La rubrique "Articles" regroupe vos histoires BDSM, vos confessions érotiques, vos partages d'expériences SM. Vos publications sur cette sortie de blog collectif peuvent aborder autant les sujets de la soumission, de la domination, du sado-masochisme, de fétichisme, de manière très générale ou en se contentrant très précisément sur certaines des pratiques quu vous connaissez en tant que dominatrice/dominateur ou soumise/soumis. Partager vos récits BDSM, vécus ou fantames est un moyen de partager vos pratiques et envies et à ce titre peut être un excellent moyen de trouver sur le site des partenaires dans vos lecteurs/lectrices. Nous vous rappelons que les histoires et confessions doivent être des écrits personnels. Il est interdit de copier/coller des articles sur d'autres sites pour se les approprier.
Par : le 13/01/21
Certaines pratiques BDSM sont parfois jugées trop douces ou esthétisantes par certains adeptes en ce qu'elles s'éloignent trop du sadisme ou du rapport de domination. Pour quelques puristes, elles relèveraient davantage de performances que de jeux. Le consentement dans les pratiques SM implique que les personnes concernées choisissent activement les limites des activités qu'elles effectuent. Il permet ainsi de tracer la limite la plus certaine entre jeu BDSM et acte de torture. Si le sadisme est dominé par la figure de la vénus offerte, il ne peut être le complément ou le symétrique du masochisme. Parce que le phénomène masochiste a ressaisi des éléments qui appartiennent à l’histoire plus ancienne du sadisme. Au XVII ème siècle, un nouveau type d’érotisation de la cruauté a triomphé dans la littérature. À la simple cruauté physique s'est adjointe la cruauté morale. Nonnes violentées dans les couvents et servantes dominées par leurs maîtres ont rejoint la vénus offerte, jusqu’au triomphe de la "cruauté des petits maîtres." Dans "Les liaisons dangereuses, la cruauté pouvait désormais se passer de l’effraction violente des frontières du corps. Ce qui est érotique, c’est la cruauté affective et morale qui témoigne des relations de pouvoir entre des hommes qui dominent et des femmes dupes et donc victimes, sauf une, Madame de Merteuil, mais dont on sait la fin tragique. On peut lire l’œuvre de Sade comme un moment charnière dans l’histoire de la violence érotisée, un lieu où se combinent le fantasme ancien de la vénus offerte et la jouissance nouvelle de la cruauté affective infligée à une femme innocente. Voilà Justine, vertueuse infortunée qui meurt traversée par la foudre "de la bouche au con." Mais l’érotique proprement masochiste émergea au XIX ème siècle. Son expression est l’œuvre de Sacher-Masoch, dans sa célèbre "Vénus à la fourrure". Cette Vénus n’est ni la fille ni la sœur de la vénus offerte. Ce qu’elle représente, c’est l’érotisation d’un rapport de domination, c’est-à-dire d’une relation de pouvoir entre un dominant et un dominé, élément essentiel de la scène masochiste, l’acronyme contemporain BDSM étant à ce titre bien plus pertinent que le sadomasochisme. Or, à l’inverse du sadique qui désire réduire le sujet à ce qui est en lui de moins subjectif, toute relation de pouvoir suppose le maintien de la subjectivité des deux membres du rapport. Que le sadisme exige la cruauté et l’effraction violente des frontières du corps et de l’esprit, soit. Mais le masochisme n’a que faire de l’impossible plaisir dans la douleur qui obséda les psychiatres de la fin du XIX ème siècle, chimère conceptuelle à laquelle Freud se laissa prendre lorsqu’il en fit l’orientation passive d’une pulsion de cruauté et d’agression sexuelle dont la forme active serait le sadisme. Pourtant, n’y a-t-il pas des cas de masochisme, extrêmes mais révélateurs, qui nous propulsent dans la recherche de la douleur pour elle-même ? Ainsi des femmes et des hommes soumis exigent de leurs Maîtresses ou Maîtres d'avoir le corps entier portant des traces de torture. Ici, l’extrême des actes ne doit pas fasciner le regard. En découle toute la symbolique des traces corporelles, des scarifications, ou plus encore du sang. Dans les relations BDSM, la recherche de la douleur fait partie des moyens utilisés pour mettre en œuvre le lien de domination/soumission. Les pratiques de contrainte (attaches, bondage, carcans), l’usage de la souffrance, l’effraction du corps (plugs vaginaux et anaux, dont certains aux dimensions étonnantes), les aiguilles, les suspensions par crochets "hameçons" passant au travers de la peau et reliés à des cordes tendues, même extrêmes, ne sont pas cruelles. Elles ont pour fonction d’être les signes et les effets de ce pouvoir sur soi au travers de ce lien. Chaque marque corporelle possède un sens symbolique défini dans un contexte culturel précis. Dans beaucoup de propos de pierceurs et sur un certain nombre de leurs sites Internet, on peut lire que le piercing de la langue était déjà pratiqué par les mayas ou les aztèques. S’il est vrai que chez ces peuples existait un rituel au cours duquel était pratiqué un percement de la langue mais aussi du nez, de l’oreille et parfois de la verge, l’étude de ce rite démontre que l’objectif réel affiché consistait en une offrande de sang aux dieux, que la personne concernée était une personne de haut rang. Cette obligation sacrificielle à laquelle devaient se soumettre certains personnages importants ne peut pas et ne doit pas être comparée au piercing de la langue, résultant de la volonté de disposer de manière plus ou moins durable d’un bijou à vocation érotique ou sexuelle. Les contextes sont différents, les objectifs également. Comme lors d’un stade rituel de l’initiation, dans certaines ethnies étrangères, une épreuve plus douloureuse consiste en des incisions profondes sur toute la surface du dos, non pas avec un couteau de bambou bien affilé mais avec une pierre dont le tranchant est volontairement grossier afin, non de couper mais réellement de déchirer les chairs. Ces exemples montrent que le fait de supporter la douleur et surtout de montrer aux autres qu’on peut la supporter entre dans le processus de construction identitaire et que plus la douleur est forte, plus l'initié s’approche du stade d’homme vrai, accompli, reconnu comme tel par l’ensemble de la communauté. S’il y a expression de la douleur, elle devient inaudible au sein de ces manifestations rituelles, bruyantes de joie, comme si elle n’existait pas. Elle est totalement niée, on ne veut pas l’entendre. Si, après l’initiation et ces épreuves douloureuses, la douleur n’est plus qu’un mauvais souvenir, il en reste des traces sur le corps, traces imprimées par la société. Un des buts de l’initiation est de marquer le corps qui devient un support de mémoire rappelant que l’initié est désormais un membre à part entière d’une communauté, qu’il possède de nouveaux droits en contrepartie de nouvelles règles qu’il doit suivre. Il en va ainsi dans l'univers BDSM, à la différence qu'il ne s'agit plus de rites tribaux mais de pratiques SM recherchées et consenties. Dans les sociétés pré-modernes, la douleur subie fait partie intégrante d’un processus de construction identitaire, processus voulu et reconnu par l’ensemble du groupe, ce qui donne à la douleur imposée une valence positive, car c’est à travers elle que l’individu évolue, progresse et accomplit son destin. La blessure est alors signifiante et contient une valeur fondamentale, indépendamment d’un éventuel graphisme qui pourrait être interprété. Certaines scarifications ou tatouages sont des signes de reconnaissance identitaire d’appartenance à un groupe mais, outre cette carte d'identité, le fait même de vivre le processus de marquage est signifiant. Les transformations du corps ont un sens qui va au-delà de leur visibilité. À l’opposé de la violence, le dispositif masochiste cherche au contraire à assurer que le rapport des corps soit une relation intersubjective, protégée et idéalement garantie par un contrat. Équilibre complexe, en raison des pratiques BDSM elles-mêmes, un dérapage reste toujours possible. D’où l’exigence martelée de la confiance entre partenaires qui pallie l’absence d’institution et joue le rôle de garantie affective du respect du contrat. Dans notre société, la lutte contre toute douleur, même mineure, est devenue une obligation. La personne qui a mal va, dans un premier temps, lutter contre cette douleur par les antalgiques, puis, si elle persiste, va entamer une démarche de parcours de soin. La douleur est vécue comme quelque chose de négatif par essence, liée à un mal qu’il faut combattre. Son statut est bien différent de celui des sociétés traditionnelles. Elle n’apporte rien de bon et ne permet pas d’évoluer, au contraire. Dans l'univers du BDSM, c'est le contraire, la douleur offre la possibilité d’une extase dans un monde mystique. Symboliquement, le sang possède un statut ambigu, il peut être bon ou mauvais selon les cas. Bon, il est alors porteur de force, il permet de fertiliser, de faire croître, et de guérir, mais mauvais, il apporte la malédiction, la maladie et la mort. Le sang qui coule est en lien direct avec le danger et la mort et doit donc être sous contrôle, comme lors des sacrifices comportant des mises à mort d’hommes ou d’animaux lors d’offrandes de sang. Cela s’applique aussi au sang menstruel. L’écoulement sanguin possède une valeur symbolique fondamentale, puisqu’il contribue à structurer la différence des sexes à travers la stricte séparation entre l’écoulement volontaire qui se produit lors des activités cynégétiques, guerrières ou rituelles et l’écoulement involontaire des règles. Le style de vie BDSM est rempli de traditions et de cérémonies dont le monde extérieur est rarement témoin. L'une des plus significative est sans doute le rituel de liaison ou "cérémonie des roses". La soumise tient une rose blanche, pas tout à fait en pleine floraison, le Maître, une rose rouge symbolique qui est ouverte presque entièrement. Tandis qu'il l'attache solidement, le Maître lui fait la déclaration qu'il la protégera et la guidera pour toute l'éternité. Avec des épines de la tige de sa rose rouge, il pique le majeur de la jeune initiée soumise laissant deux gouttes de sang tomber sur les pétales blancs de sa rose à elle. Elle lui offre alors les épines de sa rose et elle lui pique son propre doigt. Il laisse tomber alors deux gouttes de son propre sang sur la rose blanche. Une goutte tombe sur un pétale et l'autre sur son sang à elle. La piqûre du doigt de la docile est symbolique de virginité. La femme se donne complètement à son Maître. Ils sont maintenant tout deux de la même chair et du même sang. Lors de flagellations pratiquées dans certaines séances BDSM ou lors de cérémonies d'initiations, les traces corporelles symbolisent la souffrance de l'apprentissage, ou d'une épreuve. Certaines soumises ou certains soumis sont alors fiers de conserver et d'exhiber leurs traces corporelles. Il en va de même lors de la pose d'aiguilles sur le corps. Le sang qui coule du corps est en lien direct avec le danger et la mort et doit donc être sous contôle. Il est symboliquement associé à la construction de la virilité masochiste à travers des activités typiquement SM, un moyen actif de transformer des personnes soumises en personnes masochistes. Les blessures, les traces, et les cicatrices sont les emblèmes du courage et de la dévotion. Les marques corporelles volontaires avec écoulement sanguin comme le tatouage ont été, elles, considérées très négativement depuis la seconde moitié du XIX ème siècle. La vision portée sur le tatouage a heureusement évolué pour devenir plus positive, sans doute grâce à deux facteurs successifs, l’amélioration et l’évolution du graphisme, puis l’engouement féminin pour cette ornementation cutanée. Peu d’activités font appel à autant d’éléments porteurs de symbolisme que le feu, le métal et le sang. Dans certaines tribus africaines, le forgeron est considéré comme un magicien et les opérations de fonte du fer sont chargées symboliquement et impliquent des prescriptions dans la sphère sexuelle. Il peut s’agir d’abstinence ou d’interdits concernant les femmes. Le marquage volontaire appelé branding, la scarification, ainsi que les aiguilles, dans l'univers BDSM sont des pratiques jugées extrêmes. Il convient donc de ne pas les pratiquer sans expérience et sans avoir parlé au préalable des limites à ne pas dépasser. Il en va de même pour la pose de piercing génital féminin ou masculin car les risques infectieux sont bien connus. La douleur fait partie de l'expérience du piercing et en est parfois le but principal pour pouvoir atteindre un état de conscience élevé. L'attitude ne concerne pas uniquement les couples sado-masochistes, mais aussi ceux qui considèrent le piercing comme un rite de passage ou un événement initiatique. Parfois, des anneaux perçant les lèvres ou d'autres types de bijoux spécialement conçus à cette intention, peuvent être portés pour interdire provisoirement l'acte sexuel, et donc tout plaisir sexuel, ce qui correspond à une forme d'infibulation non chirurgicale à court ou à long terme. Le branding ainsi que les scarifications sont synonymes de déviance sexuelle aux États-Unis. En France, le "baiser de feu" est en général, pratiqué marginalement dans des cercles très fermés. L’usage direct ou indirect du feu, du métal qui coupe ou transperce, la douleur présente et nécessaire ainsi que les risques médicaux sont autant d’éléments à forte charge symbolique. Ces composantes sont cependant aussi présentes dans les pratiques plus soft, plus courantes telles que le tatouage ou le piercing, de plus en plus prisés par les femmes, hors même de toute relation BDSM. Le corps intervient dans toutes les sociétés comme support de rites et comme symbole privilégié particulièrement dans l'univers SM. Les percements réalisés sur le corps sont localisés à proximité des orifices réels ou allégoriques de celui-ci et on peut considérer que les plaies occasionnées par la flagellation et les scarifications créent de nouveaux orifices et peuvent être vues comme des seuils, lieux d'écoulement du sang, substance corporelle, source de vie. Il est logique que les orifices corporels symbolisent les points les plus vulnérables. La matière issue de ces orifices est de toute évidence emblématique. Sang, Crachats, urine, excréments, dépassent les limites du corps, du fait même de leur sécrétion. Dans notre société contemporaine, la fonction d'dentification est délicate à mettre en évidence et les tatouages et piercings actuels à proximité des orifices corporels ont plus à voir avec la sexualité et l’érotisme. Le tatouage et le piercing, pour les non-impliqués, ont acquis peu à peu, avec leur expansion, le statut de bijou en vogue, mettant en avant une recherche esthétique. Mais la différence par rapport au bijou classique réside dans le fait que la pose de piercing intime nécessite de pénétrer la peau, créant de nouveaux points de contact entre l'intérieur et l'extérieur du corps. Pour les adeptes, c’est souvent le processus même de la trace corporelle qui est important, beaucoup relatent le plaisir de la décharge d’adrénaline lors de l’acte et la prise de conscience de leur corps. Le lien entre les notions d’excès, de prestige et même de pouvoir est bien connu des sexologues. Plus généralement, Il est intéressant de relever parfois à un certain degré, un parallèle anthropologique entre les rites de certaines cultures africaines et les pratiques du monde BDSM. Ainsi, chez les Mossi du Burkina Faso, les scarifications du ventre des femmes se situent chronologiquement entre deux autres événements, l’excision et l’accouchement dans lesquels le rapport à la douleur est totalement différent. Il en est de même pour les femmes dans de nombreuses ethnies, comme celles qui pratiquent l'ablation partielle ou totale du clitoris sur des jeunes filles presque pubères. De même, il n’est pas rare actuellement que des jeunes filles du Sénégal décident à l’insu de leurs parents de subir une opération particulièrement douloureuse, le tatouage des lèvres. Si, après l’initiation et ces épreuves douloureuses, la douleur n’est plus qu’un mauvais souvenir, il en reste des traces sur le corps, traces imprimées par la société, où le corps devient un support de mémoire rappelant que l’initiée est désormais un membre à part entière d’une nouvelle communauté, qu’elle possède de nouveaux droits en contrepartie de nouvelles règles qu’elle doit suivre. La comparaison entre ces rites ethniques africains et nos usages s'arrête là car la grande majorité des états condamnent ces pratiques. Dans les sociétés où elles sont exécutées, les mutilations sexuelles féminines (MSF) sont le reflet d’une inégalité entre les sexes et traduisent le contrôle exercé par la société sur les femmes. Leur maintien est sous-tendu par un ensemble de croyances culturelles, religieuses et sociales. En France, dans un cadre juridique étoffé, le code pénal est explicite. L'article 222-9 précise que les violences ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente sont punies de dix ans d'emprisonnement et de cent cinquante mille euros d'amende. Malheureusement près de soixante mille femmes excisées vivent actuellement en France, principalement originaires du Mali, du Sénégal, du Burkina Faso, ou de la Guinée. La recherche de la performance permet avec radicalité aux adeptes du BDSM, de poser sans entrave le rapport qu’ils établissent avec leur propre corps en le dissociant d’une histoire de la représentation qui les assujetissent au rôle d’objet. Il s’agit en fait d’un double mouvement de déconstruction et de réappropriation de leurs corps qui passe, non pas par une utopie, mais par une érotisation et un réinvestissement des contraintes. C'est la volonté de s’inscrire dans un cadre culturel et symbolique pour en subvertir les termes. En ce sens, la répétition du corps voulu par le phantasme du masculin est ainsi plus une présentation qu’une répétition ou une reproduction iconographique d’un modèle d’oppression. Ce n’est pas une copie mais une reformalisation. C’est à ce niveau que ces performances peuvent être qualifiées de sadomasochistes. La douleur et les traces corporelles ne sont plus le résultat d’une position subie redondante avec sa position symbolique. L’expérience masochiste signifie cette déstabilisation du moi. La souffrance, le bondage, les yeux bandés et l’humiliation affranchissent le soumis de l’initiative et du choix, et lui permettent de se retirer momentanément de son identité pour se réfugier dans le corps et créer une nouvelle identité fantasmatique souvent diamétralement opposée au moi qu’il présente au monde. Dans une relation BDSM, cela ne signifie cependant pas une perte totale et sans retour, autodestructrice. Le surgissement orgasmique s’inscrit en réalité au cœur de l’ordre et des cadres symboliques qu’il ne s’agit pas de quitter de manière psychotique en provoquant une destruction du corps mais de le mettre en mal. Il s’agit toujours malgré tout de théâtre et ce qui s’y donne ne saurait être confondu avec la réalité. Le corps performé ne saurait être mis en danger. Il s'agit d'éviter à tout prix le lieu commun qui consiste à dire qu'un novice impliqué dans les conduites à risque ou des atteintes corporelles répétées qu'il vit une forme de rite de passage ou à l'inverse que son comportement est seulement provoqué par leur absence dans nos sociétés. Le corps est le lieu rayonnant où est questionné le monde. L'intention n'est plus l'affirmation du beau mais la provocation de la chair, source de jubilation sensorielle, parade narquoise à la réalité. Bibliographie et références: - Theodor Adorno, "La psychanalyse révisée" - J. de Berg, Catherine Robbe-Grillet, "Cérémonies de femmes" - A. Binet, "Le fétichisme dans l’amour" - R. von Krafft-Ebing, "Psychopathia Sexualis" - S. Freud, "Trois essais sur la théorie sexuelle" - M. de M’Uzan, "Un cas de masochisme pervers" - G. Deleuze, "Présentation de Sacher-Masoch. Le froid et le cruel" - J. Streff, "Les extravagances du désir" - Cesare Lombroso, "L’Homme criminel" - Lucien Sfez, "L’utopie de la santé parfaite" - Éric-Emmanuel Schmitt, "Le Visiteur" Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : le 03/09/23
C'est un peu par hasard que nous sommes tombés sur un article concernant le Free use. On s'est rendu compte que la manière de percevoir le freeuse variait pas mal d'une personne à l'autre, et que la pornographie était assez réductrice quant à cette pratique. Le freeuse repose sur une séparation entre un partenaire utilisateur et un partenaire objet. Les videos pornos mettent souvent en scène des femmes qui servent les hommes, souvent dans des relations où la pluralité improbable. On essaie dans cet article de vous proposer une synthèse de ce que nous semble être la pratique du Freeuse en synthétisant ce que l'on a pu lire sur le sujet. Mais on ne détient pas la vérité. C'est une vision parmi d'autres. N'hésitez pas à commenter pour partager votre perception différente, si vous en avez une. Bonne lecture !!! :) --- Le terme "freeuse" (l'espace entre les deux a fini sur certains sites par disparaitre aboutissant à créer un mot presqu'à part !)  a récemment gagné en popularité dans les alcoves comme dans les médias, suscitant à la fois curiosité, débat voire controverses (notamment sur certains réseaux sociaux).. Mais qu'est-ce que le freeuse exactement ? Et comment se positionne-t-il par rapport à d'autres pratiques ( est-ce du BDSM ? du fétichisme ?) ou ce que beaucoup considèrent comme le sexe "normal" ? Vous avez dit "freeuse" ?!? Le terme "free use" provient de l'anglais, on pourrait le traduire littéralement par "usage libre", ou en se rapprochant de la réalité de la pratique "en livre service". Dans le contexte sexuel, il fait référence à une dynamique où un ou une partenaire est disponible pour l'autre à des fins sexuelles, souvent sur pulsion de la première (la personne "utilisatrice") et sans nécessité de séduction ou de préliminaires prolongés pour entamer la relation. C'est toujours plutôt bestial. Cette disponibilité de la personne "objet" est basée sur un consentement préalable, où le/la partenaire "utilisé(e)" accepte d'être disponible pour l'autre. Il est crucial de noter que, bien que cette dynamique puisse sembler unilatérale, elle repose sur le consentement mutuel et une communication ouverte entre les partenaires. Le freeuse peut prendre différente formes, allant de simples attouchements ou caresses à des actes sexuels plus hardcore. La clé est que le partenaire "utilisé" a accepté cette dynamique et est d'accord pour être "utilisé" de cette manière. Au cours des dernières années, le concept de "freeuse" a gagné en visibilité, notamment du sait de sa mise en lumière par Internet et les médias sociaux. Des forums de discussion aux plateformes de partage de vidéos, en passant par des récits érotiques, le freeuse est devenu un sujet de curiosité pour beaucoup et d'attirance parfois.. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette montée en popularité. Tout d'abord, la nature même du freeuse, qui joue avec les dynamiques de pouvoir et les tabous, peut être intrinsèquement intrigante pour certains couples. Dans une société où la sexualité est de plus en plus débattue ouvertement, de nouvelles formes d'expression sexuelle émergent et sont explorées. Cependant, il est important de noter que, comme pour toute tendance ou phénomène culturel, ce qui est représenté dans les médias ne reflète pas toujours la réalité ou la complexité des relations réelles basées sur le freeuse. Les représentations dans les vidéos (du genre Youporn/Pornhub) peuvent souvent être exagérées ou scénarisées pour l'effet "dramatique". Pour comprendre le "freeuse" et l'intégrer dans vos pratique, il est essentiel de bien distinguer la fiction de la réalité. Le free use, avec sa dynamique unique de consentement et d'utilisation, soulève de nombreuses questions quant à sa classification dans le vaste spectre des pratiques sexuelles. Est-ce une forme de BDSM, compte tenu de ses évidentes dynamiques de pouvoir ? Peut-on le considérer comme un fétichisme, étant donné que l'acte d'"utiliser" un partenaire peut être attirant et source d'excitation ? Ou est-ce simplement une autre facette de ce que l'on pourrait qualifier de sexe "normal", une variante parmi tant d'autres dans la diversité des relations intimes ? Ces questions ne sont pas seulement académiques ou théoriques. Elles ont des implications réelles pour ceux qui envisage de pratiquer le freeuse ou ont deja franchi le pas. Comprendre où se situe le freeuse peut aider à décomplexer r la pratique, à établir des limites claires et à assurer une expérience positive et consensuelle pour toutes les parties impliquées. En fait, le "freeuse" peut prospérer dans un cadre le BDSM, dans le fétichisme ou tout simplement dans le sexe vanille, et dans la pratique, explorer l'une ou l'autre de ces facettes, ou un peu toute.   Comprendre le concept de "freeuse" Le concept de "freeuse", bien que relativement récent comme on l'a vu, trouve ses racines dans des dynamiques plus anciennes de relations et de sexualité. Pour comprendre pleinement son émergence, il est essentiel de retracer son histoire et ses origines. Précurseurs historiques À travers les âges, différentes cultures et sociétés ont eu des pratiques où un partenaire était à la disposition de l'autre, souvent dans des contextes de hiérarchie ou de pouvoir. Bien que ces situations ne soient pas directement comparables au freeuse moderne basé sur le consentement, elles montrent que l'idée d'une disponibilité sexuelle n'est pas nouvelle. Dans nos sociétés patriarchales, il s'agissait surtout d'une mise à disposition du corps de la femme pour le mâle dominant. Émergence dans la culture érotique Avec l'avènement d'Internet et la démocratisation de la pornographie et de la littérature érotique, de nouveaux genres et niches ont vu le jour. Le free use, en tant que concept, a commencé à gagner en popularité dans ces cercles, souvent présenté comme une pratique où un partenaire est constamment (dans des intervalles de temps convenus, tout de même) disponible pour l'autre. Apparition du mot "freeuse" Le terme "freeuse" lui-même semble avoir émergé au début des années 2010, principalement sur des forums et des plateformes de partage de contenus pour adultes. Sa popularité a augmenté à mesure que la pratique gagnait en visibilité (en s'invitant dans la presse grand public) et que les discussions autour de celui-ci se multipliaient Le rôle et l'influence des réseaux sociaux Avec l'essor des médias sociaux, le freeuse a trouvé une plateforme pour une discussion plus large. Des communautés dédiées ont vu le jour, permettant aux adeptes d'échanger des expériences, des conseils et des réflexions, contribuant ainsi à façonner et à définir davantage le concept. Le freeuse et le BDSM Free use et BDSM ont des points communs À première vue, le freeuse et le BDSM peuvent sembler partager de nombreuses similitudes. Freeuse et BDSM ont des différences Bien que le freeuse et le BDSM partagent donc certaines similitudes, ils diffèrent également à plusieurs égards. Ces différences se manifestent principalement dans les objectifs poursuivis, les pratiques spécifiques et les limites établies. Le free use et le fétichisme Le fétichisme est un terme qui englobe une vaste gamme de fanstames sexuels. Pour certains, il s'agit d'une fascination pour un objet spécifique (example, fétichisme des escarpins), pour d'autres, d'une partie du corps (fétichisme du pied par exemple), et pour d'autres encore, d'une situation ou d'un scénario particulier (fantasme de l'infirmière par exempleà. Mais comment le freeuse s'inscrit-il dans le cadre du fétichisme ? Définition du fétichisme Dynamiques de pouvoir : Au cœur du BDSM et du freeuse se trouve une dynamique de pouvoir. Dans le BDSM, cela peut se manifester par la domination et la soumission, tandis que dans le freeuse, cela se traduit par la disponibilité d'un partenaire pour l'autre. Dans les deux cas, un partenaire assume un rôle plus "actif" ou "dominant", tandis que l'autre adopte un rôle plus "passif" ou "soumis". Consentement : Le consentement est fondamental dans les deux pratiques. Sans consentement, ni le BDSM ni le freeuse ne sont considérés comme acceptable. Dans le BDSM, le consentement est souvent formalisé à travers des discussions préalables, des contrats et des safewords (mots de sécurité). Dans le freeuse, bien que les modalités puissent varier, le consentement est tout aussi crucial, garantissant que les deux parties sont à l'aise avec la dynamique, et revêtir, là encore, une formalisation..   