissante et j'engouffre encore davantage ma corne de Minotaure dans le tréfond de ton corps. Voici l'offrande de nacre: de multiples orages tonnent dans ta chair Tu tressailles d'accueillir dans ton caveau ma liqueur de perle. L'onde de choc de ma queue se prolonge tel un écho parmi tes dunes. Tu m'enfonces tes ongles dans le dos si profondément que je sens distinctement ton nom se graver sur mes os. Je plante à mon tour mes dents dans ta jugulaire tandis que tes canines percent mon épaule. Je m'abreuve, tu me bois, nous nous embrassons follement pour partager ce vin de messe. Je ramasse au sol des caillots de raisin et je les porte à ta petite gueule affamée. Tu les dévores en me dévisageant. Ta bouche coule infiniment jusque dans ton nombril et abreuve les petits papillons qui palpitent dans ton ventre. Le coutelas divin de ton sourire en coin me suggère un sacrifice à venir Tu t'éclipses dans la salle d'eau et déjà tu m'inspires de vilaines rêveries.. Relevant une pièce d'étoffe trop ajustée à tes hanches tu me laisses entrevoir l'arrogante colline hirsute. M'empoignant le vit en me fixant des yeux, tu veux me voir céder à proférer mes ordres rabaissants. Ta bouche lascive de succube réclame la lie de mon calice ! Ta main est un nid à serpents; elle me caresse et me compresse pour que je crache enfin tous mes mots volcaniques. Tu m'engloutis de ta gueule de fauve pour m'assassiner de plaisir. Des torrents hypnotiques se répandent en moi, tandis que tu bois toute ma fontaine. Démon repu, tu m'adresses un sourire. Je suis une comète dans la galaxie de tes yeux fauves. Aucunement je n'ai la beauté d'Artemis, mais je peux être un grand forgeron de volupté ! Fais de moi le gardien secret de tes moiteurs, l'arboriste de ton plus secret jardin.. Je l'avoue, je suis parfois jaloux des visiteurs que tu salues de ton candide balcon. Tous ces mirages, si laborieux, sont autant de déserts.. Et si chaque homme est fait de sable, je serai ton désert de Mojave, ton Dasht-e-lout, ta Kébili. Je serai le Queensland bouillant au milieu des montagnes de feu. Mon orgueil est un empire suintant, et tu le sais toi qui réapparais dans une robe andrinople.. De ton dos je m'approche; tes ourlets, déjà, se pourfendent de flammèches.. Je veux sédimenter encore à ton épaule; j'entrevois tes doux seins dans l'écorchure de ta robe; ta bretelle s'affaisse ainsi que ta chute de reins; soudain, le bas de ta robe s'enflamme Tes doigts fraîchement vernis soulèvent avec une insolente lenteur le tissu embrasé ! Le bas de ton dos est désormais tatoué d'obscurs hiéroglyphes; «Sois indécent» chuchotes-tu. J'ai besoin de lécher ta petite béance, comme un chien des enfers ! Tes canines d'orque scintillent dans le miroir; Tu lèves un bras au ciel; tes doigts gracieux s'éventaillent et s'enroulent tandis que la chambre prend feu. Je pointe à mon tour vers le ciel un index qui se change en verge féconde; et tandis que les parois de ton éminence charnue s'abandonnent à mon autorité, j'enfonce un doigt séminal à ton nombril.. Des Jigokubana naissent soudain dans tes cheveux; une nuée de papillons pourpres et ocres comme sortie des enfers, vient butiner chacune de tes mèches, éteignant les feux alentours de battements d'ailes.. Des abeilles rouge-ponceau surgissent à leur tour. Tu étires ta langue en récupère de tes doigts un étrange miel que tu portes aussitôt à mes lèvres, à mes seins; de mon gland jusqu'au galbé séant. Tu n'aimes rien tant que me sentir palpiter dans ta bouche; tu me dégustes infiniment, tandis que des plumes d'ange tombent très lentement sur nous comme une fine pluie; tandis que des sirènes au lointain nous chantent leurs plus doux sortilèges.. Sois mon alcool, mon brasier, ma folie, sois ma déesse et ma putain, Sois le petit matin des longues nuits. Le soleil s'attarde sur mon torse lorsque tu le caresses. Je veux te voir tournoyer en riant dans des champs de coquelicots mutants. Sidère-moi; écorche-moi de souvenirs violents ! Fais de moi le buvard de ta cyprine et de ta lave, de ton urine et de ta bave. Baise-moi comme si j'allais crever demain. Je veux mourir et ressusciter dans tes bras.. Je veux tes hanches et tes pieds dans ma bouche, ton cul sur ma gueule et ma queue dans ta main. L'un dans l'autre, je veux nous mélanger encore et toujours ! Je veux tes mamelons sauvages, ta peau soyeuse, tes épaules et ton cou.. Je veux surtout tes yeux cosmiques au fond des miens tes cuisses et ton pubis amarrés à ma taille, quand je viendrai cent fois sur toi pour te donner mon âme ! Je rêvasse, je me languis, je me dilue.. Entends-moi s'il te plait, rejoins-moi ! Viens contre mon épaule et contemplons les derniers instants de ce monde-ci ! Je veux me noyer sans fin dans des étreintes folles; je veux brûler d'ivresses, célébrer le feu qui me porte et qui m'emportera jusqu'à l'ultime crémation !
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