La rubrique "Articles" regroupe vos histoires BDSM, vos confessions érotiques, vos partages d'expériences SM. Vos publications sur cette sortie de blog collectif peuvent aborder autant les sujets de la soumission, de la domination, du sado-masochisme, de fétichisme, de manière très générale ou en se contentrant très précisément sur certaines des pratiques quu vous connaissez en tant que dominatrice/dominateur ou soumise/soumis. Partager vos récits BDSM, vécus ou fantames est un moyen de partager vos pratiques et envies et à ce titre peut être un excellent moyen de trouver sur le site des partenaires dans vos lecteurs/lectrices. Nous vous rappelons que les histoires et confessions doivent être des écrits personnels. Il est interdit de copier/coller des articles sur d'autres sites pour se les approprier.
Par : le 04/05/24
Je suis une vieille grosse salope très gourmande pour qui la luxure est une passion. Je suis à nouveau seule. Je recherche en priorité des Hommes entre 20 et 85 ans, endurant, dominateur.  Les photos sont indispensables afin d'effectuer le premier tri. Si ce monde vous attire, si vous avez l'âme d'un dominateur ou si vous l'etes déjà, venez me prendre  Je suis une véritable garage à bites vide couilles dans tous ses trous : mise à disposition totale possible, ouverte à tous et à toutes bites, seuls ou en groupes constitués pour tous plans tous lieux même Xtreme.... blacks, creampie, bareback, etc... Je ne veux que du réel pour des moments très chauds............  Hygiène bien évidemment respectée Bises libertines de sa soumise PS :  IMPORTANT ! URGENT ! En 1er je veux un photographe pour faire un album de moi, de mes trous pleins et vides 2èm - La vieille grosse chienne que je suis, recherche un Professionnel équipé et vicieux pour tatouages piercings branding scarification - Médecin pervers pour bien être  inoculée et défoncée - et un Maitre chien ou animal.
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Par : le 04/05/24
Ou la fabuleuse histoire des soumises culottées ! (Si le fond est vrai la forme est en grande partie venue de mon imagination très fertile) Un jour un grand homme sans majuscule mit un post où il érigea la vérité suprême « une vraie soumise ne met pas de culotte » Tollé général :  les soumises imparfaites et fières de l'être n’allaient pas laisser ce monsieur décider de leur liberté La raie ponse ne tarda pas : la révolution des culottes bouffantes se mit en marche Sous les Vivas de la foule, les photos de sous-vêtements apparurent munies de slogans «  le slip en coton ce n'est pas pour les cochons » « soumise t’es belles en dentelle » «  du tissu ses mains de l'ardeur sur mon joli postérieur » « sexy en panty » » entre mes cuisses le tissu glisse » » je veux du cuir et du satin sur mon cul » « mon cul en dessous mon Dom au-dessus » »au feu la ceinture de chasse tétés » »je me déchaine dans ma gaine » « string le jour femme toujours » Ah mes amis quelle journée habillée de folle joie ! Dans cette liesse des fesses bien ajustées, la grande prêtresse de la culotte bouffante, l’influenceuse mondialement reconnue des dessous chic j’ai nommé Miss Laura  – ah vous verriez la tête des créateurs lors de la fashion Week des sous-vêtements attendre, l’élastique tendu, son approbation – proposa de marquer cette journée (un 4 donc !) par un rendez-vous mensuel de la culotte en dentelle ou pas Et c’est ainsi que naquit la tradition des soumises culottées Pas de froufrous entre nous : Je suis une no-culotte assumée (parce que c’est ma liberté) sauf dans les transports en communs, etc... ou pour me la faire sauvagement arrachée ... et là je m’égare, désolée obsédée textuelle que je suis, parfois je m‘auto excite des images que me procurent les courbes des lettres ... donc pour revenir au sujet, même sans culotte j’adore cette journée (on rit, on applaudie, on est sous le charme, bref on s’amuse) et l’imagination qui va avec !  et foi de Gitane, il en fat de l’imagination pour trouver la pose, la phrase, les mots qui conviennent à ce thème, j’en ai d’ailleurs quelques mois plus tard fait un article que je vous remets ici -  ----------------------------------------------------------------------------------- Je vous livre donc ici entre nous en toute intimité quelques folles idées irréalistes (quoi queue …). Précision pour les puristes de la vérité vraie : j’ai vraiment testé avec tous ces produits même si mon texte suivant reste plus … imagé L’artichaut Sut l’étal d’un maraicher un jour de marché où je me promenai mes gambettes à l’air, un jupe courte moulant mon généreux postérieur, mes seins bien serrés dans un haut découvrant plus que couvrant, une queue de cheval remuant gaiement à chacun de mes pas dansant (quoi, quoi, je plante le décor de ma simple vie banale !), je vois des artichauts. Je me dis « tiens que pourrai-je faire avec des feuilles d’artichaut ? une culotte ? ». Et me voilà sur le chemin du retour, sur mon vélo, ma jupe s’évasant élégamment, tout sourire sous les klaxons excités des mâles conducteurs (bien sûr tout est vrai ^^). Arrivée chez moi, après un pipi dans l’herbe, un café, une cigarette (avec filtre, faut pas abuser) je prends mon matériel de couture de parfaite femme d’intérieur (Putain où ai-je mis la seule aiguille que j’ai, et je n’ai pas de fil vert foncé moi, juste blanc ou noir, le noir ira bien). C’est là que ça se complique … je commence à retirer les feuilles mais pas cuit ce n’est pas facile. Je décide donc de sortir ma cocotte-minute (non je n’en ai pas depuis que j’en ai vu une exploser !) pour ramollir le légume. Et j’attends … j’attends … j’attends de toute ma légendaire patience … Quand il n’y a plus d’eau j’en déduis que c’est prêt (oui je suis une excellente cuisinière aussi^^) ; Je dépose feuille par feuille sur un plateau ma future œuvre. Plateau que je renverse d’un coup de hanche (gracieux il va sans dire) mais rien ne va m’arrêter, que je pense à ce moment-là ! Je réussis à mettre le fil dans le trou de l’aiguille (super facile quand on a l’habitude il parait) et je commence à enfiler mes feuilles en prenant soin de les choisir par taille (tout se joue dans les détails). Après en avoir mis une vingtaine, je décide de faire un test (Quoi vous pensez que 20 c’est trop pour mon tour de taille ?). a peine posées sur ma peau, certaines feuilles se décrochent, d’autres sont de travers, certaines coulent leur jus sur mes cuisses. Je prends le parti d’en rire (alors que je suis une personne si sérieuse !) et de recommencer avec de la ficelle (mais sans l’aiguille, j’utilise un ciseau pour faire des trous plus grands) . Malheureusement les feuilles d’artichaut ne résistent pas à la grosseur de la ficelle (ou la ficelle est un peu grosse^^). Elles viennent s’échouer sur mon parquet, mon bas ventre lui est parfumé au jus de légume. Entre deux fou-rires je nettoie les dégâts et décide sagement d’aller m’acheter des pansements (et de la crème fraiche, c’est bon les artichauts à la crème fraiche)   Les M&M’s C’est en allant au supermarché du coin que je passe dans le rayon bonbons et je flashe devant un gros paquet de M&M’s, je ne sais pourquoi les couleurs joviales m’attirent. Je dois vous avouer que je ne suis pas fan du tout du chocolat, une mousse au chocolat peut rester des heures et des jours dans mon frigo, je n’en mangerai pas. Moi j’aime le salé, l’épicé, le pimenté, surement le sang viking qui coule dans mes veines ! Donc mes yeux reliés au rayon connerie de mon cerveau ont été appelés avec une idée logique : prendre une photo de culotte de bonbons (en même temps vous êtes je crois assez intelligents pour avoir compris). Je me déshabille donc (oui je me vêts de quelques tissus quand je sors de chez moi) et m’installe avec mon gros sachet sur la chaise longue de mon jardin. Je pose les M&M’s un à un, une fois le rendu correct, je cherche mon téléphone pour faire une photo … Portable que j’avais laissé dans la cuisine. Je recueille les billes de couleurs, attrape mon tél et recommence l’opération. Ah je ne suis pas assez droite donc je me relève un peu et les bonbons roulent par terre. De nouveau, je redresse le tout et avec ma souplesse habituelle, je tends mes abdos pour mettre mon corps à 48 ° (oui soyons précis !) quelques clics et c’est fait. Soigneusement je remets un à un les M&M’s dans le paquet. Fière de moi, je raconte à un ami mon occupation. Connaissant mes goûts culinaires, il me demande ce que j’ai fait des bonbons « Bah je les ai amenés lundi au boulot et les ai offerts aux collègues Tu emmènes des Smarties au gout de ton pubis pour tes collègues de travail ?! t’es pas bien toi 😉 Bon hormis le fait que ce sont des M&M’s je ne vois pas où est le mal, parce que 1 je suis propre et me lave tous les jours ; 2 mes collèges étaient très contents et ont tout mangé    
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Par : le 03/05/24
J'ai écrit pour toi pendant 3 mois. Après chaque séance. Je voulais écrire une dernière fois. Cela fait 1 semaine que j'attends ce moment. Il est 11h, je l'attends impatiemment.  Celui qui était mon Maitre il y a encore 9 jours. Mon bon Maître. Depuis 9 jours j'avance seule. Funambule sur un fil sans filet pour adoucir la chute. Je peux tomber à tout moment. Mais je m'en sors bien. Ce matin en me réveillant, j'ai senti que j'allais mieux, que je serais capable de le voir, de parler avec lui, sans larme. Enfin il arrive, à peine a t'il franchi la porte que je me jette dans ses bras. Je ne veux plus jamais en sortir. Plus jamais. Je ne veux pas les quitter. Je respire son odeur comme pour la capturer et la garder pour toujours. Les larmes montent.  Je lutte, résiste, les retiens.  Je ne veux pas pleurer. Je tiens. Plus ou moins. A l'endroit exact où il m'a embrassé la première fois. Cette fois où j'étais terrorisée que cet homme s'approche de moi. Maintenant je ne veux plus le quitter. Je cesse le combat. Je pourrais pleurer des heures. Tout revient à ma mémoire.  Et plein d'autres choses encore. Je pleure pour tout ce que j'ai perdu, contre lui, dans ses bras, où je me suis toujours sentie protégée. Est ce que je retrouverai un jour un tel sentiment de sécurité ? Quelques minutes plus tard, un café,  un thé,  sur le canapé je retourne dans ses bras. A la fois si proche et si inaccessible.  Comment exprimer tout ce que je voudrais lui dire ? Mais en fait il n'y a plus grand chose à dire. Il me conseille de trouver quelqu'un.  Quelle erreur. Rien ne saurait me desservir plus que ça.  Il s'inquiète pour moi. Alors qu'il revienne! "Tu mets trop d'énergie dans cette relation ". Je n'ai pas compris cette phrase. Il a fait de moi sa soumise. Il était mon Maitre, celui qui décidait de tout. Celui qui avait ma vie entre ses mains lors de nos séances.  Comment pouvais-je mettre trop d'énergie? C'est justement parce que  l'énergie me quittait que je l'ai perdu. Non, vraiment je ne comprend pas ce que cela signifie. Dans ses bras, je finis par lâcher qu'il n'avait pas le droit.  Pas le droit de changer d'avis comme il a fait. Petit con ! Je me sens alors mieux. Beaucoup mieux.  Il faut croire que j'avais vraiment besoin d'exprimer cela à haute voix. De lui dire en face. Je me relève,  il me suit.  A nouveau debouts dans l'entrée,  je retourne dans ses bras. Il attrape et tire mes cheveux. Geste réflexe qui ne dure pas, mais tellement ancré, tellement normal, qu'à cet instant je trouve absurde et incohérent que la suite ne vienne pas.  Je veux une dernière fois. Il trouve cela inutile, insensé. J'obtiens un dernier baiser. Pour la dernière fois je peux goûter ses lèvres, sentir sa langue, sa main dans mes cheveux. Dernier baiser. Tellement incompréhensible. Mon cerveau ne comprend toujours pas. N'intègre pas. Pourtant je le sais, j'ai perdu mon Maitre. Il me dit de le détester si cela peut m'aider. Quelle horreur! Jamais je ne pourrai détester mon Maitre ! Il m'a initié,  m'a éduqué, m'a faite évoluer. Qu'il le veuille ou non, il sera toujours mon Maitre. Je reviendrai toujours s'il me le demande. Si un jour la danse reprend. Mais aujourd'hui la musique s'est éteinte,  la danse s'est arrêtée.  Je dois réapprendre à marcher. Sans tournoyer,  sans valser. Juste marcher. De manière si conventionnelle,  si ennuyeuse, sans lui pour égayer,  alléger le quotidien. Sans mon Maitre pour me guider dans la ronde. 
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Par : le 02/05/24
"La pureté du site nous exaltait. La côte, sur une longue distance, était plate, et nous circulions dans une parfaite solitude, entre deux ou trois lignes simples, ou notre œil n'aurait pu déceler le plus léger accident: la ligne noire de la forêt, à notre droite, une ligne dorée, devant nous, à la frontière du sable et de l'écume et à gauche, un horizon liquide, dur et gonflé. Toutes ces lignes couraient se rejoindre sous nos yeux, en un point éloigné vers lequel nous entraînait leur convergence, et qui fuyait toujours". Dans "Le Vent noir" de Paul Gadenne (1907-1956), le personnage principal, Luc, a aimé plusieurs femmes auprès desquelles il a cru trouver une vérité, évanescente et éphémère. Il a perdu l’une après l’autre ses compagnes mais c’est auprès de Marcelle, tour à tour proche et lointaine, douce et glaciale, "les yeux pleins d’un calme et insoutenable mépris", que Luc a contemplé la face grimaçante et sordide de la vérité qu’il a coûte que coûte recherchée. Cette révélation a valeur de jugement car Luc, au moment où il voit le mépris qu’il inspire dans le regard de Marcelle, "interprète sa rupture, son échec, comme une condamnation". Dès cet instant fulgurant qui semble avoir cristallisé le destin funeste du personnage, Luc aura l’impression de s’enfoncer dans la solitude la plus extrême, infernale, qu’aucune lueur d’aube, sinon celle d’un meurtre, ne trouera. Le souffle maléfique qui anime ces pages, parmi les plus sombres et puissantes de la littérature française, est celui du vent noir, un véritable "vent de ténèbres", comme s’il s’agissait pour Paul Gadenne de nous raconter une histoire pleine de bruit et de fureur qui emporte tout sur son passage et recouvre le monde, tout autant que Luc qui en est la créature la plus abandonnée, d’une nuit sans partage. Paul Gadenne, poète, romancier et essayiste fut, aussi, professeur, exerçant ce qu’on appelle avec raison le plus beau et le plus noble des métiers, aujourd’hui l’un des plus salis par la démagogie de la co-construction pédagogique. Paul Gadenne fut professeur, et ce malgré la tuberculose qui l’emporta à quarante-neuf ans, l’obligeant, on s’en doute, à écourter ses années d’enseignement de façon drastique. Chassée d'Armentières par la guerre, la famille Gadenne passe un temps à Boulogne-sur-Mer avant de s'installer à Paris, où Paul fait ses études à partir de 1918. Après avoir suivi les classes d'hypokhâgne et khâgne au lycée Louis-le-Grand, où il est notamment condisciple de Thierry Maulnier, Robert Brasillach et Maurice Bardèche, Paul Gadenne obtient à la faculté des lettres de l'université de Paris la licence ès lettres et le diplôme d'études supérieures, consacré à Proust. Agrégé de lettres en 1931, il occupe un premier poste de professeur en1932 à Elbeuf en Normandie. Mais la tuberculose le contraint alors en 1933 à interrompre sa carrière d’enseignant.Il passe alors de longs mois d'ennui au sanatorium de Praz Coutant situé près de Sallanches en Haute-Savoie.   "Ce blanc aurait pu être celui de certaines pierres, dont l'effort vers la transparence s'est heurté à trop d'opacité, et dont toute la lumière est tournée vers l'intérieur. Mais on distinguait, par endroits, des tâches d'un vert fondant et, prés de la tête, des serpentements mauves ou bleu ciel, fort subtils, qui disaient bien leur appartenance". Le onze juillet 1936, Gadenne prononce son "Discours de Gap" au lycée de Gap où il était enseignant. Après avoir constaté que "la plupart des hommes ne supportent ni l'immobilité ni l'attente", il y déplore l'incapacité de l'homme moderne à échapper au tourbillon d'activité caractéristique selon lui de la société moderne, et qui ôte à l'homme son aptitude à réfléchir sur soi, à recréer le monde qu'il reçoit et à bâtir sa propre vie de manière spontanée. Il critique aussi le rôle nouveau pris par la foule, par la rue dans la vie de l'homme moderne, son discours se concluant par ces mots. "Car la vie, mes chers amis, cela ne se ramasse pas sur le pavé". Son premier roman, "Siloé" (1941), est en partie autobiographique et traite de ses séjours en sanatorium et de la réflexion qu’ils lui inspirent. Puis il tente de saisir, dans "La Rue profonde" (1948) et "L'Avenue" (1949), le mystère de la création artistique à travers un personnage de poète. La rencontre, la séparation et la culpabilité, dans le contexte de la guerre et de la collaboration, sont des thèmes également très importants et récurrents dans son œuvre. "La Plage de Scheveningen" (1952) en fournit une parfaite illustration. Ce livre est l’un des plus réussis de Gadenne, avec "Les Hauts-Quartiers", œuvre posthume publiée seulement en 1973, et qui a grandement contribué à sa reconnaissance. Ce dernier récit est écrit dans un style proche de "Siloé", même s’il en constitue une parfaite antithèse. En effet, si "Siloé" relate l’éveil d’une conscience à la vie, dans "Les Hauts-Quartiers" est décrit cette fois un lent acheminement, dans l’enfer de la ville, vers les ténèbres, et une perte de soi à laquelle l’on ne peut échapper que par la médiation de l’écriture, qui permet d’atteindre un au-delà de la littérature qui est la vie même. Gadenne a écrit des nouvelles, désormais rassemblées sous le titre de "Scènes dans le château" (posthume, 1986), un recueil de "Poèmes posthumes", et des réflexions sur l’art d’écrire et le métier de romancier: "À propos du roman". La maladie l'emporte après une longue agonie à l'âge de quarante-neuf ans. Sa réclusion le pousse à la réflexion puis à l’écriture. Son œuvre a un remarquable pouvoir de suggestion. Gadenne parvient en effet à créer une atmosphère lourde, tout en utilisant des moyens narratifs simples, où s’expriment la solitude de l’homme et la difficulté de son existence.    "Les teintes de la mort sont exquises: parfois nous croyions voir s'entrouvrir une rose. Devant cette chose qui ressemblait plus à un catafalque qu'à une bête morte, devant ce monument orné de signes délicats, qui viraient ça et là au colchique ou à la violette fanée, nous étions pris d'un doute, à quoi s'ajoutaient par moments, d'une façon bien inattendue, la sorte d'inquiétude qu'on ressent au chevet d'une personne malade". L’époque actuelle étant au spectacle, Paul Gadenne peut à bon droit être considéré comme une espèce d’intermittent, non pas de l’effort et de l’écriture, qui étaient sa chair même et son esprit, le "ciel des fixes" qu’il contemplait constamment, mais de la fulgurance d’une renommée bien capricieuse à l’égard de son œuvre, voire parfaitement marâtre avec elle. Nous pouvons hélas affirmer, comme Henry de Montherlant l’écrivait de Barrès, et avec bien plus de rapidité que celle qui excentrait hors de notre cercle de références communes l’auteur des "Déracinés", que Paul Gadenne s’éloigne. Il est vrai que, dans une société du paraître à outrance, un tel écrivain, d’une discrétion inadmissible, n’a certainement aucune place, lui dont l’œuvre est pur effacement, icône alors plutôt qu’idole. Professeur mais avant tout immense écrivain, Paul Gadenne reste ainsi un inconnu dans l’esprit même de celles et ceux qui jamais ne s’aviseront de parler à leurs élèves d’une œuvre admirable, préférant leur servir les habituelles carnes persillées de Voltaire, Zola ou Sartre, lorsqu’il ne s’agit pas de Prévert. L’écrivain fut professeur, au sens le plus noble de ce terme qui est à mes yeux indissociable de la notion méprisée de responsabilité, mot creux, mot frelaté, partout employé à la place d’un autre, admirable celui-ci: fraternité, qui est un mot à vrai dire lui aussi bien sali par le mercantilisme universel. Paul Gadenne comme Dostoïevski crut en effet toujours bon de rappeler que nous étions tous responsables des actes des autres, responsables donc coupables des atrocités commises par nos frères déclarés ou renégats, c’est-à-dire devenus, comme Caïn, nos ennemis les plus intimes. La fraternité qu’évoque Paul Gadenne n’est certes pas celle, utopique donc meurtrière, du communisme, encore moins le corporatisme de telle ou telle profession mais celle, spirituelle et éminemment chrétienne, qui unit tous les pécheurs, qu’importe qu’ils aient jeté des innocents sous la dent des lions de Rome, ou bien qu’ils aient transformé en savon plusieurs millions d’hommes, de femmes et d’enfants ou que, expéditivement et en toute bonne conscience, ils aient abattu d’une balle dans la tête les immondes collaborateurs déclarés, comme Hersent, traîtres. Gadenne était un homme d'esprit.   "Le bonheur, c'est quand on n'attend plus, quand l'espoir ni l'anxiété n'ont plus de sens, quand il n'y a rien de ce qui pourrait être qui soit supérieur à ce qui est". "Permettez-moi de vous dire que s’il y a une moitié de l’humanité qui rançonne l’autre, je me suis toujours honoré d’être dans la seconde moitié", déclare le romancier qui, image poétique ou pas, nous donne l’éclairage le plus saisissant sur sa condition. Un tel cri de douleur qui déchire bien évidemment le masque de l’hypocrisie rejoint alors l’admirable volonté de pauvreté jetée par Simone Weil, autre dévorée vivante, à la face des puissants. Humble Paul Gadenne et même, à la nuance péjorative et ironique près, pauvre Paul Gadenne. Coupable parce qu’il est innocent, nous ne pouvons nous étonner que le génie romanesque de Gadenne, avec une remarquable constance, ait cherché à peindre le mystère de la damnation, cette culpabilité absolue, irrévocable. Ainsi Hersent, derrière lequel se cache un portrait de Robert Brasillach que Gadenne connut en khâgne, Hersent le traître à la patrie qui sera exécuté comme il se doit après la Libération, devient, sous de multiples métamorphoses, le personnage unique des romans de l’écrivain qui ne s’est jamais lassé alors d’assumer la garde du frère maudit, de laver la faute et d’accompagner l’errance mauvaise de Caïn, ce premier meurtrier, ce coupable par excellence, à la fois père et frère d’Hersent, marqué d’une marque au front qui le fera exclure de toutes les communautés humaines. Sans doute le romancier, dont l’intelligence et la lucidité étaient extrêmes, a-t-il parfaitement compris qu’il ne pouvait strictement rien faire d’autre que d’accompagner son réprouvé prisonnier de l’hermétisme démoniaque, c’est-à-dire tenter quelque peu d’amoindrir sa peine, d’une parole, d’une écriture, d’une geste grandiose qui en disent tout à la fois l’horreur, le malheur et la damnation, comme le tenta William Faulkner dans le splendide "Absalon, Absalon !" retraçant l’ascension et la décadence de son démiurge sudiste et personnage diabolique, Thomas Sutpen, qu’il s’agissait d’écouter bien plus que d’abandonner, de condamner peut-être, non sans avoir essayé d’en comprendre la volonté prométhéenne, comme telle vouée à l’échec.    "Et ce bonheur-là contenait alors plus que le bonheur, car il ne faisait que rentrer dans cette paix qui vient du sentiment d'un accord intime avec le monde". C’est pourtant cette geste héroïque et noire, c’est pourtant cette parole qui ne se lasse pas de répéter la même histoire sous mille formes différentes, moins puissantes que le signe que Dieu a tracé sur le front du réprouvé, qui seront seules capables d’empêcher que le vagabond fratricide ne soit exécuté par vous et moi, l’anonyme de la foule, ce bourreau en puissance comme le savait Poe, quelque honnête passant sans doute n’ayant rien à se reprocher, qui croisera la triste figure du Maudit et se fera un devoir citoyen de le dénoncer aux autorités compétentes. Si donc la littérature, comme l’écrit Paul Gadenne dans un des textes d’"À propos du roman", s’écrit et doit s’écrire devant le Bourreau, si l’acte véritable de créer, aujourd’hui plus que jamais, nous confronte à une solitude sans pareille, si notre voix doit accepter ainsi de subir le meurtre ordonné par les "docteurs en pureté", alors l’écrivain véritable, s’il ne peut décidément empêcher l’exécution, s’il ne peut rien faire, quelle que soit la procrastination toute borgésienne par laquelle il gagnera, pour son personnage, quelques heures de vie miraculeuse, avant que la balle ne s’enfonce dans le crâne du condamné, n’en finira jamais d’être quitte, et est même celui qui n’en finira jamais de plaider l’innocence du puni, fût-il le premier criminel de l’humanité, le salopard le plus insigne de l’histoire. Loin des édulcorations pour midinettes que nous sert le clergé catholique contemporain, Paul Gadenne sait que la culpabilité comme l’innocence traversent les âges, que le Dieu vengeur et impitoyable n’est alors pas uniquement le rêve de vieux Juifs à la nuque raide, obsédés par la punition de leurs ennemis jusqu’à la soixante-dix-septième génération. Le romancier écrit d’ailleurs dans l’un de ses carnets que seul ce Dieu de l’Ancien Testament a quelque valeur à ses yeux. Paul Gadenne, plusieurs fois, a perdu celles qui furent ses compagnes. Jamais cependant il n’a semblé souffrir davantage qu’après l’échec de sa relation avec Simone Crapart, de laquelle il s’est séparé définitivement en 1938 et qui, sans exagération aucune, l’a hanté pour le reste de ses jours. Dans l’un de ses carnets remarquables, dont la rédaction a suivi la séparation douloureuse avec cette jeune femme, Paul Gadenne parle d’une "Permanence de désespoir", état qui est inconciliable avec l’expérience humaine, car il est, au propre, la plus rigoureuse définition de la damnation. Le désespéré, s’il ne peut guérir de son désespoir, fait alors ce qu’il faut pour mettre un terme à son supplice.    "Issue de la main du temps voici l'âme, dans sa naïveté, égoïste et irrésolue, malchanceuse, claudicante, incapable d'un mouvement en arrière ou en avant, fuyant la chaude réalité, le bien offert, reniant l'appel opportun du sang, ombre de sa propre ombre, spectre dans ses ténèbres, laissant des papiers en désordre dans une salle poussiéreuse". Quant au désespéré qui ne se tue pas, sans doute la part de lâcheté est-elle inséparable de la certitude qu’un jour une réponse sera apportée, fût-elle la plus surprenante de toutes lorsqu’il s’agit du miracle accepté d’une nouvelle rencontre, d’une reprise, mouvement de don et d’abandon, de gain et de perte qui hanta Sören Kierkegaard après sa rupture avec Régine Olsen. Il va de soi que Paul Gadenne a médité longuement le Danois génial, voyant peut-être dans son histoire la matrice de la sienne. Cet état de désespoir permanent, réellement infernal, Paul Gadenne l’a contemplé en tout cas, ausculté longuement puis décrit avec une impitoyable lucidité dans chacun de ses romans, l’ensemble de son œuvre pouvant être assurément lu comme l’entrée dans un royaume figé par le sortilège mauvais et la folle tentative d’en rompre le charme. La rupture est un échec. Elle est bel et bien l’Échec suprême, en d’autres mots la condamnation d’un être par un autre. Après avoir commis un meurtre, Luc pénétrera pour ne jamais ensortir dans ce royaume de fer. Il entrera comme Judas dans une nuit éternelle, lui qui n’a pourtant trahi personne, certainement pas celle qui l’a quitté sans une parole d’explication ni même de réconfort. Pour Luc qui, comme Macbeth, en s’enfonçant dans la nuit et le sang ne peut plus, désormais, revenir en arrière ni au grand jour, le meurtre sera une véritable libération. Mais ne nous trompons pas sur les intentions de Paul Gadenne qui désespérément cherche pour son maudit ce qu’il cherchera pour chacun des délaissés qu’il a peints: "Un être avec qui l’accord eût été complet, dont la présence eût été la compréhension même".    "Didier la regardait à la dérobée et vit une mince larme sur son visage. Il savait alors ce qu'elle pensait, tant d'injustice ! Être chassé par les allemands, cela devait lui paraître régulier, presque juste". Guillaume Arnoult, le personnage principal de la "Plage de Scheveningen" (1952), entrera alors lui aussi, le temps d’une nuit mystérieusement élargie, dans ce lieu où les paroles, en se figeant, acquièrent l’éclat de l’irrévocable, ce poison du diable selon Léon Bloy. Séparé une nouvelle fois de celle qu’il a aimée naguère, en la quittant après cette nuit augurale sur le rivage du monde en guerre, Guillaume trouvera-t-il du moins, sans doute pour ne point pouvoir s’y reposer, la réelle et lumineuse présence d’une halte qui, sans rien expliquer du mystère de la séparation, affirmera qu’une pureté miraculeuse peut être reconquise par le réprouvé ? Paul Gadenne, tout comme Kierkegaard qu’il a lu avec passion, a donné un nom à cette reconquête: la Reprise, ne craignant pas d’affirmer qu’elle seule permet au passé de ne point perpétuellement contaminer le présent, en ouvrant celui-ci à l’éternité. "Je ne puis affirmer avec certitude que le romancier est parvenu au stade religieux de la reprise ou bien au contraire, comme l’un des pseudonymes de Kierkegaard, Constantin Constantius, s’il a pu faire sien ce constat d’échec. La reprise est aussi trop transcendante pour moi. Je peux faire le tour de moi-même, mais je ne peux pas sortir de moi pour m’élever au-dessus de moi-même." C’est au contraire parce que Paul Gadenne a été dévoré par une véritable faim religieuse qu’il n’a eu de cesse de quêter le moment où l’amour se transformait en mépris et la joie en rage puis en indifférence, cet instant mystérieux, incommensurable mais fugace, cet équilibre précaire d’un Bien fragile qui n’a pas encore basculé dans le Mal, puis a essayé de remonter la pente en somme, a tenté d’inverser le coursin éluctable qui nous emporte depuis l’instant fatal de la Chute. C’est donc au contraire parce qu’il a su lire dans les œuvres d’un Conrad, d’un Faulkner et, bien sûr, d’un Kafka, une interrogation pressante de notre condition d’hommes creux débarrassés de Dieu que l’anecdote la plus insignifiante, par exemple l’échouage sur une plage d’un cétacé, a pu résonner de bouleversantes questions, et être alors soulevée jusqu’à la dimension d’une apocalypse, autrement dit d’une révélation. Image symbolique très littéraire.   "La guerre, c'est cela même et, sans parler des revanches toujours possibles, où le chasseur est chassé à son tour, on peut se consoler en pensant que l'ennemi n'agit pas au nom de la loi, qu'il ne peut pas avoir l'ordre du monde et la musique des planètes à son service, comme le croyait à l'évidence ce propriétaireau visage bouffi, qui mâchonnait son cigare". Ainsi, comme nous le voyons dans la courte nouvelle intitulée "Baleine" (1948), sans doute l’un des chefs-d’œuvre pratiquement inconnus de la littérature française, le cadavre immense de l’animal biblique venu mourir sur une plage ne peut être occulté. À vrai dire, il est même exposé aux yeux de tous, comme celui d’Abel, car depuis la nuit des temps il pue sous le nez des belles comme la charogne baudelairienne, il empeste de son odeur la terre entière, mais nul ne semble le voir, et la puanteur, ma foi, nous finissons tous par nous y habituer lorsque nous ne vivons plus que dans un monde où la mort seule semble rôder, cherchant qui dévorer. Dans "L’Avenue", nous pouvions comprendre l’histoire du sculpteur Antoine Bourgoin tentant de mener à la perfection sa statue, Ève, et essayant de scruter le mystère de la Construction, sur la signification de laquelle les habitants d’une petite ville du Sud-Ouest de la France ne parvenaient pas à se mettre d’accord, comme une méditation sur le sens de l’Art, qui ne peut être, pour Gadenne, qu’un moyen de quêter Dieu, en redonnant à la beauté sa pleine consistance terrestre, charnelle. Le même parcours en creux, comme une lumière trop vive qui, en frappant la pellicule, aurait noirci toute image, pouvait ainsi se lire dans "La Rue profonde", dont l’écriture fut presque rigoureusement contemporaine de celle de "L’Avenue". Si Paul Gadenne est ainsi un quasi-inconnu aux yeux de nos critiques, c’est sans doute parce qu’il effaça consciencieusement toute trace évidente, trop éclatante, toute publicité qui ne pouvait que le corrompre. Plus profondément,c’est parce qu’il fut, à l’instar d’un Bernanos qui aurait été dépouillé de son génie de l’invective, un écrivain de l’inquiétude et que celle-ci ne nous importe plus, ne nous aiguillonne plus comme une fièvre dont il faudrait à tout prix augmenter la température. Vivre, donc, ne sert à rien, vivre n’est rien de plus que l’aventure commune de pourceaux dont l’unique but est de se bâfrer sans jamais lever la gueule vers le ciel, à la différence des chiens d'Isidore Ducasse, Lautréamont qui, au moins, étaient épris d’infini.    "Il peut paraître puéril d'être troublé, en pleine guerre, par un incident aussi bête. Mais Didier avait vu sa mère humiliée et ce souvenir devait creuser une ride sur sa mémoire. Peu importe la taille de l'incident qui vous apporte la révélation". C’est ainsi que l’écriture de Paul Gadenne se double à nos yeux d’une vertu éminemment pratique, qui l’incarne un peu plus profondément et lui confère une force et une portée bien éloignées du bruit faux et de la fureur passagères de nos lettres superficielles et cliquetantes. C’est donc l’humilité et la profonde vérité de l’œuvre de Paul Gadenne qui font qu’elle accompagnera toujours l’homme dans sa quête harassante, parce qu’elle ne le trompe pas et ne tend pas devant ses yeux une toile de foire l’empêchant de fixer l’horreur. L’œuvre de Paul Gadenne ne ment pas, ne tend pas un miroir séducteur devant nos yeux qui ne cessent de quêter des visages là où nos écrivains ne leur offrent que quelques masques qui se fendillent d’ailleurs de tous côtés, et révèlent le visage aussi hideux que commun de l’imbécile au sens que Bernanos donnait à cette insulte. C’est aussi cette même humilité et cette même vérité qui font que, jamais, nous ne pourrons reprocher aux romans de Paul Gadenne leur coupable esthétisme, en un mot, leur indifférence à ce qui appartient au règne si fragile de l’homme. C’est la souffrance même du romancier, personnelle avant que d’être écrite, qui a incarné son œuvre dans la chair humble et misérable soumise à la douleur de la maladie, à la séparation, à la mort, mais aussi, dans le même mouvement pascalien qui est le sceau de notre grandeur, mouvement qu’il fut donné au génie de Gadenne d’évoquer sans relâche, à la gloire. Cet abaissement est pourtant élévation, cet effacement est pourtant présence pleine, cette petitesse est pourtant force, réelle force, seule force capable de faire face à la brutalité de notre âge. Cette humilité qui ne s’est jamais payée de mots est celle qui à jamais rendra la balle du bourreau impuissante face à notre irrésistible volonté. Paul Gadenne s’est-il jamais délivré de ses fantômes, son art lui a-t-il jamais apporté une consolation, fût-elle maigrement esthétique ? Oui, d’une certaine façon rien de moins que littéraire puisque, d’un roman à l’autre, du "Vent noir" à "La plage de Scheveningen", c’est l’errance de Caïn qui se poursuit, d’abord condamné à chercher un refuge illusoire dans les ténèbres, en espérant sans relâche de vivre une seule minute de paix.    Bibliographie et références:   - Bruno Curatolo," Paul Gadenne: l'écriture et les signes" - Paul Gadenne, "Siloé"- Paul Gadenne, "Le Vent noir" - Paul Gadenne, "La Rue profonde" - Paul Gadenne, "La Plage de Scheveningen" - Paul Gadenne, "Les Hauts-Quartiers" - Paul Gadenne, "Baleine" - Paul Gadenne, "Scènes dans le château" - Paul Gadenne, "À propos du roman" - Paul Gadenne, "Une grandeur impossible" - Marie-Hélène Gauthier-Muzellec, "La poéthique, Paul Gadenne" - Juan Asensio, "Paul Gadenne" - Didier Sarrou, "Paul Gadenne, le romancier congédié"   Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : le 02/05/24
Châtiée, à cru et à cuirs - partie III Toilettage canin de Luxe   Un bruit. De la lumière. Une cloison a coulissé.   Allongée, je fais semblant de dormir, les yeux clos, juste un rai de vision. Respiration lente.   Deux paires de sabots de bloc opératoire verts. Des pieds féminins. Un pantalon vert, des jambes nues.   " ... Le Setter irlandais est trop commun, trop gentil. Elle veut une chienne de garde et d'attaque. La bête est taillée pour. Belle bête. Peut-être un peu trop grande. Une vraie rousse. Faut choisir une race rouge. Faudra garder du pelage rouge aussi. Une chienne rouge de Hanovre ferait l'affaire. Mais celle-ci est vraiment puissante, athlétique, bien bâtie. Du muscle.  Une Chienne rouge de Bavière, elle est parfaite. Ce sont des chiennes obéissantes. Sa Maîtresse veut de l'Obéissance, une vraie obéissante. Physiquement, elle convient, au top du muscle! Le dressage sera intéressant. très intéressant. Fermeté, douceur et sanctions sèches. Il faudra pas mal de séances et de séjours ici. Allons-y. La Maîtresse sera contente. En attendant, tire la de là et fais un toilettage complet. Tu me l'amènes après."   La porte grillagée d'acier s'ouvre, silencieuse, la chaîne d'acier tire sur "mon collier". "Avance la chienne, à quatre pattes".   Obéissante, j'avance, maladroite, contractée sur mes mains et les genoux, sur le carrelage dur.   "Stop". Je m'arrête.   La femme s'agenouille et commence à me caresser. Des doigts longs, fins, secs. Des mains douces et chaudes.   Les doigts fouillent mes cheveux, longs, défaits. Les mains lissent à plat les muscles, dos, flancs, cuisses, bras. Elles dessinent le cou, le buste, les seins. Elles s'attardent sur le ventre.   "Aboie ma chienne". J'aboie. "Oui, continue". Je continue. Une main se glisse sous mon ventre, une main se glisse entre mes cuisses. Elles caressent la vulve, le pubis, les lèvres, le clitoris. Elles écartent les petites lèvres, les doigts pincent le clitoris. j'halète. Ma honte mouille mon sexe, ma vulve mouillée me rend écarlate.   "Aboie". J'aboie, les yeux fermés, le ventre mouillé, ouvert.   J'explose dans les aboiements, mes aboiements. Explosion d'un orgasme de chienne.    volcans de soleil explosion d'étoiles chaos de lumières    .../...   j'erre entre nuages et mers alanguie abandonnée nuages ivoire et gris ciel bleu pâle mers vert de jade violet et pourpre la douceur de la brosse étirant mes cheveux m'endort odeurs d'herbes et de lavande   Une main retire l'Oreiller d'herbe, ma tête mise délicatement sur le sol. Elle décroche rapidement mon lourd collier d'enchiennement ; défait les bracelets des chevilles et ceux des poignets.    Privée de mon collier, je me sens dénudée, je suis nue.   Les doigts griffent derrière mes oreilles, la nuque, le haut du dos, le bas de la colonne vertébrale. "Ca t'as fait du bien. Peut-être manques-tu de caresses. A voir".   "A quatre pattes, avance derrière moi. A la toilette".   J'avance, un panneau glisse : un large box carrelé du sol au plafond.   Les mains écartent mes cuisses, curieusement docile je me laisse faire. "Oui, bien ouverte, c'est bien". Les mains appuient sur mes reins "Bien cambrée ma chienne". Un bruit, un frottement, j'aperçois une bassine rose sous mon ventre, entre mes cuisses. "On ne bouge plus". La canule pénètre mes reins. "Doucement".  Le fluide tiède me prend, envahit mon ventre, mes intestins. Je suis tendue, inquiète.  Je gonfle, attiédie.  "Un bon énema, un bon lavement pour la chienne". La canule sort. Un claquement, un deuxième claquement. Deux mains gantées massent mon ventre. Lentement. Je me sens grossie, pleine. Les mains pressent. Vidée, brutalement, libérée. Mes yeux pleurent un peu.  Mes reins sont offerts, je me sens offerte, je me cambre. Inquiète mais désirante contre mon gré.   Le jet d'eau frappe mon corps et fait résonner ma peau, elle est chaude. "Le lavage pour commencer". L'eau s'arrête. Le savon liquide est froid. Il est étalé partout. Rapidement. Le rinçage est bref, il pénètre les recoins, même les plus intimes. Mon ventre ondule, discret, en silence. Je suis ravie, aux sens propre et figuré. Je me livre à ces soins, sans défense.   "Ferme les yeux". Le shampoing est rapide. Le rincage long, il se conclut à l'eau froide, je frissonne ; elle rit. "Beaux cheveux!". Je pense à ma Maîtresse, elle me manque.   Le peigne défait mes cheveux, lent, précis, ubiquitaire. Je tremble de plaisir. La brosse à cheveux descend, revient, un travail en finesse. Je suis disponible, mon ventre mouille, mes tétons pointent, mes joues chauffent, mes cuisses aussi.Le plaisir du brushing me domine, doux et puissant. La peeling avec une brosse en alufa m'échauffe, il est interminable, ma peau exfoliée, mise à vif, mon corps frotté, échauffé partout, comme impitoyablement, le dos, le ventre, les seins, devenus lourds et douloureux, les cuisses, les bras, les jambes, jusqu'aux talons. Je tremble, je gémis.  violentes, deux claques sur les fesses, étalée à plat ventre je jouis, une jouissance lente, répétée, répétée. "Aboie". J'aboie, aboiements signes de mon plaisir. Elle rit; Un rire fin. Je suis heureuse, libre.    J'attends, rassasiée, pleine d'un érotisme rare. Elle me retourne. Sa poitrine s'impose à moi, dans l'ouverture de sa blouse médicale verte. Petits seins, ronds, élégants, la peau ambrée, le grain très fin. Des tétons bruns sombres, courts, en érection, rehaussés d'auréoles étroites, plus claires. L'envie me surprend., fascinante. Je la désire. Son visage est beau, coréen sans doute. Elégant, sobre, cultivé aussi. Un maquillage sobre. "On va préparer les griffes." Elle coupe rapidement, avec sécheresse mes ongles, les mains, les pieds, presque à ras. Je surprends l'inscription "Jiwo, Dr vétérinaire", brodée en noir. Elle retire rapidement, le vernis, surprise, je m'affole un peu. Elle me regarde. L'ordre est immédiat: "A quatre pattes".   Un moteur rapide s'impose dans le silence. Une main remonte mes cheveux, le rasoir électrique brûle la nuque. Je crie "Non". Elle rie "Je rase ta nuque. Interdit de parler ; tu seras punie pour ça". Le rasage est haut sur la nuque, je le sens, inquiète et honteuse, ainsi : le rasage de ma nuque se remarquera. Ma servitude exposée sans fard aux "connaisseuses".    Le silence s'installe. "Cesare Beccaria l'a dit : la meilleure politique pénale de prévention consiste à appliquer des peines certaines et immédiates." "Cambre-toi".  Docile, je creuse mon dos, je pousse mes fesses. Je ferme les yeux. J'attends soumise ma punition "certaine et immédiate". "Ici tu fautes, tu es châtiée sur le champ. Proportionnellement. Si tu comprends, aboie deux fois." "Sur le champ", à quatre pattes, nue, la croupe offerte cambrée, j'aboie deux fois. Je n'ai ni honte, ni désir, je suis seulement obéissante. Ma fesse droite brûle, j'aboie. "Plus fort !" Une nouvelle brûlure, plus intense, les larmes me piquent les yeux, appliquée j'aboie le plus fort possible. "Bien. On va en rester là pour la première fois. La prochaine fois, en cas de récidive, ce sera, évidemment, une peine plus lourde. Aboie trois fois si tu comprends." Sans réfléchir, j'aboie trois fois. Sa main glisse entre mes cuisses, elle explore mes lèvres, mon clitoris, me pénètre de deux doigts, va-et-vient. Je tremble. "Et la punition te fait mouiller. Tu es de ces chiennes maso, ça confirme ta fiche".  Mon visage me brûle d'émotion, je redoute et j'ai besoin des châtiments corporels. La honte et le plaisir.  Mon ventre s'ouvre encore, chaud, liquide. Elle rit sans retenue : "Il faut intégrer ça à ton dressage".   Brusque, elle me retourne sur le dos. Excitée, j'envie sa beauté. Ses cheveux sont brillants, lisses, noirs, coupés au carré. "Pour les épilations, nous verrons là-haut ! " "Ce sont aussi des choix de transpéciations". Je suis intriguée.   Elle me retourne encore, à quatre pattes, lavée, brossée, exfoliée, baisée, docile. J'attends. Un mince collier emprisonne mon cou. Elle tire sur ma laisse. Je la découvre, assise sur le sol, cuisses écaté, sexe lisse offert. "Viens payer ton toilettage de Luxe". Obéissante, je m'approche, fascinée par la tête de jument qui orne son pubis, les deux étriers, l'un d'acier, l'autre en Or, qui ferrent ses lèvres intimes.   ma langue entrouvre ses pétales de  camélias grenat elle dresse son pistil des plaisirs je m'abreuve de ses miels mouillés de sa féminité  les jets de sa jouissance bruyante violente m'arrache un orgasme animal   à suivre   
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Par : le 01/05/24
La sonnette retentit dans l’entrée, je sursaute. Mon Maître s’interromps un instant, reprends quelques lents vas et viens dans ma bouche comme pour savourer encore un peu la sensation puis se retire et se rhabille. « Notre invité est arrivé ! » Sa voix est enjouée. « Je veux que tu termines ce que tu as à faire ici. Tu es toujours interdite d’accès au salon. Je te ferais venir quand je le déciderai. Quand tout sera prêt dans la cuisine, tu iras te doucher avec soin, tu mettras la tenue que j’ai choisie pour toi et tu patienteras à genoux dans l’entrée. C’est bien compris ?  Oui Mons… Maître ! Toutes mes excuses ! » J’ai encore failli l’appeler « Monsieur » ! Mon cœur bas la chamade et je n’ose plus lever le regard vers lui. « Je vais mettre ça sur le compte de la nervosité. File maintenant ! » Je risque un coup d’œil qui me confirme ce que me disais déjà le ton de sa voix : il est tout sourire. L’arrivée de notre invité semble le ravir au point de le rendre plus indulgent. Maître est déjà parti vers la porte d’entrée, je ne me fais pas prier pour galoper me cacher dans la salle de bain. Je referme la porte derrière moi et découvre la tenue que mon Maître a retenue pour cette soirée : ma robe noire moulante, celle qui dessine tous les contours de ma silhouette avant de l’abandonner à mi-cuisse et qui offre une perspective généreuse sur mes épaules et mon décolleté. Sur la robe, une paire de bas noirs autofixants avec un liseré de dentelles. Rien de plus, rien de moins. Au moment de me déshabiller, je prends conscience que le plug est toujours présent, délicieux intrus pour lequel je n’ai reçu aucune consigne. Le stress commence à sérieusement monter. Que dois-je faire ? Je l’enlève ? Je l’appelle pour lui demander ? Mais je ne peux pas le déranger pour ça… Je décide de prendre une grande inspiration et de reprendre le fil de ses consignes. Il ne m’a rien dit de spécifique vis-à-vis du plug. Donc il ne m’a pas autorisé à le retirer. Mais il m’a dit de me doucher avec soin… Le plus logique serait que je le retire le temps de me laver  et que je le remette en place. Oui, je vais faire ça. L’eau chaude qui s’écoule sur mon corps détends mes muscles et m’aide à reprendre un peu de contenance. J’essaie de me vider la tête au maximum et de me concentrer sur ma respiration pendant que je m’habille, me coiffe et me maquille à son goût. J’ai envie de trainer un peu dans la salle de bain pour retarder l’échéance, mais je sais que ce sera mal perçu par mon Maître alors je m’abstiens. Je dois faire bonne figure et me montrer digne de lui devant notre invité. Je sors de la salle de bain et m’en vais patienter dans l’entrée, à genoux. Ma robe est courte et mes jambes écartées dévoilent mon intimité qui déja se prépare. Mon ventre se serre, j’entends la voix de mon Maître et de notre invité qui discutent gaiement dans le salon. Ils semblent enthousiastes. La voix de l’autre homme me laisse supposer qu’il s’agit de quelqu’un de plutôt jeune, sans doute pas très éloigné de notre âge. Tant mieux ! Cela me rassure un peu. Maître sait que j’ai une appréhension à l’idée de rencontrer quelqu’un de plus âgé. Même s’il m’a bien prévenue qu’il attendait de moi que je puisse être baisée par absolument n’importe quel genre d’homme sur sa demande. Ce soir marquera le premier pas de mon éducation en ce sens… Maître ne me fait pas attendre très longtemps. Je sais que je dois conserver le regard vers le sol et je m’y oblige. J’aperçois tout juste la silhouette des mollets et des pieds de notre invité derrière ceux de mon Maître. Ne pas relever la tête ! « Oh elle est plus petite que je ne pensais ! Elle est mignonne. » Maître rit avec légèreté. « Haha c’est souvent trompeur les photos, c’est vrai. » Sa main se pose sur ma tête de chienne silencieuse et docile. Je savoure ce premier contact rassurant. Maître continue de parler de moi comme si je n’étais pas là : « C’est encore une jeune chienne, elle a beaucoup à apprendre, mais j’ai bon espoir qu’elle s’assagira avec le temps, l’éducation et l’expérience.  On est là pour ça ! La période de socialisation c’est primordial, plus tôt tu t’y prends, plus elle verra de mâles différents, et plus elle saura naturellement comment se comporter et sera sereine dans sa vie de chienne.  Exactement ! Je suis content que tu aies accepté d’être mon premier invité. J’ai envie que ça soit une bonne expérience. On va bien s’occuper d’elle. » J’assiste à leur dialogue en silence. Je suis malmenée par un flot d’émotions contradictoires. Me faire comparer à un chiot en période de sociabilisation me déstabilise profondément. J’ai l’impression de ne plus être humaine. Et en même temps, j’aime sentir cette main sur ma tête qui me rappelle que je suis sienne et qu’il est là pour moi. J’ai peur de ce que cette soirée me réserve, mais je me mentirais si je n’avouais pas aussi mon excitation. Excitation que mon corps ne sait cacher. Notre invité accompagne sa dernière phrase d’une caresse sur ma joue qui se termine sous mon menton, je frissonne. Je continue de regarder le sol. Maître ouvre un tiroir du meuble de l’entrée et en sort plusieurs objets que je ne vois pas. Un bandeau est passé sur mes yeux et noué derrière ma tête, coinçant une mèche de cheveux au passage. Je ne peux désormais plus voir à quoi ressemble notre invité ni ce qui m’attends. Paradoxalement, cela me rassure. Un sens en moins à gérer, c’est une quantité importante d’informations que mon mental n’aura pas le loisir d’analyser et de surexploiter. Il me semble que je me relâche un peu. Je sens ensuite que mon Maître me passe un collier autour du cou. C’est une sensation nouvelle. Je me sens tenue d’une manière que je n’avais jamais connu. Jusque-là, il n’avait jamais été question de collier entre nous, Maître considérant que la profondeur de la relation peut se mesurer autrement. Mais ça me fait quand même quelque chose. Je sens que l’on clipse quelque chose sur le collier puis une traction vers le haut m’intime de me relever. Je m’exécute. Je suis en laisse. Je suis vraiment en train d’être reléguée au rang de chienne…