Négociation : Avant d'explorer le BDSM ou une relation basée sur le freeuse, une négociation est souvent nécessaire. Cela permet aux partenaires de définir leurs limites, leurs désirs et leurs préoccupations. La négociation assure que les deux parties sont sur la même longueur d'onde et qu'elles ont une compréhension claire de ce à quoi s'attendre. Dans le freeuse, cela pourrait inclure des discussions sur quand et comment la "disponibilité" s'applique, ou quelles sont les limites à ne pas franchir. Objectifs : BDSM : Les adeptes du BDSM cherchent souvent à explorer des dynamiques de pouvoir, à repousser leurs limites physiques ou émotionnelles, ou à vivre des scénarios spécifiques. Il peut s'agir d'une exploration profonde de soi, d'une catharsis émotionnelle ou d'un jeu de rôle. Freeuse : L'objectif principal du freeuse est la disponibilité constante d'un partenaire pour l'autre. Il s'agit moins d'une exploration des limites que d'une immersion dans une dynamique spécifique de disponibilité et d'utilisation. Pratiques : BDSM : Le BDSM englobe une vaste gamme de pratiques, allant du bondage à la discipline, en passant par la douleur, la domination et la soumission. Ces activités peuvent nécessiter des outils, des équipements et une formation spécifique. Freeuse : Le freeuse est généralement plus centré sur l'acte sexuel lui-même, sans nécessiter d'équipement ou de préparation spécifique. Il s'agit davantage d'une disponibilité spontanée que d'une mise en scène élaborée. Limites : BDSM : Dans le BDSM, les limites sont souvent clairement définies avant une session. Les partenaires peuvent utiliser des "safewords" pour signaler leur inconfort ou leur désir d'arrêter. Les limites peuvent concerner des actes spécifiques, des zones du corps ou des scénarios. Freeuse : Bien que le consentement soit toujours primordial, les limites du freeuse peuvent être plus fluides. Par exemple, la disponibilité peut être constante, mais avec des exceptions spécifiques. Les limites peuvent également évoluer avec le temps, en fonction du niveau de confort des partenaires. Bien que parfois contractualiser, le freeuse est plus "souple" dans sa pratique. Le fétichisme se réfère à une attirance sexuelle intense pour un objet non vivant, une partie du corps non génitale, ou une situation spécifique qui n'est pas typiquement considérée comme sexuellement stimulante pour la majorité des individus. Cette attirance peut être si intense qu'elle est nécessaire pour la satisfaction sexuelle de l'individu.   Le free use comme fétichisme Objetification : Au cœur du freeuse se trouve l'idée d'objetification consensuelle. Un(e) partenaire est "utilisé" par l'autre, souvent sans les préliminaires ou la phase de séduction traditionnelle. Cette objetification peut être perçue comme un fétichisme en soi, où l'acte d'utiliser ou d'être utilisé est la principale source d'excitation. Le rôle : Dans le freeuse, les rôles sont clairement définis : un partenaire est l'utilisateur, l'autre est celui qui est utilisé. Pour certains pratiquants, c'est cette dynamique de rôle qui est la principale source d'excitation. De la même manière que certains fétichistes peuvent être attirés par des rôles spécifiques, les adeptes du freeuse peuvent être attirés par le rôle d'utilisateur ou d'utilisé. La situation : Le free use est souvent basé sur des situations spécifiques : un partenaire est toujours disponible pour l'autre, quelles que soient les circonstances. Cette constante disponibilité, et les situations qui en découlent, peut être le fétiche en soi. Que ce soit la spontanéité, l'absence de préliminaires, ou la nature "à la demande" du freeuse, la situation elle-même peut être la principale source d'excitation. Le fétichisme est-il toujours présent dans le freeuse Le freeuse, avec sa dynamique unique d'utilisation et de disponibilité, peut certainement présenter des éléments qui rappellent le fétichisme. Cependant, tous les actes ou relations basés sur le freeuse ne sont pas nécessairement fétichistes : Diversité des motivations : Tandis que certains peuvent être attirés par le freeuse en raison d'un fétichisme spécifique (comme l'objetification ou une certaine dynamique de pouvoir comme on vient de le voir), d'autres peuvent être attirés par le freeuse pour des raisons complètement différentes. Par exemple, certains peuvent voir le freeuse comme une expression de confiance et d'intimité profonde, sans nécessairement avoir une fixation fétichiste. La centralité de l'attirance : Dans le fétichisme, l'objet, la partie du corps ou la situation spécifique est souvent central pour l'excitation ou la satisfaction sexuelle de l'individu. Dans le freeuse, bien que la dynamique d'utilisation soit centrale, elle n'est pas toujours la principale source d'excitation. Pour certains, le freeuse peut être une partie d'une relation sexuelle plus vaste, et non la seule source d'intérêt. Fluidité des rôles : Alors que le fétichisme peut souvent être centré sur un intérêt ou une fixation spécifique, le freeuse peut être plus fluide. Par exemple, bien que le freeuse puisse souvent impliquer une dynamique unilatérale, les rôles peuvent parfois être inversés ou adaptés en fonction des désirs et des besoins des partenaires. Contexte culturel et social : Il est également important de reconnaître que la perception du freeuse comme fétichisme peut être influencée par des contextes culturels et sociaux. Dans certaines cultures ou communautés, le freeuse peut être vu comme une pratique marginale ou fétichiste, tandis que dans d'autres, il peut être perçu comme une expression normale et acceptable de la sexualité. Et si le "freeuse" était en fait l'antichambre de la Domination/soumission ? Le freeuse, avec sa dynamique d'utilisation et de disponibilité, a souvent été comparé à d'autres pratiques sexuelles, notamment le BDSM. Mais pourrait-on aller plus loin et suggérer que le freeuse est en réalité une introduction, ou une "antichambre", à la Domination ? Ou du D/s light. Le freeuse : une initiation aux dynamiques de pouvoir Au cœur du freeuse se trouve une dynamique de pouvoir claire : un partenaire est disponible pour l'autre, souvent à la demande. Cette disponibilité, basée sur le consentement, introduit une asymétrie dans la relation. Pour certains, cette première expérience de dynamique de pouvoir peut éveiller un intérêt pour des jeux de domination/smoussion plus poussés.   Des rôles clairement définis Tout comme dans la Domination, le freeuse repose sur des rôles clairement définis. L'utilisateur/utilisatrice et l'utilisé(e) ont des responsabilités et des attentes spécifiques. Cette clarté peut préparer le terrain à des rôles plus élaborés, comme ceux de dominant(e) et de soumis(e), présents dans les relations BDSM.   La communication et le consentement comme fondements Le freeuse, lorsqu'il est pratiqué de manière éthique, repose sur une communication ouverte et un consentement mutuel. Ces compétences sont essentielles dans toute relation de domination. Ainsi, le freeuse peut servir de terrain d'entraînement pour développer ces compétences cruciales.   Limites et exploration : Le freeuse encourage les partenaires à définir leurs limites et à les communiquer clairement. Cette exploration des limites peut naturellement évoluer vers une exploration plus approfondie des désirs, des dantasmes et des dynamiques de pouvoir, conduisant potentiellement à la Domination. Les 7 obligations sexuels de la "personne objet" dans une relation "freeuse" Disponibilité : Être prêt et disponible pour des activités sexuelles selon les termes convenus, cela peut aller d'être réceptif à tout moment ou seulement pendant des périodes spécifiées à l'avance (exemple : pas durant le sommeil). Réceptivité : Répondre aux avances de la personne utilisatrice avec volontarisme et entrain,, en se conformant aux désirs et aux scénarios préalablement convenus. Préparation : Selon les préférences du couple, cela peut signifier s'assurer que le corps est propre, rasé, ou préparé d'une manière spécifique pour l'acte. Utilisation de protections : Si nécessaire, s'assurer que des protections comme des préservatifs ou d'autres méthodes contraceptives sont utilisées pour garantir la sécurité des deux partenaires. Participation active : Même si la personne "objet" est dans un rôle plus "passif", elle doit s'assurer de participer activement pour le plaisir de l'utilisateur, que cela signifie répondre aux stimulations Respect des scénarios : Si un scénario spécifique a été convenu (par exemple, jouer un rôle particulier ou adopter une certaine attitude), la personne "objet" doit s'y conformer. Utilisation de jouets ou d'accessoires : Si cela fait partie de l'accord, être prêt à utiliser ou à être utilisé avec des jouets ou des accessoires sexuels. Les 5 droits fondamentaux de la "personne utilisatrice" sur la "personne objet" Dans le cadre du freeuse, la personne "utilisatrice" est encouragée à embrasser pleinement son rôle, profitant de la dynamique unique offerte par cette relation. Ces droits, toujours basés sur le consentement mutuel, sont conçus pour maximiser le plaisir et l'expérience de l'utilisateur. Voici une liste incitative des droits de l'utilisateur, spécifiquement axée sur la dimension sexuelle de la relation. Droit à l'initiative : En tant qu'utilisateur, vous avez le droit de guider l'interaction sexuelle selon vos désirs, sans vous poser de questions sur le consentement (puisqu'il a été établi en amont). C'est où vous voulez, quand vous voulez, à la fréquence que vous voulez (plusieurs fois par jour, ou deux fois par an, c'est vous qui décidez). Droit à la disponibilité : Votre partenaire "objet" est là pour votre plaisir. Aucune autre considération ne compte. Vous avez le droit de vous attendre à ce qu'il/elle soit prêt(e) et réceptif/ve à vos avances, dans les limites que vous avez définies ensemble en amont. Exemple : Si une envie vous prend en pleine nuit, votre "objet" devrait être prêt à faire ce que vous lui demandez pour satisfaire pleinement vos désirs. Droit à l'exploration : Vous avez le droit d'explorer vos fantasmes et vos désirs, en utilisant votre partenaire "objet" comme instrument de votre plaisir. Droit à la satisfaction : Votre plaisir est au cœur de cette relation. Vous avez le droit de chercher à être pleinement satisfait à chaque interaction. Exemple : Si vous n'avez pas atteint l'orgasme, vous êtes en droit de guider votre "objet" jusqu'à ce que vous y parveniez, y compris en lui indiquant en quoi il/elle s'y prend mal.. Droit à la communication : Bien que vous soyez dans le rôle dominant, vous avez le droit d'exprimer vos besoins, vos désirs et vos limites clairement. Vous avez le droit d'arrêter un rapport en plein milieu si vous avez changez d'avis ,sans justification.  
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Par : le 14/01/21
La sexualité envahit, comme le voulait Freud, la totalité de l’être, puisqu’elle est présente dans la psyché comme dans le soma, dans l’actualité du désir comme dans le vécu de chaque personne. Elle suscite interdictions et permissions, promesses et déceptions, sérénité et inquiétude, jusqu’à en arriver à des troubles susceptibles de la perturber dans son ensemble et dans ses racines, ou bien de frapper seulement l’un ou l’autre de ses multiples aspects. Des perturbations sexuelles peuvent être rattachées à des troubles plus psychologiques ou plus organiques, considérées comme acquises ou héréditaires, sans être prises trop au sérieux par la médecine puisqu’elles ne mettent pas la vie en péril. Les troubles concernant la sexualité sont en général subdivisés en troubles fonctionnels et en comportements "pervers"; ces derniers sont classés aujourd’hui plutôt sous le terme de paraphylie. Les troubles fonctionnels sont partagés en ceux qui affectent l'homme et ceux qui affectent la femme. Parmi les premiers, on trouve respectivement les troubles érectiles, avec toutes leurs variations possibles, et les troubles éjaculatoires, incluant l’éjaculation précoce et l’éjaculation tardive ou difficile. Parmi les seconds, on trouve la frigidité, désignée plus volontiers d'anorgasmie, et la dyspareunie, c’est-à-dire le coït douloureux possible aussi chez l’homme, mais chez lui beaucoup moins fréquent et le vaginisme. Les comportements paraphyliques, quant à eux, se réfèrent à une liste de "perversions" plus ou moins immuable depuis celle dressée au XIX ème siècle par Krafft-Ebing, à laquelle d’ailleurs Freud se réfère aussi. En tête de cette liste figurent bien entendu le sadisme et le masochisme, le voyeurisme et l’exhibitionnisme, et le fétichisme. Selon la pensée freudienne, la perversion sexuelle ne serait que le négatif de la névrose, alors que peut-être, de nos jours, nous serions plutôt enclins à en faire le négatif de la psychose. Le BDSM contemporain, enfin débarrassé de toute vision analytique, ou médicale regroupe un large panel de notions indissociables, la douleur, la contrainte, la frustration, l’humiliation, et le fétichisme. Le terme sadomasochisme est une combinaison des mots sadisme et masochisme. Le sadisme tient son nom de l’œuvre du marquis de Sade (1740-1814) et le masochisme de l'écivain Leopold von Sacher-Masoch (1836-1895). C’est en 1885 que ces termes sont utilisés pour la première fois par Richard von Krafft-Ebing dans son ouvrage "Psychopathia sexualis" dans une optique de médecine légale pour désigner et pour isoler des réputés psychopathes. Dans cet ouvrage, l’auteur interprète le sadisme et le masochisme comme un comportement sexuel pathologique. Le sadisme y est défini comme un désir profond d’humilier, d’infliger de la douleur et d’abuser avec pour objectif d’obtenir un plaisir sexuel, pouvant inclure l’orgasme. À contrario, Krafft-Ebing décrit le masochisme comme la recherche du plaisir dans la souffrance et l’humiliation. Dès lors, la pratique du BDSM a longtemps été considérée comme une pathologie nécessitant une prise en charge thérapeutique. De nos jours, cette orientation sexuelle fait toujours débat au sein de la communauté des psychologues, psychanalystes et thérapeutes. Ce n’est enfin très récemment que l’"American Psychiatric Association" a retiré le BDSM de la liste des psychopathologies. Dans la cinquième édition du manuel diagnostique des troubles mentaux (DSM-5), la pratique du BDSM est dorénavant considérée comme une paraphilie et non plus comme un trouble paraphilique. Introduit en 1903 par le sexologue Friedrich Salomon Krauss, le terme paraphilie remplace la notion de perversion marquée péjorativement. Elle désigne une attirance ou pratique sexuelle qui diverge des actes sexuels considérés comme normaux. Le sexologue Néo-Zélandais John Money la décrit comme un "embellissement sexo-érotique, ou alternative à la norme officielle idéologique." Ainsi La paraphilie n’est pas un trouble mental, à distinguer du trouble paraphilique. Les personnes ayant des actes sexuels sans le consentement d’autrui ou qui causent délibérément un préjudice peuvent être atteintes d’un trouble paraphilique. Une paraphilie peut être optionnelle, élective, voire même indispensable dans la vie sexuelle des pratiquants. Les scientifiques aiment étudier, classifier, normer, comparer. La pratique du BDSM ne fait pas exception à ces réflexes normatifs. Toutefois, Il est difficile de définir la normalité et l’anormalité puisque ces concepts se rapportent à un modèle de référence. Hors, cette normalité chimérique peut évoluer suivant les époques, les sociétés, les mœurs et les cultures. À la fin du XX ème siècle, des neuropsychiatres ont élaboré doctement le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM) comme un ouvrage de référence pour classifier les troubles mentaux. Cependant, les facteurs socio-culturels continuent d’interagir sur les frontières entre la normalité et le pathologique. C’est suite à une confrontation entre les rédacteurs avec des représentants de la communauté homosexuelle que l’homosexualité n’a plus été considérée comme une maladie. La révolution sexuelle a également permis la suppression de nombreuses paraphilies dans le BDSM. De récentes recherches en neurosciences démontrent que chez l’être humain, le comportement sexuel n’est plus seulement un moyen de reproduction mais bien plutôt un comportement érotique. Ainsi, le but de la démarche sexuelle ne se cantonne plus nécessairement qu'au coït ou à la pénétration vaginale mais vise la recherche du plaisir érotique et ce, quelques soient les moyens et les caractéristiques du ou des partenaire(s). En considérant ce modèle où les récompenses sont le principal moteur du comportement sexuel, les problèmes et pathologies liés à la sexualité ne se limitent plus aux pratiques, peu importe le moyen d’atteindre le plaisir, voire l'orgasme. Dès lors, les comportements pathologiques proviendraient d’un dysfonctionnement du processus de la récompense, telle l'hyper ou l'hyposexualité, ou la dépendance sexuelle ou des problèmes relationnels entre les partenaires; agression, non consentement, ou croyances sociales spécifiques, culpabilité pour certaines pratiques jugées extrêmes. Ainsi, le BDSM ne peut être regardé comme une pathologie si chaque participant donne son consentement, libre et éclairé, en toute connaissance de cause, et tout en respectant les limites de chacun. Cette relation est avant tout basée sur la confiance. C’est l’assurance que la personne dominante maîtrise son sujet, qu’elle ne recherche pas à infliger de sévères dégradations corporelles, en incorporant dans son jeu de domination l'indispensable safeword. C'est alors que souvent l’empathie occupe une place centrale dans toute relation BDSM. La personne soumise peut dans certains cas, se sentir fragilisée et a besoin de réconfort. Le partenaire qui domine éprouve le besoin d'offrir de la compassion et aussi de la violence. Paradoxalement, bien que la personne dominante inflige de la douleur physique ou psychologique à son partenaire, elle a besoin d’être rassérénée sur sa capacité à satisfaire les désirs de la soumise. Une relation dominant/soumis consensuelle est indissociable des notions de réciprocité et d’interdépendance. De fait, par sa soumission, la personne soumise nourrit l'imagination sans cesse renouvelée de la personne dominante et vice versa. Chaque participant tire son plaisir de la pratique mais aussi, et en grande partie, du plaisir qu’il créé chez son partenaire. La médecine a toujours montré quelque méfiance vis-à-vis du plaisir, se considérant investie surtout de la mission de lutter contre la douleur. En réalité, la douleur est connectée d’une manière inextricable avec le plaisir, ces deux pôles sensitifs étant deux perspectives existentielles sources l’une comme l’autre d’émotions intenses. En effet, au moment où quelqu’un éprouve une douleur physique, il est obligé de prendre conscience d’une façon inéluctable de son propre corps. Puis, en arrivant à maîtriser ou à réduire cette douleur, voilà qu’apparaît un premier degré de plaisir, tout à fait dépendant, encore dans ce cas, de la douleur qui l’a précédé et se configurant en pratique comme une simple réduction de l'intensité sensitive. En revanche, pour accéder à un possible degré de plaisir plus indépendant de la douleur, il faut tenir compte de certaines caractéristiques propres au plaisir en tant que tel. Il est physiquement moins localisable, et surtout beaucoup plus fugace que la douleur. En outre, même s’il semble pouvoir se répéter avec les mêmes traits, en réalité il est toujours quelque peu différent de la fois précédente. Il peut devenir par là un facteur de personnalisation, alors que la douleur a un caractère fondamentalement anonyme entraînant une plus grande disposition à la solidarité et à la socialisation. Si, de la douleur physique, on passe ensuite à ce qu’on pourrait qualifier de douleur morale, il est possible, que quelqu’un finisse préférer vivre dans l’angoisse, la peur, ou la frustration qui peuvent lui assurer un espoir, si lointain et ténu soit-il, de se réaliser, plutôt que de compter sur le maintien d’un équilibre émotionnel, difficile du reste à évaluer par rapport à des normes établies. À tout ceci se surajoute le fait que la mémorisation de la douleur est bien plus tenace que celle propre au plaisir. Toute maladie, en illustration, laisse en nous une trace plus profonde que ne le fait une longue période de santé. La sexologie, cependant, nous met souvent devant des situations cliniques d’où ressortent des contrastes et des paradoxes pas toujours faciles à affronter si nous n’avons pas modifié notre manière classique de voir les choses. C’est-à-dire que l’on peut constater le déclenchement, devant toute forme de plaisir, du même type d’angoisse et d’inquiétude que nous sommes habitués à remarquer face à la douleur. Que ce n’est donc plus l’anxiété en imaginant une sûre défaite qui est mise en place, mais au contraire une anxiété qui découle de la perspective d’un bonheur possible. C'est l'enjeu d'une relation BDSM. La gestion du plaisir, en outre, devient automatiquement encore plus compliquée et malaisée dans le contexte d’une vie de couple où l’érotisme ne se limite à une affaire individuelle, mais doit atteindre une syntonie et une synchronie bien loin d’être à disposition dans l’immédiat et à tout moment. Nous sommes tous assez bien préparés à affronter la douleur et la déception, mais les surprises les plus retentissantes pourront nous venir de l’effroi et de l’inquiétude qui, contre toute attente, pourraient se dégager d’un plaisir qui frappe à notre porte sans s’être annoncé. À propos du divin plaisir et des connections avec la douleur, n’oublions pas non plus que dans le domaine spécifique de la sexualité, la jouissance peut prendre le visage de l’attente, impliquant une hypervalorisation préalable du plaisir telle à engendrer la douleur liée à la déception, puisque le plaisir réel doit se confronter sans cesse avec un format idéal qui lui est souvent attribué, et dont on ne sait pas bien si c’est pour le tenir à distance ou pour entretenir le besoin de ne pas trop le négliger. En définitive, il n’est pas aisé de savoir si ce qui laisse le plus d’empreinte est un plaisir atteint ou un plaisir manqué, un plaisir désiré, et convoité, peut-être perdu de vue au dernier instant. En est l'ilustration, la frustration tirée de la privation d'orgasme. Si bien que dans beaucoup de pratiques sexuelles ou BDSM, peut se cacher de l’ambiguïté, celle de renoncer, par le biais du dysfonctionnement, à la jouissance immédiate, en se rabattant sur le recours à l’introduction d’un délai. Le désir sexuel, en somme, peut donner facilement l’impression d’une méthode apprise pour pouvoir jouer avec cette entité bifocale constituée par un amalgame de plaisir et de douleur, un peu comme le chat joue avec la souris. Ce serait uniquement le masochiste qui refuse de se situer dans cette ambiguïté permanente entre plaisir et douleur pour choisir un rôle définitif favorisant la douleur, une douleur supposée maîtrisable. Pour tous les comportements SM, par ailleurs, est concevable l’existence d’un tel pacte avec le diable, où le plaisir recherché est échangé à jamais contre une douleur, pourvu qu’on obtienne l’assurance de la maîtrise de la douleur en tant que telle et de ses équivalents moraux, y compris la culpabilité. Bibliographie et références: - Gérard Bonnet, "La sexualité freudienne" - Alain Badiou, "Deleuze, La clameur de l'être" - Richard von Krafft-Ebing, "Psychopathia sexualis" - Shiri Eisner, "La sexualité freudienne" - Gilles Deleuze, "Présentation de Sacher-Masoch" - Sacher-Masoch, "L'Amazone de Prague" - Élisabeth Lemirre, "Le couple inconscient, le désir freudien" - Roland Jaccard, "Lecture pornologique" - Philippe Sellier, "Mythes érotiques" - Peter Horwath, "Friedrich Salomo Krauss" - Louis Thivierge, "Changement de paradigme, le DSM-5" - Steeve Demazeux. "L’échec du DSM-5, ou la victoire de la liberté" Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : le 15/11/19
"Son autre main glissait entre ses jambes et elle la voyait par-derrière dans le miroir. De cette main, elle se caressait le sexe d’avant en arrière. Son majeur pénétra en elle et elle le fit aller et venir. Elle eut soudain envie d’être prise des deux côtés à la fois et de glisser son autre majeur entre ses fesses .." Delta of Venus-- "J’ai finalement décidé de publier des textes érotiques, parce qu’ils représentent les efforts premiers d’une femme, pour parler d’un domaine qui avait été jusqu'alors réservé aux hommes." Anaïs Nin écrivit ces lignes en septembre 1976, alors âgée de 73 ans, dans la préface de Delta of Venus, recueil de nouvelles érotiques. Pourtant ces récits furent rédigés près de 40 ans plus tôt. Pendant des années, l’auteure courut tantôt après la gloire, tantôt après le secret, mais sans cesse après le plaisir. Toute sa vie, Anaïs Nin fut tiraillée par ses sentiments, par son comportement, par ses volontés. Parfois digne épouse, parfois amante volage, en compagnie de femmes, d'hommes, souvent les deux à la fois. Sa personnalité fut marquée par cette dualité, la poussant à exercer son art, pour elle mais surtout pour les autres. Elle conta le désir féminin comme aucune femme ne l’avait fait auparavant. Femme libre et passionnée, elle fut souvent qualifiée à tort de féministe. Humaniste et idéaliste, proche des surréalistes, elle éprouvait un profond dégoût pour la politique. Seuls comptaient à ses yeux, la beauté et la vérité, le plaisir et le bonheur. "Mon plus grand problème ici, dans une Amérique éprise de polémique, c'est mon peu de goût pour la polémique. Intellectuellement, je déteste les joutes stériles. Je n'aime pas les discussions ni les luttes pour convertir les autres. Je cherche l'harmonie. Si elle n'est pas là, je m'en vais ailleurs." (1945) Muse et amante d'Henry Miller, elle sut avec élégance, oser aborder dans ses récits érotiques, des thèmes avant-gardistes, comme le plaisir féminin, la caresse et l'orgasme. Les deux artistes, unis par une connivence intellectuelle, brûlèrent la lumière. Leur passion libertaire et animale, mais aussi fidèle et féconde, dura neuf ans. Leur amitié littéraire, reliant leur exaltation sensuelle à leurs livres, toute leur vie. En Avril 1940, un homme d'affaires américain, sous couvert d'anonymat, proposa à l'écrivain d'écrire des récits érotiques pour un dollar la page. La femme de lettres, en proie à des difficultés financières, accepta aussitôt de rédiger les textes commandés. La tâche s’avéra laborieuse, le commanditaire mystérieux se montrant inflexible, exigeant des scènes toujours plus crues. "Laissez tomber la poésie et les descriptions autres que celle du sexe. Concentrez-vous sur le sexe." Anaïs Nin déplora l'injonction restreignant l'amour à d'ennuyeuses et vulgaires descriptions anatomiques. L'érotisme littéraire, expression artistique, nécessitant au contraire, à ses yeux, lyrisme et esthétisme. Le langage des sens, trop longtemps interprété par des hommes, demeurant inexploré, restait en réalité à inventer. De son écriture féminine et sensuelle, naquirent "Vénus Erotica" (Delta of Venus) suivi des "Petits oiseaux", deux livres regroupant une série de nouvelles. Au-delà d’une narration parfois un peu abrupte, ses textes sont d'authentiques chefs-d'oeuvre, compositions sensuelles, danse mélodieuse des mots, naviguant entre "Le Boléro" de Ravel et les "Gymnopédies" de Satie. Les personnages, d'un charme désuet, sont dépeints subtilement dans un foisonnement d'imagination débridée. Sans être cités, une multitude de thèmes métissant le récit, ésotériques ou réalistes, sont évoqués ; Hermaphrodisme, bisexualité, nécrophilie, inceste, exhibitionnisme, fétichisme, urolagnie , onanisme, etc ,,, Dans une atmosphère surréelle, des êtres en proie à des fantasmes non conventionnels, libèrent leurs pulsions. L'occasion de théâtraliser des scènes de domination ritualisées , cruelles souvent extrêmes mais toujours gracieuses. Entre les lignes, transparaît l'exigence artistique de la femme de Lettres talentueuse, volage mais esthète, choisissant de suggérer élégamment plutôt que de décrire crûment. La psychologie des personnages échappant à la vision binaire de la sexualité classique du coït ordinaire. Les genres s'interchangeant librement, tels des anges sexuels, des femmes sont hommes, les hommes sont femmes. De gracieuses adolescentes s'adonnent langoureusement à des jeux saphiques raffinés. Les héros sont uniques laissant leurs désirs s'enchevêtrer dans un hymne au plaisir. Les nouvelles sont concises, claires et poétiques mais également épicées, décomplexantes parfois sauvages. Sur un rythme suave, sous des mots impudiques et une cadence érectile, les corps exultent animalement. Le talent d'Anaïs Nin réside en sa capacité de restituer au sexe toute sa magie et son sens, fuyant l'explicite, et l'obsessionnel. Dans ces deux récits, l'auteure demeure sans cesse attentive aux sensations et aux sens. L'érotisme n’étant jamais l’objet principal d’une histoire, mais une quête de caresses satinées et de baisers gourmands. "Elle le léchait doucement, avec la délicatesse d’un chat, puis elle en prenait une partie dans sa bouche et refermait ses lèvres. Il tremblait." Son journal intime fut sa vie, ses nouvelles érotiques ses rêves. Lors d’une conférence donnée en 1973, elle révéla que la vie lui serait plus supportable, si elle la considérait comme une aventure ou un conte. L'auteure ne vécut que pour les rêves qu’elle inventait. Imperceptible, elle passa sa vie à se travestir, en jouant avec les mots, les frissons, les corps, ses fantasmes. Tout au long de son existence, la Femme de Lettres, muse et amante, presque asexuée, rayonnante de beauté et d'intelligence, fut en conflit permanent avec la réalité et l'imaginaire, la féminité et la masculinité. Le 14 Janvier 1977, jour de sa mort, à l'âge de soixante quatorze ans, le dernier tome n’étant pas encore édité. Ce fut le comédien Rupert Pole, son second mari qui s'en chargea. Elle repose au cimetière de Swan Point, Pawtucket, à Rhode Island. Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : le 06/09/22
Nous sommes en route pour rentrer à la maison. Nous sommes sorti pour voir des amis. Je suis habillée de ma robe rouge et de mon colier d'appartenance noir. Sur le chemin, il y a un homme qui fait du stop. Il va en direction de notre maison. Nous arrêtons sur le bord de la route pour lui proposer de monter. -On peut vous enmener non loin d'où vous voulez aller. Dis-je après avoir ouvert ma fenêtre. Il me regarde et s'attarde sur mon colier. Il hésite puis me dit -Avec plaisir Il monte derrière. -Merci de vous être arrêté, dit notre passager, je m'appelle Alex et vous? - Moi je m'appelle Jessica et le monsieur d'à côté s'appelle Nicolas. Tu fais quoi dans la vie? - Je suis ingénieur dans une grande boîte, me répondit Alex Au cours de la discussion Alex nous confie que son travail lui met beaucoup de pression. Et qu'en ce moment il fait du stop pour voyager et rencontrer de nouvelles personnes. Au fil de la discussion Alex nous pose cette question. -J'ai vue ton collier et je me demandais s'il avait une signification particulière. A ses mots je rougis -Vas y je t'en pris répond lui, dit mon Maître sans lâcher la route des yeux. -Il a un sens pour nous oui, c'est un colier d'appartenance. lui répondis- je timidement. Je prend la main de mon Maitre. Et je complète en disant. - Il signifie que j'appartiens à mon Maître. -Tu es alors soumise comme moi, dit Alex avec un grand sourire. Je suis surprise de sa réponse mais je lui réponds avec un sourire sadique. - Pas exactement je suis plutôt Switch Nous continuons alors la discussion sur le sujet. Le feeling passe bien avec lui. - J'aimerais bien le soumettre, dis-je à voix basse à mon Maître Mon Maître dit alors à Alex -Souhaite tu passer à la maison boire un coup? -Allez pourquoi pas, répondit Alex après avoir hésité. Nous arrivons à la maison. Nous le faisons rentrer -Souhaite tu qu'on te montre la maison, lui dit-je. Nous lui montrons le salon, la salle de bain et enfin notre chambre qui nous sert de donjon. Au mur est accroché une cravache, un paddle, un martinet et plein d'autre instruments de torture. Dans la pièce sont disposés divers sextoys. Ça va du lapin au wand. Il y a aussi des plugs qui sont avec une queue ou un bijoux et qui sont de diverses taille. Il a l'air émerveillé en voyant nos jouets. Il regarde ensuite la cage qui se trouve au pied du lit. -on l'utilise pour garder nos prisonniers captif On voit ces yeux briller avec envie Maître et moi on se regarde avec complicité. On se dit qu'on a trouvé notre nouveau jouet. On a déjà discuté avec Maître de mon envie d'avoir un homme sous mon jout Je me dis que c'est peut être l'occasion. Nous lui proposons à boire sans alcool car nous voulons qu'il soit lucide pour accepter ou non notre proposition. Nous discutons un peu puis une fois que l'atmosphère est détendue mon Maître lui dit. - Ma soumise a une question à te poser Alors je me lance et lui demande - Accepterais-tu de faire une séance avec nous. C'est moi qui te dominerait sous l'obéissance de Maître Il nous regarde en hésitant. Maître prend la parole - On t'a vu regarder la cage avec envie tout a l'heure. A ces mots, il baisse la tête de honte et acquiesce. - Il faut que tu le verbalises. répondis Maître - J'accepte de faire un séance avec vous. Répondis Alex. - Très bien. Nous allons alors discuter de tes envies et de tes limites. Maître et lui discute. J'écoute avec attention mais aussi avec envie. Après cette grande discussion Maître nous demande à Alex et à moi de nous déshabiller et de nous mettre à genoux. Lui hésite, moi j'obéis immédiatement. Maître lui redonne l'ordre de façon plus ferme. Alors il me regarde et il me voit à genoux nue alors Alex fait de même. Je le trouve beau et encore plus beau à genoux. J'ai hâte que mon Maître m'autorise à le torturer - Je reviens ne bougez pas. Dit Maître avant de.partir dans la chambre. Il n'est plus dans mon champs de vision. Alors j'écoute chaque bruit. J'imagine ce que je vais lui faire. Ma respiration s'accélère d'excitation Soudain j'entend un claquement ce qui me fait sortir de ma torpeur. Maître a apporté une ceinture. Mon jouet favori. Et il le sait au vue de tous nos jeux Il demande à notre invité de se mettre à 4 pattes. Il obéit. -Lève toi ma sluty. Je te donne cette ceinture. Et je t'offre cet homme en jouets. Fais en ce que tu veux. Je prend la ceinture. J'ai mon grand sourire sadique. J'ai hâte de l'entendre crier de plaisir et de douleur mélangé. Je ne vois pas son visage mais j'imagine bien sa crainte. Je tend la ceinture, la première claque tombe sur ses fesses. Il crie de surprise. Puis ensuite de nouveau coup tombe. Pour ne pas l'épuiser, j'alterne entre coups et caresses. Il crie de douleur à chaque coup mais soupire de soulagement à chaque carresses. Sa respiration se fait plus allaitante. Ses fesses se tendent à chaque coups. Il crit de douleur mais en demande encore et encore. Je prend mon pied à le torturé ainsi Ses fesses rougissent sous mes coups. Quand Monsieur trouve cela satisfaisant, il me demande de lui donner la ceinture. Je la lui rend. N/notre soumis reprend alors sa respiration. Monsieur me dit -Je t'en pris continue à jouer avec ton jouet. Et il me confie, j'aime te voir prendre autant de plaisir - Merci, Monsieur. Je t'en suis reconnaissante. Je me dirige alors vers sa tête. Je lui présente mes pieds et lui demande de les embrasser. Je fais cela en connaissant son fétichisme de pied. Mon jouet se baisse puis embrasse mes pieds. Je prends plaisir à l'humilier ainsi. - C'est bien ma chienne. Le felicitais-je en retournant derrière lui. Je lui carresse les couilles gentillement. Puis, je lui assène un coup dans le couilles. Il crit et se tord de douleur. D'un ton sec je lui dit -replace toi bien Il se remet alors vite en place malgré la douleur - bon garçon, lui dit-je en lui caressant son dos. Je lui carresses les couilles avec mon pied pour ensuite lui asséné un nouveau coup. Il crit mais ne bouge pas cette fois. Je lui carresses le dos pour le récompenser. Je constate qu'il bande. - Maitre regarde il bande, la salope aime ce que je lui ai fait. Rigolais-je avec Maître - ahah je vois ça, répondit Maître. A nos mot il baisse la tête et rougis. - Monsieur, tu pense que je peux le faire jouir ainsi? - Demandons à N/notre salope. Tu penses que tu peux? Dit il a notre soumis. -Je, je ne sais pas, bégaie t-il Je lui donne une fessée et tous de suite son sexe réagie. Sa respiration c'est accélérer. - Et maintenant tu sais ? Lui Répète Maître. - Oui, je pense pouvoir, répondit-il timidement. - Allonge- toi sur le dos. Il suit les ordre de Maître sans broncher. Le voilà allongé sur le dos avec son sexe lever. Je lui écarte les jambes pour avoir accès à ses couilles. Je commence à griffer son corps. Il se tord sous mes griffures. Sa respiration est rapide et forte. Je lui bloque ensuite sa respiration en mettant la main sur son nez et sa bouche. Avec mon pied je viens lui taper les couilles. Son sexe réagie à chaque coup. J'aime le voir souffrir mais surtout que cela lui plaît. Je sens ma mouille couler de plaisir le long de ma jambe. Mes coups s'accélèrent, je lui laisse de moins de temps pour respirer. Je le sens monter en pression. Et là sans prévenir, je le griffe. Alors il n'arrive pas à ce retenir et éjacule sur son ventre. Il tombe ensuite de fatigue. Je viens placer sa tête sur mes jambes et je lui carresse la tête et le corps. Je carresses ses blessures. Il est totalement détendu. Nous attendons qu'il redescende. Une fois qu'il est descendu, Maître nous demande de nous mettre à genoux devant lui. Je lui obéit. Il nous met une laisse. Il nous fait marcher à 4 pattes jusqu'à la chambre. - Met toi sur le tapis, met toi à genoux et n'en bouge pas, dit il à notre soumis. Docilement il va s'installer. - Tu va me voir baiser ta Maîtresse du soir. Je veux que que tu comprenne ta place se soir, lui dit Maître Il me fait monter sur le lit. Il me met à 4 pattes de façon à ce que notre soumis ne loupe pas une miette. On peut voir ma mouille couler le long de ma jambe. Maître touche à peine mon sexe que je bouge dans ton les sens. Mon sexe est comme électrifier. Les préliminaires sont inutiles. Alors il me plaque la tête contre le matelas. - A toi aussi je vais te montrer ta place, dit Maître avec une voix féroce. Il me fesse puis sans prévenir il entre sont sexe en moi. Je cris de supprise et de plaisir Il me baise avec force. Il me bloque, je suis incapable de bouger. Je crie mon plaisir. Être ainsi à sa merci m'excite tellement. - Ma belle se soir tu n'as pas le droit de jouir. Tu as déjà eu ton plaisir. Je vais juste me faire plaisir en t'utilisant, me grogne mon Maître Il se retire. Et sans prévenir il pénètre mon anus. Je cri de douleur et de surprise à son entrée. Il me possède totalement. Soudain je le sens se contracter et il jouit en moi. Nous nous écronlons tous les deux de plaisir. Notre soumis n'a rien loupé de la scène. Il bande à nouveau. Je suis contente de l'effet qu'on lui produits. Maître le regarde et dit. - Ce soir tu vas dormir sur le tapis au sol. Demain nous discuterons de ce qui c'est passé. Lui dit mon Maître. Nous ne sommes tous endormie dans un bonheur certain. Le lendemain nous prime le petit déjeuner ensemble. Il nous dit avous avoir pris son pied . Et qu'il n'avait jamais connu autant de plaisir. Il nous en remercie. Et nous dis qu'il souhaite renouveler l'expérience et qu'il aimerait dans le future devenir notre soumis. Nous lui répondit, qu'on a nous aussi beaucoup aimer nos jeux et que nous aimerions aussi qu'il devienne notre soumis. Nous le ramenons chez lui avec le sourire aux oreilles. Une fois déposée, on se dit à très vite.
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Par : le 09/12/20
L’avantage au cinéma, c’est qu’on peut écrire n’importe quoi sur presque n’importe quoi. Le cinéma se tient tout entier dans ce presque. La station Goncourt devrait s’appeler Faubourg du Temple. Ce faubourg, c’est presque tout ce qu’il reste du Paris du XIX ème siècle d’avant Haussmann, d’avant l’invention du cinéma et du métro. Edmond de Goncourt, qui disparut bien après Jules, quelques semaines après la première projection du cinématographe, n’a pas eu le temps de comprendre le pouvoir de l’image qui aurait raccourci les mots de son journal à deux têtes. Goncourt, c’est aussi le canal Saint-Martin et l’Hôtel du Nord. Fétichisme du cinéma. Le faux canal, le faux hôtel de cinéma furent construits loin de là, par Trauner. Des lieux vrais magnifiés par le faux qui, aujourd’hui, suintent le faux. On appelle ça le paradoxe d’Arletty. L'impératrice des faubourgs avec sa gouaille inimitable et l'œil qui frise, fait partie du patrimoine cinématographique français des années 30. Tour à tour muse, chanteuse, actrice, elle fascinait par son indépendance d'esprit. Issue d'un milieu populaire, la môme de Courbevoie, adulée avant guerre, brebis galeuse à la Libération, solitaire aveugle, ne s’est jamais départie de sa jovialité. Belle et intelligente, elle séduit les hommes qu’elle collectionnera en femme libre. Elle aura également une relation avec une femme au lendemain de la seconde guerre mondiale. Autodidacte à l’esprit vif, mannequin puis meneuse de revue dans les années folles, la jeune femme séduit son monde. À commencer par les artistes pour qui elle pose, de Marie Laurencin à Kees van Dongen, Moïse Kisling et les compositeurs qui la font chanter et les réalisateurs qui vont dévoiler son immense talent dans des films majeurs. "Hôtel du Nord" en 1938, "Le jour se lève" en 1939 et "Les visiteurs du soir" en 1942, de Marcel Carné dont les deux derniers sont dialogués par Jacques Prévert. Arletty avec son accent "titi parisien" et son sens de la repartie unique, entre de son vivant dans la légende du Paris populaire. Mais sa carrière est suspendue à la fin de la seconde guerre mondiale, lorsqu'elle est arrêtée et emprisonnée pour sa liaison affichée avec Hans Jürgen Soehring, un officier allemand. Peu sensible à la calomnie, elle balaiera d'un revers toutes les critiques. "Si mon cœur est français, mon cul, lui, est international". À la fin de sa vie, elle s'engagera en soutenant activement l'Association des artistes aveugles. Arletty, de son vrai nom Léonie Marie Julie Bathiat, est une actrice française née le 15 mai 1898 à Courbevoie, et décédée le 23 juillet 1992 à Paris. Sa mère Marie Dautreix est lingère et son père Michel Bathiat, chef du dépôt des tramways est originaire de l'Auvergne. Elle fait de bonnes études dans une institution privée, puis entreprend d'étudier la sténographie chez Pigier. La Guerre de 1914 fauche sur le champ de bataille son premier amour qu'elle surnommait "Ciel", à cause de la couleur de ses yeux. En 1916, son père meurt, écrasé par un tramway. Arletty, son frère et sa mère se trouvent expulsés du dépôt. Elle se laisse alors séduire par un banquier, Jacques-Georges Lévy. Ils ont le même âge. Il l'amène dans sa villa dix-huit, avenue Alphonse de Neuville, à Garches. Ils ont pour voisins Coco Chanel et André Brulé. Jacques-Georges lui fait connaître le théâtre, les grands couturiers, les bons restaurants et la plus haute société parisienne. Mais elle le quitte. Puis, un jour, elle rencontre Paul Guillaume, l'homme qui imposa l'art nègre et le cubisme. Il lui conseille alors de tenter sa chance au théâtre. Afin de la pistonner, il lui donne une lettre de recommandation pour le directeur du théâtre des Capucines, qui l'engage comme petite femme de revue. En souvenir d'une héroïne de Guy de Maupassant, on décide de l'appeler Arlette. Elle rajouterra un “i” au bout, puis transformera le i en y pour faire plus chic anglais, up to date. En 1930, le cinéma parlant commence à s'imposer en France, Arletty avait refusé de tourner dans les films muets, accepte un petit rôle dans le film "La Douceur d'aimer". Elle ne s'apprécie pas mais continue de tourner dans quelques films, "Un chien qui rapporte" (1931), Une Idée folle (1932), "Mademoiselle Josette", "Ma femme" avec Annabella, "Je te confie ma femme" (1933) et "Pensions Mimosa" (1934) entre autres. En 1938, elle est dirigée dans un film qui l'impose comme vedette, "Hôtel du Nord" avec Annabella et Jean-Pierre Aumont. En 1939, Jacques Prévert la révèle sous un jour différent en lui composant le rôle de Clara du "Jour se Lève" (1939) avec Jean Gabin. Elle tient à diversifier son style de composition. Elle tourne alors dans deux comédies, "Fric-Frac" et "Criconstances atténuantes" (1939). En 1941, Arletty tourne dans le célébrissime "Madame Sans-Gêne". Elle interprète si bien son rôle qu'il semble être spécialement écrit pour elle. En 1942, ce sont dans "Les Visiteurs du Soir" où elle s'impose finalement malgré son âge. En 1943, "Les Enfants du paradis" avec Pierre Brasseur l'immortalise dans ce chef-d'œuvre. Cependant le tournage rencontre des difficultés et le film ne verra le jour qu'au début de 1945 alors qu'Arletty est en résidence surveillée. Pendant quatre ans, Arletty se fait discrète afin d'éviter tout problème avec la guerre en France. Le vingt-cinq mars 1941, à dix-huit heures, à l'invitation de son amie Josée de Chambrun, fille de Pierre Laval, Arletty assiste à un concert. Ce soir-là, on joue les œuvres d'Emmanuel Chabrier. Mais pour Arletty, l'essentiel n'est pas là. Derrière elle, un jeune et bel officier allemand aux yeux bleus, de dix ans son cadet, sanglé dans un magnifique uniforme gris de la Luftwaffe. Cet Allemand n'est pas un inconnu pour Arletty, qui l'avait déjà croisé le onze mars, lors d'un dîner chez les Chambrun. Pour Arletty, le coup de foudre est immédiat. Elle, qui mettait son indépendance et sa liberté au-dessus de tout, capitule sans conditions face à la beauté toute aryenne de l'officier. Peut-être, pour la première fois de sa vie, Arletty tombe réellement amoureuse. Le nom de ce bellâtre qui fait tourner la tête de la plus célèbre actrice française est Hans Jürgen Soehring. Parfait francophone, et ardent francophile, son aspect physique est une affiche de propagande pour le III ème Reich triomphant. Sportif accompli, seul un accident l'a empêché in extremis de participer aux jeux olympiques de Berlin en 1936. Doué d'une solide culture classique, il est capable de réciter des pages entières des auteurs grecs, comme des romantiques allemands et français. Il s'engage dans la Luftwaffe, à Paris, pendant l'occupation siège comme assesseur au conseil de guerre de la Luftwaffe, ce qui lui permet de circuler comme bon lui semble dans la capitale française. La journée du dix-sept janvier 1942 est à retenir. Ce jour-là, Hermann Goering en personne est en visite dans la capitale française après avoir rencontré le maréchal Pétain à Vichy, et le tout-Paris intellectuel et artistique se presse pour voir l'homme fort du Reich, successeur putatif d'Hitler. Dans l'ambassade d'Allemagne, parmi une foule compacte, Arletty est de la partie et est présentée au maréchal. Goering est le chef suprême de la Luftwaffe, et donc celui de Hans Soehring. Après le débarquement, Arletty a refusé l'offre qui lui a été faite par Otto Abetz de gagner l'Allemagne. Lors de sa dernière permission à Paris, en juillet 1944, "Faune", surnom de Soehring s'était montré également partisan de cette solution. Mais rien n'y fait, Arletty ne veut pas quitter Paris. Le vingt août, les fenêtres de son domicile du quai Conti sont mitraillées dès les premières heures du soulèvement de la capitale. Prise de panique, Arletty juge plus prudent de quitter son domicile. Ensuite, elle trouve refuge chez la comtesse de Broglie. Le vingt septembre 1944, lasse d'attendre, Arletty retourne dans la capitale et loge à l'hôtel Lancaster. À l'accueil du palace, elle se fait enregistrer sous son nom de scène. Pour la discrétion, il y a mieux. Depuis toujours, la police surveille les fréquentations des hôtels et des garnis. La localisation d'Arletty est désormais inéluctable. Dans cet établissement, occupé par des membres du gouvernement provisoire, l'actrice loue la chambre cinquante-six au cinquième étage. Mais Arletty au Lancaster, reçoit de mystérieux appels téléphoniques et des menaces à peine voilées. Le six octobre 1944, elle essuie la visite d'un policier des renseignements généraux. Le vingt octobre 1944, les inspecteurs Alexandre Martignac, Jean Soirat et Raymond Bigot peuvent enfin procéder à l'interpellation d'Arletty. Une fois l'actrice dans le fourgon de police, le convoi prend enfin la direction du dépôt à la Conciergerie. Pour Arletty, le temps des épreuves est arrivé. Le lendemain, les choses sérieuses commencent. À l'un des policiers qui l'interroge: "Comment ça va ?", elle répond: "Pas très résistante". Interrogatoires, onze nuits dans un cachot, puis transfert au camp d'internement de Drancy. Contrairement à la légende, Arletty ne sera jamais tondue. Elle est libérée quelques semaines plus tard et assignée à résidence au château de la Houssaye, en Seine-et-Marne. Avec interdiction de tourner. Finalement, le six novembre 1946, le comité national d'épuration la condamne à un blâme. Le grief reproché: "A connu un officier allemand en 1941, liaison amoureuse avec ce dernier." Les juges ne croient pas si bien dire. Ils l'ignorent, bien entendu, mais, en cet après-guerre, l'idylle avec l'officier allemand se poursuit secrètement. Les lettres passionnées exhumées aujourd'hui le prouvent. Sitôt son horizon judiciaire éclairci, elle saute dans un train gare de l'Est et rejoint son amant en Bavière. Ils passent Noël 1946 ensemble. Soehring la demande en mariage. Refus, la comédienne plaçant toujours son indépendance au-dessus de tout. Six mois plus tard, la pestiférée du cinéma français se retrouve de nouveau face à une caméra, celle de Carné, pour "La Fleur de l'âge". Le tournage emmène l'équipe à Belle-Île-en-Mer. Arletty rêve d'y jouer les Robinson avec son amant allemand. Quand elle débarque pour la première fois sur l'île bretonne, en mai 1947, c'est après une traversée mouvementée sur la vedette des Ponts-et-Chaussée qui a bravé la tempête pour atteindre Le Palais. Malgré ces conditions dantesques, l'actrice s'y sent tout de suite très bien. Se promenant entre deux prises de vue, elle découvre une petite maison de pêcheur à vendre, à un jet de pierre de la plage de Donnant. Modeste demeure qui correspond exactement à ce qu'elle recherche, un havre de paix dans lequel elle puisse se réfugier entre deux tournages. Si possible aux côtés de Hans-Jürgen Soehring, l'officier allemand de la Luftwaffe, dont elle est tombée folle amoureuse. "J'ai acheté pour toi, avant de quitter cette île, une petite maison bretonne." Pas de dépenses somptuaires, Arletty aime quand les éléments sont déchaînés. Las, le Faune n'y mettra jamais les pieds. Les deux amants se retrouveront bien, en 1949, à Paris. Mais l'intuitive Arletty sent qu'une autre femme est entrée dans la vie de l'Allemand. Leur passion s'éteint doucement. Certes, lorsque Soehring est nommé consul à Luanda, c'est Arletty qui va récupérer ses chaussures chez un bottier parisien, pour les lui envoyer en Afrique. Les lettres se font plus rares, pourtant. Entre-temps, l'ancien officier de la Luftwaffe a été nommé ambassadeur de RFA à Léopoldville au Congo où, il se lie d'amitié avec Claude Imbert, futur fondateur du Point. Le neuf octobre 1960, il part se baigner dans le fleuve Congo, avec son fils de onze ans. Soudain, il est emporté par le courant et disparaît dans les eaux limoneuses. Ne surnage hélas que son chapeau. Son corps ne sera jamais retrouvé. Fin romanesque. Arletty est sonnée. Elle lui survivra trois décennies, s'éteignant en 1992, aveugle, à quatre-vingt-quatorze ans. "Soehringuisée" à tout jamais. Après le Faune, cette femme au tempérament de braise n'a plus eu le moindre amant. Ni français ni international. Elle est incinérée au Père Lachaise, ses cendres sont inhumées dans le caveau familial du cimetière des Fauvelles à Courbevoie. Bibliographie et références: - Philippe d'Hugues, "Arletty" - Christian Gilles, "Arletty ou la liberté d'être" - Claudine Brécourt-Villars, "Les Mots d'Arletty" - Denis Demonpion, "Arletty" - Michel Souvais, "Arletty, confidences à son secrétaire" - Robert de Laroche, "Arletty, paroles retrouvées" - Gianni Lucini, "Arletty" - Jérôme Dupuis, "Le beau nazi d'Arletty" - Marie-Béatrice Baudet, "Arletty, une passion coupable" - Laurent Joly, "La délation dans la France des années noires" Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : le 22/10/19