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Par : le 30/04/24
Depuis que je suis née je suis soumise, oui ça peut être difficile à croire où pas mais c'est la réalité.  Je suis née dans une famille constitué d'un papa, d'une maman et d'un frère et une sœur. Une famille tout à fait normal en apparence, mais Mon père utilisait sont pouvoir d'homme de la maison pour faire du mal. J'ai mis beaucoup de temps à m'en rendre compte car j'étais une enfant, mais il pouvais s'énerver sans qu'il y ait vraiment une raison valable, à ces moment-là les coups fusées.  Je ne sais toujours pas comment exprimer ce que je ressentais à ces moment-là. La personne qui était censé me protéger était aussi la personne qui me faisait le plus de mal.  Pourtant j'ai essayé, j'ai tellement essayé d'être parfaite à ses yeux mais je n'ai jamais réussi.  Je n'ai jamais vraiment parlé de ce qui se passait quand la porte de la maison était fermée car à l'extérieur mon père était un homme parfait.  Beaucoup de gens l'aimaient, l'admirer car il avait une famille parfaite, oui je peux dire que ma famille était parfaite car les ordres étaient clairs quand on est à l'extérieur, on se tient bien, on parle correctement, on ne fait pas de vagues et nous l'avons fait ça toute notre enfance. À l'instant où nous mettrons un pied à l'extérieur, nous faisions tout pour cacher ce qui se passait à l'intérieur, tout le monde nous féliciter car dans les soirées où tous les enfants courent dans tous les sens, nous trois, nous étions gentiment assis à table sans bouger, sans rechigner, à attendre la permission de pouvoir faire comme les autres et ça m'a convenu car c'est très plaisant quand des personnes te disent que tu es bien élevé. Dans cette histoire, ma mère aussi était soumise elle ne le savait pas encore. Car elle était tellement sous son emprise qu'elle avait du mal à voir la réalité dans laquelle elle était. Moi de mon côté, j'ai grandi sous les coups. Je me suis forgée une carapace pour me protéger. Et avec le temps et l'adolescence qui est arrivé les coups on cessé.  À ce moment-là j'ai eu l'espoir de ne plus être soumise, mais après la soumission familiale a commencé la soumission sociale.  C'est celle qui dit qu'une jeune fille doit se comporter de telle ou telle manière, qu'elle doit être bonne à l'école, qu'elle doit penser à son avenir et qu'elle ne doit surtout pas faire honte à sa famille.  Pour cela je me suis efforcé durant de nombreuses années à essayer de rester dans la case qu'on avait dessiné autour de moi, j'ai parfois eu beaucoup de mal mais j'ai fini par y arriver.  Et je suis devenu une jeune adulte, à ce moment-là j'ai vraiment cru que la soumission allez enfin sortir complètement de ma vie, mais la réalité m'a rattrapé. On a commencé à me dire, si tu veux allé quelque part il faut avoir ton permis et je l'ai eu, après on m'a parlé de l'assurance et du gasoil pour cela très simple il te faut un travail, donc j'en ai trouvé un.  Et là je pensais avoir vraiment trouvé ma liberté mais je travaille, donc je suis libre mais que le weekend, et maintenant je dois travailler un weekend sur deux ce qui veut dire que je suis libre un weekend sur deux.  Mais quand je pense être libre c'est le moment de profiter pour faire ses courses, le ménage, voir les copines et passer du temps avec la famille. Le weekend se termine et je retourne travailler.  J'ai découvert la troisième soumission, la soumission de la vie d'adulte et du monde du travail.  J'ai rapidement compris que dans la vie la soumission est partout, tout le temps. Mais j'ai aussi compris que ça n'a jamais été ce que moi je voulais.  Plusieurs fois dans ma vie j'ai eu des pensées sur le style de relation que je voulais. Mais à chaque fois je m'efforçais d'oublier ses pensées car elles ne correspondaient pas à la société. J'ai essayé de m'informer et très vite les lettres BDSM on commençait à avoir du sens dans mon esprit, je suis tombé vers l'âge de 12,13 ans sur des vidéos assez explicite sur le sujet, à cette époque j'étais trop jeune et dans ma tête de petite fille je me suis sentie sale d'aimer regarder ce genre de chose j'ai donc arrêté. À l'âge de 15, 16 ans ses pensées ont persisté je me suis donc dit que ce n'était pas très grave je devais seulement en parler à personne pour pas que l'on puisse me juger. Et puis j'ai essayé, j'ai essayé d'oublier ses pensées là, de me convaincre que ce n'était pas ce que je voulais, et ses pensées venez repartait, pendant de nombreuses années et ça ne m'a pas dérangé.  Mais du haut de mes 22 ans je n'ai jamais réussi à être vraiment en couple, à trouver la bonne personne, la relation idéale pour moi. Quand je me pose la question, qu'est-ce que je veux pour moi, et qu'est-ce qui est bon pour moi, je ne trouve pas la réponse.  La seule chose que je sais c'est que j'ai essayé beaucoup de choses pour être heureuse, sur le moment ça me convient mais je me rendrai vite compte que ce n'est pas fait pour moi mais dans cette histoire, dans mon histoire il y a une chose que je n'ai jamais essayé et pourtant, c'est la chose qui me donne le plus envie. Le BDSM, le fait d'être qu'à une seule personne que j'aurais pris le soin de choisir, la seule et unique personne qui aura les pleins pouvoirs sur moi et sur ma vie, la personne qui me permettra d'explorer des parties de moi jamais explorer. Cette personne qui me fera lâcher prise. Alors oui aujourd'hui et pour la première fois de ma vie je choisis. Je choisis d'être une femme soumise.  
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Par : le 29/04/24
"Dans la danse sensuelle du BDSM, le lien est la mélodie qui unit le dominant et sa soumise. Comme une partition exigeante, il demande à la fois finesse et force pour créer une symphonie d'harmonie et de désir, où chaque corde tirée résonne avec l'âme." Dans l'univers complexe de mon  BDSM, le lien qui se construit, que l’on nourrit de façon quotidienne, transcende les frontières de la norme sociale pour plonger au cœur même de l'essence humaine. Il s'agit d'une alchimie subtile où la domination et la soumission se marient pour former une symphonie d'intensité, de profondeur, et de connexions émotionnelles inexplicables. Ce lien, comme une toile tissée avec les fils de la confiance, de la passion, et de la compréhension mutuelle, dépasse les limites du physique pour explorer les recoins les plus sombres et les plus lumineux de l'âme humaine. Il est le reflet d'une relation où chacun se dévoile sans retenue, où chaque geste est chargé de sens et de symbolisme, où chaque étreinte révèle un écho de son autre. Au cœur de cette relation réside un dialogue constant entre le pouvoir et la vulnérabilité, où le dominant guide avec fermeté et bienveillance, tandis que la soumise offre son obéissance avec confiance et dévotion.  C'est dans cet échange de contrôle consenti que naît un lien d'une intensité inouïe, où la frontière entre le soi et l'autre s'estompe pour laisser place à une fusion d'identités, discrètement imprégnée d'émotions indicibles. Ce lien, loin d'être figé dans le temps, est en perpétuelle évolution, façonné par les expériences partagées, les épreuves surmontées et les émotions vécues ensemble. Il est le fruit d'un engagement mutuel à explorer les profondeurs de l'âme humaine, à dépasser les limites des conventions pour atteindre des sommets d'intimité, de connexion, et d'émotions fugaces (que nous gardons en mémoire tel un trésor), mais puissantes. Dans cette relation, la douleur devient plaisir, la soumission devient liberté, et chaque instant devient une exploration de soi et de l'autre, empreinte d'une tendresse tacite et d'un amour non-dit. C'est dans cette union sacrée de l'esprit et du corps que le lien  trouve sa véritable essence : une communion d'âmes en quête de vérité, de passion, et de connexions profondes, dissimulées derrière un voile de mystère et de subtilité." LifeisLife        
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Par : le 28/04/24
"Baise m’encore, rebaise-moi et baise. Donne m’en un de tes plus savoureux, donne m’en un de tes plus amoureux. Je t’en rendrai quatre plus chauds que braise. Je vis, je meurs, je me brûle et me noie, j’ai chaud extrême en endurant froidure. La vie m’est et trop molle et trop dure. J'ai grands ennuis entremêlés de joies. Tout à coup je ris et je larmoie. Et en plaisir maint grief tourment j’endure. Mon bien s’en va, et à jamais il dure. Tout en un coup je sèche et je verdoie". Pendant longtemps et encore aujourd'hui, les censeurs et amateurs de biographies scabreuses ont joui d’un succès de scandale qui les a fait renchérir sur les détails licencieux d’une vie tout à fait hypothétique car à la vérité, on connaît bien peu de choses de la vie de Louise Labé. Les outrances amoureuses attribuées à Louise ne sont que le désir et la volonté de disposer de sa vie. Louise est transparente dans l’aveu de son espérance d’amour. Elle va donner voix à l’expression féminine de la passion. Une femme peut oser déclarer son désir sans attendre de se sentir désirée. Sa religion est l’amour, sa morale est l’amour, sa liberté est l’amour. "Le plus grand plaisir qu’il soit après l’amour, c’est d’en parler". Dans ses textes, Louis Labé exprime les joies amoureuses, son érotisme mais aussi la douleur de l’absence. Le roi Henri II, de par sa protection, fit qu’en 1555 les textes de Louise furent alors publiés de son vivant. Ce sera la seule lyonnaise à être consacrée ainsi. Devant son énorme succès, l'ouvrage connaîtra trois rééditions en 1556. Icône de la Renaissance, c’est alors la plus connue des poétesses françaises. Sulfureuse, sa poésie bouleverse depuis près de cinq siècles. Et pourtant aujourd’hui, alors que paraissent ses œuvres complètes dans la Pléiade, la légende de la courtisane lettrée s'effrite dans une énigme savoureuse. La poétesse la plus fameuse du XVIème siècle, figure du féminisme, ne serait qu'invention. C'est la thèse défendue par l'universitaire Mireille Huchon, qui jette un doute sur le travail des biographes. Elle a publié en 2006 un essai consacré à Louise Labé, "Une créature de papier", qui fit grand bruit, car il remettait en question l'existence même de la personne derrière le nom de plume. C'est elle, qui en 2021, coordonne les œuvres complètes de Louise Labé publiées dans la Pléiade chez Gallimard. Relevant la modernité du texte, sa simplicité, sa compréhension immédiate à la lecture, elle en soulève aussi les nombreuses références implicites et les effets de double sens, souvent sulfureux. "On se rend compte qu’il y a un certain nombre de pièces très obscènes sous la plume de Louise Labé, de jeux sexuels, évidents pour qui arrive à les décrypter". Des preuves de l'existence de Loyse Labbé, dite "la belle Cordière" sont pourtant avérées. Des pièces administratives l'attestent.   "Las, te plains-tu ? ça que ce mal j’apaise, en t’en donnant dix autres doucereux, ainsi mêlant nos baisers heureux. Jouissons-nous fort l’un de l’autre à notre aise. Lors double vie à chacun en suivra. Chacun en soi et son ami vivra. Permets m’Amour penser quelque folie". De nombreux témoins de l'époque racontent la vie tumultueuse de cette Loyse Labbé, faisant état d'affaires d'empoisonnements, de romances diverses. Parmi eux, sans doute aussi des calomnieux qui n’ont pas supporté cette femme libre. On a même retrouvé la trace de son testament signé en 1565. Elle est enterrée un an plus tard, dans la force de l'âge. Lyon sombre alors dans le chaos des guerres de religion, de la peste. Plus tard, les récits de sa vie romanesque se diffusent. On lui invente des aventures à partir des projections sentimentales de ses poèmes. Les Lumières la redécouvrent. La modernité féministe la revendique. Comparée à la poétesse grecque Sapphô, Louise Labé entre au panthéon de la poésie française. Mais avec la parution de l'ouvrage de Mireille Huchon, des indices fissurent la légende dorée, jusqu’à faire douter de son identité. "L’ouvrage qu’elle fournit suppose qu’elle savait le latin, qu’elle avait une bibliothèque absolument extraordinaire, mais son père ne sait pas signer, il est illettré. Il y a beaucoup de poètes femmes au XVIème siècle, mais qui s’occupent plutôt de morale, de religion. Là nous sommes dans un cas très particulier. L’affaire est très compliquée, très complexe, mais tout à fait passionnante". Pour plusieurs spécialistes de la littérature et de l'histoire de la Renaissance, Louise Labé ne serait qu'une supercherie, l’invention d’un groupe de poètes lyonnais d’avant-garde dans une décennie miraculeuse du milieu du XVIème siècle. Un nom apposé à une œuvre qui serait en réalité un jeu oulipien avant l’heure des brillants Maurice Scève, Magny, des mauvais plaisants, prêts à tout pour dorer le blason d’une poésie française à inventer. "En Italie, il y avait Dante, Pétrarque, et en France, on tente au milieu du XVIème siècle, dans une sorte de défense et d'illustration de la langue française, de créer une poésie française. Ronsard fait du Pindare. Et on va avec cette femme, inventer une nouvelle Sapphô, la poétesse grecque du VIIème siècle avant Jésus Christ, dont on ne connaît que des fragments actuellement, et qui sont, apparemment aussi, d’une très grande simplicité. C’est donc une poésie festive, de jeunes gens lettrés qui se sont amusés". De cette imposture, tout est encore à prouver, mais il subsiste de cette étonnante et sublime invention poétique quelques uns des plus beaux poèmes français, de toute éternité.   "Toujours suis mal, vivant discrètement, et ne me puis donner contentement, si hors de moi ne fais quelque saillie. Ainsi Amour inconstamment me mène. Et, quand je pense avoir plus de douleur, sans y penser je me trouve hors de peine". Trois élégies, décasyllabes à rimes plates, un texte en prose et vingt quatre sonnets ont fait de Louise Labé la maîtresse des passions extrêmes, enflammant les codes de l’amour courtois. Le corps a désormais sa place au creux des mots et des poèmes. “Baise m’encor, rebaise moy et baise”, quatre syllabes ont suffi à la “belle Cordière” pour entrer dans la légende du XVIème siècle. Il est bon de rappeler qu’au siècle de Louise Labé, ce verbe ne dit encore que le fait, plus ou moins fougueux, de poser ses lèvres avec affection et respect. L’"Épître dédicatoire à Clémence de Bourges", sur laquelle s’ouvre le recueil, est un texte important pour l’histoire de l’humanisme et du féminisme. Louise Labé prend alors la plume au nom du "bien public". De là la requête aux dames vertueuses, c’est-à-dire à ses contemporaines qui ont la force de caractère de "regarder un peu au-dessus de leurs quenouilles et de leurs fuseaux". Ayant compris qu’une femme isolée dans un milieu culturel au mieux malveillant ne peut changer les structures sociales qui l’oppriment alors, la poétesse voudra ainsi inviter ses lectrices à s’entraider, à "s’encourager mutuellement" afin de faire comprendre autour d’elles la véritable mission qui est la leur. Le "Débat de Folie et d’Amour" est un conte mythologique dialogué en prose qui traite, de façon allégorique, des aspects conflictuels de la passion et du désir. Le thème est le partage actif du pouvoir entre les forces universelles rivales, hommes/femmes. Louise prône le débat entre les deux sexes pour le bien public et invite vivement la femme à y prendre part, car dit-elle "les hommes redoubleront d’efforts pour se cultiver, de peur de se voir honteusement distancier par celles auxquelles ils se sont toujours crus supérieurs quasiment en tout". La Fontaine s’inspirera d’ailleurs de cet écrit dans sa fable  "L’Amour et la Folie" (Livre XII, fable quatorze). Les documents concernant Louise Labé sont rares. Moins d'une dizaine, au nombre desquels le testament qu'elle rédige le vingt-huit avril 1565, alors qu'elle est malade et alitée, exécuté par Thomas Fortin, un riche Italien qui était alors son protecteur.   "Puis, quand je crois ma joie être certaine, être au haut de mon désiré heur, il me remet en mon premier malheur. O dous regars, o yeux pleins de beauté, petits jardins, pleins de fleurs amoureuses, ou sont d'amour les flesches dangereuses, tant à vous voir mon œil s'est arresté". Son père, Pierre Charly, apprenti cordier, avait épousé vers1493, en premières noces, la veuve d'un cordier prospère, Jacques Humbert dit Labé ou L'Abbé. Pour assurer sa présence dans cette profession, il reprit pour lui-même le surnom du premier mari de sa femme et se fit appeler Pierre Labé. À la mort de sa femme, Pierre Charly, alias Pierre Labé, se remaria, et c'est de ce mariage que naquit Louise Labé et son frère, François. Ils résident rue de l'Arbre sec, où elle reçoit une éducation dont on sait peu de choses durant son "énigmatique adolescence". Louise Labé reprend également le pseudonyme de son père et se voit surnommée "La Belle Cordière" en raison du métier de son père, puis de son mari. Elle aurait été la femme d'Ennemond Perrin, riche marchand de cordes, qui possédait plusieurs maisons à Lyon et aurait trouvé dans la fortune de son mari un moyen de satisfaire sa passion pour les lettres. Dans un temps où les livres étaient rares et précieux, elle aurait eu une bibliothèque composée des meilleurs ouvrages grecs, latins, italiens, espagnols et français. Elle aurait possédé des jardins spacieux près de la place Bellecour où elle aurait pratiqué l'équitation. Chez elle, on remarque l'influence d'Homère, d'Ovide, qu'elle connaît bien, qu'il s'agisse des "Métamorphoses" ou des "Héroïdes", inspirant ses élégies. Assimilée à la "dixième muse", elle aurait alors contribué à faire redécouvrir Sappho, à une époque où la poétesse grecque est relue par Marc-Antoine Muret et Henri Estienne. Elle mentionne notamment Sappho dans le "Débat de Folie et d'Amour", et "Amour Lesbienne" dans la première de ses élégies et se voit surnommée "nouvelle Sappho lyonnaise", par Jean et Mathieu de Vauzelles. Avec Maurice Scève et Pernette du Guillet, Louise Labé appartient au groupe dit "école lyonnaise", bien que ces poètes n'aient jamais constitué une école au sens où la Pléiade en était une. La lecture de ses œuvres confirme qu'elle a collaboré alors avec ses contemporains, notamment Olivier de Magny et Jacques Peletier du Mans, autour de l'atelier de l'imprimeur Jean de Tournes. Lyon est alors un centre culturel grâce à la renommée de ses salons et du fameux collège de La Trinité.   "O cœur félon, o rude cruauté, tant tu me tiens de façons rigoureuses, tant j'y ai coulé de larmes très langoureuses, sentant l'ardeur de mon cœur tourmenté. Donques, mes yeux, tant de plaisir avez, tant de bons tours par ses yeux recevez mais toy, mon cœur, plus les vois s'y complaire, plus tu languiz, plus en as de soucis, or devinez si je suis aise aussi, sentant mon œil estre à mon cœur contraire". Louise Labé écrit à une époque où la production poétique est intense. D'une part, la poésie française se donne alors des bases théoriques avec les nombreux arts poétiques, comme ceux de Jacques Peletiers du Mans, de Thomas Sébillet, ou de Pierre de Ronsard, issus du mouvement de "réduction en art" qui dégage des préceptes transmissibles à partir des usages existants, et remplacent les anciens traités rhétoriques. D'autre part, la poésie française se dote alors d'un vaste corpus d'œuvres avec Ronsard, Olivier de Magny, Pontus de Tyard, et d'autres, suivant le modèle contemporain de Pétrarque en Italie, et d'auteurs anciens tels que Catulle et Horace. Avec "Le Débat de folie et d'Amour", Louise Labé prend vigoureusement position contre la façon dont Jean de Meung achève le travail interrompu de son prédécesseur Guillaume de Lorris, en passant d'un récit mythique et symbolique à des descriptions bien plus terre à terre, et même sensiblement misogynes. Et contre ses héritiers, tels que Bertrand de la Borderie avec son "Amie de Court", qui présente les jeunes filles comme des êtres vains et impudiques ne demandant que d'être admirés. L’œuvre de Louise Labé est souvent envisagée telle un modèle d'écriture fortement féministe, en ce qu'elle incite ses contemporaines à faire valoir le droit à être reconnues. Dans ses écrits, elle se concentre sur l'expérience féminine de l'amour, et réhabilite alors des figures de femmes émancipées, l'héroïne du "Roland furieux" de L'Arioste, l'"Arachné" des Métamorphoses d'Ovide, ou "Sémiramis".   "Tout aussitôt que je commence à prendre dans le mol lit le repos désiré, mon triste esprit, hors de moi retiré, s'en va vers toi incontinent se rendre. Lors m'est avis que dedans mon sein tendre, je tiens le bien où j'ai tant aspiré, et pour lequel j'ai si haut soupiré que de sanglots ai souvent cuidé fendre. Ô doux sommeil, ô nuit à moi heureuse". C’est à la Renaissance que ce qu’il est convenu d’appeler "l’écriture au féminin" devient une réalité incontournable qui s’affirme en Europe. Pour la France, alors que Christine de Pizan apparaît isolée au tournant des XIVème et XVème siècles, une série de femmes de lettres investit alors la scène littéraire dans la période suivante, au sein desquelles Louise Labé occupe une place singulière par son rayonnement exceptionnel. Ainsi, dans les "Evvres", l’écriture au féminin de Louise Labé permet à la poétesse de conquérir, non sans un combat de haute lutte, sa place sur le champ éditorial d’obédience masculine qui est celui de son époque. "Louïze Labé Lionnoize" met sa féminité au service de l’accession au statut d’auteur. L'expression de la "Belle Cordiere" traduit la perception dominante qu’on avait de la jeune femme dans les années 1540 et 1550. En effet, bien avant la première édition des "Evvres"en 1555, la beauté de Louise Labé fut célèbre à Lyon et, associée à une liberté d’esprit, peut-être de mœurs, jugée trop éclatante, lui valurent vite une réputation sulfureuse. Dès 1547 par exemple, Philibert de Vienne n’hésitait pas, dans son ouvrage satirique, "Le philosophe de court", à mettre la "Cordiere de Lyon" sur le même plan que Laïs, fameuse prostituée de l’Antiquité grecque dont le nom et les aventures étaient proverbiaux chez les humanistes. Et ce rattachement dégradant à la catégorie des "putains et courtisanes" se confirme après la publication du volume de ses "Evvres". Mais la dimension proprement littéraire de la vocation proclamée par la jeune femme au milieu des années 1550 s’affiche avec un troisième surnom, celui de "nouvelle Sappho lyonnaise". Si le surnom n’apparaît pas tel quel dans le volume des "Evvres", il est largement suggéré par l’appellation de "premiere ou diziéme" des Muses "couronnante la troupe", retenue comme titre de la neuvième pièce des "Escriz à la louenge de Louïze Labé Lionnoize" par Jean de Vauzelles. Ainsi, dès son entrée sur la scène littéraire, elle cesse d’être une femme ordinaire.   "Et si jamais ma pauvre âme amoureuse ne doit avoir de bien en vérité, faites au moins qu'elle en ait en mensonge. Qu'encor amour su moy son arc essaie, que nouveaus feus me guette et nouveau dars. Qu'il se despite, et pis qu'il pourra face". Bien entendu, il existait des modèles de femmes écrivains à la Renaissance, que ce soit en Italie ou en France, qu’elles fussent princesses ou courtisanes plus ou moins honnêtes, auxquels on pouvait se référer. Dans la production française, les femmes n’étaient pas en reste, encore qu’elles s’illustraient peut-être plus souvent dans la prose que dans les vers. En premier lieu, on doit nommer évidemment la compatriote de Louise Labé, Pernette du Guillet, dont les "Rymes" ont été publiées à titre posthume par Antoine du Moulin en 1545. Mais Pernette se présente comme l’égérie soumise de Maurice Scève et n’affiche pas la même autonomie que Louise Labé. Cela étant, une pareille profusion d’auteurs de sexe féminin, de part et d’autre des Alpes, coïncide en ces années avec la vogue de certains thèmes donnant la vedette à la femme, qui transparaissent chez Louise Labé. La "Querelle des Amyes" au début des années 1540 confronte ainsi des personnalités féminines contrastées, dont l’éventail donne un avant-goût des états d’âme et d’esprit que va parcourir l’errance amoureuse du "canzoniere labéen". L’affranchissement à l’égard des conceptions masculines de la femme ne suffit pas à Louise Labé. Elle entend utiliser sa féminité pour accéder, grâce à la subjectivité nouvelle qui s’en dégage alors, au statut d’auteur à part entière, c’est-à-dire en dehors de tout sexisme. En définitive, face aux "vertueuses Dames" résignées au regard réducteur qui, au XVIème siècle, les fige en objets muets du désir masculin, c’est par son insistance forte sur le plaisir d’écrire que la conception proprement féminine présentée par Louise Labé apparaît hardie et novatrice. Le souci d’épanouissement personnel, non tributaire des réflexes du métier de plumitif, est peut-être chez cette femme audacieuse, le meilleur gage de réussite de son entreprise littéraire. Alors, "Louise Labé, une créature de papier" selon Mireille Huchon, professeure à la Sorbonne ? Ou "géniale imposture" selon l'historien et académicien Marc Fumaroli, décédé en juin 2020 ? Peut-être, est-il plus sage de penser avec François Rigolot, professeur de littérature française à l'université américaine de Princeton, que Louise Labé a bel et bien existé en tant que poétesse, mais que son "œuvre est sans doute le produit d'une entreprise collective, comme d'ailleurs beaucoup d'œuvres avant la promotion du solipsisme romantique. Ronsard lui-même, le grand Ronsard, soutenu par Charles IX, qui embouchait à tout moment la trompette de la gloire pour revendiquer la priorité dans le renouveau littéraire, ne doit-il pas une bonne partie de son œuvre à ses condisciples de la Pléiade ? "Je vis, je meurs, je me brûle, me noie". Elle mourut le vingt-cinq avril 1566 à Parcieux-en-Dombes où elle fut enterrée.    Bibliographie et références:   - Louise Labé, "Œuvres complètes poésie" - Bruno Roger-Vasselin, "Louise Labé et l'écriture au féminin" - Madeleine Lazard, "Louise Labé, ou le renouveau" - Jean-Pierre Gutton, "Les Lyonnais dans l'Histoire" - François Rigolot, "Louise Labé ou la Renaissance au féminin" - Michèle Clément, "La réception de Louise Labé au XIXème siècle" - Mireille Huchon, "Louise Labé, une créature de papier" - Guy Demerson, "Louise Labé, les voix du lyrisme" - Daniel Martin, "Les Evvres de Louïze Labé Lionnoize" - François Pédron, Louise Labé, la femme d'amour" - Enzo Giudici, "Louise Labé et l'école lyonnaise" - Marc Fumaroli, "L'Âge de l'éloquence" - Georges Tricou," Louise Labé et sa famille à Lyon"   Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : le 27/04/24
 Alors on danse. La danse de la domination et de la soumission. Valse où chacun s’élance en suivant les mouvements de l’autre. Maitre mène la danse, serrant soumise contre lui. Il donne le rythme, guide soumise qui se plie au tempo, s’abandonne et accepte les directives. Ensemble ils ne font plus que trois : lui, elle et la confiance. Cette confiance issue de la connaissance parfaite de chacun, des désirs, des possibilités et des limites. Soumise sait qu’elle peut suivre Maitre les yeux fermés. Elle sait qu’il l’emmènera toujours plus loin, plus profondément en elle-même, et qu’il la retiendra sans jamais faillir. Elle ne pourra jamais se perdre ; quoi qu’il arrive, Maitre sera toujours là pour la rattraper. Ainsi accompagnée, sécurisée, soumise peut suivre les pas, elle peut tournoyer en répondant à toutes les exigences de Maitre. Soumise n’est pas faible, soumise est une Femme forte, qui fait face seule aux épreuves, sans jamais faiblir. Mais être Femme peut devenir épuisant, parfois ce pouvoir est si lourd que Femme oublie que ce n’est pas qu’un poids qu’elle traine derrière elle. Alors Elle décide de devenir soumise, de confier son pouvoir à Maitre, le temps d’une danse, le temps de tout oublier. Et c’est en virevoltant dirigée par Maitre que soumise revient à elle. C’est en suivant les pas de Maitre, qui ravive son pouvoir, que soumise se souvient. Elle se remémore qu’elle est Puissance, Invulnérable. C’est dans les bras de Maitre, au contact de sa souveraineté, qu’elle reprend contact avec ce qu’elle est : Divine. Soumise redevient Déesse, Grâce. En transcendant la danse, soumise retrouve le chemin, elle peut reprendre son pouvoir si précieusement choyé par Maitre. Maitre qui use de sa propre énergie pour encourager soumise. Maitre qui accepte la responsabilité de cette danse. Maitre qui offre le souffle salvateur, l’espace de vie nécessaire au réveil de la flamme, au ressourcement, à l’abandon. Parfois la danse est intense, souvent délicieusement douloureuse. Les pas devenant complexes peuvent faire peur à soumise. Une peur suave, qui invite à la réflexivité. Ainsi contrainte, dominée, soumise n’a plus d’autre luxe que de plonger en elle-même. Maitre lui offre ici cet espace de découverte de soi, au moment le plus important de toute vie : Maintenant. C’est dans ce précieux espace-temps que soumise va pouvoir, sous le regard bienveillant de Maitre, se découvrir, se gouter, reprendre contact avec son Féminin Sacré. Evoluer, danser dans l’ici et maintenant. Alors on danse...
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Par : le 27/04/24
"O ne souhaitait pas mourir, mais si le supplice était le prix à payer pour que son amant continua à l'aimer, elle souhaita seulement qu'il fût content qu'elle l'eût subi, et attendit, toute douce et muette, qu'on la ramenât vers lui."  La relation SM nécessite impérativement un échange protocolaire se distinguant du propos coutumier car au commencement, il y a l'alliance constitutive unissant intimement deux partenaires tout en les disposant dans une posture dissymétrique. Évoquer tout ce qui est possible sexuellement, en portant une attention particulière, à l'indispensable consentement. Car il n'y aurait plaisir sans respect de la sécurité. Dès lors, cet échange peut convoquer de façon irrationnelle et mystique, dans l’espace imaginaire commun aux deux partenaires, un troisième personnage, l’autre, lieu où la vérité parle, trésor de signifiants qui déterminent le désir et, parmi ces signifiants, à une place éminente, le sujet supposé ardeur, raison du transfert. Le protocole du contrat avalisé offre un forum à la prise en compte de la découverte mutuelle dans le dialogue masochiste et par là contribue à élever ce dialogue au rang de sublimation spécifique dans la formalisation. Se baser sur l'extase dans l’interprétation signifie que l’on considère le désir sexuel tout aussi essentiel que sa seule satisfaction réelle, pour autant bien sûr que l’on puisse dissocier les deux niveaux, car la pulsion est selon l'expression lacanienne un "écho dans le corps du fait qu’il y a un dire."  Ce qui, dans l’analyse, concerne le plaisir masochiste, comme mode de jouissance d’un sujet, relève de la recherche du plaisir dans la douleur, et non de la libido classique. Il y a là une rupture de causalité entre la sensualité traditionnelle, l'éducation telle que représentée dans la société et l’investissement libidinal. L'adhésion meublant alors la place de cette rupture. L'extase serait-elle de l’ordre de l’écho ? Il y a bien là évidemment une objection, celle d’accéder à une réalisation "perverse" de la pulsion sexuelle, sa réalisation s’effectuant dans un environnement fondamentalement nouveau. Certes, Freud en a défini dans "Pulsions et destins des pulsions", la source et l’objet, mais, elles demeurent telles quelles, un montage un peu surréaliste. D’où l’intérêt de cette affirmation, qui à première vue semble paradoxale, mais constituant un progrès décisif que c’est la jouissance qui révèle la nature propre de la pulsion. Le concept de plaisir féminin a-t-il une signification ? L'interrogation semble étonner. Mais si l’on considère en SM qu’il s’agit d'une pulsion de mort en psychanalyse et non de sexualité traditionnelle, il cesse d’en aller ainsi. Car il s’agit bien de savoir si la notion d'attirance féminine pour la souffrance a un sens et comment elle se différencie de la psychosexualité classique. Ainsi, à ce sujet, la construction de la pensée analytique se caractérise par une oscillation dont la Bible fournit une allégorie. L’origine étymologique du féminin, dans la Genèse est bâtie non pas sur un seul récit, mais sur deux. Les deux textes sont catégoriquement opposés. Le premier pose la création simultanée de deux êtres, l’un masculin, l’autre féminin, d’emblée érigés dans leur différence et formant couple. Mais quatre versets plus loin, un second conte renommé, fait du féminin une part prélevée au masculin. Tout le débat de la psychosexualité féminine pourrait s’afficher dans l’espace de conflictualité qui s'établit ainsi. Dès lors, c’est dans ce champ que devient lisible le mystère des origines du féminin, de la différence des sexes, telle l’alternance des identités masculines et féminines différemment négociée en chaque sexe. C’est dans cet espace libre que la dimension du lien de soumission entre l’homme et la femme devient également pensable. Ainsi organisée par deux récits mythiques, et non un seul, cette relation échappe au poids d’une référence unique. La complexité en découlant offre une signification au lien de jouissance tissé entre les deux partenaires du duo BDSM. Lacan livre ainsi deux pôles de l’expérience analytique. D’une part, celle du refoulé soumis qui est un signifiant et sur lequel s’édifie de façon synchronique la relation. D'autre part, celle de l’interprétation qui s’identifie au désir dans laquête de la transgression normative. Dans l’intervalle, il y a la sexualité. La jouissance dans la douleur, destin d’une pulsion sexuelle non refoulée, occupe cette place dans l’intervalle et donc facilite la liaison sexuelle entre l’identification de la souffrance au désir. Au XVIIIème siècle, le masochisme larvé de Rousseau met en lumière l’interaction des liens qui unissent recherche de la douleur et quête de la jouissance. Débat qui a été posé en psychiatrie en termes de rapports entre la folie et le génie, ou entre l’homme et l’œuvre. On sait que des opinions contradictoires se sont affrontées. Indépendance des deux termes, détermination de l’un par l’autre, privilège de l’un sur l’autre. Pour le philosophe Michel Foucault, dans "Propos sur le septième ange", la posture a fluctué. Du tonitruant  "Absence d’œuvre, folie", le normalien finit par en faire le cœur même de l'expression de la littérature moderne, telles celles de Breton et d'Artaud. En employant l’expression de "paranoïa de génie" pour Rousseau et en comparant ses écrits à ceux d’Aimée, Lacan ouvre la voie à une autre approche que celle d’une opposition binaire, une approche selon les virtualités de création, que la psychose a produites et non pas juste épargnées.    "Vous abandonnerez toujours au premier mot de qui vous l’enjoindra, ou au premier signe, ce que vous faites, pour votre seul véritable service, qui est de vous prêter. Vos mains ne sont pas à vous, ni vos seins, ni tout particulièrement aucun des orifices de votre corps, que nous pouvons fouiller et dans lesquels nous pouvons nous enfoncer à notre gré. Par manière de signe, pour qu’il vous soit constamment présent à l’esprit, ou aussi présent que possible, que vous avez perdu le droit de vous dérober, devant nous vous ne fermerez jamais tout à fait les lèvres, ni ne croiserez les jambes, ni ne serrerez les genoux."  La sublimation est la désignation de la séparation accomplissant une déconnection d’une communion du sujet supposé savoir et de la personne désirée. Il faut maintenant considérer comment la structure même du signifiant sujet supposé savoir se prête à cette fusion et, partant, à sa coupure possible dès lors qu’on en discerne les lignes de forces ou le tracé. Lacan témoigne de cette fusion dans le cas des névroses hystérique et obsessionnelle mais on ne saurait l’exclure pour les autres structures. Il en donne quelques indications quand, dans "Problèmes cruciaux pour la psychanalyse", il affirme que le symptôme définit le champ analysable en cela "qu’il y a toujours dans le symptôme l’indication qu’il est question de savoir." La structure de l’obsessionnel est de ne surtout pas se prendre pour un Maître car il suppose que c’est le Maître qui sait ce qu’il veut. On aurait pu croire que la possibilité de se dire lacanien permit une certaine unification des analystes qui énoncent ce dire, au-delà des différences de lecture. Il n’en est rien, et les lacaniens sont traversés par les mêmes conflits qui existent ailleurs et sont déclenchés pour des raisons variables. Il y a cependant chez les lacaniens une attention et une sensibilité particulières aux disparités qui les désunissent. Ils ne se sentent pas quittes avec les différences reconnues. La disjonction du savoir et de la vérité, avec son enjeu scientifique, entre aussi en ligne de compte dans les relations entre analystes. Freud a analysé la sublimation comme la fatalité d’un instinct génésique non refoulé. Dans ces conditions, n’est-ce pas la part de la pulsion à attendre de l’analyste ? Quand Lacan ajoute que "la sublimation révèle le propre de la pulsion", cela signifie qu’elle révèle, en particulier dans l’analyse, ce destin d’un sexuel non refoulé. Ce destin peut être appelé une dérive, traduisant au plus près Trieb en s’inspirant de l’anglais drive. Quelle dérive ? Une dérive de la jouissance. De quelle jouissance ? De la jouissance sexuelle qu’il n’y a pas, en lien avec une jouissance du désir. Qu’il n’y a pas quand il n'y a pas rapport sexuel. Ce sont les pulsions partielles qui représentent le sexuel avec le concours d’un seul signifiant pour les deux sexes, le phallus, signifiant de la jouissance, quels que soient les signes jamais satisfaisants dont on veut caractériser le masculin et le féminin et qui, à en rester là, rejettent la psychanalyse dans le culturalisme. Les pulsions suppléent au non-rapport sexuel inscrit dans l’inconscient. La sublimation quant à elle n’est pas une suppléance qui ferait rapport sexuel, elle révèle le non-rapport sexuel auquel les pulsions partielles suppléent. Elle révèle en quelque sorte un manque de suppléance. Une vie amoureuse épanouie correspond au désir le plus profond des êtres humains, et rien ne nous rend plus heureux, mais aussi plus désespérés et plus vulnérables que nos expériences relationnelles. Dans nos sociétés modernes et post-modernes, la satisfaction sexuelle est devenue le paradigme d’une vie autonome et caractérise d’une façon exigeante la qualité d’une vie de couple. Les représentations actuelles de la sexualité s’identifient à un concept se focalisant sur la libération totale de contraintes sexuelles et la réalisation du Soi.    "Devant nous, vous ne toucherez jamais à vos seins: ils sont exhaussés par le corset pour nous appartenir. Le jour durant, vous serez donc habillée, vous relèverez votre jupe si on vous en donne l’ordre, et vous utilisera qui voudra, à visage découvert, et comme il voudra, à la réserve toutefois du fouet. Le fouet ne vous sera appliqué qu’entre le coucher et le lever du soleil."  Cette expression d’indépendance renvoie à un principe d'affranchissement et de cognition conduisant à transcender les contraintes précédentes dans la relation et la sexualité, en mettant l’accent sur la puissance créatrice propre à chacun pour parvenir à la satisfaction sexuelle. Dans ce contexte, le corps est considéré indépendamment de ses limites physiologiques. De nombreux couples échouent en raison des contradictions entre les représentations modernes et les identifications inconscientes et il n’est pas rare que le désir sexuel soit laissé pour compte ou devienne l’arène du conflit. Car les conflits qui mènent les gens en thérapie ont toujours affaire à leur satisfaction sexuelle et de sexe. Aujourd’hui, les hommes et les femmes ont peur d’échouer ou ils ont honte de ne pas être pleins de désirs orgastiques comme les images médiatiques l’imposent. Partant du présupposé que l’imaginaire social influence les auto-constructions individuelles, ces conflits ne peuvent pas être seulement considérés au niveau individuel, mais en relation avec les influences internes et externes des discours culturels sur le genre et sur les imagos maternelle et paternelle. L’analyse du corps, du sexe et des pratiques sexuelles dans le couple évolue en ce sens à différents niveaux entremêlés les uns aux autres. C’est-à-dire d’un côté la question de savoir quels sont les motifs culturels proposés par les discussions publiques concernant les genres et la libération sexuelle afin de gérer l’affinité sexuelle du corps et le désir sexuel dans la relation, et donc quelles sont les représentations d’une sexualité satisfaisante qui orientent les couples. Et d’un autre côté de quelle façon ces discours influencent la dynamique intrapsychique dans la conduite des différentes pratiques sexuelles ? Tout groupe humain possède ses propres expressions caractéristiques d’une libido épanouie, de ces modes et de ses conduite. Dès lors, l'édifice est uni à un idéal et à des valeurs désignant les rôles féminins et masculins ainsi que le différents modes d'actions. Alors que pour la relation hétérosexuelle romantique classique, il y avait une répartition des rôles de la sexualité masculine et féminine, tout au long des diverses transformations sociales, non seulement ce sont les représentations de sexes qui ont changé mais aussi les pratiques et les interactions. Aujourd’hui, à l’époque des représentations relationnelles et sexuelles postmodernes, l’idéal d’autodétermination sexuelle occupe une importance centrale et s’accompagne de la promesse de pouvoir construire l’amour et le bonheur par soi-même. Dans notre société postmoderne, la focale se concentre sur une optimisation de la beauté corporelle et du désir sexuel. Les promesses alléchantes de bonheur s’accompagnent d’un corps parfait, d’une vie amoureuse et de fantasmes sexuels accomplis. Le but est alors de conquérir le corps comme une marchandise esthétique ou d’insuffler un souffle de perversion à la vie sexuelle "sotte" jusqu’à présent. À l’heure actuelle, le niveau du consensus moral d’égal à égal est l’essentiel pour tous les couples, indépendamment de leurs préférences sexuelles, qu’elles soient "tendres" ou sadomasochistes.   "Mais outre celui qui vous sera donné par qui le désirera, vous serez punie du fouet le soir pour manquement à la règle dans la journée : c’est-à-dire pour avoir manqué de complaisance, ou levé les yeux sur celui qui vous parle ou vous prend : vous ne devez jamais regarder un de nous au visage. Dans le costume que nous portons à la nuit, et que j’ai devant vous, si notre sexe est à découvert, ce n’est pas pour la commodité, qui irait aussi bien autrement, c’est pour l’insolence, pour que vos yeux s’y fixent, et ne se fixent pas ailleurs, pour que vous appreniez que c’est là votre maître, à quoi vos lèvres sont avant tout destinées."  De nos jours, les mentalités ont changé et le sexe est regardé dès lors comme un simple moyen d'expression de plaisir de plus en plus "marchandé." Les possibilités d’amélioration de la libido vont des images esthétiques du corps jusqu’à la chirurgie esthétique en passant par la musculation et le traitement hormonal. La possibilité d’optimisation du corps s’accompagne de la promesse d’un bonheur alléchant et promettent à travers un corps parfait un gain en attractivité sexuelle et une vie amoureuse plus heureuse et plus remplie. L'offre d’optimisation du désir sexuel à travers les pratiques et les préparations esthétiques du corps est variée et médiatiquement présentée. La virilité est désormais visible à travers un agrandissement du sexe. La féminité est représentée à travers une dissimulation esthétique. Les modifications intimes visent non seulement à l’esthétisation du génital visible et à la fabrication d’un design vaginal avec réduction des lèvres vaginales, promettent aussi une amélioration du désir sexuel. Ici aucune zone du corps n’est omise. À l’ombre de la libéralisation et de la libération sexuelle s’est développée une pression vers la perfection variant selon le genre. Mais par conséquent, une construction de soi esthétique a relayé le développement de l’identité sur la base du corps et a développé un idéal normatif. Les corps et les pratiques sexuelles étant configurés et adaptés aux normes sociales, les stratégies de normalisation des optimisations corporelles et esthétiques sont confirmées et reproduites. Le corps est devenu le lieu éminent de confrontations personnelles et sociales au sujet de l’identité, de la différence, et de ce qui est considéré comme normal et socialement acceptable, ou déviant. Les constructions de normalité et de déviance au sens de Foucault qui sous-tendent les pratiques et les discours d’optimisation esthétiques et sexuels du corps et du soi peuvent être considérés au niveau sociétal comme une microphysique du pouvoir. La timidité ou la pudibonderie ne sont plus du tout de mise dans les relations amoureuses à l'occasion des rapports sexuels entre partenaires. L'objectif déclaré, sans aucune fausse honte est sans cesse, la quête du plaisir, quitte à se montrer inventif voire gourmand dans la découverte de nouvelles expériences telles la sexualité anale, le triolisme, ou encore l'exploration jubilatoire de l'univers du BDSM. En d’autres termes, les pratiques corporelles et sexuelles sont le moyen et l’expression de la constitution d’un ordre social mais aussi d’un ordre de genre. À première vue, il semble toutefois que l’optimisation du corps ait ouvert un accès aux désirs cachés et réprimés jusqu’ici et des chemins à une sexualité auto déterminée. Néanmoins, en tenant compte des paradoxes évoqués, la question se pose de savoir si les acquis constituent des conditions de possibilité d’autonomie et de liberté ou bien s’ils contribuent à l’aliénation corporelle et finalement à des processus de désincarnation. Aujourd’hui, dans les temps post modernes, les possibilités illimitées d’une auto détermination et de libertés nouvellement gagnées promettent de transcender les limites du corps et exigent le développement incessant de nouvelles capacités et compétences. D’un autre côté, cela s’accompagne d’insécurités qui ravivent une nostalgie pour les anciens modes de relations traditionnelles que l’on croyait dépassés et réactivent des parts psychiques inconsciemment rejetées. Chaque identification consciente incarne toujours la tension entre la reprise des normes socio-culturelles et les particularités individuelles. Par conséquent, la hiérarchie sociale de la masculinité et de la féminité suscite des tensions dans les deux identités de sexe psychologiques. Cela conduit les couples à un conflit, lorsque les parts rejetées derrière lesquelles se cachent le plus souvent des parts de sexe opposés, sont projetées sur le partenaire et s’y livrent bataille. Ici, les rêves et les fantasmes ainsi que les symptômes corporels se prêtent de façon particulière à l’approche analytique de l'ensemble de toutes ces questions.   "Dans la journée, où nous sommes vêtus comme partout, et où vous l’êtes comme vous voilà, vous observerez la même consigne, et vous aurez seulement la peine, si l’on vous en requiert, d’ouvrir vos vêtements, que vous refermerez vous-même quand nous en aurons fini de vous. En outre, à la nuit, vous n’aurez que vos lèvres pour nous honorer, et l’écartement de vos cuisses, car vous aurez les mains liées au dos, et serez nue comme on vous a amenée tout à l’heure. On ne vous bandera les yeux que pour vous maltraiter, et maintenant que vous avez vu comment on vous fouette, pour vous fouetter. "  Tout autant que la réalité de la vie sexuelle conjugale réelle, à travers une remise en question de pratiques antérieures, telles un changement de partenaire ou une expérience de sexualité multiple (HHF) ou (FFH), le fantasme occupe une place non négligeable dans notre libido, par son rôle déclencheur dans sa réalisation dans la réalité. Cette conception du rêve et du symptôme part de l’idée qu’ils constituent la clé pour l’autonomisation et le développement à venir. Le rêve suivant est lu de façon double et en deux temps. Tout d’abord comme un document temporel, dans lequel l’histoire du devenir biographique est incarné, mais aussi comme expression émancipatrice vers le changement, et donc orienté vers le futur. Il s’agit concrètement de se pencher sur les désirs sexuels et de découvrir si des prescriptions et des exclusions lui sont associées, constituant par ailleurs le cadre des transgressions. Car le concept de transgression ne fait sens que par rapport à des normes dominantes. "Je suis allongée dans un grand lit avec un inconnu. Il veut que je le satisfasse oralement. Son pénis est long et épais, ce qui est satisfaisant et excitant. Avec excitation, et le souhait d’être une partenaire sexuelle satisfaisante, je réalise son désir. Le sperme emplit toute ma cavité buccale, déborde de ma bouche et se répand en filaments sur mes lèvres et mon menton." Le désir laisse augurer une matrice de la normativité collective hétérosexuelle en laquelle le plaisir féminin actif est socialisé de façon destructive comme le "le vagin denté." Comme il ressort de l’interprétation de la séquence du rêve présenté, derrière les pratiques sexuelles hétéro normativesse cachent les fantasmes féminins. Les rêves offrent un accès permettant d’explorer des concepts culturels de sexualité mais aussi de pénétrer dans des espaces de possibilités jusqu’alors "tabouisés", non pensés et surtout non réalisés. D'où l'importance cruciale pour un couple hétérosexuel ou homosexuel de vivre ses fantasmes pour atteindre alors une sexualité épanouie sans cesse renouvelée. C'est la clé du succès. Dès lors, l’analyse du corps considère que le désir s’accompagne de l’excitation, d’une tension sensuelle, des impulsions qui ouvrent et passent des frontières. Sur un niveau somatique, un changement s’opère dans un mode de mouvement entre activités et détente ou bien au sens figuré absorber/tenir et lâcher, de donner et prendre. En tant que principe actif corporel, les mouvements de vitalité basée somatiquement peuvent être traduits métaphoriquement en tant que mode intersubjectif de donner et prendre. Avec un regard critique du point de vue des genres sur le contenu du rêve, la façon dont les influences profondes des représentations hétérosexuelles normatives influence le vécu corporel subjectif est évidente. Comme les rêves, les livres, et en particulier les best-sellers, donnent accès aux attentes centrales, aux idées et aux valeurs. Ils peuvent être lus comme les produits culturels de fantasmes collectifs. Ils nous donnent la réponse à la question de savoir commentle désir sexuel prend forme actuellement, mais aussi quelles sont les conditions suivies par l’ordre sexuel.   "À ce propos, s’il convient que vous vous accoutumiez à recevoir le fouet, comme tant que vous serez ici vous le recevrez chaque jour, ce n’est pas tant pour notre plaisir que pour votre instruction. Cela est tellement vrai que les nuits où personne n’aura envie de vous, vous attendrez que le valet chargé de cette besogne vienne dans la solitude de votre cellule vous appliquer ce que vous devrez recevoir et que nous n’aurons pas le goût de vous donner. Il s’agit en effet, par ce moyen, comme par celui de la chaîne qui, fixée à l’anneau de votre collier, vous maintiendra plus ou moins étroitement à votre lit plusieurs heures par jour, beaucoup moins de vous faire éprouver une douleur, crier ou répandre des larmes, que de vous faire sentir, par le moyen de cette douleur, que vous êtes contrainte, et de vous enseigner que vous êtes entièrement vouée à quelque chose qui est en dehors de vous. "  Le roman"Histoire d'O" de Dominique Aury alias Anne Cécile Desclos traite d’une relation de soumission entre O et plusieurs Maîtres. Ils ont des goûts sexuels spéciaux, en particulier des pratiques sadomasochistes dans lesquelles l'esclave sexuelle est la femme qui occupe une position passive et masochiste. Les livres et les pratiques sexuelles propagées intéressent particulièrement les femmes mariées au-dessus de trente ans et les étudiantes. Il est également intéressant dans ce contexte que les couples qui recherchent des établissements sadomasos, évoquent des heures entières de jeux sexuels, comparables à des jeux de rôle fantasmatique. De nos jours, le sexe revêt une forme singulière. C'est ainsi que l'on assiste à un changement radical dans les mentalités et les comportements sexuels. Dès lors, la structure classiques hétéro nominative dans laquelle, l’homme est instruit et encouragé à prendre la position dominante agressive et inversement la femme à prendre la position masochiste. Il s’agit de la troisième révolution ou de la révolution "néosexuelle". La sexualité ne serait plus la grande métaphore, qui relie au couple, mais une mise en scène culturelle exagérée et permanente, un désir sans retenue de l’exhibition publique. Considérons les pratiques sadomasochistes, comme celles proposées au début, comme un conflit conscient et inconscient, nous pouvons examiner les pratiques sadomasochistes de façon différente. D’un côté sur un plan inconscient et corporel et de l’autre sur un plan postmoderne et normatif.  Ainsi afin de comprendre les besoins sexuels et les pratiques sadomasochistes et particulièrement une disposition féminine à se mettre souvent volontairement dans une situation passive et masochiste et en outre à considérer le partenaire mâle comme devant consentir à prendre la position agressive et dominante, il est utile de se référer de nouveau à la différence que fait Freud entre sexuel et sexualité. Tout en refusant de réduire le sexuel à du génital et à une fonction de reproduction, Freud tisse un large continuum d’expériences et de comportements sexuels ainsi qu’un polymorphisme dont les frontières entre normal, pervers, sain et malade sont fluides. Aujourd’hui nous sommes confrontés à des formes de libération spécifiques qui se réfèrent non seulement aux diverses formes de l’homosexualité et de l’hétérosexualité, mais aussi à des pratiques sexuelles, comme elles sont popularisées, par exemple, dans le roman "Histoire d'O."    "Quand vous sortirez d’ici, vous porterez un anneau de fer à l’annulaire, qui vous fera reconnaître: vous aurez appris à ce moment-là à obéir à ceux qui porteront ce même signe, eux sauront à le voir que vous êtes constamment nue sous votre jupe, si correct et banal que soit votre vêtement, et que c’est pour eux. Ceux qui vous trouveraient indocile vous ramèneront ici. On va vous conduire dans votre cellule."  Depuis toujours, bien avant les travaux de Freud, il est difficile d'oublier que la représentation sociale du corps féminin, dans notre culture occidentale, est soumise, depuis la nuit des temps à des tabous. L’appropriation du corps pubère et désirant sexuellement lors de l’adolescence et le rapport aux désirs sexuels propres à chacune sont particulièrement soumis à de multiples jugements caractérisés par la répression et le tabou. Les idéaux normatifs contrarient le désir d’exploration indépendant du corps, y compris des organes génitaux féminins. À cet égard, l’image corporelle subjective n’est pas limitée à l’exploration du corps propre, mais provient essentiellement des représentations corporelles de genre, maternelle et parentales transmises à l’enfant. À examiner ce phénomène de plus près, ce développement commence au plus tard à la naissance. L’absence de représentation en ce qui concerne l’image du corps féminin en développementa inévitablement des conséquences pour l’investissement libidinal du schéma corporel et s’accompagne d’un manque narcissique dans l’image du corps. Car symboliser signifie: penser et différencier les sensations corporelles et les organes. Pour compenser la congruence manquante entre le schéma corporel réel et l’image du corps dans le ressenti corporel, il faut alors rechercher des symbolisations signifiantes pour les aspects corporels non symbolisés, mais perçus par les affects de façon diffuse. Ainsi, la femme ne peut pas traduire ses expériences corporelles au sens authentique en un désir autonome ou bien en une capacité d’action auto-efficace. Dans le combat pour les structures de genre normatives, la relation entre la beauté féminine et la "tabouisation" de la force corporelle féminine conserve un caractère productif de sens en relation avec la subjectivation féminine et se reproduit dans l'usage d’optimisation esthétique. Du fait de l'évolution des mœurs et du mouvement profond et inédit de la libération sexuelle depuis une soixantaine d'années, au regard des changements des relations amoureuses et des techniques sexuelles, nous constatons que les conduites sexuelles sont différentes, quelques-unes traditionnelles et d’autres modernes et libres. Mais les imaginations de la liberté caractérisent un nouveau développement des pratiques sexuelles qui se focalisent sur la libération des contraintes sexuelles et la réalisation du soi. D’où le fait que les représentations d’identités transmises et existantes jusqu’à présent sont aussi ébranlées et s’accompagnent spécialement de mécanismes de défenses psychiques, ce qui détermine des conflits psychiques individuels internes et dans le couple. Comment pouvons-nous comprendre la promesse postmoderne du dépassement des frontières corporelles ? Pouvons-nous interpréter les pratiques sexuelles actuelles absolument comme des formes de résistance, comme une résistance contre l’hétérosexualité normative ? En perpétuant la séparation bivalente entre les désirs actifs et passifs, les désirs sexuels se trouvent ainsi restreints à un schéma traditionnel. Dans ce sens, l’homme et la femme continuent dès lors à incarner et à reproduire des structures hétéronormatives. Dans ce contexte, les pratiques BDSM constituent des pratiques stabilisatrices pour les tensions entre les relations de sexe car elles intègrent de la même manière dans la palette des pratiques des modes de désir sexuel excessifs et apparemment incontrôlables. En satisfaisant l’exigence d’un épanouissement sexuel, elles sont une solution novatrice pour associer l’instabilité structurelle entre les sexes avec l'exigence moderne d’autonomie.   Bibliographie et références:   - Sigmund Freud, "Trois essais sur la théorie sexuelle" - Michel Foucault, "Histoire de la sexualité" - Jacqueline Comte, "Pour une authentique liberté sexuelle" - Alain Robbe-Grillet, "Entretiens complices" - Alain Robbe-Grillet "Pour une théorie matérialiste du sexe" - Jacques Lacan, "Deuxième Séminaire" - Jeanne de Berg, "Cérémonies de femmes" - Hélène Martin, "Sexuer le corps" - Sylvie Steinberg, "Une histoire des sexualités" - Patrice Lopès, "Manuel de sexologie" - Philippe Brenot, "Dictionnaire de la sexualité humaine" - Bernard Germain, "La sexualité humaine"   Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : le 27/04/24
Je ne comprends pas pourquoi, je ne comprends pas comment. Une rencontre Tinder, quelques échanges et c'est arrivé. Je l'invite à venir chez moi. Sans même le connaître, sans même l'avoir vu ailleurs qu'en photo. Je ne connais pas son prénom, je ne sais pas si j'en ai envie. J'ai peur que son pseudo se rapproche de son prénom, auquel cas je ne pourrai que fuir. S'il avait le même prénom que toi ! Je ne veux pas savoir. Peur et excitation se mêlent, s'infusent dans mon esprit, dans mon corps. Cette nuit là, mon sommeil est agité. Il doit venir cet après midi. Le réveil est empreint d'une grosse montée de stress. Je veux tout arrêter ! Avant qu'il ne soit trop tard. J'ai l'intuition qu'il va se passer quelque chose d'irremediable. Suis-je en danger? Suis-je complètement folle pour oser faire une chose pareille? Jouer le rôle d'une soumise pendant 1h. Et s'il me viole? Me fait mal, me frappe? Si je ne revoyais jamais mes enfants ? Je dois tout annuler. Je m'apprête à le faire, mais cette part intuitive m'en dissuade, me dit d'avoir confiance, que tout est bien. Habituée à l'écouter je me recentre dans le coeur, demande protection et je prie ainsi dans la chaleur de ma douche pour me redonner du courage. Show Time! Il arrive. Je lui ouvre. Je suis pétrifiée. Pourtant, tout de suite, son regard me rassure, sa voix aussi, mais je suis figée sur place, je ne peux plus parler, plus bouger. Il m'embrasse. Il sent bon, une odeur que je connais, qui me plonge dans ma mémoire sans que j'arrive à en toucher le souvenir. Il me caresse, vérifie que je ne porte pas de sous vêtements comme il l'avait demandé. Nous nous dirigeons vers ma chambre, je passe devant lui mais il attrape mes cheveux, me tire vers lui et m'embrasse à nouveau. Il passe sa main sous ma robe, vérifie que je sois "libre et accessible" comme il me l'a demandé. Il fouille mon intimité avec ses doigts. Le plaisir est instantané. Pour autant je ne suis toujours pas moi-même. Moi qui contrôle, moi l'égale des hommes, indépendante et autonome. Qui suis-je à cet instant ? Dans ma chambre il m'intime de m'agenouiller, continue de m'embrasser. Il sait que j'ai peur, il est doux, précautionneux, attentif à mes ressentis. Il ôte ma robe et place mes mains derrière ma tête. C'est à ce moment là je pense que le point de non retour s'est amorcé. Il l'a fait. Il m'a installée dans une position de soumission. Doucement il continue de m'embrasser, masse mes seins puis pince les tetons. Et cela continue ainsi, lui me caressant avec ses doigts, les introduisant dans mon corps qui réagit à chaque mouvement. Je veux garder la position mais je sens tout mon corps qui s'effondre sur lui même. Je lutte, je résiste, mais le plaisir est intense. Le plaisir et autre chose, je ne sais pas exactement quoi. Cette séance est longue, agréable, il m'autorise à m'asseoir sur les talons. Je ne sais plus, j'ai perdu le fil du temps et des évènements. Je me souviens être allongée sur le dos, lui assis sur moi, enserrant ma gorge avec ses mains, posant mon bras sur le sien pour que je gère la pression. Il réagit à la moindre contraction de mes doigts sur son bras. J'ai l'impression qu'il lit dans mon regard, sait sans que j'ai besoin de parler. Cette fluidité est incroyable. Je n'ai rien à faire ou à dire pour être comprise. C'est tellement bon. Puis il me retourne sur le ventre, glisse ses doigts dans mon sexe, puis en introduit un dans mon cul. 1ere claque sur ma fesse. Il recommence, s'assure que j'aime ça et continue. Doux et violent, mélange de plaisir et douleur. Quand il a fini, il me remet sur le dos, allongée contre lui et me prend dans ses bras. J'ai alors l'impression que cet homme ne me fera jamais de mal. Que je peux avoir une totale confiance en lui. Nous finissons moi à genoux, lui dans ma bouche. Il prend son plaisir ainsi, bien profondément dans ma gorge. Puis à nouveau il m'intime de m'allonger et me prend dans ses bras. Ainsi en sécurité dans les bras de cet homme que je ne connais pas et qui vient de faire de moi sa soumise, je glisse dans un état second.
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Par : le 24/04/24
De retour à la maison, je me déchausse et accroche mon manteau sur la patère. Ma peau nue imprime une chaire de poule alors qu’un frisson me parcours de la tête au pied. Le plug est toujours en place, les pinces aussi. Mes seins sont douloureux et mes tétons insensibilisés par la morsure prolongée. Maître transporte les sacs de courses jusque dans la cuisine. Je le dévore du regard, sa posture altière et ses omoplates visibles à travers son t-shirt. Mon imagination s’égare à la place de mes doigts qui rêvent de parcourir sa peau. Sans se retourner et comme pour faire taire la voix de mon mental, Maître m’enjoint : « Dépêche toi, tu as pris du retard. » Ses mots me ramènent instantanément dans l’ici et maintenant, et je m’empresse de le rejoindre dans la cuisine. « Voici le menu pour ce soir. Notre invité ne suit pas de régime alimentaire spécifique mais ce n’est pas une raison pour ne pas t’appliquer. Compris ? -Oui Monsieur. » Maître tire brusquement sur la chaîne qui relie les pinces à seins. Celles-ci étirent et relâchent mes tétons, m’arrachant un couinement de douleur accompagné d’une profonde vague d’excitation qui me liquéfie encore davantage. Je lance un regard outré à mon Maître, les yeux humides. « Je ne suis plus ton « Monsieur ». Tâche de ne plus l’oublier ! » Son ton est dur. Je serre les dents. L’habitude de l’appeler « Monsieur ». Mais c’est « Maître » désormais puisque j’ai accepté de quitter ma place de soumise pour être reléguée au rang de chienne, d’animal. Pour autant, une part de moi résiste à cette décision. Je n’arrive pas à desserrer les mâchoires. J’ai envie de m’indigner, de répondre. Je dois me contrôler ! Maître doit ressentir cette insurrection que je tente de contenir à l’intérieur de moi. Sa main se referme sur ma nuque, oblige mon regard à soutenir le sien tandis que son autre main s’abat violemment sur ma fesse gauche. Ma respiration se coupe un instant sous l’effet de la surprise, la fessée appuyée est douloureuse et ma fierté mal placée est en passe de se dissoudre. Un petit sourire en coin me signale sa satisfaction à me sentir peu à peu céder. Finalement, je baisse les yeux. C’est à la fois ce que j’admire et ce que je redoute chez lui. Il n’a pas besoin de « faire » grand-chose ou d’élever la voix pour obtenir ma soumission. Il émane de lui une assurance et une autorité naturelle qui suffisent à lui faire assoir sa supériorité. « Pardon Maître, je ferais attention désormais.  - Ça commence à faire beaucoup d’excuses pour une seule journée… Tu seras punie pour ton effronterie et tes étourderies. J’attends mieux de ta part. - Oui Maître, vous avez raison, je le mérite… » Mes mots s’éteignent à mesure que je les prononce. Je suis contrariée d’avoir déçu mon Maître, et je déteste être punie. Maître relâche la pression de ses doigts sur mon cou. « Dépêche toi de préparer le repas maintenant. - Oui Maître. » Pendant que je m’affaire en cuisine, je l'entends qui débouche une bouteille de vin et prépare les verres dans le salon. J’ai interdiction d’y pénétrer sans son autorisation, et ordre de le prévenir lorsque les préparatifs qui m’incombent seront réalisés. Mes tétons sont encore sensibles et pointent insolemment à travers le tissu de mon tablier de cuisine. Plus de bruits de vaisselle, Maître me rejoint dans la cuisine. « Tu as bientôt terminé ? Il me reste à couper les carottes Maître. Bien. Pose ton couteau, écarte les jambes et cambre-toi en t’appuyant sur le plan de travail. Je veux que tu me présente une belle croupe appétissante. » Mon cœur s’emballe et il me faut un instant pour obéir. Ses mains chaudes se posent sur le galbe de mes fesses, empoignant, caressant, malaxant mon cul offert. Ma culotte trempée m’est retirée, car je n’en ai manifestement plus besoin, et car mon Maître à envie de me posséder. « Tu mouilles tellement facilement… Et après tu doutes d’être une vraie chienne ? » J’entends le sourire moqueur dans sa voix qui accompagne son souffle brûlant à mon oreille et les deux doigts qui me fouillent sans ménagement. Je me trémousse et je geins. J’en veux plus. Tellement plus ! « Que veux-tu, là, maintenant, tout de suite ? -Je… j’aimerais sentir votre queue me prendre Maître… J’aimerais vous sentir me remplir encore et encore… J’aimerais jouir sur ce plan de travail.  - C’est bien. Tu es une bonne chienne qui ne cache pas ce qu’elle pense. A genoux, viens chercher ta récompense. » Il me félicite, mais son attitude est froide, je me sens intimidée, je m’exécute. Maître me présente d’abord ses doigts, ceux qui, quelques secondes auparavant, travaillaient ma chatte pour la rendre plus accueillante. Je sais ce que je dois faire. J’ouvre la bouche et je commence à lécher et à sucer, consciencieusement. Je me goûte et me déguste, délicatement salée. Je me découvre, amuse-bouche. Pour me signifier d’arrêter, Maître saisit ma langue de ses doigts couverts de ma salive et la maintient tirée hors de ma bouche. « Bien, garde la gueule grande ouverte petite chienne. » Rapidement, ma salive s’accumule et commence à dégouliner le long de mes lèvres, de mon menton, puis de mon cou. Je me sens gênée mais je m’efforce de continuer à regarder mon Maître. Il m’observe avec attention, s’amuse à prolonger mon inconfort pour tester ma docilité. Je suis tiraillée entre l’excitation de ne plus avoir de contrôle sur cette partie de mon corps et le désir de reprendre un peu de contenance. Alors que la bave commence à couler sur mon tablier, Maître relâche ma langue, ouvre son pantalon et libère l’objet de toutes mes convoitises. « Tu as dis que tu voulais sentir ma queue te prendre, te remplir, c’est ça ? - O… oui Maître, s’il vous plait. » Un sourire étire son visage. « Bien, alors ouvre grand la gueule petite chienne, que je t’offre ce que tu as demandé. » J’ai tout juste le temps d’obéir. Ses mains encadrent ma tête alors qu’il enfonce son membre dur dans ma bouche, me la baise, me remplit.
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Par : le 24/04/24
Dans la voiture, Maître m’ignore totalement sur une bonne moitié du trajet retour. Je suis prise entre l’excitation de cet affermissement de la domination de mon Maître, et la peur d’embrasser totalement cette place de chienne que je lui ai réclamé. Toujours sans un regard, Maître me demande, un début de sourire aux lèvres : « Toujours envie d’être une chienne Miss ? Ou ta place de soumise précieuse et capricieuse commence à te manquer ? » Il se moque de moi ! En temps normal, je lui aurais jeté un regard effronté et peut-être même que je lui aurais répondu dans l’attente de me faire remettre à ma place. Cette fois je n’en fais rien. La vérité, c’est que je ne suis plus sûre de rien. Devenir sa bonne chienne docile, le laisser approfondir sa domination sur moi, franchir une étape dans notre relation, j’en rêve chaque jour. Mais j’ai également encore beaucoup de mécanismes de défenses et de peurs. « Oui Maître, je le veux toujours… mais… » Je n’arrive pas à finir ma phrase. Maître enclenche son clignotant et engage la voiture sur une place le long de la rue. Pourtant nous ne sommes pas arrivés. Il coupe le moteur et se tourne vers moi, plantant son regard avec intensité dans le mien, attentif. « Mais… ? Je t’écoute. » Je me sens coincée, quelque chose me dit qu’il ne repartira pas tant que je n’aurai pas dit ce que j’ai sur le cœur. Il me faut un moment pour rassembler mes idées, mes mots et mon courage : « J’ai… peur. » Trois mots, c’est tout ce dont j’étais capable. Trois mots particulièrement difficiles à prononcer. « De quoi as-tu peur ? » Mon corps tremble, et cette fois, ce n’est pas d’excitation. « Je crois que j’ai peur de disparaître… Je sais, c’est débile. Mais c’est ce que je ressens. Et je crois que j’ai peur de découvrir de quoi je suis capable. » Maître me fixe, comme pour s’assurer que j’ai terminé de parler. « Moi je crois que c’est un mensonge. » décrète-t-il. « Un vilain mensonge que tu te raconte à toi-même. Tu n’as pas peur de disparaître, tu as peur de lâcher tes protections. Tu as peur de te découvrir toi. Tout du moins des parts de toi que tu refoules, parce que tu les juges. Tu as peur de te vivre, entièrement. » Il marque une pause, pour que j’intègre ses mots. « Tu as souhaité m’appartenir, alors je veux tout de toi. Le beau, le moche, le cassé, et même ce que tu ne sais pas encore être. Si tu choisis de continuer à m’appartenir, attends-toi à ce que je t’épluche, à ce que je te mette à nu corps, esprit et âme. Cela prendra le temps qu’il faut. Sachant cela, veux-tu toujours devenir ma chienne et explorer cette facette de toi à mes côtés ?» Je hoche la tête, impressionnée par cette prise de hauteur à laquelle je ne m’attendais pas. « Je veux t’entendre le dire. Maintenant. As-tu l’intention de me laisser faire de toi la chienne que je désire avoir et que tu sais être ? » « O… Oui Maître, je veux être cette chienne. » Je passe le reste du trajet à réfléchir à ce que Maître m’a dit et finalement la justesse de ses mots m’apaise.