"Il n'y a que deux conduites avec la vie:ou on la rêve ou on l'accomplit ". René Char.Poésies (1907-1988) En littérature, il existe des chemins hasardeux,et reconnaissons,qu'il faut une certaine audace, pour tenter d'examiner avec circonspection et objectivité,sans attiser la polémique, l'influence du Marquis de Sade, dans l'univers du BDSM,au début du XXI ème siècle. En effet,la réflexion ne doit pas se contenter,de légitimer sans recul,les excès cruels de l'homme et la perversité de sa pensée,ou de les rejeter en bloc,mais de les comparer,d'une part à l'idéologie classique fondée sur la liberté et le respect de l'individu,et d'autre part,à la réalité des pratiques contemporaines du BDSM,fondées fondamentalement sur le principe de base du libre consentement. Ces réserves émises,Il apparaît cependant illusoire d’aborder l'univers du BDSM,en occultant totalement l'oeuvre et la personnalité du Marquis de Sade. Tant,la mémoire de l'écrivain,libertin,pervers,cruel, amoral mais auteur fécond,libre penseur,précurseur et talentueux,semble dominer de son aura,ce monde étrange et fascinant. Les adeptes du sadomasochisme,en grande majorité,ont fait de lui,dans leur mode de vie et leurs pratiques,leur figure tutélaire. Sa création littéraire et de fait,l'homme,représentant pour eux,bon gré mal gré,la quintessence même de leur philosophie et de leurs jeux sexuels. De même et plus largement,son nom,associé à celui de Léopold Von Sacher-Masoch,écrivain et historien autrichien,est à l'origine du terme sadomasochisme. Mais si,de son patronyme,fut issu au XIX ème siècle,le néologisme sadisme,considéré en psychiatrie,comme une perversion, gardons en mémoire,cependant,que l'auteur de "La philosophie dans le boudoir" en ignorait l'existence même. Il n’a jamais connu ce mot, mais a théorisé avec talent, sur les passions,les goûts cruels, les plaisirs de la torture,se contentant d'employer,dans ses récits,le mot "pervers". Car, c'est le psychiatre allemand,Richard von Krafft-Ebing qui,dans une approche psychanalytique et clinicienne, l'inventa. Conduisant à entretenir, depuis des controverses passionnelles interminables, incarnant un Sade nouveau,véhiculant tous les fantasmes et légendes,et bien souvent engendrant, un personnage,totalement différent de l'original. Représenter Sade,positivement ou négativement, par un concept scientifique,de surcroît,à l'acception, totalement galvaudée de nos jours,conduit fatalement à caricaturer sa pensée en la dénaturant. La question de l'influence mémorielle de la pensée sadienne sur l'univers du BDSM moderne nécessite de rappeler quelques notions. Mode de vie,ou philosophie,c'est à la base,une orientation sexuelle, réalisée entre adultes consentants, comportant des pratiques de discipline, de domination et de soumission et/ou de sadomasochisme n'engendrant,en théorie, aucun préjudice physique ou moral pour les pratiquants. La relation D/S,basée sur la confiance et un respect mutuel,peut se réaliser à long ou à court terme,de façon personnelle ou anonyme,dans lesquels, les partenaires peuvent s'explorer émotionnellement à l'infini. Une relation D/S peut être sexuelle ou non, intime ou anonyme, contractuelle,par écrit ou non. Le safeword (mot de passe) permettant de mettre fin à la séance,quand la personne soumise se sent en danger ou souhaite simplement y mettre fin,peut s'avérer utile voire indispensable selon l'intensité de la séance. Loin d'être exhaustive, la liste des pratiques se résume ainsi: le bondage,l'enfermement,la flagellation,l'utilisation de pinces,de ventouses ou de roulettes,la pose d'aiguilles,de glaçons ou de cire,la dilatation et fisting,l'urtication,l'urolagnie,la scatologie et les lavements. La D/S peut enfin inclure la servitude domestique qui peut devenir sexuelle,la chasteté forcée,et atteindre le stade de la déshumanisation,où le ou la soumise est considéré(ée) comme un animal ou objet. Le fétichisme peut se définir,comme une fixation monopathique,d'adoration et de recherche, d'une satisfaction sexuelle sur une partie définie du corps ou d'un comportement. Tous les fétichistes ne sont pas soumis et tous les soumis ne sont pas fétichistes. Peuvent être également cités,le facesitting,le BBW,le dog training,le poney girl et le travestissement (cross-dressing). Aucune de ces pratiques n'implique obligatoirement en principe, le passage à l'acte sexuel. Cependant, il arrive très souvent de voir ces activités dénaturées,et représentées, comme de simples composants sexuels à fort caractère érotique. Conservons surtout à l'esprit que le BDSM est un choix personnel,émanant d'une volonté autonome,et revêtant des formes différentes selon les individus. L'univers existe pour deux protagonistes,le concepteur,dominant ou dominante et celui ou celle,le soumis ou la soumise qui l'accepte librement. En résumé, il y a autant de versions de BDSM,que de pratiquants. La diversité fait sa richesse. La part d'héritage de Sade dans le monde du BDSM contemporain,au delà de tout débat passionnel,de mysticisme ou de denigration,de légende dorée ou noire, pose la question de la possibilité de reproduire ou non, son univers réel couplé d'une imagination allégorique, sur la pratique moderne du sadomasochisme. Compte tenu de la cruauté qualifiée de ses actes,historiquement établie,et de l'absence patente de consentement de ses victimes, la réponse est clairement non. Écrivain libertin talentueux,ou fieffé scélérat débauché,le Marquis de Sade brille,dans sa tentative désespérée, de mettre à bas,en tant qu'esprit libre et vagabond,un ordre social et religieux,en déclin à la fin du XVIII ème siècle. Son œuvre, inspirée d'une conscience matérialiste de l'infini,déshumanisant les corps,explore les abîmes sombres de l'âme. "L’imagination est l’unique berceau des voluptés, elle seule les crée, les dirige;il n’y a plus qu’un physique grossier,imbécile, dans tout ce qu’elle n’inspire ou n’embellit pas". Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : le 27/01/20
En France, au début du xxie siècle, la littérature féminine populaire, jusque-là traditionnellement sentimentale, est devenue érotique. On pourrait voir dans cette nouvelle écriture féminine et son dire érotique, un double défi: s’emparer d’un sujet longtemps tabou et occuper un territoire précédemment réservé aux hommes. Éros est dans l’air, à notre ère. Vit-il un âge d’or ? Si l’on considère le déploiement de l’érotisme dans la littérature féminine populaire contemporaine et les articles et émissions consacrés à ce phénomène, on peut y voir, sans nul doute, une période faste. Distribuée longtemps sous le manteau, la fiction érotique s’est démocratisée et évolue à l’avenant, en expansion et en évidence sur les étalages et dans les vitrines. Quant au marché du livre, la production et la consommation de ce type d’écrits tiennent le haut du pavé et les libraires contribuent à sa considérable diffusion. Nous assistons donc à une profonde transformation de la littérature féminine populaire en France, où les scripts permettent l’apparition d’une subjectivité désirante au féminin. Une des conséquences de cette parole féminine est d’abord linguistique: plus de dentelles pour nimber le désir comme à l’âge classique du roman d’amour obsédé par les bienséances et le happy end. Par la libération de la parole et celle des pratiques sexuelles, les auteures sont devenues plus égrillardes: leurs écrits traitent à présent du sexe en termes crus, évoquent des expériences souvent peu communes dans une langue facile d’accès et primesautière. Le corps nu y est banalisé par son omniprésence: les pudeurs du discours ont disparu. Cet exhibitionnisme s’explique tout à la fois par le désir de satisfaire le voyeurisme du lectorat et le plaisir d’offrir son texte comme on donne son corps. "Nous voici arrivés à l’âge masturbatoire de la littérature", écrit Xavier Deleu. Le désir est compulsif, le sexe un besoin pressant, Les héroïnes délurées de la littérature post-moderne se libèrent de leurs pulsions charnelles. Dans les scènes de copulation, tout se passe comme si, pour affirmer la verdeur du désir féminin, les auteures se sentaient obligées de détailler la mécanique de l’acte sexuel. Les romancières et la littérature féminine populaire s’adaptent à la nouvelle explosion des fétichismes et des obsessions. Dans la société contemporaine où la femme assume ouvertement ses pulsions, se livre aux pires turpitudes sans craindre les foudres d’un ordre moral désormais révolu, une nouvelle époque s’ouvre et donne une force noire au sexe. Le récit lubrique féminin, écrasé par la banalisation du sexe, est obligé d’aller aux extrêmes pour espérer frapper les esprits, appâter le chaland et parvenir à lutter contre la concurrence des images des films pornographiques et des sites web trash. Ne restait donc plus qu’à trouver le moyen, par des œuvres aguicheuses, de toucher un public de plus en plus large. Ainsi, la "littérature-viande" se déleste de ce qui est trop complexe pour aller à l’essentiel et plonge dans des passions fortes pour en finir avec les plaisirs fades. Les jouissances de l’héroïne sont désormais inséparables d’une sexualité violente et du sadisme de l’amant qui multiplie les expériences lubriques pour l’emmener au cœur de pratiques à sensations fortes. Le roman féminin érotique est entré dans l’ère de la spécialisation: latex, BDSM, bondage, etc, Aucun insolite sexuel n’y est omis. Ainsi, la "littérature-viande" se déleste de ce qui est trop complexe pour aller à l’essentiel et plonge dans des passions fortes pour en finir avec les plaisirs fades. Les jouissances de l’héroïne sont inséparables d’une sexualité violente et du sadisme de l’amant qui multiplie les expériences lubriques pour l’emmener au cœur de pratiques à sensations fortes. Le roman féminin érotique est entré dans l’ère de la spécialisation: latex, BDSM, bondage, etc, Aucun insolite sexuel n’y est omis. Il y a là une nouvelle écriture érotique féminine, celle de la douleur et de la cruauté, d’une sexualité de la domination et de la soumission qui s’inscrivent en faux contre les évolutions libérales des sociétés démocratiques. Une mise en écriture d’expériences sexuelles débridées et une pratique à haute dose d’une obscénité fleur bleue mêlent mots doux et termes orduriers. Avant, de telles scènes, passées sous silence, existaient en creux dans les récits; à présent, elles occupent des chapitres entiers. Le roman érotique féminin est bel et bien un avatar novateur du roman sentimental traditionnel:il a su adapter son contenu afin d’être en adéquation avec le monde contemporain. La clé du succès du récit féminin de l’étreinte réside en un juste dosage entre le SM et le côté fleur bleue. Et cette version hot de Cendrillon évoque le mélange de deux imaginaires, celui du X et celui du sitcom. D’aucuns attribueront ceci à la difficulté d’innover dans un domaine par définition immuable on seulement la mécanique des corps n’a pas varié depuis les origines, mais les imaginaires érotiques qui ont nourri les littératures légères du libertinage comme celles du xxe siècle sont globalement restés les mêmes. Pour réussir à imposer une écriture originale, il faut un imaginaire hors norme, une fantasmagorie singulière qui est le propre des grands auteurs. Y a-t-il néanmoins des procédés spécifiques de l’écriture de l’érotisme au féminin?? Sarane Alexandrian et Francesco Alberoni voient, tous deux, de notables différences entre les textes lubriques féminins et masculins: l’homme étant davantage animé par des rêves de possession alors que celui du deuxième sexe est supposé faire davantage la part belle au désir de fusion, les textes "masculins" seraient plus dans la recherche de l’efficacité, dans l’envie d’aller à l’essentiel. La progression du désir que l’on trouve dans l’écriture féminine n’intéresserait pas les hommes; seules les romancières décrivent tout le chemin qui mène au lit. Quand le masochisme devient, comme ici, sentimental, il correspond bien plus au code du roman sentimental qu’à celui du véritable roman érotico-pornographique. De femmes-objets, ces dernières sont devenues aujourd’hui des femmes-sujets qui construisent et assument, via leur sexualité, leur manière d’être au monde. Affranchies des luttes qui ont mobilisé leurs mères et leurs grands-mères, et du stigmate de l’infériorité longtemps attribué à leur sexe, ces auteures ont le sentiment d’être libres de choisir leur existence, leur carrière, leur manière de s’approprier leur corps et celui de vivre leur sexualité. On peut néanmoins se demander si le libre arbitre est devenu pour les femmes un fardeau dont elles voudraient se délivrer par des fantasmes de soumission ou s’il faut y voir, au contraire, un signe de la liberté d’accéder enfin, sans complexes, à leur propres désirs. Or, qu’il soit le signe de l’échec ou du triomphe du féminisme, ce qui frappe dans cet érotisme nouveau, c’est à quel point, il est le symbole d'une littérature prometteuse. Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir
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Par : le 24/05/20
Aujourd'hui, dans les films érotiques, le BDSM sert de support à l'expression de fantasme de puissance. Sa mise en scène frise souvent le grand guignol. Pourtant, loin d'être une pratique fantaisiste, il traduit dans la sexualité une tendance du psychisme à osciller entre domination et soumission. Histoire d’O a certes défrayé la chronique de façon admirable, mais ce n’est qu’une œuvre littéraire, aucunement un manuel BDSM. Le SM dont nous abreuvent les médias n’existe pas ailleurs que dans l’imagination collective, sous la forme d’une pathologie hallucinatoire à laquelle aucun malade ne pourra jamais s’identifier. Et cette farce universelle, pour avoir le mérite d’alimenter les fantasmes populaires des deuxièmes parties de soirées télévisuelles, continuera longtemps à culpabiliser des individus normaux qui ressentent en eux un instinct proche de ce SM que les foules diabolisent. Loin de toute caricature, dans certains contextes, ce n’est pas tant la perception du statut immoral ou condamnable des pratiques BDSM qui est réprouvée ou qui serait perçue comme anormale, mais bien le fait d’étaler sa vie intime dans un contexte qui ne s’y prêterait pas. En somme, il est possible d’affirmer que le BDSM est plus acceptable qu’auparavant comme en témoigne son infiltration dans la culture populaire. Désormais ce n'est plus le caractère violent des pratiques qui est au cœur des débats mais bien plutôt la question du consentement. À l’intérieur de la culture BDSM, il semble que les discours se soient adaptés aux changements dans la normativité contemporaine où l’idéal de la communication, du consentement et du sujet libéral maître de ses choix se soit répandu. Dans cette optique, le SM est désormais pensé comme une activité sexuelle favorisant le bien-être des adeptes et l’atteinte du plaisir, ce qui entre dans la logique de la santé sexuelle. Cette vision s’appuie sur une conception libérale du sujet contemporain que l’on imagine capable de prendre conscience de son état ou de ses processus émotionnels dans le but d’exprimer ouvertement ses désirs sexuels pour les vivre avec un partenaire. L’accent mis par les protagonistes unis dans une relation sur la négociation des pratiques et la démonstration d’une compréhension raffinée du consentement qui demeure l’objet de perpétuelles réflexions, pourrait nous conduire à affirmer que les adeptes de BDSM se positionnent non pas dans le spectre de la déviance, mais dans celui d’une hypernormalité, au sens où ce sont bien eux qui correspondent à une figure avant-gardiste des idéaux contemporains de communication, de rationalisme et de quête de plaisir fondée sur les désirs réciproques de chacun. Le sexe sous tension libère du sexe. Douleur et plaisir sont des sensations. Elles s'incarnent et permettent très tôt dans l'enfance de donner un espace au corps. Celui-ci se construit comme espace sensible traversé de perceptions tantôt déplaisantes, tantôt plaisantes. Le corps que nous sommes est initialement délimité par ces expériences. Le plaisir est tiré de la satisfaction des besoins tandis que le déplaisir provient de leur frustration. Au départ, le plaisir est lié à la survie tandis que le déplaisir indique une situation de danger vital. Il précède une possible disparition du sujet. Il se rattache donc à la mort. Plaisir et déplaisir sont donc respectivement articulés aux pulsions de vie et pulsions de mort. Le plaisir lorsqu'il survient recouvre la sensation désagréable précédente. C'est l'expérience d'une tension déplaisante qui indique quel est le besoin à satisfaire. La résolution procure du plaisir. L'expérience désagréable est donc nécessaire à l'avènement du plaisir. Il est donc possible d'érotiser la douleur en prévision du plaisir qui viendra lors de son apaisement. De plus, le sentiment d'indignité à l'œuvre dans le masochisme rend possible l'émergence d'un partenaire qui viendra le contredire. Le masochiste appelle donc un objet qui, en l'avalisant dans cette position, lui permet de prendre du plaisir. C'est le masochiste qui crée le sadique, attirant sur lui ses foudres, le masochiste est en situation d'être porté et secouru. Ce secours peut prendre la forme d'une punition. L'autre, même s'il punit, s'occupe du masochiste, il répond à une tension. Cette structuration est explicite dans le troublant film de Michael Hanecke: " La Pianiste." Quel qu’en soient les origines, apparaît l'union entre le corps et l'esprit. En punissant, on veut faire entendre raison, en meurtrissant le corps, on pousse l'esprit à s'élever en se surpassant. Les informations cérébro-dolorosives transmises au cerveau agissent comme des détonateurs forçant l'esprit. Celui ci transmet à son tour au corps l'ordre d'endurer et de résister. Ce schéma synaptique neuromusculaire se produit lors d'une séance de flagellation. Clairement exprimé, la flagellation permet d'explorer le côté animal en transgressant les codes d'une sexualité classique. Elle confronte les partenaires, à la vulnérabilité ou à la puissance, au cours de jeux de rôles sexuels extrêmes, comme de puissants leviers d'excitation sexuelle. La ritualisation, en particulier, la mise à nu de la soumise exacerbe l'érotisation de la préparation à la séance de flagellation. Elle ou il offre à sa Maîtresse ou à son Maître, en signe d'offrande, le spectacle de sa nudité. Libre à elle ou à lui, de se livrer à un examen approfondi des parties corporelles à travailler. Les yeux bandés, et bâillonnée, elle est attachée avec des menottes, ou des cordes, sur un carcan, un cheval d'arçon, le plus souvent, une croix de Saint-André. S'infligeant une souffrance physique, le masochiste produit des endorphines, hormones sécrétées en cas d'excitation, et de douleur. Les endorphines ou endomorphines étant des composés opioïdes peptidiques endogènes secrétées par l'hypophyse et l'hypothalamus, lors d'activités physiques intenses, sportives ou sexuelles, d'excitation, de douleur, et d'orgasme. Posséder la douleur, c'est s'autoriser à la transformer, à la renverser en jouissance. Lors de pratiques SM, nous percevons un passage à l'acte sexuel des tendances psychiques. Elles renvoient à des représentations du corps qui touchent aux couples propre/sale, bien/mal. Certaines parties du corps sont ainsi honteuses et attirantes (sexe, anus). Toutes pratiques sexuelles oscillent alors entre attirance et dégoût, douleur et plaisir. L'anticipation, l'imagination, sont les portes de la volupté sexuelle. La soumise éprouve le bonheur d'être le centre d'intérêt, l’objet de tous les honneurs; félicité délicatement épicée par son imagination et l'appréhension qu'elle peut y puiser, tandis que l'excitation monte. Le dominant découvre avec surprise que ses pulsions sont finalement très complémentaires des attentes de sa compagne; les deux partenaires ont, en fin de compte, des goûts très en accord et des fantasmes communs. Le jeu BDSM a cela de libérateur qu'il crée un contexte où chaque protagoniste va pouvoir se décharger sans honte de ces tabous, pour jouir librement de sa libido, tout en se délectant du plaisir de l'autre. Le sexe, s’il ne rend pas aveugle, a cela en commun avec les occupations physiques intenses, comme les compétitions sportives, qu’il possède les facultés de désinhiber, et d’occulter magiquement l’environnement. Il en va de même en SM, lors d'une séance pour les partenaires. Ce sont des leviers connus dans la sexualité, qui décuplent l'excitation et le plaisir qui en découle. Pour quelles raisons ? Du côté du soumis (ou de la soumise), ces leviers jouent sur l'abandon à l'autre; il ou elle est à la merci de celui., celle qui pourrait tout lui infliger, et qui contrôle son plaisir. Un jeu qui simule l'exposition au danger. Du côté du (de) la dominant (e), il ou elle obtient la toute-puissance sur son (sa) partenaire, avec la possibilité de faire mal ou de faire jouir. En dehors du SM, il s'agit de fantasmes et d'imaginaire, pas de violence infligée chez la plupart des couples. Pour certain(e)s, c'est parfois tout simplement faire une fellation, assis (e) aux pieds de l'autre debout; qui est soumis(e) et qui domine ? Celui, celle qui est aux pieds de l'autre ? Ou celui, celle qui domine en étant maître ou maîtresse du plaisir de l'autre ? En psychiatrie, le sadomasochisme fait partie de ce que l'on appelle les paraphilies, baptisées autrefois les perversions, comme l'exhibitionnisme, le fétichisme, ou la zoophilie. Ce sont des pratiques qui n'utilisent pas les ressorts sexuels jugés "normaux" par la société. Le masochiste ne jouira que dans la souffrance et l'humilation ; il n'aura pas d'orgasme dans un rapport classique. Son cerveau produit des endorphines, des antidouleurs naturels, qui sont sécrétés lors du plaisir, de l'orgasme et de la souffrance. Celle-ci est transformée en plaisir sexuel dans le cadre du masochisme. Le sadique, lui, prendra un plaisir à la fois psychologique et physique dans la douleur qu'il impose. Il frappe ou humilie pour blesser son partenaire de jeux érotiques. Le pouvoir dont il dispose devant sa ou son partenaire, décuple son excitation et son plaisir. Il se confronte au pouvoir dont elle dispose sur un autre être humain et à sa toute-puissance. Les sadomasochistes utilisent exactement les mêmes ressorts que les adeptes de domination et de soumission, pour augmenter leur plaisir. Car le plaisir est mutuel et partagé, c'est là tout l'enjeu du rapport SM. Il apporte un apaisement et un épanouissement sexuel aux couples qui le pratiquent. La confiance, l'écoute, la discussion et la connaissance de l'autre sont les vrais points à rechercher dans toute relation, et c'est d'eux que naîtra, parmi mille autres plaisirs, ce doux sentiment d'abandon que d'aucun appelle allégoriquement le subspace. Le SM n'est pas une perversion mais l'expression dans la vie sexuelle de mouvements inconscients ordinaires. Dans une certaine mesure en mettant en jeu les désirs les plus profonds, ces pratiques pimentent la sexualité et ne posent généralement aucun souci puisqu'elles sont fondées sur un profond respect et une écoute soutenue de l'autre. Le SM sain et modéré actualise et réalise une part des désirs inconscients informulés des partenaires. Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir
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Par : le 08/09/20
Le retour à une situation normale, c'est à dire une Maîtresse et ses deux soumis, a pris encore un mois. Les deux dernières semaines de juin et les deux premières de juillet. Ennia va bien. Je dirais même qu'elle va très bien, du moins en apparence. Plus de séquelles physiques. Reste l'empreinte psychologique de cette terrible épreuve. Nous n'avons toujours pas fait l'amour. Elle ne supporte pas encore l'idée d'être prise par la queue d'un homme. Elle a cependant retrouvé le goût du sexe entre les mains de Maîtresse Caroline. Offerte sous mes yeux à son gode-ceinture. Maîtresse se montre douce et attentionnée avec elle et c'est un sublime spectacle que de les voir faire l'amour, gémir, jouir. Ma queue a retrouvé sa cage depuis une semaine déjà, et j'avoue avoir du mal à le supporter. Maîtresse l'a remarqué, plusieurs fois, et s'est contentée de sourire sans un mot. Si elle se montre douce avec Ennia, elle compense en se montrant plus dure avec moi, souvent avec l'aide d'Ennia qui la seconde. Je suis cravaché régulièrement et Maîtresse a entrepris d'allonger mes tétons. J'ai droit à une séance quotidienne d'élongation, soit à l'aide de pinces lestées soit à l'aide d'une pompe à vide. Je suis de plus en plus sensible et mes Maîtresses s'amusent à me faire gémir de douleur en jouant avec. Nous ne voyons plus les complices de Maîtresse Caroline, je ne sais pas pourquoi. Sans doute juge-t-elle qu'Ennia a besoin d'un certain calme pour retrouver une vie "normale", si notre trio peut être considéré ainsi. L'annonce qui va bouleverser notre vie arrive quelques semaines plus tard. Ennia a peu à peu retrouvé sa joie de vivre et elle se montre plus entreprenante avec moi. Plus douce. Plus amoureuse aussi. Comme si rien ne s'était passé. Maîtresse Caroline lui laisse un peu plus de liberté et mon amour en joue délicieusement. Notre déesse a décidé de nous préparer pour quelque chose de spécial. Elle se montre très mystérieuse et le laisse filtrer aucune information, tout juste de quoi nous rendre fous d'impatience. "Il est temps, je crois. Sachez que j'y pense depuis un certain temps. Ma décision a été longuement mûrie. Ce soir, vous saurez mes petites chiennes, ce soir... En attendant, je vais vous mettre en condition". Maîtresse Caroline nous ordonne ne nous préparer, respectivement. Epilation parfaite, lavement, tenues imposées. Nous passons deux longues heures dans la salle de bains, sans surveillance. Sauf pendant le laps de temps où je suis débarrassé de ma cage pour me rendre parfaitement lisse. Maîtresse surveille Ennia qui s'amuse à m'agacer. Je bande instantanément bien sur, et mon amour est d'une douceur qui me rend fou. "Je t'ai dit de le préparer, pas de le branler ! Il a toujours interdiction de jouir je te rappelle. A moins que tu ne cherches ma cravache peut-être, ma petite pute ? " Sa cravache, elle l'utilise justement.... mais pas sur Ennia. "Maintiens ses cuisses écartées, cette queue dressée va retourner dans sa cage. Et je connais un bon moyen de la calmer ! Mon soumis, je ne veux aucun bruit. Tu encaisses et tu débandes, sinon je double la mise... compris ?" Je ne puis que laisser échapper un faible et résigné "Oui Maîtresse Caroline". Le premier coup s'abat sur mon gland offert. Je m'y attends mais la douleur est trop forte et je laisse échapper un cri. Le regard de Maîtresse se durcit, et les suivants s'enchaînent, sans aucune pitié. Gland, hampe et pour finir, mes couilles gonflées. Je m'écroule sur le carrelage. Maîtresse me laisse une minute pour récupérer et ordonne à Ennia de m'aider à me relever. Elle a atteint son but, je ne bande plus... "Voilà qui est mieux. Remets lui sa cage maintenant... j'en ai marre qu'il bande sans autorisation. Il va falloir que je le fasse travailler là dessus. Je veux un esclave qui bande sur demande, et qui sache se retenir. Je crois que je ne vais jamais y arriver avec toi... tu es une cause perdue. Tu es bien trop obsédé par le cul." Ennia et moi finissons de nous préparer. J'ai mal. Ma queue, de nouveau emprisonnée, me fait terriblement souffrir et la frustration me maintient au bord des larmes. Ennia le sent, et se montre particulièrement tendre. Nous nous enlaçons et nous nous embrassons comme au premier jour. Elle laisse échapper un "je t'aime" qui me fait rendre les armes. Je pleure dans ses bras et je lui dis mon amour pour elle, mon besoin d'elle.... je ne veux plus jamais être séparé d'Ennia. Je ne le supporterai pas. Nous enfilons les tenues préparées par Maîtresse Caroline. Latex noir pour moi, bas et serre-taille à jarretelles, longs gants, cagoule et large collier de cuir. Des anneaux fixés à mes poignets et mes chevilles, pour des entraves à venir. Tenue identique pour Ennia, mais de latex blanc. Elle est sublime ainsi recouverte de cette peau si spéciale. Maîtresse Caroline m'a révélé mon fétichisme pour cette matière. Je crois que je pourrais vivre ainsi habillé chaque jour. Nous rejoignons notre déesse dans le salon. Elle est assise dans un fauteuil et nous ordonne de nous agenouiller face à elle... "Mes petites chiennes.... vous savez que j'ai une grande annonce à vous faire. Je le ferai ce soir. Dans 3 heures exactement. Et croyez-moi, l'attente va être terrible !" Maîtresse nous attache, debout, bras au dessus de nos têtes, face à face. Assez éloignés pour que nos corps ne puissent se toucher. Puis elle nous bande les yeux. "Maintenant, la touche finale mes petites chiennes. Je vous veux en feu !" Elle pose un casque sur nos oreilles. Et lance la bande-son. Des cris, le claquement des fouets, des soupirs, une femme qui jouit... je ne sais pas où Maîtresse a trouvé cet enregistrement mais il est d'une efficacité redoutable. Je sens ses mains retirer ma cage et ma queue se dresse instantanément. L'effet de la privation sensorielle, de ces cris de jouissance et de douleur, me plonge dans un état d'excitation terrible. L'attente va être longue. Très longue en effet. Je perds rapidement la notion du temps. Les femelles torturées et jouissant sous la cravache ou je ne sais quel instrument de plaisir se succèdent. Il n'y a aucune parole, juste des soumises travaillées, hurlant ou haletant, une jouissance sonore qui semble sans fin. Je n'entends absolument rien de ce qui se passe dans le salon. Il me semble que quelqu'un bouge autour de nous. Maîtresse Caroline sans doute, qui prépare je-ne-sais-quoi. Nous n'allons pas tarder à le savoir.... Et cela va bouleverser nos vies, à jamais.
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Par : le 10/02/21
De nos jours, l’abusive correspondance de l’internaute avec l'univers virtuel infère un retournement irréel mais non moins puissant entre dépendance sociale et domaine personnel, entre lien sociétal et image sexuelle. Parmi tous les moyens que le marketing a trouvés pour exciter nos émotions, le recours à l'évocation du plaisir sexuel est sans doute l'un des plus performants. Les allusions à la sensualité, voire directement aux prouesses sexuelles, font désormais partie du paysage médiatique. Dans l'histoire des mœurs, jamais la sexualité n'avait autant investi l'espace public, jamais elle n'avait été chargée d'un rôle si puissamment mercantile. Si le sexe fait indéniablement acheter dans certains cas, son usage n'est pas toujours efficace dans d'autres. Ainsi, pour parvenir à son but, l'affichage érotisé doit dorénavant obéir à une syntaxe étudiée et aiguisée. Voilà pourquoi de nos jours, il y a des annonces qui influencent. Automobiles, cosmétiques, meubles, voyages, informatique, téléphones, tous concourent à la sexualité médiatique. Sexe formulé ou effleuré, allusion à des actes sexuels, ou quasi nudité, les annonceurs recourent de plus en plus au sexe. La sexualisation s’accompagne d’une érotisation du domaine public et médiatique ainsi que des créations socioculturelles. Cela est singulièrement flagrant dans le domaine marchand où les évocations sexuelles se sont à la fois amplifiées et étendues. Le sexe fait partie de la vie quitte à le banaliser. Aurait-on naïvement pu croire qu'il échapperait à tel matraquage ? L'érotisme renvoie à de nombreux phantasmes ou d’idées reçues, parfois hélas adjoints en particulier à ceux du sexisme. Mais ce n’est toutefois pas tout à fait le même discours de parler de statut ou de clichés sexuels que d’approcher le thème de la sexualité, à proprement parler. Ce n'est pas la question d'ascendance qui se trouve au premier rang ici, mais tout simplement la simple évocation du désir sexuel. Cependant, il ne s’agit pas non plus de pornographie, concept répondant à une logique érotique différente et à un style méthodique particulier. Les annonces pulsionnelles adoptent souvent des usages issus de la pornographie mais ne sont pas pornographiques. Il s’agit bien plutôt d’une sexualité "soft" diffusée dans le flux médiatique qui utilise un dégré de la sensualité plus pondéré, s’imposant à nous de manière très fallacieuse et dont tous ne font pas une lecture semblable. Ainsi, la réclame sexuelle est un message contenant des images érotiques pour influencer, créer des comparaisons, des émotions, et des comportements de consommation. Nous pouvons accorder au sexe toute sorte de génie, mais il n’y pas de sorcellerie. Simplement la loi de l'offre et de la demande. L'annonceur veut vendre à tout prix. Dès lors, il doit se servir de la sexualité de manière pondérée et ingénieuse. L'emploi du sexe dans l'espace médiatique nous interpelle tant son usage évoque de nos jours nos comportements et notre culture autant qu’il ne les influencent. Il en va de même dans le champ privé des relations singulières qu'entretient l'homme contemporain dans ses rapports entre la communication sociétale et la sexualité virtuelle. En effet, de nos jours, l'individualisme a revêtu de nouveaux habits. Oubliées, les petites annonces du "Chasseur français" ou du "Nouvel Observateur", le minitel remisé a fait place à l'Internet omniprésent. Qui a oublié cette annonce pour un établissement financier, vantant la valeur de son service commercial joignable tard dans la soirée ? Un garçonnet en pyjama, certainement à l'heure d’aller au lit, pour gagner un peu de temps, propose un verre d'eau à son père, assis dans le salon, semblant très occupé avec son portable. "-Que fais-tu, Papa ?" "-J'appelle mon banquier, Mr Dupont." Bientôt, le garçonnet, très bien élevé, a l'idée naturelle d'offrir aussi de l'eau au conseiller, en hurlant dans le micro: "Veux-tu aussi un verre, Monsieur Dupont ?" Si cette plaisanterie fait sourire le consommateur, s’il lui reste en tête, après avoir oublié le nom de l'établissement, c’est selon Freud, parce qu’il accorde une "économie psychique." Dans son traité sur le mot d’esprit, il livre plusieurs échantillons de ces "mots d’enfants" exprimant tout haut ce que masquent les adultes. En offrant un verre d'eau à Mr Dupont, quel gain le garçonnet nous fait-il accomplir ? Sa parole est plus sagace qu’elle n’y paraît. Elle ne donne pas seulement réalité à un mirage. Elle décrit une impossibilité, à la manière de ces images de Rorschach qu'il faut examiner attentivement pour s’apercevoir enfin qu’elles sont par nature indéfiniment interprétables. Cet embarras supposé, le gaçon en fait table rase, comme il vient de le faire pour son père, instituant le téléconseiller au même niveau d’intimité, non seulement spatial, comme s’il était avec eux dans le salon, mais aussi émotionnelle en le considérant d’emblée comme un ami du père. Un ami très proche, selon toute vraisemblance. Ne reste-t-il pas à converser avec lui à l’heure où il doit se coucher ? Son tutoiement nous le confirme, et participe de l’effet produit. C'est ainsi que le marketing moderne s'obstine à vouloir violer nos espaces intimes en forçant nos portes, en dérobant nos imaginaires, quitte à mettre en scène des enfants, pour mieux nous infantiliser. Mais dans le même mouvement où l’enfant reconnaît en Mr Dupont un intime, voire un rival, il hurle littéralement dans le moniteur, entérinant simultanément le fait que Mr Dupont est sans doute très loin, perdu dans les réseaux, et qu’il faut forcer la voix pour s’en faire entendre. On se prend d’ailleurs à imaginer la suite. L’enfant remplit un verre d'eau à ras bord, et le verse dans le portable, pour qu’il rejoigne son destinataire, étrangement dématérialisé. "Mister Bean" entre alors en jeu. L’économie psychique est donc à chercher dans cette dualité contradictoire des positions de Mr Dupont, dont l’enfant prend acte comme si de rien n’était. Au-delà du non-sens du mot d’esprit, une tendance est à l’œuvre, dont la nature sexuelle reste occultée par la situation mise en scène, une consultation de compte. Comment ne pas y reconnaître, pourtant, cette "extimité" de l’objet cause du désir évoquée par Lacan, à la fois "intérieur" et "extérieur" au sujet. La confusion est alors maintenue par un renversement de l’angoisse qui signale habituellement la présence de l’objet. Là où on attendrait l’inquiétante étrangeté, la magie de l’informatique fait surgir un objet virtuel, comme en un rêve éveillé dont on peut se croire maître. Et de fait, il suffit de couper la conversation pour s’assurer d’une trompeuse évidence. Mr Dupont venait du portable, et non pas du père. Mais si tel était vraiment le cas, rirait-on de ce mot d’enfant ? L’exemple est, comme toujours, la chose même. Cet apologue nous introduit au cœur de la sexualité virtuelle, qui n’en diffère que par le propos sexuel de la connexion. En effet, Internet ne se contente plus seulement d'envahir l'espace publicitaire mercantile régnant dans les médias mais il atteint le centre même de notre intimité la plus sacrée, à savoir la sexualité. "Si tu ne m’avais déjà trouvé." Cette parole bien connue de la Bible, souvent rappelée par Lacan, est résolument oubliée du schéma positiviste qui promeut une conception cumulative, linéaire et progressiste du savoir, sous l’effet d’une aspiration présumée innée à la connaissance. L’idéal encyclopédique hérité des Lumières ne semble avoir rien perdu de son éclat, tandis que s’accumulent avec le temps les signes de sa vanité. Alors que le projet de tout savoir s’éloigne toujours davantage, dans les faits, de l’horizon d’une vie humaine, et même de l’humanité, on ne cesse en effet d’en ranimer le mirage à toute occasion. Dernier vertige en date des toujours nouvelles technologies, Internet se fait l’étendard à la mode d’une religion scientiste qui ne manque pas de retrouver, sous une autre forme, l’angoisse qu’elle croyait avoir conjurée. Si on peut tout savoir "d’un simple clic", alors on peut aussi bien en savoir trop. Informations mensongères, exaltations idéologiques terroristes ou sectaires, et bien entendu incitation à la débauche sont les corrélats tout à fait prévisibles, mais étrangement inattendus, de cet accès à "tout" en ligne, contre lequel les armes du "contrôle parental" présenteront toujours les failles de toute censure. C'est bien là le danger pernicieux de l'Internet, investir, commander et réguler nos vies. Comme si, nous avions laissé en chemin notre libre arbitre, jeté aux orties toute forme de liberté individuelle et sacrée. Un abord moins angélique et plus freudien de notre rapport au savoir, prenant en compte le refoulement et la pulsion de mort, en permet une relecture beaucoup plus fidèle à la clinique concrète. Il n’est pas difficile, en effet, de reconnaître sous le masque de la "raison éclairée" la dialectique ambiguë du narcissisme, défendant les intérêts du moi contre toute menace, y compris contre les exigences de la pulsion sexuelle, dont il n’est pourtant lui-même qu’un mode d’expression dérivé. Un rapide retour sur ce nouage inextricable du moi et du sexuel nous permettra de déchiffrer alors plus aisément les paradoxes apparents de la sexualité en ligne, et d’en reconsidérer les dangers. Contrairement à une opinion non fortuitement répandue, le principe de réalité freudien, dont le moi se fait le garant, n’est pas l’ennemi du principe de plaisir. Il en est le conseiller avisé, lui évitant les déboires du seul processus primaire pour aboutir à la même satisfaction attendue. L’épreuve dite de réalité consiste en une confrontation entre les représentations investies et la perception, de façon à éviter l’impasse. Selon le mot célèbre, la trouvaille de l’objet est toujours une "retrouvaille", une vérification dont Freud fournit la genèse détaillée dans son article sur la dénégation. D’où vient alors que le sexuel paraît banni d’un procès psychique qui ne semble s’articuler qu’en termes de représentations et de savoir ? Il nous faut donc renverser notre schéma initial. En lieu et place d’un moi assoiffé de savoir qui viendrait s’étancher à la source d’une omniscience en ligne, l’écran du net est d’abord à concevoir, d’un point de vue psychique, comme un support d’identification, voire d’idéalisation, face à un moi s’émerveillant de s’y retrouver, "sans corps", comme une organisation pure et parfaite de toutes les représentations totalement virtuelles. La technologie prend place corps et âme des notions d'affect, de sensiblité, d'indépendance identitaire et de maîtrise de notre propre sexualité. On le vérifie aisément en mesurant l’intensité de la frustration qui accueille toute manifestation du "corps" de la machine, lorsque l’accès s’interrompt, ou que la connexion tarde. Ce n’est pas là simple embarras résultant d’une attente forcée. Il y avait bien de la jouissance, dans la fiction de cet échange, mais elle restait inaperçue. Inéluctable effet de retour de cette puissante dénégation, le corps ne tarde pas, cependant, à resurgir de l’écran, exactement comme l’image idéalisée du miroir ne peut empêcher le surgissement de l’objet insaisissable, irreprésenté, notamment à travers l’énigme du regard. Bref, on l’aura compris. Le moteur pulsionnel n’est l’intrus inopiné de la navigation en ligne que pour la conscience morale de son utilisateur. Dans les faits, il lui préexiste, et ne cesse d’y prélever des satisfactions invisibles. C’est précisément la visibilité soudaine de cette satisfaction qui seule vient faire butée, contraignant alors le moi à revoir sa position. Sous bénéfice d’un inventaire plus exhaustif, on peut en distinguer trois modalités, que nous évoquerons ici surtout pour en souligner la continuité, aussi profonde qu’inaperçue. La modalité la plus élémentaire s’exprime directement à travers une manifestation corporelle: vertige, perte d’équilibre, migraine, voire déclenchement épileptique contre lequel mettent aujourd’hui en garde tous les diffuseurs de logiciels. Sans les étudier ici plus avant, on peut les mettre au compte, au moins partiellement, d’une absence de limite soudain renvoyée par l’impossibilité effective de balayer tous les possibles de ce gigantesque Moi que dessine le voyage virtuel. Le moi de l’écran en ligne est en quelque sorte psychotique. Aucun objet, précisément, ne vient en lester la trajectoire, hors l’objet "extime" de son utilisateur. Lorsque l’errance se met à apparaître comme telle, la jouissance un instant entraperçue vient faire retour dans le corps propre, sous la forme de malaise physique. On comprend ici pourquoi tant de sujets psychotiques se sentent d’emblée chez eux dans la "réalité virtuelle" et s’y montrent performants. Toute autre est la modalité, où la sexualité s’affiche en clair sur l’écran, par l’image. Nous atteignons là le nœud gordien de la dérive du monde virtuel. Les réseaux sociaux ne sont-ils pas l'ultime attaque contre le rempart de la personnalité ? D'aucuns objecteront leur utilité ventant le confort de la communication moderne. Mais une société qui s'individualise à force marchée ne risque-t-elle pas de se recroqueviller sur elle-même ? Tandis que la dimension sexuelle demeure, face à l’Autre du lien social, dans une réalité diffuse dont les analysants commentent sans fin l’incompatibilité, pour s’en révolter ou pour s’en plaindre, l’Autre fantasmatique au-delà de l’écran virtuel tend à faire passer à l’état diffus le lien social qu’il présuppose. tout le monde, ici, n’est que "pseudo", avec lequel, dès lors, "tout", c’est-à-dire le sexe est permis. La difficulté n’est donc nullement levée, comme on l’entend parfois dire les promoteurs du lien en ligne. Elle est magiquement oubliée jusqu’à la perspective d’une rencontre effective, qui retrouve alors tous les obstacles que l’on pouvait croire dépassés. Ce phénomène trouve sa logique dans la continuité des développements précédents. Lorsque la jouissance a trouvé ses représentations, celles-ci peuvent assurer au moi de l’utilisateur qu’elles seraient les inductrices, et donc les origines d’une exigence pulsionnelle dont il demeure, la victime "innocente." Seul l’excès du recours à cet expédient, lorsqu’il prend la forme de l’addiction, peut jeter le trouble sur une conscience désormais apaisée de n’en faire qu’un usage tout à fait rationnel, répondant à la satisfaction d’un besoin. Besoin qui s’exprime, d’après ce que nous entendons autour de nous, plus régulièrement comme affectif chez les femmes, moins enclines à l’exhibition qu’aux vertiges du marivaudage courtois, et plus directement physique, voire masturbatoire, chez les hommes, souvent accrochés au fétichisme de l’image. De ce rapide panorama des sexualités virtuelles, il résulte en tout cas que leur danger, quand il existe, n’est pas essentiellement là où le redoute une conscience morale marquée par l’interdit œdipien, et donc par la confusion séduisante entre le sexuel et sa représentation. Il est plutôt d’admettre qu’en cette occurrence, le virtuel n’est pas initiateur, mais révélateur d’un mode de fonctionnement psychique dans lequel il ne saurait faire effraction que par contingence accidentelle. Le virtuel peut se nourrir de dangers narcissiques. Bibliographie et références: - S. Freud, "Le mot d’esprit" - J. Lacan, "D’un Autre à l’autre" - H. Lisandre, "Le virtuel c’est moi" - G. Deleuze, "Différence et répétition" - A. Gauthier, "Le virtuel au quotidien" - J.C. Martin, "L'image virtuelle" - P. Lévy, "Qu'est-ce que le virtuel ?" - D. Berthier, "Méditations sur le réel et le virtuel" - S.Tisseron, "Rêver, fantasmer, virtualiser" - P. Fuchs, "Traité de la réalité virtuelle" Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : le 26/07/21
On a l'air de vouloir les différents types de dom. Je ne peux pas faire çà car je suis moi même dom. Mais je peux au moins vous parler des différents type de pulsion que j'ai pue ressentir quand je pratiquai. 1- Le fétichisme : La femme et l'homme sont beaux. Ils sont beau physiquement. Leurs formes sont parfaites, courbes, riches et érotiques. Leurs façon de bouger aussi, leur système nerveux, leurs émotions, les idées pure et délirantes qui les traversent quand on les stimule assez. On peut avoir envie de les posséder, de les collectionner et de les sublimer par le bondage. Les cordes se marie très bien avec les formes féminines. Les contrastes que l'on peut faire entre leur fragilité et un environnement dure sont enivrants. Les hommes sont symétriques et carrés, vigoureux, en lignes ils ont l'air parfait et on peut projeter sur eux les fantasme de puissance les plus inavoué. On a parfois envie d'instrumentaliser la femme et l'homme, en faire une statue, une œuvre d'art qu'on aimerait immobiliser et conserver indéfiniment. 2- Le possessif : La plupart des hommes ont eu des manques maternels ou bien de grandes frustration sexuel à leur adolescence. Pour cause, il leur manquait une ressource, la femme. Qu'il y a t il de plus rassurant pour un homme que d'avoir un harem? De posséder des femmes? La garanti de ne plus jamais subir le manque. On a envie de prendre la soumise, de la marquer au fer rouge avec nos initiale, de lui faire comprendre qu'elle est à nous pour toujours. On veut lui préparer une chambre, un collier, un cadenas, une chaîne, des règles d'étiquettes pour qu'elle reste toujours à sa place soumise à nos cotés. On la veut tout le temps disponible, entièrement nue. On veut pouvoir l’attraper par les cheveu et la jeter sur la table avant de la prendre par devant ou par derrière sans somation. On veut l'attraper par la cheville quand elle dort ou lui mettre directement la bite dans la bouche. L'homme on veut l'habiller, le mettre dans l'uniforme de son empire, on veut qu'il soit prés a mourir pour ses ordres, on veut qu'il nous doivent tout et qu'il ne soit rien sans nous. 3-Le contrôle : N'avez vous jamais était blessé par une femme qui vous humilie ou un homme qui vous abandonne? Ha le contrôle, la garanti de ne plus être déçut. Un bracelet à chaque main et à chaque cheville, des cadenas de partout et une seul clé autour de votre coup. Votre soumis(e) qui vous supplie de l'autoriser à aller uriner et vous qui reflechissez en le(la) fixant pendant ses plaintes. Le(la) nourrir à la cuillère les bras attaché dans le dos. Le(la) pluger tout les soir avant de lui ouvrir la porte de sa cage pour qu'il(elle) rentre dormir dedans. Enfermé elle (il) attendra que vous veniez lui ouvrir pour l'en ressortir. La(le) voir tendre ses mains pour qu'on les enchaînes à chaque fois qu'on le demande. Baisser la tête et découvrir son cou pour qu'on y place le collier avant la promenade. Apporter la cravache avec les yeux brillants, effrayé et désolé avant de découvrir ses fesses pour être punie. Le(la voir) trembler et sursauter à chaque coup et exiger qu'il(elle) compte. L'écouter remercier à la fin. 4-Le sadisme : te voila nue et fière devant moi, les bras attaché, les jambes qui tremblent légèrement. La nuit va être très longue. j'aime entendre tes cries a chaque coup, j’aime que tu essais de m'échapper sans y parvenir et que je te fouette encore plus fort. A la fin, je vois le violet sur tes fesse et je me rend compte de l'amplitude des souffrance que je t'ai infligé. Je te voit tremblotant(e), et j'ai envie de te mettre des claques parce que ça m’excite encore plus. Cela ne fait que monter, je sais qu'il y a des limites à ce que tu peux endurer mais je n'arrive plus à les sentir, il m'en faut toujours plus et toujours plus cruel. 5-L'empathie : J'aime la pureté de tes émotions par ce que moi je ne peux pas être pure. J'aimes voir disparaître ton humanité quand je te retire ta dignité car je sent la mienne disparaître en même temps. Quand tu n'est plus qu'un animal lubrique dépassé par ses propres pulsions j'ai l'impression d'être un chien qui renifle le cul d'une chienne. Comme les choses peuvent être simple pour les soumis(e) et comme c'est agréable d'être soit même sans avoir a regarder derrière soit.