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Par : le 24/04/24
  Châtiée, à cru et à cuirs - partie I   Pour fêter le 50e anniversaire de la Révolution des œillets, avec quelques avances, nous sommes allées, Scarlett et moi, le vendredi 19 avril au Théâtre : concert puis bal portugais. Beaucoup de joie, de rires, de danses. Une longue fête.  Rentrée à la maison, Scarlett m'a baisée, avec la tendresse d'une amoureuse, l'autorité d'une épouse ; sans la force et la dureté que j'aime aussi chez ma Maîtresse. Le lendemain matin, a commencé une punition dure et cruelle qui a duré 48 heures pleines. J'en suis encore époustouflée, rendue docile. Il n'est pas encore temps de raconter le pourquoi, le comment ; encore moins mes sentiments : j'en reste asservie totalement et dans des nuages de bonheurs contrastés et violents. Juste des touches poétiques pour me livrer sans me dévoiler.   Je cueille les roses de la douleur au pied d'Elle tremblante et sereine je contemple les Monts femmes   Dans la nuit et l'angoisse assise seule dans le mystère des cordes et des chaînes d'acier je joue de la cithare de ma vulve je récite mon plaisir longuement. Dans ma forêt profonde, où il n'y a jamais eu trace de mâle Le clair de Sa lune épanche ses rayons   Ecoute le son du fond de mon ventre le son est multiple mais mon ventre est l'Unique à Toi   il n'y a pas de refuge   Vent de printemps, vents des cuirs à tes Oreilles, comme avant, comme toujours ma sonate à Toi   Chant de tes fouets mes lèvres qui hurlent Ta soumise aux pleurs de printemps   le temps des fleurs le temps des pleurs
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Par : le 24/04/24
Bonjour, Je suis Léa, soumise, propriété de Jérôme et Éric. Bien à ma place, entre les Maîtres et mon Doudou, j'éprouve le besoin de me raconter. Alors voilà, orphelines très tôt, j'ai été élevée en partie par ma sœur, complices de toujours, j'ai adoré Lydia pour ce qu'elle représentait, belle, intelligente, mon modèle en quelque sorte. J'ai exécuté ses caprices avec plaisir, un début de soumission qui m'a rendu heureuse toutes ces années. À la maison nous vivions toujours nues un peignoir sous la main au cas ou on sonnait à la porte. Un soir Lydia à demandé si je serais gênée de voir arriver son copain Julien... J'ai répondu bien sur que non il est sympa. 19h on sonne c'est sûrement Julien j'enfile vite mon peignoir pour aller ouvrir, ma sœur me dit non! Pas ce soir on restent nue toutes les deux, je suis devenue rouge et me suis cachée dans la salle de bain. J'ai entendu la porte se fermer et ma sœur disait, elle ne s'est pas habillée mais elle a honte,  réfugié à la salle de bain. Julien est venu frapper à la porte, m'a expliqué que je ne devais pas avoir la moindre peur, qu'il était là pour Lydia... Plus d'une heure, j'ai pris mon courage, pour plaire à ma sœur, je suis sortie, ils étaient au salon, je me suis glissée dans le couloir pour épier un peu, ils m'ont vu, j'ai du sortir de mon coin, nue comme un ver et rouge de honte. Lydia s'est levée et m'a prise dans ses bras, bravo tu l'a fait, il ne va pas te manger... " Oui je le fais pour toi " J'osais pas lui faire la bise comme les fois où on se rencontraient, c'est lui qui est venu, trois bises, sa veste a effleuré mon petit téton, il a pointé direct et moi, encore plus rouge, je suis parti à la cuisine en pleurant, suivi par Lydia. Je ne comprenais pas cette sensation bizarre, pourquoi mes cuisses étaient mouillées, pourquoi j'avais la chair de poule, réfugiée dans les bras de ma sœur, j'ai entendu pour la 1ère fois parlé de sexualité, d'attirance, de rapports. Ce sujet était en sommeil, je me touchais bien parfois mais cela ne faisait pas cet effet étrange. Dans ces bras, en pleure, j'ai senti une caresse sur ma vulve, j'ai sursauté, serrée dans ses bras, Julien me disait de  le laissé faire, que c'était en accord avec Lydia, qu'à 15 ans je devais sortir de l'enfance et apprendre la sexualité. Je n'osais plus bouger et son doigt est entré avec un aie!! Puis le va et vient sur les lèvres dans toute cette "mouille" le doigt se promenait, remonté vers l'anus, je tremblais comme une feuille, je le sentais glisser doucement, ma sœur m'a serré plus fort et une douleur brûlant m'a fait crier, encore et encore puis 2 doigts, j'avais mal et honte. Sitôt que je me suis libérée, j'ai courue à la salle de bain, j'étais certaine que j'allais faire mes besoins, non, 10 minutes, la douleur s'est transformée en l'envie de mettre aussi mon doigt par curiosité. J'ai commencé par les petites lèvres, puis je suis entrée, étonnée, gémissements, une chaleur m'envahit des tremblements et la jouissance pour la première fois. Je me suis enhardie et mon doigt s'est glissé dans mon petit trou, après quelques minutes, avec une force incroyable, un orgasme m'a fait tomber sur le tapis de bain... voilà mes débuts, la gamine était devenue une fille...   Bientôt la suite...    
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Par : le 20/04/24
Bonjour à toutes et tous, connaissez vous la ménophilie ?  Voici une petite définition La ménophilie, également connue sous le nom de fétichisme menstruel, est une forme de fétichisme. Cela relève des paraphilies, appelées troubles de la préférence sexuelle. Les personnes touchées sont excitées par la période féminine. Plus il y a de sang et / ou d’odeurs, plus elles aiment ! Personnellement je suis très attiré par les menstruations féminines, dans mon adolescence j'ai eu la chance de rencontrer une petite amie qui adorait se faire lécher pendant ses règles, c'est de la que m'est venue cette passion. Autrefois tabou ce fétichisme fait l'objet de plusieurs publications. Je la placerais un peu comme l'uro. Alors les soumises / soumis qu'en pensez vous ? Et vous Mesdames les dominatrices ? Le pratiquez vous avec vos soumises ou soumis. Trouvez vous cela dégoûtant ? Ou hmmm je serai bien tenté.... Merci pour votre attention.
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Par : le 18/04/24
"La Soumise" est un roman érotique écrit par Tara Sue Me, traduit par Sylvie Cohen, qui plonge le lecteur dans une exploration des dynamiques de pouvoir entre un dominant et sa soumise. Situé dans le cadre fastueux de New York, le livre raconte l'histoire de Nathaniel West, un jeune et brillant PDG qui cache un penchant pour la domination, et Abby, une libraire avide de nouvelles expériences qui choisit de devenir sa soumise. Ce premier tome ouvre les portes d'un univers où la soumission n'est pas seulement physique, mais émotionnellement transformative. Au cœur de "La Soumise" se trouve la complexe dynamique entre Nathaniel et Abby. Le roman, rehaussé par un contexte BDSM clairement défini, dépasse souvent les simples conventions du genre érotique pour questionner les limites de la confiance et du consentement dans les relations de pouvoir. La relation entre les protagonistes est intense, mélangeant érotisme et émotions brutes, ce qui pousse Abby à se questionner sur sa propre identité et ses désirs. Comment ne pas penser voir dans cet ouvrage des similitudes entre "La Soumise" et le célèbre "Fifty Shades of Grey". Bien que les deux romans partagent des thèmes de domination et soumission, "La Soumise" se distingue par son approche plus directe et explicite des scènes érotiques, et par un développement de personnage qui met en lumière les conflits internes de Nathaniel, un dominant à la fois implacable et protecteur. Les critiques ont réservé un accueil partagé à "La Soumise". Certains louent le roman pour son audace et la profondeur psychologique des personnages.  D'autres, cependant, ont exprimé des réserves, pointant du doigt le traitement de Abby par Nathaniel, certains le trouvant trop extrême et dérangeant. "La Soumise" est indéniablement un pilier dans la littérature érotique moderne, offrant une histoire captivante et des personnages bien développés qui défient les normes traditionnelles des romances érotiques. Pour ceux qui cherchent un livre qui combine érotisme avec une exploration sérieuse des dynamiques de pouvoir, "La Soumise" pourrait être une lecture incontournable. Pour les amateurs du genre à la recherche d'une œuvre qui mêle passion, érotisme et introspection, "La Soumise" offre un regard nuancé sur une relation peu conventionnelle mais profondément transformative. Vous pouvez trouver ce livre dans les bonnes librairies ou sur Amazon  
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Par : le 16/04/24
Comment ne pas voir dans le bronze l'Etenelle Idole de Rodin un symbole de domination et de dévotion ? La statue d'Auguste Rodin, "L'Éternelle Idole", est caractérisée par son exploration des dynamiques de pouvoir et de dévotion, des thèmes qui résonnent particulièrement dans notre contexte BDSM. Par cette sculpture, Rodin capture avec une intensité palpable, les nuances de la tendresse, de la passion et de la sensualité, thèmes récurrents tout au long de sa carrière mais aussi une forme de rapport de force. "L'Éternelle Idole" fait partie des œuvres les plus célèbres de Rodin, aux côtés de pièces telles que "Le Baiser", "Fugit Amor", et "L'Éternel printemps". Chaque sculpture explore les différentes facettes des relations amoureuses, mais "L'Éternelle Idole" se distingue par son interprétation unique de la dynamique de pouvoir entre les sexes. Dans cette sculpture, la femme est représentée comme une figure dominante, presque déesse, devant laquelle un homme s'agenouille en un geste d'adoration profonde, avec les mains dans le dos, qu'on imagine liées par un lien invisible, cérébral. Ce positionnement n'est pas sans rappeler certaines postures du BDSM. L'homme, agenouillé, exprime une soumission qui va au-delà du physique, suggérant une dévotion presque spirituelle. Le premier titre de l'œuvre, "L'Hostie", renforce cette idée de sacrifice et de dévotion religieuse. La posture de l'homme, combinée à la verticalité autoritaire de la femme, crée un contraste visuel fort qui accentue cette relation de pouvoir. La femme, avec ses bras tendus et son regard peut-être indifférent, symbolise une force tranquille qui contraste avec la vulnérabilité de l'homme prosterné. Ce qui est particulièrement frappant, c'est la façon dont Rodin utilise l'espace et la forme pour exprimer les émotions des personnages. La ligne droite et assurée formée par la femme s'oppose à la courbe soumise de l'homme, illustrant visuellement le contrôle et l'influence qu'elle exerce sur lui. Pour les amateurs d'art et les membres de la communauté BDSM, "L'Éternelle Idole" offre une riche source de réflexion sur les thèmes de la domination et de la soumission. Cette sculpture n'est pas seulement une représentation de désir physique, mais peut être vue comme un questionnement sur les complexités des relations humaines et les jeux de pouvoir qui peuvent exister entre l'homme et la femme, mais aussi, finalement, entre la Domme et son soumis.  "L'Éternelle Idole" de Rodin est une sculpture ; c'est une exploration de la psychologie humaine à travers le prisme de la dévotion et de la domination. Elle invite les spectateurs à contempler les subtilités de ces dynamiques, offrant une perspective qui est à la fois éternelle et universellement pertinente. Y compris dans le BDSM. (Les visuels sont issus d'une reproduction vendue par Amazon).      
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Par : le 15/04/24
  Au bordel !   (on trouvera, à la fin, la traduction des citations latines)   Alma mater dolorosa   Alma est généreuse. Beauté blonde et rieuse. La chair est drue. Laiteuse. Souple et tendre. Elle offre ses seins lourds. Qu’elle présente à deux mains. Alma est volubile. Elle parle. Elle raconte. Elle attire le vit de son éphémère amant. «  Viens ! Viens me baiser entre les seins ! Ils sont gonflés comme ta bite est grosse ! » Elle débite des obscénités. La bouche en cœur. Mais seuls ses seins sont accessibles. Entre, il faut s’y glisser. Mais Alma n’a pas son pareil pour en faire un fourreau soyeux, impérieux. Elle sait les agiter, les presser, les émouvoir, ensevelir le vit dans la  chair. Il y succombe. Et dégorge le trop-plein de son lait. Sur les mamelles de la belle. Alma fait jouir avec la tendresse d’une mère pour ses enfants.   Beatus vir   Betty se présente toujours drapée d’un tissu blanc comme un linceul. Elle est fière et arrogante. Se laisse rarement dévoilée. Ecartant seulement un pan pour rendre accessible sa vulve glabre ou ses fesses rondes. On devine son corps d’athlète. Mais on la prend toujours debout. Elle ne se couche pas. Ni ne plie. Il faut la foutre. Quoi qu’il en coûte. Elle réclame que l’on fasse cet effort. C’est le prix à payer. Même si l’intromission est maladroite. Elle s’en fout. Ça la ferait même jubiler. Intérieurement. Silencieusement. Car elle ne manifeste aucune émotion. Et quelles que soient la force et l’endurance de l’homme qui la besogne, impassible : elle reste de marbre. Et suscite son désespoir.   Carpe diem   Coralie est bien sûr jolie. Mignonne. A croquer. Sa bouche est délicieuse. On y cueille : des baisers. Elle s’abandonne langoureusement, amoureusement, dans les bras des amants qu’elle enlace et caresse de ses doigts délicats. Son corps souple se glisse. Elle n’est que mouvements tendres et glorieux. C’est un soleil qui se donne. Et se prête à tous les vices. Accueillant l’un dans son ventre, offrant sa croupe à l’autre, ouvrant sa bouche à un troisième. Elle aime être ainsi fêtée. Elle n’est pas avare de tendresse.   De profundis clamavi   Docadescadène ne séduit pas. Mais attire irrésistiblement le regard par les méplats de son visage, les boursouflures. Elle fascine. Rares sont ceux qui osent l’approcher. Le corps épais est lourd. Les épaules tombent, les seins, le ventre. Et pourtant : elle attise les désirs quand ses petits yeux et sa minuscule bouche s’ouvrent. Alors l’anime toute la putasserie d’un démon. C’est une évidence : elle est bonne à baiser. Sans tendresse.   Esse quam videri   Ella n’est qu’une enculée. Entre ses fesses qu’elle écarte à deux mains, elle présente son cul dilaté. « Mon cul est un crachoir », dit-elle. Et il faut y cracher. « Mon cul est un pissoir ». Et il faut y pisser. « Mon amour, encule-moi par où je chie ». Et quand l’homme violemment la bourre, Ella jouit et crie. Il y a de la tendresse chez cette putain.   Fex urbis, lex orbis   Frize semble froide, mais c’est sous les lanières du fouet qu’il faut l’émouvoir. Un chat à neuf queues particulièrement cinglant. Nue, attachée, enchaînée, les bras haut levés, à une poutre, copieusement fouettée, alors elle s’anime, elle gémit, elle crie, elle supplie. Des bites ! Des bites ! Elle veut des bites. Sa bouche bave d’écume. Sa bouche, déformée par un affreux rictus. Est-ce de la haine ou du mépris ? Quand les fouetteurs, qui se sont succédés n’en peuvent plus, las de ses cris, avec une moue de dégoût, ils l’abandonnent. Et son corps pend, inerte, seulement retenu par les chaînes. Parfois, un des fouetteurs revient. Pour la prendre. Pour se vider les couilles en elle. Alors Frize jouit très vite. Silencieusement. Frize jouit sèchement.   Gaudeamus hodie   Gerda suce son pouce. Toujours. Il faut se battre, il faut la forcer pour écarter sa main de son visage. Alors vite, glisser sa pine entre les lèvres, prendre sa bouche. Maintenir ses bras écartés avec ses genoux. Alors Gerda tète. Goulument. Gerda tète le gland. Ouvrant de grands yeux énamourés, elle tète. Sa langue est douce. Ses lèvres gonflées. Sa salive bouillonne dans sa bouche. Gerda tète avec tendresse. Mais malheur à celui qui voudrait s’enfoncer davantage.   Homo homini lupus   Hivie vient des forêts sauvages. Son corps déborde d’effervescence. Son corps noueux, son corps musclé. Elle s’agite. Elle est à dompter. Elle court. Il faut l’attraper. Toujours nue, elle est sans pudeur. Ni obscénité. Le désir pulse dans ses veines. Elle veut le mâle. Et qu’il le prouve. Qu’il l’empoigne. Et la soumette : à ses désirs. Les plus fougueux. Qu’il la foute ! Et lui en mette ! « Encore ! Encore », crie-t-elle. « Encore plus fort ! » Il faut que ça cogne dans son ventre.   In medias res   Ilse est une petite chose. Toujours recroquevillée sur elle-même, assise à même le sol, nue, elle s’enlace et se berce : de ses illusions. La moue est boudeuse. Elle accepte, mais toujours avec réticence, la main qui se tend. Alors on la mène, on l’enlève. On prend son plaisir, on jouit d’elle. Ilse ne manifeste aucune émotion. Silencieuse, elle se laisse prendre. Retourner : dans toutes les positions. On lui écarte les cuisses, on lui écarte les bras. On la branle, on la manipule. Mais elle reste inerte. Pantin mou, poupée de son. On l’apprécie pour ça. Après, elle revient s’accroupir au sol. Comme un sac abandonné. Ilse est une île perdue au milieu d’un océan de désirs. Mais lesquels ?   Jure uxoris   June est une artiste. Elle peint les corps de sa langue. L’homme, ou la femme, doit s’abandonner. Aux tatouages éphémères de sa salive, de sa langue et de ses dents. June parcourt les corps. Elle lèche. Et se glisse. Partout. Au creux des plus profonds sillons. Elle trace sa route. C’est une géographe de l’intime. Une voyageuse. Qui transporte les corps, les sublime, les anime. Elle les fait vibrer. A la démesure de son silence. Car l’œuvre de June suscite le recueillement. On atteint au sublime. Au sacré. Il y a toute la lenteur du monde dans sa langue sur la peau. Et le monde tremble quand elle y plante les dents. Jusqu’au spasme final, quand le mâle se rend. Ultime convulsion. June laisse des traces. Invisibles et profondes.   Ad Kalendas græcas   Non, Kali n’est pas une déesse. Ce serait même tout son contraire. Rieuse, enjouée, naturelle. Vivante. Elle respire. Et c’est un plaisir de la voir respirer. Un plaisir de la voir vivre, bouger. Elle anime l’espace. Elle le nourrit de ses mouvements. De sa volupté. De sa grâce. Kali n’est pas farouche. Elle se donne et s’abandonne. Sans retenue. Allant de l’un à l’autre. Elle fait fête à chacun. Passant par tous les bras. Elle n’est pas avare de ses mains, de sa bouche, de ses seins. De ses reins. On l’enlace. On l’embrasse. On la prend. On ne la possède pas. Et il faut attendre son tour. Kali ne partage pas ses émois. Elle ne se disperse pas. Mais, concentrée, elle a à cœur de se donner. A tous et à toutes. Et à chacun. A chacun son tour.   Lux in tenebris   Louise est belle. Il n’y a pas à dire, Louise est belle. Comment le dire autrement ? Elle est l’évidence de la beauté même. Louis est simple. Elle est sans faux-semblants. Sans fards. Sans chichis. Louise est directe. « Baise-moi » dit-elle, en regardant son client dans les yeux. Mais il n’y a nulle effronterie dans son regard. Nulle coquetterie. Nul défi. Juste une évidence. « Baise-moi. Je suis là pour ça ».   Memento mori   Mina est vulgaire. C’est une pute, une pouffe. Il sort toujours des ordures de sa bouche. Et elle roule des yeux en prononçant les mots les plus grossiers. Elle s’en repaît comme elle suce les chibres : goulument. Elle se goinfre. Grasse et grosse. Elle déborde. Elle n’est que « nichons », « miches », trous à pines ». Elle appelle ses clients « mon mignon », « mon gros », « mon velu ». Elle est sucre et merde : « veux-tu que je te pousse mon étron dans la bouche ? » Beaucoup de clients la redoutent, la fuient. Elle effraie. Mais elle attise aussi des convoitises. Sa lubricité brille. Complicité dans la débauche. On se reconnaît dans la même passion sauvage pour le foutre. On décharge. Avec elle, on est sûr de se rouler dans la fange.   Nolens, volens   Noémie n’est qu’une garce. Elle attend les gifles. C’est son plus grand plaisir : de défier. Le regard sournois, le sourire mauvais elle nargue : va-t-il oser ? Malheur au puceau qui l’a choisie ! Au contraire cela l’amuse. De voir l’ignorant qui ne sait pas y faire. Elle l’agace, l’excite, se refuse jusqu’à ce qu’il n’en puisse plus. Alors, bouillonnant de rage, il frappe. Elle a gagné. Noémie n’est qu’une bête infâme. Elle enrage. Il faut la corriger. La dresser. Elle mérite d’être en cage. Certains la promènent en laisse. Lui font lécher leurs pieds.   O tempora, o mores   Opale. Que dire d’Opale ? Son surnom lui va si bien. Transparente, éphémère, éthérée. Toujours ailleurs, toujours absente. Elle semble de l’eau qui toujours coule. Et ne pèse pas lourd dans les bras. Mais quand elle jouit, c’est un torrent de lave en fusion qui jaillit ! Dès qu’on la pénètre, Opale jouit ! Et tout le temps qu’on la lime, Opale jouit ! Dans son incandescence. Alors, son corps pèse. Elle est du plomb fondu en fusion. Opale hurle. Opale crie. Opale jouit. Il vaut mieux être prévenu pour ne pas sombrer, avec elle, dans le trou du volcan.   Propria manu   Pétille jubile. Elle est joyeuse. Elle aime faire plaisir. Elle aime branler des bites. Etre à l’écoute du souffle. Imposer son rythme. Les faire bander. Les faire mousser. Les faire se tendre. Les faire attendre. Et gicler, jaillir, l’éclabousser. La maculer. C’est son plus grand plaisir, de tenir l’homme dur, fièrement dressé : dans ses mains. Mais quand on la prend, elle devient docile. Elle met tout son cœur et son corps à l’ouvrage. Qu’elle branle ou qu’on la baise : elle se donne à fond.   Qui bene amat bene castigat   Quotte est désagréable. Hautaine. Fière. Arrogante. Inutile de chercher à la séduire, à l’apprivoiser. Au contraire, il faut la mater. La punir. La corriger. Surtout la corriger. D’une main ferme. Avec autorité. Alors elle mollit, elle se métamorphose en la plus dévouée des servantes. Alors, on peut lui faire abandonner son strict tailleur pour un joli costume de soubrette : courte jupette plissée noire, tablier blanc. Alors elle sert gentiment à table. Les seins nus. Offerte. Et les convives peuvent la lutiner au passage. En user. En abuser. Alors, elle se glisse volontiers sous la table.   Requiescat in pace   Robine aime se déguiser. En mariée, dans sa robe blanche. Ou en grand deuil, toute en noir. Gants à crispins, dentelles, voile et voilette. Qu’elle rit ou qu’elle pleure, elle émeut les participants des orgies qu’elle organise. Elle se livre sans vergogne à des simulacres de cérémonies. On l’épouse. Et c’est en pucelle bien salope qu’elle sera consommée par les nombreux garçons d’honneur. Veuve éplorée, elle sera troussée, sur le cercueil ouvert de son mari défunt. Hommes et femmes viendront la consoler. On allume des cierges. Et la cire coule : sur ses sein, sur ses reins. Ou on la baise avec. Mais elle exige que chacun tienne strictement son rôle. Elle veut être foutue avec classe, dignité et distinction. Robine ne déteste pas non plus jouer à l’infirmière ou à la secrétaire. Eventuellement être examinée par un gynécologue particulièrement pervers et obscène.   Sic vita est   Adolescente, Sonia a commencé au bord des petites routes de campagne. Sa mère lui disait qu’elle n’était qu’une « dévergondée ». Aguicheuse, la jupette courte, elle souriait aux automobilistes. Les mecs comprenaient. On la faisait monter. Une main sur le volant, l’autre entre ses cuisses. Et dans bois elle suçait et se faisait baiser. Ça la rassurait. Elle aimait ça. Voir la bite dure, tendue. Pour elle. C’était cadeau, c’était Noël. Et rapidement elle a compris qu’elle pouvait se faire payer. Quelques billets. Ça aussi, c’était cadeau. Maquillage, rouge à lèvres, des chaussures, des vêtements. Rapidement elle a fait les aires d’autoroute. Les routiers. Grimper dans la cabine, se faire palucher au passage, baiser sur la couchette étroite, elle aimait ça. Puis ce fut la ville, les hôtels de passe. Maintenant elle a son studio. Elle reçoit sur rendez-vous. C’est 200 euros.   Trahit sua quemque voluptas   Théa ne fait que les femmes. Epanouie, séduisante, toujours souriante, Théa est vraiment charmante. Elle reçoit presque exclusivement des femmes mariées. Des femmes qui ne peuvent avouer à leur compagnon, à leur mari, qu’elles sont bi. Elles viennent pour s’abandonner à la douceur des mains féminines. Téter des seins. Lécher une chatte. Embrasser tendrement une bouche de femme. La première fois, elles arrivent toujours inquiètes très émues, en tremblant. Quand elles reviennent, elles ne sont plus farouches. Mais ardentes, elles laissent s’exprimer leurs désirs. Fureur et tendresse. Bacchantes lascives ou tribades déchainées. Certaines réclament même d’être fessée, mal traitées, soumises, attachées. Théa a une clientèle fidèle.   