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Par : le 10/01/22
(illustration: photo du net... forcément ; ) ) Quand je suis arrivé ici il y a presque 2 ans, ce qui était singulier est que l'on trouvait tant des photos personnelles inspirantes - il est toujours utile de montrer que oui, ce que nous faisons existe, est possible... - que des photos du net choisies avec justesse pour illustrer des textes ou des idées intéressantes. Ou encore permettant à des gens voulant faire des rencontres de montrer ce que serait leurs univers, leurs références. Nombre de personnes ici perpétuent cet usage de nous livrer des textes vivants, inspirés, personnels, illustrés par des images trouvées sur internet, majoritairement élégantes, dont ils ou elles ont d'ailleurs souvent l'élégance de rappeler qu'elles sont issues du net. Au fond, ce forum n'était pas un univers lamba ou une page de simples fantasmeurs fans de la pratique BDSM heureux de s'exciter en postant du "n'importe quoi" qui aurait été immédiatement censuré sur Facebook ou Twitter. Après tout, sur la page d'accueil, on peut lire "Véritable site de rencontres communautaire dédié aux annonces liées à la soumission/domination, au sado-masochisme et au fétichisme...". Le MurGé était la première traduction de cette réalité. Et images personnelles ou issues du net y cohabitaient sans peine, car elles étaient au fond les deux faces de la même pièce : une façon par delà l'image d'exprimer des situations ou des envies réelles, d'engager des échanges plus intéressants que le simple "oh, elle a du prendre cher", "oh les belles marques". Bref, de faire vivre de façon singulière cet endroit si singulier. Pour le dire simplement, toute image du net illustrant un propos, une démarche, une envie, participe à la vie de ce site au même titre que des publications plus personnelles. Mais hélas, depuis quelques temps, une autre tendance s'est développée, jusqu'à devenir majoritaire quand certains évènements réguliers n'animent pas le mur : le partage compulsif d'images sans commentaires ou intention, un torrent souvent médiocre et laid de publications d'autant moins intéressantes qu'elles sont des productions commerciales effectuées par des professionnelles payées pour les faire. Puis vint le partage de photos de corsets, de tatouages, de petits chats, ou que sais-je. Et peut-être prochainement, si une soumise est amatrice de fromage ou de macramé, un post quotidien du dernier roquefort ou du dernier napperon tissé de ses petites mains. Le plus triste, de mon point de vue, est que cela ne rend pas hommage à l'engagement sincère de celles et ceux qui partagent ici des contenus personnels pour inspirer les autres. Je fais partie de ceux-là, soucieux que je suis pour encore quelques jours de rendre à ce formum un peu à ce forum qui m'a permis de rencontrer olympe-TK-. D'offrir des bribes de notre réalité pour inspirer celles et ci qui attendent, qui désirent, et qui peuvent à la longue être découragés par les affabulatrices ou fantasmeurs médiocres qui errent aussi ici. Une telle démarche demande bien plus qu'un clic / sauvegarder / poster sur la première image venue trouvée sur Google. Elle représente, pour nombre de soumises notamment, un effort, un moment où l'on passe le cap important de se livrer un peu "pour de vrai". La chose est plus simple pour un dominant, tant il serait contradictoire de s'affirmer comme tel pour ensuite se cacher derrière son clavier et se draper derrière un "je ne partage jamais de photos personnelles" tout simplement surréaliste. Une tentation naturelle est bien sur d'invoquer la tolérance, la liberté d'expression, l'égalité ou que sais-je pour mettre sur le même plan l'exception d'un moment de vie partagé par un membre avec cette communauté et la banalité d'une photo piquée sur le net. Mais alors la suite est alors connue. Le nivellement se fait par le bas. Il est à l'oeuvre depuis plusieurs semaines. Et celles et ceux qui soutiennent le flot de posts inutiles qui l'alimente participent souvent involontairement mais toujours activement à cette situation. Comme le disait Lady Oriane dans un message qui a motivé cet article : "Le forum est ce que nous en faisons." Certes. Mais un tel endroit ne devrait pas, du fait de la conduite d'une minorité envahissante, conduire les gens à devoir en bloquer d'autres pour éviter la nausée de leur publications sans intérêt. Et à terme, pour nombre des plus intéressants et impliqués dans de réelles relations à s'en désintéresser.
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Par : le 04/12/22
Historiquement, le fétichisme des pieds remonte à l'Égypte ancienne. Les sandales étaient souvent gravées d'images érotiques et de nombreuses tombeaux contiennent des peintures murales intégrant des illustrations autour du pied. Au Japon, les Geishas se contraignaient parfois les pieds pour les faire paraître plus petits et plus délicats. S'il fallait en donner une définition, un fétichiste des pieds est une personne qui est sexuellement excitée par les pieds. Le fétichisme des pieds est l'un des fétichismes les plus courants, et on le trouve autant chez les personnes dominantes (qui vont contraindre par exemple leur soumise à porter des talons hauts) que chez les personnes soumises (qui vont prendre plaisir à embrasser les pieds de leur Maîtresse ou de leur Maître). Les fétichistes des pieds peuvent aimer embrasser, lécher, sucer les orteils, masser ou sentir les pieds (l'odeur du pied fait partie des déclinaisons fétichistes autour du pied) . Certaines peuvent également aimer voir des pieds gainés dans un bas nylon, dans des chaussettes ou dans des chaussures ouvertes. On trouve également des fétichistes qui vont trouver leur plaisir dans la vénération du pied (ce qui peut prendre deux formes différentes, la vénération du pied de leur partenaire, ou l'adoration par leur partenaire de leur propre pied). Le fétichisme des pieds est souvent considéré comme une déviance dans le monde vanille car les pieds sont considérés comme sales (car en contact avec le sol). Quelles sont les causes du fétichisme des pieds ? On dit souvent que les fétichismes se développent durant l'enfance. Si tel est le cas, le fétichisme des pieds pourrait trouver son origine dans vos jeunes années quand vous étiez chatouillé par les pieds ou que tout petit vous aimiez-vous que vos pieds soient frottés. D'autres pensent que les personnes fétichistes des pieds pourraient s'intéresser aux pieds parce qu'ils symbolisent le pouvoir et l'autorité. D'autres encore, suposent que les pieds provoque une excitation sexuelle car ils sont souvent cachés, ce qui peut les rendraot encore plus intrigants et désirables. Comment savoir si vous êtes fétichiste des pieds ? Si votre premier réflexe, l'été, quand les femmes sont courtes vêtues est de vous focaliser sur les pieds dénudés plutôt que tout autre partie du corps et de les regarder avec attention et en détail, spontanément, et d'en ressentir une excitation sexuelle c'est sans doute que vous êtes fétichiste du pied, à une échelle ou une autre. Si vous êtes un homme et que vous vous arrêtez devant les magasins de chaussures pour contempler les talons de stiletto féminins, c'est également un indice. Bien évidemment si la vue d'un pied vous procure de l'excitation ou du désir, il n'y a aucun doute. Mais si l'attrait est donc plus soft, ce peut être que vous faites un rejet de votre fétichisme (et de ses déclinaisons sexuelles). Beaucoup d' hommes sont donc fétichistes mais se refusent à se l'avouer à eux-mêmes. Il n'y a pourtant aucune honte à être fétichiste des pieds, regarder prioritairement les pieds d'une femme ou ses orteils n'est pas moins nobles que de regarder d'autres partie de son corps tels que ses seins, ses fesses ou ses parties génitales ! Si vous vous sentez fétichiste, il n'y a aucun mal à explorer davantage vos désirs, seul ou avec une partenaire consentante. Les femmes sont moins réfractaires qu'on ne le dit, et certaines adorent se faire masser les pieds ;-). Le fétichisme du pied en bas nylon Le fétichisme du pied en nylon est assez répandu et il se décline en plusieurs "sous catégorie" existe un certain nombre de sous-catégories différentes . Il existe ainsi plusieurs types de fétichisme des pieds en nylon, notamment -L'odeur des nylons : Certaines personnes sont attirées par l'odeur des nylons, qui peut varier en fonction du type de tissu utilisé, -La sensation des bas nylon : La douceur du tissu quand elles caressent le pied de leur partenaire peut être considérée comme excitante pour certaines personnes, -Le bruit des bas nylon : Le bruissement des bas nylon peut également être excitant pour certaines personnes, -La vue des bas nylon : L'aspect des bas nylon sur un pied peut provoquer une excitation visuelle. -Le goût des bas nylon sur le pied : Certaines personnes aiment lécher et goûter les bas nylon, souvent parce qu'ils ont un goût sucré ou sexy. Le fétichisme axé uniquement sur les doigts de pieds Une branche du fétichisme des pieds s'est développée pour devenir un fétichisme quasi à part entière. Les personnes qui ont ce fétichisme particulier sont souvent appelées, non sans mépris parfois, "suceurs d'orteils". Bien que la succion des orteils puisse être intégrée au fétichisme traditionnel des pieds, elle constitue donc également un fétichisme distinct. Les origines de la succion des orteils Les origines de la succion des orteils remontent à l'Égypte ancienne. En fait, de nombreux historiens pensent que la succion des orteils était pratiquée dans le cadre d'une cérémonie rituelle au cours de laquelle la femme du pharaon baignait les pieds de son mari, puis lui suçait les orteils. Cette pratique était censée symboliser la soumission de la femme à son mari. Bien que les origines spécifiques de la succion des orteils ne soient pas totalement connues, on pense que cette pratique a commencé à gagner en popularité au début du XXe siècle. À cette époque, de la littérature érotique incluant la succion des orteils comme acte sexuel a commencé à circuler. Ce phénomène, combiné au fait que les femmes portaient plus souvent des chaussures ouvertes (ce qui rendait leurs orteils plus accessibles), a probablement contribué au développement de cette perversion particulière. Le fétichisme des ongles de pied vernis Le fétichisme des ongles vernis est un intérêt sexuel pour les orteils qui ont été polis avec du vernis. Il peut s'agir d'un vernis à ongles transparent ou d'un vernis de couleur vive. Parfois les hommes fantasmes sur une couleur de vernis bien précise. L'excitation est provoqué par la vision d'ongles de pied de femme qui soient brillants et lisses. Pourquoi les hommes sont-ils si excités par les ongles d'orteils vernis ? Il existe plusieurs théories différentes sur les raisons pour lesquelles les hommes s'intéressent de plus en plus aux ongles vernis. L'une d'entre elles est que les ongles brillants sont considérés comme un signe de féminité et peuvent donc exciter les hommes qui sont attirés par les femmes très soignées, pour leur côté inaccessible. Le fétichisme des talons hauts qui mettent en valeur le pied féminin Dans l'histoire, Les premiers talons hauts ont été créés dans les années 1500 pour être portés par les hommes et les femmes. Cependant, ce n'est qu'au XVIIIe siècle que les talons hauts sont devenus populaires parmi les femmes de la noblesse européenne. Ces premiers talons hauts étaient constitués de fines bandes de métal ou de bois qui étaient fixées à la semelle des chaussures. Ces bandes permettaient d'élever le talon plus haut que le sol et rendaient la marche des femmes plus difficile, ce que beaucoup d'hommes trouvaient assez érotique. Ce qui s'exprime alors c'est une domination de l'homme et une soumission de la femme. Au fil du temps, les talons hauts sont devenus de plus en plus populaires parmi les femmes de toutes les classes sociales. Au début du XXe siècle, des stars hollywoodiennes comme Marilyn Monroe ont contribué par leurs films à sexualiser davantage l'image de la femme à talons hauts. Et dans les années 1950, les talons aiguilles ont été inventés, ce qui a ajouté à la fascination des hommes pour les chaussures de femmes. Aujourd'hui, il existe toutes sortes de types de talons hauts parmi lesquels les femmes peuvent choisir - et les hommes en baver ! Le fétichisme du pied a ainsi basculé, le plus souvent, comme un fantasme de soumis pour sa maîtresse. D'une dévotion de l'homme soumis pour la féminité de la dominatrice. Les fétichistes de l'odeur des pieds Les fétiches des odeurs de pieds sont plus courants que vous ne le pensez. En fait, selon une étude, près de 5 % de la population a une sorte de fétichisme olfactif. Et même si cela peut sembler peu, cela représente tout de même un nombre important de personnes. Alors, qu'est-ce qui fait que certaines personnes trouvent l'odeur des pieds si attirante ? Pour de nombreuses personnes fétichistes des odeurs de pieds, l'attrait réside dans la nature taboue de l'odeur elle-même. Il y a quelque chose d'excitant à savoir que quelqu'un trouve vos pieds si odorants qu'il en est excité. C'est la même raison pour laquelle certaines personnes sont fétichistes des odeurs corporelles ou même du léchage des aisselles, mais c'est un autre sujet. Mais pour d'autres, c'est simplement l'odeur des pieds qui les excite. Certaines personnes trouvent l'odeur de la sueur et du fromage carrément enivrante. Le fait que les pieds sont souvent chauds et transpirants parce qu'ils sont enfermés dans des chaussures toute la journée, semble être déterminant dans l’excitation sexuelle de ces fétichistes. Ce fétichisme de l'odeur des pieds est assez répandu dans les milieux gays. C'est même peut-être le principal fétichisme dans cette communauté. Voir également le fétichisme des collants
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Par : le 12/09/21
Bonnes vibrations Elle est là, muette, offerte, immobile, lascive, provocante et narquoise, outrageusement cambrée sous une feinte innocence. Parée comme j'aime. Elle regarde même ailleurs, comme pour m'ignorer, sachant pertinemment que je suis là, augmentant encore mon désir. Perverse! Elle va devoir assumer et elle le sait. Comment ne pas se pâmer devant de telles courbes qui feraient bander un eunuque ? Je sais sa posture savamment travaillée pourtant je tombe à chaque fois dans le piège. Sachant mon fétichisme la sublime garce s'est parée de cuir. Hors de question de passer pour un type facile, pourtant... Je bave, je bande. Je m'approche, elle a gagné la salope, elle le savoure, probablement. Défaite en rase campagne pour votre serviteur. Mon regard parle pour moi, mon vit encore plus (il ne ment jamais, lui ...). Je l'imagine jubiler, piétinant un homme à terre. Mais ma reddition aussi rapide que consciente en sera récompensée, je le sais, et elle le sait. Ma main impérieuse et soudainement fiévreuse se pose sur son arrière train diaboliquement tentant. Puis remonte vers son encolure, épousant au plus près ses divines courbures. Toucher si doux, je sens ses odeurs mêlées et entêtantes. Elle frémit. Je tremble. Je m'arrête avant l'inéluctable, pour jouir du moment présent et plus encore de celui à venir. Elle s'apprête à s'exprimer mais semble s'abstenir au dernier moment : c'est moi qui en déciderai et elle le sait. Et sans la moindre forfanterie je sais trop bien comment la faire ronronner, miauler, ou crier à pleins poumons. Encore heureux après tant de chevauchées ensemble, toujours elle dessous. Alors que je fais mine de chercher son bouton d'amour dont je connais pourtant l'emplacement et le mode d'emploi par coeur, elle vibre déjà. Pâle vengeance. Comme une promesse d'un proche et endiablé moment. Ma pression se fait plus incisive, enlevant son baillon : potato, potato, potato. C'est quand même beau le son d'une Harley...
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Par : le 28/12/20
Retour du travail Dimanche 14 septembre 2014, 3h du matin. Je rentre après une longue journée de travail, commencée le samedi à midi. A travers la porte de l'appartement, j'entend encore des voix : Maîtresse n'est pas seule. Sa meilleure amie, M., est venu souper et passer une soirée entre filles. Un bon repas, quelques verres de blanc, papotage, ragots. Rien de bien inhabituel dans mon esprit légèrement embrumé, après mes 14h de boulot. Je franchis la porte : « Coucou chérie. » Je L'embrasse sur la bouche. Quand du monde est présent chez N/nous, je n'ai pas l'obligation de mettre mon collier et mes bracelets de poignets et de chevilles une fois entré dans l'appartement, de me mettre nu, puis de venir à quatre pattes devant Elle et Lui embrasser les pieds ; rituel obligatoire si Elle se trouve seule, ou si je rentre avant Elle, pour que Son chien soit prêt à L'accueillir. « Ca va bien, et toi ? Ca a été ? » « Oui oui, très bien. Salut M., tu vas bien ? » Trois bises, salutations classiques de deux amis qui se retrouvent. Je ne savais pas encore à ce moment là ce qui m'attendais plus tard dans la soirée. Je file dans la chambre me changer, enfiler quelque chose de plus confortable. Détour par la salle de bain. J'en sors au bout de 10 minutes, me sert un verre, et trinque avec les demoiselles. « Je vais sur le balcon fumer une cigarette ; je reviens. » « Prend ton temps, chéri », dit-Elle, avec Son sourire en coin, qui n'avait pas pour moi, à cet instant précis, de signification spécifique. Je n'imaginais pas encore ce qu'Elle avait prévu pour moi. Je prend mon temps à fumer ma clope, tout en voyageant dans mes pensées, par cette douce nuit de fin d'été. Un message sur WhatsApp : « Tu ne rentres pas avant que je ne t'en donne la permission. » « Bien, Maîtresse. » Du coup, je me rallume une deuxième cigarette. Mon téléphone en main, je vais faire un tour sur les réseaux sociaux, « like » quelques publications, vagabonde de pages en profils. Dix minutes passent. Nouveau message : « Rentre, tout de suite. » Je franchis la porte-fenêtre, et rentre dans le salon. Je fais quelques pas, commence à me diriger vers le canapé où sont assises les filles, quand Maîtresse se tourne vers moi avec Son regard strict, Ces yeux que je connais par coeur, ceux qui ne laissent aucune place au doute, et me dit d'une voix ferme : « A poil, maintenant ! » Le tournant inattendu Je reste figé. M., Sa meilleure amie, est bien là, assise sur le canapé, je ne suis pas fou ? Est-ce que mon esprit me joue des tours ? M. n'est en réalité pas là ? Ou j'ai mal entendu ce que Maîtresse m'a dis ? « Tu attends quoi ? A poil, j'ai dis ! » Apparement j'ai bien entendu. Je me décompose lentement. Il se passe une ou deux secondes, qui me semblent être une éternité, pendant lesquelles je me pose mille questions. Je n'ai pas le temps de répondre à la moindre de ces questions que je vois Maîtresse se lever, tandis que je La regarde toujours béatement, et se diriger vers moi. Elle me colle une gifle plus humiliante que douloureuse, sous le regard et le petit sourire amusé de M., que je perçois du coin de l'oeil, et m'attrape par les cheveux : « Troisième fois : met toi à poil ! Il n'y aura pas de quatrième, ce sera directement la cravache. Réfléchis vite, tu as trois secondes. » Elle me relâche les cheveux. Je dois tenter de sauver les meubles ; je viens de me faire gifler devant M. De toute évidence, le peu d'estime qu'elle avait pour le « mec » de sa meilleure amie vient de s'évaporer en une fraction de secondes. Alors je m'exécute. Automatiquement. A cet instant, je ne réfléchis plus. Je suis un robot. Mon cerveau d'humain à laissé place au cerveau du chien de Maîtresse que je suis. Je retire mes chaussures, mon pantalon, mes chaussettes, mon tee-shirt : « Garde ton string. » Mon string. Avec tout ça, je l'avais oublié, celui là. Au moins, je ne suis pas totalement nu. Le peu de dignité qu'il me reste va être sauf. Maîtresse m'interdisais de porter caleçons ou boxers. Uniquement strings masculins, slips qui laissent les fesses apparentes, ou jockstrap. D'un autre coté, ça empêche le bruit du cadenas qui tape contre le plastique ou le métal de ma cage de chasteté. Il faut toujours essayer de positiver les épreuves imposées par sa Maîtresse. Pendant le strip-tease imposé que j'exécute tout tremblotant, Maîtresse s'est rassise sur le canapé à côté de M. ; toutes deux m'observent, se délectant du spectacle. Une fois uniquement vêtu du bout de tissu qui me sert de sous-vêtements, Maîtresse me regarde fixement sans mot dire. Quelques secondes passent : « Tu attends quoi pour me saluer comme tu dois le faire ? » A ce moment précis, je comprend que rien ne me sera épargné, ce soir. Je suis donc le rituel : je me met à genoux, puis à quatre pattes, et j'embrasse Ses divins pieds, posés sur le tapis du salon : « Bonsoir, Maîtresse. » Le mot est lâché. Je me suis dévoilé devant M. La promesse d'une correction à la cravache a retiré tout amour propre en moi. Je la déteste de m'avoir fait ça. Mais bon sang, qu'est ce que je l'aime de m'avoir fait ça ! M., je l'aime pas, alors je m'en fiche qu'elle soit au courant. En fait si, je l'aime bien, alors c'est bien qu'elle sache pour N/nous. Une nuée de sentiments ambivalents me rongent l'esprit, tandis que je suis toujours front à terre, attendant la permission de me redresser : « A genoux. » J'obtempère, je me remet sur mes genoux. Maîtresse, s'adressant à M. : « Tu vois, je t'avais dis. » « Faut le voir pour le croire. J'aurais jamais imaginé ça de lui. Et encore moins de toi. Et il fait tout ce que tu lui demandes ? Tu donnes des ordres, et lui, il obéit ? » M. parle de moi à la troisième personne. Je ne suis devenu en quelques minutes qu'un objet à ses yeux. « Tout, oui. Et attend, tu n'as pas encore tout vu. » C'aurait été trop simple si ça s'était arrêté là. Au moment-même ou Maîtresse prononce la phrase, je me dis « non, pas ça, pitié » : « Baisse ton string. » Automate que je suis devenu, j'obéis. M. Découvre, effarée, qu'un tube de plastique enferme complètement mon pénis, retenu par un anneau, et fermé d'un cadenas sur le dessus : « Mais c'est quoi, ça ? », dit-elle dans un éclat de rire non dissimulé. « Sa cage de chasteté. Son pénis est ma propriété, il n'a plus le droit d'en avoir l'usage d'aucune manière que ce soit, sans mon autorisation, ou un ordre de ma part. Tu fermes bien ta maison quand tu sors ? Moi, je ferme mon pénis quand je n'en ai pas l'usage. » Eclats de rire de M. et de Maîtresse. J'entend tout ça comme si je n'étais pas là. J'ai les yeux au sol ; quand je suis à genoux, j'ai interdiction de regarder Maîtresse quand Elle ne s'adresse pas à moi. Revue de matériel et de comportement « Retire complètement ton string, et va nous resservir un verre. Et tu peux t'en prendre un. Par contre, tu vas et tu reviens à quatre pattes. Tu ramènes les verres un par un. » Un peu d'exercice ne peut pas faire de mal. Puis heureusement, le frigo est tout proche du canapé. J'amène le verre à M. - les invités d'abord -, puis à Maîtresse, et je fini par le mien. J'ai la permission de m'assoir par terre. Maîtresse prend soin de moi et de mes pauvres petits genoux, qui ne tiennent plus aussi longtemps qu'avant. J'écoute la conversation entre Maîtresse et M., tout en essayant par moment de réaliser ce qui m'arrive ce soir. Et je regarde aussi. Quand je suis assis par terre, j'ai la permission de regarder devant moi, ainsi que les interlocuteurs. Maîtresse répond aux nombreuses questions de M. Tout y passe : mes obligations de soumis, mes quelques droits et limites acceptées par Maîtresse, mon quotidien pour La servir, Ses nombreux avantages, comment je vis le fait d'être enfermé dans ma cage de chasteté... « Je pourrais te le prêter pour ton ménage, si tu as besoin, et si tu veux voir un mec récurer ta maison habillé seulement d'un collier et d'entraves aux poignets et aux chevilles. Et s'il ne va pas assez vite à ton goût, tu auras la cravache qu'il amènera avec lui ». Et Elle l'a fait : Maîtresse m'a prêté à M. pour un après-midi. Mais ça, c'est une autre histoire. Puis je suis interrogé, comme à chaque fois avec des non-initiés aux pratiques D/s, sur le plaisir que j'en retire. Comment expliquer à une novice que me prendre une gifle, et me faire rabaisser de la sorte devant des gens, me met dans un état au delà de l'orgasme psychique ? Et pourtant, M. Est une fille visiblement très ouverte, et le comprend parfaitement. Comme à Son habitude, Maîtresse sait choisir Son public. Une vingtaine de minutes se passe. Verres terminés, liste de questions achevée, Maîtresse et M. Se lèvent : « Maintenant, je vais te montrer la panoplie de dressage pour transformer ton homme en bon soumis obeissant. » Je me morfond de trouille ; là, M. va voir les instruments qui servent à m'éduquer. « Suis moi, chien. » De ma position assise, je me met à quatre pattes, et je La suis jusqu'à la chambre. « La caisse, sur le lit. » Je la précède, je sors la caisse de sous le lit, pour la mettre dessus, puis m'écarte d'un demi-mètre pour L/leur laisser la place : « Tu restes au pied », me lance-t-Elle, en claquant des doigts. Je me réavance donc au pied de Maîtresse, soupçonnant que ce n'était pas sans raison. Maîtresse commence l'inventaire par le collier. Bingo ! « Quand il est à la maison, dès qu'il franchit la porte, il doit se mettre nu, et enfiler son collier, et ses bracelets aux poignets et aux chevilles. Je veux pouvoir l'attacher à n'importe quel moment, si je dois le punir, ou juste si j'en ai envie. » Elle lui précise, si besoin était, que les chaînes qui descendent de la poutre au plafond sont juste à bonne hauteur pour que je sois suffisamment tendu, mais pas trop pour que ce ne soit pas trop inconfortable pour de la longue durée. C'est ce moment que Maîtresse choisi pour ajouter : « D'ailleurs, tu n'as pas encore tes entraves ce soir, du coup », et me passe le collier de cuir autour du cou, ainsi que les 4 bracelets. Aussitôt, Elle attrape la laisse, et l'accroche au gros anneau qui orne le collier. M. d'ajouter : « Pourquoi tu le tiens en laisse ? Tu as peur qu'il se sauve ? » Phrase maintes fois entendue, mais toujours aussi cinglante. « Non, c'est juste pour l'humilier un peu plus. Et un chien, ça se tient en laisse, c'est obligatoire. » Nouvel éclat de rire simultané de mes tortionnaires. Le passage en revue continue avec les instruments de dressage et de discipline : cravache, martinet, badine, et paddles. « Pourquoi de dressage ? C'est une forme de punition ? » « Non, quand il désobéit, ou qu'il commet une erreur, je le puni, durement, pour qu'il ai mal, et qu'il ne recommence pas son erreur. Mais une ou deux fois par semaine, je lui fait une piqure de rappel, pour qu'il se souvienne qui commande. Puis une bonne correction une fois de temps en temps, ça ne fait pas de mal. » Eclats de rire. Puis Elle passe aux objets « insérables » : « Ah, c'est un de tes godes ? » « Non, c'est un plug anal, pour lui. Plusieurs fois par semaine, il doit le mettre 1 ou 2 heures ; je veux qu'il tienne son cul prêt à recevoir mon gode-ceinture. » Nouveau regard à la fois surpris et intéressé de M., devant ce harnais, complété d'un long et large gode. « Mais ca sert à quoi ? Tu aimes ça, toi ? », demande M. « Oui bien sur que j'aime. Et c'est moi qui commande dans le couple ; normal que ce soit moi qui le prenne en levrette. Parfois en missionnaire, pour que je puisse voir son regard pendant que je l'encule. », répond Maîtresse, me regardant avec un large sourire. Même dans l'humiliation la plus totale, Maîtresse sait comment me faire rester complètement excité, pour que je vive ce moment de la manière la plus intense possible. Continuant de souffler le chaud et le froid, Elle continue Son descriptif de N/notre vie intime, et ajoute, pour mettre un coup de grâce à cette phase d'humiliation : « De temps en temps, je lui dis qu'il va être libéré de sa cage, et qu'on va faire l'amour ; mais à la place, je lui fait enfiler le gode-ceinture, et il doit me faire l'amour avec le gode, tout en restant enfermé en cage. C'est la frustration ultime pour lui, alors que je prend presque autant mon pied que quand on fait l'amour de manière classique, juste en voyant son air dépité ! » Je ne peux bien sûr qu’acquiescer. Et c'est reparti pour de grands éclats de rire. Puis vient le tour du baillon-gode, lui aussi classé dans le top 3 des instruments de frustration du soumis moyen. Puis les baillons classiques, les cagoules, et autres moyens de faire perdre un ou plusieurs de nos 5 sens. La démonstration se termine avec deux allers-retours, tel un mannequin dans un défilé de mode, paré des menottes aux poignets, des fers aux chevilles, le tout relié par une longue chaine qui part de mon collier pour descendre jusqu'à mes chevilles, en passant par la chainette des menottes, entravé comme un prisonnier dans une série policière américaine. Le point final reviendra aux chaines accrochées aux barreaux du lit, cachées jusqu'à présent par la couette, qui permettent de m'attacher au lit, des fois que je décide de me sauver en pleine nuit ; sait-on jamais. C'est à ce moment que se termine la séance de présentation de l'attirail de dressage du soumis. Une fois libéré de mes chaines, retour au salon, à quatre pattes pour moi, Maîtresse sur mon dos, M. qui nous suit, non sans un ricanement bien audible, Maîtresse montant fièrement son fidèle destrier. Arrivé vers le canapé, Maîtresse descend de mon dos, et s'assoit, suivi de M. Il est déjà presque 6 heures du matin « Ca nous ferait pas de mal, des croissants. J'ai un peu faim », dit Maîtresse. « Ah oui bonne idée. On va chercher ça à la boulangerie ? » « Non, IL va aller nous chercher ça à la boulangerie. » « Ah mais oui, tu as cette chance, toi », lance M., non sans un nouveau rictus, mêlé à un air d'envie. « Va t'habiller. » Je m'exécute. Je reviens au salon, me met à quatre pattes pour suivre le protocole, en déposant un baiser sur chaque pied de Maîtresse. Elle me dit alors, en me montrant M. du doigt : « Embrasse ses pieds, et file ! Tu as 15 minutes. »   Je suis dans un état second. Je suis proche du subspace. J'aime tellement cet état. Et Maîtresse le sait. Elle m'a poussé à me dépasser, ce soir : Elle sait jouer avec mon esprit, Elle a repoussé mes limites à l'extrême. Elle savait que cette humiliation extrême me ferait passer une des plus belles soirées de ma vie de soumis. Elle me connait, Elle à tout prévu. Je sais qu'Elle s'est assuré que ma réputation personnelle et professionnelle soient en sécurité avec Sa meilleure amie ; que tout ce qui se passe ce soir ne franchira pas les portes de N/notre appartement.