Usque ad sideras et usque ad inferos   Ursule a des goûts très particuliers. C’est une vierge folle. Régulièrement, elle se fait recoudre la vulve : il faut la déflorer. C’est un double plaisir pour Ursule. Il y a d’abord la couture. L’aiguille courbe qui transperce chacune de ses deux lèvres gonflées. L’opération est lente. Elle aime que cela dure, que l’on prenne son temps. Et Ursule, parfaitement immobile, les mains crispées à la table, sans un cri, sans anesthésie, Ursule subit. Tandis que dans une pièce à côté, préparé par des petites mains qui s’affairent autour de sa bite, le client attend. Quand elle est au comble de l’excitation, quand elle est presque fermée : Ursule crie. Alors aussitôt, très vite, on pousse le client dans la chambre. Très vite, il enfonce son pieu dressé dans l’espace étroit, ménager entre les deux lèvres cousues de la vulve. Très vite, Ursule, libérée, Ursule jouit. On paie très cher pour la prendre vierge.   Vade retro satana   Vermine a le sourire d’un ange. Les yeux bleus. Blonde. Les cheveux bouclés. La bouche mignonne. Mais il ne faut pas s’y fier : quand elle tient un homme par les couilles, c’est un démon. Elle prend un malin plaisir à retenir le plus possible : l’éjaculation. Vermine est fermée : sa bouche, son cul, son sexe : sont inaccessibles. Elle travaille le mâle entre ses mains. Ses mains habiles, ses mains expertes. Mais quand elle sent le client venir, elle se dérobe, elle l’abandonne. Elle fuit. Et regarde, les yeux ardents, les yeux fauves, la bite battre l’air, le client désemparé, fou de rage, fou de frustration. Certains l’insultent. Ils en ont le droit. Mais il est interdit de la frapper. Ils sont prévenus. Alors comme une chatte en rut, elle revient s’emparer du membre. Et le jeu peut durer. Parfois, elle plante ses ongles dans les couilles, crache sur le gland, pince les tétons du client, lèche son cul ou le prend d’un doigt. Et le jeu recommence. Plusieurs fois. C’est elle qui décide à quel moment le mâle pourra gicler. On la choisit pour ça.   Væ Victis   Will est androgyne. Est-ce pour cela qu’elle attire autant ? Tant de clients… On se bouscule à la porte étroite. Chacun s’astique en attendant son tour. Prendre ce cul étroit. Mais le trou est béant. Pas de fesses, pas de seins. Et le corps d’un adolescent. Est-ce vraiment une fille cette putain ? Et pourtant, la vulve est rebondie, les lèvres grasses... Elle suinte : sa féminité. Mais pourquoi négliger sa chatte ? Son sexe ferait-il peur aux mâles ?   IneXorabile fatum   Xelia est sans complexe. Elle se promène nue et affiche fièrement ses cicatrices, ses vergetures, la peau distendue de son ventre et de ses cuisses. Son corps est un palimpseste. Elle a beaucoup vécu. Xelia est une bonne gagneuse. Elle ne rechigne pas à la besogne. Elle connaît les hommes. Elle sait les prendre. Elle se laisse faire. Combien d’hommes a-t-elle ainsi connus ? Combien de centaines d’hommes, de milliers ont joui dans sa bouche, dans sa chatte ou dans son cul ? Il y a longtemps qu’elle ne compte plus. A-t-elle jamais compté d’ailleurs ? Xelia est née putain. Ou presque. Elle mourra putain. C’est son destin.   AbYssus abYssum invocat   Yléna est toujours ouverte. C’est une béance. Ces trous, sa bouche, sa chatte, son cul sont là pour recevoir le foutre. Mais il faut venir à plusieurs. Elle ne reçoit les hommes qu’en groupe. Elle veut être pleine, remplie, besogner, enculer, baiser. Que les hommes la prennent à la suite et ensemble et en jouissent. Qu’ils soient autour d’elle et commentent. Qu’on l’épuise et qu’on en abuse. Elle aime être en sueur, couverte de foutre. Se sentir sale. Dans la puanteur des corps qui se collent à son ventre, se frottent contre son cul, contre ses seins. Allongée nue, bras et jambes écartées en croix de Saint-André, elle attend les clients. Certains sont intimidés. Ricanent bêtement. D’autres s’enfuient.   Argumentum ad laZarum   Zélie est grande et mince. Il faut la faire ployer. Pour qu’elle offre sa nuque rase sous les cheveux bouclés, d’un roux aussi ardent que sa toison drue, les flammes de son buisson. Le visage allongé, sérieuse, elle semble grave, réservée, presque sévère. Mais ses petits tétons, petits seins, appellent les pinces. Alors, il faut l’entendre gueuler ! Alors, son con s’ouvre et coule. Elle est prête à piner. Elle s’ouvre et coule dans la douleur. On la pince, on la griffe, on la mord. Zélie gémit et réclame la pine.   Traduction des citations latines : Alma mater dolorosa : nourricière mère de douleur Beatus vir : heureux l’homme… Carpe diem : profite du jour De profundis clamavi : du fond de l’abîme, j’ai crié Esse quam videri : être plutôt que paraitre Fex urbis, lex orbis : merde de la ville, loi du monde Gaudeamus hodie : réjouissons-nous aujourd’hui Homo homini lupus : l’homme est un loup pour l’homme In medias res : au milieu des choses Jure uxoris : par le droit des femmes Ad Kalendas græcas : [remettre] aux calendes grecques Lux in tenebris : la lumière dans les ténèbres Memento mori : souviens-toi que tu dois mourir Nolens, volens : bon gré, mal gré O tempora, o mores : ô temps, ô mœurs Propria manu : de sa propre main Qui bene amat bene castigat : qui aime bien châtie bien Requiescat in pace : qu’il repose en paix Sic vita est : c’est la vie Trahit sua quemque voluptas : chacun suit la penchant qui l’entraîne Usque ad sideras et usque ad inferos : des étoiles jusqu’aux enfers Vade retro satana : retire-toi Satan Væ Victis : Malheur aux vaincus IneXorabile fatum : l’inexorable destin AbYssus abYssum invocat : l’abîme appelle l’abîme. Argumentum ad laZarum : argument de la pauvreté
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Par : le 15/04/24
Récit qui m’a été envoyé par une coquine du nom de S. il y a quelque temps. Bonne lecture. Monsieugigi.   J’étais seule dans mon bureau, tous mes collègues étaient partis. La journée avait été longue, je n’avais pas encore fini tout mon travail mais j’avais une petite baisse de motivation. Profitant de ma solitude, je me mis à surfer sur le net à la recherche de sites ayant attrait à un de mes plaisirs secret favoris … la fessée. Les sites défilaient, les images aussi ainsi que quelques vidéos. Lentement, une envie me pris, une envie que j’aurais dû refreiner, déjà que j’allais sur des sites peu conseillés au boulot … l’envie de me caresser. Ma main droite descendit lentement vers mon entre-jambe, entra dans mon pantalon et se posa sur mon sexe recouvert de coton. Le frottement léger fit petit à petit son effet. Je m’abandonnais à la caresse, mon écran d’ordinateur affichant l’image d’une jeune fille nue, les fesses rouges, au coin, tenant l’instrument qui venait de lui chauffer le derrière. Trop absorbée, je n’entendis pas la porte du bureau s’ouvrir. Mon chef n’était pas encore parti et venait me voir pour discuter de mon projet. Il me surprit donc, une main dans mon pantalon, mon écran affichant une image pornographique. ” – Mais S. ! qu’est-ce que vous faites ! Vous n’avez pas honte ! Arrêtez tout de suite !” Le retour à la réalité fut brutal, je m’arrangeais rapidement et rouge je baissais la tête pour ne pas croiser son regard. Je bredouillais ” – Euh …. Je … euh ... Je suis désolée … ce n’est pas … euh – ça suffit S., je crois que vous ne vous rendez pas compte de ce que vous avez fait ! Dans mon bureau immédiatement.” Je me levais, les joues toujours rouges et brulantes et le suivit jusqu’à son bureau. Plus le bureau se rapprochait, plus mon estomac se nouait. J’entrai dans bureau, il referma la porte derrière moi. Le bruit de la porte qui claque et de la serrure qui joue me fit sursauter. Il fit le tour de son bureau et se posa derrière. Je regardai mes chaussures, mes fesses me picotaient bizarrement. Mon chef me fixa durement et dit : ” – S., ce que vous avez fait est inqualifiable ! C’est honteux ! Vous vous êtes comportée comme une petite fille pas sage ! Et vous méritez d’être punie aussi comme une petite fille pas sage ! Savez-vous comment on punit une petite fille pas sage dans votre genre ?” Je restais silencieuse, j’avais trop honte pour parler. “- Hé bien S. vous avez perdu votre langue ! vous qui êtes si bavarde d’habitude ! allons j’attends ! Répondez-moi voyons ! je vous déconseille de me faire attendre ” Je déglutis difficilement, ma situation n’était pas très bonne et je savais que je ne devais pas la rendre pire. Je bégayai ” – je … je ... Euh … une … – allons, je ne comprends rien à ce que vous dites, articulez S. ! et ne faites pas celle qui ne sait pas, d’après ce que j’ai vu vous êtes bien au courant – une … une fe…. Une fessée … déculottée Monsieur – Et bien ça a été dur ! oui tout à fait UNE FESSEE DECULOTTEE ! c’est ce que vous méritez pour avoir eu un comportement aussi honteux sur votre lieu de travail. Allons venez ici” Il s’assit sur son fauteuil et l’orienta de façon à avoir de la place devant lui. Il tapota ces genoux. Lentement je fis le tour de son bureau et me mise devant lui. Je lui lançai un regard suppliant mais il me renvoya son regard dur. Alors lentement je me penchais pour m’allonger en travers de ces genoux. Je sentis sa main se poser sur le bas de mon dos tandis que son autre main prenait quelque chose sur son bureau. L’instant d’après 4 lignes de feu s’abattirent sur mes fesses encore habillées. Bien qu’amorti les coups me firent pousser de petits cris “- Il me semblait vous avoir entendu parler de fessée DECULOTTEE vilaine fille ! allez mettez-vous en tenue et plus vite que ça ! Je veux voir tout à vos chevilles ! et vite sinon … ” Je me relevais rapidement et déboutonnai mon jean qui dégringola à mes chevilles. Mes mains sur l’élastique de ma petite culotte de coton blanc, j’hésitais. WHACK WHACK, la règle en bois qui frappa me fesse trancha mon dilemme. Je baissai ma culotte aux chevilles. ” – Donnez-la-moi plutôt S., j’aimerai vérifier quelque chose” La mort dans l’âme je m’exécutai. Mon jean trainait par terre alors que je lui tendais ma petite culotte. J’étais à présent à moitié nue devant mon chef, mes mains cachant mon intimité, le visage rouge baissé vers le sol, mon postérieur légèrement rosé. Il prit ma culotte et l’examina à la lumière de sa lampe de bureau. ” – Vos mains derrière votre tête jeune fille” J’obéis. Il termina son examen et posa ma culotte sur son bureau. ” – Vous n’êtes qu’une sale gamine vous savez, vous avez souillé votre petite culotte ! c’est inacceptable ! vous allez être sévèrement fessée pour cela ! allez sur mes genoux immédiatement ! J’obéis et je me retrouvais allongée à moitié nue sur les genoux de mon chef, ma culotte posée sur son bureau. Mes fesses étaient bien tendues et offertes à son courroux. Je sentis sa main se poser sur le milieu de mon postérieur. ” – Vous savez que vous l’avez méritée S., maintenant demandez la ! ” Je déglutis et dit : ” – S’il vous plait Monsieur, j’ai été une vilaine fille, punissez-moi, fessez-moi ! ” – Mais bien évidemment ” Une avalanche de claques s’abattit sur mon fessier. Mon chef avait de la poigne et une large main, un vrai battoir. Il frappait avec une haute fréquence, en alternant à gauche, au milieu à droite. La chaleur qui envahit mes fesses fut rapidement peu supportable et je me débattis et gémit. Mais son autre main me maintenait fermement sur ses genoux. La fessée dura un temps que je ne pus déterminer. Lorsque mon chef s’arrêta, un intense feu brulait mes fesses et je sanglotais. Il me saisit par le bras et me remit debout. Il me fit me tourner pour contempler son œuvre puis me remit fasse à lui. ” – Très bien S., j’espère que cela vous servira de leçon, vous le saviez pourtant qu’il est interdit de surfer sur des sites pornographiques et surtout de vous masturber au travail ! J’espère qu’à l’avenir vous vous rappellerez ce qui arrive aux vilaines filles qui désobéissent ! ” En sanglotant je répondis ” – sniff …. Oui … sniff ... Monsieur …. Sniff je vous le …. Promets – bonne fille mais cela ne suffit pas, j’ai bien envie de vraiment faire rentrer le message – oh non … snif … je vous en prie …. J’ai compris la leçon ” dis-je alors qu’il se levait de son siège, me prenant par le bras. Il me fit contourner son bureau et me fit mettre mes mains sur celui-ci. ” – Ecartez vos jambes vilaine fille ” J’obéis, il saisit sa règle en bois, se posta derrière moi, une main toujours sur le bas de mon dos ” – Je vais vous donner 6 coups de règle, entre chacun je veux vous entendre dire que vous ne vous masturberez plus devant des sites pornographiques au travail. Vous avez compris S. ? – oui Monsieur, c’est promis je ne le ferai plus … hum”   Je sentis sa règle froide se poser sur mon cul tout chaud puis s’en éloigner. Je serrais les fesses en attendant l’impact. Ouche ! le coup fut dur, mes fesses déjà chaudes et endolories étaient soumises au martyr. Je criai sous le coup puis entre mes sanglots je répétai ce qu’il m’avait demandé de dire. 5 fois encore la règle s’abattit, la douleur étant de plus en plus dure. Enfin le 6éme et dernière coup. Il posa sa règle et je sentis sa main sur mes fesses. Elle descendit lentement vers mon entre-jambe. Sanglotant, je ne dis rien. Sa main se posa sur mon sexe un instant et se retira. ” – hé bien on dirait que cela ne vous a pas laissée de marbre … hum je devrais peut-être … – non je vous en prie ! non ne me fessez plus Monsieur ! je vous assure j’ai compris ma leçon – il semblerait oui ! et bien pour terminer vous allez au coin avec vos mains sur votre tête vilaine fille pendant 15 minutes. Cela vous fera réfléchir ensuite vous pourrez partir. Je m’exécutai, toujours en sanglotant. Ces 15 minutes me parurent durer une éternité. A la fin, mon chef me dit que je pouvais me revêtir et partir. Lorsque je tentais de reprendre ma culotte, il me dit que je viendrais la récupérer demain soir à la fin de la journée si et seulement si je ne m’étais pas mal comportée. Je dus donc rentrer chez moi sans culotte, le tissu de mon jean plaqué directement sur mes fesses chaudes. En chemin, je me jurai que jamais on ne m’y reprendrait ! Ou pas…
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Par : le 12/04/24
"Il la saisit alors avec férocité, il la place comme il avait fait de moi, les bras soutenus au plancher par deux rubans noirs. Je suis chargée du soin de poser les bandes. Il visite les ligatures. Ne les trouvant pas assez comprimées, il les resserre, afin, dit-il, que le sang sorte avec plus de force. Il tâte les veines, et les pique toutes deux presque en même temps. Le sang jaillit très loin. Il s'extasie et retournant se placer en face, pendant que ces deux fontaines coulent, il me fait mettre à genoux entre ses jambes, afin que je suce". Jadis, et sans nul doute de nos jours encore, le concept de perversion n’a été concevable que parce qu’il rejetait l’homme à un reflet de lui-même fondé sur le mal et donc sur la sanction divine qui en était la conséquence logique. Longtemps confondue avec la perversité, la perversion était regardée comme une manière particulière de retourner, de déranger ou de mettre sens dessus dessous l’ordre naturel du monde. Elle visait, disait-on, à convertir les hommes au vice, mais aussi à les égarer, à les corrompre, à leur éviter toute forme de confrontation avec la souveraineté du bien et de la vérité. L’acte de pervertir supposait alors l’existence d’une autorité divine. Et celui qui se donnait alors pour mission d’entraîner vers son autodestruction l’humanité entière n’avait d’autre destin que de guetter dans le visage de la Loi qu’il transgressait le reflet du défi singulier qu’il avait alors lancé à Dieu. Démoniaque, damné, criminel, dépravé, tortionnaire, débauché, charlatan ou délictueux, le pervertisseur était d’abord un être double, tourmenté par la figure du diable, mais habité du même coup par un idéal du bien qu’il ne cessait d’anéantir afin d’offrir à Dieu, son maître et son bourreau, le spectacle de son propre corps réduit à un déchet. C’est bien parce que le personnage du pervertisseur entretenait une telle relation avec l’ordre divin, que les pratiques les plus ordurières purent être élevées au rang de l’héroïsme le plus pur. Ainsi, quand ils furent adoptés par les mystiques, les rituels sacrificiels, de la flagellation à la dévoration d’immondices, devinrent-ils l’expression d’une sainte exaltation. Anéantir le corps physique ou s’exposer aux supplices de la chair. Telle était la règle de ce passage des frontières caractérisant, dans l’attitude mystique, le passage de l’abject au sublime.    "Il en fait autant à chacun de ses gitons, tour à tour, sans cesser de porter ses yeux sur ces jets de sang qui l'enflamment. Pour moi, sûre alors que l'instant où la crise qu'il espère aura lieu, sera l'époque de la cessation des tourments de la comtesse, je mets tous mes soins à déterminer cette crise, et je deviens, ainsi que vous le voyez, madame, catin par bienfaisance et libertine par vertu". Le paradoxe réside dans l'approche du concept lui-même. Quelles que soient donc ses facettes, la perversion a trait à une sorte de négatif de la liberté. Elle est la négativité de l’histoire en acte: anéantissement, déshumanisation, haine, destruction, emprise, cruauté, jouissance, mais aussi créativité, sublimation, dépassement de soi, excès. En ce sens, elle peut être aussi entendue comme l’accès à la plus haute des libertés puisqu’elle autorise celui qui l’incarne à être simultanément un bourreau et une victime, un maître et un esclave, un barbare et un civilisé. La fascination qu’exerce sur nous la perversion tient à cela qu’elle peut être tantôt sublime et tantôt abjecte. Sublime quand elle est incarnée par des rebelles au caractère prométhéen qui refusent de se soumettre au verdict des dieux ou à la loi des hommes, au prix de leur propre exclusion, abjecte quand elle devient l’expression souveraine d’une froide destruction de toute forme de lien généalogique. Par son statut psychique qui renvoie à l’essence d’un clivage, la perversion est également une nécessité sociale. Elle préserve la norme tout en assurant à l’espèce humaine la permanence de ses plaisirs et de ses transgressions. Que ferions-nous sans les pervers qui nous ont donné les œuvres les plus raffinées que la civilisation ait connu ? Que ferions-nous si nous ne pouvions plus désigner comme des boucs-émissaires, c’est-à-dire des pervers, ceux qui acceptent de traduire par leurs actes étranges les tendances inavouables qui nous habitent et que nous refoulons ? Que les pervers soient sublimes quand ils se tournent vers l’art, la création ou la mystique, ou qu’ils soient abjects quand ils se livrent à leurs pulsions meurtrières, ils sont une part de nous-mêmes, une part de notre humanité, car ils exhibent ce que nous ne cessons de dissimuler: notre propre négativité, la part inavouable de nous-mêmes.    "Le chef-d’œuvre de la philosophie serait de développer les moyens dont la Providence se sert pour parvenir aux fins qu’elle se propose sur l’homme, et de tracer, d’après cela, quelques plans de conduite qui pussent faire connaître à ce malheureux individu bipède la manière dont il faut qu’il marche dans la carrière épineuse de la vie, afin de prévenir les caprices bizarres de cette fatalité à laquelle on donne vingt noms différents, sans être encore parvenu ni à la connaître, ni à la définir". Pour les théoriciens, le danger réside comme toujours dans l'approche binaire et donc fatalement réductrice de la notion elle-même. Puisque ceux qui ne sont pas pervers et que l’on désigne comme des névrosés, il faut bien admettre qu’ils refoulent la perversion qu’ils portent en eux ou s’en tiennent à des fantasmes qui leur permettent de contourner le réel de l’acte pervers, cela signifie alors que la frontière entre la perversion et son envers est difficile à tracer. Et c’est la raison pour laquelle la notion même de perversion n’est pensable en psychiatrie, qu’en référence au double paradigme de la norme et de la pathologie, et dans la société qu’en relation avec la loi et avec la transgression de la loi. Qu’elle soit définie comme une déviance par rapport à l’acte sexuel dit "normal", pénétration génitale avec une personne du sexe opposé, ou par rapport à un déplacement quant à l’objet visé, qu’elle soit dangereusement narcissique plutôt que strictement sexuelle, comme le pensent des psychiatres contemporains, et que, par ailleurs, elle soit socialement pensée comme une déviation du sens moral, délinquance, des instincts sociaux ou de l’instinct de nutrition, elle n’est rendue possible, dans tous les cas de figure, que parce qu’elle pose à la loi la question de sa limite et à la norme celle de la validité de la psychopathologie. La perversion, est un phénomène sexuel, politique, social, psychique, transhistorique, structural, présent dans toutes les sociétés humaines. Et s’il existe dans chaque culture des partages cohérents, prohibition de l’inceste, délimitation de la folie, désignation du monstrueux ou de l’anormal, cela veut dire que la perversion a sa place dans cette combinatoire. En tant que part nocturne de l'individu et part maudite de la société, elle fut pendant longtemps l’objet d’une sacralisation. Par son statut psychique qui renvoie à l’essence d’un clivage, la perversion est paradoxalement une nécessité sociale. Elle préserve ainsi la norme en assurant à l’espèce humaine la permanence de ses plaisirs et de ses transgressions.   "Si, plein de respect pour nos conventions sociales, et ne s’écartant jamais des digues qu’elles nous imposent, il arrive, malgré cela, que nous n’ayons rencontré que des ronces, quand les méchants ne cueillaient que des roses, des gens privés d’un fond de vertus assez constaté pour se mettre au-dessus de ces remarques ne calculeront-ils pas alors qu’il vaut mieux s’abandonner au torrent que d’y résister ?". Le philosophe et économiste angevin Jean Bodin écrivait au XVIème sècle "qu'il n'est de richesse que d'hommes". Respectons cette sage pensée et cessons de disséquer continuellement les comportements humains. Les analystes perdent parfois tout bon sens à force de sonder les cerveaux. Ainsi, les adeptes des sciences cognitives, du conditionnement et du comportement ont tenté de démontrer que la perversion existait à l’état de nature, allant même jusqu’à vouloir prouver que des singes mâles qui s’accouplent entre eux seraient des invertis ou que les vaches qui parviennent à téter leurs mamelles seraient assimilables à des déviants, ou encore que, d’une manière générale, l’absence chez les mammifères de toute forme de copulation frontale pourrait être le signe d’une certaine organisation de la sexualité fondée sur la bestialité, la violence, l’agressivité, la domination et pourquoi pas la jouissance de l’autre. Moralistes et éthologistes ont d’ailleurs avancé l’idée que cette fameuse copulation frontale était le propre de l’espèce humaine, le signe d’une normalité de la sexualité humaine centrée sur la reconnaissance nécessaire du primat de la différence des sexes. Et ils en ont déduit que l’orgasme féminin n’existait pas dans le règne animal. Les uns et les autres, primatologues et spécialistes des mammifères, ont ainsi donné à cet accouplement face à face le nom de "position du missionnaire" afin de certifier qu’il aurait une partie liée avec la civilisation ou plutôt avec la mission civilisatrice de l’Occident chrétien. Si l’absence de cette position dans le règne animal a pu être comprise comme l’un des signes majeurs permettant de différencier l’homme de la bête, cela veut dire alors en contrepartie que la présence chez les humains du coït a tergo doit être interprétée comme la survivance d’un comportement animal. Pour les moralistes, ce type de copulation relèverait d’un instinct bestial, donc démoniaque ou pervers, le diable étant toujours représenté sous les traits d’un animal lubrique. De même, l’orgasme féminin pourrait être saisi, selon cette perspective, comme la prolongation d’une animalité de nature perverse. Pour les naturalistes au contraire, darwiniens et évolutionnistes, la présence chez les humains du coït a tergo ne ferait que prouver la réalité d’une continuité entre les deux règnes.    "N’ajouteront-ils pas qu’il est indifférent au plan général, que tel ou tel soit bon ou méchant de préférence. Que si le malheur persécute la vertu et que la prospérité accompagne le crime, les choses étant égales aux vues de la nature, il vaut infiniment mieux prendre parti parmi les méchants qui prospèrent, que parmi les vertueux qui échouent ? Il est donc important de prévenir ces sophismes dangereux d’une fausse philosophie". Les moralistes ont laissé de nos jours place libre aux analystes. Ainsi, quant aux psychanalystes, ils ont vu, bien souvent, dans la copulation frontale exclusivement humaine une sorte de preuve de l’existence d’un complexe préœdipien faisant de chaque homme un fils désirant fusionner avec sa mère et inversement, de chaque femme une mère transformant l’homme inséminateur en une annexe de son propre corps. La perversion n’existerait donc que comme un arrachement de l’être à l’ordre de la nature. Dès lors, à travers la parole du sujet, elle ne ferait que mimer le naturel dont elle s’est extirpée afin de mieux le parodier. C’est à quoi s’est attaché le plus flamboyant représentant du discours pervers en Occident, le marquis de Sade, en faisant du sperme un substitut de la parole et non pas de la parole un substitut de l’activité sexuelle comme le voudra Freud. Quand Sade décrit l’acte sexuel libertin, toujours fondé sur le primat de la sodomie, il le compare à la splendeur d’un discours parfaitement construit. L’acte sexuel pervers, dans sa formulation la plus hautement civilisée et donc la plus sombrement rebelle, celle d’un Sade non encore défini comme sadique par le discours psychiatrique, est donc d’abord un récit, une oraison funèbre, une pédagogie macabre, en bref un art de l’énonciation aussi ordonné qu’une grammaire. L’acte sexuel sadien n’existe que comme une combinatoire irreprésentable faite de postures dont la signification excite l’imaginaire humain. L’acte sexuel sadien est un réel à l’état pur, impossible à symboliser. Le sperme, ou plutôt le "foutre", ou encore la "décharge" y parle à la place du sujet. Mais Sade va plus loin encore. Pour le philosophe, l'acte de sodomie est utile et obligatoire.    "Il est cruel sans doute d’avoir à peindre une foule de malheurs accablant la femme douce et sensible qui respecte le mieux la vertu, et d’une autre part l’affluence des prospérités sur ceux qui écrasent ou mortifient cette même femme. Mais s’il naît cependant un bien du tableau de ces fatalités, aura-t-on des remords de les avoir offertes ?". Le propos n'est pas ici de juger l'homme Sade, ses excès et ses crimes avérés, mais d'étudier sa pensée phillosophique. Dans "La Philosophie dans le boudoir", rédigée en 1795, laquelle inclut un texte célèbre datant de 1789 ("Français, encore un effort pour devenir républicain"), il préconise comme fondement à la république une inversion radicale de la loi qui régit les sociétés humaines: obligation de la sodomie, de l’inceste et du crime. Selon ce système, aucun homme ne doit être exclu de la possession des femmes, mais aucun ne peut en posséder une en particulier. En conséquence, les femmes doivent non seulement se prostituer, avec des femmes comme avec des hommes, mais n’aspirer qu’à la prostitution leur vie durant puisque la prostitution est la condition de leur liberté. Comme les hommes, elles doivent être sodomites et sodomisées. Ainsi sont-elles soumises au principe généralisé d’un acte sexuel qui mime l’état de nature, le coït a tergo, et qui efface les frontières de la différence. Par cette obligation de la sodomie, Sade réduit à néant l’homosexualité dans la mesure où celle-ci suppose la conscience de la différence sexuelle et son possible démenti. Il chasse donc de la cité le personnage de l’inverti, celui qui n’aime que l’autre du même sexe, c’est-à-dire celui-là même qui est sensé incarner la perversion humaine la plus indomptable, au regard de la norme en outre, de la loi de l’autre. Sade propose donc un modèle social fondé sur la généralisation de la perversion. Ni interdit de l’inceste, ni sanction divine, ni séparation du monstrueux et de l’illicite, ni délimitation de la folie et de la raison, ni partage biologique entre les hommes et les femmes. Si aucune perversion n’est pensable sans l’instauration des interdits fondamentaux, religieux ou laïcs, qui gouvernent les sociétés, aucune pratique sexuelle humaine n’est possible sans le support du langage, sans une rhétorique. Quel que soit son expression, le sexe n'est jamais muet.   "Les plaisirs dont je voulais me priver ne sont venus s’offrir qu’avec plus d’ardeur à mon esprit, et j’ai vu que quand on était, comme moi, née pour le libertinage, il devenait inutile de songer à s’imposer des freins: de fougueux désirs les brisent bientôt. Pourra-t-on être fâché d’avoir alors établi un fait, d’où il résultera pour le sage qui lit avec fruit la leçon si utile de la soumission aux ordres de la providence, et l’avertissement fatal que c’est souvent pour nous ramener à nos devoirs que le ciel frappe à côté de nous l’être qui nous paraît le mieux avoir rempli les siens ?". L'approche philosophique a fait place à l'étude clinique, voire médico-légale. Il s'agissait à l'époque en effet de neutraliser les sujets réputés dangereux pour la socièté en les emprisonnant. En réalité de nos jours, c’est bien parce que la perversion est désirable, comme le crime, l’inceste et la démesure, qu’il a fallu la désigner non seulement comme une déviance, une transgression ou une anomalie, mais aussi comme un discours nocturne où s’énoncerait toujours, dans la haine de soi et la fascination pour la mort, la grande malédiction de la jouissance illimitée. Pour cette raison, elle est présente à des degrés divers dans toutes les formes de sexualité humaine. Freud est sans aucun doute celui qui a le mieux défini la notion, alors même que sur le plan psychique, il n’a guère produit d’écrits susceptibles d’éclairer la question du fonctionnement pervers. Le maître de Vienne, on le sait, n’aimait ni les psychotiques, ni les pervers. Mais c’est bien avec Sade, à la fin du XVIIIème siècle, et avec l’avènement de l’individualisme bourgeois, que la perversion non encore nommée ainsi, non encore introduite dans l’histoire de la psychopathologie, parce qu’elle avait encore affaire avec Dieu, plus qu’avec la finitude de l’homme, c’est donc bien avec cet avènement, que la perversion est devenue l’expérience illimitée d’une dénaturalisation de la sexualité. À travers l’inversion sadienne de la loi, elle est en quelque sorte désacralisée au moment même ou Dieu, comme la monarchie, est dépouillé de sa souveraineté. Et, dans le grand geste sadien de profanation sauvage, elle est abolie puisqu’elle ne défie plus rien d’autre qu’elle-même. Les visages de la perversion sont multiples et à chaque époque on a tenté de les circonscrire. À l’ère de la démocratie ultralibérale, annoncée par Sade, à l’ère de ce capitalisme postindustriel et quasi immatériel, centré sur la quête infinie de la jouissance, l’individu est roi, mais il est un roi qui n’a plus de relation sacrée ni avec un dieu, ni avec un maître, ni avec une quelconque figure d’autorité. S’il n’y prend pas garde, sa toute-puissance royale risque de n’être qu’une illusion et d’avoir pour destin de sombrer dans la démesure ou dans la déchéance.    "On vous dit à cela. La vertu est utile aux autres, et, en ce sens, elle est bonne. Car s'il est reçu de ne faire que ce qui est bon aux autres, à mon tour, je ne recevrai que du bien. Ce raisonnement n'est qu'un sophisme. Pour le peu de bien que je reçois des autres, en raison de ce qu'ils pratiquent la vertu, par l'obligation de la pratiquer à mon tour, je fais un million de sacrifices qui ne me dédommagent nullement". Puritanisme ou pornographie ? "Telle est la question" selon la formule consacrée shakespearienne. L'homme doit conserver son originalité, autrement à quoi bon ? Sans attaches à un ordre souverain, fût-il défaillant, l’individu n’est plus un sujet. Il perd sa liberté pour devenir une marchandise au service d’une biocratie. Condamné à la jouissance illimitée, c’est-à-dire à la pornographie, il ne peut alors reconstituer la loi que sous la forme perverse d’un dieu persécuteur, c’est-à-dire d’un surmoi puritain. À cet égard, la perversion est tout aussi visible dans les écrits qui prétendent la circonscrire ou la censurer, c’est-à-dire dans le discours puritain, que dans ceux qui visent à la promouvoir ou à l’exalter, c’est-à-dire dans le discours pornographique. Entre ces deux discours existe une sorte de symétrie, l’un produisant l’autre et réciproquement. Que l’on prétende abolir l’acte sexuel non reproductif au nom d’une croisade du bien contre le mal, ce qui est au fondement du discours puritain, ou que l’on impose l’obligation de jouir au nom d’un hygiénisme des corps ou d’une abolition des différences, cela revient toujours à faire de la sexualité un enjeu normatif contraire à l’essence du désir. Ainsi, le puritanisme comme la pornographie appartiennent à un ordre social et sexuel commun pour lequel la surveillance des corps prime sur l’épanouissement du désir. À l’ère libérale, où dominent ainsi ces deux impératifs, il semble bien qu’une partie du modèle sadien se soit réalisé. Dans les sociétés démocratiques, où règne l’État de droit, la victimisation de l’autre est un phénomène pervers, supposant toujours l’existence d’un persécuteur. Elle débouche sur une judiciarisation excessive des relations entre les sujets, c’est-à-dire sur une emprise toujours plus grande de l’expertise légale sur les passions de l’âme. Les individus doivent être protégés mais rien n’est plus terrible que cette surenchère de lois.    "Un incestueux, grand amateur de sodomie, pour réunir ce crime à ceux de l’inceste, du meurtre, du viol et du sacrilège, et de l’adultère, se fait enculer par son fils avec une hostie dans le cul, viole sa fille mariée et tue sa nièce. Le sage peut-il voir autre chose dans ce ramas de fables épouvantables, que le fruit dégoûtant de l’imposture de quelques hommes, de la fausse crédulité d’un plus grand nombre. Si Dieu avait voulu que nous eussions une religion quelconque, et qu’il fût réellement puissant. Ou, pour mieux dire, s’il y avait réellement un Dieu, serait-ce par des moyens aussi absurdes qu’ils nous eût fait part de ses ordres ?" Surenchère de normativité et de jugement. À force de le statuer et de le sentencier, l'homme perd toute son authenticité et finit par devenir un simple outil sans âme. À la fin du XIXème siècle, la généralisation d’une conception de la perversion en termes de choix d’objet eut pour effet de transformer de fond en comble l’organisation du sexe et de la subjectivité dans les sociétés occidentales. Car si le pervers se définit comme le malade qui peut réintégrer la norme grâce aux bienfaits de l’hygiénisme, de la psychiatrie ou de la sexologie, cela veut dire qu’il cesse d’être nécessaire à la civilisation en tant que part hétérogène ou que personnage sacralisé. Dans la société démocratique, qui instaure progressivement un droit individuel laïcisé, le pervers ne devient pensable que comme un être inférieur, anormal, handicapé ou encore invincible et donc irrécupérable. Aussi faudra-t-il tantôt le rééduquer, tantôt l’exterminer. L’implantation de la psychanalyse dans les grands pays occidentaux avait bien alors eu pour conséquence de désaliéner les pervers et d’écarter l’homosexualité en tant que telle du domaine des perversions sexuelles. L’apparition dans le DSM-III du terme de paraphilie restreignait le champ des anomalies et des déviances à des pratiques sexuelles contraignantes et fétichistes, fondées sur l’absence de tout partenaire humain libre et consentant. La nécessité se fit donc sentir pour la psychanalyse elle-même d’abandonner toute forme de thérapie "normalisante" au profit d’une clinique du désir capable de comprendre les choix sexuels des sujets dont les pratiques libidinales n’étaient plus toutes punies par la loi, ni vécues comme un péché, ni conçues comme une déviance par rapport à une norme. Le réputé pervers n’est plus ni le sujet d’une scène tragique, ni l’acteur d’un conflit dramatique, ni le protagoniste d’une histoire collective qu’il aurait intériorisée. Il est, bien au contraire, une "chose", mesurable, évaluable, quantifiable, sans histoire, ancré dans l’éternité d’une servitude volontaire. C’est pour son bien et pour le bien de la cité qu’il doit être un animal correctement dressé, un corps qui ne pense pas et ne se rattache à aucune histoire: un pervers dépossédé de sa perversion. À force de le débusquer afin de pouvoir l'étudier et de le classifier, le dissolu voit sa singularité se dissoudre dans la masse de la norme sociale. Jouissance des corps contre sujet désirant. Serions-nous tous hélas contraints à devenir des rats de laboratoire ?    Bibliographie et sources:   - Sigmund Freud, "La vie sexuelle" - Jacques Lacan, "Concept de structure" - Gérard Bonnet, "Les perversions sexuelles" - Alberto Eiger, "Le pervers narcissique et son complice" - Robert Stoller, "La perversion, forme érotique" - Saverio Tomasella, "La perversion" - Joyce McDougall, "Plaidoyer pour une certaine anormalité" - Henri Ey, "Les perversités et la perversion" - Élisabeth Roudinesco, "Visages de la perversion" - Sade, "Œuvres complètes" - Richard von Krafft-Ebing, "Psychopathia sexualis" - Georges Lanteri Laura, "Lecture des perversions" - Masud Khan, "Figures de la perversion"   Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : le 12/04/24
Agnès Giard, dans son dernier essai (disponible sur amazon), nous plonge dans une réflexion sur les love dolls, qui au délà de leur simple fonction sexuelle s'avèrent devenir des compagnonnes émotionnelles et physiques complexes. Au sein de la communauté BDSM, où les dynamiques de pouvoir et les jeux de rôle occupent une place prépondérante, les love dolls peuvent être envisagées non seulement comme des objets de désir, mais aussi comme des partenaires de jeu dans des scénarios de domination et de soumission. Ces poupées, par leur inertie et leur disponibilité constante, offrent une toile vierge sur laquelle les désirs les plus divers (pour ne pas dire les plus pervers) peuvent se projeter et s'exprimer sans jugement ni rejet. Agnès Giard nous interpelle sur notre capacité à voir au-delà de la simple matérialité des objets. Dans des cultures comme au Japon, le respect accordé aux objets, y compris les poupées d'amour, se manifeste par des cérémonies funéraires spécifiques, marquant la fin de leur service. Ce rapport aux objets est étranger à la logique occidentale mais interroge : pourquoi ne pas développer un rapport émotionnel avec une love doll, surtout dans un contexte où l'objet peut être chargé de significations érotiques et affectives profondes? Dans le milieu BDSM, où les relations peuvent parfois être distantes ou dépourvues de la réciprocité émotionnelle habituelle des relations humaines, les poupées d'amour offrent une constance et une sécurité émotionnelle. Elles sont perçues comme des partenaires fiables et constants, prêts à participer à n'importe quel fantasme sans jamais se dérober. Cela peut être particulièrement rassurant pour ceux qui cherchent à explorer des aspects de leur sexualité dans un cadre contrôlé et sans risque d’être jugés. Agnès Giard souligne également l’aspect paradoxal de ces poupées : bien que complètement soumises et disponibles, elles conservent une forme d’indépendance, car elles ne peuvent jamais être possédées émotionnellement de la même manière qu’un partenaire humain. Cela les rend paradoxalement plus désirables pour certains, enrichissant la dynamique de pouvoir et de contrôle si centrale dans les pratiques BDSM. L’idée que l’on puisse non seulement utiliser mais véritablement chérir une love doll remet en question nos préjugés sur l’amour et l’attachement. Ce débat ouvre des perspectives intéressantes sur la nature de l'amour et de la possession. Dans un monde où la technologie et l'artifice prennent de plus en plus de place, la relation avec une poupée d'amour pourrait-elle être considérée comme une forme valide d’attachement émotionnel ? Cette réflexion nous invite à repenser nos interactions et notre capacité à aimer au-delà des frontières traditionnelles de la biologie et de la conscience. Les love dolls dans le BDSM ne sont pas juste des substituts ou des outils : elles peuvent être des miroirs de nos désirs les plus profonds, des participants silencieux mais puissants dans l'exploration de nos propres limites et fantasmes.  
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Par : le 11/04/24
Bonjour tout le monde, je fais un message ici pour parler des différents mélanges avec l'ABDL.           Je préfère dire des le début que je ne suis pas une experte de la chose même si je suis dans l'ABDL depuis 3-4 ans, je vais avant tout parler de mon point de vue et de mes expériences sur la chose. ABDL           Déjà commençons par parler de l'ABDL en tant que tel. L'ABDL signifie Adult Baby Diaper Lover, bébé adulte adorateur des couches si l'ont traduit. Ca regroupe deux types de personnes, les bébés adultes et les personnes qui ne sont seulement attiré que par les couches. C'est une version plus "extrême" du DD/lg (MD/lg | DD/lb | MD/lb) qui signifie Daddy Dom little girl (M for Mommy et b pour boy sur les autres variantes du DD/lg, c'est juste en fonction du genre des personnes) qui est une relation qui est par contre uniquement BDSM, car il y a une relation de Domination, ce qui n'est pas toujours le cas dans les relations ABDL, ce qui fait que l'ABDL n'est pas BDSM, mais peux l'être. ABDL ET BDSM           Pour les non initiés a la chose, BDSM signifie Bondage Discipline Sadisme Masochisme, le bondage est le fait d'attacher, que ca aille de menottes simples jusqu'à du shibari en suspension. La discipline regroupe elle tout ce qui est relation entre une personne soumise et une personne Dominante, et tout ce qui tourne autour de l'éducation de la personne soumise. Le sadisme et le masochisme regroupe tant qu'a lui le fait de prendre du plaisir dans le fait de recevoir ou de donner de la douleur de différentes manières. Mais comment peut-on lier ABDL et BDSM ? L'ABDL peut être utilisé pour humilier, l'humiliation est une pratique que l'on peux mettre dans la discipline. Humilier sert a faire accepter certaines choses a la personne soumise, ou pour l'habituer a lui faire faire quelque chose de plus récurent, j'ai pour ma part commencé l'ABDL dans un contexte BDSM, en étant humiliée via cela, je suis déjà même sortie avec une couche visible en extérieur a mes débuts, et ca m'a aidée pour la suite car je devais en porter en permanence, autant a l'intérieur qu'a l'extérieur. L'humiliation ne tiens jamais dans le temps, on ne peux jamais humilier une personne pendant un mois de manière quotidienne sans que cela devienne quelque chose de basique. ABDL ET SEXUALITE           "Mais pourquoi séparer BDSM et sexualitée alors que c'est la même chose ?"            Hé bien non Michel, ce n'est pas la même chose du tout, BDSM ne signifie pas Bite Dans Son Minou, et non attacher son ou sa partenaire pendant un acte sexuel n'est pas BDSM, lui mettre des fessées en même temps non plus... Le BDSM n'est pas sexuel, mais le sexe peut être kinky.           "Mais c'est pas bizarre d'avoir envie de faire du sexe dans un contexte ABDL ?"           Je dirais que tout cela dépends de ce qui provoque cette excitation. Ce sont les couches qui procurent cet effet ? C'est le fait de se faire pipi dessus qui procure cet effet ? Est-ce le fait de se faire caca dessus qui fait cet effet ? Est-ce le fait d'être en bébé ou de voir des personnes être en bébé qui procure cet effet ? Les trois premiers cas sont normaux, pour les couches, l'on appelle cela le fétichisme, le fait d'être attiré.e sexuellement par un objet, une partie du corps ou même une matière, il existe beaucoup de fétishismes, le plus connu étant le fetishisme des pieds. Il existe également le fetishisme du latex, de la laine, des appareils dentaires, des voitures, des ordinateurs, des corsets, m'enfin... Il y en a beaucoup quoi. Les deux suivant sont normaux également, on appelle cela l'urophilie ou la scatophilie, le fait d'aimer les jeux avec l'urine ou les excréments. Et le dernier... Je pense que tout le monde vois plus ou moins la chose et ce n'est pas normal, désolée pour les personnes qui s'identifient a cela. ABDL ET LA VIE QUOTIDIENNE           Les personnes ABDL il y en a peu, c'est quelque chose d'assez rare et donc vivre l'ABDL au quotidien peut être assez difficile, encore plus si l'on vis en colocation, en couple, ou chez ses parents.           "Comment expliquer le fait que l'on porte des couches a ses colocs si ils le voient ? L'incontinence ?"           C'est une solution, c'est ainsi que j'en parle lorsque j'ai été voir des pharmaciens a causes de soucis avec mes couches et l'on ne m'a pas plus embêtée avec cela. Par contre pour la personne avec qui on est en couple, ca ne pourras pas durer longtemps. Et les parents ? Ils savent quels sont vos soucis de santé, donc vous pouvez simuler mais ils iront chercher un médecin pour voir ou est le souci.           "Et pour les ami.e.s ? Comment puis-je leur en parler ?"           Pourquoi leur en parler ? Ils n'ont pas besoin de tout savoir a propos de vous, et si vous avez de grande chance de les perdre a cause de cela, a quoi ca sert ? Surtout qu'ils pourraient le répéter a leurs tour. J'en ai parlé pour ma part a une amie mais c'est car j'avais fait allusion a ma Mamounette d'amour, et comme elle est très curieuse, elle a creusé légèrement donc je lui en ai parlé, mais d'une certaine manière. Je ne lui ai pas parlé des couches, et je lui ai surtout parlé de l'amour et de la relation avec ma Mamounette avant de parler du coté bébé, car déjà que le sujet peut être assez épineux, car les gens peuvent rapidement se faire une idée et que des idées dégeulasses et moralement répréhensibles viennent en tête, si le sujet est mal amené, c'est foutu...           "La couche me fait un gros popotin, je ne peux pas sortir ainsi !"           Et elle n'est surement pas remplie, elle gonfleras lorsque vous la remplirez, pour les femmes c'est simple, jupes ou robes et c'est parti ! Pour les hommes, bon courage ! Plus la couche est épaisse et plus elle seras visible, même si... D'expériences, les gens ne pensent pas que des adultes portent des couches, ca n'existe pas dans leur tête, mais il faudrait pas que cela commence a cause de vous quand même. Je recommanderais des vêtements amples, c'est plus simple pour cacher que l'on est en train de remplir sa couche. BILAN           Vous ne pouvez pas faire de l'ABDL avec n'importe qui, ce n'est pas quelque chose que tout le monde accepte, même dans le monde BDSM l'ABDL est quelque chose qui est assez mal accepté a cause du fait que les gens vont se mettre des choses moralement répréhensibles en tête directement. Pour ce qui est de la suite au niveau BDSM, car comme je l'ai dit, l'humiliation ne peux jamais durer dans le long terme. Soit l'ABDL vas vous lasser, et donc vous ne pratiquerez plus ou presque plus, ou alors vous allez lui trouver d'autres choses, qui vont se révéler au fur et a mesure du temps. Une sensation de confort, de praticité, de sécurité, d'amour, c'est ce que j'ai trouvé a l'ABDL après le temps d'humiliation que la personne m'a fait subir, je ne peux même plus dormir sans mes doudous ou ma tétine ! Si vous sentez un manque au niveau des discussions ABDL, il ne faut pas hésiter a aller sur des sites spécialisés, c'est ce qu'il y a de plus sur et de plus sécurisé pour faire part de ses pratiques, de ses envies, de ses besoins, de sa vision des choses et juste pour échanger avec des personnes qui ont les mêmes pratiques que vous. Tant que tout est fait dans le respect de chacun et dans la bienveillance également.
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