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Par : le 17/09/13
Week-end fetichisme ou week-end de la tolérance fétichiste ? Pour clôturer la saison d’été des week-ends offerts aux membres, le dernier pique-nique 2013 de Fessestivites était ouvert à tous les fétichismes. Un pari osé car la tolérance entre les divers fétichistes est souvent assez limité........ Rêve ou réalité ? J'avoue que je me suis réellement posé la question même si j'étais l'organisateur de ce week-end ! Réunis en même temps et un même lieu il y avait : Une fille totalement vêtue comme un bébé Une soumise qui passait du statut de soumise au latex puis à l'ABDL Une soumise avec collier et corset ultra serré et un magnifique bustier en shibari le tout recouvert de cellophane Quatre soumises en tenue avec leur collier Un homme totalement vêtu de latex Un soumis en couche et sous camisole de force et équipé d'un plateau pour le service Transgenre et trans Un bébé 100 % plastique et en blouse avec une tétine en bouche Un DL très discret Un soumis nu sous ceinture de chasteté Un soumis en collants sous cage de chasteté Des libertins échangistes et des femmes bi Des Maîtres et Maîtresses et nurses dont un en fauteuil roulant qui au lieu de se lamenter sur son cas est devenu un expert en fouet et CBT. Et tout ce beau monde aux profils et fétichismes totalement différents discutaient à bâton rompu un verre à la main sans que personne ne juge personne. LES ACTIVITES / PRATIQUES REALISEES pendant ce week-end (chacun a fait ce qu'il désirait avec qui il désirait) Il y a eu ce week-end et donc pendant 2 jours : ABDL ou simplement AB et DL / infantilisme Fétichisme du latex et du plastique SM pur et dur (fouet / croix de Saint André / cage / carcan......) DS ou simplement SM Dog trainning Fessées simples / canning sévère Shibari et des suspensions Aiguilles Bougie CBT Uro Libertinage / bisexualité entre filles / fist Et tout cela sans que personne ne fasse de réflexion désobloigeante ! Elle n'est pas belle la vie ??? Un grand bravo aux participants de cette rencontre Fessestivites, ils ont fait très belle démonstration de tolérance fétichisme. Devant mon étonnement soudain face à autant de diversité, petitgeo m'a fait part d'une de ses questions : Comment on peut critiquer des pratiques un peu spéciales des autres si les siennes sont aussi un peu spéciales ? Qu'en pensez-vous ? TSM
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Par : le 07/09/23
(Texte de BDSM que je remercie chaleureusement)   Dans l'univers complexe et diversifié du BDSM, de nombreuses variantes et niches attirent l'attention des amateurs de pratiques érotiques alternatives. L'un de ces sous-groupes, le fétichisme de Catwoman, émerge comme une fusion intrigante entre la séduction féline et l'esthétique BDSM. Plongeons dans ce monde de désirs sombres et de fantasmes félins, où le jeu de rôle et la puissance érotique se rencontrent. Catwoman : L'élégance féline de l'érotisme Le fétichisme de Catwoman trouve son origine dans le monde du petplay, une forme de jeu de rôle où les participants adoptent le comportement et les traits d'animaux domestiques ou sauvages. Dans ce cas, l'icône de Catwoman, avec son mélange unique de grâce féline et de charme mystérieux, devient le pivot central du jeu. Ce fétichisme met en avant les éléments qui caractérisent Catwoman : sa combinaison moulante en latex ou en cuir, sa démarche sensuelle, et sa capacité à être tantôt câline, tantôt sauvage. Les participants se glissent dans la peau de cette figure emblématique, adoptant son attitude audacieuse et provocante. Le jeu consiste à fusionner les sensations et les émotions associées à Catwoman avec les dynamiques de pouvoir et de contrôle inhérentes au BDSM. Un monde de possibilités sensuelles Le fétichisme de Catwoman ouvre un éventail fascinant de scénarios et de rôles. Les adeptes de cette pratique peuvent se livrer à des jeux de rôle où l'un endosse le rôle de Catwoman, séduisant et provocant, tandis que l'autre incarne un adversaire ou un partenaire consentant, explorant ainsi les dynamiques de domination et de soumission. Les éléments de la tenue de Catwoman, des combinaisons ajustées aux masques en passant par les bottes, jouent un rôle crucial dans la création de l'atmosphère érotique Un groupe de discussion dédié à l'érotisme sauvage de Catwoman dans le pet play Le fétichisme de Catwoman offre une voie unique vers la réalisation de fantasmes érotiques en fusionnant l'esthétique captivante de cette icône avec les dynamiques complexes du BDSM. Ce mélange de jeu de rôle, de sensualité féline et de pouvoir érotique permet aux participants d'explorer leurs désirs sombres dans un environnement contrôlé et consentant. Que vous soyez attiré par l'élégance féline de Catwoman ou par d'autres facettes du BDSM, l'exploration de vos fantasmes et de vos désirs est une aventure personnelle qui mérite d'être abordée avec soin, respect et enthousiasme.
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Par : le 29/03/24
Le fétichisme, faut-il le rappeler, désigne la fascination (parfois obsessionnelle) ou l'adoration pour un objet non vivant ou une partie spécifique du corps. Dans le contexte du BDSM, le fétichisme transcende la simple attraction est tient un rôle central dans les dynamiques de pouvoir, les jeux érotiques, et l'expression de désirs profonds et complexes. Ce concept, riche et multidimensionnel, sert de point d'ancrage pour des expériences allant de la domination et soumission, au rapport "douleur/plaisir", jusqu'au contrôle et le lâcher-prise associé. L'évolution du fétichisme au travers les siècles est marquée par des périodes où le fétichisme a été réprimé,a peine toléré ou au contraire été accepté voire intégré dans la société. Des civilisations antiques, qui vénéraient des objets et des symboles chargés de pouvoir et de mystère, aux sociétés médiévales, où ces pratiques étaient souvent occultées ou réinterprétées à travers le prisme de la spiritualité dominante, le fétichisme a constamment évolué. À l'ère moderne, avec l'émergence du BDSM comme une culture et une communauté distincte, le fétichisme a été réévalué et a fini par s'intégrer dans un cadre plus large de pratiques sexuelles et relationnelles. Origines ancestrales du fétichisme L'exploration des origines antiques et médiévales du fétichisme, dans le sens historiquement premier du terme, nous entraine dans un voyage dans le temps, où les pratiques qui peuvent être aujourd'hui identifiées comme fétichistes (de par l'exploration des travaux des grands psychanalystes) sont souvent entrelacées avec les traditions religieuses, culturelles, et sociales des civilisations passées. Le fétichisme, bien avant d'être conceptualisé comme tel, joue ainsi un rôle dans l'expression de la spiritualité, du pouvoir, et de la sexualité (dans ce qu'elle a de procréative, au principal). Dans les civilisations antiques, de l'Égypte ancienne à la Grèce antique , en passant par l'empire Romain, le fétichisme se manifeste à travers la vénération d'objets et de symboles dotés d'une importance spirituelle ou magique. Ces objets, qu'il s'agisse de statuettes représentant des divinités, d'amulettes censées conférer protection et fertilité, ou de représentations phalliques utilisées dans les rites de fertilité, sont intégrés dans la vie quotidienne comme la vie religieuse (qui était tellement entremelés que de les séparer peut s'avérer d'ailleurs discutable). Ils servent de ponts entre le monde matériel et le domaine des dieux, incarnant des forces ou des attributs divins spécifiques. Par exemple, dans l'Égypte ancienne, les amulettes, en particulier celles à l'image de l'Œil d'Horus, étaient considérées comme des protecteurs puissants, tandis que dans la Rome antique, les phallus sculptés, souvent accrochés aux portes des maisons, étaient censés éloigner le mauvais œil. Plus tard, à l'approche du Moyen Âge, la perception du fétichisme commence à se transformer. L'expansion du christianisme en Europe apporte une nouvelle interprétation des objets "fétiches" et des pratiques préexistants. Ce qui était autrefois vénéré fait alors l'objet de suspicion quant on ne crie pas à l'hérésie. Cependant, même dans ce contexte de transformation culturelle et religieuse, certaines formes de vénération d'objets persistent, on bascule vers le temps de la vénération des reliques des saints et des martyrs. Les reliques, ossements ou fragments de vêtements, par exemple, sont censées posséder des pouvoirs miraculeux, reflétant la manière dont les objets pouvaient encore être imprégnés de significations spirituelles et magiques. Cependant, à côté de ces formes acceptées de vénération, des pratiques moins orthodoxes survivaient souvent à la marge marge ou en secret. Les traditions folkloriques et les croyances païennes, bien que réinterrogées du fait de la montée du monothéisme, conservaient des éléments qui, à bien des égards, ressemblaient au fétichisme antique. Les herbes, les pierres, et les amulettes continuent à être utilisées dans des pratiques de guérison et de protection, reflétant une continuité sous-jacente avec le passé antique. Ainsi, les origines antiques et médiévales du fétichisme révèlent un panorama complexe où les objets, loin d'être de simples artefacts, sont chargés de significations multiples, servant de catalyseurs pour le divin, le magique, et le sacré. Cette longue période de l'Histoire montre clairement que le fétichisme, bien avant de devenir un terme d'analyse dans la psychologie ou la sexologie modernes, était une composante intrinsèque de l'expérience humaine, façonnant et étant façonné par les croyances et les pratiques de l'époque. Le fétichisme à l'ère moderne Lère moderne marque une période d'avancées significatives dans la compréhension et l'interprétation du fétichisme. C'est au cours de cette période que le fétichisme commence à être scruté à l'aulne de la psychologie et de la sexologie, disciplines naissantes qui cherchent à catégoriser et à comprendre les comportements humains sous un jour nouveau. Les figures de proue de cette exploration que sont Richard von Krafft-Ebing ou Sigmund Freud, par exemple, jouent un rôle déterminant dans la théorisation du fétichisme, l'extrayant de la sphère religieuse et culturelle pour le placer dans le domainede l'étude scientifique de la sexualité. Richard von Krafft-Ebing, dans son œuvre pionnière "Psychopathia Sexualis", est l'un des premiers à définir le fétichisme dans un cadre médical, le présentant comme une forme de déviance sexuelle où l'attraction pour un objet inanimé remplace l'intérêt pour un partenaire sexuel humain. Cette approche pathologisante met en lumière les objets fétiches non plus comme des symboles de pouvoir ou de spiritualité, mais comme des catalyseurs de désir anormal. Sigmund Freud, quant à lui, apporte une dimension psychanalytique au fétichisme, le voyant comme un symptôme de conflits psychiques non résolus. Dans son interprétation, le fétiche devient un substitut, un ersatz pour l'incongrue et falacieux pénis de la mère d'un enfant mâle qui, selon Freud, croit à tort avoir qu'elle a été castrée. Cette théorie, bien qu'elle soit largement contestée et critiquée aujourd'hui, a néanmoins contribué à placer le fétichisme au cœur des discussions sur la psychologie de la sexualité. Parallèlement à ces théorisations, l'ère moderne est également témoin de transformations sociales et économiques majeures, notamment l'industrialisation et l'avènement de la modernité, qui influencent profondément les pratiques et les communautés fétichistes. L'industrialisation, en particulier, modifie la relation des individus aux objets, rendant les produits manufacturés abondants et facilement accessibles. Cette profusion d'objets nouveaux et variés crée un terrain fertile pour l'expansion des pratiques fétichistes, où des matériaux comme le caoutchouc, le cuir et le latex commencent à être érotisés. La modernité apporte également avec elle une transformation des espaces sociaux, avec l'émergence de sous-cultures et de communautés où les pratiques fétichistes peuvent être explorées et vécues ouvertement, bien que souvent de manière clandestine. Les clubs, les magazines spécialisés et, plus tard, les forums internet (puis les réseaux sociaux), deviennent des espaces où les fétichistes peuvent se rencontrer, partager leurs expériences, et construire des identités autour de leurs pratiques. Cette période voit également une remise en question progressive des normes sexuelles et une exploration plus large des expressions de la sexualité humaine. Ainsi, l'ère moderne est caractérisée par une dualité dans l'approche du fétichisme : d'un côté, une pathologisation et tentative de comprendre le phénomène dans un cadre clinique, de l'autre, une expansion et une diversification des pratiques fétichistes, facilitées par les transformations sociales et technologiques. Ensemble, ces éléments forment le terreau sur lequel le fétichisme contemporain, avec ses multiples facettes et sa richesse, continue de s'épanouir et de se redéfinir. Le fétichisme dans la société au XXe Siècle Le XXe siècle marque un tournant décisif pour le fétichisme, propulsant des pratiques jusqu'alors marginales ou confidentielles au cœur de la culture de masse. Cette période voit le fétichisme se démocratiser et s'intégrer dans le tissu même de la culture populaire, influençant la mode, la musique, le cinéma et l'art. Cette intégration s'est accompagnée d'une évolution significative dans la perception publique du BDSM, transformant progressivement les stigmates théorisés en psychanaluse en signes de rébellion, d'expression personnelle, et d'avant-gardisme. L'émergence du fétichisme dans la culture de masse peut être attribuée à plusieurs facteurs clés, notamment la libéralisation des mœurs sexuelles et la montée des mouvements de contre-culture. Les années 60 et 70, avec leur ethos de liberté et d'expérimentation, ont vu naître un intérêt accru pour les pratiques sexuelles alternatives, parmi lesquelles le BDSM et le fétichisme ont trouvé une nouvelle caisse de résonnance. Cette période correspond également à la publication de travaux littéraires et de manuels qui explorent ouvertement la sexualité et les pratiques BDSM, rendant ces sujets plus accessibles au grand public. En outre, l'avènement des médias de masse a joué un rôle crucial dans la diffusion d'images et d'idées fétichistes. Les magazines, les films et plus tard, les chaînes de télévision et internet, offrent une plateforme pour la représentation et la discussion des fétichismes, contribuant à leur démocratisation. Les objets fétiches comme le cuir, les chaînes, et le latex commencent à apparaître régulièrement dans les médias, souvent décontextualisés de leurs origines BDSM pour devenir des symboles de mode et de non-conformité. Les stars du XXe siècle ont joué un rôle indéniable dans la popularisation du fétichisme. Des artistes comme Madonna dans les années 80 et 90, avec ses clips vidéos et ses performances scéniques chargées de références au BDSM, ont contribué à introduire le fétichisme dans les foyers du monde entier. De même, le glam rock et des artistes comme David Bowie, avec leur esthétique androgyne et leurs costumes extravagants, ont brouillé les lignes entre les genres et érotisé des éléments fétichistes, les rendant partie intégrante de leur image publique. Ces icônes, par leur visibilité et leur influence, ont non seulement aidé à normaliser certaines pratiques fétichistes mais ont également inspiré des discussions sur la sexualité, l'identité de genre, et l'expression personnelle. Leur adoption de la mode fétichiste a transformé celle-ci de tabou en tendance, modifiant la perception publique du fétichisme de quelque chose de caché ou de honteux en un acte de rébellion ou d'expression artistique. L'ère contemporaine et la "normalisation" du fétichisme L'ère contemporaine a ainsi été témoin d'une transformation sans précédent dans la manière dont le fétichisme et le BDSM sont perçus et pratiqués, grâce en grande partie à l'essor d'Internet et des médias sociaux. Le fétichisme s'est petit a petit imposé comme une forme d'expression largement acceptée et explorée par le grand public (même si bien entendu, toute la société ne s'est pas convertie ;-) ). Cette acceptation normalisation est donc le fruit d'une convergence entre des facteurs culturels, technologiques et sociaux qui ont contribués à faciliter l'expansion des communautés fétichistes et modifié les attitudes sociétales à leur égard. L'avènement d'Internet a marqué un tournant réellement décisif pour les communautés BDSM et fétichistes, leur offrant un espace sans précédent pour se rassembler, échanger des connaissances et des expériences, et construire une culture et une identité partagées. Les forums en ligne, les blogs, et les réseaux sociaux comme BDSM.FR ont permis aux personnes curieuse d'explorer le fétichisme de trouver une communauté d'échange et de se confronter, souvent pour la première fois à ces pratiques. Ces plateformes numériques ont également joué un rôle crucial dans la pédagogie et la démystification du BDSM, offrant des ressources allant des techniques de sécurité aux aspects psychologiques des pratiques fétichistes. En parallèle, les postures sociétales envers le fétichisme et le BDSM ont subi une évolution notable. La visibilité accrue des pratiques fétichistes dans la culture populaire, associée à un dialogue plus ouvert et inclusif sur la sexualité en général, a participé à déstigmatiser ces pratiques. Des événements culturels, tels que les Gay prides ou les muncjs ont commencé à intégrer des éléments fétichistes de manière ouverte, reflétant et encourageant en même temps une acceptation plus large de la diversité sexuelle. Cette période contemporaine a également vu la publication de littérature et le cinéma grand public (on ne citera pas le titre du film de référence en la matière, vous le connaissez ;-) ) traitant de thèmes BDSM et fétichistes, bien que ces représentations aient parfois été remises en cause pour leur inexactitude, par les clichés véhiculés, ou leur simplification à l'extrême. Néanmoins, leur impact sur la perception publique du fétichisme a été indéniable, ouvrant le dialogue sur ces sujets et encourageant une exploration personnelle et collective. L'évolution des attitudes a été soutenue par des changements législatifs et politiques dans de nombreux pays, ou à tous le moins par la constitutions de jurisprudence, reconnaissant les droits et les libertés des personnes pratiquant le BDSM et le fétichisme. Ces évolutions législatives ont non seulement protégé les adeptes du fétichisme et du BDSM contre la discrimination voire la persécution mais ont également validé le BDSM et le fétichisme comme des expressions légitimes de la sexualité humaine. Les défis actuels et à venir du fétichisme (et du BDSM) Tandis que le fétichisme et le BDSM sont devenus plus visibles et mieux acceptés, de nouveaux défis émergent, notamment en ce qui concerne le consentement, la sécurité et la légalité. Ces enjeux, cruciaux pour la pérennité et l'éthique des pratiques fétichistes, soulèvent des questions importantes sur la manière dont la communauté peut continuer à évoluer de manière responsable et inclusive. L'accent mis sur le consentement éclairé, révocable et mutuel a transformé la manière dont les pratiques fétichistes sont perçues et réalisées. Cependant, la nature même de certaines pratiques fétichistes, qui peuvent impliquer des jeux de pouvoir et de domination, exige une vigilance constante et une communication ouverte pour s'assurer que toutes les parties impliquées se sentent respectées et en sécurité. La sécurité, tant physique qu'émotionnelle, reste enjeu majeur. Alors que la communauté BDSM adopte le mantra "sain, sûr et consensuel" (SSC) ou "risque aware consensual kink" (RACK), les défis liés à la prévention des blessures, à la gestion des risques et à la santé mentale restent essentiels. L'éducation, à travers des ateliers, des munchs et des ressources en ligne, joue un rôle essentiel dans la promotion de pratiques sécuritaires et éthiques. Sur le plan légal, bien que des progrès aient été réalisés dans la reconnaissance des droits des pratiquants du BDSM, la situation est et restera précaires. Dans de nombreux pays, les activités BDSM peuvent encore être interdite par la loi, notamment en ce qui concerne les aspects de douleur, de contrainte ou de domination. L'avenir exigera un dialogue continu avec les législateurs et le grand public pour démystifier les pratiques fétichistes et plaider pour une législation qui protège tout en respectant la liberté d'expression sexuelle. On comprends aussi que les alternances politiques pourront jouer un rôle déterminant dans l'avenir de ces pratiques. Le fétichisme dans le BDSM va probablement continuer de s'adapter et d'évoluer avec la société. Les technologies émergentes, telles que la réalité virtuelle et les plateformes en ligne, offrent de nouvelles voies d'exploration du fétichisme, permettant des expériences immersives et la formation de communautés virtuelles. En outre, une plus grande diversité au sein de la communauté fétichiste, reflétant un éventail plus large d'identités sexuelles, de genres et d'orientations, pousse à une remise en question continue des normes et à une évolution des pratiques. L'avenir du fétichisme dans le BDSM semble donc prometteur, avec une tendance vers une plus grande acceptation, une exploration plus profonde et une innovation continue. Il ne tient qu'à nous tous de continuer à faire évoluer les moeurs et la perception de nos pratiques, dans le "bon" sens.
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Par : le 09/09/13
Avions hier des "envoyés spéciaux" ( ) à l'un des concerts de Mylène Farmer à Bercy dans le cadre de sa tournée "Timeless Tour" entamé dans la foulée de la sortie de l'album "Monkey Me". ---------------------Cliquez pour voir les photos en plus grand et l'article associé sur le site de l'Express. Cette tournée affirme un peu plus encore, Mylène Farmer comme une icône gay (et lesbien dans une moindre mesure) au regard de la composition du public. Il est probable que la chanteuse rousse joue probablement depuis un moment avec un certain nombre de "codes" pour construire un personnage par opportunisme marketing. Pour autant, qu'elle met en lumière aux yeux du grand public (puisque le concert a fait l'objet de pastilles dans les grands journaux de 20h nationaux) les dits codes (dans une version acceptable et aseptisée diront les plus chafouins). La tendance de cette tournée allant aux danseurs exclusivement masculins, en Shaolin (voir photo de l'Express) ou men in black corsetés , aux services de la diva. Cliquez pour voir les photos en plus grand et l'article associé sur le site de l'Express Pas de photo des danseurs en costard façon Men in Black, mais porté avec un corset, la tenue ne manquait pourtant pas de classe ! Si ce n'est pas nécessairement par adhésion au marketing de Mylène Farmer (ni forcément à toute sa musique), vous pouvez vous y rendre, c'est une ambiance particulière (en fosse aussi) et le spectacle (au sens strict du terme) est très réussi.
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Par : le 11/09/17
Pacte ... Envies de maux ténébreux, pour une aventure sans toc ni fioriture, j’apprécie les âmes exilées dans les forges d’un passé peu reculé, certain aiment à discourir sur le gothique, c’est l’esprit qui m’attire. Bourreau d’envies pour le moins maso, c’est sans fétichisme que j’ai misé sur les manques d’artifices. Fondamentale expression, les maux sont las du manque de sens. Envie d’obscures, où, bateaux ivres, errants d’une strophe à une rime, dans l’air du temps, sans perdre un instant, les marques des moments passés, auront raisons des journées à venir. Le quart de siècle passé, aux volontés inclinées et célébrées, entre catins et festins, un choix, un destin. Pas d’hypocrisie ou bien de lointains espoirs, nenni. Envie de concrétiser, dans les faits. Actions, réactions. Caduc exécutant d’une envie de ne plus exister. C’est de vivances que je veux me repaître, d’exaltations à vivre, à se sentir dedans. Des marques posées, des limites transgressés, inscrire un fragment de mémoire. Pas de cœur à prendre, pas de chaînes ou de collier à poser, juste l’éclaire d’un instant, qui sait, d’une continuité, entre le couchant et le levé du soleil, faire blêmir les espaces du sommeil. Envies de jouer aux excommuniés. Maxence Lascombe (c)
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Par : le 26/06/20
Adoré par les soumis fétichistes et Dominas qui récompensent ceux-ci en les autorisant à le faire,pratique sale et perverse pour les autres, le Cum on Clothes ou Panties tend à se généralisé sur les sites de vidéos pornos et dans les pratiques de couples. Il s’agit d’un fétichisme sexuel* lié à l’excitation de voir sa partenaire porter un vêtement qui ne laisse pas indifférent Monsieur et dont la finalité est que monsieur éjacule sur ce dit vêtement. Chaussures, bas, collants, culottes et strings, soutiens-gorge, etc. Tout est possible. Ainsi sur certains sites , on découvre les mêmes pratiques sur lunettes, chaussettes, etc. Il n’existe pas de nom propre à cette déviance que l’on peut classer comme la paraphilie** s’approchant le plus de la Salirophilie*** Le Vêtement est un objet d’érotisme Dans le milieu du BDSM, autoriser son soumis à jouir sur le vêtement fétiche est une récompense. Le plus répandu étant le fétichisme des pieds et/ou des chaussures, botte, etc. Dans ces cas précis, l’homme est en position de soumission et c’est Madame qui décide où et sur quoi Monsieur peut éjaculer. Cette « pratique » fût longtemps assimilée au milieu du BDSM qui avait ses codes, mais aussi ses matières (Cuir, latex, vinyle, etc.) qui ont toujours fait fantasmer ces messieurs. Plus évoluée et raffinée, la lingerie a évolué et les matières aussi. Devenant excitante et provocante, ces messieurs en sont devenus fétichistes, même un peu. Les tenues de ville de ces dames, elles aussi plus sexy, près du corps, moulant les formes, n’hésitant pas à mettre en valeur leurs courbes. Ainsi les collants, leggings et autres produisent des excitations nouvelles et de nouveaux fantasmes et vices. Lire la suite : https://comtedenoirceuil.com/cum-on-clothes-2/
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Par : le 17/12/17
*C'est une histoire de fabrication, mettant en scène fétichisme des foulards, bondage et kidnapping. Je me suis inspiré des nombreux sites d’histoires du début des années 2000, comme les récits d’Entraves. Une version plus riche de l'histoire est disponible sur mon blog: https://marquis2bundy.wordpress.com/2017/06/25/histoire-de-bondage-voilee-baillonnee-et-finalement-kidnappee/* Jennifer, une jeune femme de vingt ans aussi naïve que sûre d’elle, rêvant de pénétrer le monde de la mode. Pourtant, elle ne va pas tarder à apprendre que de répondre à n’importe quelle personne s’annonçant photographe de mode peut s’avérer dangereux. Zula photographiait avec intérêt la jeune femme, face à la grande pyramide du Louvre, par une belle après-midi d’automne. La photographe portait un perfecto en cuir cintré, un T-shirt blanc, un jean slim et des Doc Martens montantes, alliés à des bijoux minimalistes ainsi que d’une coupe au carré noire corbeau. Se faire photographier par une inconnue était une expérience nouvelle, mais le tempérament chaleureux de Zula avait rapidement mis à l’aise sa jeune modèle. “Alors comme ça, tu voudrais faire carrière dans le monde de la mode.” “Oui, c’est un monde tellement riche et intéressant! Je suis fan de toutes les grandes top modèles, je sens au plus profond de moi que je suis faite pour ça.” “Voyons voir ça.” dit Zula en rangeant son appareil photo. Elle s’approcha de Jennifer, et en bonne professionnelle, observa chaque parcelle de son corps. Elle toucha ses cheveux blonds comme pour s’assurer de leur texture, avant lui faire remonter le cou avec une légère pression de main, pour finalement terminer son auscultation sur son blouson en jean et son pantalon. “Je t’avais dis que je travaillais pour Marc Jacobs?”, lança t-elle sans quitter son air sérieux et concentré. Les yeux de Jennifer s’ouvrirent avec l’expression d’une enfant qui découvrirait un cadeau de Noël. “Biensûr, je ne le mentionne pas dans ma bio, continua Zula, je n’ai pas envie de crouler sous les candidatures. Tu vois je suis sûre qu’avec quelques photos il te prendrait direct… Par contre il te faut un absolument un relooking, le blouson en jeans, on a vu plus élégant.” Jennifer eut un pincement au coeur, elle qui pensait être une authentique fashionista! Aucun doute qu’elle allait devoir faire des efforts si elle souhaitait séduire une professionnelle comme Zula! Zula prit un air pensif avant de reprendre de plus bel son monologue. “Tu sais quoi, Jennifer, c’est ton jour de chance, il se trouve que j’ai justement tout ce qu’il me faut dans ma sacoche. Seulement il va falloir que tu te changes et il est hors de question que tu te déshabilles devant au milieu de tous ces touristes! Et je sais exactement où nous pouvons aller.” Une fois posé, caché par les haies du Jardin des Tuileries, et s’être assuré que personne ne se trouvait dans les parages, Zula posa sa sacoche. Jennifer tenta de se pencher pour regarder ce qu’il s’y trouvait mais Zula tira la sacoche vers elle tout en la grondant : “On ne regarde pas, c’est une surprise!” Intimidée, Jennifer recula, et attendit sagement que Zula lui tende un legging en vinyl aux reflets légers qu’elle enfila de suite. Elle troqua ensuite sa veste en jeans pour un superbe trench Burberry couleur camel. Jennifer s’apprêtait à remettre ses converses quand Zula la coupa dans son élan. “Mais nous n’avons pas fini, ma belle! Tu ne va pas garder ces chaussures!” Elle tira de son sa sac une paire de magnifiques escarpins qui dépassait allégrement les 10 centimètres. “Mais je n’arriverais jamais à marcher avec de tels talons!” s’exclama Jennifer. “Tout cela s’apprend, ma belle.” Zula s’agenouilla et se charga elle-même de chausser sa modèle. Elle commença à retirer unes à unes ses chaussettes qu’elle examina avec attention : “Dis-moi, tu as bien piétiné aujourd’hui!” Jennifer fut submergée par un sentiment de honte, tout en trouvant étrange qu’une photographe examine ses chaussettes sales. Zula, après avoir terminé l’enfilage des escarpins, sorti un gigantesque carré de soie. “C’est un Hermès. Je vais te le mettre à la façon orientale.” “Mais ça ne risque pas de cacher mon visage?” “Mais c’est pour te donner un côté mystérieux, ma belle.” D’une main experte elle enroula le foulard autour de la tête de Jennifer, ne laissant visible que son visage. Chaque pli était calculé au centimètre, Zula ne semblait rien vouloir laisser au hasard. “Porter un hijab est un art qui demande du temps à maîtriser, je l’ai appris au cours de mes nombreux séjours au Moyen-Orient.” Jennifer buvait les paroles de Zula avec attention. Quelle chance d’être tombée sur telle professionnelle! Pourtant la photographe était toujours pensive, comme si quelque-chose la gênait. “Quelque-chose ne va pas?” demanda Jennifer. “Hum, j’ai une idée mais j’hésite à te la proposer, ça ne va pas à toutes les femmes. Cela va uniquement sur les filles qui sont un peu rebelles.” Sans même demander de quoi elle s’agissait, Jennifer sauta sur l’occasion: “Laisse-moi essayer!” “Bon d’accord, mais c’est uniquement parce que tu m’es sympathique!” répondit Zula avec un sourire complice. Elle sortit une large ceinture capitonnée, avec deux imposants bracelets sur les côtés, faits dans la même matière. Le cuir naturel donnait un cachet certain à l’accessoire, tout en rendant compte de sa grande solidité. “Mais qu’est ce donc?” demanda Jennifer. “C’est un carcan, mais on comprend beaucoup mieux son fonctionnement une fois porté.” Zula installa la ceinture à la taille de Jennifer en prenant bien soin de positionner la boucle de la ceinture dans son dos. Elle enserra ensuite les mains de sa modèle dans les bracelets latéraux et sécurisa chaque sangle avec un petit cadenas. “Ne t’inquiètes pas, ma belle, c’est juste pour s’assurer qu’il ne se détache pas tout seul.” “Tu es sûre? Pourtant ça à l’air plutôt costaud comme harnais.” En effet, ce dernier bloquait maintenant les poignets de Jennifer au niveau de ses hanches et après quelques gesticulations, semblait impossible à défaire sans l’aide de Zula, et ce, avant le positionnement des cadenas. De même, cette ultime contrainte l’empêchait d’atteindre ses nouvelles chaussures et son hijab, la rendant complètement soumise à sa nouvelle amie photographe. “Mais tu es sûre que c’est une une bonne idée? Je ne sais, je ne me sens pas confortable avec le fait d’être photographiée comme ça, et puis tu ne m’a pas dis ce que tu allais faire de ces photos.” “Mais tu es chiante, toi! Moi qui fait de mon mieux pour t’aider. Attends, j’ai quelque chose qui va te calmer.” Zula se pencha sur les affaires que Jennifer avait posé au sol et pris une de ses chaussettes sales, la roula en boule, avant de l’agiter devant la bouche sa propriétaire. “Mais qu’est ce que tu fais? Je ne comprends pas, je … Mphhhh!” Les dernières paroles de Jennifer furent étouffées par la chaussette qui vint remplir sa bouche. Zula scella finalement son bâillon avec plusieurs bandes de Microfoam qu’elle appliqua soignement. Il ne restait plus de la belle Jennifer qu’une plainte quasi inaudible et des yeux paniqués. ddgc8trwaaaktt5 “Allez, il ne reste plus qu’à cacher ce jolie bâillon pour ton voyage en carrosse!” Un voyage en carrosse? Mais de quoi parle-t-elle? se demanda Jennifer. Sa désormais geôlière pris le devant de son hijab et le remonta, masquant tout le bas de son visage jusqu’au nez, cachant complètement le bâillon de la pauvre Jennifer. Zula pris ensuite sa victime par le coude, la guidant d’une main ferme vers la place du carrousel tout en passant un coup de téléphone, sans doute pour appeler ce mystérieux carrosse. La place était bondée de monde et Jennifer tentait vainement de signaler sa situation à cette foule anonyme. Après à peine quelques minutes, un mini-van noir aux vitres teintées arriva et Zula en ouvrit la porte. Jennifer tenta un ultime gémissement, vidant ses poumons pour un résultat qui fut couvert entièrement par le brouhaha de la place. Zula la poussa à l’intérieur du van, y rentra à son tour, et verrouilla finalement la porte. Une fois avachie dans les sièges en cuirs, Zula sortie une mini bouteille de champagne ainsi qu’une coupe qu’elle remplit abondamment, sous le regard paniqué de sa victime. “Ma belle, j’ai maintenant le plaisir de te révéler le programme de ta nouvelle vie. Ca se rapproche de la vie de modèle de haute couture, mais en plus actif. Plus précisément je fais partie d’une agence chargée de fournir de belles jeunes femmes à de riches clients. Et je ne devais pas te le dire, par réserve professionnelle, mais tu as tapé dans l’oeil d’un milliardaire du Moyen-Orient.” Jennifer n’en croyait pas ses oreilles, et répondit aux paroles de Zula en agitant la tête de droite à gauche, pendant que cette dernière sirotait son champagne. “Oh, mais ne t’inquiètes pas pour moi, pendant que nous te préparerons pour ta nouvelle vie, je serais en train de me délasser dans un palazzo italien pour quelques mois, à boire de bon chianti et à m’offrir un nouveau blouson en cuir fait sur mesure. Quand à toi, ma belle tu sera pomponnée, dressée, reprogrammée psychologiquement et sexuellement, le tout pendant plusieurs semaines, avant qu’on te présente enfin à ton prince charmant. Mais tout ça est très technique, et ne t’inquiètes pas trop, certaines ne se souviennent même plus de leur ancienne vie!” Zula reposa sa coupe, pris un flacon qui se trouvait dans le rangement du siège, imbiba de son contenu un foulard plié en carré. Elle s’approcha lentement de sa prisonnière avant d’appliquer fermement le foulard sur son visage. Jennifer tenta de se débattre, d’échapper à l’étreinte de Zula, mais ses gesticulations étaient vaines, et sa panique fit peu à peu place à la douceur d’une rêverie de soie. Fin? Je vous remercie de votre lecture et n’hésitez pas à commenter ou à m’écrire (marquis2bundy@gamil.com) si le récit vous a plu et si vous en souhaitez plus!
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Par : le 27/12/21
La Checklist BDSM est un outil d’expression pour connaître les possibilités du dominé Accessoire indispensable au Maitre ou à la Domina, la Checklist BDSM est un outil de travail à mettre en place dans toutes relations sexuelles SM et BDSM. Elle permet de se connaître mutuellement et de jouer en respectant les envies, les désirs et les limites de chacun. Chaque protagoniste a des fantasmes et des possibilités qui lui sont propres. Il a également des devoirs et obligations afin que la relation D/s soit aussi enivrante qu’enrichissante. Plus qu’une lecture coquine, cette check list est le recueil des envies et possibilités de l’esclave. C’est le seul moyen connu pour laisser libre expression à la soumise ou au soumis en ce qui concerne ses goûts et dégoûts pour toutes les activités sexuelles qui peuvent entrer dans une relation Dominant /soumis. Aussi indispensable que le contrat BDSM, cette liste non exhaustive est mise en place simultannément au modèle de contrat BDSM afin d’asseoir toutes les pratiques pouvant être effectuées avec la personne dominée. En cas de pluralité d’esclave, chacun a la sienne qui lui reste propre. La future partenaire s‘oblige à remplir le plus honnêtement possible chacune des colonnes en gardant l’esprit libre de ses réponses. Le Maitre n’est pas autorisé à juger, il prend simplement note des indications pour concrétiser les jeux érotiques en fonction de celles-ci. Parfaite pour mettre à nu les sentiments profonds vis-à-vis de certaines pratiques SM et sexuelles, le partenaire répond au questionnaire avec franchise et rigueur en ayant pleine conscience de ce qui lui est demandé. Checklist BDSM, un accessoire intime évolutif et ludique Essentielle, la Checklist BDSM reste un pilier majeur de la relation erotique liant la Maitresse et son esclave. Souvent, le Dominant remplit lui aussi le même document pour dévoiler ses envies et attentes, mais certaines soumises attestent que cela enlève parfois un peu de piment et de mystère à la relation. Associée à un univers sexuel empli de confiance, elle n’a de reste d’être en constante évolution avec l’âge, les mœurs et la pratique. Bien entendu, une fois remplie, la checklist BDSM ne doit pas être prise comme une liste de pratiques à faire immédiatement, les unes après les autres. Elle ponctue plutôt le chemin de l'évolution de la personne dominée. Une soumise peut toujours, avec l’accord de son Dom, ajouter ou exclure des agissements contenus dans la liste initialement mise en place. Celle-ci n'est jamais figée ou statique mais évolutive pour le plaisir des partenaires. La Checklist BDSM doit être mise à l’étude pendant des moments de repos où l’élève prend son temps pour répondre et analyser. Une fois terminée, elle est relue autant que nécessaire pour s’assurer de ses choix et apporter les corrections voulues. Une fois dans les mains du Dominant, elle lui ouvre cérébralement toutes les portes du désir pour mettre en place lors de séances ou de jeux extrêmes propices à la satisfaction de la soumise. La Checklist BDSM est le lien direct entre la soumise et son Maitre La Checklist BDSM se doit d’être simple et compréhensible de tous. Si un doute survient, le soumis doit demander conseil à sa Maitresse. La check est bien entendu rédigée dans la langue de l’esclave. Elle est le lien direct entre les participants et sa présence rassure afin que les pratiques choisies par le Dom soient en adéquation avec le plaisir du dominé. Un document unique et personnel qui vous suit dans toute votre sexualité BDSM. Une façon de se dévoiler qui à prendre au sérieux et qu’il faut éditer avec attention. Le Maître et la Maîtresse sont guidés par cette liste dans toute approche, démarche et choix BDSM. Pour vous aider dans votre démarche notre magasin, vous propose une checklist BDSM et son mode d'emploi. Il va de soi que chacun doit l'adapter en fonction du contexte. Pour un BDSM soft certains paragraphes sont à supprimer. Pour des jeux plus extrêmes, chaque ligne à son importance. L'usage et toute utilisation de cette checklist BDSM gratuite ne saurait en aucun cas relever de la responsabilité du sexshop ilxelle. Elle s'adresse à des personnes majeures, responsables et consentantes qui peuvent l'utiliser en usage privé. Checklist BDSM mode d’emploi Pour remplir votre check-list, notre sexshop BDSM vous conseille d’apporter les annotations nécessaires à chaque colonne. 1. Dans la première colonne, se trouve la mention "Essayé". Vous annotez : • O comme Oui si vous avez déjà essayé • N comme Non si vous n’avez jamais essayé • SO comme Sans Objet si vous estimez ne pas être concerné. 2. La seconde colonne de la Checklist BDSM est une ressource pour connaître votre degré d’envie. Une notation de 0 à 5 permet à votre Maitre ou Domina de vous situer dans votre désir. Vous annotez : • 0 - vous n’en avez pas envie • 1 - la pratique vous indiffère • 2 – vous avez une envie faible • 3 – vous aimez • 4- vous aimez beaucoup • 5 – vous ne pouvez vous en passer 3. La troisième colonne est un indicateur de difficultés. La graduation de 0 à 5 permet à la Maitresse ou au Maître de connaître votre réticence à effectuer une pratique sexuelle. Vous annotez pour cette colonne : • 0 – trop difficile. Impossibilité pour l’instant. A revoir ultérieurement avec plus de pratique ou jamais. • 1 – très difficile mais faisable avec progression, pas d’un seul coup • 2 – difficile mais réalisable • 3 – assez facile • 4 – facile • 5 – ne pose aucun problème Prévoyez un long moment de tranquilité avant de commencer et bonne analyse de vos désirs ! ;) Exemple de checlist BDSM Essayé Envie Difficulté Observations Abrasion de la peau Adoration de la chatte Adoration des bottes Adoration des mains Adoration des pieds Adoration des talons hauts Adoration du pénis Agacement sexuel ou teasing Anuslingus Asphyxie Attache bras dans le dos levés Attache debout bras écartés Attache debout bras levés Attache sur tréteau Baguette ou badine Bâillon Bâillon avec tape bondage Bâillon Ball Gag ou harnais Bâillon en tissus (linge ou sous vetement) Bandeau sur les yeux Barre d'écartement Bestialité Bondage avec barre Bondage avec cordes Bondage avec sangles Bondage difficile Bondage léger Bondage Shibari Bondage sur longue période Boule Quiès Brosse à cheveux Brûlure au fer rouge Cage Cage de chasteté Cagoule Camisole de force Canne rigide Canne souple Carcan stocks Ceinture de chasteté Chaîne Changement de nom Chatouilles Chiot humain Cire chaude Claques au visage Claques aux seins Collier en cercle privé Collier porté en public Contrôle orgasmique Correction douce Correction dure Corset Corvée domestique Cravache Crochet anal Dilatation Domestique ou bonniche Dormir attaché Échangisme Égratignures Electrosexe Emprisonnement Enfantilisme Épilation à la cire Épilation complète Épingle à linge Etirement des testicules ou ball stretching Étouffement Étranglement Examens medicaux Exercice physique forcé et obligé Exhibitionnisme Exhibitionnisme avec des amis Fantasme de viol Fantasme de viol par un groupe Féminisation forcée Fessée Fessée avec accessoires Fessée avec martinet Fessée sur les genoux Fétichisme Fisting Fouet à lanière Fouet de dressage Fouet single tail Fouettage de la chatte Fouettage des seins Fouetter le corps entier Fouetter le dos Fouetter le penis Fouetter le ventre Fouetter les cuisses Fouetter les fesses Fouetter les mollets Gifle Glaçon Gode ceinture Harems servitude avec d'autres soumises Harnais cuir Harnais d'orgasme forcé Harnais en corde Hommage avec la langue Homosexualité forcée Huiles érotiques Humiliation Humiliation en privé Humiliation en public Humiliation verbale Injection Interrogatoire Jeu de groupe Jeu de rôle Jeu d'urine Kidnapping Lavement anal Ligotage des seins Ligotage japonais Ligotage léger Ligotage par Sarah wrap Lutte Marquage au fer rouge Massage Masturbation avec les seins Masturbation forcée Menottes cuir Menottes en sangle Menottes métal Menottes pour pouces Mise au coin Mise aux enchères Model pour photo érotique Mors de cheval Morsure Nudité forcée Nudité partielle ou complète imposée Obéir aux ordres Orgie Pénétration double Pénétration triple Perçage temporaire Piercing Pilori Pinces à linge sur le corps Pinces aux seins Plug anal Poids pour seins Pose de cathéters Position à genou Privation de sommeil Privation sensorielle Privation sexuelle Prostitution fantaisiste ou réelle Rasage Restriction de parole Restriction des contacts visuels Rites d'initiations Scarification Scatophilie Scène de prison Scène extérieure Scène filmée Scène médicale Scène religieuse Se faire battre doucement Se faire battre durement Se faire battre par une canne Se faire choisir la nourriture Se faire choisir les vêtements Se faire donner à une autre personne dominante Se faire donner la morale Se faire imposer de la nourriture Se faire imposer des vêtements/sous-vêtements Se faire mordre Se faire servir sexuellement Se faire vendre à une autre personne dominante Sermon, leçon en cas de mauvaise conduite Servir comme mobilier, pièce d'art Servir comme toilette Servir comme un poney servir oralement Servitude forcée Servitude imposée Sexe anal Sexe génital Sexe par téléphone Spéculum Strapping Suspension Suspension bras attachés derrière Suspension en position debout Tatouage Tenue en laisse en cercle restreint Tenue en laisse en privé Tirer les cheveux Tirer ou tordre les parties génitales Tirer ou tordre les tétons Uniforme Vêtement de latex Vêtement de lycra Vêtement érotique Vêtements osés en cercle restreint Vêtements osés en privé Voyeurisme
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